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06/09/2012

PIERRE LAURENT : MAINTENANT, PRENEZ LE POUVOIR !

100_8100.JPGInfo Libé Le secrétaire national du PCF analyse la séquence électorale passée et les combats à venir dans un livre dont nous publions des extraits en exclusivité.

Par Libération.fr

pierre laurent,pcf,livre,front de gaucheCe livre, il ne voulait pas l'écrire. Trop tôt, trop à chaud. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s’est pourtant laissé convaincre par son éditeur de réfléchir à haute voix dans l’immédiate foulée des élections législatives. Il en a tiré Maintenant prenez le pouvoir – éditions de l’Atelier, sortie le 20 septembre – sous-titré «Front de gauche, quel avenir?».

 La question se pose au terme d’une séquence électorale qui a vu le candidat de la formation, Jean-Luc Mélenchon, finir quatrième homme de la présidentielle (11,1%). Le PCF, dirigé par Laurent depuis 2010, est la principale composante du Front de gauche. Mais avec son verbe haut et fort et ses coups de canon médiatiques, Mélenchon monopolise sa parole.

Comment s’en sortir? Comment faire vivre un rassemblement héritier de la campagne du «non» au traité constitutionnel européen de 2005? Quel bilan tirer d’une expérience présidentielle convaincante – le PCF était tombé sous la barre des 10% à cette élection depuis 1988 – mais d’un échec aux législatives avec la perte de plusieurs députés? Extraits (1).

L. A. et J. B.-P.

 

Sans le Front de gauche, pas de victoire de Hollande

«Pour battre la droite, la dynamique de campagne du Front de gauche aura été décisive et l’apport de 4 millions de voix réunies par Jean-Luc Mélenchon au premier tour indispensable à l’élection de François Hollande au second. Même avec un résultat aux élections législatives plus décevant que celui de la présidentielle, le Front de gauche s’est imposé dans ces élections comme la force d’alternative à gauche. Aujourd’hui, la fièvre électorale est retombée. Que reste-t-il donc de cet élan ? Etait-ce un feu de paille d’autant plus rougeoyant qu’éphémère? Un de ces coups de sang dont, disent les historiens, le peuple français est coutumier? Un retour de flamme «populiste» comme aiment à nous qualifier des commentateurs pour mieux souligner qu’à leurs yeux le Front de gauche est sans avenir et sans projet crédibles? Ou au contraire, cette campagne électorale est-elle l’expression d’un désir de s’emparer de la politique de manière nouvelle? [...] La campagne électorale du Front de gauche a réveillé une envie d’intervention. Elle a donné la possibilité à des centaines de milliers de personnes d’investir leurs compétences, leurs engagements, leur volonté de retrouver prise sur leur travail, sur leur vie dans un nouvel espace politique. [...] Le Front de gauche a été fondé à l’initiative de militants socialistes et communistes qui entendent bien disputer la question du pouvoir, au gouvernement comme dans toutes les institutions démocratiques, à ceux qui, à gauche, se satisfont du jeu de l’alternance entre l’ultralibéralisme et le social-libéralisme. [...] Nous proposons à la gauche un chemin nouveau. Ne pas l’emprunter dans ce contexte de crise, c’est prendre un risque majeur. A l’inverse, nous sommes persuadés que la dynamique que nous avons enclenchée est celle qui a le plus d’avenir à gauche.»

