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10/09/2024

Le PCF décide d’une conférence nationale

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13/06/2024

Fabien Roussel, pour le Front populaire d'aujourd’hui

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Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle à la plus large mobilisation possible pour vaincre l’extrême droite et Emmanuel Macron le 30 juin et le 7 juillet. Et présente le programme de la gauche comme le seul à même d’améliorer le quotidien de toutes et tous.

Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Que pensez-vous de ce choix fait alors que l’extrême droite est au plus haut ? S’agit-il d’un piège ?

Il n’y a pas de piège à redonner la parole au peuple. Enfin, les Français vont pouvoir s’exprimer clairement sur la politique du pays. Aux européennes, nous avons voté pour des choix concernant l’Europe. Mais beaucoup ont utilisé leur bulletin pour sanctionner le président de la République.

Cette fois, les citoyens vont pouvoir dire ce qu’ils veulent pour la France. N’ayons pas peur de confronter nos programmes ! Je regrette une chose : les conditions dans lesquelles sont organisées ces législatives anticipées, avec seulement vingt jours de campagne, avant les vacances d’été. Était-ce le meilleur moyen d’organiser un débat dans le pays ? J’y vois une volonté du président de semer le chaos dans les partis et chez les parlementaires… Mais les élections sont là, et il faut tout faire pour les gagner.

La gauche a immédiatement répondu au défi lancé et construit une nouvelle alliance, baptisée Front populaire. En quoi diffère-t-elle de la Nupes, et comment expliquez-vous ce sursaut ?

Cela n’a rien à voir avec la Nupes. Nous faisons actuellement ce que j’avais appelé de mes vœux il y a plus d’un an, lorsque je proposais de travailler à un rassemblement des forces de gauche qui aille au-delà de la Nupes, et que j’avais appelé Front populaire. Il s’agissait d’unir l’ensemble des forces, et pas seulement les quatre qui disposent d’un groupe à l’Assemblée nationale sortante.

Ce que nous construisons répond à cette attente. Près de vingt organisations politiques ont répondu à l’appel, allant de Place publique jusqu’au PCF, en passant par le MRC, les radicaux de gauche, Picardie debout… En ce moment même, nous nous accordons sur un programme de gouvernement pour écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche et répondre aux attentes des Français.

Face à l’extrême droite, il y a plus que jamais une impérieuse nécessité de se rassembler. Il n’y a pas eu qu’un vote de colère contre Emmanuel Macron dimanche soir, mais aussi un appel à ce que ça change, et vite. Nous voulons incarner ce changement, mais à gauche. Nous voulons l’union la plus large pour construire une majorité et un gouvernement.

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Les formations de gauche ne se sont pas épargnées ces derniers mois. Emmanuel Macron qualifie même le Front populaire « d’alliance indécente »…

Je peux comprendre que notre initiative le dérange. Nous voulons revenir sur sa réforme des retraites et abroger celle de l’assurance-chômage. Nous voulons redonner tout de suite du pouvoir d’achat aux Français par la hausse des salaires, du Smic, par la baisse des factures…

Nous défendons des grands investissements dans nos services publics, dont l’école et la santé. Et nous irons chercher les financements, avec la taxation des dividendes et le rétablissement de l’ISF. Notre projet est à l’opposé de celui de Macron, avec une dizaine de grandes réformes pour améliorer immédiatement le quotidien de tous.

Évidemment, il existe toujours des différences entre nous, à gauche. Mais le travail que nous réalisons pour élaborer un programme de gouvernement en commun est d’autant plus important : nous pouvons nous accorder sur l’essentiel, de façon à convaincre une large majorité de nos concitoyens.

Sur les plateaux de télévision, les détracteurs du Front populaire dénoncent l’alliance avec la France insoumise, qu’ils taxent d’« antisémite ». Que leur répondez-vous ?

