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02/09/2025

Matignon, les communistes sont venus mettre les points sur les « i »

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Alors que François Bayrou, qui posera la question de confiance à son gouvernement aux députés le 8 septembre, souhaite 44 milliards d’euros de coupes budgétaires, il recevait ce lundi une délégation communiste. Celle-ci lui a fait part d’un plan d’investissement de 500 milliards d’euros sur cinq ans pour relancer l’industrie et les services publics.

À Matignon, la délégation communiste est venue mettre les points sur les « i ». Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et Stéphane Peu, président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) ont fait valoir les propositions des communistes face à un premier ministre qui entend faire adopter un projet de loi de finances 2026 qui sabre 44 milliards d’euros dans les dépenses publiques.

« Le premier ministre est dans le déni par rapport à la situation du pays et à la responsabilité de son propre gouvernement et des précédents », dénonce Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, à l’issue de sa rencontre. Les macronistes « ont dirigé la France depuis huit ans. Ils ont aggravé la dette à hauteur de 1 200 milliards d’euros », accuse-t-il, déplorant un projet de budget « qui s’en prend aux plus faibles » pour mieux « épargner les riches ». Autant dire que le lundi 8 septembre, les députés communistes ne voteront pas la motion de confiance au gouvernement.

Des conditionnalités sociales et environnementales

La rencontre a été l’occasion pour les communistes de présenter leur plan d’investissement de 500 milliards d’euros sur cinq ans. Selon le PCF, un fonds doit être mis en place à cet effet, abondé par les dépôts bancaires. L’objectif est de prêter à taux zéro aux collectivités et entreprises, sur la base de critères définis au service du climat et des urgences sociales.

Cela doit relancer des grands travaux et œuvrer à une nouvelle industrialisation. Le but est de permettre, indiquait une résolution publiée en juillet dernier, de construire « 200 000 logements par an, investir dans le rail, les ports, le fluvial, les routes, les modes de transports doux ». Ce plan prévoit également le lancement d’« un plan de pré-recrutement de personnels » pour les services publics.

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Sans surprise, le libéral François Bayrou ne « croit pas » à ce plan, constate Fabien Roussel après sa rencontre. « J’ai souligné qu’après le covid, lui-même en tant que commissaire au plan avait publié un rapport faisant ce type de proposition », se plaît à rappeler le secrétaire national du PCF. Si les deux hommes sont tombés d’accord sur le fait que la Banque centrale européenne (BCE) devrait jouer un tout autre rôle pour relancer un investissement massif à même de faire face à la guerre économique menée par les États-Unis, le secrétaire national du PCF ne se fait guère d’illusion sur le fait que François Bayrou mène une bataille en ce sens auprès des institutions européennes.

Par ailleurs, le chef de gouvernement a exprimé un refus net à l’idée du PCF de nationaliser une grande banque commerciale afin de mettre les dépôts au service d’une nouvelle industrialisation de la France. Deux visions se sont affrontées ce lundi. Pour obtenir « un autre budget », le PCF participera aux actions du 10 septembre et mobilisera, auprès de l’intersyndicale le 18 septembre.