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15/10/2009

A propos de "l'affaire Polanski"

viol1.jpgQuelle place pour les femmes dans notre société : si l’on revenait au fond à propos de cette affaire.
par Gaëlle Abily, Élisabeth Ackerman, Martine Billard, Marie-George Buffet, Laurence Cohen, Michelle Demessine, Brigitte Dionnet, Colette Mo, Christine Mendelsohn, Suzy Rojtman, Maya Surduts.

Voilà maintenant deux semaines que l’actualité est gangrenée par des vagues successives de déclarations pour défendre tel artiste, tel ministre ou pour le pourfendre, voire pour le descendre. Mais tout cela s’opère avec un goût amer d’instrumentalisation politique faisant peu de cas du fond des sujets traités.

Aussi, nous voulons lancer une alerte aux hommes et femmes de gauche. Pour qu’ils et elles réagissent face aux risques que fait courir au droit des femmes la pression idéologique exercée sur l’opinion depuis l’arrestation en Suisse de Monsieur Polanski. Voilà maintenant près de quarante ans, le mouvement des femmes a dû engager une longue marche pour que le viol soit reconnu comme un crime, par le vote, seulement en 1980, d’une loi lui donnant enfin une définition permettant ainsi de le juger comme tel. Et que n’a-t-on entendu pour en arriver là.

Tous les poncifs expliquant que le désir sexuel des hommes était tellement irrépressible que l’on pouvait comprendre qu’ils aient des pulsions de viol. Et que, par conséquent, il relevait de la norme pour une femme de ne pas se montrer trop désirable si elle ne voulait pas subir de tels actes. Pendant combien d’années a-t-il fallu lutter pour que les violences contre les femmes sortent du « sacro-saint » domaine privé pour devenir un sujet « politique », en l’occurrence un fléau que la société se devait de combattre. Combien d’années à travailler pour déculpabiliser les victimes, pour les aider à se reconstruire et porter la responsabilité sur les vrais coupables ? Cette souffrance, cette sidération sur le moment et cette blessure ne peuvent aujourd’hui subir de nouveau une banalisation criminelle.

Tout retour en arrière de ce point de vue serait un coup porté à la cause des femmes, à l’avancée progressiste de notre société. Et que l’on cesse d’accuser les féministes de victimiser les femmes, alors que ce sont elles qui aident les victimes à lutter, à se reconstruire et à refaire des projets d’avenir. La parole libère, le silence que l’on voudrait de nouveau nous imposer, tue à petit feu. Alors oui, il faut continuer à dire aujourd’hui : quand une femme dit non, c’est non ; continuer à dire : le viol est un crime et exiger la justice pour les victimes. Un point c’est tout.

Dix, vingt, trente, voire quarante ans après un viol, si rien n’est fait, la victime reste la personne violée qui a besoin pour se reconstruire de voir le coupable nommé et jugé. Il ne s’agit ni de morale ni de liberté dans un tel acte. Et le populisme est du côté de ceux qui viseraient à vouloir l’excuser. On ne peut pas d’un côté capter les oreilles « médiatiques » contre les récidives en matière de crime sexuel et refuser de soumettre au Parlement la loi-cadre contre les violences faites aux femmes déposée par le groupe GDR à l’Assemblée nationale et CRC au Sénat et élaborée par les associations féministes regroupées au sein du Collectif national des droits de femmes.

On ne peut pas parler de liberté sexuelle sans condamner le viol et la prostitution. Le cauchemar idéologique en cours nous pousse à nous réveiller bien vite sous peine de ne plus pouvoir le faire après, pour vivre l’amour et la sexualité en toute liberté. Aussi, à quelques jours du 17 octobre, nous ne pouvons que dire à toutes celles et tous ceux qui veulent conquérir de nouveaux droits pour les femmes, qui veulent que l’égalité avance et qui sont farouchement opposés à tout recul dans les mentalités et dans la réalité : venez manifester samedi y compris pour dire votre refus de céder aux pressions idéologiques réactionnaires et machistes. La violence sexuelle doit être nommée comme telle et ceux qui l’exercent combattus. Ne laissons pas, sous couvert de banalisation ou de faux débat, s’organiser le retour en arrière pour les femmes.

 Malheureusement, nous voyons encore que rien n’est jamais acquis définitivement. Mais nous savons aussi que du refus de la régression peuvent naître de nouvelles avancées pour les êtres humains. C’est ce que nous souhaitons et ce pourquoi nous voulons continuer de lutter.