La faute au «vote utile» et au mode de scrutin

«Un mot sur les résultats du Front de gauche pour que ne subsiste aucun non-dit, notamment sur le sentiment amer laissé par la perte de députés aux législatives. [...] Nous avons tous rencontré les hésitants de la dernière heure, séduits par le Front de gauche mais incapables de déposer le bulletin de notre candidat dans l’urne à cause du syndrome de 2002. J’ai moi-même rencontré un couple qui avait décidé de se répartir les votes, l’un votant Jean-Luc Mélenchon, l’autre François Hollande... C’est dire si la peur de voir revenir Sarkozy au pouvoir était forte. Dans ces conditions, les 11% rassemblés relèvent de la prouesse. [...] Avec 7% des voix aux élections législatives, les résultats ont été tout à la fois tirés vers le haut par la dynamique présidentielle dans la quasi-totalité des circonscriptions et amoindris par cette même présidentialisation des comportements électoraux. La déception est provenue du fait que même en progrès, les résultats ne nous permettent aucun gain, pas même la réélection de tous nos sortants. Avec 11% à la présidentielle et 7% aux législatives, le Front de gauche obtient 1,7% des sièges à l’Assemblée nationale. L’injustice criante du mode de scrutin et le laminoir présidentialiste sont passés par là. Nous avions anticipé ce danger en tentant de combiner les deux batailles afin de valoriser l’élection de députés du Front de gauche comme une des garanties du changement. Nous n’avons pas réussi.»


L’appel à une «nouvelle république»

«C’est une nouvelle république qu’il faut progressivement faire émerger, une république qui réinvente l’exercice plein et entier de la démocratie par les citoyens. [...] Le quinquennat qui s’ouvre doit marquer des ruptures avec la présidentialisation. La voix des citoyens et de la société ne peut pas être entendue seulement le temps d’une élection primaire et d’un scrutin à deux tours. Des évolutions profondes s’imposent si nous voulons réussir le changement et enrayer la progression de l’abstention; ils concernent à la fois la constitution d’une VIe République et, pour le Front de gauche, le développement d’une démarche d’éducation et d’élaboration populaires rénovée et ambitieuse.»

Des «Etats généraux» européens

«Nous avançons trois autres propositions qui valent d’être connues plus largement. La première consisterait à demander à la France de convoquer des Etats généraux de la refondation européenne. Ces Etats généraux ne fonctionneraient pas en vase clos. Ils feraient appel à toutes les forces politiques, mouvements sociaux, citoyens disponibles, toutes les énergies intellectuelles, les Economistes atterrés, et beaucoup d’autres. Ils engageraient des débats publics, des élaborations de propositions pour un nouveau traité, des mobilisations multiformes pour inverser le cours des politiques en Europe».

Pas besoin d’un nouveau parti

«L’interprétation habituelle des médias est assez simple: le PCF a créé le Front de gauche pour masquer son déclin historique. Le choix de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle ne serait que les prémices de son effacement définitif. Depuis 2008, je récuse avec constance cette thèse. Pour ma part, je fais l’hypothèse exactement inverse. Si les communistes ont été capables de proposer la constitution d’un Front de gauche il y a quatre ans, c’est qu’ils ont repris confiance en eux et fait au même moment un nouveau pari sur leur avenir.»

Le Front de gauche ne doit pas se «bunkeriser»

«Nous ne spéculons pas sur l’échec, nous visons le changement. Et le plus tôt sera le mieux car le pays souffre. [...] Ainsi que nous l’avions analysé, la méthode gouvernementale a vite trouvé ses limites et surtout, face à elle, les forces de la réaction et de l’argent. [...] Nous pensons qu’il y a mieux et autre chose à faire. [...] Comment faire avancer des solutions de sorties de crise tout de suite, sans attendre, dans la situation politique concrète qu’ont dessinée les résultats des élections présidentielle et législatives? Il y a deux manières de vivre cette situation. La première est de considérer que la campagne du Front de gauche a été une première étape formidable, mais qu’elle n’a pas permis la victoire, finalement remportée par le Parti socialiste. Il faut donc se préparer à des luttes difficiles et préparer la victoire pour plus tard, en veillant surtout à ne pas se compromettre avec le nouveau pouvoir. La seconde est de considérer que les points marqués dans les campagnes de 2012 peuvent fructifier sans attendre, et que cet objectif doit entièrement nous mobiliser. Je choisis cette deuxième option, non pas que la préparation de futures victoires ne m’importe pas, mais parce que la seule manière de les préparer est de continuer à marquer des points avec notre peuple, dans son intérêt. [...] Je crois cette démarche plus féconde que celle qui consisterait à se bunkeriser pour mener une guerre de tranchées. Je la crois surtout plus profitable à l’intérêt populaire qui est au fond le seul qui doit nous importer.»