J’ai déjà dit que je n’ai jamais considéré que la FI était antisémite. Dans notre programme, nous écrirons en lettres capitales notre volonté de lutter avec force contre toutes formes de discriminations. Contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, contre l’homophobie…

Nous voulons aussi nous adresser aux jeunes de nos quartiers, aux travailleurs discriminés en raison de leur couleur de peau, de leur religion, et redonner ses lettres de noblesse à une République laïque qui respecte tous ses citoyens. C’est important de l’écrire en lettres capitales. Non pas pour se défendre. Mais parce que ce sera la grosse différence avec le programme de la droite et de l’extrême droite. Ils ont un projet xénophobe. Nous avons un projet d’égalité républicaine.

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Comment comptez-vous renverser la table en trois semaines et vaincre l’extrême droite ?

La gauche peut remporter les élections. Nous sommes la seule alternative à Macron et à l’extrême droite. Nous interpellons les syndicats, les associations, la société civile. Les Français doivent s’emparer de ce scrutin, se mobiliser, manifester, mettre en avant leur rejet de l’extrême droite, mais aussi les mesures fortes qu’ils attendent. Je ne sais pas si tous mesurent véritablement le risque réel que court la République.

Jordan Bardella est un faussaire de la question sociale. Son alliance avec Éric Ciotti le montre bien, lui qui prône la retraite à 65 ans, la hausse de la TVA, et 100 milliards d’euros de coupes dans les services publics. Nous devons porter haut notre programme. Celui du Front populaire représente l’espoir, le progrès social.

Je veux faire le même serment vis-à-vis des Français que celui de 1936 : donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et garantir au monde la grande paix humaine. C’est le Front populaire dont nous avons besoin aujourd’hui.

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06/06/2024

Se saisir du droit de vote pour exiger une autre politique

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À trois jours du scrutin de dimanche pour élire les députés français qui siègeront pendant cinq ans au Parlement européen, nous pouvons faire élire Léon Deffontaines et quatre de ses colistiers. A condition toutefois que leur liste obtienne 5% des suffrages. D’ici dimanche, on peut encore convaincre ses proches d’autres connaissances de l’utilité à voter pour cette liste dont beaucoup de candidats travaillent dans des entreprises privées et publiques.

Selon une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) 49,5 millions d’électeurs sont appelé à voter le 9 juin en France métropolitaine et dans les territoires d’outre mer pour élire les députés qui représenteront la France au Parlement européen pendant cinq ans. Selon l’INSEE, « à la clôture des inscriptions, début mars 2024 en France, hors Nouvelle Calédonie, 49,3 millions d’électeurs étaient inscrits sur les listes électorales. Parmi eux, 47,4 millions sont des électeurs français inscrits sur une liste communale principale: 45,7 millions en France métropolitaine, 1,5 million dans les départements d’outre mer (DOM) et 251.000 dans les collectivités d’outre mer, hors Nouvelle Calédonie. Par ailleurs, 1,6 million d’électeurs sont inscrits sur une liste consulaire à l’étranger et 329.000 sont des ressortissants d’un autre Etat membre de l’Union européenne sur au moins une des deux listes complémentaires de communes, dont 269.000 sont inscrits pour les élections européennes ».

95 % des électeurs Français sont inscrits sur une liste communale

L’INSEE précise aussi, qu’en France métropolitaine et dans les DOM, « 95 % des Français en âge de voter sont inscrits sur une liste électorale communale, comme pour l’élection présidentielle de 2022. Tous les jeunes adultes (entre 18 et 24 ans) sont inscrits sur une liste électorale communale, du fait de la procédure de l’inscription d’office des jeunes à 18 ans. Le taux d’inscription diminue ensuite avec l’âge et est plus faible pour les électeurs de 40 à 54 ans  (91%). En effet, tous les électeurs ne se réinscrivent pas sur la liste de leur nouvelle commune après un déménagement, alors qu’ils peuvent être radiés de l’ancienne liste par la mairie qui constate leur perte d’attache communale »,  précise l’INSEE. Notons encore que sur les 269.000 électeurs d’autres pays membres de l’Union européenne habitant en France et inscrits dans notre pays pour voter le 9 juin, les Portugais sont les plus nombreux avec 88.500 inscrits devant les Belges 42.100, les Italiens 39.800, les Allemands 30.200 et les espagnols 27.500.

