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17/04/2015

400 morts supplémentaires en Méditerranée

naufrage.jpg

Communiqué de Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de Gauche

Selon les témoignages des survivants, près de 400 migrants auraient encore disparu dans le naufrage de leur embarcation dimanche en Méditerranée. Alors même que les gardes côtes auraient porté secours à près de 42 embarcations et 8 000 personnes depuis vendredi.

Si ce naufrage est confirmé, ce serait le pire que la Méditerranée ait jamais connu.

Morbide décompte que celui que nous faisons depuis le début de l'année : au moins 900 personnes seraient mortes ou disparues cette année en tentant de traverser la Méditerranée.

Morts qui viennent s'ajouter aux 30 000 au moins déjà recensés des vingt dernières années.

Le cimetière marin ne cesse de s'agrandir.

Cela n'est plus supportable, la route migratoire vers l'Europe est devenue la plus dangereuse du monde.

Il ne suffit pas de s'émouvoir à chaque naufrage, il faut agir pour stopper l'hécatombe.

Combien notamment de Syriens, d'Erythréens, de Soudanais, de Somaliens, tous des demandeurs d'asile potentiels, devront encore perdre la vie avant que les gouvernements des États membres de l'UE respectent enfin leurs obligations internationales,  au moins en matière de sauvetage en mer et d'accueil des réfugiés et se décident à changer de politiques migratoires.

Nous faisons aujourd'hui face à l'une des pires crises humanitaires qu'ait connue la planète depuis la Seconde Guerre mondiale, en raison notamment de la situation au Moyen-Orient, et nos dirigeants se lavent les mains de tous ces morts. Les décisions prises ces dernières semaines par le Conseil de l'UE et la Commission européenne vont toujours dans le même sens : plus de fermeture, plus d'externalisation et donc plus de risques pour les migrants, plus de violences sur leurs parcours. Et toujours plus de morts.

Le HCR, l'Organisation Internationale pour les Migrations, les ONG et bon nombre de parlementaires européens avaient pourtant prévenu que la fin de l'opération Mare Nostrum et son pseudo-remplacement par l'opération Triton sous l'égide de Frontex étaient dangereuses. Cela fait des mois maintenant que nous sonnons l'alarme : sans possibilité de voies légales d'accès au territoire européen, l'hécatombe continuera.

Les États membres de l'UE sont tous signataires de la Convention de Genève de 1951. Ils se sont donc engagés à accueillir tous ceux qui fuient la violence et les persécutions. Il est temps de mettre en place des politiques migratoires répondant aux défis du XXIe siècle. Cela passe par l'abrogation de la directive retour, la réforme du Règlement de Dublin, des politiques en matière de visas ambitieuses, l'ouverture de voies d'immigration en partenariat avec les pays concernés et l'abandon des "processus de Rabat" et surtout de "Khartoum". Assez de cette Europe forteresse qui tue un peu plus chaque jour à ses frontières.

C'est d'humanité, de dignité, de respect du droit international et des droits fondamentaux dont ces femmes, ces hommes et ces enfants ont besoin.

08/06/2013

Turquie : les masques tombent

turquie9.jpg"Ces derniers jours les militants turcs ont vu s’abattre sur eux une répression sauvage. Ces images ont choqué le monde entier, à juste titre.

Le projet de destruction du parc Gezi, l’un des rares espaces verts du centre d’Istanbul pour construire un centre commercial, a mené à des rassemblements sur la place Taksim, hautement symbolique pour les mouvements sociaux turcs.

Au-delà des revendications du Parc Gezi à Taksim, ce sont les dérives autoritaires du régime, en augmentation constante depuis 2009, qui éclatent aujourd’hui. Dans les slogans scandés place Taksim, la démission du premier ministre est demandée.

Face à ces revendications, le gouvernement a répondu par la brutalité policière.

