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22/01/2019

Le PCF se mobilise « pour les gens, pas pour l’argent »

Voeux Roussel.jpgFabien Roussel a présenté hier, lors de ses vœux, l’agenda d’un PCF déterminé à « tout faire pour que la voix des citoyens ne soit pas étouffée ».

Place du Colonel-Fabien, hier, la tonalité se voulait offensive. Fabien Roussel y a délivré devant la presse et une série de personnalités – dont l’ambassadeur du Venezuela, des responsables de la CGT, de la FI, de Génération.s ou encore d’associations – ses premiers vœux en tant que secrétaire national du PCF.

La politique du « président des ultrariches » en a pris pour son grade. « Notre jeune président semble encore scotché aux vieux dogmes du capitalisme. Sauf que son aveuglement conduit notre pays dans l’impasse et fait monter une colère qui aujourd’hui explose », devait pointer le député du Nord, dont la formation soutient le mouvement des gilets jaunes comme l’appel à la mobilisation lancé par la CGT pour le 5 février.

Mi-février, les signatures de la pétition pour le pouvoir d’achat seront déposées

voeux roussel6.pngMais pour les communistes, outre la politique présidentielle, un responsable est à désigner : le coût du capital. Alors que le dernier rapport annuel d’Oxfam démontre que les 26 personnes les plus riches de la planète détiennent autant d’argent que la moitié la plus pauvre, Fabien Roussel tacle : « Tout le monde s’en offusque, tout le monde trouve ça scandaleux, mais aucun de ceux qui se réuniront à Davos ou des patrons étrangers réunis à Versailles ne proposera d’inverser la tendance ! »

Face au refus du gouvernement de revenir sur l’ISF ou aux « mesurettes » telles que la taxe sur les Gafam défendue par Bruno Le Maire, le PCF entend donner de l’écho aux exigences de justice fiscale, sociale et démocratique, propositions concrètes à la clé, a promis son nouveau responsable. Réorientation des aides publiques versées aux entreprises, progressivité de l’impôt sur les sociétés, taxation à la source des bénéfices des multinationales, mise en place d’une véritable liste française des paradis fiscaux, référendum d’initiative populaire, moratoire sur la fermeture des services publics figurent parmi les mesures déjà déposées à l’Assemblée. Et pas question non plus de laisser au gouvernement les conclusions du grand débat.

voeux roussel5.pngLe programme des premiers mois de 2019 est d’ores et déjà chargé : dès la mi-février, les signatures de la pétition pour le pouvoir d’achat initiée en novembre seront déposées dans les préfectures, des « cahiers d’espoirs » seront remplis, des rencontres et débat seront organisés.

Pour le chef de file des communistes, il s’agit, devait-il dire hier soir, de « tout faire pour que la voix des citoyens ne soit pas étouffée par le gouvernement ni instrumentalisée par des forces d’extrême droite qui rêvent de faire grandir leurs idées nauséabondes. (...) Dans les prochaines semaines, les priorités des Françaises et des Français doivent rester au cœur du débat, et ces priorités ce sont le pouvoir d’achat, l’évasion fiscale, la justice sociale ».

voeux roussel3.pngEt d’annoncer à la presse : « À la mi-mars, nous vous donnerons rendez-vous pour remettre au gouvernement le compte rendu de ces rencontres, les synthèses de ces cahiers et les propositions de loi qui les accompagneront. » Quant aux élections européennes, « elles doivent être l’occasion de faire monter les mêmes exigences qui s’expriment en France depuis des mois », assure Fabien Roussel, qui devait dévoiler le slogan de campagne du PCF, « Pour l’Europe des gens, pas pour celle de l’argent ».

S’il regrette que les discussions à gauche n’aboutissent pas en vue d’une liste commune, l’élu a confirmé que la liste du PCF, présentée à son conseil national ce week-end, sera dévoilée en intégralité lors d’un meeting à Marseille le 5 février. Marie-Hélène Bourlard, syndicaliste ouvrière, figure du film Merci patron !, y apparaîtra juste après la tête de liste Ian Brossat.

Julia Hamlaoui, l'Humanité

16/01/2018

Gauche. Le PCF mise sur de « nouvelles audaces »

Pierre Laurent voeux.jpg

Julia Hamlaoui, L'Humanité

Place à la contre-offensive. Le PCF, dont le secrétaire national Pierre Laurent présentait ses vœux hier soir place du Colonel-Fabien, est décidé, après une année 2017 marquée par les premières victoires du macronisme, à tout mettre en œuvre pour donner vie à la riposte. « Nous formons le vœu, et c’est le sens même de notre combat, du droit au progrès pour chaque être humain », a lancé Pierre Laurent, fustigeant le creusement des inégalités, le pouvoir démesuré d’une « si petite poignée d’actionnaires »… En somme, « le cambriolage de la maison France ».

« Il ne faut pas laisser se développer l’œuvre de destruction du macronisme », alerte, de son côté, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, qui occupera une partie de son emploi du temps des deux prochains mois avec une trentaine de débats autour de son dernier ouvrage, Macron, entreprise de démolition. Face à la « régression spectaculaire » déjà à l’œuvre, le dirigeant communiste croit en la nécessité d’une « démystification du macronisme dont la stratégie de communication marque des points ». « La modernité d’Emmanuel Macron, c’est la version colorisée des vieux scénarios d’exploitation au service de la finance. Et ça se verra, de plus en plus », insiste de son côté Pierre Laurent, prenant l’exemple de la rupture conventionnelle collective censée prévenir le « traumatisme du licenciement ».

« Résister ne suffit plus, il faut une contre-offensive »

Après l’échec du mouvement social et politique à faire reculer le gouvernement sur les ordonnances de casse du Code du travail à l’automne, « l’unité des ripostes » sera une condition essentielle pour arracher des victoires, ajoute Olivier Dartigolles. « Il ne faut pas reproduire le schéma des derniers mois avec un premier opposant qui distribue les bons et les mauvais points et qui, à la fin, se retrouve comme tout le monde » face aux réformes qui passent, assure-t-il, en référence à Jean-Luc Mélenchon.

Évasion fiscale, hôpitaux, Ehpad, université, égalité homme-femme, solidarité avec les migrants… « Le problème de la France, c’est que le travail du grand nombre fait la richesse d’une poignée d’autres, et que ce gouvernement, pas plus que les autres, ne met l’argent où il le devrait pour développer notre pays », dénonce le sénateur de Paris, faisant de chacun de ces thèmes une bataille à mener. « Résister ne suffit plus, il faut créer les conditions d’une contre-offensive », ajoute Igor Zamichiei, le responsable de la fédération parisienne du PCF, en charge des états généraux du progrès social organisés en Île-de-France le 3 février prochain. « Mettre fin à la prédation de la finance, réinvestir dans le développement des capacités humaines, reconquérir le pouvoir de décider dans l’entreprise et dans la cité, voilà comment nous voulons agir concrètement pour transformer le monde. Nous voulons que dans chacun de ces domaines les états généraux du progrès social fournissent des clés pour l’action », a également détaillé, hier, Pierre Laurent.

L’année à venir sera aussi celle du congrès du PCF, dans un paysage encore secoué par l’ouragan de la dernière présidentielle. « Pas de question taboue », avait annoncé Pierre Laurent lors du lancement de la préparation de ce rendez-vous qui doit se tenir en novembre prochain. « Cinquante ans après 1968, a-t-il résumé hier, nous proposons de reprendre le chemin de nouvelles audaces sociales et démocratiques contre tous les présupposés idéologiques qui prétendent s’y opposer. Et dix mois après l’élection d’Emmanuel Macron, dans laquelle c’est vrai il a en partie réussi le hold-up sur l’aspiration de notre peuple à faire du neuf, nous reprenons l’écriture d’une vraie modernité. »

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11/01/2017

PCF : Des vœux combatifs pour 2017

Humanite.fr

PLFRANCEENCOMMUN.jpgIl y avait beaucoup de monde lundi soir au siège parisien du Parti communiste français à l’occasion des vœux de Pierre Laurent pour cette année 2017 marquée par l’élection présidentielle, suivie des élections législatives pour une mandature de cinq ans dans les deux cas.

Le secrétaire national du PCF a commencé par affirmer que l’ambition des communistes était de faire de sorte que « l’appétit de profit cède devant l’humain d’abord » en cette année électorale.

Il a dénoncé « la grande lessiveuse du système marketing présidentiel, cette machine à confisquer le débat avec le tiercé alternatif Fillon, Macron, Le Pen.