Inquiétude des ménages concernant le pouvoir d’achat

Avec 38 listes déclarées pour solliciter nos suffrages et une campagne électorale rendue confuse par divers intervenants, il est difficile de savoir quel sera le taux de participation au soir du 9 juin. D’autant que d’autres notes de l’INSEE publiées dans la dernière semaine de mai font état de l’inquiétude et du scepticisme des ménages concernant la situation économique et sociale de notre pays. « En mai 2024, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmente fortement après une légère baisse en avril 2024 » observe l’Institut dans une note publiée le 24 mai. On imagine que la réforme visant à réduire l’indemnisation du chômage ne va pas inciter à l’optimisme dans les prochains mois. Publiée le 29 mai, une autre note de l’INSEE indique qu’en « mai 2024, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future continue de diminuer et perd deux points. Il s’éloigne de sa moyenne de long terme ».

Hier soir, une réunion publique s’est tenue à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Des femmes et des hommes travaillant dans les hôpitaux, les transports publics ont montré que leurs conditions de travail sont de plus en plus difficiles en raison des réductions budgétaires qui se succèdent année après année. Sont également intervenus des personnes présentes sur la liste de la Gauche Unie, conduite par Léon Deffontaines. Frédéric Boccara a montré qu’il est possible de créer, via la banque centrale européenne, un fonds européen pour les services publics permettant des emprunts à taux zéro. Il a également montré qu’il est possible de fixer un salaire minimum égal à 60% du salaire moyen dans chaque pays membre de l’Union européenne, afin de lutter contre le dumping social et environnemental.

Améliorer les fins de mois en évitant la fin du monde

Egalement candidat sur la liste de la Gauche Unie, Amar Bellal, directeur de la revue Progressistes , a montré comment le document « Empreinte carbone 2050 » rendu public en novembre 2023 par le PCF et la revue « Progressiste » démontre qu’on ne peut pas faire de l’écologie sans faire du social et qu’on ne doit pas, en ce XXIème siècle , vouloir faire du social sans faire de l’écologie. Il montré que le PCF est actuellement le seul parti politique en France à avoir réalisé un tel travail et qu’une version amendée de ce texte paraîtra avant la fin de cette année 2024.

La veille au soir, lors du débat télévisé entre 8 candidats diffusé sur France 2, Léon Deffontaines avait, en fin d’émission, remis ce document à Marie Toussaint, la tête de liste Europe Ecologie. Au cours du débat , il avait également fourni les arguments les plus cohérents concernant des grands sujets, à commencer par un mix énergétique fondé sur le nucléaire et les énergies renouvelables à promouvoir dans las prochaines années ; mais aussi la ré-industrialisation du pays, la défense de la protection sociale et des retraites. Parallèlement de Valérie Hayer, pour le parti du président Macron , à Rafaël Glucksmann pour Place Publique et les socialistes, en passant par Marie Toussaint, on semblait tout attendre du « Pacte vert » de la Commission européenne. Tous les trois ont occulté le fait que cette même Commission reste mandatée par les pays membres de l’Union européenne pour négocier des accords de libre-échange avec des pays tiers sur fond de dumping social, fiscal et environnemental. Ce sont pourtant ces accords qui favorisent les délocalisations de productions avec un bilan carbone désastreux au niveau global en plus des pertes d’emplois dans notre pays.

Gérard Le Puill, l'Humanité

31/05/2024

Léon Deffontaines : « Mon adversaire, c’est Jordan Bardella »

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Le candidat des communistes pour le 9 juin, Léon Deffontaines, a réalisé une percée médiatique en mettant le RN face à la réalité de ses votes contre l’intérêt général. Il entend déjouer les pronostics le jour du scrutin et appelle la gauche à se rassembler sur la question sociale, en plus de défendre une « écologie populaire et rationnelle ».

