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05/04/2025

Ceux qui insultent et menacent les juges

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« La menace ne vient pas des juges mais de ceux qui les insultent et les menacent »

Par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

La déferlante de haine anti-magistrats organisée par l’extrême droite dans les médias et les réseaux sociaux depuis l’annonce des condamnations prononcées à l’encontre l’ancienne présidente du Front national et de 23 autres co-prévenus ne surprendra que celles et ceux qui ont cru à l’opération de ripolinage, dite de « dédiabolisation », en œuvre depuis quelques années.

Les masques tombent. Sauf que…

Sauf que cette attaque, ces attaques, ces doutes sur la justice venant de plusieurs responsables politiques sont d’une violence inouïe.
Elle porte d’abord sur l’exécution immédiate d’une peine d’inéligibilité en occultant le reste pour ne pas dire le principal : les chefs de condamnation et les peines d’emprisonnement ferme et d’amendes prononcées à l’encontre de plusieurs dirigeants d’un parti qui a bâti son fonds de commerce sur sa prétendue intégrité qui était supposée le différencier des autres et qui n’a jamais cessé d’appeler de ses vœux une justice toujours plus répressive, notamment pour les élus convaincus de ce qui lui est reproché aujourd’hui…

Sauf que le résultat est que des juges se retrouvent aujourd’hui insultés, traînés dans la boue, menacés au point d’être placés sous protection policière et ce pour avoir exercé leur office.

Mesure-t-on bien ce que cela signifie et l’extrême gravité d’une telle situation ?

Les dirigeants du RN osent parler de tyrannie des juges… c’est-à-dire, selon le dictionnaire, de l’usurpation et de l’exercice du pouvoir par un tyran, d’un gouvernement absolu, oppressif et arbitraire.

Le mensonge, toujours le mensonge car enfin, et sans se prononcer sur le fond, l’exécution immédiate, ces condamnations sont-elles oui ou non, prévues par le Code pénal ? Ont-elles été créées par ces juges ou votées par le Parlement ? Ont-elles été prononcées de manière expéditive ou au terme de plusieurs années d’instruction de plusieurs semaines de débat et de délibéré ? Les droits de la défense ont-ils été violés ?

Il semble même que les intéressés vont pouvoir faire entendre leur cause en appel dès l’été 2026, donc avant l’échéance présidentielle, ce qui laissera perplexes les milliers de justiciables qui, en raison de la pénurie de moyens humains et matériels dont souffre l’institution judiciaire, doivent attendre deux ou trois ans avant de pouvoir être entendus en cour d’appel.

Dire que ce jugement est « politique » au seul motif qu’il concerne des politiques revient à exiger une justice à deux vitesses, une justice « sur mesure » pour le RN, et permet de mesurer l’imposture de sa fameuse « dédiabolisation ».

Jouer « le peuple » contre « les juges » revient à ignorer que ces derniers ont rendu, au nom du peuple français, une décision fondée sur des lois votées par les représentants du peuple français.
Il n’existe pas d’autre légitimité.

Depuis quelques jours, les micros sont généreusement tendus vers d’autoproclamées « victimes ».

Mais qui est aujourd’hui victime ?

Premières victimes de ces attaques, les juges, femmes et hommes aujourd’hui menacé.e.s par une haine attisée à longueur d’antenne et totalement débridée. Des femmes et des hommes qui méritent le respect l’hommage et la solidarité de tous les citoyens, notamment de ceux qui, élus au Parlement, votent ou ont voté les lois que ces juges ont appliquées.

Deuxième victime de cette campagne, l’État de droit. Celui qui a permis à la principale accusée de se défendre, à la différence de plusieurs opposants d’autres pays auxquels elle ose se comparer. Celui qui lui permet de faire appel et de voir sa cause à nouveau entendue. Celui qui permettra à son parti quelle que soit l’issue de la procédure, d’avoir une ou un candidat à l’élection présidentielle à venir.