LIRE EGALEMENT NOTRE DOSSIER SUR LE VIOL

10:24 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : viol, polanski, marie-george buffet, laurenc cohen | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

27/09/2009

Nationaliser, voire plus …

jpg_dessin525_titom_pertes_et_benefices.jpgLa gauche a accédé au pouvoir en 1981 avec un slogan majeur « Là ou est la propriété, là est le pouvoir ».

Sur la base de quoi, le secteur bancaire et plusieurs grands groupes industriels ont été nationalisés en février 1982. Ces nationalisations ont permis de sauver de la faillite plusieurs entreprises (dans la sidérurgie notamment), pourtant elles ont échoué à donner aux travailleurs la maîtrise de leur outil de travail et n’ont pas été l’instrument des changements démocratiques espérés.

Il convient de s’interroger sur les raisons de cet échec. Parmi celles-ci, on peut évoquer le fait que les lois de démocratisation du secteur public et les lois Auroux sur les nouveaux droits des travailleurs sont intervenues bien tard, sans liaison avec le transfert de propriété. On peut aussi considérer que celui-ci est insuffisant à lui seul à réaliser une véritable appropriation sociale, sans considérer comme certains le font aujourd’hui que puisque ce n’était pas suffisant ce n’est plus nécessaire !

Le grand patronat et le gouvernement s’intéressent, eux, à la propriété du capital, car ils savent que celui-ci fonde leur puissance ; il suffit pour s’en convaincre de lire les quotidiens.

Dès lors, comment considérer que l’on pourrait mettre en œuvre une politique de réel changement progressiste sans s’attaquer au fondement de cette domination, sans réaliser une véritable appropriation sociale, basée sur une large propriété publique complétée de mesures coercitives en matière d’emploi, de salaires, de formation, d’investissement, de recherche-développement, de coopération, d’un véritable statut du travail salarié ? On évoque timidement la mise sous tutelle d’entreprises fautives, on revendique la présence des représentants de l’État dans les banques et entreprises bénéficiaires de fonds publics.

Ce serait la moindre des choses, mais c’est tout à fait insuffisant. Il faut commencer par nationaliser dans les conditions d’une effective appropriation sociale telle que précédemment définie. Un travail collectif considérable est indispensable pour définir avec précision quelles banques et entreprises doivent être nationalisées dans les secteurs de l’eau, de l’énergie, des ressources du sol et du sous sol, des industries stratégiques, des services.

Dans le passé, les plus grandes réalisations industrielles, les meilleures stratégies de gestion ont été le fait des entreprises publiques : EDF, GDF, la SNCF, l’industrie aéronautique et spatiale, le CEA, le CNRS, etc. La France fait référence en matière se services publics parce que dès la fin du XIX° siècle s’est développée une école de pensée qui en a théorisé la notion. Nous disposons d’une administration et d’un système de protection sociale dont l’efficacité est reconnue dans le monde entier.

Chacun s’est plu à souligner que, face à la crise, les services publics, établis sur un large secteur public (en dépit des privatisations réalisées de droite comme de gauche), avaient joué un fort rôle d’ « amortisseur social ». L’objection selon laquelle la mondialisation nous interdirait désormais tout élargissement de la propriété publique ne tient pas, car la nécessité de l’appropriation sociale est aujourd’hui tout aussi impérative au niveau mondial et, par voie de conséquence, européen.

La protection de l’écosystème mondial, l’approvisionnement en eau de tous les humains, le partage égal des richesses terrestres, les nécessités de la coopération internationale dans l’industrie et les services poseront avec toujours plus de force la nécessité de services publics dans ces domaines, entraînant nécessairement l’appropriation collective des biens publics correspondants.

C’est dans ce sens qu’il faut aller, car c’est le sens de la modernité.

Le blog d’A. Le Pors

17:20 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nationalisation, anicet le pors | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/09/2009

FRANCE TELEVISION N’AIME PAS LE PCF

 

telemanip.jpgC’était une impression, un sentiment, cela devient aujourd’hui une certitude, France Télévision, chaînes du service public, n’aime pas le Parti communiste français, ses militants, ses élus. Nous savions déjà que toutes chaînes confondus, 70 à 80 % du temps de parole est accordé à Sarkozy, au gouvernement, à l’UMP, mais dans les 20 à 20 % du temps restant, dans le camp de la gauche le scandale est aussi flagrant.

