Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/03/2025

« Notre modèle social ne doit pas payer la guerre en Ukraine »

Fabien Roussel St Amand.jpg

Entretien accordé à Ouest France

Il n’est plus député depuis la dissolution, battu par dans sa circonscription du Nord par un candidat Rassemblement national, mais il est toujours secrétaire national du Parti communiste français, maire de Saint-Amand-les-Eaux depuis le début de l’année, et il a des choses à dire sur le débat national et la situation internationale. Grand entretien avec Fabien Roussel, qui prépare un livre, Le parti pris du travail , à paraître le 24 avril, aux Éditions du Cherche Midi. Entretien.

Fabien Roussel, lundi, sur CNews, vous avez affirmé qu’il y a un « racisme anti-Blancs », une notion contestée par des sociologues mais mise en avant par l’extrême droite. Le premier secrétaire du Parti communiste que vous êtes regrette-t-il ses propos ?

Je sais que la notion de racisme anti-Blancs est utilisée par l’extrême droite pour tenter de nier le racisme dans sa construction historique liée à la colonisation. J’ai simplement voulu dire que toute insulte raciste doit être combattue, même si elle ne relève pas d’un système de domination. S’il est évident que je ne mets pas les choses sur le même plan, le racisme est une arme pour diviser le peuple. Je pense au rabbin d’Orléans qui a été agressé, à tous les jeunes stigmatisés pour la couleur de leur peau…

Cela vous a valu une déferlante de haine sur les réseaux sociaux. Comment l’expliquez-vous ?

L’actualité est centrée essentiellement sur des questions identitaires, communautaristes, religieuses, en stigmatisant une religion en particulier : les musulmans. Le voile dans le sport, dans l’espace public… On en parle sans arrêt. Le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie sont des armes de division massive, utilisées par certains, qui s’amusent à hystériser les débats. Pendant ce temps-là, la finance se frotte les mains. Les retraités se font faire les poches, les salaires sont gelés, mais le Cac 40, personne ne vient lui chercher des poux dans la tête.

Quand vous dites « certains s’amusent à hystériser les débats », c’est qui ? La France insoumise ?

C’est l’extrême droite, toujours en pointe sur les questions de racisme et d’antisémitisme, et une partie de l’extrême gauche aussi, oui. Celle qui croit qu’on peut combattre l’extrême droite par la rhétorique identitaire. Je ne partage pas cette opinion, et je regrette profondément que des dirigeants de La France insoumise s’aventurent sur ce terrain, en soutenant le communautarisme, ou en diffusant des affiches reprenant les codes antisémites des années 1930, par exemple. Quand Ugo Bernalicis évoque la « solution finale » à l’Assemblée nationale pendant les débats sur la loi narcotrafic, pour se moquer de Bruno Retailleau, ça ne passe pas. Blaguer sur ce sujet à l’heure où l’extrême droite grandit en France, où elle est invitée par le gouvernement d’extrême droite Netanyahou en Israël, c’est non. On ne joue pas avec ça.

Ce que fait Bruno Retailleau est très inquiétant. Il devrait tout mettre en œuvre pour apaiser les débats.

22/03/2025

250 personnes ont écouté et interpellé Fabien Roussel à Figeac

Fabien Roussel Figeac.jpg

Plus de 250 personnes ont écouté et interpellé Fabien Roussel, le leader du PCF, venu "donner de l’espoir" à Figeac

Dans le cadre d’un tour de France entamé depuis près de deux ans, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste Français, a fait étape à Figeac lundi soir pour une réunion d’échange ouverte à tous. Plus de 250 personnes ont participé au débat. 

« Il n’y a pas d’industrie sans services publics efficaces et pas de services publics dans des déserts industriels. » En rappelant cette réalité à la presse régionale d’Occitanie la veille de son déplacement à Rodez (Aveyron) et Figeac (Lot), Fabien Roussel donnait le sens de ses nombreux déplacements à travers la France.