À cet égard, lourde est la responsabilité des politiques qui volent à son secours en critiquant l’application d’une loi qu’ils ont le plus souvent eux-mêmes votée.
Se creuse ainsi, encore un peu plus, le fossé entre « la classe politique » et les autres citoyens pour lesquels on ne se pose pas ce genre de question quand ils ont à répondre de leurs actes en justice.
Cette décision devrait au contraire réjouir celles et ceux qui, au moins dans leur discours, défendent le principe d’une justice égale pour tous.
La troisième victime de cette campagne est l’ordre public, quand un parti politique en vient à tenir des discours séditieux en plein hémicycle en désignant les juges à la vindicte, organisant des manifestations contre une décision de justice, comme Donald Trump lors de la prise du Capitole.
Et ces gens viendraient ensuite exiger de l’ensemble des citoyens le respect des institutions ?
La quatrième victime enfin n’est rien moins que notre démocratie. En effet, quand jusqu’au sommet de l’État, un Premier Ministre se déclare « troublé » ou un Ministre de l’Intérieur se permet de qualifier une décision de justice « d’inacceptable », quand on envisage, sérieusement, de modifier la Loi pour la rendre plus compatible avec l’agenda électoral de telle ou tel, c’est la séparation des pouvoirs, pilier de la démocratie, qui est directement attaquée.

Le climat de tension ainsi créé dans le pays par le Rassemblement national et ses relais médiatiques appelle, de la part des forces républicaines sincères, un sursaut et une condamnation, politique celle-ci, sans appel.

L’histoire nous enseigne que les attaques contre le système judiciaire sont toujours une des premières étapes de l’instauration de régimes liberticides et tyranniques.

Il est temps, grand temps, par-delà les divergences ou oppositions, que les forces républicaines se ressaisissent et expriment leur soutien sans faille aux magistrats ainsi attaqués. La menace ne vient pas des juges mais de ceux qui les insultent et les menacent.

11:27 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loi, justice, le pen, fabien roussel | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

30/03/2025

« Notre modèle social ne doit pas payer la guerre en Ukraine »

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Entretien accordé à Ouest France

Il n’est plus député depuis la dissolution, battu par dans sa circonscription du Nord par un candidat Rassemblement national, mais il est toujours secrétaire national du Parti communiste français, maire de Saint-Amand-les-Eaux depuis le début de l’année, et il a des choses à dire sur le débat national et la situation internationale. Grand entretien avec Fabien Roussel, qui prépare un livre, Le parti pris du travail , à paraître le 24 avril, aux Éditions du Cherche Midi. Entretien.

Fabien Roussel, lundi, sur CNews, vous avez affirmé qu’il y a un « racisme anti-Blancs », une notion contestée par des sociologues mais mise en avant par l’extrême droite. Le premier secrétaire du Parti communiste que vous êtes regrette-t-il ses propos ?

Je sais que la notion de racisme anti-Blancs est utilisée par l’extrême droite pour tenter de nier le racisme dans sa construction historique liée à la colonisation. J’ai simplement voulu dire que toute insulte raciste doit être combattue, même si elle ne relève pas d’un système de domination. S’il est évident que je ne mets pas les choses sur le même plan, le racisme est une arme pour diviser le peuple. Je pense au rabbin d’Orléans qui a été agressé, à tous les jeunes stigmatisés pour la couleur de leur peau…

Cela vous a valu une déferlante de haine sur les réseaux sociaux. Comment l’expliquez-vous ?

L’actualité est centrée essentiellement sur des questions identitaires, communautaristes, religieuses, en stigmatisant une religion en particulier : les musulmans. Le voile dans le sport, dans l’espace public… On en parle sans arrêt. Le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie sont des armes de division massive, utilisées par certains, qui s’amusent à hystériser les débats. Pendant ce temps-là, la finance se frotte les mains. Les retraités se font faire les poches, les salaires sont gelés, mais le Cac 40, personne ne vient lui chercher des poux dans la tête.

Quand vous dites « certains s’amusent à hystériser les débats », c’est qui ? La France insoumise ?

