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19/03/2016

Le livre de Pierre Laurent, intitulé 99% sort en librairie le 7 avril.

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Le livre part de l'étude d'Oxfam international publiée début janvier sur les inégalités mondiales et notamment le chiffre "bombe": les 1% les plus riches de la planète détiennent plus de richesses que les 99% restants.

Il a deux ambitions essentielles: faire la pédagogie du système capitaliste qui permet aux 1% d'imposer leur loi et démontrer que les 99% (et notamment les Français) peuvent reprendre la main sur le cours de l'histoire.

Contrairement à tous les livres politiques du moment, il dit "nous" (et non "je") et porte sur le besoin d'unité et de réinvestissement populaire dans la politique. On y retrouve des éléments d'analyse, de projet, la question de l'engagement, de la France et du PCF.

Contrairement à ce qu'on a pu lire dans certains médias, les questions soulevées vont au-delà de 2017 !

Destiné au grand public, 99% est un atout pour la bataille idéologique. Il met en cause les idées reçues et on peut dire qu'il tombe bien dans cette période de mouvement social contre la loi El Khomri!

C'est l'outil idéal pour aller au contact des citoyens. Cela peut aussi être un outil de formation pour les nouveaux adhérents. C'est un livre à lire, mais aussi à offrir aux personnes qui, proches de nous, se questionnent peut-être sur la possibilité de s'engager au parti.

Son prix de vente en librairie est de 9,80 euros mais dès le 22 mars 8000 exemplaires au prix éditeur de 6 euros au CN.

Un bon de commande sera également mis en ligne sur le site du parti pour les commandes individuelles qui seront, elles, gérées par la Librairie Renaissance.

Une présentation aux militants aura lieu sous la coupole, à Colonel Fabien, le lundi 11 avril à 18h30.

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16:37 Publié dans ACTUALITES, Culture, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, pierre laurent, 99 % | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/12/2013

Le modèle Allemand, une imposture, dans "On n'arrête pas l'éco"

angela merkel, allemagne, livre, france inter, bruno odentCe samedi matin, l'équipe d'On n'arrête pas l'éco, sur France Inter, partageait ses coups de cœurs. Le modèle allemand, une imposture, de Bruno Odent, en faisait partie.

Chef de la rubrique Monde à l’Humanité et germaniste, son ouvrage est un travail pédagogique utile pour tous ceux qui ne désespèrent pas de la possibilité de réorienter l’Union européenne.

  • La critique de Jean-Paul Piérot sur le livre

Qui a oublié l’argument répété ad nauseam sur les plateaux de télévision, lors des débats de la campagne de l’élection présidentielle française de 2012 ? « En Allemagne… » Berlin était devenu la nouvelle Rome de l’empire eurolibéral, avec à sa tête Angela Merkel « über alles ». Nicolas Sarkozy a usé et abusé de sa proximité affichée avec la chancelière, sans pour autant bouder son prédécesseur, le social-démocrate Gerhard Schröder, le père des réformes libérales du début des années 2000. Mais plus récemment, à Leipzig, lors de la cérémonie du 150e anniversaire de la social-démocratie allemande, François Hollande a rendu un hommage appuyé aux réformes « courageuses » de l’ancien chancelier connu sous le sobriquet de « camarade des patrons ».

Rétablir la vérité sur le « modèle » allemand s’imposait, alors que la prégnance de Berlin pèse sur le cours de la politique de l’Union européenne – le peuple grec en vit l’amère expérience – et que notre voisin oriental est à son tour dans une campagne électorale, avec le renouvellement du Bundestag, le 22 septembre prochain. Le livre de Bruno Odent répond efficacement à cette attente. L’auteur, qui dirige le service international de l’Humanité, par ailleurs germaniste, connaît bien la société allemande. Il réalise là un travail pédagogique utile au débat politique, qui s’adresse à celles et ceux qui ne désespèrent pas de la possibilité de réorienter l’Union européenne.