Le CSA vient de donner le temps de parole accordé le premier trimestre à chaque Parti politique, le décompte cumulé est le suivant pour les partis de gauche sur France Télévision (la 2, la 3 et la 5) :

NPA de Besancenot : 2 heures, 36minutes et 18 secondes,

Verts : 1 heure, 9 minutes et 22 secondes,

LO : 45 minutes et 42 secondes

PCF : 53 minutes et 28 secondes,

PS : 23 heures, 59 minutes et 56 secondes.

 

Ces chiffres sont encore plus flagrants lorsque le décompte est établi par chaîne.

Sur France 2, la principale chaîne du service public le PS a droit à 5 heures 5 minutes et 15 secondes, contre 4 minutes et 31 secondes pour le PCF, soit 60 fois moins de temps de passage.

Le PCF est d’ailleurs systématiquement minimisé. Ainsi son temps de parole est 5 fois moins important que celui accordé au NPA(22mn 28s), 4 fois moins que celui accordé aux Verts(18mn53s), 10 fois moins que celui donné à Lutte Ouvrière(44mn42s). Cela devient ainsi caricatural et ubuesque.

 

Rien ne peut justifier un tel écart, ni les résultats électoraux qui au pire cas (les présidentielles) sont de 1 à 10, ni le nombre de parlementaires qui sont du même ordre par rapport au PS.

 

Le temps également accordé au NPA est surprenant et se situe avec un différentiel de 1 à 3 en faveur du NPA toutes chaînes confondues, en rappelant que ce parti n’a aucun élu ni au sénat, ni à l’assemblée nationale, ni au parlement européen.

 

Le temps globalement accordé aux Verts est  proche de celui du PCF, mais parions qu’il va vite évoluer très positivement en faveur des Verts dans les jours à venir après le rapprochement annoncé entre Sarkozy et ses dirigeants en particulier à propos du nouveau impôt vert (dit taxe carbone).

Seule France 3 essaie d’équilibrer le temps de passage de chaque sensibilité politique.

Mais la nomination de la très Sarkoziste Arlette Chabot à la coordination de l’information sur la totalité des chaînes de France Télévision va probablement mettre bon ordre à tout cela.

 

Le droit à une information libre et le droit au respect restent à conquérir dans notre pays,.

Rappelons que toutes les critiques émises auprès des médiateurs de France 2 ou France 5 sur cette inégalité de traitement de la part des militants et élus communistes sont quasi systématiquement classées sans suite, et jetées immédiatement dans les poubelles sans aucune réponse (l’auteur de cet article peut largement le prouve) et ceci avec un profond mépris.

 

Le plus déconcertant est que le PCF, et ses élus qui sont les plus ardents défenseurs du service public sont ceux qui sont les plus méprisés par ce service public et le quarteron de journalistes qui contrôle l’information des chaînes publiques.

La bataille des idées est terrible pour ceux qui ne pensent pas « bien », la censure est rude mais l’espoir et la volonté pour changer cette société de plus en plus inégale sont encore plus forts.

 

Diego Diaz

19:33 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télévision, france télévision, pcf, npa, ps, verts, lo | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

02/11/2008

DEPART A LA RETRAITE A 55 ANS OU 70 ANS ?

manifmond5.jpgPlusieurs pays viennent simultanément d’annoncer le recul du droit à la retraite à 67, 68, voire 69 ans.

En France dans un excès de zèle, les députés UMP qui veulent que notre pays soit à « la une » du livre des records proposent le départ à 70 ans.

Nous sommes proches des 72 ans annoncés par les organisations patronales comme seuil de départ, non d’ailleurs pour des raisons économiques, mais  pour des raisons physiques.

 

C’est celui où en moyenne, les limites d’une personne ne permettraient plus un « investissement satisfaisant pour les entrepreneurs ».

 « Etre vieux, c’est casser sa machine, c’est une bête estropiée » disait déjà le chansonnier Montelus au début du siècle.