C’est l’extrême droite, toujours en pointe sur les questions de racisme et d’antisémitisme, et une partie de l’extrême gauche aussi, oui. Celle qui croit qu’on peut combattre l’extrême droite par la rhétorique identitaire. Je ne partage pas cette opinion, et je regrette profondément que des dirigeants de La France insoumise s’aventurent sur ce terrain, en soutenant le communautarisme, ou en diffusant des affiches reprenant les codes antisémites des années 1930, par exemple. Quand Ugo Bernalicis évoque la « solution finale » à l’Assemblée nationale pendant les débats sur la loi narcotrafic, pour se moquer de Bruno Retailleau, ça ne passe pas. Blaguer sur ce sujet à l’heure où l’extrême droite grandit en France, où elle est invitée par le gouvernement d’extrême droite Netanyahou en Israël, c’est non. On ne joue pas avec ça.

Ce que fait Bruno Retailleau est très inquiétant. Il devrait tout mettre en œuvre pour apaiser les débats.

22/03/2025

250 personnes ont écouté et interpellé Fabien Roussel à Figeac

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Plus de 250 personnes ont écouté et interpellé Fabien Roussel, le leader du PCF, venu "donner de l’espoir" à Figeac

Dans le cadre d’un tour de France entamé depuis près de deux ans, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, a fait étape à Figeac lundi soir pour une réunion d’échange ouverte à tous. Plus de 250 personnes ont participé au débat. 

« Il n’y a pas d’industrie sans services publics efficaces et pas de services publics dans des déserts industriels. » En rappelant cette réalité à la presse régionale d’Occitanie la veille de son déplacement à Rodez (Aveyron) et Figeac (Lot), Fabien Roussel donnait le sens de ses nombreux déplacements à travers la France.

Comme de nombreux autres départements, le Lot et l’Aveyron ont connu la désindustrialisation qui s’est accompagnée d’une désertification en services publics. Demeurent cependant encore de beaux restes industriels, notamment dans l’agro-alimentaire ou l’aéronautique qui génèrent plusieurs milliers d’emplois aux alentours de Figeac, dans les deux départements voisins.

Une industrie de pointe actuellement en proie à des vicissitudes par l’attitude de patrons rétrogrades. L’occasion pour le secrétaire national du PCF d’aller y réaffirmer l’importance de l’industrie pour le développement économique et social de la France.

Des industries de pointe en milieu rural

Plantée dans un décor de vacances, Figeac est une petite commune de 9.700 habitants au cœur d’une agglomération de villages de 43.000 personnes.
Ville d’Art et d’Histoire, elle a tout d’un lieu de villégiature et, venant d’ailleurs, on est étonné dès l’entrée de découvrir quelques usines affichant des activités ultra-modernes liées à l’aéronautique.

Fem Aero, une PME de commandes électriques et électrotechniques ; Ratier, vieille entreprise française tombée aux mains de capitaux américains ; Figeac Aero, la grosse entreprise aux 1.300 salariés sur le site, spécialisée dans la production de pièces pour les programmes civils et militaires.

Dans ces deux dernières, le climat n’est pas au beau fixe, leurs directions étant tout autant réactionnaires. Les dernières tentatives de négocier des augmentations de salaires correspondant à l’augmentation de la productivité et des profits se sont heurtées aux refus patronaux. Pire, chez Figeac Aero le patron laisse planer le doute sur une possible reprise par un groupe, histoire de faire planer le spectre d’une restructuration et de faire peur aux salariés.

Pour une économie de paix

La situation sociale et économique fut donc au cœur du débat tenu avec plus de 250 personnes à la salle Balène. Pour l’occasion y participaient les représentants et élus d’autres forces politiques de gauche, du PS, du PRG, des Écologistes et du GRS.

De nombreux sujets furent donc traités dont l’éducation, l’école privée, l’économie de guerre, l’armée, les alliances, l’agriculture, les services publics, les territoires d’Outre-Mer, l’abrogation de la réforme des retraites…

Le secrétaire du PCF rappela notamment les propositions communistes sur l’éducation et particulièrement celle sur le recrutement de 90.000 enseignants.

Il devait également opposer « l’économie de paix » à l’économie de guerre qui vise à imposer des sacrifices supplémentaires aux travailleurs alors que des universités sont au bord du dépôt de bilan, que le service public de santé devient exsangue, que la pauvreté grandit.

