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27/05/2008

Jaurès, Clemenceau et Valls

Article de Gilles Candar, historien, responsable des Oeuvres de Jaurès chez Fayard, signataire de l'appel de Gauche Avenir

299947810.jpgÀ l’issue de son dernier livre (Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche), Manuel Valls évoque le débat Jaurès / Clemenceau à la Chambre des députés de juin 1906 et il indique que ses préférences vont vers le président du Conseil Clemenceau, et ses « cathédrales républicaines » patiemment construites, non vers le fondateur de L’Humanité Jean Jaurès et ses « palais de fééries ».
En un sens, historien de la période, je pourrais me réjouir de cet intérêt pour des controverses un peu anciennes. J’hésite à le faire. De toute évidence, Manuel Valls ne veut pas proposer une lecture nouvelle des débats entre socialistes et radicaux au début du siècle, il choisit un prétexte pour dire que les socialistes doivent rompre avec leurs traditions, leurs réflexes, leur mémoire, et s’inventer un nouveau passé… Je ne suis pas sûr que les références imprécises et vagues auxquelles est contraint Manuel Valls l’aident dans sa tâche, ni que celle-ci soit nécessaire ou souhaitable.

Prendre au mot Manuel Valls pourrait s’avérer cruel : de quoi est-il question dans ce fameux débat de 1906 ? Les mineurs se sont mis en grève, après la catastrophe de Courrières. Onze cent victimes environ, catastrophe nationale qui pose le problème de la sécurité, du profit et des vies humaines. Vingt mille soldats sont envoyés dans le Nord-Pas-de Calais pour reprendre le contrôle de la situation. C’est le moment clef qui voit Clemenceau, champion de la gauche radicale et ardent dreyfusard, se muer en « premier flic de France », bientôt « le Tigre », ministre de l’Intérieur efficace et promoteur de ce que je proposerais d’appeler « une gauche d’ordre ».

1314617063.jpg En ce même printemps 1906, Clemenceau, « le briseur de grèves » pour reprendre une expression de Jacques Julliard (Clemenceau briseur de grèves, Julliard/Gallimard « archives », 1965), mate aussi un mouvement social chez les postiers : ces fonctionnaires ne sauraient avoir le droit de faire grève, bloque le déploiement syndical du 1er mai en plaçant Paris dans une sorte de « petit état de siège » (45 000 soldats contrôlent la capitale avec de nombreuses réquisitions militaires) tandis que le secrétaire général de la CGT, Griffuelhes, est arrêté et poursuivi pour complot contre la sûreté de l’État, en compagnie de quelques militants monarchistes (cf. Frédéric Monier, Le Complot dans la République, La Découverte, 1998).
C’est contre ce comportement assurément nouveau de la part du pouvoir radical, qui tranche en tout cas avec celui des années du Bloc des gauches, que s’élèvent Jaurès et les socialistes. Jaurès n’est pas du côté des nuées et des vues générales. Certes, il a un projet d’ensemble pour la société, il croit alors en la nécessité de la socialisation de la propriété, ce qui n’est peut-être plus notre cas, du moins plus selon les mêmes modes. Mais c’est aussi un homme de réalisations, de réforme, d’action quotidienne… Il l’a prouvé, dans l’affaire Dreyfus, et tout récemment en contribuant largement au vote de la loi de séparation des Églises et de l’État (sans doute davantage que Clemenceau, mais là aussi, il faudrait un vrai débat, forcément plus long et complexe…). Il veut fonder le débat politique sur des bases rationnelles, librement et largement discutées. Il demande pour l’heure une autre politique sociale : les retraites ouvrières et paysannes, enfin ! l’impôt sur le revenu, etc. Clemenceau ne croit guère dans les « masses », il a une conception élitaire de l’humanité, beaucoup plus individualiste. Il est davantage l’homme des « coups », parfois efficaces : il va être un « grand ministre de l’Intérieur » et il gagne en mai 1906 les élections législatives grâce à sa posture répressive et ses habiletés tactiques.