Estimant qu’une issue progressiste ne peut émerger qu’en menant le combat contre la finance pour lequel il faut aller bien au-delà d’une phrase dans un discours prononcé au Bourget, Pierre Laurent a salué le combat mené par deux parlementaires communistes, les frères Alain et Eric Bocquet, avec leur livre Sans domicile fisc (1). L’ouvrage connait un franc succès en librairie les débats auxquels participent les auteurs dans le pays touchent un large public.

Du SMIC à 1 700€ net d’ici la fin du quinquennat à venir à la lutte contre la pauvreté en passant par l’augmentation des retraites et des indemnités de chômage, Pierre Laurent a donné à voir ce que serait le combat électoral autonome des communistes pour l’élection présidentielle avec le soutien à la candidature de Jean-Luc Mélenchon et, parallèlement, dans la campagne en faveur des candidats communistes pour les législatives qui vont suivre.

Une brochure de 72 pages vendue 2 euros

Pour mener ces deux campagnes, le PCF vient d’éditer une brochure de 72 pages vendues 2€ (2). Ses têtes de chapitres définissent clairement les objectifs de « la France en commun » avec « un pacte de majorité pour l’Humain d’abord ». Ce pacte se décline en sept chapitres de la manière suivante : « prendre le pouvoir sur la finance et partager les richesses; de la nouvelle République au renouveau de la politique ; investir dans l’emploi et pour le développement ; l’égalité homme femmes maintenant ; une France protectrice, solidaire et ouverte sur le monde ; produire autrement pour l’humain et la planète ; à l’offensive pour changer l’Europe ».

Alors que l’Europe est en crise permanente  et qu’elle ne cesse d’en faire payer le prix aux peuples avec une dureté qu’illustre la situation faite à la population en Grèce notamment, ce septième et dernier chapitre de la brochure est particulièrement offensif et novateur. Le PCF propose  « une conférence européenne pour la restructuration des dettes des Etats : annulation partielle et révision des conditions de remboursement… Création d’un fonds européen de développement solidaire et écologique, abondé par la Banque centrale européenne… Initiative de la France d’un sommet européen engageant une révision complète de la politique économique et monétaire contenue dans les traités, des statuts et des missions de la BCE, des critères de crédit, des usages du quantitative easing, le fonctionnement de l’Eurogroupe ».

Viennent ensuite, la proposition d’une « organisation d’un sommet social européen avec les représentants du monde du travail de toute l’Europe (…)  la mise en place d’une clause de l’Européen le plus favorisé comme méthode de convergence pour une harmonisation sociale vers le haut ». Vient aussi  la nécessité de « préserver de la concurrence les secteurs correspondants aux besoins humains élémentaires (logement, santé, transports, protection des écosystèmes) et d’engager une bataille politique pour la reconnaissance des biens communs européens  (…)  Mise en place de nouveaux programmes d’échanges culturels pour les jeunes lycéens ou travailleurs (…)  Refonte de la Politique agricole commune avec comme ambitions : la sécurité et la souveraineté alimentaire, une agriculture paysanne non soumise aux logiques productivistes, la garantie de prix rémunérateurs et d’une nourriture de qualité, saine et variée, accessible à un juste prix ».

 « Faire les choix souverains des peuples exprimés dans les élections »

Les dirigeants des pays européens et la Commission ayant pris l’habitude de ne pas ternir compte des consultations populaires depuis de nombreuses années, le PCF demande au nom d’une « Europe de peuples et de nations, libres, souverains et associés » de « faire respecter en toutes circonstances les choix souverains des peuples exprimés dans les élections, les parlements, les référendums ». Considérant qu’il convient de transformer cette Europe, le Parti communiste français propos aussi le « lancement d’états généraux de la refondation démocratique de l’UE avec les gouvernement, les forces politiques, sociales et citoyennes disponibles visant une nouvelle architecture  institutionnelle donnant le dernier mot aux instances élus ».

On notera enfin  cette demande d’abandon des accords de libre échange qui n’apportent que des conséquences négatives aux peuples européens ainsi qu’une meilleure application au niveau communautaire de l’accord de Paris sur le climat.

(1) Sans domicile fisc , d’Alain et Eric Bocquet , Le cherche midi , 272 pages  , 17,50€

(2) La France en commun, édité par le PCF, 72 pages, 2€


Vœux de Pierre Laurent et du PCF 2017 par CN-PCF

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12/01/2016

VOEUX 2016 DE PIERRE LAURENT POUR LE PCF

plvoeux.jpgVœux de la direction du PCF au siège du parti.

Merci à toutes et tous pour votre présence. Le moment est donc venu de dire ensemble bienvenue à 2016 et adieu à 2015. Autant le dire de suite, notre adieu à cette année terrible est sans regret. C'est même avec une furieuse envie de retrouver l'espoir et la paix que nous tournons la page.

La paix, c'est le premier message que j'ai voulu vous adresser avec ces visages de Picasso sur ma carte de vœux. Le peintre les avait spécialement dessinés pour un congrès du PCF - nous tiendrons le prochain entre les 2 et 5 juin prochains - et Eluard les avait accompagnés d'un poème dont quelques vers figurent sur cette carte. Quel beau symbole et quelle actualité ! Picasso et Eluard unis dans l'hommage à leur parti, comme ils le furent dans leurs gestes créateurs pour célébrer la paix et la liberté.

Oui, l'année 2015 aura été terrible. Entamée par la tuerie de nos compagnons de Charlie Hebdo auxquels nous pensons tant ces jours-ci, celle de l'Hyper Cacher et achevée par le carnage du 13 novembre, au cœur du Paris populaire et festif que nous aimons tant.

Nous ferons tout pour tourner la page, pour qu'aucun peuple ne revive la même horreur, pour qu'enfin l'esprit du 11 janvier qui nous réunissait, il y a tout juste un an - celui d'une République de la liberté, de l'égalité et de la fraternité -, trouve enfin la force de se faire respecter.

Il ne suffira pas pour cela de multiplier les cérémonies sans âme, d'user et d'abuser des symboles en les vidant de leur histoire, d'accumuler les discours où les mots perdent leur sens.

J'étais hier place de la République, pour mes amis de Charlie et pour toutes les victimes de la violence terroriste. Je vous le dis, j'étais triste devant cette place de la République vidée de son peuple par le quadrillage sécuritaire. J'étais en colère devant ces mots trahis. Ceux de Victor Hugo utilisés à contre-emploi, ces paroles du Temps des Cerises, en hommage à ces communards de toutes nationalités qui ne peuvent décidément pas cohabiter avec la déchéance de la nationalité.

Oui, souhaitons nous pour 2016 au moins une chose : que les mots retrouvent leur sens et que cessent les impostures. Non, le Front national n'est pas le parti des ouvriers mais son poison, Nicolas Sarkozy n'est pas plus Républicain que Donald Trump, le programme de François Hollande n'est pas celui d'un candidat de gauche. Les expéditions punitives à Ajaccio ne sont pas des processus de défense de la laïcité, mais le contraire, et la Corée du Nord est au communisme ce que le gros rouge qui tache est au Bourgogne qui m'est cher.
Année terrible, oui, 2015 le fut décidément bien encore. Terribles les images du flot des réfugiés, du corps abandonné du petit Aylan, enfant kurde de Syrie, sur une plage de Turquie, terrible la réalité de la jungle de Calais. Souhaitons qu'en 2016, la France s’honore de redevenir une terre d’accueil hospitalière à celles et ceux qui fuient la barbarie de Daech, les guerres et les persécutions.

Terribles ces vies broyées au quotidien en France par le chômage de millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes, d'anciens, rejetés, broyés. Souhaitons que 2016, soit l'année du recul du chômage et qu'elle redonne toute sa valeur au travail.

Terrible cette tablée hypocrite et cynique de gouvernants européens condamnant le peuple grec à l'austérité malgré ses choix démocratiques et le courage de ses gouvernants. Souhaitons qu'en 2016, Grecs, Portugais, Espagnols soient plus forts ensemble pour se faire respecter. Le combat continue à Athènes comme ailleurs et je salue ici la décision historique du Parlement grec qui, le 22 décembre, a voté à l'unanimité, sous la présidence d'honneur de Mahmoud Abbas, la reconnaissance de l’État de Palestine. (Je salue Monsieur Salman El Herfi, ambassadeur de Palestine).