On ne peut comprendre les débats qui agitent l’Allemagne d’aujourd’hui sans revenir sur les singularités de son histoire économique et sociale depuis l’avènement du premier Reich allemand, en 1870. Paradoxalement, c’est Bismarck, l’homme fort de la Prusse puis premier chancelier du Reich, qui introduit des lois sociales jusqu’alors inexistantes pour s’opposer à la montée en puissance d’un mouvement ouvrier influencé par les idées de Marx. Cette sorte de compromis visant à garantir la paix sociale en intégrant le mouvement ouvrier se prolongera, après 1945, en Allemagne occidentale, avec la cogestion (Mitbestimmung) et une plus grande indépendance des industries vis-à-vis des marchés boursiers. Le capitalisme rhénan a obtenu d’incontestables succès – chômage faible, salaires les plus élevés d’Europe, ouvriers bien formés…

Le livre rappelle les conditions de la réunification. « C’est la première fois qu’un pays développé et tout ce qui en constitue les structures sont aussi rapidement détruits pour être remplacés quasiment du jour au lendemain par le système de l’État voisin », résume Bruno Odent. Un chiffre illustre l’ampleur du gâchis provoqué par cette annexion opérée par la force du Deutsche Mark : le nombre d’emplois industriels sur le territoire de l’ex-RDA chute de 2 millions en 1991 à 762 000 en 1993. La réunification va coûter très cher : plus de 2 000 milliards d’euros de transferts sociaux jusqu’à aujourd’hui. Lourde addition pour les salariés et retraités allemands et pour les Européens.

Le modèle rhénan sera vigoureusement attaqué par le gouvernement de Helmut Kohl puis, plus systématiquement encore, par Gerhard Schröder, chancelier social-démocrate élu en 1998 après avoir fait campagne sur le slogan du « nouveau centre ». L’ère Schröder sera marquée par une série de lois – les lois Hartz –, véritable arsenal destiné aux démontages sociaux. La plus tristement célèbre, dite « Hartz IV », réduit à un an la durée des indemnités de chômage et instaure les « jobs à 1 euro ». L’auteur dresse le bilan de la décennie Schröder-Merkel, marquée par l’extension de la pauvreté, la paupérisation des seniors, un affaiblissement marqué de la cohésion sociale, une crise démographique qui va crescendo.

L’ouvrage se conclut par une réflexion sur l’avenir d’une construction européenne mise en danger par les pressions exercées par Berlin, rattrapé par la crise, pour imposer son propre modèle. Pourtant, note l’auteur, « le besoin de construction européenne est plus fort encore aujourd’hui qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale », et de citer « les défis sociaux, la protection de l’environnement, le climat, les partages scientifiques et techniques ». Une invitation à débattre et à réfléchir aux moyens d’empêcher les eurolibéraux, et pas seulement à Berlin, de conduire l’Europe dans le mur.

29/07/2013

Dernier hommage au journaliste franco-algérien Henri Alleg

	l'humanité, guerre d’algérie tortures, guerre d'algérie, livre, alger, maurice audin, colonialismePlusieurs centaines de personnes ont rendu lundi au cimetière du Père-Lachaise à Paris un dernier hommage au journaliste franco-algérien Henri Alleg, décédé le 17 juillet, trois jours avant ses 92 ans et qui fut l'un des premiers à dénoncer la torture pendant la guerre d'Algérie.

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent qui a salué un militant dont le nom "restera irrémédiablement synonyme de justice, de courage et de vérité", le directeur de l'Humanité, Patrick Le Hyaric, le ministre du gouvernement Arnaud Montebourg, l'ambassadeur d'Algérie, Missoum Sbih, Willian Sportisse, représentant du PADS (ex-PCA), Bariza Khiari, vice-présidente au Sénat, Laurent Swartz, président du Comité Maurice Audin, le secrétaire des amis de l'Humanité, Charles Silvestre, Nils Andersen, qui édita La question en Suisse ou encore Henri Pouillot, président de "Sortie du colonialisme ainsi que ses proches, étaient présents au crématorium du cimetière du Père-Lachaise à Paris pour lui rendre un dernier hommage.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, dans un court message lu en son nom, a rappelé cette dénonciation de la torture par le militant communiste, estimant que son ouvrage "La Question" avait été "un texte majeur" dans la lutte anticoloniale.

