Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/05/2013

IL Y'A 70 ANS NAISSAIT LE CONSEIL NATIONAL DE LA RESISTANCE (CNR)

cnr4.jpg« Il est essentiel que la Résistance sur le territoire national forme un tout cohérent, organisé, concentré. C’est fait grâce à la création du Conseil de Résistance qui fait partie intégrante de la France combattante et qui, par là même, incarne la totalité des forces de toute nature engagées à l’intérieur contre l’ennemi et ses collaborateurs » Lecture du message de De Gaulle par Jean Moulin.

Le 27 mai 1943 est née la plus grande institution de la France clandestine. Créée par Jean Moulin sous l’impulsion du Général De Gaulle, elle voulait instituer un organisme propre à toutes les tendances politiques de la Résistance, avec la volonté de construire une société meilleure.

Constituée de huit mouvements de Résistance intérieure, deux syndicats et six partis politiques, elle se réunit pour la première fois, le 27 mai 1943, au nom de l’essentiel : l’intérêt et l’honneur de la France.

Coquoin, Jacques Lecompte-Boinet, Pierre Villon, Charles Laurent, Jacques-Henri Simon, Claude Bourdet, Eugène Petit, Pascal Copeau, André Mercier, André Le Troquer, Marc Rucart, Georges Bidault, Joseph Laniel, Jacques Debû-Bridel, Louis Saillant, Gaston Tessier ont constitué cet organisme clandestin sous la présidence de Jean Moulin, sans qui cette mission n’aurait jamais pu être possible. Ces Résistants étaient tous recherchés et surveillés par la gestapo.

La première réunion plénière a cautionné la volonté de redonner à la France une institution parlementaire et quatre points essentiels : « faire la guerre ; rendre la parole au peuple français ; rétablir les libertés républicaines dans un Etat d’où la justice sociale ne sera point exclue et aura le sens de la grandeur ; travailler avec les Alliés à l’établissement d’une collaboration internationale réelle, sur le plan économique et spirituel dans un monde où la France aura regagné son prestige. »

cnr1.jpg« Certains mouvements qui, malgré tout aurait conservé à l’égard du Conseil quelques préventions semblent maintenant avoir compris l’intérêt de cet organisme et le poids qu’il peut avoir » Jean Moulin

La création du CNR fut l’entreprise la plus difficile de Jean Moulin et la plus décriée par la Résistance des chefs.

Son programme très ambitieux, prônait la participation des citoyens à la conduite de la nation et leur émancipation sur les forces de l’argent.

Il comporte deux parties :

- la première concerne les mesures urgentes à prendre : la chasse et la traque de l’ennemi, la lutte contre la déportation, l’éviction des traitres, de tous ceux qui ont pactisé avec les nazis, la création de comités départementaux de libération…

- la seconde ne tient que sur deux pages, mais ces deux pages vont bouleverser l’histoire de France. Elles sont consacrées à l’avenir de la France et sont titrées : « mesures à appliquer dès la libération du territoire ».

C’est un texte essentiel qui pose les bases de la 5ème République.

La Résistance a construit un pacte social de solidarité, un pacte pour l’intérêt général.

Dans une France exsangue, ils ont osé croire que tout était possible. Ils ont élaboré une sécurité sociale forte basée sur la solidarité nationale. Ils ont étendu les retraites à toutes les catégories de salariés. Ils ont nationalisé les grandes entreprises en particulier Renault, la SNCF, Air France, les grandes banques, la grosse industrie dans le but d’un partage de richesses. Ils ont subventionné des programmes culturels ambitieux, institué l’indépendance de la presse, autorisé le vote des femmes…

Pour défendre ce programme élaboré par le CNR, Jean Moulin y a laissé sa vie, le 28 avril 1943 à la suite de la répression conduite par Klaus Barbie à Caluire le 21 juin précédent. Ce jour-là, il fut arrêté avec sept de ses compagnons Résistants suite à la dénonciation de René Hardy, auteur présumé de la trahison, qui n’avouera d’ailleurs jamais son passage à l’ennemi malgré toutes les preuves retrouvées.

Le 2 juin 1944 à Alger, va naître le gouvernement provisoire de la République Française. Il votera les réformes fondamentales transcrites dans le programme du CNR. La France est libérée en août 1944 et voit la fin du Régime de Vichy. Ce nouveau gouvernement provisoire va déclarer nulles et non-avenues toutes les décisions prises par le précédent régime.

cnr3.gifAujourd’hui, nous ne devons pas oublier les valeurs du CNR. Nous devons être à la hauteur de ce que nos anciens nous ont légué. C’est à eux que nous devons ces libertés : tout ce qui fait société, tout ce qui fait que l’on vit l’un avec l’autre, et non pas l’un à côté de l’autre, tout ce qui tend une collectivité vers plus de justice, plus d’égalité, plus d’humanité, tout ce qui nous fait vivre ensemble.