Terribles enfin, en France, ces élections régionales qui voient progresser le scénario catastrophe dans lequel la gauche risque fort de disparaître, si nous ne trouvons pas la force de redresser la barre. Souhaitons que 2016 soit l'avenir de la refondation et de la reconstruction à gauche, de l'alternative contre l'austérité et contre ce système politique verrouillé, bloqué, qui semble se complaire dans cet affaiblissement. Voilà les pages que nous voulons tourner. Soyons-en convaincus. Il ne s'agit pas pour moi de vœux pieux. La réalité, je veux la regarder en face avec les millions de jeunes et moins jeunes qui cherchent des solutions et un autre avenir pour la France. Une chose est sûre, il y a urgence.

plvoeux3.jpgLes urgences, je les connais. Vous les connaissez. En 2015, j'ai entrepris un tour des régions de France. J'ai beaucoup appris et écouté, découvert, produit des idées avec ceux que j'ai rencontrés. Des femmes et des hommes fabuleux, qui aiment notre pays, qui ont envie de construire du commun, qui ont envie d'expérimenter, qui ont envie de s'épanouir dans leur travail, dans la société. J'ai vu des fermes où les paysans construisent des circuits courts, s'intègrent dans une économie circulaire. J'ai vu des chercheurs se battre pour faire vivre une recherche utile à l'humanité.

J'ai vu des travailleurs, de véritables lutteurs, fondre en pleurs à l'évocation de la casse de leurs outils de travail et de la négation de leurs compétences. J'ai vu des syndicalistes qui ont construit leurs projets et sauvé leurs boîtes. J'ai vu des femmes et des hommes qui mettent de l'éthique dans ce qu'ils font et refusent d'être traités comme des incapables. J'ai vu des élus de terrains qui inventent, écoutent les populations. Mais j'ai compris également que tout ce monde-là était écœuré par les trahisons, les renoncements, les manœuvres politiciennes.

Tous sont en demande d’espoir, et ils ont trop souvent le sentiment de n'avoir ni lieu, ni moment pour se parler, pour échanger leurs expériences. Alors chacun refait le monde dans son coin, et parfois avec de belles réussites. Mais je leur dis à tous : en 2016, nous avons besoin de plus de commun, de plus de confiance, de plus d'espoir, de plus de partage. Ensemble, nous serons plus forts et le pays avec.
Alors, c'est le premier appel que je lance. C'est le moment d'ouvrir ces espaces, de rencontres, de recherches, de constructions, d'innovation, de luttes et d'actions, ces lieux de valeurs aussi. Partout, faites émerger des fabriques citoyennes, des coopératives populaires d'idées et d'actions. C'est ce mouvement populaire qui peut changer la donne.

« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs », assène Manuel Valls.
Moi, je vous dis, laissons Manuel Valls à ses dérives. Oui, égarons-nous au nom des valeurs, et inventons, inventons, inventons. J'ai en tête une tribune du journal l’Humanité : « Nous allons nous battre, nous autres les égarés, car notre espoir est grand et nos valeurs sont grandes… Notre Espoir, cela pourrait être le nom de notre rassemblement, le nom de ce déclic salutaire du peuple de gauche. » Voilà ce qu'a écrit Philippe Torreton, il a raison. C'est ce qu'il faut faire !

Alors, n’abordons pas 2016 le cœur plein de chagrin et de frayeur. Abordons 2016 avec au cœur nos raisons d’espérer, avec du courage et de l’envie ! Et si la flamme paraît trop pâle, si la fenêtre par où elle brille est étroite, il ne sera pas dit que nous aurons failli, en renonçant à en forcer l’ouverture, et à souffler sur les braises pour rallumer les feux du changement.

Cet espoir, il existe. Ne les écoutez pas ! Notre peuple n’a pas renoncé à tout, la société française n’est pas seulement pleine de ressentiments, d’aigreur et de repli réactionnaire. Elle est emplie aussi d’énergie, de vitalité positive et progressiste que nous allons cultiver, nourrir, faire prospérer.
La société que nous voulons, la France en commun à laquelle tant de citoyens mais aussi tant de milliers de gens sur la planète continuent d'aspirer malgré ce qui nous est arrivé, nous la savons possible et plus encore nécessaire.

Cette société, c'est celle qui osera clamer comme devise : « zéro chômeur, tous travailleurs », parce que le chômage ce n'est pas la compétitivité, c'est le poison qui ronge nos solidarités, et parce que le travail, ce n'est pas un coût, c'est la source de nos richesses.
Cette société fixera le cap résolu d'une nouvelle industrialisation productive, de la révolution numérique, et la transition écologique – avec un seul et même objectif : un nouveau mode de développement où social et écologie se conjuguent pour l'humain et la planète, pour une société du bien-vivre et du bien-commun.
Cette société, c'est celle qui redonnera du sens à l'égalité, à la liberté, à la fraternité, en refondant la République pour tous, dans les actes. C'est celle qui rendra à la France l'aura d'une nation ouverte et respectée.

Cette société, c'est celle qui reprendra la tête du combat mondial pour la paix, le désarmement et la sécurité collective par le progrès humain partagé.
Car, si nous ne prenons pas vite ces nouvelles routes, alors la France s’exposera encore à la précarité, l'insécurité, la division, la guerre et l'exclusion.
Et pourtant les voilà repartis en fanfare sur les chemins de l'abîme.

Les patrons viennent ainsi de reprendre leur offensive et d'écrire à François Hollande pour lui demander « un plan d'urgence audacieux pour l'emploi ». Mais quel est ce plan ? Aucune proposition pour l'emploi. Un seul credo, toujours le même : rendre les travailleurs plus flexibles, casser le Code du travail, en finir avec le CDI et poursuivre l'effacement des cotisations sociales. Ils ont trouvé un nouveau mot : « le contrat de travail agile ! », mais l'idée c'est toujours la même vieille recette.

Pourquoi se priveraient-ils, Macron leur a encore ouvert la porte : le modèle c'est l'ubérisation et le prétendu « entreprenariat individuel ». En vérité, la solitude du travailleur face aux patrons. Finies les conventions collectives, les grilles de salaire et de qualifications. L'embauche de gré à gré, voilà leur rêve. Nous le disons, c'est de la foutaise !
Oui, tout n'a pas été essayé contre le chômage ! Ce qui n'a pas été essayé, c'est de reconnaître le travail et les qualifications par de bons salaires, une hausse des salaires, à commencer par le SMIC aujourd'hui indigne. Ce qui n'a pas été essayé, c'est d'en finir avec l'austérité et de lancer de grands plans d'investissements pour moderniser le pays, pour la transition énergétique et environnementale : industrie, bâtiment, services publics des transports et de l'énergie, formation, éducation, recherche, sécurité.

plvoeux2.jpgPour les services du bien-vivre aussi, petite enfance, accompagnement des personnes âgées, handicapées... Ce qui n'a pas été essayé, c'est une nouvelle réduction du temps de travail hebdomadaire, mais aussi du temps de travail sur la vie en avançant l'âge ouvrant droit à la retraite. Ce qui n'a pas été essayé, c'est l'interdiction du travail détaché. Ce qui n'a pas été essayé, c'est de réformer la fiscalité, de réduire drastiquement les dividendes et les recettes financières du capital. Ce qui n'a pas été essayé, c’est de donner sa chance, une vraie chance et un vrai élan à l'économie sociale et solidaire. Et surtout, ce qui n'a pas été essayé, c'est de donner aux salariés, à leurs représentants, des droits nouveaux pour que les décisions économiques - qu'est-ce qu'on produit, comment, où, dans quelles conditions -, pour que les réponses à ces questions ne soient pas uniquement dictées pas la cupidité vorace des actionnaires ! Ne sommes-nous pas nous-mêmes trop habitués.

En 2016, nous allons relancer toutes nos batailles contre le chômage et en faire une priorité. En 2015, nous avions occupé des banques, nous avions manifesté devant les préfectures pour demander la transparence des comptes du CICE. Les députés et sénateurs communistes ont demandé la constitution de commissions d'enquêtes sur les centaines de milliards mal utilisés ou détournés par le grand patronat. Le Président de la République, lors de ses vœux, a de nouveau pris des engagements. Mais on sait ce qui se cache derrière : le travail à n'importe quel prix en surexploitant la jeunesse. Nous, nous prenons l'affaire au sérieux.

Nous allons demander de convoquer au plan national, régional, des départements et des grandes villes et agglomérations, des assises pour la formation qualifiante des jeunes, des chômeurs, et de celles et ceux qui souhaitent travailler et souhaitent un temps de formation. De réunir avec les organismes d’État, les représentants des collectivités territoriales, les syndicats, les employeurs, les directions et salariés de pôle emploi, des centres de formation, les associations de chômeurs… Recenser les besoins, mettre en concordance les moyens, mobiliser les forces vives.

