10/05/2019
Quel programme pour l'Europe ? Les réponses de Ian Brossat
Tête de liste du PCF pour les élections européennes, Ian Brossat a répondu au questionnaire de Marianne sur l’Europe. Un tour d'horizon concis de sa vision et de son programme.
• Etes-vous favorable à l’ouverture de négociations commerciales avec les Etats-Unis, avalisée le 15 avril par les Etats membres ?
Non. Les communistes ont la vertu de la constance : nous nous sommes opposés à tous les traités de libre-échange parce que nous avons perçu très tôt leurs effets ravageurs à l’égard de nos emplois, de nos agriculteurs, de notre alimentation et plus largement de notre mode de vie. La France des élites a longtemps cru que l’on pouvait réussir dans la mondialisation sans la France des ouvriers et des agriculteurs. Nous sommes les derniers idiots du village planétaire à ne pas protéger nos marchés et nos emplois. Nous proposons de prendre le contre-pied total de cette religion libérale, avec une clause de proximité pour tous les marchés publics.
• Faut-il réformer le droit européen de la concurrence pour permettre des fusions du type Alstom-Siemens, interdite par la Commission en février ?
Oui car nous ne sommes pas favorables au principe de la concurrence libre et non faussée. Au nom de cette règle, si nous voulons par exemple nationaliser une entreprise pour la préserver, la Commission européenne peut le refuser au motif que cela constituerait une distorsion de concurrence. Cela dit, le projet de « fusion » d'Alstom-Siemens tel qu'il est soutenu par Macron ne nous convient pas. Il ne s'agit pas d'une fusion mais d'une absorption d'Alstom par Siemens qui se traduirait par la suppression de milliers d'emplois.
Nous sommes les derniers idiots du village planétaire à ne pas protéger nos marchés et nos emplois.
• Faut-il respecter les critères de Maastricht, qui interdisent un déficit public supérieur à 3% du PIB ?
Non. Le PCF est le seul parti de gauche à avoir toujours dit non aux traités européens libéraux. Nous avons, nous, fait campagne contre Maastricht. Dans une époque de marketing, la cohérence peut sembler une valeur désuète en politique : nous en faisons une fierté. Cette règle des 3% n'a aucun fondement économique. Elle ne vise qu'à imposer l'austérité et à fermer nos services publics les uns après les autres pour que le privé se gave de profits. Sa place est à la poubelle.
• Faut-il mettre en place un budget de la zone euro ?
Tout dépend de ce dont on parle. S'il s'agit de réaliser des investissements communs à nos pays dans un certain nombre de secteurs clés comme le ferroviaire, j'y suis favorable.
• Faut-il supprimer le règlement de Dublin, qui prévoit l’examen d’une demande d’asile dans le pays d’entrée du migrant ?
Oui. Nous devons organiser l'accueil de ceux qui fuient la guerre et la misère. Nous demandons une clé de répartition des arrivées intégrant l'ensemble des pays de l'Union. La Hongrie est contente d’accueillir les généreuses subventions européennes ; que Budapest respecte donc les règles communes et se montre solidaire des capitales européennes si elle veut continuer à profiter de l’argent des autres pays-membres à l’avenir.
• Faut-il créer un mécanisme européen de droit d’asile ?
Oui.
Ça n’a aucun sens de faire venir des fraises bio du bout du monde, ça nuit à notre agriculture et à l’environnement.
• Voterez-vous la réforme de la politique agricole commune (PAC), qui prévoit une baisse de son budget et une plus grande latitude des Etats ?
Non. Car nous avons besoin de défendre nos agriculteurs et parce que cette baisse de budget se traduirait par des difficultés supplémentaires pour les petits exploitants agricoles.
• Faut-il instaurer une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne ?
Oui. Ça n’a aucun sens de faire venir des fraises bio du bout du monde, ça nuit à notre agriculture et à l’environnement. Une taxe aux frontières peut être une solution si et seulement si elle est calculée en fonction de l'impact réel en CO2, et reversée à un fonds d'investissement pour la transition écologique.