70 ans après cet héritage inestimable, les coups de boutoirs lui sont portés de manière persistante. Politiciens de droite comme de gauche, financiers, assureurs, banquiers, grands patrons, n’ont de cesse de fouler au pied tout ce qui, de près ou de loin, représente un frein dans leur course au profit.

Ces financiers ont démantelé notre système de sécurité sociale, celui des retraites et des services publics, celui de l’emploi et des salaires. Ils ont vulgarisé les privatisations et entrepris la déréglementation financière aux conséquences lourdes pour notre peuple. Ils ont abandonné notre jeunesse, l’ont laissée en désespérance, sans espoir d’avenir.

Et pourtant, le Conseil National de la Résistance a su sortir de l’impasse dans un moment tragique de l’histoire de notre pays pour inventer le pacte social, celui qui allait permettre à la France de se relever du désastre et d’aborder le futur sous un jour meilleur. Ils ont esquissé ce que devait être la société juste et pacifique qui allait suivre l’écroulement du nazisme. Ils nous ont donné les structures qui ont favorisé l’extraordinaire prospérité de l’après-guerre. Ils ont posé les jalons de l’avenir.

Nous avons là un héritage commun transmis par nos aînés, un patrimoine que nous devons faire fructifier pour les générations futures.

Aujourd’hui, pour coller concrètement à la réalité de terrain et répondre à l’urgence sociale, le programme du CNR se doit d’être soutenu et consolidé car il reste pleinement d’actualité. Nous devons en renforcer son socle car les conquêtes sociales sont aujourd’hui menacées et méthodiquement démantelées au nom de la finance.

Article Mairie de Vénissieux

20/05/2013

LIBEREZ MARWAN BARGHOUTI !

barghouti1.JPGIl y a un bon quart de siècle, une magnifique campagne d’information, de sensibilisation et de mobilisation prenait son envol à Paris, à l’initiative des communistes français, pour la libération de Nelson Mandela.

Le plus ancien prisonnier politique du régime d’apartheid n’était alors connu dans notre pays que par une petite minorité d’initiés. A force de populariser son nom, son visage, sa biographie et ses idées, les acteurs et les actrices de plus en plus nombreux de cet impétueux mouvement, associant militants, citoyens de toute condition, élus, artistes de renom, intellectuels, personnalités politiques, ont contribué à en faire une figure familière et attachante pour des centaines de milliers de nos concitoyens.

Dans d’autres pays européens, particulièrement en Grande-Bretagne, d’imposants rassemblements de solidarité -auxquels nombre d’entre nous participions- poussaient dans le même sens. Quiconque a vécu cette expérience ne peut l’oublier: la libération de Mandela -et tout ce qui s’ensuivit- fut aussi,un peu, leur oeuvre.

Impossible de ne pas se remémorer cette épopée lors de la conférence organisée, le week-end dernier, à Ramallah, en Cisjordanie, à l’occasion du 11 ème anniversaire de l’arrestation de Marwan Barghouti.

marwan barghouti,prisonnier,politique,palestine,pcf,wurtzIntitulée « Liberté et Dignité », elle était destinée à lancer une campagne internationale pour la libération du dirigeant palestinien et de ses 4950 compatriotes (dont 27 parlementaires et 236 mineurs!) toujours détenus dans les prisons israéliennes, certains sans procès depuis plus de six ans. Barghouti est, en effet, devenu la figure emblématique de la résistance du peuple palestinien à l’occupation, comme Mandela l’était de la résistance du peuple sud-africain à l’apartheid.

Signe de l’autorité acquise par Marwan Barghouti jusqu’en Europe: Hubert Védrine, ancien Ministre français des Affaires Etrangères, a adressé un message à la conférence de Ramallah pour souligner la « légitimité incontestable » du député palestinien , dont il « ne doute pas de la capacité à apporter une contribution importante aux efforts de paix » dans la région. Même tonalité dans le message du président du Parlement européen, comme dans celui de l’ex-Président américain Jimmy Carter.