1690295289.JPGMais après ? Le programme social (retraites, journée de dix heures, réforme fiscale, contrats collectifs…) est évacué ou du moins remis en position marginale. L’essentiel est la gestion et surtout l’ordre… Eh bien, dans la mémoire de la gauche, cette période (1906-1909) dominée par Clemenceau a peu compté, ou alors comme un contre-exemple. Je ne crois pas qu’il y ait intérêt à la ressusciter et à s’en inspirer. En revanche, Jaurès, Sembat, Guesde, les socialistes et les syndicalistes du début du siècle, s’ils ne peuvent fournir les solutions concrètes pour les programmes du XXIe siècle, d’autant que leurs messages n’étaient pas univoques, ni immuables, restent nos références par leur volonté d’émancipation, leur courage et leur patience, leur quête de vérité, au quotidien comme par leurs conceptions d’ensemble (les cathédrales ont aussi besoin d’architectes, sinon l’effondrement menace…). Peut-être par cet excès d’optimisme que certains prêtaient à Jaurès, j’ai la faiblesse de croire qu’en y réfléchissant mieux, Manuel Valls se rapprochera des bancs socialistes de l’hémicycle en 1906 et finira par entendre Jaurès.

Gilles Candar,
responsable de l’édition des Œuvres de Jaurès chez Fayard

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29/04/2008

Manuel Valls : "Changer la gauche pour la faire gagner"

de Muncerus

2008561952.jpgOui, Manuel Valls aime la gauche ! Quand elle est celle de la droite et qu’elle ne fait plus qu’alimenter cette dynamique contrastive dont a besoin le libéralisme pour assurer la pérennité de son système !

Le tropisme libéral, voilà ce qui pousse le maire d’Evry à envisager un aggiornamento du PS tel que ledit parti ne subsiste sous un autre nom que pour s’inscrire dans la même démarche moderniste de ses prédécesseurs de la fameuse "deuxième gauche", celle qui aura si bien contribué à délier le Parti Socialiste de ses engagements fondateurs. Au reste Manuel Valls ne manque pas de revendiquer sa filiation avec Michel Rocard et il s’empresse, dans son intervention de ce matin sur France-Inter, de faire élogieuse référence à "la ligne Bockel-Blair, portée par Rocard et DSK".

L’inconvénient réside dans le fait que la poussée droitière au sein du PS, inaugurée dès l’émergence de la "deuxième gauche" dans les années 70, a fini par bouleverser l’ensemble de la gauche et par modifier les comportements de l’électorat, lequel, d’abstention en vote provocateur, a fini par laminer les espoirs de cette gauche maintenant moribonde.

L’exemple actuel de l’Italie devrait pour le moins interpeller Manuel Valls. La nouvelle de ce jour qui nous apprend l’accession du post-fascisme à la mairie de Rome place la cerise sur le gâteau que s’était déjà offert Berlusconi en remportant les élections législatives aux dépens de Veltroni, ancien maire de Rome et grand adepte de cette gauche tellement délavée que l’électeur italien a préféré opter pour une droite parfaitement décomplexée.

Le Parti Socialiste, en France, vient de se doter d’un document préparatoire en vue de son prochain congrès, par lequel il confirme sa vocation réformiste. Dont acte. Mais ce texte est tout autant à vocation refondatrice, il est significatif du progressif délitement des références qui jusqu’ici marquaient encore le socialisme français au coin de la fidélité à sa lutte maintenant séculaire. Tout au plus s’accorde-t-on à "ne pas se satisfaire du monde tel qu’il est", à se révolter contre les injustices et à espérer une vie meilleure. Quant aux objectifs poursuivis, ils le seront une fois affirmée la nécessité de bâtir "une société nouvelle qui dépasse les contradictions du capitalisme". Et, si l’on poursuit la lecture du document, force est de constater que le PS, s’il adoptait ce texte lors de son prochain congrès, se situerait définitivement dans une mouvance droitière à connotation sociale. Alors, les Kouchner, Bockel et autres Besson feraient véritablement figures de pionniers et "l’élargissement" selon Sarkozy aurait quelque allure de plaisante lapalissade.