Sur le refus de François Bayrou de ramener l’âge de départ à la retraite à 62 ans, « le Premier ministre rompt avec son engagement d’ouvrir des négociations sans tabou y compris sur les mesures d’âge. Il s’expose ainsi au vote du motion de censure », a-t-il prévenu.

L’argent public pour les PME

Par la suite, Fabien Roussel et la direction de la Fédération du Lot du PCF ont rencontré les syndicalistes de chez Ratier.
Outre les problèmes salariaux, les responsables du PCF ont dénoncé les pratiques socialement et écologiquement inacceptables de la direction qui fait appel à des transporteurs roumains ou lituaniens. Fabien Roussel interpellera aussi la ministre du Travail sur la mauvaise application de la convention collective alors que l’entreprise fonctionne bien et reçoit de l’argent public. « Le groupe Ratier n’a pas besoin de l’argent public, de l’argent de nos impôts qui devrait plutôt aller aux PME » a-t-il estimé.

Avec les responsables communistes du Lot, il a ensuite rencontré des élus du secteur, du département et de la région préoccupés par les baisses de dotations de l’État et les politiques antisociales du gouvernement.

La journée s’est conclue par une discussion avec des organisations syndicales d’enseignants et de parents d’élèves de l’Éducation nationale. Au cœur des échanges, les suppressions d’emplois et les fermetures de classe dans le Lot. « Dans notre département rural, fermer une classe entraîne de longs déplacements pour les enfants et la désertification » a commenté Jean-Christophe Vialaret, secrétaire fédéral du PCF.

Sources La Dépêche du Midi, et Liberté Actus

07/11/2024

L’élection de Donald Trump doit nous réveiller ! Fabien Roussel

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L’élection de Donald Trump est une mauvaise nouvelle pour les citoyens et citoyennes américaines, pour leurs droits et notamment ceux des femmes, pour la Paix, pour le climat, pour l’économie mondiale et européenne. Mais les Américains ont voté. L’élection est faite. Nous devons en prendre acte. Et entendre aussi la colère du peuple américain face à la hausse folle des prix, un système de santé en échec, l’absence de protection sociale, la désindustrialisation, des salaires et des retraites extrêmement bas et le coût des guerres américaines. Les démocrates n’ont pas répondu à ces questions essentielles. Des centaines de milliards de dollars ont été versés à l’industrie militaire pour alimenter les guerres en Europe ou au Proche Orient. Ils en payent le prix.
 
Donald Trump, s'appuyant sur ces renoncements, ces abandons, ces trahisons à fait croire au peuple qu’il résoudrait ses problèmes. Il gagne avec ses fausses promesses une grande partie des votes populaires.
L’heure n’est pas à se lamenter.
L’heure est au sursaut des peuples. En France comme en Europe.
 
Nous devons apporter des réponse fortes, crédibles aux colères qui s’expriment dans notre pays et dans les pays d’Europe. A défaut, comme aux Etats-unis, c'est l'extrême-droite sous ses diverses formes qui captera et instrumentalisera les justes colères populaires.
 
Répondre aux urgences sociales et climatiques doit devenir une priorité ! Arrêtons de céder aux sirènes de la finance et des actionnaires !
Il est urgent de mettre la question de l’emploi, des salaires, d’une vie digne pour toutes et tous au cœur des priorités. L’accès à la santé, à l’école, au transport, au logement, à l’alimentation, à la sécurisation des emplois, des salaires avec une retraite garantie, tous ces sujets sont essentiels et pourtant ils sont mis de coté depuis trop d’années. Quand un pays s’appauvrit, la démocratie vacille. Les traités européens nous ont fait trop de mal. Écrivons une nouvelle page de la coopération des peuples européens.
 
Offrons des perspectives de travail et d’épanouissement à la jeunesse, à nos enfants ! Les traités européens comme la concurrence libre et non faussée ne doivent plus détruire notre industrie, nos emplois, notre politique énergétique et nos services publics. Travaillons autrement en Europe pour mobiliser les immenses richesses que nous produisons ! N’ayons pas peur d’investir, de mobiliser les milliers de milliards d’euros des institutions bancaires pour répondre aux immenses besoins des peuples, du climat, de l’industrie, des services publics, en France et dans l’Union européenne !
Avec l’élection de Donald Trump, il est urgent de protéger notre économie et de remettre en cause les traités de libre échange pour reconstruire l’indépendance économique de la France et de l’Europe ! Mettons nos richesses au service des peuples d’abord !
 