C’est dire l’écho que pourrait susciter une mobilisation citoyenne de l’envergure de celle à laquelle Nelson Mandela avait estimé devoir, en partie, sa libération! Avec l’effet « réseaux sociaux », inconnu à l’époque, en plus…

Ce constat partagé nous crée en quelque sorte un devoir d’initiative. Certes, nous sommes loin de partir de zéro: par exemple, 30 villes françaises ont fait du membre du parlement palestinien ( qui y présidait le groupe d’amitié avec la France) , enlevé chez lui par l’armée d’occupation et condamné à perpétuité par un tribunal militaire israélien , un citoyen d’honneur et ont mis son portrait sur le fronton de leur mairie ! Mais la situation exige et permet de dépasser les acquis.

« Libérez Barghouti! » devrait devenir un mot d’ordre fédérateur, portant très au-delà des amis sensibilisés de longue date au problème palestinien en général et à celui des prisonniers politiques en particulier. Il faudrait qu’il puisse faire à nouveau converger dans l’action les progressistes, les républicains, les révoltés contre l’inacceptable , en faveur de la libération d’une personne de chair et de sang qui incarne une cause juste .

wurtz.jpgIl s’agit ni plus ni moins que de faire respecter le droit international (187 décisions de l’ONU depuis 1967 !) et des droits humains fondamentaux .

Qui plus est, à un moment peut-être décisif pour faire émerger une nouvelle donne dans une situation aujourd’hui dramatiquement bloquée.

Francis Wurtz, député honoraire du parlement européen

11/05/2013

Audrey Vernon, la comédienne des conflits sociaux

audrey2.jpgDu star system de Canal + aux travées des usines, son parcours n'est pas banal. A 30 ans, la comédienne Audrey Vernon sillonne les routes de France avec un spectacle au titre provocateur : "Comment épouser un milliardaire".

Dans son "one-woman-show économique", cette Marseillaise, installée depuis plusieurs années à Paris, incarne une jeune femme à la veille de son mariage avec l'un des 1.426 milliardaires de la liste de Forbes. "1.426 milliardaires sur 7 milliards de personnes. Si c'était une espèce animale, elle serait protégée", se moque ainsi la comédienne. A coup de références chiffrées précises et d'anecdotes véridiques sur les extravagances des grandes fortunes, elle parvient à faire rire tous les publics.

vernon.jpgDerrière les bons mots, la comédienne, qui incarnait la dernière speakerine sur Canal+ en 2005, dresse une féroce critique du capitalisme, des inégalités et de la concentration des richesses. Comme une forme d'humour de combat pour cette pièce qui compte déjà plus de 300 représentations depuis 2010.

Femme de conviction, Audrey Vernon est donc tout naturellement venue jouer devant les ouvriers de Fralib, de Continental ou encore de Petroplus. Des cas qu'Audrey Vernon connaît sur le bout des doigts.

Tout comme les principaux leaders syndicaux, qu'elle appelle par leur prénom. Le 1er mai, elle jouait ainsi à nouveau à Florange devant les ouvriers des hauts fourneaux, qui venaient juste d'être arrêtés, et où le portrait de Lakshmi Mittal, qu'elle présente "comme un bon parti", n'est pas passé inaperçu :

Article et vidéo, magazine Challenges

Retrouvez également Audrey Vernon sur son site web


Audrey Vernon: la comédienne des conflits sociaux par Challenges

 

21/04/2013

CHRONIQUE CUBAINE : L'HONNEUR D'UNE JOURNALISTE !

Amber-Lyon-Censored2-300x231.jpg« J’ai choisi le journalisme pour dire la vérité et non pas pour la cacher »

En France vous ne la connaissez pas pourtant c’est une journaliste de talent. Elle était correspondante et présentatrice vedette de CNN, la chaine de Télévision d’informations continues la plus importante du monde. Amber Lyon est reconnue aux Etats Unis par sa profession où elle a remporté trois fois le prestigieux Emmy Award décerné au meilleur journaliste.

Elle a été licencié pour avoir osé critiqué le régime Bahreïn (petit royaume du golfe Persique au Moyen-Orient ) et allié stratégique des USA dans cette partie du monde.

Le Bahrein qu’elle connait bien puisque elle a été correspondante de CNN dans ce pays où elle, et son équipe ont été arrêté en mars 2011.

Ce qui est sûr est qu’en France pareille mésaventure ne peut arriver à un journaliste de France Télévision ou TF1. Vous imaginez Pujadas critiquer le régime dictatorial du Qatar ? Pour Cuba ou le Vénézuela, ou la Syrie ou l’Iran tout peut être dit, et même tous les mensonges soit directement, soit par omission dans cette guerre idéologique totale menée par les pays occidentaux.