Au moins deux personnes ont trouvé la mort lors des manifestations et de nombreuses personnes ont été blessées.

turquie7.jpgL’incapacité des autorités à faire face à des revendications démocratiques et sociales, révèlent aujourd’hui au grand jour le vrai visage de l’AKP qui n’est pas, et n’a jamais été, un modèle comme on a pu l’entendre, y compris sur les bancs du Parlement européen.

La boite de pandore est ouverte. Espérons que l’ensemble des violations des droits de l’Homme commises en Turquie seront sur la place publique.

Espérons également que les grands médias seront plus vigilants face au cynisme d’Erdogan et son double discours. Rappelons-nous par exemple qu’en novembre 2012, Erdogan n’avait pas hésité à nier devant la presse européenne l’existence d’une grève de la faim de plusieurs de centaines de prisonniers politiques alors que son ministre de la justice en parlait ouvertement à Ankara dans le même temps. J’étais sur place, je peux en témoigner.

turquie,front de gauche,vergiat,parlement européenHier et aujourd’hui, comme l’ensemble des membres de la GUE-NGL, je suis solidaire des démocrates turcs qui luttent contre un gouvernement autoritaire dont les dérives ont été trop longtemps occultées par l’Union européenne et surtout par ses États membres.

Il ne suffit pas comme en janvier 2011, d’appeler à un "usage modéré de la force". Il faut agir pour que les atteintes aux droits de l’Homme cessent dans ces pays.

turquie,front de gauche,vergiat,parlement européenC’est l’enjeu clé pour répondre à la demande d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne."

Communiqué de Marie-Christine Vergiat - députée européenne Front de gauche - Bruxelles 5 juin 2013

 

15/05/2012

C’est à partir de maintenant que nous pouvons vraiment construire !

hollande-ayrault.jpgL’arrivée à la tête de l’Etat d’un nouveau Président de la République nous fait pousser un immense « Ouf » de soulagement. La réélection de Nicolas Sarkozy aurait été une véritable catastrophe. Nous savions comment il aurait poursuivi sa casse des services publics, de la fonction publique et plus généralement de l’ensemble des acquis sociaux. Son bilan comme son programme était clair. Austérité, austérité, toujours pour les mêmes.

Mais la tournure de la campagne du 2ème tour dans laquelle le Président candidat est délibérément parti à la chasse aux voix du Front national nous laissait augurer des choses bien pires encore. Haro sur les syndicalistes, les chômeurs et bien sûr les immigrés. A défaut de pouvoir défendre son bilan et de pouvoir présenter un programme crédible, Nicolas Sarkozy a multiplié les boucs émissaires.

Depuis 10 ans et surtout bien sûr depuis 5 ans, nombre de principes républicains ont été largement bafoués et la Patrie des droits de l’Homme avait bien souvent bien piètre figure à l’étranger. Cette lepénisation des esprits, dont la droite est largement responsable, a fait beaucoup de dégâts et explique en grande partie le score du Front national. Au final, les électeurs préféreront toujours l’original à la copie. D’autant plus que l’illusionniste de 2007 avait rapidement montré son vrai visage.

sarkopantin.jpgDonc exit Nicolas Sarkozy et saluons la victoire de François Hollande à laquelle nous avons participé de façon non négligeable. Pour autant rien n’est acquis. Tout reste à faire. Mais nous ne partons pas de rien. Le Front de gauche est le seul mouvement politique à avoir sorti la campagne présidentielle de sa torpeur. Tous les observateurs l’ont salué.

Nous avons fait plus de 11 %, soit près de trois millions de voix supplémentaires qu’en 2009, pour les élections européennes, moment où le Front de gauche est apparu pour la première fois dans une campagne électorale. C’est un score sur lequel peu d’entre nous aurait parié en début de campagne, ni même au début de cette année 2012 où les sondages ne décollaient pas des 5 à 6%.