Enfin, il est essentiel maintenant d’inscrire la paix et la sécurité collective au cœur de notre agenda diplomatique ! Arrêtons d’alimenter nous mêmes les guerres, les conflits et ne comptons plus sur l’OTAN comme beaucoup des dirigeants passés et actuels le font avec beaucoup de naïveté. Le parapluie américain sur la défense européenne est désormais fermé ! Bâtissons un nouveau traité de sécurité collective en Europe, décrivant les mécanismes de résolutions des conflits, respectant les peuples et les nations. Inscrivons comme priorité l’ouverture des négociations en Ukraine. Nous ne devons plus alimenter cette guerre sans solution politique rapide car la réponse à l’invasion Russe ne sera pas militaire !
Au Proche Orient, envoyons un signal fort en reconnaissant la Palestine et en appelant à un embargo sur les armes en direction d’Israel. Ne soyons pas les complices du génocide du peuple palestinien à Gaza. Résistons à la politique de l’administration américaine en faveur du gouvernement d’extrême droite israélien.
La liberté et l’indépendance des peuples doivent être garanties partout et pour tous. Il ne doit plus y avoir deux poids deux mesures selon les pays, que l’on soit ukrainien, palestinien, kurde, saharouis,…
 
La coopération et l’amitié entre les peuples doivent être au cœur de notre politique, en se mettant d’abord au service du développement humain et du climat. Apportons collectivement des réponses aux dizaines de millions de familles, de femmes, d’enfants qui choisissent l’exil face à la guerre et aux catastrophes naturelles plutôt que de laisser ce sujet sérieux être instrumentalisé par l’extrème droite ! Nous avons besoin d’institutions internationales qui assument et jouent pleinement leur rôle face à ces drames humains.
 
Oui, cette élection américaine doit être l’occasion d’un sursaut des peuples.
Le peuple français ne doit pas être un observateur inquiet de cette élection. Réveillons nous. Ce 6 novembre, nous ne sommes plus alignés, de fait, derrière les États Unis. Alors mobilisons nous pour reprendre en main notre destin, en mettant le respect de nos vies, de notre pouvoir d’achat mais aussi la Paix et le climat au cœur de nos priorités. Plus que jamais: L’Humain d’abord !

10/09/2024

Le PCF décide d’une conférence nationale

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13/06/2024

Fabien Roussel, pour le Front populaire d'aujourd’hui

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Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle à la plus large mobilisation possible pour vaincre l’extrême droite et Emmanuel Macron le 30 juin et le 7 juillet. Et présente le programme de la gauche comme le seul à même d’améliorer le quotidien de toutes et tous.

Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Que pensez-vous de ce choix fait alors que l’extrême droite est au plus haut ? S’agit-il d’un piège ?

Il n’y a pas de piège à redonner la parole au peuple. Enfin, les Français vont pouvoir s’exprimer clairement sur la politique du pays. Aux européennes, nous avons voté pour des choix concernant l’Europe. Mais beaucoup ont utilisé leur bulletin pour sanctionner le président de la République.

Cette fois, les citoyens vont pouvoir dire ce qu’ils veulent pour la France. N’ayons pas peur de confronter nos programmes ! Je regrette une chose : les conditions dans lesquelles sont organisées ces législatives anticipées, avec seulement vingt jours de campagne, avant les vacances d’été. Était-ce le meilleur moyen d’organiser un débat dans le pays ? J’y vois une volonté du président de semer le chaos dans les partis et chez les parlementaires… Mais les élections sont là, et il faut tout faire pour les gagner.

La gauche a immédiatement répondu au défi lancé et construit une nouvelle alliance, baptisée Front populaire. En quoi diffère-t-elle de la Nupes, et comment expliquez-vous ce sursaut ?