05/07/2013

La gauche sans la culture n'est pas la gauche

musique.jpgL’écologie n’est pas la seule victime de l’austérité à la sauce Hollande- Ayrault. Ainsi à la veille des festivals de l’été, les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le champ culturel :

  • L’année 2014 verra une nouvelle baisse du budget du ministère de la culture (- 2,8% après -4,3 % en 2013). Sans compter les « gels » et les « sur-gels » de crédit de moins en moins  « dégelés ». Pour la deuxième année consécutive le gouvernement considère que la culture n’est pas sa priorité et le budget dérisoire qu’il y consacre va de nouveau être sacrifié sur l’autel de l’austérité. Ils sont loin les engagements du candidat Hollande, bien insuffisants au demeurant, de « sanctuariser » le budget ;
  • Le mot culture a disparu de l’acte 3 de la décentralisation et si la compétence générale est maintenue pour les collectivités, la baisse drastique de leurs dotations et la faiblesse de la fiscalité locale vont se traduire par un repli sur leurs compétences légales et obligatoires dont la culture ne fait toujours pas partie. Or 70 % de la dépense publique en faveur de la culture est aujourd’hui assumé par ces mêmes collectivités et le rapport au territoire est désormais au cœur de toute politique culturelle ;
  • Pour financer les quelques mesures en faveur de l’éducation artistique, renvoyées pour l’essentiel au périscolaire et donc aux collectivités, le ministère enjoint les Drac à prendre sur leurs budgets récurrents déjà fortement amputés.
  • L’absence de tout débat public sur un autre engagement présidentiel, le projet de loi d’orientation en faveur de la création, confirme décidément que ce gouvernement n’a aucune ambition dans ce domaine.

« Le politique dénué d’approche culturelle et d’imaginaire est condamné à l’ordre du conjoncturel » écrivait Mahmoud Darwich très peu de temps avant sa mort. Il ne se doutait pas à quel point son propos pouvait s’appliquer aux premiers mois de ce quinquennat tout entier dévolu à la réduction des dépenses publiques et du pouvoir d’achat alors que sous prétexte de compétitivité les cadeaux s’accumulent pour les entreprises.

Quelle extraordinaire ambition que celle qui consiste à obéir à M. Barroso et à la Commission européenne et à leur présenter un déficit budgétaire réduit à moins de 3% ! Le prix à payer dans le champ culturel sera, comme partout, très lourd : la mort de centaines de structures culturelles, la mise au chômage de milliers d’artistes, la mise au rencart d’un nombre incommensurable de projets culturels au service de la vie sociale, à l’école, au travail, en ville. La culture est un bien commun aussi indispensable à la vie de chacune et chacun que l’éducation, la santé ou bien encore l’environnement. Est-ce un hasard si le couperet de l’austérité s’abat d’un même mouvement sur l’écologie et sur la culture ? Nous sommes tout autant menacés par le changement climatique que par une crise anthropologique. Nous vivons en effet des temps troublés où nous avons perdu le sens même de la condition humaine et de son devenir et la culture apparait plus que jamais comme la réponse à une crise globale au sens que lui donne Gramsci : « c’est quand le vieux monde se meurt, que le nouveau tarde à naitre et que dans ce clair- obscur surgissent des monstres ».

C’est pourquoi la poursuite, par ce gouvernement qui se prétend de gauche, du démantèlement sarkozyste de notre service public de la culture, n’est pas seulement une faute politique contre l’art et les artistes, c’est une insulte faite à l’avenir même de notre peuple et de sa jeunesse. Par définition la gauche ne peut construire une politique émancipatrice sans une ambition culturelle. La gauche sans la culture n’est pas la gauche !

Alain Hayot, délégué national à la culture du PCF

06/09/2012

PIERRE LAURENT : MAINTENANT, PRENEZ LE POUVOIR !

100_8100.JPGInfo Libé Le secrétaire national du PCF analyse la séquence électorale passée et les combats à venir dans un livre dont nous publions des extraits en exclusivité.