Ne négligeons pas non plus notre apport aux thèmes de campagne. Sans la dynamique du Front de gauche, François Hollande n’aurait sans doute pas parler de taxation des plus riches, de réforme des retraites, de coup de pouce au SMIC ou de modification du statut de la BCE. Alors, il faut pousser encore plus fort et pour le Front de gauche, la bataille des législatives sera tout aussi importante que celle de la présidentielle.

Il nous faut continuer à construire cette dynamique citoyenne qui a soulevé tant d’espoirs, être à la hauteur des enjeux et porter à l’Assemblée nationale le plus grand nombre possible de députés pour peser sur les choix politiques des cinq années qui viennent.

Les résultats de nos amis grecs vont dans le même sens et montrent que la gauche que nous représentons est l’alternative aux politiques d’austérité qui échouent partout en Europe.

MCV.jpgAlors haut les cœurs et plus que jamais vive la Gauche européenne, vive le Front de Gauche !

Marie Christine Vergiat, députée au parlement européen

03/05/2012

Coup de colère !

fgaff2.jpgUne fois le premier moment de déception passé au regard du résultat espéré du Front de gauche, c’est la colère devant le score du FN qui a surtout prévalu dimanche soir et qui ne cesse de croître depuis au regard de l’ignominie de cette campagne de second tour telle que la mène celui qu’il est encore convenu d’appeler le Président sortant.


D’abord, effectivement, nous n’avons pas à être déçus. Le Front de gauche et son candidat ont fait une belle campagne, la plus dynamique ce qui est reconnu par tous les « observateurs ». Près de trois millions de voix supplémentaires par rapport aux élections européennes, moment où le Front de Gauche est, pour la première fois, apparu dans le cadre d’une campagne électorale et plus 9 points par rapport au score de Marie George Buffet à la dernière présidentielle.

C’est un score sur lequel peu d’entre nous aurait parié au début de la campagne, ni même encore au début de cette année 2012 où les fameux sondages ne décollaient pas des 5 à 6 % sans même parler de ce que disaient alors les fameux « observateurs ».

Alors ne gâchons pas notre plaisir… Et appuyons-nous sur ce beau résultat pour construire l’avenir. D’abord, en appelant sans états d’âme à voter contre Nicolas Sarkozy en mettant dans l’urne un bulletin François Hollande dimanche prochain. Nous poursuivrons ensuite cette bataille pour les élections législatives en envoyant le plus grand nombre possible de députés Front de Gauche à l’Assemblée nationale.

Et nous savons aussi qu’il ne faudra pas nous en arrêter là car quels que soient les résultats des élections le Front de gauche devra poursuivre sa construction dans des conditions qui respectent l’ensemble de ses composantes et qui permettent à tous ceux qui se retrouvent dans nos propositions de trouver un espace pour continuer à mener la bataille avec nous.

Mais c’est aussi et surtout un sentiment de colère face au score du Front national qui nous envahit depuis dimanche soir et qui ne cesse de grandir en voyant les réactions que ce résultat suscite. Car oui si nous en sommes là, c’est bien d’abord et avant tout parce que nous avons été bien seuls à le combattre au cours de ces élections.

Pire, depuis dimanche soir, c’est un bien triste spectacle qui s’offre à nous. Inutile de s’attarder sur la façon dont la plupart des médias analyse les résultats oscillant entre banalisation et stigmatisation du Front national mêlant les deux sans chercher véritablement à comprendre pourquoi tant d’hommes et de femmes ont mis un bulletin portant le nom de Marine Le Pen dans l’urne. Sans dénoncer ce qu'il est convenu d’appeler la lepénisation des esprits qui ne frappe d’ailleurs pas que la droite dite nationale.
Mais le plus scandaleux, c’est la façon dont la droite et surtout son candidat sont partis à la pêche aux voix. Le triste spectacle auquel nous assistons a des relents des années 30 et devrait heurter tous ceux et toutes celles qui pensent encore que les valeurs de la République ont un sens.