 

Alors que partout monte la volonté d’un départ à 55 ans pour les salariés dont le travail est pénible (1), et à 60 ans pour tous les autres, dans des conditions financières dignes,  pour partager le travail avec les plus jeunes aujourd’hui « pointant » de plus en plus nombreux  au chômage, où employés dans la précarité et souvent la misère, et également profiter pleinement de la dernière partie de sa vie, M. Sarkozy et ses amis sont décidés à imposer un recul de civilisation sans précédent dans le mouvement de notre histoire,  et d’une certaine manière d’engager une guerre des générations dont personne aujourd’hui ne semble mesurer les conséquences.

 

(1)   – A méditer le sondage réalisé par le site web E-Mosaïque auprès de 188 internautes : 79,26 % se déclarent pour un départ à la retraite pour les ouvriers du BTP à 55 ans, 14,89 % seulement contre, et 5,85 % ne se prononcent pas.

 

Diaz Diego, Maire adjoint, délégué aux Seniors, Evry

 

Photo exclusive E-Mosaïque

11:06 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, 55 ans, pénible, 70 ans | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/10/2008

Point de vue sur le RSA - Etude de cas

RSA ETUDE DE CAS

rsa1.jpgPAUL RMIste, trouve un emploi CDD 1 AN, à 3/4 TEMPS AVANT le RSA : SALAIRE 771€ + CUMUL RMI COMPLET PENDANT 3 MOIS (400€X3) + CUMUL PARTIEL PENDANT 9 MOIS forfait (150€X9) + PRIME DE RETOUR A L’emploi 1000€ (versée env debut 5eme mois) + PPE (prime pour emploi) 771€x12 declaré = prime annuel : 712€ TOTAL : 771x12 + 400x3 + 150x9 + 1000 + 712 = 12802€ soit moyenne mensuelle : 1066,83€ AU RSA :

SALAIRE 771€ + RSA 101€ - FORFAIT LOGEMENT 53,75 = 818,25€

PERTE DE LA PRIME DE RETOUR A L EMPLOI PERTE DE LA PPE (en fait, la PPE passe dans le complement RSA)

RESULTAT : PERTE DE : 248,58€ mensuel 2982,96€ an

A NOTER AUSSI QUE PAUL VA PERDRE en reprenant cet emploi :
- grand minimum 100€ d’alloc logement
- droit à la CMU complémentaire (dépassement plafond)
- exonération de la taxe d’habitation
- tarif social énergie et téléphone

- soit si on compte bien, une perte supplémentaire encore d’environs 200€ d’avantages, par rapport au RMI, à oter encore de ces 818,25€ annoncés ... soit reste équivalent de 618,25€

- soit 218,25€ de mieux par mois qu’au RMI (7,04€ par jour) il suffit que Paul travaille à 20kms de son domicile, et qu’il lui faille une voiture, soit 40 kms/jour, à 0,35€ du kilometre sur 21 jours de boulot = 40x21x0,35= 294€ de frais de deplacement

- 218,25 - 294 = MOINS 75,75€ (là Paul est + fauché qu’au RMI)

- conclusion Paul travaillera pour etre quasi aussi pauvre voir + PAUVRE qu’AU RMI ...

Voir la vidéo du ce sujet : http://www.dailymotion.com/video/x6xa1v_rsa-mensonges_news

 

10:41 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rsa, primes pour l'emploi, sarkozy, étude de cas | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

20/09/2008

Jusqu’à quand ?

 Mordillat2.jpgPar Gérard Mordillat, écrivain

Antonin Artaud disait à Jacques Prevel, le jeune poète qui l’accompagna durant les derniers mois de sa vie, « vous n’êtes pas assez révolté, Monsieur Prevel ! ». Chaque jour cette injonction résonne en moi un peu plus fort. Je ne suis pas assez révolté, nous ne sommes pas assez révoltés !

Les raisons de le faire seraient pourtant interminables : remise en cause des régimes spéciaux de retraite, particulièrement ceux des agents de la SNCF (sans que soient touchés ceux des députés, sénateurs, ministres, et autres hauts fonctionnaires), démantèlement du Code du travail sur fond d’étranglement des prud’hommes et d’éradication des 35 heures, baisse générale des salaires sauf pour les plus hauts toujours plus hauts, multiplication des taxes et impôts indirects mais « bouclier fiscal » pour les grandes fortunes, déni démocratique absolu par la ratification du « traité de Lisbonne » alors que son jumeau avait été majoritairement refusé par référendum, équarrissage salarial chez Renault et tant d’autres entreprises au nom de la seule logique financière, ruine programmée de l’industrie aéronautique française avec disparition à terme de l’activité industrielle d’EADS, privatisation des universités, de l’école publique au profit des écoles privées, voire des écoles privées confessionnelles, atteintes répétées au principe de laïcité de la République, bondieuserie médiatique et cléricalisme d’État, privatisation du système de santé dont les plus pauvres seront exclus, casse systématique des services publics (dont celui de l’audiovisuel), etc. etc. etc., avec le dernier en date le projet de privatisation de La Poste… Privatisation qui a déjà commencé sur le terrain puisque dans de plus en plus de communes en France le bureau de poste est supprimé et remplacé par un « point poste » ouvert dans le supermarché !