Cela n’a rien à voir avec la Nupes. Nous faisons actuellement ce que j’avais appelé de mes vœux il y a plus d’un an, lorsque je proposais de travailler à un rassemblement des forces de gauche qui aille au-delà de la Nupes, et que j’avais appelé Front populaire. Il s’agissait d’unir l’ensemble des forces, et pas seulement les quatre qui disposent d’un groupe à l’Assemblée nationale sortante.

Ce que nous construisons répond à cette attente. Près de vingt organisations politiques ont répondu à l’appel, allant de Place publique jusqu’au PCF, en passant par le MRC, les radicaux de gauche, Picardie debout… En ce moment même, nous nous accordons sur un programme de gouvernement pour écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche et répondre aux attentes des Français.

Face à l’extrême droite, il y a plus que jamais une impérieuse nécessité de se rassembler. Il n’y a pas eu qu’un vote de colère contre Emmanuel Macron dimanche soir, mais aussi un appel à ce que ça change, et vite. Nous voulons incarner ce changement, mais à gauche. Nous voulons l’union la plus large pour construire une majorité et un gouvernement.

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Les formations de gauche ne se sont pas épargnées ces derniers mois. Emmanuel Macron qualifie même le Front populaire « d’alliance indécente »…

Je peux comprendre que notre initiative le dérange. Nous voulons revenir sur sa réforme des retraites et abroger celle de l’assurance-chômage. Nous voulons redonner tout de suite du pouvoir d’achat aux Français par la hausse des salaires, du Smic, par la baisse des factures…

Nous défendons des grands investissements dans nos services publics, dont l’école et la santé. Et nous irons chercher les financements, avec la taxation des dividendes et le rétablissement de l’ISF. Notre projet est à l’opposé de celui de Macron, avec une dizaine de grandes réformes pour améliorer immédiatement le quotidien de tous.

Évidemment, il existe toujours des différences entre nous, à gauche. Mais le travail que nous réalisons pour élaborer un programme de gouvernement en commun est d’autant plus important : nous pouvons nous accorder sur l’essentiel, de façon à convaincre une large majorité de nos concitoyens.

Sur les plateaux de télévision, les détracteurs du Front populaire dénoncent l’alliance avec la France insoumise, qu’ils taxent d’« antisémite ». Que leur répondez-vous ?

J’ai déjà dit que je n’ai jamais considéré que la FI était antisémite. Dans notre programme, nous écrirons en lettres capitales notre volonté de lutter avec force contre toutes formes de discriminations. Contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, contre l’homophobie…

Nous voulons aussi nous adresser aux jeunes de nos quartiers, aux travailleurs discriminés en raison de leur couleur de peau, de leur religion, et redonner ses lettres de noblesse à une République laïque qui respecte tous ses citoyens. C’est important de l’écrire en lettres capitales. Non pas pour se défendre. Mais parce que ce sera la grosse différence avec le programme de la droite et de l’extrême droite. Ils ont un projet xénophobe. Nous avons un projet d’égalité républicaine.

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Comment comptez-vous renverser la table en trois semaines et vaincre l’extrême droite ?

La gauche peut remporter les élections. Nous sommes la seule alternative à Macron et à l’extrême droite. Nous interpellons les syndicats, les associations, la société civile. Les Français doivent s’emparer de ce scrutin, se mobiliser, manifester, mettre en avant leur rejet de l’extrême droite, mais aussi les mesures fortes qu’ils attendent. Je ne sais pas si tous mesurent véritablement le risque réel que court la République.

Jordan Bardella est un faussaire de la question sociale. Son alliance avec Éric Ciotti le montre bien, lui qui prône la retraite à 65 ans, la hausse de la TVA, et 100 milliards d’euros de coupes dans les services publics. Nous devons porter haut notre programme. Celui du Front populaire représente l’espoir, le progrès social.

Je veux faire le même serment vis-à-vis des Français que celui de 1936 : donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et garantir au monde la grande paix humaine. C’est le Front populaire dont nous avons besoin aujourd’hui.

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27/04/2024

Au Printemps de Bourges avec Fabien Roussel

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Fabien Roussel et Pierre Dharréville étaient présents au Printemps de Bourges en soutien au secteur de la culture menacé par les coupes budgétaires.