D’une certaine façon, j’oserai dire que c’est normal de la part de Nicolas Sarkozy dont le seul élément d’analyse est de regarder là où est son plus grand réservoir de voix.

sarkofrance1.jpgAu premier tour, nombre de ceux et celles qui avaient été attirés par la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et ses promesses démagogiques, ont préféré l’original à la copie. Mais referont-ils le chemin en sens inverse, rien n’est moins sûr. D’autant moins que, sur ces terrains-là, l’échec de Nicolas Sarkozy est patent.

Qu’il s’agisse du pouvoir d’achat, du travail, de la sécurité ou de la lutte contre l’immigration, les politiques qu’il a conduites faites de démagogie et de coup de communication se sont avérées au mieux inutiles, voire désastreuses sur le plan économique et social et la « Crise » n’y est pas pour grand-chose.

Il s’en prend aux syndicats accusés de tous les maux. Il a cherché à faire du 1er mai, le jour du « vrai travail » se ridiculisant en expliquant que seuls les permanents syndicaux défilaient aux côtés des syndicats.

Et le voilà qui dit maintenant, au mépris de tous les sondages d’opinion faits sur ce sujet, que la préoccupation majeure des Français, ce sont les frontières.

Il agite son chiffon rouge préféré, les immigrés qui nous envahissent et qui seraient la cause de tous les maux de la France et des Français.

Nous serions le pire des pays d’Europe en ce domaine. Qu’importe la réalité des chiffres. Qu’importe que les politiques qu’il mène depuis non seulement 5 ans mais depuis 10 ans puisqu’il a été ministre de l’Intérieur durant la plus grande partie des 5 années précédentes n’ont fait que précariser un nombre croissant de ces hommes et ces femmes fuyant des situations insupportables dans leur pays ou cherchant seulement une vie meilleure. Ces politiques désastreuses sur le plan humain n’ont rien changé aux chiffres de l’immigration et pour cause ce n’est pas comme cela qu’il faut aborder cette question.

Depuis 35 ans maintenant, nous assistons à des reculs croissants des valeurs qu’il convient de mettre en avant. Non l’immigration n’est pas un problème et ne l’a jamais été. L’immigration est une richesse et elle l’a toujours été que les immigrés viennent d’Italie, d’Espagne, de Hongrie, d’Asie, d’Amérique du Sud ou d’Afrique. La France est une terre d’immigration depuis un siècle et demie.

 Elle a été le premier pays d’Europe à voir son solde migratoire s’inverser et cela n’a jamais nuit à sa prospérité et à ses valeurs. Mais il y a toujours eu dans notre pays des hommes politiques pour alimenter cette haine de l’autre. Il suffit de regarder la presse de la première moitié du 20ème siècle tout comme les discours à l’Assemblée nationale pour se rendre compte que les arguments utilisés n’ont pas beaucoup évolués.

On parlait alors des Ritals, des Polaks, des Portos et autres Espingouins qui venaient voler le travail des Français et il serait temps de rappeler que certains d’entre eux ont payé de leur vie ces haines de l’autre. On disait que leurs femmes étaient toujours vêtues de noir, avec des fichus sur la tête, qu’étaient toujours fourrées à l’église et pourtant, elles étaient chrétiennes et même tout ce qu’il y a de plus catholiques…

Alors oui, au lieu d’alimenter la haine de l’autre, de l’étranger pour masquer les carences des politiques économiques et sociales, il faut oser tenir un discours de vérité sur les chiffres de l’immigration et expliquer à nos compatriotes que le problème n’est pas là mais dans les politiques économiques et sociales qu’il faut radicalement faire évoluer.

vergiat.jpgAlors je suis fière que le Front de gauche ait osé mener cette bataille et qu’il continuera à le faire car oui plus que jamais les droits de l’homme sont indivisibles et l’on ne peut résoudre la question sociale en fermant les yeux sur la question des droits les plus élémentaires pour tous ceux et toutes celles qui vivent sur notre territoire.