Quel est votre principal adversaire pour ces européennes ?

C’est Jordan Bardella. Nous avons tous les deux 28 ans, et le duel pourrait s’installer dans la durée. Je veux montrer ses contradictions. Chaque fois qu’il peut défendre les travailleurs français, le RN vote contre leurs intérêts.

L’extrême droite a refusé l’indexation des salaires sur l’inflation, le rétablissement de l’ISF, et ce parti qui se dit défenseur de la ruralité s’oppose aux lois contre les déserts médicaux. Déconstruire le mythe du RN, défenseur des travailleurs français, est l’un des enjeux de cette campagne.

« À gauche, nous devons refaire de la question sociale notre priorité. »

Que répondez-vous à ceux disent qu’on n’a jamais essayé le RN ?

Que l’on est en réalité en train de l’essayer sur le plan économique et social. À l’Assemblée, la coalition gouvernementale et le RN votent systématiquement contre toute avancée pour les travailleurs. Leur projet est identique en la matière. Et le RN au Parlement européen vote majoritairement pour les traités de libre-échange.

Il faut bien sûr attaquer ce parti sur le caractère xénophobe, fasciste même, de son programme. Mais on s’évertue à le faire depuis quarante ans, et ce n’est pas suffisant. Le RN se dédiabolise sur la question sociale, et c’est sur cette supercherie qu’il faut l’attaquer.

Comment expliquer son niveau dans les sondages ?

L’extrême droite est épargnée. Le débat sur LCI (le 21 mai – NDLR) a été symptomatique. Les autres candidats avaient l’air tétanisés par Bardella. Personne n’osait l’attaquer. Il ne faut pas le laisser dérouler ses mensonges. Allons à l’affrontement ! D’autre part, nous n’avons pas été à la hauteur à gauche. Nous nous écharpons sur des questions de société et des sujets internationaux qui devraient nous rassembler. Nous devons refaire de la question sociale notre priorité.

Bardella n’avait rien d’autre à vous répondre que « vous êtes communiste », lorsque vous l’avez attaqué dans ce débat. Est-ce un problème d’être communiste ?

Quand on l’attrape sur le fond, Bardella est incapable de répondre. Il me renvoie donc à mon communisme comme s’il s’agissait d’une insulte. C’est révélateur de son absence de projet social. Mais si on veut nous renvoyer au passé, je suis fier d’être membre du parti de Missak Manouchian, panthéonisé cette année. L’histoire de mon parti, c’est la Résistance, le CNR, la Sécurité sociale.

L’héritage du RN, cofondé par un Waffen-SS, c’est la collaboration et Vichy. Le communisme aujourd’hui est synonyme d’espoir, de rupture avec une société capitaliste incapable de répondre à l’impératif environnemental et à nos aspirations à vivre mieux. Il s’agit d’aider chaque individu à s’épanouir pleinement, quelle que soit son origine sociale ou géographique. C’est le projet que je porte.

« Lorsque la gauche est capable de rassembler sur la question sociale, elle peut battre les lepénistes. »

Vous étiez en meeting à Avion (Pas-de-Calais), il y a une semaine, seule circonscription perdue par le RN aux législatives 2022, au profit du PCF…

Nous sommes la seule force politique qui a fait reculer l’extrême droite. Dans le Pas-de-Calais, nous avons aussi fait perdre trois cantons au RN. Lorsque la gauche est capable de rassembler sur la question sociale, elle peut battre les lepénistes. C’est mon ambition pour les européennes et au-delà.

Qu’avez-vous appris dans cette campagne au cours de laquelle vous avez sillonné toute la France ?

J’en retiens la beauté des paysages et la richesse de la population. Une campagne, c’est l’occasion de parler, de reconstruire du lien social. Depuis quinze ans, la gauche est captive de deux offres politiques : l’une outrancière et polémiste, l’autre libérale. C’est ce qui l’empêche d’aller à la reconquête de l’électorat populaire et de progresser.

