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08/05/2014

Mardi 8 mai 1945, l'éditorial de Marcel Cachin

huma8mai45.jpgPar Marcel Cachin, directeur de l'Humanité de 1918 à 1958

Marcel Cachin, Jeudi, 8 Mai, 2014

Mardi 8 mai 1945 ! Une des plus grandes dates de l'histoire universelle !

À Paris, en France, dans l'Europe et dans le monde, des centaines de millions d'êtres humains manifestent une allégresse sans réserve.

Les peuples respirent puisque le fascisme est militairement abattu en Allemagne, puisque l'armée de la Gestapo, des SS et des camps de la mort est militairement sur les genoux.

C'est une victoire qui, par ses conséquences, n'a pas de parallèle dans les siècles passés. En cette journée des perspectives illimitées s'offrent à l'humanité.

Cette victoire sans précédent est celle des peuples eux-mêmes, celle des démocraties dans tout l'univers.

Ce sont les peuples qui l'ont assurée, ce sont les peuples qui se sont sacrifiés pour qu'elle soit complète et qu'elle soit décisive. Ils ont depuis cinq années manifesté hautement leur volonté que la défaite du nazisme soit totale, qu'on ne laisse rien subsister de la barbarie fasciste, qu'il soit interdit aux forces hitlériennes et prohitlériennes de se camoufler.

Aujourd'hui plus que jamais, ils se prononcent pour l'anéantissement impitoyable du nazisme sous toutes ses formes. Les jours de liesse passés, il faudra que les gouvernants de certains pays n'oublient pas leurs belles paroles du temps des combats. Ce serait un crime inexpiable que de décevoir les peuples accablés.

Il serait inique de les priver d'une victoire qui est la leur. Une paix qui ne serait pas une paix forte, qui ne serait pas celle des peuples, qui ne s'inspirerait pas des idées les plus fermes à l'égard de l'agresseur et des plus démocratiques, notamment du respect de tous les droits essentiels de l'homme tels que Molotov vient de les rappeler à San Francisco, ne serait pas une paix. Il ne s'agit pas d'échafauder des combinaisons qui permettraient à l'agresseur de nouvelles manoeuvres de dissociation des nations pacifiques.

Il faut refaire le monde en fonction des garanties effectives de paix données par l'accord des grandes puissances démocratiques sur lesquelles repose le fardeau principal de la responsabilité pratique d'empêcher l'agression.

C'est pour assurer l'établissement de conditions vraiment nouvelles, en rupture avec le passé, que sont tombés tant de nos martyrs. Nous pensons pieusement à eux en ce jour de gloire et de victoire que leur sacrifice nous permet de célébrer en hommes libres.

Du fond de leurs tombeaux, ils nous crient de ne pas trahir leurs volontés suprêmes. Ils veulent que soient châtiés les criminels qui leur firent subir le martyre et ceux qui ont désespéré de la patrie immortelle. Et veulent que l'idéal qui les soutint sans défaillance soit réalisé par l'union aussi nécessaire maintenant pour assurer la renaissance qu'hier pour remporter la victoire ; que la démocratie soit souveraine ; qu'on mette fin résolument au règne des trusts sans patrie.

Pour tout dire d'un mot, ils nous demandent de briser toutes les résistances qui s'opposent encore à la reconstruction nationale dans la démocratie et pour le peuple.

Publié par l'Humanité.fr

05/05/2014

UKRAINE : FACE A LA MONTEE DES PERILS !

humauk.jpgC’est en Europe : Un régime non élu envoie les chars et les hélicoptères de combat contre une partie de sa population avec le soutien des chancelleries de l’UE et des Etats-Unis.

Ces dernières ont choisi d’alimenter depuis des semaines une stratégie de la tension dans une zone ultra-sensible, à l’articulation entre la Russie et l’OTAN, en poussant ...un clan d’oligarques corrompus contre un autre d’affairistes tout aussi douteux, en lâchant la bride à des milices néo-nazies. Le pire est en marche après que trente et une personnes aient été brûlées vives dans le siège des syndicats d’Odessa, incendié à coups de cocktails molotov par les partisans de Kiev.