C’est justement à propos de ces deux derniers pays qu’Amber Lyon a révélé aussi que CNN pendant son activité pour la chaîne, avait reçu des ordres afin de transmettre de fausses informations et d'exclure certaines autres non-favorables à l'administration US dans le but de créer chez le public une opinion favorable au lancement d'une attaque contre l'Iran et la Syrie.

Oui vous avez bien lu : « ordre de préparer la guerre en donnant des fausses informations ». Souvenez vous, la même opération avait été mise en place pour déclencher la guerre en Irak.

«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.» disait José Marti, le héros, écrivain, et journaliste d’Amérique latine.

Amber Lyon c’est l’honneur du journalisme. Chacun peut avoir et doit avoir sa propre opinion, sa propre conviction sur les faits d’actualités, mais ce qui n’est pas supportable pour un journaliste digne est de mentir volontairement ou ce qui se passe en France, le plus souvent par omission volontaire.

Cela est illustré aujourd’hui en France à propos du projet de loi sur l’ANI par exemple. La discussion, le débat à l’assemblée nationale ont été volontairement censurés par les médias dominants alors qu’il s’agit d’un texte qui va régir fondamentalement les rapports sociaux dans notre pays. La peur des arguments a laissé la place au silence des censeurs.

senat.jpgAu Sénat la censure est pire, Pierre Laurent, secrétaire national, et sénateur de Paris a dénoncé cet acte à propos d’un texte pourtant présenté par le gouvernement comme fondamental et qui en fait représente un recul social historique.

Les journalistes en agissant ainsi bafouent les règles déontologiques les plus basiques dont-ils devraient être porteurs. Ils cachent la vérité volontairement et pas commission sur la teneur du texte de loi et les arguments donnés par les représentants du peuple.

Ceux qui critiquent le manque de liberté d’information à Cuba par exemple devraient faire preuve d’esprit critique. Le gouvernement des Etats Unis qui donne des ordres à CNN pour mentir où paye des blogueurs cubains pour falsifier la réalité de ce pays comme Yoanni Sanchez est loin d’être un exemple de liberté pour les journalistes.

mariela_castro_051-f062e.jpgDepuis plus de cinquante ans disait à ce propos la Cubaine Mariela Castro Espin, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ?

Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.

Et Mariela Castro Espin ajoutait de manière plus générale et avec lucidité : « La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État ».

 

Je ne résiste pas à vous donner cette citation qui date de 1880 et est toujours d’actualité : « La presse libre n’existe pas. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses». (John Swaiton, le premier éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu au départ pour sa retraite ».

riffaud.jpgTous les journalistes ne sont pas ainsi heureusement et Amber Lyon en est un exemple, et en France d’autres grands journalistes ont honoré leurs professions.

Je pense par exemple à une journaliste toujours vivante et oubliée des grands médias,  Madeleine Riffaud qui fut résistante, torturée par les Allemands, avant de devenir journaliste, grand reporter de l’Humanité et qui a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, également, elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites de l’investigation et de son métier.

Diego Diaz

09/01/2013

La lutte des classes est un constat

Jérôme Fourquet « En 2013, le vocable de classe sociale n’est pas périmé »

Entretiens, pcf, salaires, inégalités, jérôme fourquet, sondage humanité, classes sociales, lutte des classes, classes populaires, ifop, Au vu du sondage Ifop que l'Humanité publie ce mercredi, la lutte des classes est une réalité bien vivante. N'en déplaise à Jérôme Cahuzac, qui assénait à Jean-Luc Mélenchon lors de leur débat de lundi soir: "La lutte des classes, au fond, ça résume notre réelle divergence. Vous, vous y croyez toujours et moi je n’y ai jamais cru".

Pour le directeur du département opinion de l’Ifop, qui a mené cette étude sur les Français et le lutte des classes, Jérôme Fourquet, « la perception d’une société divisée en classes reste opérante ».

N’est-il pas surprenant 
de constater que le sentiment d’appartenance 
à une classe sociale 
ne recule pas ?

Jérôme Fourquet. Quand on voit ces chiffres, cela remet un peu en cause ce que l’on disait du déclin de la conscience de classe qui allait avec le déclin du marxisme. Au milieu des années 1980, un Français sur deux disait avoir le sentiment d’appartenir à une classe. Cette année, vingt-six ans plus tard, ces chiffres n’ont pas bougé. Cette perception d’une société divisée en classes et de l’appartenance à une classe reste opérante. Cela, sans le contredire, permet de remettre légèrement en question l’idée d’une montée des classes moyennes qui marcherait de pair avec une société de plus en plus individualisée. Je pense que l’élément à retenir, c’est que le vocable de classe sociale n’est pas périmé.