Dans le Capital, Marx parle du peuple « abasourdi » par les lois et mesures du gouvernement anglais en faveur des grands propriétaires donnant un statut légal à ce qui n’était autre qu’une forme d’esclavage… Sommes-nous aussi abasourdis par celles prises par l’actuel gouvernement au nom d’une idéologie facho-libérale, basée sur une répression chaque jour plus active contre les salariés, les chômeurs, les sans-papiers, les sans-logement, les sans-droits, les malades, les étrangers, tous ceux dont les moyens d’expression et les droits sont amputés, atrophiés, arrachés tandis qu’à l’inverse les plus riches, les spéculateurs, les affairistes, les néolibéraux, les capitalistes, puisqu’il faut bien les nommer par leur nom, prospèrent, obtiennent toujours plus et plus d’avantages, de revenus, de dividendes, de libéralités, s’affranchissant de la morale et de la loi au nom de la modernité pensée par eux et pour eux. La répugnante distinction de Raffarin entre « la France d’en haut » et « la France d’en bas » devient une évidence sociologique qu’illustrerait à merveille la gravure de Breughel « le Combat des gros contre les maigres.

Dès lors, pour moi, la seule question qui vaille est « jusqu’à quand ? ».

Jusqu’à quand allons-nous accepter cette morgue, ce cynisme, cette volonté destructrice de tout ce qui appartient au bien commun ? Jusqu’à quand allons-nous nous laisser battre sans autre réaction que les luttes qui se mènent sur le plan local ? Jusqu’à quand ? Avec son corollaire : quelle sera l’étincelle ? Le signal que tout le monde semble attendre et que personne ne paraît prêt à donner, ni les syndicats, ni les partis d’opposition… Peut-être est-il temps de leur remettre en mémoire, et pas seulement à eux, l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Le niveau cruellement bas de la majorité des salaires, la précarité généralisée, la peur érigée en mode de gouvernement de plus en plus d’entreprises, autant de raisons d’exercer ce droit sacré et cet indispensable devoir, de dire non, de dire stop, d’organiser le grand refus sous quelque forme que ce soit. La privatisation de La Poste sera-t-elle la fameuse goutte d’eau qui fera déborder le vase ?

(1) Dernier livre : Notre part des ténèbres, Calmann Lévy (2008).

Article publié par l'Humanité

11:16 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mordillat, services publics, poste, sncf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

01/06/2008

MARXISME ET ECONOMIE

 

1348801350.gifIdées exprimées lors d’une conférence tenue à la faculté d’Orsay par l’économiste marxiste  Dimicoli Yves le 30/05/08 que nous portons à votre connaissance .

Résumé de Chantal et Gérard.

 

I) CRISE DU CAPITALISME :L’ARGENT POUR L’ ARGENT

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Le capitalisme évolue par crises successives dues à une suraccumulation du capital qu’il résout en utilisant les progrès techniques en remplaçant la main de l’homme par des machines.

Cycle de longue période (40 à 60 ans) entrecoupé de périodes moyennes de 10 ans environ

Exemples de longues périodes : 1789 à 1844, 1845 à 1896, 1896 à 1949, 1949 à 200….

2 types de correction d’une crise capitaliste par le système :

      En augmentant le nombre de machines , il augmente le nombre de chômeurs.

      Correction par les luttes des salariés, par exemple à la libération par de nombreux acquis  

      les salariés ont relancé l ‘économie.

Tournant depuis 1967 , les corrections effectuées par l’application des  nouvelles technologies, du fait du haut niveau technique atteint (révolution informationnelle) , poussent à chercher un autre type de civilisation.       

L’apparition de nouveaux pays émergents ont permis une augmentation du volume du marché.