(1) Les intertitres et les coupes sont de «Libération»

Article publié par Libération

11/08/2012

HISTOIRE : LES MENSONGES DU FRONT NATIONAL !

cordoba 049.jpgLe 2 août le journal Midi Libre titre : Profanation de la mosquée de MONTAUBAN Tarn et Garonne dans la nuit du 1 août. Une profanation en plein ramadan, un acte islamophobe, une provocation inacceptable.

Comment ne pas rapprocher ce fait scandaleux de l’islamophobie dont fait preuve le sieur COLLARD lorsqu’il dit : "Je suis islamo-négatif. L’islam n’a rien de commun avec la civilisation européenne. Il n’a jamais rien apporté à la France, pas un écrivain, rien créé, aucune œuvre d’art."

Je ne suis pas historien*, ni philosophe, mais avec le peu que j’ai appris, j’estime que de tels propos ne peuvent rester sans réponses car ils sont inspirés par la haine et la démagogie.

COLLARD ignore volontairement l’histoire de l’humanité en général et l’histoire de l’art en particulier. Il s’inscrit dans une démarche idéologique qui tend à faire apparaitre « la supériorité de la culture judéo-chrétienne ».

Cette démarche recoupe celle de N SARKOZY qui voulait inscrire cette notion dans les traités européens et qui considérait que les civilisations Africaines avaient accumulé trop de retard pour espérer s’intégrer à l’évolution du monde moderne. COLLARD est dans la lignée des réactionnaires qui mettent en avant les bienfaits de la colonisation pour mieux en camoufler les conséquences désastreuses.

En ALGERIE par exemple, durant 130 ans, le régime colonial s’est acharné à priver le peuple algérien des moyens de connaître son propre passé et sa culture.

Durant la conquête coloniale, les conquérants français ont détruit de nombreux témoignages et des vestiges précieux. Une attitude criminelle et barbare à l’exemple des soudards du duc d’AUMALE qui détruisirent la riche bibliothèque d’Abdel KADER lors de la prise de sa Smala.

D’après P. AZAN l’historiographe de l’ Emir, Abdel KADER éprouva une violente douleur à suivre la trace de la colonne française retournant à MEDEAH, par les feuilles arrachées des livres qui lui avaient coûté tant de peine à réunir et qui constituaient la plus grande bibliothèque d’AFRIQUE.

Plutôt que de livrer à l’étude tous les trésors culturels du Maghreb, l’armée coloniale les détruisait, les gaspillait ou les éliminait à plaisir. C’est très symbolique.

La vérité historique est subversive et c’est pour cela que COLLARD, comme les soudards, veut l’ignorer ou la dévoyer. Cette vérité, aujourd’hui encore, on veut l’étouffer car elle pourrait saper les préjugés entretenus par la droite et l’extrême droite, qui défendent l’idée de « l’apport du colonialisme » et de la supériorité de la civilisation européenne.»

En 2003, les américains en IRAK n’ont-ils pas eu la même attitude à l’égard de la culture irakienne et mésopotamienne en laissant piller le musée national de BAGDAGD, un des plus célèbres musées du monde?

Ce musée était inscrit au patrimoine de l’humanité avec une importante collection d’objets mésopotamiens et notamment des exemplaires d’écriture cunéiforme. Cette écriture qui permis de rédiger les plus anciens textes de l’humanité 3300 ans avant JC.

BUSH avait-il intérêt à laisser voir au monde entier qu’une civilisation évoluée avait existé avant la nôtre ? Saddam HUSSEIN ne lui donnait-il pas l’occasion de montrer la supériorité de l’AMERIQUE…. et du capitalisme ?