Zéro chômeur, tous travailleurs, c'est possible. Avec l'aide des élu-e-s communistes, rassemblons les jeunes et moins jeunes pour poser ensemble et chacun leur candidature, portons-les aux pouvoirs publics. Aidons chacune et chacun à réussir sa vie dans un cadre à la fois individuel et collectif. Sans attendre, relançons l'action pour rencontrer des syndicalistes, des associations de chômeurs et de solidarité, des hommes et des femmes concernés pour recenser les besoins et les offres, mener des luttes locales pour l'ouverture de stages ou l'embauche, pour présenter des candidatures à la formation. Partout, relançons nos campagnes pour un contrôle des fonds publics distribués aux entreprises, exiger la création de fonds publics régionaux démocratisés pour la création d'emplois et remettre sur la table notre proposition d'un parcours sécurisé d'emploi et de formation. C'est possible.

Nous ne négligerons aucun terrain même les plus neufs. Et ici même, nous tiendrons les 18 et 19 mars les premiers Etats généraux du numérique, avec la participation des grands noms du secteur, pour construire l'alternative de progrès social à la surexploitation et à l'ubérisation.
Beaucoup de choses peuvent être engagées, il faut y réfléchir et se lancer. Avec deux certitudes. La première est que nous ne pouvons attendre rien de bon des vieilles recettes, des vieilles méthodes ringardes du patronat et de Monsieur Macron : elles ont toutes échoué. La seconde certitude, c'est qu'on ne relèvera pas le défi de l'emploi, et plus généralement on ne relèvera pas les défis auxquels la France est confrontée sans mobiliser toutes les énergies, sans mobiliser le monde du travail, de la recherche et de la création. Alors n'attendons pas !

2016, ce doit être l'année de la République pour tous, pas celle de l'état d'urgence et de la déchéance de la nationalité qui, sous prétexte de combattre le terrorisme, en vérité ferait de trois millions d'adultes binationaux des sous-citoyens.
Face aux crimes, des millions de Français ont dit, toute cette année 2015, leur attachement aux valeurs de la République. Mais ce mot est chaque jour sali par celles et ceux qui l’embrassent pour mieux l’étouffer.
De quoi parle-t-on lorsque tous les puissants du monde politico médiatique nous répètent à satiété : liberté, égalité, fraternité ? La République, ce n’est pas un slogan publicitaire ou un talisman que l’on brandira tel une tresse d’ail devant des vampires. La République c’est une construction démocratique modifiée au fil des siècles, de la révolution à ce jour, dans de divers combats. Pour nous comme pour Jaurès, elle ne peut être que sociale et laïque, c'est-à-dire respectueuse de tous, attentive à donner à chacun les moyens de son épanouissement et de son émancipation.

Il y a un an, la France disait son désir de paix et de République pour refuser la peur et la division. Des voix s'élevaient pour dire le mal-être des plus discriminés. C'est à tous qu'il fallait répondre pour hisser la République vers le meilleur. Las, rien n'a été fait à part de beaux discours. Et depuis le choc du 13 novembre, c'est l'espoir du 11 janvier qui est fauché et trahi. Plus question de solidarité, mais seulement de surveillance. Plus question de liberté, mais seulement de suspicion. Des moyens pour la police, très bien Monsieur Hollande. Mais, où sont les profs, les éducateurs, les formateurs, les maîtres d'apprentissage, les personnels soignants, les espaces culturels, les emplois associatifs, que la France – soi-disant en état d'urgence sociale – attend ?

Disons-le haut et fort : l’égalité n’est pas compatible avec l’austérité ! Il faut sortir de la camisole libérale, faire mordre la poussière aux fondamentalistes de l’austérité. C’est notre combat politique et une exigence pour revivifier notre République.
Alors Monsieur le Président de la République, vous voulez changer la Constitution, d’accord. Nous aussi. Mais nous ne voulons pas la changer sous la dictée du terrorisme. Nous voulons la changer pour donner plus de pouvoirs au peuple, en finir avec ce régime plus personnel encore qu’une monarchie. Allez-y, allons-y, changeons pour instaurer la proportionnelle à chaque élection. Accordons le droit de vote à tous les habitants majeurs de France et donc aux étrangers qui vivent ici. Osez construire la République pour tous !
Mais si c’est pour décider cette incroyable déchéance de nationalité, si c'est pour faire entrer dans le droit commun l'état d'exception, alors c’est non, c’est mille fois non.

A quoi jouez-vous ? A protéger les Français ? Cela n'est d'aucune efficacité. A faire peur, à diviser, à maintenir votre rôle d'autorité ? Si c'est cela, le prix à payer pour la République est insupportable et le cadeau fait, une nouvelle fois, au Front national est indigne et malsain. Car n'est-ce pas là tout simplement ce qui vous anime ? Je le crains et nous sommes nombreuses et nombreux à le croire et à ne pas l'accepter. Oui, Monsieur le Président de la République, il est temps maintenant de sortir de l'état d'urgence et de présenter un plan complet et sérieux de luttes et de prévention contre le terrorisme. Ce plan, il devra avoir deux piliers, paix et sécurité.

Pourquoi, Monsieur le Président, avoir passé sous silence dans vos vœux les efforts pour obtenir une solution politique et la fin des combats en Syrie ? Pourquoi tant de modération face aux crimes de l'Arabie saoudite, avec cet assassinat en masse de 48 Iraniens ? Pourquoi cet accord complice et honteux de l'Union européenne avec la Turquie, reprenant les négociations sur l'adhésion de ce pays, en échange du silence sur les crimes du régime d'Erdogan, avec pour prix de ce silence quelques dizaines de milliers de réfugiés. Pourquoi cette impunité à l'égard des crimes et de la colonisation israélienne. Pourquoi ce commerce des armes toujours aussi florissant ?

Monsieur François Hollande, est-ce ainsi que la France parle paix et sécurité ? Voilà pourtant les racines du danger qui menace nos concitoyens.
Alors oui, rappelons-nous encore ce soir le 11 janvier.
Le 11 janvier fut une réponse massive, digne, déterminée au terrorisme. Cet immense message populaire constituait aussi une réponse digne, massive, déterminée à tous ceux qui, utilisant les actes terroristes, ont voulu fracturer la société dans des conflits, ou pour le moins des méfiances inter-religieuses, diviser le peuple entre soi-disant Français de souche et les autres, ethnicisé les rapports sociaux. Une réponse à ceux qui voulaient, à l'occasion, ringardiser l'attachement à nos valeurs républicaines. Est-ce ceux-ci que rejoignent aujourd'hui le Président de la République et son Premier ministre ?

Le message que la France doit envoyer au monde est un message d’ouverture, d’accueil, de désarmement et de paix. « L’intelligence défend la paix, l’intelligence à horreur de la guerre », disait Paul Vaillant-Couturier. D’autres disent qu’il faut faire « la guerre à la guerre » ou « la grande paix humaine est possible ». C’est connu et c’est ce que dit le poème d’Eluard, les guerres prennent racines dans l’esprit des hommes et c’est donc dans l’esprit des hommes que doit se forger une culture de paix.

Il n’y a ni angélisme, ni tentative de justification à réfléchir pourquoi des jeunes Français se transforment en terroristes, en kamikazes. Ou, il faut se défendre ; oui, il faut des précautions, et quoi de mieux que des personnels policiers en nombre, formés, aguerris, équipés pour poursuivre les terroristes et les empêcher de nuire. Nous sommes favorables à des mesures efficaces pour que chaque citoyenne et citoyen français soit en sûreté, se sente en sécurité, y compris des mesures exceptionnelles.

Mais ça ne répond pas à la question : Comment éviter autant que possible que notre pays, nos quartiers, nos villes, nos villages fabriquent aussi des kamikazes, des terroristes ? Et là, je n’ai pas d’autres réponses que l’égalité. Je n’ai pas d’autres réponses que l’éducation, la culture. Je n’ai pas d’autres réponses que le respect, le respect de tous, de la liberté de tous, la laïcité. Je n’ai pas d’autres réponses que de donner à chaque jeune la possibilité de construire sa vie, l’envie de vivre une grande aventure humaine. Je n’ai pas d’autres réponses que le refus de la violence, que la culture de la paix et de la fraternité.