  • Question: Avez-vous le sentiment d'appartenir à une classe sociale? Le oui par catégories socioprofessionnelles

C’est pourtant parmi les revenus relativement haut que le sentiment d’appartenance semble le plus prégnant…

Jérôme Fourquet. Cela n’a guère bougé depuis les années 1960. Les choses n’ont pas tant basculé qu’on le dit après 1968. Mais attention, dire qu’on se sent appartenir à une classe sociale n’implique pas la reconnaissance de la grille d’analyse marxiste de la société. Pour beaucoup de Français, ce sentiment est celui d’appartenir à la classe moyenne. Et le sentiment d’un risque de dégringolade, de déclassement, peut renforcer ce sentiment d’appartenance.

Compte tenu des résultats sur la question 
de l’appartenance à une classe sociale, 
les réponses à votre question sur l’actualité de la lutte des classes sont surprenantes…

Jérôme Fourquet. À la veille de 1968, nous étions 20 points plus bas qu’aujourd’hui ! La lutte des classes est un terme connoté au marxisme. Sans doute, cette doctrine a beaucoup perdu de son influence, mais pour autant, l’idée d’antagonismes d’intérêts entre les groupes sociaux est très nettement majoritaire aujourd’hui. Sans doute la crise n’y est-elle pas pour rien: une partie de la campagne présidentielle s’est faite sur la fiscalité avec des propositions fortes (taxe à 75 %, salaire maximum…). Si l’idée de la lutte des classes comme moteur historique 
de l’évolution des sociétés a perdu du terrain, l’idée qu’il y a des conflits 
de classes se porte bien.

  • Question: estimez-vous qu'en France, à l'heure actuelle, la lutte des classes est une réalité? Le oui par catégories socioprofessionnelles

Que peut-on conclure de cette progression ?

Jérôme Fourquet. Avec une acception qui n’est plus tout à fait celle du marxisme, la lutte des classes est sans doute moins un fait qu’un constat. Certains peuvent reconnaître l’actualité de la lutte des classes pour la regretter, comme quand on entend à droite que « la France n’aime pas les riches ». La conclusion que nous pouvons tirer est que nous ne vivons pas dans une société apaisée. La crise a accru les inégalités. Cela ne fait qu’aggraver les tensions. On retrouve cela politiquement en voyant une courbe en U sur l’échiquier politique: l’existence de la lutte des classes est plus fortement reconnue aux deux extrêmes.

03/10/2012

100 économistes contre le Traité budgétaire d'austérité

union européenne, pcf, austérité, dette publique, règle d'or, pacte budgétaire européen, traité budgétaire européen, tscg, Le Monde a publié mardi une tribune de plus de 100 économistes prenant position contre le traité européen dit TSCG. Problème, elle a été amputée de deux passages et de certains signataires PCF pourtant mis en avant. En voici donc l’intégralité, accompagnée de tous les signataires, avec en gras les passages coupés par le quotidien du soir.

L’austérité aggrave la crise, non au Traité budgétaire européen !

Depuis 2008, l’Union européenne (UE) fait face à une crise économique sans précédent. Contrairement à ce que prétendent les économistes libéraux, cette crise n’est pas due à la dette publique. Ainsi, l’Espagne et l’Irlande subissent aujourd’hui les attaques des marchés financiers alors que ces pays ont toujours respecté les critères de Maastricht. La montée des déficits publics est une conséquence de la chute des recettes fiscales due en partie aux cadeaux fiscaux faits aux plus aisés, de l’aide publique apportée aux banques commerciales et du recours aux marchés financiers pour détenir cette dette à des taux d’intérêt élevés.

La crise s’explique également par l’absence totale de régulation du crédit et des flux de capitaux aux dépens de l’emploi, des services publics et des activités productives. Elle est entretenue par la banque centrale européenne (BCE) qui appuie sans conditions les banques privées, et exige à présent une « stricte conditionnalité » austéritaire des États lorsqu’il s’agit de jouer le rôle de « prêteur en dernier ressort ». Elle leur impose des politiques d’austérité et s’avère incapable de combattre la spéculation sur les dettes souveraines, cela d’autant que sa seule mission reconnue par les traités est celle de maintenir la stabilité des prix. En outre, cette crise est aggravée par le dumping fiscal intra-européen et l’interdiction qui est faite à la BCE de prêter directement aux États pour des dépenses d’avenir, au contraire des autres banques centrales dans le monde comme la Federal reserve américaine. Enfin, la crise est renforcée par l’extrême faiblesse du budget européen et son plafonnement au taux ridiculement bas de 1,24 % du PIB, avec son orientation qui rend impossible toute expansion coordonnée et ambitieuse de l’activité en Europe.