La révolution informationnelle ne remplace plus uniquement la main de l’homme mais son cerveau ,engendrant des gains de productivité inouïs et nécessitant plus de formation des salariés.

Evolution vers le capitalisme financier, l’argent ne sert plus au développement de l’homme mais uniquement à des échanges marchands.

Guerre économique au niveau mondial pour la constitution de réseaux oligopolistiques. A l’intérieur de ce réseau les entreprises vont s’organiser pour le partage des coûts.                 

Augmentation de l’importance du marché financier :

Ce réseau oligopolistique va chercher en bourse la résolution de ses difficultés, avec une création de nouveaux produits financiers, certains virtuels, entraînant une hypertrophie du marché financier.

3 crises financières ont résolu en partie les difficultés du système :

                                celle de  1987 et 1989

                                 de la « net » économie

                                 des surprimes.

400 milliards de $ de perte bancaire dont 200 aux USA , en France perte de 13 milliard €.

300 000 salariés travaillent dans le secteur bancaire ils vont supporter des restructurations .

Pour faire face à leur difficultés les banques vont resserrer les crédits notamment aux PME

Les nanotechnologies vont permettre dans un  premier temps de relancer le système et on verra poindre une crise systémique vers les années 2010.

En 2007 les créances des ménages pauvres américains sont transformées  par les banques en titres sur papier qui sont eux mêmes découpés et disséminés dans le monde entier ce qui permet un partage des risques. Le système a fonctionné sans problèmes tant qu’il y a eu une hausse de l’immobilier avant de rentrer en crise dés que cette hausse a cessé. D’où perte de la confiance dans les banques qui aurait pu aller jusqu’ au blocage total du système  ce qui a nécessité l’intervention des banques centrales par l’apport de liquidités  très importantes.

Les spéculateurs se sont alors déplacés vers les marchés qui présentaient un déséquilibre entre l’offre et la demande.

L’exemple du pétrole : blocage par les grandes compagnies de toute révolution énergétique.

                                      Refus de développer de nouveaux puits car recherche trop chère.

                                      Du fait des pays émergents , augmentation de la demande.

Exemple aussi de l’alimentaire, même processus.

 

II ) PISTES REALISTES POUR CHANGER

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456657811.gifEn France :

 

Les banques ont fait 28 milliards € de bénéfice en 2006.

1536 milliards € ont été utilisés pour l’économie et 2203 pour les opérations sur titre financier !!.

A l’heure actuelle resserrement sélectif du crédit : pas pour les OPA réalisées par les grands groupes ( exemple RICARD 12 milliards sont  prêtés à 4% ) mais pour la PME qui veut investir le prêt sera à 7 ou 10% avec en plus hypothèque sur la maison de l’entrepreneur.

Les banques utilisent l’argent déposé par les salariés ( ou autres ) pour la financiarisation.

IL FAUT ROMPRE LE PLUS TOT POSSIBLE AVEC CE SYSTEME, C’EST UN ENJEU DE CIVILISATION.

Pour cela 4 entrées possibles : local, départemental et régional,

                                                 national,

                                                 européen,                                               

                                                 mondial. 

Il y a différentes façons de produire et d’utiliser les richesses. 

La valeur ajoutée est constituée par : les salaires,

                                                           les prélèvements publics et sociaux,

                                                           les profits .

Il est bien entendu que pour le système capitaliste seul les profits doivent être augmentés entraînant la baisse des 2 autres.

Dans le département de l’Essonne il y a 18,15 milliards € de dépôt et 18.05 milliards €

de crédits dont un solde de 100 millions € , la région Ile de France a elle un solde de 167 millions € de crédits, à l’évidence notre département n’investit pas assez..

Il faut constituer un fond régional emploi formation, FREF, permettant de prendre en charge une partie du crédit des PME.

Exemple : si le taux du crédit est de 4% il peut être ramené à 3% pour la création  et la formation de 10 emplois et à 2% pour la création et la formation de 20 emplois.     

CETTE BATAILLE DOIT ETRE MENEE SANS ATTENDRE AVEC LES CITOYENS , LES ELUS , LES ASSOCIATIONS ET LES ENTREPRENEURS.

Les FREF de 21 régions dirigées par la gauche peuvent constituer un fond national pour l’emploi : FNPE.