C’est en Europe et le péril est grand. Il est désormais urgent de rétablir un dialogue sans surrenchères irréalistes. Ainsi, quel crédit aurait dans ce contexte les référendums séparatistes du 11 mai et l’élection présidentielle du 25 mai fabriquée pour légitimer le nouveau pouvoir ?

L’Ukraine ne peut devenir la tête de pont d’une organisation militaire dirigée contre Moscou. La relation particulière de la population de l’Est du pays avec la Russie et avec la langue russe doit être reconnue, tout comme son refus de reconnaître les nouveaux gouvernants qui se sont imposés place Maïdan. L’hypothèse fédéraliste est sans doute le moindre des maux quand se dessinent des déchirements à la yougoslave. La tension sert au contraire les ambitions de Poutine qui agite la défense des russophones comme une légitimation d’expansionnisme.

C’est en Europe et la gouvernance de l’Union est en cause quand ses dirigeants ont privilégié l’aventurisme, fermé les yeux sur l’extrême-droite au cœur du pouvoir à Kiev, poussé à l’épreuve de force. La diplomatie française après l’affaire Snowden et la violation des règles internationales du président Morales ou ses errements bellicistes dans la guerre syrienne, ne sort pas grandie de cette nouvelle épreuve. François Hollande, si empressé à Carmaux de manipuler la parole de Jaurès pour en faire une sorte de bréviaire du renoncement et du libéralisme, ferait mieux de le relire : « Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ».

muller.jpgPatrick Muller, rédacteur en chef de l'Humanité

15/04/2014

Non au racket sur les factures d’électricité !

Facture-EDF.jpg

Attention ! On veut vous racketter de 20 à 40 euros de plus sur des factures d’électricité que vous avez déjà payées, en plus d’une nouvelle hausse de 5% qu’on veut vous faire payer dès le 1er août.

Le Conseil d’Etat vient d’annuler, sur plainte des actionnaires privés des concurrents EDF, c’est-à-dire GDF-Suez, Poweo et Direct Energie les tarifs réglementés pratiqués par EDF pour la période allant d’août 2012 à août 2013. Le conseil d’Etat demande au gouvernement de prendre un nouvel arrêté « dans un délai de deux mois » pour augmenter rétroactivement les prix.

Cela vous ferait payer 20 à 40 euros supplémentaires sur vos factures déjà réglées. Cette surtaxe viendrait s’ajouter aux 5% d’augmentation déjà prévu en août prochain.

Au moment où 300.000 à 600.000 foyers sont menacés de coupures d’électricité et de gaz, cette taxe sonne comme un coup de poignard pour des millions de foyers modestes. Trop c’est trop !

Je m’oppose fermement à ce racket organisé au profit de quelques actionnaires qui ont déjà les poches bien remplies, quand des millions de familles ne savent pas comment boucler leurs fins de mois.

La droite, l’extrême-droite et les socialistes n’avaient pourtant cessé de nous dire que l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence et au privé à partir de 2001 ferait baisser les prix.

C’est faux ! La preuve !

De plus, ceci empêche depuis 13 ans, notre pays d’avoir une politique énergétique cohérente qui lui permette d’effectuer les investissements d’avenir capables d’assurer notre indépendance et notre avenir énergétique et écologique.

Nous refusons donc la fin des tarifs sociaux pour l’électricité qui précipite la désindustrialisation de notre pays et les délocalisations en rendant l’énergie plus coûteuse pour les usines, qui augmente les prix pour les foyers français et pèse lourd, notamment pour les familles modestes.

Cette dérégulation a été votée en 1998 par la droite et les socialistes au Parlement européen et a été mise en œuvre par le gouvernement de droite de Fillon en 2010, via la loi Nome.