« Nous avons souhaité saluer ce festival unique en France. La culture est un enjeu essentiel et un élément important pour les communistes, comme en témoigne la Fête de l’Humanité », annonce d’emblée Fabien Roussel lors de son arrivée au Printemps de Bourges. Comme souvent dans l’histoire du festival qui ouvre ses portes ce mercredi, le Printemps accueille une délégation nationale du Parti Communiste Français, longtemps gestionnaire de la ville.

« Cette venue est importante pour nous, berrichons. La culture fait partie de notre histoire, de l’identité du Parti Communiste Français », abonde Jean-Michel Guérinau, secrétaire départemental. Récemment élue capitale européenne de la culture 2028, au détriment de métropoles plus importantes, Bourges s’inscrit comme « une ville à taille humaine vivante qui montre que notre territoire peut apporter au développement commun ».

Face à l’austérité, du concret

En présence de représentants de la CGT Spectacle et d’élus locaux, les députés ont pu découvrir la Maison de la culture flambant neuve, inaugurée en septembre 2021, aux côtés de son directeur Olivier Atlan. La première Maison de la culture avait été construite à Bourges en 1963, sous l’impulsion d’André Malraux.

Dans le nouveau bâtiment moderne, une partie du Printemps a d’ailleurs posé ses bagages, proposant l’exposition « Teen Spirit » parrainée par Eddy de Pretto et mettant l’adolescence à l’honneur, diverses projections ou encore une création du rappeur Youv Dee et de Béatrice Dalle en hommage à Kurt Cobain.

Aux côtés de Fabien Roussel, le député Pierre Dharréville, qui anime la commission culture du PCF, a évoqué l’importance de lieux tels que celui-ci : « la culture est ce qui nous fait humain, ce qui nous épanouit, nous permet de faire société. Nous avons tant besoin de danser et de chanter ensemble dans le monde qui nous entoure. »

Et pour ce faire, une promesse, celle de Fabien Roussel, d’augmenter le budget de la culture à 1 % du PIB en 5 ans : « du concret », à l’approche des élections européennes. Sans oublier de dénoncer la politique d’austérité en cours : « Le monde de la culture va mal dans notre pays. Sur les dix milliards de coupes de l’État, plus de 200 millions devraient toucher la culture. Alors même qu’ils se battent depuis des années avec des budgets stagnants malgré l’inflation. »

Des échéances législatives pour la culture

Alors que le gouvernement souhaite à nouveau remettre en cause le droit à l’assurance-chômage, Pierre Darrhéville et Magali Bessard, vice-présidente à la région Centre Val-de-Loire et première adjointe communiste au maire de Bourges, ont mentionné la valeur d’une proposition de loi sur les artistes auteurs.

Déposé par le groupe communiste en mars dernier, ce revenu de remplacement, sorte d’assurance-chômage, aurait pour objectif que « tous puissent créer et vivre de leur travail », malgré les aléas de leurs revenus. Nicolas Sansu, député de la circonscription Vierzon-Bourges, a quant à lui rappelé l’importance des collectivités locales : « Si l’offre culturelle a augmenté toutes ces années malgré la stagnation du budget octroyé par l’État, c’est grâce à elles. Il ne faut pas les mettre au pain sec. » Le débat du 29 avril à l’Assemblée Nationale, concernant le déficit public, pourrait être une nouvelle attaque pour leur financement.

Après le passage éclair de Fabien Roussel dans un stand « Jambon à l’os, camembert chaud » bordant les quais d’Auron au cœur du festival, la délégation a poursuivi son chemin jusqu’à l’espace professionnel du Printemps de Bourges. Les élus étaient attendus par Boris Vedel, Président du festival.

Outre le financement global de l’évènement et son importance locale, la concurrence des mastodontes festivaliers tels que Live Nation ou Vivendi compliquant la programmation d’artistes ont été discutées. Une manière d’expliquer, aussi, l’attachement du Printemps de Bourges envers la création émergente, représentant une majorité de la programmation d’un festival qui fête cette année ses 48 bougies.

Article publié par l'Humanité

Diego DIAZNombre de pages : 449 €
Format(s) : Papier PDF EPUB MOBI