Jusque dans son rythme, d’une remarquable fluidité, la langue nouvelle adoptée par les rédacteurs de cette "déclaration de principes du PS" gomme toutes aspérités susceptibles d’éveiller quelque élan réactif de la part du lecteur branché. Le vocabulaire est soigneusement peigné de manière à ne pas effaroucher l’adhérent potentiel, de façon à ne pas heurter le militant nouveau qui, avec sa carte à 20 euros, entend peser sur l’inflexion des choix dans le sens d’une modernisation de la pensée unifiante.

Mais, comme le note Manuel Valls lui-même, il s’agit bien d’un "texte de rattrapage" qui se donne pour but de relooker l’affichage sans trop laisser paraître le virage idéologique. Aussi la rhétorique humaniste subsiste-t-elle vaguement, notamment dans le "préambule", et l’on ne craint pas d’avouer que le PS "plonge ses racines dans la tradition de l’humanisme et dans la philosophie des Lumières"...

Bref, tout le monde trouvera son compte dans cette sorte de concordat et les hiérarques du parti pourront, dans un grand mouvement d’ensemble, signer au bas de la page sans prendre le risque de compromettre leur avenir.

Reste qu’en affirmant que le texte d’Alain Bergougnoux n’est qu’un texte de "rattrapage" encore plein des relents du siècle passé, Manuel Valls lève le voile sur ses intentions réelles. Et lorsqu’il déclare préférer Clemenceau à Jaurès, on saisit encore mieux dans quelle perspective se situe l’ancienne "plume" de Jospin. Un réformisme de couleur toute "radicale" en quelque sorte et, somme toute, de nature à satisfaire une large couche de l’électorat. Adopter cette "souplesse" qu’observe Manuel Valls chez les britanniques et donc "changer la gauche pour la faire gagner".

Nul doute qu’Alphonse Allais nous eût asséné une formule encore plus édifiante !

20:37 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valls, député, evry, ps, droite | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/04/2008

Quelle position prendre à propos de la campagne sur le Tibet ?


1367104427.gifLa campagne sur le Tibet a commencé bien avant les derniers évènements de Lhassa et nul doute qu’elle va durer. La question du positionnement du PCF sur cette campagne n’est donc pas une affaire secondaire.

Que dit la direction actuelle ? Dans le dernier texte publié à ce sujet et adressé aux communistes dans La lettre du PCF, elle accuse les pays occidentaux de « mollesse » et de « cynisme ». Si l’on suit de telles accusations, ce n’est donc plus de boycott de la cérémonie d’ouverture des JO dont il devrait être question, mais d’une escalade vers la guerre froide. A gauche, pour l’instant, seul Jean-Luc Mélenchon s’est démarqué de cette campagne (voir sur le site de l’Humanité la version intégrale de son texte dont des extraits ont été publiés dans le journal du 12 avril).

Une position politique communiste pourrait pourtant rappeler quelques vérités. Que la Révolution chinoise a été synonyme de progrès pour les tibétains, y compris en termes de droits de l’homme, sauf à penser que le progrès de l’espérance de vie ou l’abolition du servage, pour ne prendre que ces deux exemples, sont des données étrangères aux droits de l’homme. Que l’idée de génocide, ou de génocide culturel, au Tibet est une absurdité, à moins qu’il ne faille considérer que des rapports sociaux fondés sur la doctrine de la prédestination doivent être protégés au Tibet, alors qu’une autre version de cette doctrine est violemment combattue lorsqu’elle est défendue par la droite française à propos des enfants de 2 ans. Que le temps n’est plus où les occidentaux étaient en position de lancer des diktats aux grands pays d’Asie. Que la question du boycott des JO n’est pas posée pour les JO de Londres, alors que la Grande-Bretagne a participé à l’invasion, à la destruction de l’Irak et à son occupation. Que si un régime devait être menacé de représailles, c’est celui des Etats-Unis, qui viole tous les jours le protocole de Kyoto et est ainsi, à l’heure actuelle, le régime le plus dangereux pour l’avenir de l’humanité. Que ce régime se sert des forces obscurantistes tibétaines contre la Chine comme il s’est jadis servi des forces obscurantistes afghanes contre l’URSS…

Tous ces faits mériteraient d’être développés et débattus plus amplement. Et rien ne dit que ceux qui s’inquiètent sincèrement de la situation des Tibétains y seront indifférents.

