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26/04/2015

Politique migratoire de l’UE : Une externalisation sans limites au mépris des valeurs et des droits les plus fondamentaux

afgenfats.jpgLe Conseil Justice et Affaires intérieures dernier était consacré principalement à la lutte contre le terrorisme et à la "gestion des flux migratoires". Et le moins que l’on puisse dire c’est que nos ministres ne manquent pas d’imagination en la matière !

Cela fait plusieurs mois qu’on ne cesse de nous rebattre les oreilles sur le fait que "la pression migratoire ne cesse d’augmenter". Mais de quelle "pression migratoire" nous parle-t-on ? Cette "fameuse pression migratoire", c’est d’abord l’efficacité du contrôle aux frontières, lesquelles sont de plus en plus difficiles à franchir sans se faire arrêter pour ceux et celles qui voient un ultime espoir dans le continent européen. Ce sont surtout des réfugiés qui fuient des zones de conflits, des régimes dictatoriaux, des violences et des persécutions. Syriens, Palestiniens, Erythréens, Soudanais, pour ne citer qu’eux.

Le conflit syrien entre dans sa cinquième année. Les pays voisins de la Syrie accueillent à eux seuls plus de 97% des réfugiés fuyant ces violences. Les Palestiniens ont subi une année particulièrement dramatique et la Libye est dans le chaos le plus total. Le HCR nous alerte depuis des mois maintenant : nous sommes confrontés à l’une des pires crises en matière d’asile depuis la Seconde Guerre mondiale avec des conséquences humanitaires sur lesquelles les dirigeants européens ferment les yeux .

Leur seule réponse est : débrouillez-vous ! Le message du 12 mars dernier est on ne peut plus clair : fermer encore un peu plus l’Europe forteresse et externaliser toujours plus dans les pays tiers "la gestion des migrants" comme ils disent et peu importe le droit international. Les routes migratoires vers l’Europe sont devenues les plus meurtrières du monde, la Méditerranée est un cimetière qui ne cesse de s’agrandir mais nos gouvernements n’en ont que faire.

Pire encore, ils cherchent à accélérer l’ouverture de centres d’accueil extra-communautaires y compris pour les demandeurs d’asile. Hypocrisie supplémentaire, il s’agirait de sauver des vies humaines en empêchant les migrants de prendre la mer. On tombe des nues !

Allant encore plus loin, on propose d’impliquer des pays tiers dans la surveillance maritime et le sauvetage en mer toujours pour "prévenir le départ des migrants des côtes sud de la Méditerranée".

Nous ne cessons de le répéter : la politique de verrouillage des frontières est inefficace, coûteuse et mortifère et ne fait que pousser les migrants à prendre de plus en plus de risques faisant de plus en plus de morts. Mais les États membres de l’UE n’en ont que faire quitte à passer des accords de coopération avec les pires dictateurs de l’Afrique comme en témoigne la négociation du processus de Khartoum.

mcvergiat.jpgOù sont les valeurs de l’Union européenne ? Jusqu’à quand et jusqu’où vont-ils piétiner le droit international et les droits fondamentaux ? Nous entrons de plus en plus dans un relativisme culturel au sein duquel les vies humaines n’ont pas toujours la même valeur...

Communiqué de Marie-Christine Vergiat, députée européenne Front de Gauche

15/05/2012

C’est à partir de maintenant que nous pouvons vraiment construire !

hollande-ayrault.jpgL’arrivée à la tête de l’Etat d’un nouveau Président de la République nous fait pousser un immense « Ouf » de soulagement. La réélection de Nicolas Sarkozy aurait été une véritable catastrophe. Nous savions comment il aurait poursuivi sa casse des services publics, de la fonction publique et plus généralement de l’ensemble des acquis sociaux. Son bilan comme son programme était clair. Austérité, austérité, toujours pour les mêmes.

Mais la tournure de la campagne du 2ème tour dans laquelle le Président candidat est délibérément parti à la chasse aux voix du Front national nous laissait augurer des choses bien pires encore. Haro sur les syndicalistes, les chômeurs et bien sûr les immigrés. A défaut de pouvoir défendre son bilan et de pouvoir présenter un programme crédible, Nicolas Sarkozy a multiplié les boucs émissaires.