COLLARD pratique le mensonge par omission en contestant que la civilisation arabe dans son plein épanouissement au moyen - âge s’est montrée largement ouverte notamment vers l’EUROPE pour l’échange des biens et des idées, accueillante à toute pensée neuve. Une civilisation qui allait se développer de l’Espagne aux frontières de la chine. De nombreux historiens n’hésitent pas à affirmer que les ARABES disposaient d’une technique supérieure à celle de l’EUROPE. Ils introduisirent ou développèrent dans les différents pays de leur empire des cultures nouvelles : l’irrigation, les industries de la soie, du coton, du verre, du papier de chiffons.

Pour avoir visité MURCIA, j’ai constaté combien était efficace et judicieux, le système d’irrigation que les ARABES avaient créé au 13 ème siècle et combien ils avaient contribué à l’urbanisation harmonieuse de cette ville espagnole où la présence de l’histoire est très perceptible.

ENGELS constate que les « rudiments de la science exacte de la nature ne sont développés que par les grecs de la période Alexandrine et plus tard, au moyen- âge, par les ARABES »

La langue arabe servit de véhicule aux conquêtes intellectuelles de l’Orient, elle permit la diffusion de nouvelles connaissances allant plus loin que les découvertes des Grecs.

Les astronomes arabes établirent les tables de longitude et de latitude ; les mathématiciens découvrirent les logarithmes, la solution de nouvelles équations algébriques, introduisirent les chiffres actuels et la numération décimale ; les médecins arabes créèrent la médecine clinique et firent faire de grands progrès à la chirurgie ; les chimistes et les physiciens, découvrirent de nouveaux corps et de nouveaux procédés industriels.

Les savants, les philosophes, les historiens arabes, tels AVICIENNE, AVERROES, Ibn KALDLOUM, firent avancer l’humanité dans sa connaissance de l’univers et du développement des sociétés humaines. Ils consolidèrent les fondements de la pensée matérialiste.

C’est tout cela que veut ignorer COLLARD pour mieux établir que la civilisation arabe et musulmane n’a en rien contribué à notre propre développement.

A vrai dire, en cette période, notre civilisation organisait les croisades contre les infidèles !

Et que penser de l’art musulman qui imprègne les villes de MURCIA, ALMERIA, MALAGA, CORDOU (voir photo), CADIX, GRENADE pour ne parler que de ce que j’ai vu en Espagne ?

Le grand architecte Suisse LE CORBUSIER pouvait dire que l’ALHAMBRA de GRENADE lui avait permis de concrétiser la définition de l’architecture moderne.

Si nos cathédrales sont des chefs-d’œuvre du gothique flamboyant, elles s’inscrivent dans une évolution continue de l’art de construire en EUROPE avec le lègue des autres civilisations et de la civilisation arabe en particulier.

Avant le gothique existaient la voûte sarrasine, le pisé, la brique crue, les arcs éléments majeurs de l’architecture islamique, les mosaïques, les moucharabiehs, les coupoles notamment la coupole de la grande mosquée de KAIROUAN en TUNISIE édifiée en 836.

Durant les années 1970 à 1980, un architecte décorateur annécien nommé PACCARD, faisait réapprendre les anciens métiers des artisans maghrébins pour construire et décorer des résidences et des hôtels luxueux au MAROC. La présence coloniale française avait étouffé ces savoir-faire ancestraux qu’il fallait remettre en action pour réaliser des ouvrages somptueux bien que très éloignés des besoins du peuple.

En matière littéraire, bien qu’il faille distinguer la religion islam et la civilisation islamique, peut-on laisser entendre qu’il y a un vide complet et que rien n’est à retenir ?

Et pourtant, à l’institut du monde Arabe à PARIS, les rayons des bibliothèques regorgent d’ouvrages dont certains remontent au 7 ème siècle, témoignages d’une culture Arabe très forte.

Les contes des mille et une nuits, les histoires d’ALADIN, de SINBAD le marin est-ce à ignorer ?

Et que dire des auteurs contemporains instruits et inspirés par cette culture ancienne.