Ne laissons pas faire !

J’appelle tous nos concitoyens à signer et à faire signer des pétitions, à protester de différentes manières auprès des préfectures et du ministère et surtout d’utiliser le 25 mai prochain son bulletin de vote Front de gauche pour mettre en échec cet inadmissible projet.

hyaric2.jpgC’est pourquoi je demande au gouvernement de refuser cette décision du Conseil d’Etat et de porter l’affaire devant la Cour de justice européenne, au nom du respect de la non rétroactivité du droit et de l’égalité d’accès à l’énergie comme bien commun de l’Humanité. Non les peuples ne paieront pas l’addition pour les actionnaires !

Déclaration de Patrick Le Hyaric

Directeur de l’Humanité

Député au Parlement européen

Vous pouvez imprimer, signer et envoyer la pétition dès maintenant à l’adresse suivante: 5 rue Pleyel-immeuble Calliope 93528 Saint-Denis Cedex en cliquant sur le lien ci-dessous.

 

PETITION NON au racket sur les factures d’électricité

 

11/04/2014

Patrick Le Hyaric, la presse, l'agriculture et l'Europe

lehyaric2.jpg

Patrick Le Hyaric sera tête de liste du Front de Gauche sur la circonscription de l'Ile de France. Mais qui est ce personnage exceptionnel, député sortant au parlement Européen, très actif, auteur de plusieurs livres, directeur du journal créé par Jean Jaurès, l'Humanité qui emploie 200 salariés qui aujourd'hui fait peau neuve, avec un nouveau site web, pprtrait de ce personnage hors norme réalisé par Géopolis :

Certains noms ne vous seront pas inconnus, d’autres n’éveilleront sans doute rien en vous. Ils ne sont pas tous français, après tout ce Parlement est européen ! Une rapide fiche signalétique, un court portrait pas toujours totalement objectif et surtout trois questions : 1. Avez-vous l’impression d’être écouté, influent ? 2. Quelle est votre plus belle réussite ? 3. Votre plus beau flop ?


Patrick LE HYARIC

Groupe confédéral de la gauche unitaire européenne/gauche nordique
Vice-président
Front de gauche pour changer l’Europe
Né le 4 février 1957 à Orléans

http://patrick-le-hyaric.fr/

Ils ne sont pas bien nombreux dans ce Parlement européen. Les membres du parti Communiste Français, notre bon vieux PCF. Patrick Le Hyaric en est un.

Personnage discret, bien moins tonitruant que son compagnon de banc parlementaire Jean Luc Mélanchon. Mais sans doute aussi plus présent, plus travailleur, bref plus député européen. Allez sur son blog, son titre résume assez bien le personnage sans manquer le jeu de mot… » L’engagement en quête d’Humanité. » Eh oui, Patrick Le Hyaric est aussi le patron du Journal l’Humanité. Et pour être complet le directeur de l’hebdo La Terre. Il serait donc journaliste, notre homme.

Que nenni, technicien agricole de son état, il se passionne pour les dossiers agricoles et il est membre de la commission AGRI du Parlement européen. Moi qui pensais bêtement qu’un bon communiste s’attelait avant tout à l’amélioration de la condition ouvrière ! Alors bien entendu l’Europe que souhaite Patrick le Hyaric n’est pas celle qu’il voit se construire sous ses yeux.

Le Traité de Lisbonne n’est pas sa tasse de thé. Il n’empêche à travers ses écrits on est en droit de se demander si une pointe de virus européen ne l’a pas piqué. Ainsi il a rédigé un avis pour la commission emploi du Parlement dont il est aussi membre, avis adopté, sur les bonnes pratiques dans les entreprises. Agriculture, social et emploi, finalement Patrick le Hyaric concilie au Parlement européen ses deux grandes passions politiques.