2016, sera donc encore et toujours une année de combat. Et nous serons au rendez-vous pour relever la gauche du fossé dans lequel les gouvernants s'acharnent à l'enfoncer, sous le regard réjoui de la droite et de Madame Le Pen.
Une élection présidentielle où la voix de la gauche serait réduite au silence, absente au second tour, doublée en voix off par Emmanuel Macron au premier tour, voilà leur rêve !

Nous ne laisserons jamais faire cela.

Je l'ai dit, ce qu'il faut au pays en 2017, c'est un candidat de gauche au service du peuple, un candidat porteur d'un projet de gauche pour la France, sur les valeurs de la gauche, qui rompe avec les errements du pouvoir actuel. Et cette candidature, c'est maintenant qu'il faut s'engager à la construire.
J'en prends l'engagement devant vous. Je ne ménagerai aucun effort pour y parvenir.
Il y a urgence et c'est comme pour le climat, si nous ne nous en mêlons pas, ça n'arrivera pas.
Dans les jours et les semaines qui viennent, je multiplierai les contacts, les rencontres, les initiatives. Ma porte est ouverte.

Je suis prêt à tout discuter. Comment fédérer les énergies disponibles ? Comment faire du projet commun ? Comment discuter des candidatures ? Rien n'est tabou. Inventons. Je le dis à tous, à mes amis du Front de gauche, parce que notre énergie et notre expérience seront décisives pour que nous fassions mieux qu'en 2012. Je le dis aux socialistes, qui ne veulent pas d'une présidentielle qui ressemble à la régionale de PACA ou du Nord-Picardie. Je le dis aux écologistes. Je le dis aux syndicalistes, aux responsables associatifs, l'heure est grave.

La gauche sociale et politique ne peut rester l'arme au pied face au désastre.
On me dit : primaire. Ce n'est pas ma culture, mais je dis : discutons, échangeons, construisons ensemble car :
« Quand les blés sont sous la grêle,
Fou qui fait le délicat,
Fou qui songe à ces querelles,
Au cœur du commun combat » (Aragon)

Alors, bien sûr, nous ne sommes pas au bout du chemin. Les pièges seront nombreux. Il y aura des opinions diverses. Il y aura même dans les jours à venir d'autres propositions.
Je le répète. L'urgence est d'ouvrir les portes et de parler, puisque l'Elysée n'a qu'une obsession, les verrouiller. Et donnons déjà un rendez-vous en mars pour faire le point de tout cela.
Samedi, devant le Conseil national de notre parti, je lancerai la préparation de notre congrès, qui aura lieu des 2 au 5 juin, à Saint-Denis/Aubervilliers.

Les communistes vont participer activement dans toute la France à une très profonde réflexion. Un parti comme le nôtre a connu, dans sa longue histoire, ses heures de gloire et aussi bien des vicissitudes. Mais toujours, les communistes ont été présents aux rendez-vous de la France et de son peuple. Dans ce moment intense de recomposition politique, où le libéralisme semble disposer de toutes les manettes, où le danger d’extrême droite est prégnant, le PCF va devoir faire preuve d'audace, d'imagination, de créativité, d'inventivité, et de détermination pour se transformer si il veut participer avec d'autres à révolutionner la société. Nous sommes décidés à changer pour être à la hauteur.

J'invite toutes celles et tous ceux qui veulent participer à cet effort créatif à rejoindre le Parti communiste. Ce parti qui compte un peu plus de 120 000 militants, 120 000 têtes pensantes, mais qui ne demande qu’à s'enrichir de nouvelles réflexions, de nouvelles expériences, de nouveaux savoirs, de nouvelles connaissances. Bref de nouvelles têtes pensantes. Vous y serez les bienvenus.

Samedi je proposerai que nous mettions à disposition de tous les citoyens, syndicalistes, associatifs, militants politiques écologistes et de gauche des « fabriques coopératives » thématiques pour écouter, croiser nos propositions. Expérimentées dans plusieurs régions, et notamment en Île-de-France, je peux témoigner de la pertinence de la démarche des fabriques coopératives.
Ce sera notre début de réponse à Philippe Torreton.

Voilà, mes amis, je conclus. Je ne peux qu'avoir une pensée émue pour l'équipe de Charlie Hebdo, pour toutes les victimes et proches des différents attentats. Je ne peux qu’adresser une pensée fraternelle et solidaire aux combattants kurdes, aux démocrates turcs. A nos amis palestiniens, aux pacifistes israéliens, aux camarades du monde entier qui luttent, parfois dans des conditions extrêmes. A eux comme à vous est dédié le poème de Paul Eluard, devant lequel je passe chaque jour dans cette maison avant d'entrer dans mon bureau :
« Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom »
Liberté

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29/12/2015

Pour 2016, le parti communiste appelle à arrêter de "propager la peur"

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Dans un montage vidéo d'une minute trente,  le PCF reprend les propos polémiques de Maïtena Biraben, qui avait évoqué sur Canal+ fin septembre "le discours de vérité" du Front national mais aussi ceux de David Pujadas parlant sur France2 d'"un musulman marié à une Française", ou encore de Manuel Valls estimant que "les Roms ont vocation à revenir en Roumanie".

Puis il cite Nicolas Sarkozy affirmant sur France Inter que "10 millions de Syriens espèrent venir en France, enfin pas en France, en Europe". Et pêle-mêle, Marine Le Pen parlant de "migrants terroristes" ou prononçant plusieurs fois le terme "guerre" dans le même discours, ou Florian Philippot, numéro 2 du Front national, répétant de la même manière dans une même interview les mot "armée", "gangrène" ou "islamistes".
Alors que la musique de la scène introductive de "l'Armée des ombres" de Jean-Pierre Melville, montrant les Allemands défiler sur les Champs Elysées, retentit en fond: "STOP", intime le parti communiste dans un encart noir. "Et si en 2016 on arrêtait de propager la peur pour reconstruire l'espoir et la fraternité!", ajoute-t-il. Le film s'achève sur des images de manifestations de militants communistes avec force drapeaux rouge, sur la chanson "On lâche rien" de HK et les Saltimbanks, hymne de la campagne du Front de gauche à la présidentielle de 2012.
 
Article publié par l'Humanité
 
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14/01/2014

VOEUX DE PIERRE LAURENT POUR LE PCF

voeux,directs,live,pierre laurentJe voudrais, à toutes et tous vous adresser mes vœux les plus chers pour 2014 en commençant par l'ensemble des journalistes présents ce soir. Que 2014 soit une année prolixe pour la presse d'information politique et générale, pour le débat démocratique, pour sa diversité, son pluralisme, son audience et sa diffusion.

Je sais que la vie de plusieurs grands titres est en péril en 2014. Or, sans l'information et le débat éclairé des citoyens, sans le pluralisme, pas de démocratie.

C'est un combat auquel je suis très attaché. C'est le devoir des pouvoirs publics d'assurer le pluralisme et d'empêcher le monopôle des puissances d'argent sur l'information. 

Mes pensées vont également aux quatre journalistes détenus en otage en Syrie, et à tous les otages français privés de liberté.

Pluralisme et liberté donc. Mais j'ajouterai, en ces moment troublés, éthique et qualité du débat politique. Soyons clairs, les révélations de Closer sont inadmissibles. Elles franchissent un pas grave dans la dégradation du débat public. La tentation du caniveau et la peopolisation de la vie politique transforment le palais présidentiel en palais princier. Ce nouvel abaissement est inacceptable.

Ceux qui emboîtent le pas à Closer en ont-il conscience ? La France regarde, atterrée, ce déballage affligeant à mille lieux des urgences du pays.

Je réaffirme pour ma part que la protection de la vie privée, la distinction entre la vie privée et l'exercice d'un mandat public doivent être préservés. La France, ce n'est pas la principauté de Monaco !

J'entends déjà certains nous dire pour se dédouaner, que la dérive, même s'il la regrettent, est inévitable. Non, en cette matière comme en tout autre, nous avons tous le choix. Journalistes comme responsables politiques.

Moi je dis stop. De Gaulle disait que la politique de la France ne devait pas se faire « à la corbeille ». Aujourd'hui, elle ne doit pas se faire dans les poubelles de certaines rédactions.

Nous avons bien mieux à faire pour notre pays, pour la France, pour la démocratie. La politique n'a vraiment pas besoin de cette nouvelle dérive. Respectons les citoyens, le débat public et revenons à l'essentiel.