Depuis 10 ans et surtout bien sûr depuis 5 ans, nombre de principes républicains ont été largement bafoués et la Patrie des droits de l’Homme avait bien souvent bien piètre figure à l’étranger. Cette lepénisation des esprits, dont la droite est largement responsable, a fait beaucoup de dégâts et explique en grande partie le score du Front national. Au final, les électeurs préféreront toujours l’original à la copie. D’autant plus que l’illusionniste de 2007 avait rapidement montré son vrai visage.

sarkopantin.jpgDonc exit Nicolas Sarkozy et saluons la victoire de François Hollande à laquelle nous avons participé de façon non négligeable. Pour autant rien n’est acquis. Tout reste à faire. Mais nous ne partons pas de rien. Le Front de gauche est le seul mouvement politique à avoir sorti la campagne présidentielle de sa torpeur. Tous les observateurs l’ont salué.

Nous avons fait plus de 11 %, soit près de trois millions de voix supplémentaires qu’en 2009, pour les élections européennes, moment où le Front de gauche est apparu pour la première fois dans une campagne électorale. C’est un score sur lequel peu d’entre nous aurait parié en début de campagne, ni même au début de cette année 2012 où les sondages ne décollaient pas des 5 à 6%.

Ne négligeons pas non plus notre apport aux thèmes de campagne. Sans la dynamique du Front de gauche, François Hollande n’aurait sans doute pas parler de taxation des plus riches, de réforme des retraites, de coup de pouce au SMIC ou de modification du statut de la BCE. Alors, il faut pousser encore plus fort et pour le Front de gauche, la bataille des législatives sera tout aussi importante que celle de la présidentielle.

Il nous faut continuer à construire cette dynamique citoyenne qui a soulevé tant d’espoirs, être à la hauteur des enjeux et porter à l’Assemblée nationale le plus grand nombre possible de députés pour peser sur les choix politiques des cinq années qui viennent.

Les résultats de nos amis grecs vont dans le même sens et montrent que la gauche que nous représentons est l’alternative aux politiques d’austérité qui échouent partout en Europe.

MCV.jpgAlors haut les cœurs et plus que jamais vive la Gauche européenne, vive le Front de Gauche !

Marie Christine Vergiat, députée au parlement européen

03/05/2012

Coup de colère !

fgaff2.jpgUne fois le premier moment de déception passé au regard du résultat espéré du Front de gauche, c’est la colère devant le score du FN qui a surtout prévalu dimanche soir et qui ne cesse de croître depuis au regard de l’ignominie de cette campagne de second tour telle que la mène celui qu’il est encore convenu d’appeler le Président sortant.


D’abord, effectivement, nous n’avons pas à être déçus. Le Front de gauche et son candidat ont fait une belle campagne, la plus dynamique ce qui est reconnu par tous les « observateurs ». Près de trois millions de voix supplémentaires par rapport aux élections européennes, moment où le Front de Gauche est, pour la première fois, apparu dans le cadre d’une campagne électorale et plus 9 points par rapport au score de Marie George Buffet à la dernière présidentielle.

C’est un score sur lequel peu d’entre nous aurait parié au début de la campagne, ni même encore au début de cette année 2012 où les fameux sondages ne décollaient pas des 5 à 6 % sans même parler de ce que disaient alors les fameux « observateurs ».

Alors ne gâchons pas notre plaisir… Et appuyons-nous sur ce beau résultat pour construire l’avenir. D’abord, en appelant sans états d’âme à voter contre Nicolas Sarkozy en mettant dans l’urne un bulletin François Hollande dimanche prochain. Nous poursuivrons ensuite cette bataille pour les élections législatives en envoyant le plus grand nombre possible de députés Front de Gauche à l’Assemblée nationale.

Et nous savons aussi qu’il ne faudra pas nous en arrêter là car quels que soient les résultats des élections le Front de gauche devra poursuivre sa construction dans des conditions qui respectent l’ensemble de ses composantes et qui permettent à tous ceux qui se retrouvent dans nos propositions de trouver un espace pour continuer à mener la bataille avec nous.

Mais c’est aussi et surtout un sentiment de colère face au score du Front national qui nous envahit depuis dimanche soir et qui ne cesse de grandir en voyant les réactions que ce résultat suscite. Car oui si nous en sommes là, c’est bien d’abord et avant tout parce que nous avons été bien seuls à le combattre au cours de ces élections.