1. Pensez-vous avoir joué un rôle important lors de cette mandature ? Avoir été écouté ?

« Rôle important » ! J’ai joué tout mon rôle à l’extérieur et dans l’enceinte du Parlement sur tous les grands sujets. Qu’il s’agisse du travail et de l’emploi, de la directive « travailleur détaché », le budget, les dossiers liés aux surveillances budgétaires et la crise, contre la limitation des dépenses sociales utiles, pour un autre budget européen, contre la libéralisation encore plus grand du rail, pour une autre réforme de la politique agricole commune.

J’ai en permanence fait le lien avec nos concitoyens, les syndicats, les associations en les rencontrant et avec des comptes-rendus exhaustifs sur mon blog parlementaire (http://patrick-le-hyaric-/), de telle sorte que chacune et chacun puisse se faire son opinion et intervenir.
J’ai même publié trois livre sur ces enjeux. L’un sur le pacte « euro plus » que j’ai appelé « Le pacte des rapaces ». Le second contre le traité budgétaires et les two-pack et six-pack « L’Europe des peuples nous appelle » et le dernier contre la signature du traité transatlantique « Marché transatlantique, Dracula contre les peuples ».Donc un travail d’explication, de pédagogie, d’aide à l’intervention citoyenne, combiné avec un travail parlementaire, d’amendements, de propositions, d’élaboration pour infléchir les textes dans le sens des intérêts des citoyennes et des citoyens.

2. Votre plus belle réussite, fierté, gros coup ?

patrick le hyaric,député eurropéen,l'humanitéProbablement le sauvetage de l'aide alimentaire européenne. Ce programme qui bénéficie pourtant à plus de 18 millions d'européens devait faire l'objet de coupes drastiques faisant passer son budget de 500 à 350 millions d'euros par ans, soit un milliard en moins pour les 7 prochaines années à venir.En commission parlementaire de l'emploi et des affaires sociales, j'ai suivi ce dossier pour mon groupe, et me suis battu d'abord pour maintenir ce programme, ensuite contre le fatalisme de mes collègues qui s'accommodaient d'une perte pour les 240 banques alimentaires dépendantes de ses fonds.

Plutôt que de passer par les procédures habituelles qui poussent le Parlement à négocier avec le Conseil directement au niveau des commissions parlementaire, j'ai poussé pour que nous ayons un mandat de l'ensemble de la plénière pour avoir plus de poids face aux gouvernements européens qui ne veulent pas de l'aide alimentaire. Ce fut compliqué, j'ai même été attaqué par ceux qui y voyaient là une position maximaliste.

Mais au final nous avons obtenus ce mandat fort du Parlement pour 3,5 milliards d'euros pour les 7 prochaines années et nous les avons obtenus du Conseil.Ce travail démontre que le Parlement peut obtenir des choses s'il les défend de manière déterminée et s'appuie sur la société civile comme nous l'avons fait avec les organisations caritatives notamment les Restau du cœur et la croix rouge française.

3. Votre plus beau loupé, flop ?

Toutes les fois où le Parlement a pris une position forte avant de capituler devant les exigences du Conseil. Ces ratés collectifs ne sont pas sans conséquences.D'abord concrètes, comme sur le budget européen, l'accord SWIFT avec les États-Unis sur la protection des données personnelles, ou plus récemment la directive détachement des travailleurs. Ensuite politiques, car pour les citoyens elles confirment la vision d'un Parlement qui accompagne les politiques de la Commission et du Conseil, et qui refuse de faire de la politique en les contestant ou en proposant d'autres alternatives.

Si nous voulons intéresser les citoyens au débat européen, il faut créer les conditions de ce débat, battre en brèche ce sentiment que tout est déjà joué d'avance, et proposer. Faire de la politique et la faire d'une façon intelligible. Sans quoi le détournement du projet européen se poursuivra et les populismes n'en seront que renforcé.