Il faut aussi récupérer dans ce fond les 27 milliards € des exonérations des cotisations

patronales.

Il faut constituer un pôle financier public avec : caisse des dépôts et consignations

                                                                              caisses d’épargne

                                                                               banques mutualistes 

                                                                                banque postale

                                                                                banques renationalisées.

Cet argent public doit être redéployé.

 

 

1424468408.gifEUROPE

 

Il y a plusieurs étages : BCE,

                                      BCN (banques nationales des 27 pays de l’union ),

                                      banques ordinaires (BNP,CA…)

Le rôle de la BCE actuel: elle ne rend de compte à personne et ne doit lutter que contre l’inflation , elle refinanciarise les banques nationales et locales quand il y a crise.

Nous devons porter nos efforts en commençant par le bas avec l’appui des luttes il faut faire bouger les banques locales amenant ainsi le système européen à refinancer les crédits pour l’emploi et donc changer les exigences du système et sa logique , la BCE doit avoir des taux d’intérêt plus bas pour l’emploi et plus haut quand il s’agit de spéculation. 

 

MONDIAL

Les institutions qui régissent le monde sont au service du capital financier et des USA : BM, FMI, OMC.

Le FMI pourrait refinancer les banques nationales dans un redeploiement vers l’emploi.

DSK président du FMI problème franco-francais.

 

 

44174647.gifPCF

 

Par le passé vision étatiste et accaparement des moyens de production , l’expérience historique a montré des progrès mais aussi les limites.

Le secteur public a été géré par un savoir faire capitaliste et il est en échec.

En 1981 la nationalisation du secteur bancaire sans changer son mode de fonctionnement a entraîné sa reprivatisation. 

Il faut remplacer le terme de NATIONALISATION par celui d’APPROPRIATION SOCIALE.

Nationalisation : propriété de l’état, EDF est un  service public national en France mais il a une attitude de capitaliste dans le monde.

Une appropriation sociale doit comporter un aspect national, européen et mondial, de plus ces

nouveaux types d’entreprises publiques doivent fonder leur politique sur d’autres rapports entre les salariés et les usagers. 

 

III) EXEMPLES DE PROPOSITIONS DU PCF

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Instauration de contrôles nouveaux sur les banques et fonds d’investissements .

 

Création de FREF dans toutes les régions.

 

Les salariés doivent pouvoir solliciter ces FREF et intervenir sur les gestions des entreprises.

 

Développement des pouvoirs d’intervention et de coopération des usagers avec les personnels dans tous les services publics, des niveaux local et national aux niveaux européen et mondial.

 

Création d’un pôle financier public national pour favoriser une croissance réelle riche en emplois de qualité et avoir ainsi une véritable politique industrielle pour notre pays.

 

La BCE doit avoir une autre mission, elle sera contrôlée par le parlement européen et les parlements nationaux avec la possibilité de propositions alternatives des travailleurs dans les entreprises et les services publics.

Relation entre la BCE et les BCN pour lutter contre la spéculation.

 

Refondation du FMI avec des droits de vote démocratisé l’émancipant du contrôle des USA,

avec une monnaie commune mondiale à partir des droits de tirage spéciaux (DTS ). Sur ces bases , le FMI pourrait refinancer les banques centrales pour le co-développement des peuples. 

 

Instauration de biens et services communs pour toute l’humanité en coopération pour le crédit, l’alimentation, l’eau,  l’écologie, l’énergie, les transports, les réseaux de communication, la santé, l’éducation, la culture…

   

IV) PROBLEME DE LA RECHERCHE

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USA est le pays qui dépense le plus , le secteur privé participe , relation étroite.

 

France : dépense nettement insuffisante par rapport aux autres pays de l’UE. Moindre participation des entreprises pose le problème de la capacité technologique et même de coopération , il y a une difficulté de liaison recherche/production. Le MEDEF veut régler par une réponse élitiste avec le choix de pôles d’excellence en compétition qui écraseront tous les autres entraînant une hypertrophie et congestion d’une part et une désertification d’autre part préjudiciable au développement harmonieux des régions.

Démembrement du CNRS , ses équipes pluridisciplinaires vont être dispersées  avec perte de leur complémentarité et au  profit de leur instrumentalisation par le patronat .

Au contraire il faut développer la coopération : liaison recherche-formation-emploi.     

 

20:02 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : dimocili yves, pcf, économie | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!