Pire, depuis dimanche soir, c’est un bien triste spectacle qui s’offre à nous. Inutile de s’attarder sur la façon dont la plupart des médias analyse les résultats oscillant entre banalisation et stigmatisation du Front national mêlant les deux sans chercher véritablement à comprendre pourquoi tant d’hommes et de femmes ont mis un bulletin portant le nom de Marine Le Pen dans l’urne. Sans dénoncer ce qu'il est convenu d’appeler la lepénisation des esprits qui ne frappe d’ailleurs pas que la droite dite nationale.
Mais le plus scandaleux, c’est la façon dont la droite et surtout son candidat sont partis à la pêche aux voix. Le triste spectacle auquel nous assistons a des relents des années 30 et devrait heurter tous ceux et toutes celles qui pensent encore que les valeurs de la République ont un sens.

D’une certaine façon, j’oserai dire que c’est normal de la part de Nicolas Sarkozy dont le seul élément d’analyse est de regarder là où est son plus grand réservoir de voix.

sarkofrance1.jpgAu premier tour, nombre de ceux et celles qui avaient été attirés par la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 et ses promesses démagogiques, ont préféré l’original à la copie. Mais referont-ils le chemin en sens inverse, rien n’est moins sûr. D’autant moins que, sur ces terrains-là, l’échec de Nicolas Sarkozy est patent.

Qu’il s’agisse du pouvoir d’achat, du travail, de la sécurité ou de la lutte contre l’immigration, les politiques qu’il a conduites faites de démagogie et de coup de communication se sont avérées au mieux inutiles, voire désastreuses sur le plan économique et social et la « Crise » n’y est pas pour grand-chose.

Il s’en prend aux syndicats accusés de tous les maux. Il a cherché à faire du 1er mai, le jour du « vrai travail » se ridiculisant en expliquant que seuls les permanents syndicaux défilaient aux côtés des syndicats.

Et le voilà qui dit maintenant, au mépris de tous les sondages d’opinion faits sur ce sujet, que la préoccupation majeure des Français, ce sont les frontières.

Il agite son chiffon rouge préféré, les immigrés qui nous envahissent et qui seraient la cause de tous les maux de la France et des Français.

Nous serions le pire des pays d’Europe en ce domaine. Qu’importe la réalité des chiffres. Qu’importe que les politiques qu’il mène depuis non seulement 5 ans mais depuis 10 ans puisqu’il a été ministre de l’Intérieur durant la plus grande partie des 5 années précédentes n’ont fait que précariser un nombre croissant de ces hommes et ces femmes fuyant des situations insupportables dans leur pays ou cherchant seulement une vie meilleure. Ces politiques désastreuses sur le plan humain n’ont rien changé aux chiffres de l’immigration et pour cause ce n’est pas comme cela qu’il faut aborder cette question.

Depuis 35 ans maintenant, nous assistons à des reculs croissants des valeurs qu’il convient de mettre en avant. Non l’immigration n’est pas un problème et ne l’a jamais été. L’immigration est une richesse et elle l’a toujours été que les immigrés viennent d’Italie, d’Espagne, de Hongrie, d’Asie, d’Amérique du Sud ou d’Afrique. La France est une terre d’immigration depuis un siècle et demie.

 Elle a été le premier pays d’Europe à voir son solde migratoire s’inverser et cela n’a jamais nuit à sa prospérité et à ses valeurs. Mais il y a toujours eu dans notre pays des hommes politiques pour alimenter cette haine de l’autre. Il suffit de regarder la presse de la première moitié du 20ème siècle tout comme les discours à l’Assemblée nationale pour se rendre compte que les arguments utilisés n’ont pas beaucoup évolués.

On parlait alors des Ritals, des Polaks, des Portos et autres Espingouins qui venaient voler le travail des Français et il serait temps de rappeler que certains d’entre eux ont payé de leur vie ces haines de l’autre. On disait que leurs femmes étaient toujours vêtues de noir, avec des fichus sur la tête, qu’étaient toujours fourrées à l’église et pourtant, elles étaient chrétiennes et même tout ce qu’il y a de plus catholiques…

Alors oui, au lieu d’alimenter la haine de l’autre, de l’étranger pour masquer les carences des politiques économiques et sociales, il faut oser tenir un discours de vérité sur les chiffres de l’immigration et expliquer à nos compatriotes que le problème n’est pas là mais dans les politiques économiques et sociales qu’il faut radicalement faire évoluer.

vergiat.jpgAlors je suis fière que le Front de gauche ait osé mener cette bataille et qu’il continuera à le faire car oui plus que jamais les droits de l’homme sont indivisibles et l’on ne peut résoudre la question sociale en fermant les yeux sur la question des droits les plus élémentaires pour tous ceux et toutes celles qui vivent sur notre territoire.