Comme de nombreux autres départements, le Lot et l’Aveyron ont connu la désindustrialisation qui s’est accompagnée d’une désertification en services publics. Demeurent cependant encore de beaux restes industriels, notamment dans l’agro-alimentaire ou l’aéronautique qui génèrent plusieurs milliers d’emplois aux alentours de Figeac, dans les deux départements voisins.

Une industrie de pointe actuellement en proie à des vicissitudes par l’attitude de patrons rétrogrades. L’occasion pour le secrétaire national du PCF d’aller y réaffirmer l’importance de l’industrie pour le développement économique et social de la France.

Des industries de pointe en milieu rural

Plantée dans un décor de vacances, Figeac est une petite commune de 9.700 habitants au cœur d’une agglomération de villages de 43.000 personnes.
Ville d’Art et d’Histoire, elle a tout d’un lieu de villégiature et, venant d’ailleurs, on est étonné dès l’entrée de découvrir quelques usines affichant des activités ultra-modernes liées à l’aéronautique.

Fem Aero, une PME de commandes électriques et électrotechniques ; Ratier, vieille entreprise française tombée aux mains de capitaux américains ; Figeac Aero, la grosse entreprise aux 1.300 salariés sur le site, spécialisée dans la production de pièces pour les programmes civils et militaires.

Dans ces deux dernières, le climat n’est pas au beau fixe, leurs directions étant tout autant réactionnaires. Les dernières tentatives de négocier des augmentations de salaires correspondant à l’augmentation de la productivité et des profits se sont heurtées aux refus patronaux. Pire, chez Figeac Aero le patron laisse planer le doute sur une possible reprise par un groupe, histoire de faire planer le spectre d’une restructuration et de faire peur aux salariés.

Pour une économie de paix

La situation sociale et économique fut donc au cœur du débat tenu avec plus de 250 personnes à la salle Balène. Pour l’occasion y participaient les représentants et élus d’autres forces politiques de gauche, du PS, du PRG, des Écologistes et du GRS.

De nombreux sujets furent donc traités dont l’éducation, l’école privée, l’économie de guerre, l’armée, les alliances, l’agriculture, les services publics, les territoires d’Outre-Mer, l’abrogation de la réforme des retraites…

Le secrétaire du PCF rappela notamment les propositions communistes sur l’éducation et particulièrement celle sur le recrutement de 90.000 enseignants.

Il devait également opposer « l’économie de paix » à l’économie de guerre qui vise à imposer des sacrifices supplémentaires aux travailleurs alors que des universités sont au bord du dépôt de bilan, que le service public de santé devient exsangue, que la pauvreté grandit.

Sur le refus de François Bayrou de ramener l’âge de départ à la retraite à 62 ans, « le Premier ministre rompt avec son engagement d’ouvrir des négociations sans tabou y compris sur les mesures d’âge. Il s’expose ainsi au vote du motion de censure », a-t-il prévenu.

L’argent public pour les PME

Par la suite, Fabien Roussel et la direction de la Fédération du Lot du PCF ont rencontré les syndicalistes de chez Ratier.
Outre les problèmes salariaux, les responsables du PCF ont dénoncé les pratiques socialement et écologiquement inacceptables de la direction qui fait appel à des transporteurs roumains ou lituaniens. Fabien Roussel interpellera aussi la ministre du Travail sur la mauvaise application de la convention collective alors que l’entreprise fonctionne bien et reçoit de l’argent public. « Le groupe Ratier n’a pas besoin de l’argent public, de l’argent de nos impôts qui devrait plutôt aller aux PME » a-t-il estimé.

Avec les responsables communistes du Lot, il a ensuite rencontré des élus du secteur, du département et de la région préoccupés par les baisses de dotations de l’État et les politiques antisociales du gouvernement.

La journée s’est conclue par une discussion avec des organisations syndicales d’enseignants et de parents d’élèves de l’Éducation nationale. Au cœur des échanges, les suppressions d’emplois et les fermetures de classe dans le Lot. « Dans notre département rural, fermer une classe entraîne de longs déplacements pour les enfants et la désertification » a commenté Jean-Christophe Vialaret, secrétaire fédéral du PCF.

Sources La Dépêche du Midi, et Liberté Actus