Par Libération.fr

pierre laurent,pcf,livre,front de gaucheCe livre, il ne voulait pas l'écrire. Trop tôt, trop à chaud. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, s’est pourtant laissé convaincre par son éditeur de réfléchir à haute voix dans l’immédiate foulée des élections législatives. Il en a tiré Maintenant prenez le pouvoir – éditions de l’Atelier, sortie le 20 septembre – sous-titré «Front de gauche, quel avenir?».

 La question se pose au terme d’une séquence électorale qui a vu le candidat de la formation, Jean-Luc Mélenchon, finir quatrième homme de la présidentielle (11,1%). Le PCF, dirigé par Laurent depuis 2010, est la principale composante du Front de gauche. Mais avec son verbe haut et fort et ses coups de canon médiatiques, Mélenchon monopolise sa parole.

Comment s’en sortir? Comment faire vivre un rassemblement héritier de la campagne du «non» au traité constitutionnel européen de 2005? Quel bilan tirer d’une expérience présidentielle convaincante – le PCF était tombé sous la barre des 10% à cette élection depuis 1988 – mais d’un échec aux législatives avec la perte de plusieurs députés? Extraits (1).

L. A. et J. B.-P.

 

Sans le Front de gauche, pas de victoire de Hollande

«Pour battre la droite, la dynamique de campagne du Front de gauche aura été décisive et l’apport de 4 millions de voix réunies par Jean-Luc Mélenchon au premier tour indispensable à l’élection de François Hollande au second. Même avec un résultat aux élections législatives plus décevant que celui de la présidentielle, le Front de gauche s’est imposé dans ces élections comme la force d’alternative à gauche. Aujourd’hui, la fièvre électorale est retombée. Que reste-t-il donc de cet élan ? Etait-ce un feu de paille d’autant plus rougeoyant qu’éphémère? Un de ces coups de sang dont, disent les historiens, le peuple français est coutumier? Un retour de flamme «populiste» comme aiment à nous qualifier des commentateurs pour mieux souligner qu’à leurs yeux le Front de gauche est sans avenir et sans projet crédibles? Ou au contraire, cette campagne électorale est-elle l’expression d’un désir de s’emparer de la politique de manière nouvelle? [...] La campagne électorale du Front de gauche a réveillé une envie d’intervention. Elle a donné la possibilité à des centaines de milliers de personnes d’investir leurs compétences, leurs engagements, leur volonté de retrouver prise sur leur travail, sur leur vie dans un nouvel espace politique. [...] Le Front de gauche a été fondé à l’initiative de militants socialistes et communistes qui entendent bien disputer la question du pouvoir, au gouvernement comme dans toutes les institutions démocratiques, à ceux qui, à gauche, se satisfont du jeu de l’alternance entre l’ultralibéralisme et le social-libéralisme. [...] Nous proposons à la gauche un chemin nouveau. Ne pas l’emprunter dans ce contexte de crise, c’est prendre un risque majeur. A l’inverse, nous sommes persuadés que la dynamique que nous avons enclenchée est celle qui a le plus d’avenir à gauche.»

La faute au «vote utile» et au mode de scrutin

«Un mot sur les résultats du Front de gauche pour que ne subsiste aucun non-dit, notamment sur le sentiment amer laissé par la perte de députés aux législatives. [...] Nous avons tous rencontré les hésitants de la dernière heure, séduits par le Front de gauche mais incapables de déposer le bulletin de notre candidat dans l’urne à cause du syndrome de 2002. J’ai moi-même rencontré un couple qui avait décidé de se répartir les votes, l’un votant Jean-Luc Mélenchon, l’autre François Hollande... C’est dire si la peur de voir revenir Sarkozy au pouvoir était forte. Dans ces conditions, les 11% rassemblés relèvent de la prouesse. [...] Avec 7% des voix aux élections législatives, les résultats ont été tout à la fois tirés vers le haut par la dynamique présidentielle dans la quasi-totalité des circonscriptions et amoindris par cette même présidentialisation des comportements électoraux. La déception est provenue du fait que même en progrès, les résultats ne nous permettent aucun gain, pas même la réélection de tous nos sortants. Avec 11% à la présidentielle et 7% aux législatives, le Front de gauche obtient 1,7% des sièges à l’Assemblée nationale. L’injustice criante du mode de scrutin et le laminoir présidentialiste sont passés par là. Nous avions anticipé ce danger en tentant de combiner les deux batailles afin de valoriser l’élection de députés du Front de gauche comme une des garanties du changement. Nous n’avons pas réussi.»