Marie-Christine Vergiat, députée Front de Gauche au Parlement Européen

08/10/2011

CHRONIQUE EUROPEENNE PAR MARIE CHRISTINE VERGIAT DEPUTEE FRONT DE GAUCHE AU PARLEMENT EUROPEEN

mcvergiat.jpgEcrire une chronique de rentée n'est pas l'exercice le plus facile qui soit. Je vais donc me garder de m'y atteler pour rendre compte d'une mesure européenne qui me parait symbolique parmi d'autres du climat politique qui règne actuellement. Un mot quand même sur le sujet du mois : la fameuse « règle d'or » qui vise à constitutionaliser la rigueur budgétaire: Rien que ce mot montre avec quel cynisme les gouvernants européens, et notamment les français, trouvent des noms pour faire avaler aux peuples européens leurs mesures d'austérité.

Nicolas Sarkozy en a annoncé de nouvelles fin août allant jusqu'à taxer les sodas !!! José Luiz Zapatero fait la même chose en Espagne au moment même où il déclenche des élections anticipées et la Grande Bretagne a du faire face cet été à des émeutes sociales d'une rare violence qui ont fait plusieurs morts. Partout on démolit les retraites, on diminue le salaire des fonctionnaires et on casse les services publics. L'Europe s'enfonce dans la crise et ses dirigeants continuent à tergiverser y compris pour verser les aides âprement négociées au bénéfice de la Grèce. Une seule chose semble sûre : ils ne sont toujours pas prêts taxer les transactions financières refusant de tirer la moindre leçon de ce qui se passe depuis la fin 2008.

coluche1.jpgEt coup sur coup, on nous annonce de nouveaux profits records pour le CAC 40 et une augmentation sans précédent de la pauvreté notamment en France : 5 % de plus qu'en 2008. 8,2 millions de personnes vivent dans notre pays avec moins de 773 euros mensuels.

Et c'est ce moment que choisit l'Union européenne pour quasiment détruire son programme d'aide alimentaire.

De quoi s'agit-il ? Du programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD), instauré en 1987, qui permettait de donner aux grandes associations de solidarité dont le Secours populaire et les Restos du cœur, les surplus agricoles européens. 18 millions de bénéficiaires en Europe dont 4 millions en France.

Ce programme avait été intégré dans la politique agricole commune (PAC) et l'Allemagne, adversaire de toujours de ladite PAC, a fait un recours devant la Cour de justice qui lui a donné raison au printemps sur le plan juridique. De fait, les surplus sont désormais quasiment inexistants du fait des politiques de quotats et les denrées alimentaires distribuées aux associations sont désormais achetées sur le marché. Le PEAD est donc peu à peu devenu un programme social classique qui devrait donc relever des politiques du même nom.

La Commission n' a pas fait appel de cette décision et, en bonne gardienne des Traités a immédiatement proposé une diminution des 3/ 4 des crédits Si le dispositif est illégal, on se demande d'ailleurs pourquoi ce n'est pas la totalité des crédits qui est concernée. On a connu la Commission plus prompte à trouver des solutions juridiques aux problèmes notamment pour venir au secours des banques.

Cette décision est insupportable et, à l'initiative de la GUE/NGL, le Parlement européen s'est prononcé lors de sa session de juillet dernier contre toute diminution de cette aide. Pour le moment, aucune solution n'a encore été trouvée. Ou alors peut-être dans le cadre de la prochaine programmation budgétaire en 2013. De qui se moque-t-on ? Comment peut-on avoir une telle absence d'humanité ?

Comment peut-on laisser spéculer tout un tas des gens qui ne savent pas quoi faire de leur argent alors que l'on refuse d'en aider d'autres simplement à se nourrir.

La GUE/NGL continuera à se mobiliser pour que, cet hiver, les associations retrouvent les moyens que l'on avait pris l'habitude de leur concéder pour réparer les dégâts sociaux des politiques publiques. Un autre monde est possible si on a le courage politique de faire des propositions alternatives. Il nous faut en convaincre un nombre maximum de personnes avant les prochaines échéances électorales.

Marie-Christine Vergiat