Eric Le Lann

08:54 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tibet, chine, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

21/03/2008

L'ANTICOMMUNISME

L’anticommunisme n’a jamais été aussi virulent en France qu’actuellement.995746277.jpg

On le rencontre à droite bien entendu mais de plus en plus parmi ceux qui se disent de gauche.

Je ne reviendrai pas sur l’attaque en règle menée par la PS contre la Seine St Denis, attaque on l’oublie trop souvent soutenue par Devidjian.

Une autre attaque de l’idéologie communiste vient elle des médias.

Des médias privés bien entendu dont la palme revient sans conteste à M6 et TF1. Citons quelques phrases au détour de reportages du style « libéré du communisme », « dictature communiste », « pays encore communiste »…. sont légion.

Le service public s’y met aussi avec là encore des coups virulents venant de chroniqueurs estampillés « à gauche ». Philippe VAL, Rédacteur en chef de Charlie Hebdo s’est attaqué à deux reprises en moins d’un mois à l’idéologie communiste. D’abord dans les colonnes de son journal, ensuite dans sa chronique hebdomadaire sur France Inter.

Ph. Val s’en est pris il y a trois semaines aux FARC, colère légitime si l’on songe aux conditions de détention abominables des otages. Les FARC se réclament du marxisme (ou du moins sont catalogués comme tels par le gouvernement colombien téléguidé par Washinton). Ugo Chavez est un des rares chefs d’état a avoir dialogué avec les FARC et ainsi obtenu quelques libérations d’otages. Le fait qu’Ugo Chavez soit, qu’on le veuille ou non, le seul interlocuteur valable des FARC n’en fait pas pour autant un soutien à leurs exactions. Ce pas a pourtant été franchi par Philippe VAL. Non content de s’arrêter là, le chroniqueur d’Inter a resservi l’amalgame désormais bien connu entre les théories de Marx et les crimes commis en son nom. Amalgame on l’oublie souvent monté par les extrêmes droites européennes afin de minimiser les crimes d’Hitler.

Ce vendredi matin, à l’occasion de la journée spéciale Mai 68 sur France Inter, Philippe Val nous explique qu’avant mai 68, le peuple n’avait le choix qu’entre la soumission à l’ordre établi rétrograde ou la « dictature communiste ». Heureusement, des hommes comme Philippe Val se sont levés et depuis on peut être de gauche, féministe, écologiste, libéré sexuellement et surtout anticommuniste (On aurait presque envie d’ajouter : Alléluia).

On en arrive à ce paradoxe que la droite n’a même plus à combattre le communisme, elle laisse cette tâche à une partie de la gauche (qui s’en acquitte avec beaucoup de zèle).

Je terminerai ce courriel par cette question : pourquoi cet acharnement ? et ce conseil : il est grand temps de relire Marx.

Gilles MOREL

09:37 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anticommunisme | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

15/03/2008

Oser le rouge, par Robert Solé

LE MONDE | 14.03.08
1937485113.jpgPlusieurs défaites incompréhensibles des Bleus trouvent enfin une explication : selon des scientifiques britanniques, les équipes de football dont les joueurs portent un maillot rouge gagnent plus souvent que les autres. Cette couleur de feu et de sang provoque, paraît-il, des effets sensoriels qui défavorisent la partie adverse.

 

Le PCF a choisi le bon maillot. A la première mi-temps, Marie-George s'est montrée très efficace en petit chaperon rouge. On ne peut en dire autant de François Bayrou, qui s'obstine à vouloir passer à l'orange. Ses amis d'Aubagne n'ont pas attendu l'étude britannique pour faire alliance avec les communistes. Au lieu de saluer leur flair et d'admirer le bel abricot né de ce mariage inattendu, il les voue aux gémonies. Bayrou nous en fait voir pourtant de toutes les couleurs. A Marseille, le MoDem orange fusionne avec le rose socialiste ; à Toulouse ou à Metz, c'est avec le bleu UMP... Ça nous donne de la demi-sanguine d'un côté et du vert épinard de l'autre. L'électeur, ébloui ou aveuglé, cherche son équipe. Il peut toujours brandir un carton rouge.
Robert Solé
Article paru dans l'édition du 15.03.08.