François Hollande, après s’être engagé pendant la campagne à renégocier le traité européen, n’y a en fait apporté aucun changement, et, comme vient d’ailleurs de le reconnaître Élisabeth Guigou, choisit aujourd’hui de poursuivre la politique d’austérité entamée par ses prédécesseurs. C’est une erreur tragique. L’ajout d’un pseudo-pacte de croissance, aux montants réels dérisoires, s’accompagne de l’acceptation de la « règle d’or » budgétaire défendue par A. Merkel et N. Sarkozy. Elle stipule que le déficit dit structurel (hors variations de cycles économiques) ne doit pas dépasser 0,5% du PIB, ce qui condamnera toute logique de dépenses publiques d’avenir et conduira à mettre en place un programme drastique de réduction du périmètre de l’ensemble des administrations publiques.

En limitant plus que jamais la capacité des pays à relancer leurs économies et en leur imposant l’équilibre des comptes publics, ce traité est porteur d’une logique récessive qui aggravera mécaniquement les déséquilibres actuels. Les pays qui souffrent de l’effondrement de leur demande intérieure seront amenés à réduire plus fortement encore leur demande publique. Alors que plusieurs États membres sont déjà en récession, cela menacera encore davantage l’activité et l’emploi, donc les recettes publiques, ce qui creusera in fine les déficits. Ainsi, l’OFCE prévoit déjà 300 000 chômeurs de plus en France fin 2013 du seul fait de l’austérité. À moyen et long terme, cela hypothèquera la transition sociale et écologique qui nécessite des investissements considérables.

Au nom d’une prétendue « solidarité européenne », le traité organise de fait la garantie par les États des grands patrimoines financiers privés. Il grave dans le marbre des mesures d’austérité automatiques, imposées aux représentants des peuples, en contraignant leurs décisions budgétaires, dictées par une instance non élue. Le Mécanisme européen de stabilité (MES), institution anti-démocratique par excellence, pourrait proposer des prêts à des taux un peu moins élevés (5% en moyenne). Mais ces prêts seraient conditionnés à l’application d’une austérité drastique imposée aux peuples ! La garantie publique des investisseurs privés ne fait qu’encourager la spéculation, alors qu’il faudrait lui briser les reins en sortant de leur mains la dette publique. L’ensemble de l’édifice repose ainsi sur des conditionnalités anti-sociales imposées à toute aide ou intervention, et le refus d’intervention directe de la BCE pour les dépenses nouvelles. Elle va se contenter d’un rachat restrictif des titres de dette sur le marché secondaire, comme l’a annoncé récemment Mario Draghi.

Des centaines d’économistes à travers le monde, rejoints en ce sens par certains prix Nobel d’économie comme Joseph Stiglitz et Paul Krugman, ont largement critiqué le non-sens économique de la politique actuellement à l’œuvre en Europe. Le constat est sans appel : l’austérité est à la fois injuste, inefficace et anti-démocratique.

Nous pouvons faire autrement. L’avenir de l’Europe mérite un débat démocratique sur les solutions de sortie de crise. Une expansion coordonnée de l’activité, de l’emploi et des services publics serait aujourd’hui possible en Europe, notamment par le financement direct sélectif et à bas taux par la BCE des organismes publics de crédit. Pour que l’UE mette en œuvre cette politique, il est urgent de réformer et de démocratiser ses institutions. Un Fonds européen de développement social et écologique, à gestion démocratique, pourrait accentuer cette dynamique. De plus, l’UE pourrait mettre en place un contrôle de la finance, notamment en interdisant les échanges d'obligations souveraines sur les marchés de gré à gré, en limitant strictement la titrisation et les produits dérivés et en taxant les mouvements de capitaux spéculatifs.

Les défis sociaux et écologiques d’aujourd’hui sont immenses. Il est urgent de changer de cap pour sortir de la crise par le haut. Il est possible de défaire le sombre bilan des politiques libérales d’une France qui comprend 5 millions de chômeurs et 10 millions de pauvres. Pour s’en donner les moyens, il faut briser l’étau des marchés financiers et non leur donner des gages. C’est pourquoi nous refusons la ratification du Traité européen sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).