Marie-Christine Vergiat, députée Front de Gauche au Parlement Européen

08/10/2011

CHRONIQUE EUROPEENNE PAR MARIE CHRISTINE VERGIAT DEPUTEE FRONT DE GAUCHE AU PARLEMENT EUROPEEN

mcvergiat.jpgEcrire une chronique de rentée n'est pas l'exercice le plus facile qui soit. Je vais donc me garder de m'y atteler pour rendre compte d'une mesure européenne qui me parait symbolique parmi d'autres du climat politique qui règne actuellement. Un mot quand même sur le sujet du mois : la fameuse « règle d'or » qui vise à constitutionaliser la rigueur budgétaire: Rien que ce mot montre avec quel cynisme les gouvernants européens, et notamment les français, trouvent des noms pour faire avaler aux peuples européens leurs mesures d'austérité.

Nicolas Sarkozy en a annoncé de nouvelles fin août allant jusqu'à taxer les sodas !!! José Luiz Zapatero fait la même chose en Espagne au moment même où il déclenche des élections anticipées et la Grande Bretagne a du faire face cet été à des émeutes sociales d'une rare violence qui ont fait plusieurs morts. Partout on démolit les retraites, on diminue le salaire des fonctionnaires et on casse les services publics. L'Europe s'enfonce dans la crise et ses dirigeants continuent à tergiverser y compris pour verser les aides âprement négociées au bénéfice de la Grèce. Une seule chose semble sûre : ils ne sont toujours pas prêts taxer les transactions financières refusant de tirer la moindre leçon de ce qui se passe depuis la fin 2008.

coluche1.jpgEt coup sur coup, on nous annonce de nouveaux profits records pour le CAC 40 et une augmentation sans précédent de la pauvreté notamment en France : 5 % de plus qu'en 2008. 8,2 millions de personnes vivent dans notre pays avec moins de 773 euros mensuels.

Et c'est ce moment que choisit l'Union européenne pour quasiment détruire son programme d'aide alimentaire.

De quoi s'agit-il ? Du programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD), instauré en 1987, qui permettait de donner aux grandes associations de solidarité dont le Secours populaire et les Restos du cœur, les surplus agricoles européens. 18 millions de bénéficiaires en Europe dont 4 millions en France.

Ce programme avait été intégré dans la politique agricole commune (PAC) et l'Allemagne, adversaire de toujours de ladite PAC, a fait un recours devant la Cour de justice qui lui a donné raison au printemps sur le plan juridique. De fait, les surplus sont désormais quasiment inexistants du fait des politiques de quotats et les denrées alimentaires distribuées aux associations sont désormais achetées sur le marché. Le PEAD est donc peu à peu devenu un programme social classique qui devrait donc relever des politiques du même nom.

La Commission n' a pas fait appel de cette décision et, en bonne gardienne des Traités a immédiatement proposé une diminution des 3/ 4 des crédits Si le dispositif est illégal, on se demande d'ailleurs pourquoi ce n'est pas la totalité des crédits qui est concernée. On a connu la Commission plus prompte à trouver des solutions juridiques aux problèmes notamment pour venir au secours des banques.

Cette décision est insupportable et, à l'initiative de la GUE/NGL, le Parlement européen s'est prononcé lors de sa session de juillet dernier contre toute diminution de cette aide. Pour le moment, aucune solution n'a encore été trouvée. Ou alors peut-être dans le cadre de la prochaine programmation budgétaire en 2013. De qui se moque-t-on ? Comment peut-on avoir une telle absence d'humanité ?

Comment peut-on laisser spéculer tout un tas des gens qui ne savent pas quoi faire de leur argent alors que l'on refuse d'en aider d'autres simplement à se nourrir.

La GUE/NGL continuera à se mobiliser pour que, cet hiver, les associations retrouvent les moyens que l'on avait pris l'habitude de leur concéder pour réparer les dégâts sociaux des politiques publiques. Un autre monde est possible si on a le courage politique de faire des propositions alternatives. Il nous faut en convaincre un nombre maximum de personnes avant les prochaines échéances électorales.