***

L'essentiel, c'est ce que vivent nos concitoyennes et nos concitoyens. Nous aimons la France. La France est un grand pays qui dispose de tous les atouts nécessaires pour sortir de la crise et construire un nouvel avenir de progrès humain.

Je sais que, par millions, les Français ont fêté le nouvel an en nourrissant au fond d'eux-mêmes un espoir au cœur. Je veux leur souhaiter le meilleur et le bonheur dans leurs projets.

Ces espoirs, petits ou grands, vous me les confiez au cours de toutes nos rencontres à travers la France.

Vous me parlez de votre vie, de votre quotidien, de ce dont au final on ne vous parle plus. Vous me dites vos espérances, quelques fois faites de petites choses, quelques fois de rêve très audacieux. En somme, vous exprimez tout simplement le besoin de donner un sens à notre vie.

A vous toutes et tous, je déclare sans ambage : C'est vous qui êtes dans le vrai.

Vous avez raison d'espérer.

Vos espoirs sont la solution pour redresser notre pays.

Oui, vos espoirs isolés sont une force rassemblés !

Alors pourquoi tout semble tellement difficile, impossible, hors de portée, que tant d'entre vous, à l'opposé de tout ce qu'ils souhaitent pour leur vie en commun, le vivre ensemble, se disent finalement : Et si ce n'était pas possible ?

Moi je vous dis : c'est possible et vos espoirs sont une force. Ils sont la solution.

***

Le problème, c'est que la France, l'Europe, restent sous la domination de logiques financières étrangères à l'intérêt général. La vérité, c'est que les profiteurs de ce système sont arcboutés pour empêcher qu'on les dessaisisse de leurs pouvoirs et de leurs privilèges. C'est à cela qu'il convient de s'attaquer en y consacrant toutes nos forces.

Oui, nous devons lever ces entraves, libérer la France et l'Europe des privilèges des actionnaires et de la finance. C'est plus que jamais l'urgence !

La France de 2013 aura été celle des 1000 plans de licenciements, de la non inversion de la courbe du chômage avec plus de 5 millions de chômeurs, de la loi sur l'ANI qui facilite aujourd'hui la tâche des licencieurs, d'un nouveau recul du droit à la retraite, des 20 milliards de cadeaux nouveaux pour le patronat avec le CICE, de l'augmentation injuste de la TVA.

2013 aura été pour le gouvernement l'année de tous les renoncements.

Et tout ça pour quel résultat ?

Que nous annonce François Hollande lors de ses vœux ?

Que cela va continuer de plus belle.

Des commentateurs ont parlé de « tournant » social-libéral. Le porte-parole du PS à l'AN Thierry Mandon vient de dire qu'il n'y avait pas de tournant mais seulement un « outing » autrement dit un aveu public. Tout est dit.

Lors de ses vœux, François Hollande a oublié les Français. Il n'avait d'attention que pour le MEDEF. Tout a été dit pour lui donner des gages : plus d'allègements, toujours plus d'allègements, moins de dépenses publiques, moins de sécurité sociale, moins de moyens pour les collectivités locales, moins de droits sociaux, moins de droits pour le Parlement avec le recours aux ordonnances.

Le MEDEF est d'ailleurs le seul à avoir vraiment applaudi. Toutes les organisations syndicales de salariés se sont inquiétés ou ont demandé des explications. Il y a en effet de quoi s'alarmer. Car il faut être fou pour signer au bas du pacte Gattaz. Un vrai pacte de dupes.

100 milliards ! Il demande 100 milliards pour – dit-il - créer 1 million d'emplois ! Les chiffres ronflent mais les comptes ne tournent pas rond. 100 milliards pour 1 million d'emplois, ça fait 100 000 euros l'emploi. Ce n'est plus de l'aide, c'est du racket !

L’État paie les salaires du privé avec nos impôts, les profits, eux, rentrent dans les poches des patrons, et pour les remercier de ce geste, ils touchent une prime sur chaque emploi. C'est du grand art ! Non, c'est du vol ! Dans le grand loto patronal, tout le monde verse au pot mais il n'y que les actionnaires qui participent au tirage.

Non, François Hollande ne nous vendra pas ça pour une politique de gauche. C'est injuste, inefficace, générateur de monstrueux gâchis financiers. La capitalisation mondiale a atteint la somme record 62 000 milliards de dollars! Soit un doublement en dix ans.

François Hollande croit moderniser la social-démocratie française et lui faire rattraper son retard. Il fait du Blair et du Shroeder avec dix ans de retard, en oubliant que le krach de 2008 a signé l'impasse de cette troisième voie.

Aux militants socialistes, je dis : ne faites pas avec retard les mêmes erreurs que les socialistes anglais et allemands. Aux écologistes, je dis : n'accompagnez pas ce mouvement qui ne fait de l'écologie qu'une variable d'ajustement, qu'un segment juteux du capitalisme vert.

Je le dis avec des mots simples et solennels, le cap choisi par François Hollande amène à coup sûr la France dans le mur du chômage, de la précarité, de la désespérance. Disant cela je n'étonne malheureusement personne. Je ne fais qu'exprimer le sentiment profond qui gagne le pays.

Mais je m'y résous pas une seconde. Oui, je le dis : accélérer dans cette voie, ce serait signer avec le diable de la finance un pacte d'irresponsabilité.

La vraie responsabilité c'est d'emprunter au plus vite un autre chemin. Le temps viendra irrévocablement du rassemblement national pour sortir de cette ornière et redresser le pays. Car, je le dis sans me réjouir, avec cette politique l'échec est assuré. Ceux qui font miroiter des illusions nous font perdre un temps précieux que le plus grand nombre de nos concitoyens paient cher.

George Sand a écrit : « les déceptions ne tuent pas et les espérances font vivre » . Des erreurs du gouvernement ne naîtra rien de bon. Du désespoir peuvent jaillir des monstres, du désarroi revivre des fantômes bruns. De l'espoir par contre, peuvent fleurir des printemps.

***

Alors je propose une autre voie, un autre pacte aux Françaises et aux Français. A toutes celles et ceux qui, ayant déjà pris conscience du fiasco ou dont les doutes s'amplifient chaque jour, je tends la main et je dis : travaillons à autre chose sans tarder, travaillons à une politique de gauche qui saura allier justice sociale, nouveau modèle productif, transition écologique et nouvelle ère démocratique.

Soyons solidaires ! Au-delà de nos différences, de nos débats, nous qui voyons venir le pire sans nous y résoudre, travaillons ensemble à un pacte de solidarité.

Ce pacte de solidarité, en quoi pourrait-il consister ?

En un cap politique, d'abord, pour tracer les grandes lignes d'une politique alternative de gauche.

En une méthode, ensuite, celle qui consiste à rassembler au-delà de nos différences quand l'essentiel nous unit : sauver la France, sauver la gauche !

C'est le moment. L'heure n'est plus à attendre ce qui ne viendra pas. Il ne suffit pas non plus de décrire et de commenter la catastrophe annoncée.

2013 a été pour beaucoup l'année de la déception et de l'amertume. Tournons cette page et repasser à l'offensive. En 2014, soufflons ensemble et soufflons très fort pour que les vents tournent vers la gauche.

Et je le dis clairement aux travailleurs de ce pays, n'attendez rien pour cela du côté de Marine Le Pen, qui n'endosse que le costume de la contestation populaire et sociale pour mieux diviser, opposer, semer la haine et maintenir la loi des plus forts.

Assez de haine ! Assez de violences sociales, sexistes, racistes ! C'est la France avec toutes ses couleurs, c'est l'Europe de tous les travailleurs, qu'il faut remettre en marche.

***

Les chantiers ne manquent pas.

Face à ceux qui préconisent le saccage de la dépense publique, de nos services publics et qui prônent l'irresponsabilité sociale des entreprises en les dégageant du financement de la protection sociale, nous voulons construire une autre voie. Braquons pour cela le projecteur sur les coûts exorbitants du capital : 300 milliards d'euros de frais financiers, d'intérêts bancaires et de dividendes versées aux actionnaires prélevés chaque année sur les richesses crées dans les entreprises ; 50 à 60 milliards d'euros d'évasion fiscale, 30 milliards d'euros d'exonérations de cotisations sociales sans effet sur l'emploi... Si Pierre Gattaz et Pierre Moscovici veulent des pistes de travail, nous en avons. Et d'ailleurs, à l'un comme à l'autre, je dis débattons de cela, à visage découvert, à la télévision, partout où vous le voulez, nous sommes prêts.