• Faut-il instaurer un salaire minimum européen ?
Oui, mais contrairement à ce que proposent M. Macron et Mme Loiseau, celui-ci doit obligatoirement être plus élevé que les salaires minimums en vigueur actuellement dans chaque pays. Les communistes proposent le niveau de 60% du salaire moyen. Cela fait 1.400 euros nets en France soit une augmentation de 200 euros. J’observe que les députés européens, qu’ils soient hongrois, italiens ou français, perçoivent la même indemnité. Donc l’harmonisation sociale par le haut, quand on veut on peut.
Avec une armée européenne, à l’époque de la guerre en Irak, la France aurait été entraînée malgré elle.
• Faut-il sortir de l’Otan ?
Oui. Alors qu'on nous a chanté sur tous les tons que l'Europe nous apportait la paix, on constate aujourd'hui qu'elle nous pousse à une course aux armements et nous inféode à la logique belliciste des Etats-Unis. Il faut sortir de l'Otan et travailler à de nouvelles coopérations pour un monde multipolaire.
• Faut-il créer une armée européenne ?
Non. La France a une voix singulière en Europe et dans le monde. Avec une armée européenne, à l’époque de la guerre en Irak, la France aurait été entraînée malgré elle.
• Concernant le Brexit, faut-il exiger des Britanniques qu’ils sortent de l’Union européenne le plus vite possible, quitte à ne pas trouver d’accord ?
Non. Je n'étais pas favorable au Brexit, mais il est important de respecter la décision démocratique et souveraine du peuple britannique. Certains veulent les punir d'avoir choisi le Brexit en faisant en sorte que ce départ soit le plus brutal possible. Je suis pour ma part favorable à ce que les discussions se poursuivent pour que ce Brexit se passe dans les conditions les moins douloureuses pour eux comme pour nous.
• Faut-il accepter l’adhésion d’autres Etats à l’Union européenne ?
En l'état, non. Dans un contexte de concurrence libre et non faussée, s'élargir à des pays où le SMIC est à 200 ou 300 euros, c'est soumettre nos pays à une concurrence déloyale et donc nous tirer vers le bas.
Les communistes défendent l'idée d’une rupture avec les traités, pour nous affranchir de leurs carcans libéraux.
• Au fait, la France doit-elle rester dans l’Union européenne ?
Oui, je ne suis pas favorable à un Frexit. La France doit peser de toutes ses forces pour transformer l'Union européenne. La réalité, c'est que nos gouvernants n'ont jamais tenté de le faire. L'UE est actuellement foncièrement au service de l'argent et des multinationales. Il faut instaurer une clause de non-régression sociale et changer le statut de la Banque Centrale Européenne pour financer les services publics.
• Faut-il changer les traités européens ?
Oui. Les communistes défendent l'idée d’une rupture avec les traités, pour nous affranchir de leurs carcans libéraux. Cela suppose de construire des coopérations avec tous les peuples qui refusent l'austérité et le démantèlement des services publics.
• Savez-vous dans quel groupe politique vous siégerez au Parlement européen ?
Oui, dans le groupe de la GUE/NGL, que le Parti communiste a contribué à créer il y a plus de trente ans. Nous serons toujours rassembleurs : il est important d’unir nos forces face aux libéraux et à l’extrême-droite.
• Pensez-vous qu’il existe un peuple européen ?
Non, il existe des peuples libres et souverains, et je souhaite qu'ils s'associent le plus possible.
11:28 Publié dans Elections Européennes, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ian brossat, programme, europe des gens | |
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04/05/2019
Visite guidée à Néchin pour lutter contre l’évasion fiscale
Belgique Quelque 300 manifestants communistes organisent une visite guidée à Néchin pour lutter contre l’évasion fiscale
Conduits par des députés français et belges, environ 300 manifestants communistes ont défilé ce samedi matin à Néchin en Belgique contre l’évasion et l’optimisation fiscales. Le défilé s’est transformé en visite guidée avec des étapes devant les maisons des membres de la famille Mulliez (Auchan).