L’appel à une «nouvelle république»

«C’est une nouvelle république qu’il faut progressivement faire émerger, une république qui réinvente l’exercice plein et entier de la démocratie par les citoyens. [...] Le quinquennat qui s’ouvre doit marquer des ruptures avec la présidentialisation. La voix des citoyens et de la société ne peut pas être entendue seulement le temps d’une élection primaire et d’un scrutin à deux tours. Des évolutions profondes s’imposent si nous voulons réussir le changement et enrayer la progression de l’abstention; ils concernent à la fois la constitution d’une VIe République et, pour le Front de gauche, le développement d’une démarche d’éducation et d’élaboration populaires rénovée et ambitieuse.»

Des «Etats généraux» européens

«Nous avançons trois autres propositions qui valent d’être connues plus largement. La première consisterait à demander à la France de convoquer des Etats généraux de la refondation européenne. Ces Etats généraux ne fonctionneraient pas en vase clos. Ils feraient appel à toutes les forces politiques, mouvements sociaux, citoyens disponibles, toutes les énergies intellectuelles, les Economistes atterrés, et beaucoup d’autres. Ils engageraient des débats publics, des élaborations de propositions pour un nouveau traité, des mobilisations multiformes pour inverser le cours des politiques en Europe».

Pas besoin d’un nouveau parti

«L’interprétation habituelle des médias est assez simple: le PCF a créé le Front de gauche pour masquer son déclin historique. Le choix de la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle ne serait que les prémices de son effacement définitif. Depuis 2008, je récuse avec constance cette thèse. Pour ma part, je fais l’hypothèse exactement inverse. Si les communistes ont été capables de proposer la constitution d’un Front de gauche il y a quatre ans, c’est qu’ils ont repris confiance en eux et fait au même moment un nouveau pari sur leur avenir.»

Le Front de gauche ne doit pas se «bunkeriser»

«Nous ne spéculons pas sur l’échec, nous visons le changement. Et le plus tôt sera le mieux car le pays souffre. [...] Ainsi que nous l’avions analysé, la méthode gouvernementale a vite trouvé ses limites et surtout, face à elle, les forces de la réaction et de l’argent. [...] Nous pensons qu’il y a mieux et autre chose à faire. [...] Comment faire avancer des solutions de sorties de crise tout de suite, sans attendre, dans la situation politique concrète qu’ont dessinée les résultats des élections présidentielle et législatives? Il y a deux manières de vivre cette situation. La première est de considérer que la campagne du Front de gauche a été une première étape formidable, mais qu’elle n’a pas permis la victoire, finalement remportée par le Parti socialiste. Il faut donc se préparer à des luttes difficiles et préparer la victoire pour plus tard, en veillant surtout à ne pas se compromettre avec le nouveau pouvoir. La seconde est de considérer que les points marqués dans les campagnes de 2012 peuvent fructifier sans attendre, et que cet objectif doit entièrement nous mobiliser. Je choisis cette deuxième option, non pas que la préparation de futures victoires ne m’importe pas, mais parce que la seule manière de les préparer est de continuer à marquer des points avec notre peuple, dans son intérêt. [...] Je crois cette démarche plus féconde que celle qui consisterait à se bunkeriser pour mener une guerre de tranchées. Je la crois surtout plus profitable à l’intérêt populaire qui est au fond le seul qui doit nous importer.»