10:32 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marie george buffet, communisme | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

10/01/2008

LE BAL DES COCUS

2b1ea294e1d67970e38753ab40d35075.jpgCa devient pénible à la longue de voir ceux-là même qui vendent leur âme pour un plat de lentilles, déplorer ensuite que le premier sagouin venu leur achète et regretter qu’il en fasse ensuite n’importe quoi ( ou plutôt exactement et exclusivement ce dont il a envie et besoin) !

C’est fou, de se mettre volontairement dans les mains d’un flibustier et de s’étonner ensuite qu’il n’ait pas de morale, et t’ait piqué ton portefeuille, tes clopes et même ton caleçon !

Je ne dirais pas que ces gens-là se prostituent , ce serait bien trop déshonorant pour les prostituées.

Ces gens-là se vendent, comme on vend une bagnole, une action ou une maison. Ils se vendent au plus offrant, au plus fort. Ca ne va pas plus loin. C’est du marché basique et à court terme. Autrement dit, ils sont complètement contaminés par le capitalisme.

Les journalistes s’étonnent benoitement que les citoyens leur crachent au visage et ne les prennent plus au sérieux.

Mais quiconque a déjà observé un journaliste face à Sarkozy ne peut ensuite que le mépriser et avoir envie de lui arracher les esgourdes, en temps normal (il y a des exceptions mais bon…).

Tiens, on ne dira pas que ce sont des exemples, (ou alors on ne dira pas des exemples de quoi), mais Duhamel, Elkabach, Guetta, Chabot, PPDA, Apathie…

Les hommes politiques (et surtout ceux « de gôche ») s’étonnent également de la désaffection croissante dont ils sont l’objet, de la montée du populisme et des tirs de missiles qu’ils essuient dernièrement de façon récurrentes par les uns ou les autres à la première réunion publique venue.

Mais quiconque a déjà observé un homme politique « de gôche » face à Sarkozy ne peut ensuite que le détester et avoir envie de lui crever les yeux.

Tiens, on ne dira pas que ce sont des exemples, (ou alors on ne dira pas des exemples de quoi), mais Lang, Kouchner, Valls, Besson, Amara, Attali, Ayrault, Hollande, j’en passe…

En fait, ils sont presque drôles à regarder, comme aurait dit Aznavour…

Et là où le comique atteint des sommets, c’est quand l’une de ces catégories de cocus volontaires s’en prend à l’autre croyant être plus malin…

Le truc marrant,par exemple, c’est que sortent aujourd’hui, dans la presse « comme il faut », les bonnes feuilles de trois livres sur Cécilia Sarkozy, et l’ex-couple présidentiel (attention là je prends des risques…) – il serait écrit dans ses feuillets que l’excellentissime serait un abominable de coureur de jupons, un pingre achevé et autres joyeusetés.

Le comportement des hommes politiques à l’égard des femmes en général (toujours les oubliées, en fin de compte, avec d’autres, des politiques nationales) et des leurs en particulier, a toujours été extrêmement révélateur de ce qu’ils feraient d’un pays ou de leurs concitoyens.

Une élection présidentielle, c’est comme un mariage pour 5 ans, hélas et sans divorce possible.

Pour ceux qui ont cru avoir épousé la Belle, se réveiller à côté de la Bête, ça fiche les jetons non ?

Ben ouai.

Et pour les colocs’ aussi....

La Louve

12:21 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cocu, sarko, journaliste | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/12/2007

LOGEMENTS / SEUL LE PARTI COMMUNISTE EST COHERENT

Article publié dans les Echos
4058a55e38b5effde68b74f6ada2c6ec.jpgComme tout le monde ou presque le sait, les loyers des logements locatifs sont déterminés sur un marché. La hausse des loyers ne procède pas de la volonté rapine des propriétaires, mais d'une simple logique d'offre et de demande, perturbée, on y reviendra, par des régulations initiées par le législateur au gré des alternances et des coups médiatiques.

Quand l'offre de logement stagne et que la demande augmente, à cause des évolutions démographiques, les loyers augmentent. Lorsque l'offre locative augmente, par exemple parce que les propriétaires hésitent moins à mettre leur bien en location, ou que les maires libèrent du foncier constructible, les prix baissent.