Du rouge sur les vêtements et les drapeaux et le secrétaire général du PCF Fabien Roussel qui lance : « Je suis heureux de cette action franco-belge à l’heure où le groupe Auchan supprime 700 emplois pendant que certains du même groupe bénéficient ici largement de la fiscalité belge. »
En meeting avec Ian Brossat, tête de liste aux Européennes la veille à Avion, le député du Nord répète qu’ils sont ici pour lutter contre l’optimisation et l’évasion fiscales. « Alors que les riches ne payent pas d’impôts, on nous explique qu’il faut rogner sur nos services publics. Il faut fermer nos frontières aux évadés fiscaux », enchaîne Ian Brossat.
On est à Néchin, samedi en fin de matinée, juste à la frontière belge, rue de la Reine-Astrid que les 300 manifestants communistes franco-belges viennent de rebaptiser boulevard des Mulliez.
Parmi l’assemblée, on égrène les enseignes qui appartiennent à l’Association de la famille Mulliez (Auchan, Saint-Maclou, Décathlon, Kiabi…) et on applaudit à « Néchin est le patrimoine financier de l’humanité ! Nous, on veut 0 % de fraude fiscale ! »
Un arrêt devant chaque maison Mulliez
Le défilé se transformera en visite guidée avec sept étapes, explique le député européen du Parti du Travail de Belgique, Marco Van Hees (notre photo), l’une des figures du film Merci Patron de François Ruffin (député FI)
Avec un arrêt devant six maisons des membres de la famille Mulliez et devant celle qui a hébergé l’acteur Gérard Depardieu. L’ambiance, plutôt bon enfant, attire sur leurs pas-de-porte des riverains dubitatifs : « Nous, on n’a rien fait, on habite juste là ! Tout ce que cela nous a apporté la venue des Mulliez c’est une hausse des taxes. Sinon, cela ne change rien. »
À chaque fois, la biographie de l’occupant des lieux est détaillée et copieusement huée, on sonne sans y croire aux portes des grandes demeures qui restent muettes, on réclame un apéro. « L’évasion fiscale coûte 100 milliards d’euros à l’État et l’optimisation devrait être interdite, martèle Fabien Roussel. « C’est notre combat numéro 1 et ce lieu est un vrai symbole. »
18:04 Publié dans ACTUALITES, Elections Européennes, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, Parti de la Gauche Européenne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgique, manifestation, européennes | |
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19/04/2019
Autour de Brossat, «il est en train de se passer quelque chose»
Depuis sa prestation au débat télévisé de France 2, la tête de liste des communistes aux européennes fait frémir les sondages. Les militants croient que la barre des 5% est atteignable.
Les communistes ont la banane. Jeudi matin, une quinzaine d’entre eux patientent à l’entrée du centre humanitaire d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), qui accueille 400 migrants et leurs familles, sous la responsabilité d’Emmaüs Solidarité. Leur tête de liste aux européennes, Ian Brossat, se fait attendre pour cette visite de terrain. L’adjoint en charge de logement à la mairie de Paris est rentré tard, la veille au soir, d’un meeting à Jarny (Meurthe-et-Moselle). Il a fait salle comble, attirant plusieurs centaines de personnes. «Ça marche encore, les vieilles villes coco !» rigole un conseiller de Brossat, ravi. Le maire d’Ivry, Philippe Bouyssou, grille une clope sous le soleil : «Ian fait une très belle campagne. Il montre le sérieux, la combativité, la pertinence de sa candidature. Le tout est maintenant de le faire connaître.» Non loin de là, Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne, n’a pas de mots assez doux pour son jeune collègue : «dynamisme», «disponibilité», «empathie», «aisance»…
Ian Brossat débarque, reposé, élégant : chino vert et veste bleue, chemise blanche et bottines marron. Il distribue les bises et les poignées de main. Dans le Val-de-Marne, le Parti communiste (PCF) est chez lui. La petite troupe s’enfonce dans le centre d’accueil des migrants, venus pour la plupart de la Corne de l’Afrique et d’Afghanistan. Un «village» de yourtes et de bâtiments modulaires, doté en son sein d’une école et d’un centre médical, posé sur le terrain d’une ex-usine d’eau de la ville de Paris. Le lieu est d’une surprenante tranquillité. «Quand on organise l’accueil, les choses se passent très bien», constate Brossat, qui veut «multiplier» les initiatives de ce type sur «le parcours migratoire». Quelques échanges avec les 74 salariés du centre, deux ou trois mots face à une caméra pour les réseaux sociaux et l’agrégé de lettres modernes prend la direction de l’aéroport d’Orly, où les syndicats opposés à la privatisation d’ADP manifestent. La journée-marathon qui débute doit se terminer tard par l’enregistrement de Salut les Terriens, l’émission d’Ardisson. La nouvelle réjouit la compagnie, qui ne cesse de regretter la trop faible présence du PCF dans les médias.