Naguib MAHBOUZ prix NOBEL de littérature en 1988

Mais aussi Tahar BEN JELLOUN, Kaceb YACINE, Amin MAALOUF, Yasmina KHADRA et tant d’autres que COLLARD préfère ignorer pour développer son fonds de commerce raciste et xénophobe.

Voilà bien modestement ce que m’inspirent les propos tenus par le député FN suite au comportement d’un iman irresponsable.

Le recul des idées du FN sera long et difficile. Il s’agit de reconquérir le terrain culturel et cela ne relève pas seulement des militants politiques. Cela nécessite la participation de tous ceux qui refusent le racisme et les discriminations et ils sont nombreux.

Hommes et femmes de culture, enseignants, artistes, syndicalistes, humanistes, ne laissons pas les racines du mal se développer.

Dans le sud gardois et sur la 2 ème circonscription en particulier, notre responsabilité collective est grande.

*Point de vue par André GENOT, secrétaire de la section du PCF, de Petite Camargue (2 eme circonscription du Gard)

Photo de Cordoba exclusive E-Mosaïque

12:53 Publié dans ACTUALITES, Histoire, Idées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : front national, collard, civilisation, arabe | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/03/2012

PIERRE LAURENT : LE NOUVEAU PARTI COMMUNISTE

lenouveauparticommuniste.jpgJuin 2010, un nouveau visage prend la tête du PCF. Mais qui est Pierre Laurent ? Quel est son projet ? L’accession du directeur de la rédaction de L’Humanité à ce poste est-elle le signal d’un nouveau départ pour le PCF ?

Pour la première fois, le secrétaire national du PCF s’explique. Il détaille ce qu’il nomme « le nouveau pari communiste » pour le xxie siècle et pourquoi, selon lui, dans un monde capitaliste en pleine crise, c’est une autre histoire qui commence.

Pierre Laurent dévoile le sens de son engagement et de sa vie. Il s’explique sur le projet totalement renouvelé que le PCF veut proposer au pays pour redevenir la force populaire et le grand parti national qui manque à la gauche. Il dit comment le PCF aborde la présidentielle avec le Front de gauche, comment il conçoit ses relations avec Jean-Luc Mélenchon, ses rapports avec le PS et les Verts. Il parle des transformations profondes qu’il engage dans son parti.

Un livre qui fera date pour comprendre la rénovation en cours du communisme français.


interview de Pierre Laurent pour la Cité des... par fondationjeanjaures

BIOGRAPHIE DE PIERRE LAURENT

laurent001.jpgPierre Laurent (né à Paris le 1er juillet 1957) est un journaliste et homme politique français, ancien directeur de la rédaction deL'Humanité, secrétaire national du Parti communiste français depuis le 20 juin 2010 et président du Parti de la gauche européenne.

Fils de Paul Laurent, député de Paris et dirigeant du PCF, il milite à l'Union des étudiants communistes (UEC) pendant ses études d'économie. Il en devient le secrétaire national en 1982, jusqu'en 1985. Titulaire d'une maîtrise, il entre alors comme journaliste àL'Humanité.

D'abord journaliste économique, il devient le rédacteur en chef du quotidien en 1999, puis directeur de la rédaction ennovembre 2000. Il entre en 2000, au 30e congrès, au Conseil national du PCF.

En 2009, lors du 33e congrès du PCF, il est le principal rédacteur du texte adopté par le Congrès, dont il fait l'introduction générale. Il est nommé « coordinateur national », soit n° 2 du parti, en charge d'animer la direction collégiale du PCF. Il quitte alors ses fonctions à la direction de L'Humanité.

Il conduit la liste « Ensemble pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes » (Front de gauche, Alternative citoyenne,Alternatifs…) en Île-de-France pour les élections régionales de 2010. Cette liste obtient 6,55 % des suffrages exprimés au premier tour, devant celles du NPA (3,13 %) et du MoDem (3,98 %).