(1) Les intertitres et les coupes sont de «Libération»

Article publié par Libération

24/08/2012

Un livre pour réinventer l’Europe

l'humanité, Constitution européenne, europe, austérité, patrick le hyaric, livreDans son livre l’Europe des peuples nous appelle, Patrick Le Hyaric décrypte les menaces du traité Merkozy, démontre le besoin d’un référendum et dessine des pistes d’avenir pour tirer vers le haut le développement humain sur le continent.

Ce livre résonne comme un tocsin qui alerte sur « l’insupportable silence qui entoure le traité Merkozy ». Patrick Le Hyaric décrypte son texte dont l’Humanité avait révélé le contenu et démontre combien cet « outil au service des puissants » vise à « généraliser ce qui s’applique à la Grèce avec les immenses souffrances sociales qui en découlent ». Au-delà de l’austérité à perpétuité qu’instaure le pacte noué entre l’ancien président français et la chancelière allemande se dessine la constitutionnalisation d’un « système ultralibéral et totalitaire » qui « fracture les idéaux de la République » et conduit à l’implosion de l’idée européenne.

Les médias dominants et la plupart des responsables politiques enterrent aujourd’hui cet enjeu dans le huis clos d’un débat parlementaire avec le lâche espoir d’éviter la confrontation géante à laquelle avait donné lieu le référendum de 2005. Oubliés les refus d’avant-hier pour avaliser la règle d’or ! Une cohorte de commentateurs unanimes défile sur les chaînes de l’audiovisuel pour décréter que, hors de la « discipline budgétaire », point de salut. Le député européen et directeur de l’Humanité démonte la cohérence ultralibérale du texte et rappelle opportunément le 11e des 60 engagements de François Hollande qui prévoyait la renégociation du traité, « privilégiant la croissance et l’emploi en réorientant le rôle de la BCE dans cette direction ». Rien de ce qui a été arrêté les 28 et 29 juin lors du 19e sommet européen consacré à la crise ne le permettra. Les moyens consacrés au pacte de croissance sont bien trop limités et il prévoit de nouvelles déréglementations du marché du travail. Au contraire, montre-t-il, le dispositif austéritaire est encore plus sévèrement verrouillé avec les deux nouveaux règlements « two packs » qui mettent en place des outils de « surveillance » et « de contrôle et de sanction des États », à la discrétion de la Commission européenne. À cela s’ajoute un mécanisme européen de stabilité qui « importe le modèle du FMI » dans les frontières du Vieux Continent.

Dénonciateur, cet ouvrage entend d’abord et avant tout alimenter la mobilisation pour l’obtention d’un référendum sur le traité TSCG en fournissant à ses militants et aux 
citoyens une argumentation fournie et le moyen de juger par soi-même des textes adoptés. En cela, il renoue avec le formidable moment d’éducation et d’appropriation populaire de la politique qu’avait constitué la campagne pour le « non » au projet de constitution européenne. Ce vote, insiste l’auteur serait « un nouvel atout pour que le président de la République puisse rouvrir une vraie renégociation », un atout pour « réussir le changement » et « sortir de ce chaos austéritaire qui se prépare ». Plus, il permettrait de « donner aux citoyens les moyens de jeter les bases d’un nouveau projet de civilisation ».

D’une certaine manière, c’est là que le lecteur attend l’auteur au tournant. Quel autre dessein européen substituer à une construction qui est aujourd’hui un échec et une impasse ? Comment passer du rêve aux travaux pratiques ? Souhaitant que la gauche se porte « à l’avant-garde pour libérer l’UE de la main de fer des marchés financiers et des transnationales », Patrick Le Hyaric formule les critères sur lesquels des convergences fiscales et sociales – tirant vers le haut le développement humain – pourraient être arrêtées. Il dessine « une Europe combinant la souveraineté populaire et le partage des projets avec des mises en commun, y compris en transformant les institutions », « une communauté européenne de partage ». Une banque européenne pour le développement humain durable en lien avec une BCE qui œuvrerait contre la spéculation et fournirait le crédit nécessaire à ces ambitions, une refonte des institutions européennes en réarticulant espaces de représentativité nationale, projet européen et souveraineté populaire…

l'humanité, Constitution européenne, europe, austérité, patrick le hyaric, livreLe vice-président du groupe GUE propose, afin de conjurer la menace de l’instauration d’une véritable dictature austéritaire et des affrontements nationalistes qu’elle peut susciter, un « mouvement de refondation radicale de l’Europe ». Avec pour en bâtir le socle et en tracer les contours, la tenue d’états généraux de la refondation de l’Europe. Accessible, pédagogique avec son glossaire, documenté avec la publication des textes essentiels, ce livre répond à l’actualité brûlante de cette rentrée. Mais il a aussi l’ambition de trajets au long cours.