Ce texte n’engage que ses signataires :

Louis Adam, commissaire aux comptes,

Matthieu Agostini, expert RSE,

Pierre Alary, maître de conférences, Université Lille 1,

Daniel Bachet, professeur, Université d’Évry,

Emmanuel Barret, expert, banque d’investissement,

Philippe Batifoulier, maître de conférences, Université Paris 10,

Michel Bellet, professeur, Université de Saint-Étienne,

Nicolas Beniès, économiste, université populaire de Caen,

Matthieu Béraud, maître de conférences, Université de Lorraine,

Eric Berr, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

Jacques Berthelot, INP Toulouse,

Pierre Bezbakh, maître de conférences, Paris IX-Dauphine,

Pierre Bitoun, INRA,

Frédéric Boccara, maître de conférence associé, Université Paris XIII,

Paul Boccara, maître de conférence honoraire, université de Picardie,

François Bojzcuk, conseiller en développement socio économique des territoires,

Serge Bornet, agrégé SES,

Marc Bousseyrol, maître de conférences, IEP de Paris,

Mireille Bruyère, maître de conférences, Toulouse 2,

Claude Calame, directeur d’étude, EHESS, Paris

Christophe Carrincazeaux, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

Pierre Causse, économiste,

David Cayla maître de conférences, Université d’Angers,

Christian Celdran, administrateur civil honoraire,

Gabriel Colletis, professeur, Université de Toulouse 1,

Christian Corneliau, économiste, EHESS,

Laurent Cordonnier, maître de conférences, Université Lille 1,

Jacques Cossart, économiste,

Yves Dimicoli, économiste, ancien membre du conseil ďanalyse économique,

Vanessa Di-Paola, maître de conférences, Université d’Aix-Marseille

Jean-Paul Domin, maître de conférences, Université de Reims,

Alain Dontaine, Université Stendhal-Grenoble,

Ali Douai, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

Denis Durand, économiste, membre du Conseil économique, social et environnemental,

Jean-Marc Durand, économiste,

Guillaume Etievant, expert économique auprès des CE,

David Flacher, maître de conférences, Université Paris 13,

Mathieu Forgues, professeur agrégé de SES,

Anne Fretel, maître de conférences, Université Lille 1,

Bernard Friot, Université Paris-X, institut européen du salariat,

Maryse Gadreau, professeur émérite, Université de Bourgogne,

Jean Gadrey, professeur, Université Lille I,

Véronique Gallais, économiste,

Jacques Généreux, professeur, IEP de Paris,

Ariane Ghirardello, maître de conférences, Université Paris 13,

Patrick Gianfaldoni, maître de conférences, université d’Avignon et des Pays de Vaucluse,

Jean-Pierre Gilly, professeur, Université de Toulouse 1

Bernard Guerrien, SAMM, Centre d'économie de la Sorbonne,

Alain Guéry, Histoire économique, CNRS

Bernard Guibert, économiste-statisticien,

Hector Guillen-Romo, université Paris 8,

Ozur Gun, maître de conférence, université de Reims,

Jean-Marie Harribey, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

Michel Husson, économiste,

Sabina Issehnane, maître de conférences, Université Rennes 2,

Florence Jany-Catrice, professeur, Université Lille 1

Esther Jeffers, maître de conférences, Paris 8

Paul Jorion, titulaire de la chaire « Stewardship of Finance » à la Vrije Universiteit Brussel,

Andrée Kartchevsky, professeur, université de Reims,

Pierre Khalfa, syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental,

Thierry Kirat, directeur de recherche au CNRS, Paris Dauphine

Robert Kissous, statisticien économiste,

Agnès Labrousse, maître de conférences, Université de Picardie,

Stéphanie Laguérodie, maître de conférences, Paris 1,

Dany Lang, maître de conférences, Université Paris 13,

Catherine Lebrun, économiste,

Cécile Lefevre, professeur, Université Paris Descartes,

Pierre Le Masne, maître de conférences, Université de Poitiers

Philippe Légé, maître de conférences, Université de Picardie,

Pierre Lévy, maître de conférences, Université Paris Dauphine,

Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS,

Jérôme Maucourant, maître de conférences, Université Jean Monnet - IUT de Saint-Etienne