On nous renvoie toujours à François Hollande et à Jean-Luc Mélenchon, sur les marchés. Ce sont les deux cailloux dans nos chaussures. Nous devons écrire une nouvelle page. C’est avec une gauche du travail rassemblée que l’on retrouvera un électorat populaire et que nous redeviendrons majoritaires dans le pays.

Vous avez 23 syndicalistes sur votre liste, un record. En quoi est-ce une force ?

C’est une chose de défendre le monde du travail. C’en est une autre de faire élire au Parlement celles et ceux qui en sont les premiers représentants. Sigrid Gérardin et Fabien Gâche, en 2e et 7e position sur ma liste, incarnent au quotidien ceux qui luttent contre les effets dévastateurs des politiques européennes libérales. Les élire, c’est les faire entrer dans l’institution probablement la plus antisociale de notre système politique. Ils peuvent y être le fer de lance de la lutte contre la destruction des droits sociaux.

Dans vos meetings, on vous entend dire : « Cette Europe, qu’elle crève ! » N’est-ce pas contradictoire ?

Les institutions européennes se sont construites avec le dogme néolibéral. Elles sont une machine à broyer l’avenir des jeunes, à détruire l’emploi. Si nous y envoyons des députés européens, ils seront un appui pour résister à la marche forcée du néolibéralisme. Je ne crois pas que l’UE sera, demain, un levier pour l’émancipation des peuples, parce qu’elle sera dominée par la droite et l’extrême droite. Mais, y envoyer des représentants du peuple sera un moyen de mener la résistance dans les travées du Parlement.

Vous êtes donné entre 2 et 3 % des intentions de vote dans les sondages. Que comptez-vous faire pour y remédier dans la dernière ligne droite ?

Il fallait que nous tracions notre sillon dans cette campagne, peu importent les sondages. Lors de la campagne de 2019, ils se sont lamentablement plantés. J’ai donc peu confiance dans ces enquêtes. Les Français font leur choix au dernier moment, et c’est encore plus vrai dans une européenne. Le niveau de participation peut tout changer.

70 % des 18 à 29 ans prévoient de ne pas aller voter le 9 juin. Que leur dites-vous ?

J’observe le décalage entre ce que nous vivons, nous, les jeunes, et les discours sur l’Europe. L’exemple le plus édifiant, c’est Erasmus, que l’on nous vante comme merveilleux. Mais seulement 5 % d’une classe d’âge participent à ce programme. C’est quoi, l’Europe, pour les 95 % restants ? C’est l’impasse écologique à laquelle l’UE est incapable de répondre en nous enfermant dans les énergies fossiles.

C’est la baisse du pouvoir d’achat, avec des jeunes particulièrement touchés, qui se tournent vers l’aide alimentaire. Que fait l’UE ? Les contrats précaires, la mise en concurrence des travailleurs, la difficulté à faire des études… Culpabiliser les jeunes pour les envoyer voter revient à les mépriser. Ce ne sont pas les jeunes qui se désintéressent de l’Europe, mais l’UE et les candidats qui se détournent d’eux. Moi, je veux parler de leur réalité, de leur quotidien.

L’écologie est la grande absente de cette campagne. Que défendez-vous ?

Je souhaite faire de ce combat une priorité, pour une écologie populaire et rationnelle. Il faut traiter le problème du réchauffement climatique sans dogmatisme. Si on veut atteindre la neutralité carbone en 2050, donc diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il faut prioriser le fret ferroviaire et les transports en commun. Il faut aussi développer le mix énergétique entre nucléaire et renouvelable. C’est la seule façon de produire suffisamment d’électricité pour mener la transition écologique et industrielle. C’est ce discours raisonné, raisonnable, qu’il faut tenir.

« Notre projet politique repose autour des trois P : protection, production, planification. »

Pourquoi défendez-vous l’organisation de référendums avant toute nouvelle adhésion à l’UE ?