Dans un bel ensemble unanime, le président de la République, certains socialistes et le Parti communiste trouvent que le prix des loyers est trop élevé (ils ont raison) et qu'il faut, pour le premier et les seconds, limiter les augmentations des loyers en les indexant sur la hausse des prix à la consommation ; et pour le dernier, bloquer les loyers.

Seul le Parti communiste est cohérent intellectuellement : dans une économie, on peut bloquer les loyers si on refuse la logique du marché et qu'en même temps on impose des constructions nouvelles aux propriétaires ou qu'on nationalise le logement.

En revanche, les deux premiers sont moins clairs. Limiter les hausses des loyers, c'est à coup sûr casser le thermomètre (les prix) pour ne pas voir la température monter (le déficit d'offre). En réalité, on peut nuancer légèrement : on sait qu'à court terme, l'offre de logement est inélastique : l'offre locative réagit peu à la hausse, car il faut du temps pour mettre de nouveaux logements en construction. Faire baisser les prix ou limiter leur hausse aura un effet distributif en faveur des locataires. Mais, à moyen terme, indexer les loyers sur l'inflation et pas sur les coûts de construction revient à diminuer un peu plus l'offre potentielle. C'est agir en situation d'urgence dans un marché qui réclame des mesures de bon sens et de long terme.

Or, parmi les autres mesures prises, il y a celle de l'abaissement des dépôts de garantie à un mois. Cela permettrait la fluidité du marché du côté des locataires (il devient plus facile de déménager si les sommes à avancer sont plus faibles) si, en contrepartie, les propriétaires pouvaient sécuriser leur location avec des assurances impayés, dégâts, et surtout ne pas perdre une année ou plus en contentieux en cas de litige avec un locataire indélicat. Or, si sur les deux premiers points on tente de faire payer à la collectivité le coût de l'assurance impayée en socialisant les pertes éventuelles (et il est à parier qu'on observera une lente mais sûre dérive des impayés quand c'est la collectivité qui les prend en charge), sur le dernier point, on n'a pas le courage politique de tenter la vraie réforme du marché locatif : augmenter la vitesse de jugement dans les procédures de contentieux locatif et surtout améliorer l'exécution des jugements ; ne pas utiliser les enquêtes sociales pour retarder le départ des lieux d'un mauvais payeur, mais uniquement pour donner priorité au relogement grâce au parc social fluidifié (comprendre, réservé aux demandeurs en situation réelle de besoin) et en donnant un rôle renforcé aux associations pour l'aide d'urgence ; enfin, discuter de la nécessité de conserver un caractère systématique de la trêve hivernale pour laisser le juge décider au cas par cas de l'opportunité de son application et la refuser en cas de mauvaise foi évidente.

A force de se défausser sur les propriétaires en leur demandant de jouer le rôle de coussin social qui doit normalement revenir aux associations, à l'Etat et aux collectivités locales, on force ces propriétaires à sélectionner avec très grand soin les locataires et à exiger des cautions sans cesse plus importantes.

En clair, le train de mesures qui vient d'être pris ressemble à un malentendu entre des dirigeants qui ne comprennent pas ou feignent de ne pas comprendre le fonctionnement des marchés et un marché qui va, sans coordination aucune, continuer à évincer du logement locatif privé les moins favorisés. Ce ne serait pas un drame si le logement social était fluide et suffisant. Mais on ne peut pas vraiment prétendre que cela soit le cas. Et personne n'a confiance dans la loi sur le droit au logement opposable à régler le problème, c'est un euphémisme que de le dire.

En revanche, une politique d'offre locative privée, assortie d'une réforme immédiate du bail, quitte à l'expérimenter dans quelques endroits, et un renforcement du logement d'urgence géré par les acteurs locaux et associatifs, voilà le bon cocktail de flexicurité.

ÉTIENNE WASMER est professeur à Sciences po Paris. Il est l'auteur de « Pour une réforme radicale du droit du logement ». En temps réel, cahier 27, janvier 2007. http://en.temps.reel. free.fr/cahiers/cahier27.pdffff

18:20 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : logement, politique | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!