Gauche. Le PCF mise sur de « nouvelles audaces » (16/01/2018)
Julia Hamlaoui, L'Humanité
Place à la contre-offensive. Le PCF, dont le secrétaire national Pierre Laurent présentait ses vœux hier soir place du Colonel-Fabien, est décidé, après une année 2017 marquée par les premières victoires du macronisme, à tout mettre en œuvre pour donner vie à la riposte. « Nous formons le vœu, et c’est le sens même de notre combat, du droit au progrès pour chaque être humain », a lancé Pierre Laurent, fustigeant le creusement des inégalités, le pouvoir démesuré d’une « si petite poignée d’actionnaires »… En somme, « le cambriolage de la maison France ».
« Il ne faut pas laisser se développer l’œuvre de destruction du macronisme », alerte, de son côté, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, qui occupera une partie de son emploi du temps des deux prochains mois avec une trentaine de débats autour de son dernier ouvrage, Macron, entreprise de démolition. Face à la « régression spectaculaire » déjà à l’œuvre, le dirigeant communiste croit en la nécessité d’une « démystification du macronisme dont la stratégie de communication marque des points ». « La modernité d’Emmanuel Macron, c’est la version colorisée des vieux scénarios d’exploitation au service de la finance. Et ça se verra, de plus en plus », insiste de son côté Pierre Laurent, prenant l’exemple de la rupture conventionnelle collective censée prévenir le « traumatisme du licenciement ».
« Résister ne suffit plus, il faut une contre-offensive »
Après l’échec du mouvement social et politique à faire reculer le gouvernement sur les ordonnances de casse du Code du travail à l’automne, « l’unité des ripostes » sera une condition essentielle pour arracher des victoires, ajoute Olivier Dartigolles. « Il ne faut pas reproduire le schéma des derniers mois avec un premier opposant qui distribue les bons et les mauvais points et qui, à la fin, se retrouve comme tout le monde » face aux réformes qui passent, assure-t-il, en référence à Jean-Luc Mélenchon.
Évasion fiscale, hôpitaux, Ehpad, université, égalité homme-femme, solidarité avec les migrants… « Le problème de la France, c’est que le travail du grand nombre fait la richesse d’une poignée d’autres, et que ce gouvernement, pas plus que les autres, ne met l’argent où il le devrait pour développer notre pays », dénonce le sénateur de Paris, faisant de chacun de ces thèmes une bataille à mener. « Résister ne suffit plus, il faut créer les conditions d’une contre-offensive », ajoute Igor Zamichiei, le responsable de la fédération parisienne du PCF, en charge des états généraux du progrès social organisés en Île-de-France le 3 février prochain. « Mettre fin à la prédation de la finance, réinvestir dans le développement des capacités humaines, reconquérir le pouvoir de décider dans l’entreprise et dans la cité, voilà comment nous voulons agir concrètement pour transformer le monde. Nous voulons que dans chacun de ces domaines les états généraux du progrès social fournissent des clés pour l’action », a également détaillé, hier, Pierre Laurent.
L’année à venir sera aussi celle du congrès du PCF, dans un paysage encore secoué par l’ouragan de la dernière présidentielle. « Pas de question taboue », avait annoncé Pierre Laurent lors du lancement de la préparation de ce rendez-vous qui doit se tenir en novembre prochain. « Cinquante ans après 1968, a-t-il résumé hier, nous proposons de reprendre le chemin de nouvelles audaces sociales et démocratiques contre tous les présupposés idéologiques qui prétendent s’y opposer. Et dix mois après l’élection d’Emmanuel Macron, dans laquelle c’est vrai il a en partie réussi le hold-up sur l’aspiration de notre peuple à faire du neuf, nous reprenons l’écriture d’une vraie modernité. »
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