L’élargissement sans condition, ni harmonisation fiscale et sociale s’est traduit par un accroissement de la mise en concurrence des travailleurs au sein de l’UE. De nombreuses usines ont été délocalisées à l’est parce que la main-d’œuvre y est moins chère. Les Français doivent être consultés parce que les conséquences sont très concrètes sur leur vie.

Élargir l’UE à des pays où le salaire minimum est inférieur à 200 euros par mois entraînera encore plus de délocalisations et un nivellement par le bas des salaires et des conditions de travail. L’agriculture subirait la même concurrence déloyale. Il ne s’agit pas de refuser la solidarité, il s’agit même d’aider ces pays à se développer. Mais un élargissement dans l’état actuel, c’est non.

Les délocalisations se font à l’intérieur de l’UE, mais aussi vers des pays du monde entier…

Parce que l’Europe est incapable de se défendre. Il faut remettre en place des mesures protectionnistes. Notre projet politique repose autour des trois P : protection, production, planification. Il faut en finir avec les traités de libre-échange qui saturent le marché européen de produits fabriqués dans des conditions sociales et environnementales non conformes à nos réglementations. Nous devons contrôler nos ports et docks, instaurer des taxes douanières plus conséquentes et permettre à nos marchés publics de privilégier nos usines françaises.

Nous voulons créer des filières industrielles stratégiques pour permettre à la France de retrouver sa souveraineté dans les secteurs où elle l’a perdue. Enfin, si l’on veut réindustrialiser et répondre aux impératifs environnementaux, il faut créer de nouveaux droits pour les travailleurs. Ils sont bien souvent la clé pour la reconversion de leur entreprise. Leurs choix stratégiques sont toujours plus intéressants et plus vertueux que ceux des actionnaires.

Vous défendez un espace européen de coopération. Êtes-vous pour une UE qui accueille ou qui refoule ?

On peut à la fois plus accueillir et mieux accueillir. La politique migratoire de la France et de l’UE ne peut se contenter de délivrer ou non des titres de séjour. Elle doit permettre à chacun d’être intégré pleinement dans la société. Ceux qui travaillent et tiennent nos services publics à bout de bras doivent bénéficier des mêmes droits que les autres, ce qui passe par la régularisation des travailleurs sans papiers.

J’insiste également sur la coopération. Les gens n’émigrent pas de gaîté de cœur, mais pour fuir le sous-développement. Nous devons changer notre rapport avec l’espace méditerranéen et l’Afrique subsaharienne, et multiplier les aides au développement. On ne peut pas reprocher aux gens de fuir la guerre, la misère ou la galère, quand le taux d’électrification du Niger, par exemple, avoisine les 17 %… Nos relations actuelles sont très ascendantes, avec la France qui dicte et qui pille les richesses.

Source l'Humanité

24/05/2024

GAUCHE UNIE : PASSAGES MEDIAS DE LEON DEFFONTAINES

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L'AGENDA DES PASSAGES TÉLÉ DE LÉON DEFFONTAINES.
- Jeudi 23 mai :
Léon invité de C à vous sur France 5, en direct, en plateau, de 19h00 à 19h50
- Lundi 27 mai :
Léon participera au débat des huit têtes de listes sur BFMTV, en direct, en plateau, de 20h30 à 23h00
- Mardi 28 mai :
Léon invité de Touche pas à mon poste sur C8, en direct, en plateau, de 19h10 à 19h35
- Mardi 28 mai :
Léon invité de LCI pour le grand oral des têtes de listes, en direct, en plateau, de 21h45 à 22h00
- Mercredi 29 mai :
Léon invité de la matinale de CNEWS, en direct, en plateau, de 08h30 à 08h55
- Jeudi 30 mai :
Léon participera au débat des six têtes de listes sur CNEWS, en direct, en plateau, de 21h00 à 23h00
- Samedi 1er juin :
Léon invité du 13h de TF1 présenté par Anne-Claire Coudray, en direct, en plateau, vers 13h20
- Dimanche 2 juin :
Léon invité de BFMTV pour le grand oral des têtes de liste, en direct, en duplex depuis Marseille, à 12h45
- Mardi 04 juin :
Léon participera au débat des huit têtes de listes sur France 2, en direct, en plateau, de 20h30 à 23h00

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27/04/2024

Au Printemps de Bourges avec Fabien Roussel

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Fabien Roussel et Pierre Dharréville étaient présents au Printemps de Bourges en soutien au secteur de la culture menacé par les coupes budgétaires.