Nous voulons la vérité sur la fiscalité. Jean-Marc Ayrault avait annoncé une remise à plat. Mais la grand débat public a été aussitôt enterré. Et c'est entre gens sérieux, Élysée, Bercy et MEDEF, que les discussions déjà se mènent. Nous n'acceptons pas ce huis-clos à haut risque. Je réaffirme ici que nous tiendrons avant l'été des États généraux de la justice fiscale ouverts à tous. Toutes celles et ceux qui souhaitent en être partie prenante pour construire dans la transparence les propositions d'une grande réforme fiscale de gauche sont les bienvenus. En février, nous voulons instaurer un comité préparatoire largement ouvert qui en sera le lieu d'organisation. L'invitation est donc lancée. D'ici là nous poursuivrons la bataille engagée contre la hausse de la TVA. L'attaque en règle contre le « pouvoir d'achat » qui s'amplifie chaque jour à coup de taxes n'est plus supportable.

Notre pacte de solidarité, c'est aussi celui qui dit non à la haine, à toutes les formes de racisme et de discrimination. La crise qui mine toute l'Europe est propice au réveil de tous les monstres et ce danger est décuplé par la disqualification systématiquement orchestrée de tous les principes de solidarité. L'affaire Dieudonné nous enseigne sur tous les pièges tendus, et je veux dire ma conviction profonde.

Le combat politique, idéologique et juridique contre tous les racismes doit redoubler. Nous faisons nôtre l'appel lancé à l'occasion de la marche antiraciste du 30 novembre dernier : « face à ceux et à celles qui veulent aviver les souffrances sociales, les peurs et les colères, nous nous dressons pour affirmer avec force : la République n’a d’avenir qu’égale, solidaire et fraternelle » !

Les provocations antisémites de Dieudonné sont l'odieux témoignage de cette menace grandissante. Avant cela, les attaques répétées à l'encontre de Christiane Taubira, la dédiabolisation du Front national, la banalisation dans le discours politique de thèses racistes contre l'islam ou les roms, ont constitué de sérieuses alertes. Nous réfutons la compétition des racismes, on ne combat un racisme par un autre. La machine à diviser est en marche et nous avons la responsabilité de l'enrayer. C'est pourquoi, le PCF propose que la lutte contre le racisme soit déclarée grande cause nationale en 2014.

Quant à l'affaire Dieudonné, nous avons dénoncé avec la plus grande fermeté la dérive raciste et antisémite de ce multirécidiviste de la haine en appelant à sa condamnation par la justice notamment dans le cadre des lois Gayssot. L'interdiction des spectacles quant à elle est une voie que nous avons considéré juridiquement dangereuse et politiquement contre productive. Elle ne peut être qu’absolument exceptionnelle. Nous avons également appelé les jeunes qui croient voir en Dieudonné un combattant anti-système à ouvrir les yeux. Attention à ceux qui manipulent la dénonciation de la colonisation et de l'esclavage pour nourrir une dangereuse spirale de la concurrence mémorielle. Aux jeunes nous disons, ne tombez pas dans ce piège, contre tous les racismes le PCF est décidé à mener ce combat à vos côtés.

***

Le combat européen sera lui aussi cette année une priorité avec les élections européennes. Le congrès de la Gauche européenne en décembre à Madrid a été une très bonne nouvelle. Les forces de la gauche européenne, celles qui refusent l'austérité et les diktats de la troïka sont rassemblées comme jamais pour cette bataille. Le travail mené depuis trois ans porte ses fruits.

Ainsi, Syriza, Die Linke, la Gauche unie d'Espagne, l'alliance rouge verte danoise, le Front de gauche, les communistes de Bohème Moravie, la gauche bulgare, le parti de la gauche suédoise et tant d'autres, vont à la bataille ensemble avec un porte-parole symbolique, Alexis Tsipras, leader de cette gauche grecque qui résiste avec courage depuis quatre ans et qui est aujourd'hui aux portes du pouvoir.

L'enjeu de ces élections européennes : rassembler la gauche européenne, toutes les forces anti-austérité pour dire STOP au massacre démocratique et social, à la tutelle des marchés financiers, et OUI à la refondation d'une Europe solidaire.

Des progrès sensibles sont possibles dans un grand nombre de pays dont la France. La GUE-NGL peut devenir un groupe incontournable au Parlement européen. Les batailles récentes, celle victorieuse pour sauver le plan d'aide alimentaire aux plus démunis, celle des marins de la SNCM pour le pavillon du premier registre, celle qui s'engage pour la défense des droits des femmes après la scandaleuse décision de la droite espagnole sur l'avortement, montrent le chemin.

 

J'ai travaillé samedi encore avec Alexis Tsipras, nous serons prochainement ensemble en Italie et en République Tchèque – et je l'espère le plus rapidement possible à Paris. J'étais hier à Berlin pour les commémorations d'hommage à Rosa Luxembourg et Karl Liebnecht. Je sens les forces de gauche prêtes au combat. Le 10 avril, nous tiendrons à Bruxelles un sommet européen sur la dette. Et une semaine avant, le 4 avril, à l'appel de la CES, le monde syndical interpellera les candidats lors d'un grand rendez-vous de mobilisation sociale. Nous en serons, évidemment.

 

Notre devoir est d'être en campagne rapidement. Le PCF œuvre à cela activement dans le Front de gauche et se rendra vendredi à la rencontre avec le Parti de gauche avec la volonté d’accélérer notre entrée en campagne. Elle devient urgente.

***

C'est avec la même détermination que nous sommes engagés dans les échéances municipales. Vous le savez nous y accordons une très grande importance. A l'heure où le gouvernement prétend imposer la programmation de 50 milliards de recul des dépenses publiques et fait des collectivités locales une de ses cibles prioritaires, nous savons pour notre part le prix qu'il en coûterait aux populations si on le suivait dans cette voie. Depuis toujours, nous avons mis notre énergie transformatrice au service des conquêtes ouvrières dans les municipalités populaires. Nous avons inventé socialement, culturellement, écologiquement, urbanistiquement, démocratiquement, dans des centaines de communes. Ce « communisme municipal » marque non seulement les villes que nous gérons, mais l'ensemble du paysage communal national qui est le lieu d'un investissement public massif et souvent audacieux. Nous ne laisserons pas détruire ce tissu d'innovation communale.

Et ceux qui veulent réserver aux communes le sort qu'ils réservent au budget de l'Etat nous trouverons sur leur route. Car ce qui se joue ce sont des transports publics, des crèches, des renouvellements urbains, du logement social de qualité, de l'innovation écologique...

Voilà le sens très clair de notre engagement. Poursuivre d'ambitieuses et innovantes politiques publiques de gauche au service des populations.

Nos maîtres-mot sont clairs. Service public de proximité, justice et solidarité, innovation et développement, ville pour tous, démocratie avec tous. Cette bataille va être rude dans les années à venir. Nous entendons la mener avec le maximum de forces. Déserter ces positions serait une grave erreur. L'heure est à leur renforcement.

C'est donc en toute transparence et en toute conscience des enjeux, en considérant nos responsabilités pour les populations, pour l'avenir du Front de gauche et notre ambition de refondation de la gauche, que nous avons fait ces choix.

Commune par commune, mais avec une même ambition, les communistes ont pris leur décision. La diversité des situations locales est connue. Mais non, le Front de gauche n'est pas en lambeaux comme je l'ai lu. Il est au travail, il est en débat et aujourd'hui dans toutes les communes il est au combat.

Là où toutes les forces du Front de gauche n'ont pas dans cette échéance fait le même choix, le respect des uns et des autres doit prévaloir à la base comme au sommet du Front de gauche. Pour ma part, je m'y suis toujours tenu.


 Pour ces élections municipales, je souhaite à tous les militants du Front de gauche, de convaincre, de mener campagne pourvu que l'objectif commun soit de battre la droite et l'extrême droite.

Je leur souhaite aussi de se rassembler au second tour pour faire prévaloir à gauche des objectifs de politiques publiques progressistes.

Le temps des choix a eu lieu. Le temps de la bataille est venu. Viendra le temps de tirer les leçons.

Permettez-moi de conclure en adressant mes vœux, à tous les militants de la gauche sociale, syndicale, politique, associative, représentés ici dans sa diversité. A tous, je dis ma conviction, une autre voie s'emparera tôt ou tard à gauche pour sortir de l'austérité. C'est dès maintenant qu'elle se construit.
Aux militants du Front de gauche je dis : « Nous avons encore tant de belles choses à construire ensemble ». Ma conviction est que l’œuvre entreprise il y a cinq ans est plus nécessaire que jamais, et que les débats qui nous animent ne doivent prendre le pas sur cette exigence.