«Début de dynamique»
Tout passage télé est bon à prendre. La notoriété du candidat communiste a d’autant plus à y gagner qu’il est bon dans l’exercice. Au débat de France 2 début avril, Ian Brossat s’est fait remarquer avec ses paroles claires et percutantes, son assurance, son refus de polémiquer avec les concurrents de gauche. «Ce débat a sans doute changé la donne, admet-il dans la camionnette qui nous conduit à Orly. Mais je n’ai rien inventé pendant cette émission. J’ai fait des propositions que je porte depuis neuf mois, mais devant 1,5 million de personnes cette fois. Depuis, l’ambiance a changé. Les salles sont blindées. Il y a un début de dynamique, qu’il faut élargir et conforter. Je sens de la fierté chez les camarades qui veulent montrer pourquoi on se bat.» Deux ans après une élection présidentielle où il s’est effacé derrière Jean-Luc Mélenchon, le PCF a très envie d’exister.
Les sondages restent bas (2-3% d’intentions de vote en sa faveur) mais frémissent dans le bon sens. Les sollicitations médiatiques augmentent, au point que Brossat se permet de refuser, devant nous, un duel avec Florian Philippot sur LCI («Je veux pas parler avec Philippot, je veux parler tout seul», se marre-t-il). Et les communistes ne se cachent plus de viser 5%, le seuil permettant d’envoyer des députés au Parlement européen. «On sent qu’il est en train de se passer quelque chose. Avec l’efficacité de sa parole, Ian exprime ce que pense une majorité de gens de gauche. Il apparaît comme un repère», se réjouit l’ancien secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, croisé à Orly, un jambon-beurre à la main. A l’entrée du terminal 3 de l’aéroport rénové, inauguré par le Premier ministre ce jeudi, les militants de la CGT fournissent une bonne partie du cortège de l’intersyndicale. Les huiles du PC, dont le secrétaire national, Fabien Roussel, ont fait le déplacement, couvant du regard Brossat lorsque ce dernier tente une punchline au micro : «Emmanuel Macron veut tout vendre. Ce n’est plus un Président de la république, c’est un commissaire-priseur.» Succès mitigé.
«Ne taper personne à gauche»
«L’enjeu central de la campagne est de faire le lien entre les préoccupations quotidiennes des gens et les politiques européennes», argumente Brossat dans la camionnette. Et de citer le quatrième paquet ferroviaire qui a entraîné la réforme de la SNCF ou la règle des 3% de déficit qui oblige à fermer des services publics. La stratégie de la tête de liste, qui peut compter sur un budget de campagne de 2 millions d’euros venus des militants et du parti, est de travailler deux bassins de population : les «terres populaires communistes» évidemment, mais aussi les métropoles. Pour certains habitants des grandes villes, le profil de Brossat, ancien prof de 39 ans, résident du XVIIIe arrondissement – mi-populaire mi-bobo – de Paris, auteur récent d’un livre anti-Airbnb, membre de la majorité d’Anne Hidalgo, présente d’évidents attraits. On connaît des électeurs dits à fort capital culturel et précarisés qui sont tentés, lassés par les querelles d’ego entre Jadot, Hamon et Glucksmann ou les éruptions en tout genre de La France insoumise.