Il succède à Marie-George Buffet comme secrétaire national en juin 2010.

laurent-et-melenchon.jpgEn décembre 2010, il défend avec Francis Wurtz l'idée d'une initiative européenne consistant à collecter un million de signatures pour la création d'un « Fonds de développement humain » à l'échelon européen devant le 3e congrès du Parti de la gauche européenne (PGE). À l'issue de ce congrès, le 5 décembre 2010, il est élu président du PGE.

Il est un des principaux initiateurs de la construction du Front de Gauche et partisan de la candidature de Jean Luc Mélenchon à l’élection présidentielle.

26/01/2012

C’EST LA FAUTE A ROUSSEAU…

rousseau1.jpg"Tout homme est utile à l‘humanité par cela seul qu‘il existe"

Né à Genève le 28 juin 1712, Jean-Jacques Rousseau a légué à l’humanité une œuvre philosophique et littéraire qui s’inscrit au firmament du mouvement des Lumières en Europe et qui demeure profondément actuelle.

Dans la crise actuelle, la démocratie est malmenée, menacée, attaquée. Pour préserver leurs intérêts financiers, les puissants ont peur de donner la parole aux peuples, a fortiori de les laisser décider.

Quoi de plus opportun, à l'occasion du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, d'interroger à nouveau la modernité de la démocratie, de lui donner tout son sens, de discuter le lien entre démocratie représentative et démocratie directe, comme le philosophe l'avait fait en son temps.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF en participant au colloque « De Rousseau à nos jours : comment concevoir une démocratie vivante et moderne ? » au Palais du Luxembourg, en conduisant une délégation du PCF au Panthéon pour un hommage au philosophe a rendu hommage à ce philosophe précurseur de la Révolution Française et penseur de la démocratie moderne.

Biographie Jean-Jacques Rousseau

rousseau2.jpgJean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois de langue française.

Fils d'un horloger et orphelin de mère, Jean-Jacques Rousseau est mis sous la protection de Madame de Warens, à l'âge de 16 ans. Elle devient pour lui une bienfaitrice et une mère bien qu'elle ne soit que de six ans son aînée. Il apprend la musique sur son conseil.

Après l'avoir quitté, il vit médiocrement de ses talents de musicien, mais connaît à Paris, Fontenelle, Rameau, Diderot et Marivaux.

Il collabore à l'Encyclopédie dont il rédige tous les articles touchant à la musique, mais c'est son 'Discours sur les sciences et les arts' et son 'Discours sur l'origine de l'inégalité' qui font sa renommée.

Il écrit ensuite 'La nouvelle Héloïse' qui est un grand succès, puis coup sur coup 'Le contrat social' et 'Émile'. Ses deux livres sont condamnés et Rousseau doit s'enfuir de France. Craignant les persécutions, il s'installe en Angleterre qu'il quitte quelques temps plus tard, craignant un complot.

Il rédige durant ses dernières années 'Les confessions' et 'Les rêveries d'un promeneur solitaire'. La pensée de Rousseau pose le problème, que l'on retrouvera chez Gide, de la sincérité et de son rapport à la vérité.

Son œuvre ouvre surtout la voie à une nouvelle forme de réflexion, peut-être la toute première de l'ère moderne.

Biographie proposée par Evenne

16/01/2012

QUOTIENT FAMILIAL : LA GRANDE CONFUSION !

ENTRETIENescl2.jpg

Le système actuel de quotient familial est-il injuste socialement, comme l’affirme le Trésor ?

Jean-Marc Durand (1). Ce n’est pas mon avis. Une grande méprise a lieu autour de cette question. Le quotient familial est d’abord le fruit d’une politique familiale. À ce titre, il est normal que, dans une société développée où l’on souhaite nouer des solidarités intergénérationnelles entre différentes couches sociales, tout le monde puisse bénéficier de cette politique.

 Les effets sont là puisque la France possède l’un des taux de natalité les plus élevés d’Europe grâce à cette politique, certes largement malmenée, mais qui existe. Le débat actuel revient à faire passer la droite pour le défenseur de la politique familiale, ce qui constitue évidemment une forfaiture.