Jean Magniadas, membre honoraire du Conseil économique et social,

Marc Mangenot, économiste,

Jonathan Marie, maître de conférences, Université Paris XIII,

Christiane Marty, économiste,

Pierre Mascomère, actuaire,

Gustave Massiah, économiste,

Antoine Math, économiste,

Thierry Méot, statisticien-économiste,

Nicolas Meunier, économiste,

Sandrine Michel, maître de conférences, Université Montpellier 1

Catherine Mills, maître de conférences, Université Paris 1,

Matthieu Montalban, maître de conférences, Université Bordeaux 4,

Alain Morin, directeur de la revue Economie et Politique,

François Morin, professeur, Université Toulouse 1,

Nolwenn Neveu, professeur agrégé de SES,

Alain Obadia, membre du Conseil économique social et environnemental

André Orléan, directeur de recherches, CNRS-EHESS,

Fabienne Orsi, IRD,

Gilles Orzoni, économiste,

Bernard Paranque, économiste, euromed management,

Pascal Petit, économiste, université Paris 13,

Henry Philipson, économiste,

Dominique Plihon, professeur, Université Paris 13,

Jean-François Ponsot, maître de conférences, Université Grenoble 2,

Nicolas Prokovas, maître de conférences, Université Paris 13,

Christophe Ramaux, professeur, Université Paris 1

Gilles Rasselet, professeur, Université de Reims,

Frédéric Rauch, rédacteur en chef de la Revue Economie et Politique,

Gilles Raveaud, Institut d'Etudes Européennes, maître de conférence Paris 8 St-Denis,

Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin,

Bertrand Rothé, professeur agrégé d'économie gestion, Université de Cergy Pontoise,

Gilles Rotillon, professeur, université Paris X,

Jean-Marie Roux, économiste,

Catherine Samary, maître de conférences, Paris Dauphine,

Bertrand Seys, maître de conférences Télécom Bretagne,

Richard Sobel, maître de conférences Université Lille 1,

Bernard Sujobert, statisticien-économiste,

Dominique Taddéi, ancien président d’université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations,

Bernard Teper, économiste,

Bruno Tinel, maître de conférences, Université Paris I,

Stéphanie Treillet, maître de conférences des universités,

Sébastien Villemot, économiste,

Philippe Zarifian, professeur, Université Paris Est-Marne la vallée,

21/09/2012

Serons-nous les nouveaux nazis ?

apple, cactus, le grain de sel, Audrey VernonL’iPhone 5 vient de sortir. J’appartiens à une génération qui n’a pas eu à choisir son camp, qui n’a connu ni guerre, ni dictature et se pose souvent la question de savoir ce qu’elle aurait fait à l’époque de la collaboration, si j’étais née en Allemagne, serais-je devenue nazie ?

Aurais-je fermé les yeux ? Avec le recul, on se dit qu’on aurait choisi le camp de la liberté, le camp humain, le camp gentil et pourtant l’iPhone 5 vient de sortir et le monde entier se réjouit. Mais je suis dans le mauvais camp.

Dans vingt ans, avoir eu un iPhone sera peut-être considéré comme un crime contre l’humanité. Foxconn, l’usine qui les fabrique, est un lieu de privation de liberté, de torture, d’humiliation.

L’Afrique est détruite par les extractions minières que les besoins de terres rares de ces appareils nécessitent, les appareils morts se retrouvent après sur ses côtes, dans l’océan. Et nous trouvons normal de glorifier Apple, de se réjouir de la sortie de l’iPhone comme d’un progrès de la civilisation. Mais pour les fabriquer, des gens de moins de vingt ans dorment dans des camps. « Le travail rend libre » et l’histoire se répète.

J’imagine mes petits-enfants qui me demanderont : Mais toi, tu avais un iPhone ? Oui. Et tu savais comment c’était fabriqué ? Oui, je savais. Les camps, les gens détruits physiquement et moralement ? Tu savais pour les grilles aux fenêtres, les filets antisuicides ? Oui, je savais. Tu savais que ces objets que vous faisiez fabriquer n’étaient pas recyclables, que des enfants s’empoisonnaient en les démontant, que personne ne se préoccupait de savoir où ils finiraient. Oui, je savais. J’étais occidentale, libérale, capitaliste, ce n’était pas choquant à l’époque, tout le monde le faisait.

Quand l’histoire jugera ma génération, qui me dit qu’on ne me regardera pas comme un monstre pour avoir participé à ce système qui ne laisse d’autre choix à mes contemporains que de se soumettre à l’esclavage du travail. On est heureux quand un Apple store ouvre, mais on devrait leur interdire d’ouvrir un quelconque magasin tant que ces produits empoisonnent la planète et détruisent des milliers de jeunes travailleurs.

apple, cactus, le grain de sel, Audrey VernonOn meurt toujours aujourd’hui au travail. Les bourreaux nazis sont les seuls pour qui nous n’avons aucune complaisance, je me demande si on en aura pour nous. Nous nous réjouissons quand un de ces nouveau produit sort, nous devrions pleurer, car dans vingt ans, quand les images d’archives nous montreront insouciants tandis que nos esclaves connaissent l’enfer, nous ne pourrons pas dire on ne savait pas.

 (1) Comédienne.

Audrey Vernon

Chronique publiée dans le journal l'Humanité