Malgré l’optimisme affiché du PCF, l’objectif des 5% est loin d’être acquis. Il faudra vraisemblablement aller l’arracher sans alliance. A quelques jours de la date limite de dépôt des listes, l’hypothèse d’une union avec Benoît Hamon, que le PCF voulait sceller avec Brossat en tête de liste, est quasi enterrée. «Je le regrette, réagit le communiste. Je ne comprends pas pourquoi il prend le risque d’aller faire 4 ou 5% aux européennes alors que son but est la présidentielle… Je n’arrive pas à le cerner.» Dans l’entourage du patron de Génération.s, on explique avoir testé cette idée à travers des études. Résultat non concluant : l’alliance avec le PCF aurait fait fuir une partie des sympathisants de Génération.s vers les listes de Jadot et Glucksmann. Et on ajoute que la mini-hype pour Brossat est très parisienne… Face aux divisions, Ian Brossat s’est fixé une ligne de conduite : «J’ai décidé de ne taper personne à gauche. Vu l’état de la gauche, tous les coups qu’on donne sont contre-productifs. Et après les européennes, il va bien falloir qu’on retrouve le chemin du rassemblement.» Bref, on se compte le 26 mai, puis on discute.
18:12 Publié dans Elections Européennes, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ian brossat, europe des gens | |
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04/06/2018
Ian Brossat, tête de liste PCF aux européennes
Entretien réalisé par France Info
Désigné par le Parti communiste pour être tête de liste aux prochaines élections européennes, Ian Brossat souhaite incarner une opposition à la politique ultra libérale d'Emmanuel Macron.
Ian Brossat, adjoint à la mairie de Paris, en charge du logement a été désigné par le parti communiste pour être tête de liste PCF aux prochaines élections européennes. Interrogé dimanche 3 juin sur franceinfo, Ian Brossat estime qu'il faut "qu'il y ait du changement à gauche" et explique que c'est "aussi le sens de cette candidature." Ian Brossat souhaite que la liste menée par le Parti communiste soit "une liste très ouverte au mouvement social" et "à tous ceux qui cherchent une issue face à la politique ultra libérale d'Emmanuel Macron."
franceinfo : Comment abordez-vous cette campagne alors que la gauche est complètement disloquée en ce moment ?
Ian Brossat : Vous avez raison de dire que la gauche est dans une situation difficile. Ce que je ne souhaite pas, c'est que ces élections européennes soient au fond le remake de l'élection présidentielle, donc il faut qu'il y ait du changement à gauche, il faut qu'il y ait du neuf, il faut que ça bouge, et c'est aussi le sens de cette candidature. J'ai 38 ans, je suis effectivement élu de Paris et je veux m'engager pour cette campagne pour que la gauche bouge. C'est aussi ce qui a conduit mes camarades à proposer que je sois candidat à cette élection.
Et comment allez-vous faire bouger la gauche ? Vous croyez encore à l'union avec la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon par exemple ?
Quoiqu'il arrive, moi je suis toujours favorable à l'union et au rassemblement et le Parti communiste aura toujours la main tendue vis à vis de tous ceux qui se mobilisent à gauche. Mais ce que je souhaite aussi, c'est que nous soyons capables de nous adresser à la gauche sociale. Il y a aujourd'hui des millions de gens qui sont contre la politique d'Emmanuel Macron, parfois des gens qui avaient voté pour lui et qui sont déçus. C'est à eux qu'il faut que l'on soit capables de s'adresser, aux cheminots qui sont mobilisés, aux infirmières, aux salariés des EHPAD, et la liste que nous allons construire sera une liste qui sera très ouverte au mouvement social, à tous ceux qui cherchent aujourd'hui une issue face à la politique ultra libérale d'Emmanuel Macron.