Une réforme fiscale d’envergure ne devrait-elle donc pas s’atteler prioritairement aux demi-parts pour réduire les écarts de richesse ?

Jean-Marc Durand. On peut effectivement dire que la suppression du quotient familial revient à faire disparaître les demi-parts supplémentaires par enfant et à soumettre à l’impôt sur le revenu 500 000 familles aujourd’hui non imposables du fait de leurs difficultés. C’est également faire payer entre 1 000 et 2 000 euros d’impôts supplémentaires aux familles de couches moyennes faibles. Ce qui constitue un scandale.

Le PS veut augmenter les recettes fiscales car son objectif est de réduire le déficit. Le quotient familial est un élément déterminant pour obtenir des prestations sociales auprès de la CAF ou des collectivités. Si, demain, une personne non imposable voyait son impôt relevé par la suppression du quotient familial, elle verrait également ses autres prestations diminuer

Dès lors quelles devraient être les orientations d’une grande réforme fiscale ?

Jean-Marc Durand. Il faut s’atteler à une réforme profonde de l’impôt sur le revenu qui consiste à augmenter le taux sommital à 65 %, à recréer une progressivité en augmentant le nombre de tranches supplémentaires et à imposer le capital au même titre que le travail.

Il faut s’attaquer au cœur du problème, à savoir la fiscalité des entreprises, en réinventant un impôt sur les sociétés qui intègre de la progressivité en fonction du chiffre d’affaires et en le modulant en fonction des bénéfices pour développer l’emploi, les salaires et la formation. Il faut ensuite refonder l’impôt de solidarité sur la fortune au sein duquel il est nécessaire d’intégrer les fortunes professionnelles et de recréer une taxe professionnelle digne de ce nom à partir des actifs financiers. Enfin, nous portons l’idée de la suppression de la CSG.

 durand.jpgIl est à ce titre nécessaire de revoir le financement de la protection sociale en soumettant les revenus financiers des entreprises et en augmentant les cotisations patronales en fonction de la part des salaires dans la valeur ajoutée et selon les catégories de branches professionnelles.

Entretien réalisé par Lina Sankari pour l'Humanité

(1) Jean-Marc Durand économiste, membre de la section économique du PCF.

14/01/2012

ROMS : EXPULSION, EVACUATION, DES MAUX POUR LE DIRE

roms.jpgAu petit matin à Evry une centaine de gendarmes mobiles ont expulsé après avoir détruit méthodiquement les baraquements provisoires installés au rond point du CNES à Evry une centaine de Roms dont une trentaine d’enfants de bas âge sur décision du préfet, c’est-à-dire du gouvernement en application malheureusement d’un arrêté de la municipalité rédigé à la demande du représentant de l’Etat.

Je peux témoigner de tout cela parce alerté par les associations humanitaires et de solidarité dont l’ASEFRR qui coordonne l’aide aux familles de Roms du 91 et présidé par S Guichard j’étais présent.

J’ai été frappé par la dignité et la détresse de toutes ses familles ballotées au gré de toutes ces opérations inhumaines décidées par le pouvoir public. J’ai été frappé en voyant cet alignement impeccable de ces gendarmes cernant le camp des Roms rappelant (et la comparaison s’arrête là) des images d’archives où des « parias de l’époque » étaient regroupés avant d’être évacués vers d’autres camps.

A l’occasion, évacué est d’ailleurs le terme mensonger employé par TF1 et d’autres médias relatant cet évènement malheureux. Expulser est le terme plus juste employé par le Secours Catholique et l’ASEFRR.

Le dictionnaire est clair sur les définitions :

- Evacuer : faire sortir, transporter quelqu’un dans un autre endroit.

- Expulsion : action d’expulser. Expulsion d’un indésirable.