« Nous avons souhaité saluer ce festival unique en France. La culture est un enjeu essentiel et un élément important pour les communistes, comme en témoigne la Fête de l’Humanité », annonce d’emblée Fabien Roussel lors de son arrivée au Printemps de Bourges. Comme souvent dans l’histoire du festival qui ouvre ses portes ce mercredi, le Printemps accueille une délégation nationale du Parti Communiste Français, longtemps gestionnaire de la ville.

« Cette venue est importante pour nous, berrichons. La culture fait partie de notre histoire, de l’identité du Parti Communiste Français », abonde Jean-Michel Guérinau, secrétaire départemental. Récemment élue capitale européenne de la culture 2028, au détriment de métropoles plus importantes, Bourges s’inscrit comme « une ville à taille humaine vivante qui montre que notre territoire peut apporter au développement commun ».

Face à l’austérité, du concret

En présence de représentants de la CGT Spectacle et d’élus locaux, les députés ont pu découvrir la Maison de la culture flambant neuve, inaugurée en septembre 2021, aux côtés de son directeur Olivier Atlan. La première Maison de la culture avait été construite à Bourges en 1963, sous l’impulsion d’André Malraux.

Dans le nouveau bâtiment moderne, une partie du Printemps a d’ailleurs posé ses bagages, proposant l’exposition « Teen Spirit » parrainée par Eddy de Pretto et mettant l’adolescence à l’honneur, diverses projections ou encore une création du rappeur Youv Dee et de Béatrice Dalle en hommage à Kurt Cobain.

Aux côtés de Fabien Roussel, le député Pierre Dharréville, qui anime la commission culture du PCF, a évoqué l’importance de lieux tels que celui-ci : « la culture est ce qui nous fait humain, ce qui nous épanouit, nous permet de faire société. Nous avons tant besoin de danser et de chanter ensemble dans le monde qui nous entoure. »

Et pour ce faire, une promesse, celle de Fabien Roussel, d’augmenter le budget de la culture à 1 % du PIB en 5 ans : « du concret », à l’approche des élections européennes. Sans oublier de dénoncer la politique d’austérité en cours : « Le monde de la culture va mal dans notre pays. Sur les dix milliards de coupes de l’État, plus de 200 millions devraient toucher la culture. Alors même qu’ils se battent depuis des années avec des budgets stagnants malgré l’inflation. »

Des échéances législatives pour la culture

Alors que le gouvernement souhaite à nouveau remettre en cause le droit à l’assurance-chômage, Pierre Darrhéville et Magali Bessard, vice-présidente à la région Centre Val-de-Loire et première adjointe communiste au maire de Bourges, ont mentionné la valeur d’une proposition de loi sur les artistes auteurs.

Déposé par le groupe communiste en mars dernier, ce revenu de remplacement, sorte d’assurance-chômage, aurait pour objectif que « tous puissent créer et vivre de leur travail », malgré les aléas de leurs revenus. Nicolas Sansu, député de la circonscription Vierzon-Bourges, a quant à lui rappelé l’importance des collectivités locales : « Si l’offre culturelle a augmenté toutes ces années malgré la stagnation du budget octroyé par l’État, c’est grâce à elles. Il ne faut pas les mettre au pain sec. » Le débat du 29 avril à l’Assemblée Nationale, concernant le déficit public, pourrait être une nouvelle attaque pour leur financement.