Vous êtes responsable de la commission logement au Parti communiste, c'est aussi votre mission à la mairie de Paris. Le logement social dans son ensemble ce sera l'une des priorités de votre campagne ?
Bien-sûr, le logement c'est une priorité absolue. On ne peut pas vivre dans un pays qui est la 6e puissance économique du monde où dans le même temps on a plus de 100 000 personnes qui dorment dehors faute de logement. On a par ailleurs des classes moyennes qui, souvent dans nos centre-villes, ont énormément de mal à payer leur loyer et donc bien sûr le logement est une priorité absolue qu'il faut défendre à l'échelle de notre pays et plus largement à l'échelle européenne.
19:19 Publié dans ACTUALITES, Elections Européennes, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ian brossat, pcf, européennes | |
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25/03/2017
60 ans du Traité de Rome: l’Europe libérale a failli, il faut la refonder
Les chefs d’État européens sont réunis dans la capitale italienne 60 ans après la signature du Traité de Rome alors que l’Union européenne traverse une crise existentielle historique. Brexit, rejet populaire massif des politiques d’austérité, montée des extrêmes droites sont les conséquences d’un modèle de construction laxiste avec les pouvoirs financiers mais impitoyable avec les peuples.
L’Europe libérale a failli, il faut la refonder.
Nous mettons en garde contre les solutions discutées au Conseil européen. Il est illusoire et dangereux de penser une « relance » de l’Union européenne par un renforcement de l’intégration économique à plusieurs vitesses, et une militarisation de notre continent, via le projet de défense européenne. Renforcer la concurrence, les inégalités entre les travailleurs, entre les pays, nous engager dans une escalade guerrière, c’est conduire les peuples européens vers plus de déchirures.
A quelques semaines des élections en France, François Hollande qui a renoncé à être candidat, ne peut associer notre pays à un projet aussi néfaste. L’Union Européenne se disloquera si elle n'est pas refondée. En engageant au plus vite une convergence par le haut des salaires et des droits sociaux, en utilisant, via un fonds de développement social et environnemental, la création monétaire de la BCE pour investir dans les services publics, l’industrie et la transition écologique, en respectant les choix des peuples et en devenant un acteur de paix mondiale, l’Europe peut devenir utile aux européens.
Le PCF est lui aussi aujourd’hui à Rome avec les forces progressistes européennes réunies par la société civile italienne pour travailler à ce projet alternatif. Il participera demain, samedi 25 mars, à la manifestation « Corteo per la Nostra Europa » organisée à 11H, Piazza Vittorio – Colosseo.
Parti communiste français >Paris, le 24 mars 2017
17:17 Publié dans ACTUALITES, Elections Européennes, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, traité de rome, pcf | |
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06/11/2016
Urgence pour la planète et ceux qui y vivent
PATRICK LE HYARIC, député Européen PCF, directeur de l'Humanité
Notre planète est-elle au bord d’un saut dans l’inconnu ? C’est ce que suggère un rapport sérieux de la Fondation pour la Nature publié ces derniers jours. Les populations mondiales de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de reptiles ont diminué de plus de 58% depuis 1970. Si rien n’est fait, elles pourraient se voir réduites des deux tiers d’ici 2020, c’est-à-dire demain.
Selon l’Unicef, 300 millions d’enfants dans le monde respirent un air toxique. Une enquête du ministère de l’Environnement montre que plus de 80% de nos cours d’eau douce contiennent des pesticides. D’autres études montrent que la rapide diminution des abeilles, sous l’effet de ces mêmes produits chimiques, menace la reproduction des végétaux, nous privant ainsi des légumes et fruits dont nous avons besoin.