Et là aussi je peux en témoigner, il s’agit bien en plein hiver d’une expulsion sauvage et illégale pratiquée par l’Etat puisque aucune solution de relogement n’a été proposée à ces familles. Avec les associations j’ai d’ailleurs moi-même accompagné ces familles à la Maison de la Solidarité du conseil général pour qu’une solution au moins provisoire puisse être trouvée.

La situation des familles Roms à Evry et dans tout le pays doit trouver une issue durable et humaine en ce qui concerne notamment le logement.

Le 27 mars 2010 une résolution émanant de 7 groupes politiques du Parlement Européen dont les communistes, les socialistes, les Verts et la Droite excepté son extrême demandait aux Etats à propos du sort des citoyens de l’Union d’origine rom « de respecter la chartre et les droits fondamentaux de l‘UE, notamment en fournissant une aide et un suivi appropriés ».

diegomanou.jpgC’Est-ce combat du respect de l’humain qu’il est important de mener pour les familles Roms, mais également pour toutes les familles qui souffrent de la misère, du racisme, de l’exclusion engendrés aujourd’hui par l’Europe libérale et le gouvernement Sarkozyste.

Diego Diaz, maire adjoint communiste d’Evry

19/11/2011

Roman national, le 11 novembre et l'Histoire aux oubliettes ?

guerreRI en Picardie -01-[1].jpgQu’est-ce qui a bien pu toquer Nicolas Sarkozy, d’aller fourrer ses petits doigts dans la commémoration du 11 Novembre ? 


Une telle initiative en fin de mandat relève du ridicule, et il doit y avoir 
du M. Guaino là-dessous. Il veut en faire « la date de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France ».

N’a-t-il donc jamais remarqué que, sur de nombreux monuments aux morts, les noms des sacrifiés de 39-40, puis de l’Indochine, puis de l’Algérie, 
ont déjà rejoint ceux des poilus ?

hollande-fini.jpgHélas ! Le reste de la classe politique n’a guère brillé par la lucidité. M. Hollande, après avoir annoncé qu’il n’était pas d’accord (c’eût été surprenant), a ajouté les précisions suivantes : « Chaque célébration doit (…) en même temps permettre de pouvoir faire une évocation à tous les morts pour la France et notamment ceux qui sont tombés en Afghanistan sur les champs d’intervention extérieure. »

Il souhaite « pouvoir aussi avoir une parole rassembleuse à l’égard de tous ceux qui sont morts pour la France ». Alors, de trois choses l’une.

Ou bien je ne sais pas lire le français. Ou bien cette « évocation à tous les morts » et ce « pouvoir aussi avoir une parole » ne sont pas du français. Ou bien M. Hollande a exprimé son désaccord sans s’apercevoir que son commentaire prouvait qu’il était d’accord. Ou plutôt, qu’il s’en fout, 
et qu’il a parlé au hasard en espérant 
ne déplaire à personne.

Pendant ce temps-là, Mme Eva Joly est allée rendre hommage aux mutins de 1917 au pied du Mur de la paix, à Paris. Elle a noté que « des dizaines de millions de victimes de cette guerre appartiennent dans l’immense majorité au peuple européen », ce qui est perspicace (encore que le chiffre soit tout de même un peu hasardé). « Je voudrais que nous arrêtions de penser que c’est l’Allemagne 
qui a perdu la guerre, que c’est la France qui l’a gagnée », a-t-elle ajouté.

stalingrad7.jpgCertes, certes. Nous pourrions oublier par la même occasion que les Goths ont battu 
les légions romaines à Andrinople, 
que César a battu Vercingétorix à Alésia, que Philippe Auguste a battu les Anglais à Bouvines, que les Espagnols ont vaincu les Turcs à Lépante, que les Coalisés ont battu Napoléon à Waterloo, et que les armées de Hitler furent écrasées par les Russes à Stalingrad.

Mais Mme Joly peut se rassurer : du train où vont les programmes scolaires, plus personne bientôt ne saura plus rien de ces vieilles histoires.

François Taillandier, l'Humanité