10/01/2014

NOUVEAU TOURNANT LIBERAL ! par PATRICK LE HYARIC

hollandevoeux1.jpg

On n’a sans doute pas assez mesuré à gauche la nature de l’exposé des vœux du Président de la République.

Il s’est agi de la déclinaison d’un programme politique, marquant un nouveau tournant à droite, pleinement assumé. F Hollande n’a même pas pris le temps de se référer à ses concitoyens qui travaillent dur, à celles et ceux qui sont privés d’emploi ou qui galèrent entre précarité et chômage, aux jeunes, inquiets pour leur avenir. Il ne leur a demandé que « plus d’efforts » parce que paraît-il, « la crise s’est révélée plus longue et plus profonde que nous l’avions nous-mêmes prévu ». Ah bon ! Curieuse révélation ! S’il a été élu, ce n’était pas pour mesurer la longueur de la crise, mais pour en sortir en tournant le dos aux politiques d’austérité de la droite sarkozyste, qui, partout en Europe, font tant de mal aux populations.

 Sans rire, le Président s’est permis de déclarer que « les impôts sont devenus trop lourds, à force de s’accumuler », la veille où il faisait augmenter le plus injuste d’entre eux : la TVA cette sorte de racket d’état, non pas pour remplir les caisses de l’Etat, mais pour financer son fameux « pacte de compétitivité » qui n’est que l’autre nom d’un cadeau annuel de vingt milliards d’euros transférés aux grandes entreprises, sans contrepartie.

hollandevoeux.jpgEn vérité, durant cette cérémonie des vœux, le Président, F. Hollande a poursuivi son inquiétante mue du socialisme vers le libéralisme. Certains qualifient ces choix de social-démocrate. On en est plus là. Ce n’est même plus du social-libéralisme car le « social » a disparu. Il a fini de tourner le dos au fameux discours du Bourget contre la finance pour commencer à expliciter la mise en œuvre des orientations des institutions de l’Europe ultralibérale : baisse des crédits publics de l’Etat, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales, poursuite du démantèlement du droit du travail, nouvel abaissement de la fiscalité des entreprises. « Nous devons faire des économies partout où ce sera possible. C’est vrai pour l’Etat, pour les collectivités locales…et pour la sécurité sociale, qui doit en terminer avec les excès et les abus ». Dans son élan il a failli reprendre le vocabulaire de la droite qui parle des « assistés » Bref, il s’agissait bien plus d’aveux sur la réalité d’une politique libérale que de vœux pour faire vivre la solidarité et la justice sociale et fiscale.

Ce programme va être explicité tout au long de ce mois de janvier. Et F. Hollande envisage même de l’appliquer par « ordonnances ». Ainsi il ne veut aucun débat à gauche au sein du Parlement. C’est le passage accéléré à l’acte de ce que P. Moscovici a qualifié il y a un an de « révolution copernicienne » du parti socialiste. En vérité, les militants socialistes ne sont en rien associés à tous ces reniements qu’ils apprennent comme tout le monde à la télévision. Après le « crédit d’impôt compétitivité », c’est un nouveau pacte avec le grand patronat qui va répondre du nom fumeux de « pacte national de responsabilité », une trouvaille qui « va très bien » au président du Medef. Ce dernier s’est empressé, le surlendemain de cette annonce, de courir à l’Elysée pour en définir les modalités. Il s’agit d’exonérer à terme le patronat du paiement de sa part des cotisations famille et maladie de la protection sociale. Nouveau cadeau de 37,7 milliards d’euros pris sur les droits des salariés. Le projet à terme est de parvenir à ce que les employeurs ne participent plus au financement de la protection sociale. C’est ce que veut Mr Gattaz qui, tout en félicitant F. Hollande, réclame un allègement des contributions patronales de 100 milliards d’Euros qui ne sont en réalité que du salaire différé. Ceci aboutira évidemment à mettre à bas l’une des avancées phare du programme du Conseil national de la résistance, mise en place sous l’égide du général De Gaulle par le ministre communiste Ambroise Croizat, dans un pays ruiné. Pour combler les déficits ainsi créés, on imagine en haut lieu une nouvelle augmentation de la TVA ou de la contribution sociale généralisée.