Ce qui est appelé l’empreinte écologique, qui mesure la consommation totale des biens et services générés par la nature, de la nourriture à l’énergie ou au bâti, montre que la population mondiale consomme autant que ce que pourrait fournir une planète et demie dans l’année. Nous rejetons plus de carbone dans l’atmosphère que les forêts et les océans ne peuvent désormais en recycler. On coupe plus d’arbres qu’il n’en pousse. On pêche plus de poissons que les océans peuvent en reproduire chaque année. Autrement dit, nous creusons une dette écologique. Les bio-capacités de la terre et de la mer sont autant surexploitées que les capacités humaines. Les inquiétants reculs de biodiversité, les modifications climatiques, l’érosion ou la perte de fertilité des sols sont devenus des signes précurseurs de grands bouleversements planétaires qui pourraient nous faire glisser sur le chemin d’une nouvelle ère géologique. On parle même de la probabilité d’entrer dans la sixième extinction des espèces, c’est-à-dire à une disparition de la vie sur la planète. C’est dire le niveau de l’alarme en cours !
Voici une question majeure – avec celle de la nécessité du désarmement nucléaire – qui devrait faire l’objet de présentations, d’informations et de confrontations publiques sur les causes d’une telle situation et les moyens d’y remédier. Car il est possible d’inverser cette inquiétante trajectoire, à condition de ne plus perdre de temps. Evidemment, un tel débat n’a vraiment rien à voir avec la petitesse de primaires pour élire un monarque pour cinq petites années. C’est d’un projet mondial, d’une visée mondiale de long terme dont il faudrait discuter pour agir et changer radicalement notre mode de développement. Le capitalisme financier et productiviste, organisant la compétitivité et les concurrences débridées, est l’ennemi d’une planète vivante et du bien-être humain à l’usine, au bureau comme dans la ville et le village.
L’heure est venue de s’atteler à un vaste travail d’élaboration et d’expérimentation des moyens de dépasser ce système d’exploitation et de prédation. Ceci demanderait de commencer par modifier les systèmes agricoles et alimentaires, de sortir des énergies carbonées et d’agir pour un nouveau système monétaire et financier mondial, mis au service de la coopération pour la recherche, l’innovation, l’éducation et la formation permanente. Ainsi pourraient être combinées transitions environnementales, sécurité du travail et des activités pour chacune et chacun, dans un mouvement global de progrès pour la planète et celles et ceux qui y vivent, appelés à être plus nombreux.
Ceci ne s’obtiendra pas sans luttes tenaces et unitaires de l’immense majorité qui a intérêt à un tel changement. On vient encore de le voir avec la manière dont les puissantes multinationales poussent pour obtenir les nouveaux traités de « libre-échanges » de l’Union européenne avec le Canada et les Etats-Unis. Ils sont à l’exact inverse de ce qu’il conviendrait de faire puisqu’ils visent à amplifier l’actuel modèle de développement capitaliste et la guerre économique que se livrent les grandes sociétés transnationales, mettant en concurrence les êtres humains et leurs territoires. Pour ce faire, ils ne peuvent que renforcer la surexploitation des hommes et de la nature. On voit bien qu’il ne s’agit pas ici de simples accords commerciaux mais de projets visant à remodeler le monde dans de nouvelles normes antisociales, anti-environnementales, antidémocratiques détruisant les sécurités alimentaires et sanitaires.
L’exemple de l’insertion toujours plus grande de la production agricole et alimentaire dans l’économie capitaliste que sous-tendent ces traités de libre-échange est mortifère. Déjà, en Amazonie et dans le Sud-est asiatique, sont détruites des forêts qui absorbent le carbone, pour y cultiver du soja ou du manioc exporté en Europe par cargos très polluants. Tout cela pour rentabiliser au maximum des usines de production de lait, de porcs ou de volailles, en détruisant l’emploi paysan, en portant préjudice aux écosystèmes tout en dégradant les qualités alimentaires.