Nous allons mener deux batailles électorales décisives. Ensemble nous en tirerons les leçons et nous construirons de nouvelles étapes pour le Front de gauche, son fonctionnement, son avenir. Personne ne peut se passer des autres pour avancer.

Aux communistes enfin, je veux dire que dans leurs engagements, dans ces heures passées à débattre, à coller des affiches, à taper aux portes, à manifester, à lutter sans faiblir pour que demain soit meilleur qu'hier, à se révolter face à l'injustice et à être des éternels insoumis, dans ces moments là, mes camarades, vous donnez le plus beau visage du Parti communiste français. Je connais la dureté de la lutte, la violence des défaites et la fragilité des victoires. Je connais aussi la beauté de l'insoumission, la force de l'espoir.

Nous sommes une force en plein renouveau.

Le communisme nouvelle génération prend petit à petit toute son épaisseur. Cette année encore, nous avons enregistré plus de 5000 adhésions. De nombreux jeunes rejoignent nos rangs, heureux d'intégrer une organisation qui sans jamais renier son idéal a toujours eu à cœur de se mêler de la vie de la cité. A presque 100 ans, le Parti communiste français est en marche a très belle allure.

***

Nous fêterons cette année le centenaire de la disparition de Jean Jaurès et du déclenchement de la première guerre mondiale. Ces années terribles qui annoncèrent la naissance du Parti communiste français. Aujourd'hui plus qu'hier, gardons toujours à l'esprit le combat pacifiste dont Jean Jaurès reste la grande figure. Gardons aussi notre indéfectible attachement à la solidarité internationale. Cette année, notre parti lance une grande campagne de libération des prisonniers palestiniens, au premier rang desquels Marwan Bargouthi. Nous y consacrerons toutes nos forces.

***

Pour conclure, j'emprunterai les derniers mots de ce discours à ce grand artiste que fut Jacques Brel. Il les prononça un 1er janvier 1968...comme une promesse de printemps :

« Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l'aventure, à la vie, à l'amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d'être vous, fier de l'être et heureux, car le bonheur est notre destin véritable ».


Voeux de Pierre Laurent pour 2014 par CN-PCF

10/01/2014

NOUVEAU TOURNANT LIBERAL ! par PATRICK LE HYARIC

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On n’a sans doute pas assez mesuré à gauche la nature de l’exposé des vœux du Président de la République.

Il s’est agi de la déclinaison d’un programme politique, marquant un nouveau tournant à droite, pleinement assumé. F Hollande n’a même pas pris le temps de se référer à ses concitoyens qui travaillent dur, à celles et ceux qui sont privés d’emploi ou qui galèrent entre précarité et chômage, aux jeunes, inquiets pour leur avenir. Il ne leur a demandé que « plus d’efforts » parce que paraît-il, « la crise s’est révélée plus longue et plus profonde que nous l’avions nous-mêmes prévu ». Ah bon ! Curieuse révélation ! S’il a été élu, ce n’était pas pour mesurer la longueur de la crise, mais pour en sortir en tournant le dos aux politiques d’austérité de la droite sarkozyste, qui, partout en Europe, font tant de mal aux populations.

 Sans rire, le Président s’est permis de déclarer que « les impôts sont devenus trop lourds, à force de s’accumuler », la veille où il faisait augmenter le plus injuste d’entre eux : la TVA cette sorte de racket d’état, non pas pour remplir les caisses de l’Etat, mais pour financer son fameux « pacte de compétitivité » qui n’est que l’autre nom d’un cadeau annuel de vingt milliards d’euros transférés aux grandes entreprises, sans contrepartie.

hollandevoeux.jpgEn vérité, durant cette cérémonie des vœux, le Président, F. Hollande a poursuivi son inquiétante mue du socialisme vers le libéralisme. Certains qualifient ces choix de social-démocrate. On en est plus là. Ce n’est même plus du social-libéralisme car le « social » a disparu. Il a fini de tourner le dos au fameux discours du Bourget contre la finance pour commencer à expliciter la mise en œuvre des orientations des institutions de l’Europe ultralibérale : baisse des crédits publics de l’Etat, de la sécurité sociale et des collectivités territoriales, poursuite du démantèlement du droit du travail, nouvel abaissement de la fiscalité des entreprises. « Nous devons faire des économies partout où ce sera possible. C’est vrai pour l’Etat, pour les collectivités locales…et pour la sécurité sociale, qui doit en terminer avec les excès et les abus ». Dans son élan il a failli reprendre le vocabulaire de la droite qui parle des « assistés » Bref, il s’agissait bien plus d’aveux sur la réalité d’une politique libérale que de vœux pour faire vivre la solidarité et la justice sociale et fiscale.

Ce programme va être explicité tout au long de ce mois de janvier. Et F. Hollande envisage même de l’appliquer par « ordonnances ». Ainsi il ne veut aucun débat à gauche au sein du Parlement. C’est le passage accéléré à l’acte de ce que P. Moscovici a qualifié il y a un an de « révolution copernicienne » du parti socialiste. En vérité, les militants socialistes ne sont en rien associés à tous ces reniements qu’ils apprennent comme tout le monde à la télévision. Après le « crédit d’impôt compétitivité », c’est un nouveau pacte avec le grand patronat qui va répondre du nom fumeux de « pacte national de responsabilité », une trouvaille qui « va très bien » au président du Medef. Ce dernier s’est empressé, le surlendemain de cette annonce, de courir à l’Elysée pour en définir les modalités. Il s’agit d’exonérer à terme le patronat du paiement de sa part des cotisations famille et maladie de la protection sociale. Nouveau cadeau de 37,7 milliards d’euros pris sur les droits des salariés. Le projet à terme est de parvenir à ce que les employeurs ne participent plus au financement de la protection sociale. C’est ce que veut Mr Gattaz qui, tout en félicitant F. Hollande, réclame un allègement des contributions patronales de 100 milliards d’Euros qui ne sont en réalité que du salaire différé. Ceci aboutira évidemment à mettre à bas l’une des avancées phare du programme du Conseil national de la résistance, mise en place sous l’égide du général De Gaulle par le ministre communiste Ambroise Croizat, dans un pays ruiné. Pour combler les déficits ainsi créés, on imagine en haut lieu une nouvelle augmentation de la TVA ou de la contribution sociale généralisée.

Avec de nouvelles réductions des dépenses publiques, c’est la solidarité nationale qui subirait de nouveaux coups de boutoir. Tout le monde sait pourtant que le marché proposé par F. Hollande au patronat et à la grande oligarchie est un marché de dupes : « moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur les activités » en contrepartie de « plus d’embauches et plus de dialogue social ». Cela fait près de quarante ans que cette logique est à l’œuvre avec les désastreux résultats que l’on connaît.

Que les baisses des coûts du travail d’aujourd’hui soient les profits de demain de l’oligarchie est incontestable. Mais il est totalement faux de laisser penser qu’ils feront les emplois d’après demain. Dans ce monde de la « concurrence » tous les salaires et les droits sociaux sont attaqués partout. Le Président de la République tourne définitivement le dos à tout idéal socialiste pour inscrire encore plus la France dans la « compétitivité » de la loi de la jungle du capitalisme mondial au lieu de faire ce qu’il avait annoncé il y a deux ans dans son discours du Bourget. Sa mue intervient sans proposer de débat au sein du parti socialiste et encore moins dans la gauche, sans les syndicats, mais avec le président du Medef. Il a annoncé une initiative européenne avec Mme Merkel. Quelle initiative lorsque l’on sait que la chancelière allemande se bat pour un nouveau traité après les élections européennes pour instaurer un système de pilotage automatique des budgets d’austérité nationaux depuis Bruxelles ?

L’heure est à développer sans attendre la contre offensive contre ce nouveau tournant libéral. Cela passe par des explications, des débats, des actions unitaires, populaires, larges pour changer de politique avec le retour aux idéaux de la gauche. Ceux de la justice, de la solidarité, qui passent par une égale répartition des richesses. Ensemble, militants syndicaux, associatifs, du Front de gauche mais aussi socialistes, écologistes ou républicains, attachés à l’égalité et la justice, unissons-nous et tournons nous hardiment vers nos concitoyens pour avec eux sortir le pays de l’ornière des inégalités et du chômage dans laquelle il s’enfonce.

Patrick Le Hyaric, député au Parlement Européen, directeur de l'Humanité