Avec de nouvelles réductions des dépenses publiques, c’est la solidarité nationale qui subirait de nouveaux coups de boutoir. Tout le monde sait pourtant que le marché proposé par F. Hollande au patronat et à la grande oligarchie est un marché de dupes : « moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur les activités » en contrepartie de « plus d’embauches et plus de dialogue social ». Cela fait près de quarante ans que cette logique est à l’œuvre avec les désastreux résultats que l’on connaît.

Que les baisses des coûts du travail d’aujourd’hui soient les profits de demain de l’oligarchie est incontestable. Mais il est totalement faux de laisser penser qu’ils feront les emplois d’après demain. Dans ce monde de la « concurrence » tous les salaires et les droits sociaux sont attaqués partout. Le Président de la République tourne définitivement le dos à tout idéal socialiste pour inscrire encore plus la France dans la « compétitivité » de la loi de la jungle du capitalisme mondial au lieu de faire ce qu’il avait annoncé il y a deux ans dans son discours du Bourget. Sa mue intervient sans proposer de débat au sein du parti socialiste et encore moins dans la gauche, sans les syndicats, mais avec le président du Medef. Il a annoncé une initiative européenne avec Mme Merkel. Quelle initiative lorsque l’on sait que la chancelière allemande se bat pour un nouveau traité après les élections européennes pour instaurer un système de pilotage automatique des budgets d’austérité nationaux depuis Bruxelles ?

L’heure est à développer sans attendre la contre offensive contre ce nouveau tournant libéral. Cela passe par des explications, des débats, des actions unitaires, populaires, larges pour changer de politique avec le retour aux idéaux de la gauche. Ceux de la justice, de la solidarité, qui passent par une égale répartition des richesses. Ensemble, militants syndicaux, associatifs, du Front de gauche mais aussi socialistes, écologistes ou républicains, attachés à l’égalité et la justice, unissons-nous et tournons nous hardiment vers nos concitoyens pour avec eux sortir le pays de l’ornière des inégalités et du chômage dans laquelle il s’enfonce.

Patrick Le Hyaric, député au Parlement Européen, directeur de l'Humanité

13/09/2013

FETE DE L'HUMA 2013 : HK & les Saltimbanks, la révolte au cœur, la tête sur les épaules

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Fête de l'Humanité 2013. Sur un air de musique nomade, ces « citoyens du monde » clament l’injustice, dénonçant les inégalités 
avec force. Étrangers malmenés, ouvriers exploités, révoltés incompris traversent des textes au parler 
décomplexé. Ils seront sur la grande scène le 14 septembre. 

« Être un saltimbanque, c’est avant tout un état d’esprit », explique Kaddour Haddadi, alias HK. En 2009, il fonde avec des « potes de Roubaix », où il a grandi, HK & les Saltimbanks. Jeoffrey Arnone (accordéon), Cheb Meddhy (mandole), Jimmy Lo (guitare), Sébastien Big-Cat (batterie), Éric Johnson (basse), Saïd Toufik (comédien) accordent leur talent aux textes de HK. Avec deux albums au compteur, Citoyen du monde (2011) et les Temps modernes (2012), ils reviennent à la Fête de l’Humanité, sur la grande scène le 14 septembre à 17 h 40. Mais pour HK, les espaces d’expression en marge de la programmation officielle, comme le village du monde, comptent tout autant, car « il y a toujours des choses à dire, à faire ensemble ».

Musique révoltée ou révolte en musique ? HK concède que, sur scène, le spectacle prend le dessus. « On n’est pas là pour faire un hold-up mental », justifie-t-il. Mais l’engagement y est. De la Palestine à Petroplus, en passant par la reprise du slogan de Stéphane Hessel, « Indignez-vous ! ». Le groupe a également prêté le morceau On lâche rien au Front de gauche pour la campagne présidentielle de 2012.