Cette folle logique est une course vers l’abîme. Il faut en sortir en relocalisant les productions. Ceci nécessite de rémunérer convenablement le travail. L’innovation et la recherche pourraient répondre aux défis énergétiques, à la construction d’un habitat et d’un système productif économe en énergie, d’un système de transport valorisant le rail tout en étant créateur d’emplois. Changer nécessitera de valoriser le projet de biens communs humains gérés démocratiquement et non privatisables. Au contraire, c’est vers plus d’appropriation sociale et démocratique qu’il faut se diriger. C’est donc à une métamorphose politique, économique, écologique, sociale, culturelle de long terme de notre monde qu’il conviendrait de s’attacher pour une planète vivante et durable. A mille lieues des petits débats politiciens qui eux aussi empoisonnent l’atmosphère.
Il est plus que temps de se hisser à la hauteur de ces enjeux ! Chacune, chacun peut y contribuer afin d’imposer ensemble d’être parties prenantes des transformations profondes qu’appelle notre époque.
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12:26 Publié dans ACTUALITES, Elections Européennes, Idées, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrick le hayric, nature, planète | |
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31/05/2015
PCF, EELV et socialistes «frondeurs» réunis au Forum européen des alternatives
De gauche à droite : Pouria Amirshahi, un socialiste «frondeur», Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF et Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement grec, membre du parti de gauche radicale Syriza.
@ForumAlternativ
Dix ans après la victoire du «Non» des Français au référendum sur la Constitution européenne, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Emmanuelle Cosse, son homologue écologiste, Pouria Amirshahi, député socialiste «frondeur» et Zoé Konstantopoulou, membre du parti de gauche radicale Syriza et présidente du Parlement grec, étaient réunis samedi pour affirmer leur volonté de «convergence politique».
Dans le cadre du forum européen des alternatives organisé samedi et dimanche place de la République à Paris par le Parti communiste, tous les quatre participaient à une plénière intitulée «L'austérité ça suffit. Notre objectif : le développement humain en Europe». Dans la salle, Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche, et Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS, étaient assis au premier rang.
«Il faut trouver tous les moyens de discuter et de trouver des lieux de controverse, de discussion, de construction commune», a expliqué à la presse Emmanuelle Cosse, pour qui «ces échanges ne se traduisent pas obligatoirement par une question électorale». «La question est comment on construit une réponse commune à la crise actuelle et qu'on sort de cette impression qu'il n'y a qu'une seule ligne possible et qu'on ne peut pas débattre», a-t-elle avancé.
EELV-PCF : «Travailler à de la convergence»
«Au-delà des débats qui nous traversent, il faut être capable dans des circonstances de plus en plus nombreuses d'affirmer des convergences, des idées qui nous rassemblent. Le faire sur la question européenne dans un moment aussi crucial pour l'Europe a beaucoup de signification», selon Pierre Laurent. «On ne va pas lever avec un coup de baguette magique toute une série de différences (...) C'est un chemin, ce n'est pas une ligne droite, ce qui compte, c'est la boussole», a souligné le patron des communistes.
«Cette convergence ne se décrète pas, elle se construit», a-t-il insisté alors que sur le plan électoral, PCF et EELV ne parviennent pas à faire liste commune. «On ne va pas créer de l'adhésion auprès des Français simplement parce qu'à un moment, on a accolé des noms de partis et des histoires politiques sans avoir travaillé à de la convergence, y compris à ce qu'on peut faire localement», s'est défendue Emmanuelle Cosse.
«La Grèce montre le chemin»
Pour le socialiste Pouria Amirshahi, ce genre de rendez-vous est un pari sur l'avenir : «Il y a bien des questions qui nous rassemblent. Ces rapprochements politiques sont utiles pour demain.» «La Grèce montre le chemin et il est important dans cette période historique que chacun et chacune fasse des choix pour lesquels nous serons fiers d'ici deux ou trois décennies», selon Zoé Konstantopoulou.
«Les images de l'austérité en Grèce sont les images du futur européen si on ne met pas fin à ces politiques d'austérité», a-t-elle prévenu. «L'austérité tue», avait-elle lancé quelques minutes plus tôt sur scène.
Article publié par le Parisien
09:21 Publié dans ACTUALITES, Elections Européennes, Front de Gauche, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : forum des alternatives, pcf, pierre laurent | |
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