Après le passage éclair de Fabien Roussel dans un stand « Jambon à l’os, camembert chaud » bordant les quais d’Auron au cœur du festival, la délégation a poursuivi son chemin jusqu’à l’espace professionnel du Printemps de Bourges. Les élus étaient attendus par Boris Vedel, Président du festival.

Outre le financement global de l’évènement et son importance locale, la concurrence des mastodontes festivaliers tels que Live Nation ou Vivendi compliquant la programmation d’artistes ont été discutées. Une manière d’expliquer, aussi, l’attachement du Printemps de Bourges envers la création émergente, représentant une majorité de la programmation d’un festival qui fête cette année ses 48 bougies.

Article publié par l'Humanité

Diego DIAZNombre de pages : 449 €
Format(s) : Papier PDF EPUB MOBI

 

22/04/2024

Contre la violence des mineurs : proposition des Jeunes Communistes

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Face aux faits de violences entre mineurs, pointés du doigt par Gabriel Attal jeudi, les Jeunes communistes proposent au premier ministre un plan concret pour prendre le problème à la racine.

« Les Jeunes communistes « répondent à Gabriel Attal »». Avec une campagne sur ses réseaux sociaux, le Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF) a tenu à adresser ses propositions au premier ministre qui, ce jeudi 18 avril à Viry-Châtillon (Essonne) a présenté diverses mesures contre les violences, en mettant l’accent un retour à l’autorité et à la sanction.

« La droite dit qu’il est uniquement question d’autorité, et une partie de la gauche pense qu’il suffit de recruter plus de profs. Tous se trompent », clame Assan Lakehoul, secrétaire général du MJCF.

En premier lieu, la priorité pour le mouvement est de garantir à chaque jeune un accompagnement social à la hauteur. « Un jeune délinquant est un mineur en danger, affirme Assan Lakehoul. Il faut créer du lien avec ces élèves et prévenir les situations de violence. » Mais comment y parvenir si les services d’aide sociale à l’enfance (ASE) n’ont pas les moyens suffisants ? Leurs personnels « travaillent sur plusieurs établissements et la médecine scolaire est dans un état déplorable, il faut agir », appuie le jeune dirigeant. Le MJCF plaide ainsi pour augmenter les recrutements de travailleurs sociaux de l’ASE, mais aussi d’assistants d’éducation, « pour créer du lien avec les élèves et prévenir les situations de violence », ou encore de psychologues et d’assistants sociaux au sein des établissements scolaires.

Dénonçant les rixes dues au trafic de drogue qui ont récemment fait l’actualité, la JC réclame « des moyens à la hauteur pour démanteler les réseaux internationaux de drogue en s’attaquant aux têtes des réseaux », quand Gérald Darmanin se concentre sur l’autre bout de la chaîne avec son opération place nette.

Par ailleurs, Assan Lakehoul regrette que « les responsables politiques parlent peu des violences sexistes et sexuelles » que subissent en majeure partie les femmes. En référence à la tribune de Fabien Roussel publiée dans Libération ce vendredi 19 avril, il exige une véritable éducation sur la vie sexuelle et affective afin de limiter ces drames.

Le responsable des Jeunes communistes insiste également sur le retour du communautarisme et du religieux dans la société. « La religion divise dans l’espace public. Je pense notamment à la recrudescence des baptêmes chez les 18-24 ans et aux comptes de bonnes-soeurs ou d’Imam sur les réseaux sociaux qui prônent des valeurs moralistes et rétrogrades », constate le secrétaire général qui dénonce la présence de « Certains comptes ouvertement homophobes, qui parlent de la place de la femme de la société ou de comment réagir face des amis athées… » En invitant à l’intolérance, ces comptes entretiennent la violence, le repli sur soi et le communautarisme, explique Assan Lakehoul.

Aucune mesure choc isolée ne réglera le problème. Pour agir sérieusement face aux affaires de violence impliquant des mineurs, le plan de la JC se veut global. « Il faut agir sur tous les terrains pour être efficace. »

Source l'Humanité

Diego DIAZNombre de pages : 449 €
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