L’Europe des peuples nous appelle, 
par Patrick Le Hyaric, 5 euros (plus 2 euros 
de frais de port).

09/03/2012

PIERRE LAURENT : LE NOUVEAU PARTI COMMUNISTE

lenouveauparticommuniste.jpgJuin 2010, un nouveau visage prend la tête du PCF. Mais qui est Pierre Laurent ? Quel est son projet ? L’accession du directeur de la rédaction de L’Humanité à ce poste est-elle le signal d’un nouveau départ pour le PCF ?

Pour la première fois, le secrétaire national du PCF s’explique. Il détaille ce qu’il nomme « le nouveau pari communiste » pour le xxie siècle et pourquoi, selon lui, dans un monde capitaliste en pleine crise, c’est une autre histoire qui commence.

Pierre Laurent dévoile le sens de son engagement et de sa vie. Il s’explique sur le projet totalement renouvelé que le PCF veut proposer au pays pour redevenir la force populaire et le grand parti national qui manque à la gauche. Il dit comment le PCF aborde la présidentielle avec le Front de gauche, comment il conçoit ses relations avec Jean-Luc Mélenchon, ses rapports avec le PS et les Verts. Il parle des transformations profondes qu’il engage dans son parti.

Un livre qui fera date pour comprendre la rénovation en cours du communisme français.


interview de Pierre Laurent pour la Cité des... par fondationjeanjaures

BIOGRAPHIE DE PIERRE LAURENT

laurent001.jpgPierre Laurent (né à Paris le 1er juillet 1957) est un journaliste et homme politique français, ancien directeur de la rédaction deL'Humanité, secrétaire national du Parti communiste français depuis le 20 juin 2010 et président du Parti de la gauche européenne.

Fils de Paul Laurent, député de Paris et dirigeant du PCF, il milite à l'Union des étudiants communistes (UEC) pendant ses études d'économie. Il en devient le secrétaire national en 1982, jusqu'en 1985. Titulaire d'une maîtrise, il entre alors comme journaliste àL'Humanité.

D'abord journaliste économique, il devient le rédacteur en chef du quotidien en 1999, puis directeur de la rédaction ennovembre 2000. Il entre en 2000, au 30e congrès, au Conseil national du PCF.

En 2009, lors du 33e congrès du PCF, il est le principal rédacteur du texte adopté par le Congrès, dont il fait l'introduction générale. Il est nommé « coordinateur national », soit n° 2 du parti, en charge d'animer la direction collégiale du PCF. Il quitte alors ses fonctions à la direction de L'Humanité.

Il conduit la liste « Ensemble pour des régions solidaires, écologiques et citoyennes » (Front de gauche, Alternative citoyenne,Alternatifs…) en Île-de-France pour les élections régionales de 2010. Cette liste obtient 6,55 % des suffrages exprimés au premier tour, devant celles du NPA (3,13 %) et du MoDem (3,98 %).

Il succède à Marie-George Buffet comme secrétaire national en juin 2010.

laurent-et-melenchon.jpgEn décembre 2010, il défend avec Francis Wurtz l'idée d'une initiative européenne consistant à collecter un million de signatures pour la création d'un « Fonds de développement humain » à l'échelon européen devant le 3e congrès du Parti de la gauche européenne (PGE). À l'issue de ce congrès, le 5 décembre 2010, il est élu président du PGE.

Il est un des principaux initiateurs de la construction du Front de Gauche et partisan de la candidature de Jean Luc Mélenchon à l’élection présidentielle.