Marie-Christine Vergiat

02/01/2011

CHRONIQUE D'UNE EURODEPUTEE DU FRONT DE GAUCHE : MARIE CHRISTINE VERGIAT

vergiat.jpgComme le temps passe vite et comme la vie au Parlement européen semble quelques fois déconnectée de la vie réelle. Pourtant je continue de penser que les batailles valent le coup d’y être menées, c’est ce que je vous ai dit dans ma dernière chronique sur les Roms et c’est encore ce que nous avons vu lors de la dernière assemblée plénière à Strasbourg avec le vote du projet de directive sur le congé de maternité.

Cette directive, bloquée depuis des mois, est sortie par le haut du Parlement européen puisqu’elle prévoit un congé de 20 semaines (contre 16 actuellement en France), pris en charge à 100 % et pouvant être partagé par le père. Même mes collègues les plus engagées au sein de la commission « femmes » du Parlement européen et notamment mon amie Eva Brit-Svensson, eurodéputée suédoise, membre de la GUE/NGL et présidente de cette commission n’en espérait pas autant.

Mais ces derniers temps, nous avons aussi traversé des moments pénibles. Je voudrais vous en citer deux. Le premier que je voudrais évoquer fut l’attribution du Prix Sakharov à un dissident cubain pour la 3ème fois. Quitte à en choquer certains, j’ai toujours dénoncé les atteintes aux droits de l’Homme à Cuba mais qu’en 22 ans de prix Sakharov, le Parlement européen prime trois fois des dissidents cubains est pour le moins excessif au regard des dizaines de pays où les droits de l’Homme sont bafoués à travers le monde dans l’indifférence générale.

 Cela tourne à l’obsession et cela décrédibilise le prix Sakharov. Je l’ai dénoncé publiquement dans l’enceinte du Parlement européen ce qui m’a valu une bronca assez inhabituelle dans cet hémicycle mais aussi nombre d’applaudissements et de félicitations bien au-delà des rangs de mon groupe. J’ai dit tout haut ce que nombre d’eurodéputés disaient dans les couloirs. A tout le moins, nous devrons réfléchir à d’autres modalités d’attribution de ce prix qui vaut mieux que des négociations de dernière minute entre présidents de groupe.

Mais le vote du rapport sur la crise signée par Pervenche Bérès, eurodéputée socialiste française m’a laissé plus amère. Ce rapport est une caricature de tout ce que nous dénonçons à la GUE/NGL sur l’absence d’alternative politique crédible au sein des instances européennes. Plus de 500 parlementaires ont approuvé ce rapport (socialistes et verts compris). Et pourtant il soutient la nécessité des politiques d’austérité, le fameux pacte de stabilité, la poursuite de la construction du Marché intérieur et de ses libéralisations, le contrôle des budgets nationaux par la Commission européenne, etc...

Il va même jusqu’à remettre en cause les retraites par répartition en insistant sur des systèmes de retraite à trois piliers (public, professionnel et privé). Loin d’être totalement négative dans son approche, la GUE/NGL a tenu a voté les rares amendements qui allaient dans le bon sens et notamment celui sur la taxation des transactions financières bien que celle-ci soit bien timide par rapport à ce qui devrait être voté pour tirer les leçons de la crise.

Globalement, ce rapport est donc mauvais et poursuit toujours la même logique. Nous l’avons dit et cela semble avoir irrité certains députés verts et socialistes. C’est bien dommage mais qu’ils assument donc la réalité de leur vote.

La lecture du rapport parle d’elle-même et je vous y renvoie donc si vous en avez le courage car il est particulièrement long. Vous y verrez notamment l’absence quasi-totale des questions sociales qui, à elle seule vaut tous les argumentaires. A la GUE/NGL, nous ne nous renions pas lors de nos votes et nous en sommes fiers.

Marie-Christine Vergiat