Mais HK refuse tout étiquetage au parti. « Je suis altermondialiste dans l’âme, je suis pour l’unité et la convergence des luttes. » Il refuse l’exclusivité et est prêt à soutenir toute association ou syndicat dans la mesure où ils partagent des points communs. « Nos dirigeants sont des menteurs », tonne-t-il tout de go dans ce morceau. Pourtant, HK n’est pas un rebelle de nature. Lui aussi espérait un changement avec la victoire socialiste et a « par principe » laissé le gouvernement « tranquille » le temps qu’il fasse ses preuves. « Ce n’est pas un plaisir de se révolter », mais « on est très loin du compte », concède-t-il. Le morceau Sous les pavés la bohème met sans doute en abîme leur projet : « foutre en l’air l’ordre établi, mine de rien », avec comme seule arme la métaphore musicale qui réveille, pique les consciences.

HK & les Saltimbanks échauffent le public avec une musique festive aux tonalités multiculturelles. Blues, hip-hop, reggae se mêlent et font voyager. On peut entendre des couleurs arabes, africaines, mais aussi des clins d’œil à la traditionnelle chanson française, de Lucienne Delyle (Un air d’accordéon) à Jacques Brel (reprise d’Amsterdam). D’ailleurs, ils travaillent actuellement sur un nouvel album, les Déserteurs, dans lequel ils métamorphosent des chansons françaises en « versions musique chaâbi ». Avec ce projet, HK veut montrer comment la musique peut « puiser dans différents patrimoines et se les réapproprier ». À des mélodies provenant de diverses aires culturelles, HK ajoute une dimension théâtrale. Beaucoup de ses textes mettent des personnages en situation : un immigrant clandestin (Identité internationale), un consommateur excessif (Niquons la planète), ou un ouvrier au fort accent étranger (Toute mon vie). Une manière de prêter sa voix aux opprimés.

Le site de la Fête de l'Humanité

Hélaine Lefrançois

30/08/2013

Non à une intervention militaire de la France en Syrie

humagerresyrie.jpgPETITION PROPOSEE PAR LE JOURNAL L'HUMANITE

L’utilisation d’armes chimiques, dont ont témoigné de nombreux médecins dans un quartier de Damas le 21 août 2013, a fait franchir à la Syrie un nouveau palier dans l’horreur. Depuis deux ans, la confrontation provoquée par le régime de Bachar Al Assad, qui a refusé d’entendre les revendications populaires de démocratie, affiche un bilan effroyable : 100 000 morts, plusieurs millions de réfugiés, dont un million d’enfants, un pays dévasté, des villes détruites, une population prise en otage par les affrontements internes soutenus par les différents Etats de la région.

pétition,syrie,l'humanitéUne intervention militaire des états-Unis et de leurs alliés, dont la France, ferait courir le risque d’une nouvelle escalade de la violence, d’un embrasement régional favorisant un recours sans limites aux armes de destruction massive, notamment chimiques. Ajouter la guerre à la guerre serait la pire des solutions. Nous exigeons que la France ne participe pas à une intervention militaire en Syrie.

Le conflit en Syrie est devenu une crise géopolitique internationale. Une pression diplomatique vigoureuse doit s’exercer pour obtenir l’arrêt des hostilités et la mise en oeuvre d’une transition démocratique garantissant l’intégrité du pays. Un sommet réunissant sous la responsabilité de l’ONU les parties en conflit et les principales puissances impliquées pourrait tracer les contours d’un règlement politique. Il n’y a pas d’autre voie.

pen1.gifSIGNEZ LA PETITION

16:00 Publié dans ACTUALITES, MEDIAS, Pétition | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pétition, syrie, l'humanité | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!