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05/10/2016

PRESIDENTIELLES, PROGRAMME, UNION : PIERRE LAURENT REPOND

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«Si on s'unit, le vote utile, ce sera nous»

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SÉBASTIEN CRÉPEL ET JULIA HAMLAOU POUR L'HUMANITE
«Il n'est pas trop tard pour additionner les énergies pour 2017», déclare Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui lancera un appel, samedi, à rendre incontournable le rassemblement de la gauche critique.

pierre-laurent.jpgPIERRE LAURENT C'est un événement majeur. Écouter le peuple, lui donner la parole, tout le monde en parle mais qui le fait vraiment ? Nous estimons avoir rencontré 400 000 citoyens. 65 000 d'entre eux ont rempli intégralement la consultation. Les résultats, auxquels nous avons travaillé avec l'institut ViaVoice, montrent la profondeur des exigences populaires, celles d'une France protectrice et solidaire face à l'urgence sociale. Le 8 octobre, nous réaliserons en direct sur Internet une grande émission en présence de plusieurs centaines de ces participants.
En conclusion, je présenterai les axes pour un projet populaire possiblement commun à toutes les forces de gauche et citoyennes que nous voulons rassembler.
Puis nous entrerons en campagne sur ces axes en continuant à interpeller toutes ces forces sur la construction d'un cadre commun.


Vous avez appelé à la rédaction d'un « pacte d'engagements commun », n'est-il pas trop tard alors que chacun des candidats déclarés à la présidentielle déroule son propre programme ?
PIERRE LAURENT Pourquoi serait-il trop tard pour additionner les idées et les énergies? Au contraire, puisque chacun a travaillé, le temps est venu de confronter nos idées pour rendre plus pertinent le projet commun. À sept mois de la présidentielle, l'heure n'est pas à se résigner à la défaite que nous promettent chaque jour les enquêtes d'opinion si le paysage des candidatures reste ce qu'il est aujourd'hui. Rien ne nous fera renoncer.


En vue de la conférence nationale du 5 novembre, le Conseil national du PCF a défini trois hypothèses à examiner pour la présidentielle : décider du candidat plus tard, soutenir Jean-Luc Mélenchon ou investir un candidat communiste. Depuis votre congrès en juin, de nouveaux éléments permettent ils d'éclairer le choix à faire ?
pierre-laurent.jpgPIERRE LAURENT Je veux être précis sur les décisions prises lors de notre Conseil national. Notre première décision, la plus fondamentale, est de tout faire dans la durée pour rassembler les forces de progrès autour d'un projet commun. Ces forces sont nombreuses.
Elles se sont mobilisées contre la loi travail, ont mis en échec le projet de déchéance de nationalité, et elles défendent tous les jours les services publics. Mais le quinquennat de François Hollande en a jeté une grande part dans le désarroi et la désunion politique. Nous voulons donc reconstruire l'unité de ces forces pour un projet de gauche en rupture avec le libéralisme. Sinon, nous assisterons à la qualification des seules forces de droite et d'extrême droite qui canaliseront la colère populaire contre le pouvoir actuel, et le résultat sera gravissime. A-t-on vraiment conscience de ce qui nous attend ?

Ce ne serait pas la simple répétition de 2002, mais la victoire conjuguée de forces de droite et d'extrême droite décidées à miner les fondamentaux d'égalité et de liberté de la République. Jamais les communistes ne prendront la responsabilité de banaliser une telle perspective. Notre deuxième décision découle de ce choix fondamental. Il s'agit d'instruire les options en débat chez les communistes, en discutant des conditions dans lesquelles elles pourront nous permettre d'avancer vers l'objectif que je viens d'énoncer. Ces hypothèses ne sont pas à prendre ou à laisser, elles peuvent être enrichies par le débat, complétées, et c'est la conférence nationale qui formulera à l'issue de ce débat les choix qui seront soumis aux communistes, pour répondre aux trois questions : comment construire le rassemblement nécessaire, quelle candidature à la présidentielle et quelle campagne pour les législatives.


Le premier objectif qu'affiche le PCF pour 2017 est de battre la droite et l'extrême droite. Cela est-il possible alors que, dans la meilleure configuration, il y aura aussi un candidat social-libéral ?
PIERRE LAURENT Justement,le danger de division n'en est que plus grand. Or, j'insiste: le danger qui menace n'est pas celui d'une alternance banale. Si nous sommes devant ce danger, c'est à cause de la faillite du projet social-libéral. Je crois qu'un large rassemblement des forces de gauche prêtes à rompre avec cette dérive isolerait une telle candidature et relancerait l'espoir populaire. Nous ne serions plus dans la situation de se partager un électoral de gauche en recul, mais devant la possibilité de remobiliser des millions d'électeurs qui retrouveraient confiance et espoir dans l'avenir.


Pour vous, le danger que représente la droite est-il le même quel que soit le vainqueur de sa primaire ?
PIERRE LAURENT Oui,bien sûr, car, que ce soit Sarkozy, Juppé, Fillon ou Le Maire, chacun porte les mêmes programmes d'offensive antisociale et ultralibérale.
Il y a des différences au sein de la droite sur le thème de l'identité nationale que je ne néglige pas, mais les candidatures s'additionneront et le poids de l'extrême droite restera là.


La direction du PS pointe aussi le danger d'une droite radicalisée. Ne craignez-vous pas que l'appel au « vote utile » soit le plus fort ?
PIERRE LAURENT Si nous atteignons notre objectif, le vote utile, ce sera nous.


N'est-ce pas tard pour entrer en campagne, quand d'autres n'ont pas attendu ?
p_laurent_0.jpgPIERRE LAURENT En oeuvrant pour le rassemblement, en consultant les citoyens, nous sommes en campagne. Beaucoup apprécient notre démarche. Les forces dominantes veulent imposer un scénario dont le pays n'a aucune envie. La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu'elles se présentent. Au contraire, l'aspiration à voir converger les forces de gauche qui ont refusé la dérive gouvernementale est très présente. Mais tout est fait pour anesthésier cette exigence et l'empêcher d'émerger. Nous voulons permettre aux forces de la gauche populaire et sociale de retrouver du pouvoir sur les choix de 2017, alors qu'on veut les réduire à un choix par défaut.


Vous souhaitez entrer en campagne pour les législatives, comment cela est-il possible sans décision définitive pour la présidentielle ?
PIERRE LAURENT La présidentielle et les législatives sont deux élections différentes même si, par la nature des institutions, elles sont désormais liées. Mais quel est ce lien, si ce n'est la dévalorisation des législatives, ravalées au rang de sous-élection présidentielle ? On intime aux électeurs de ne répondre qu'à une seule question : de quel député le président élu a-t-il besoin ? Nous voulons faire réfléchir à une autre question, bien plus démocratique : de quel député avez-vous besoin pour porter vos exigences ? Il faut rétablir le lien direct entre l'Assemblée nationale qui vote les lois et le peuple, qui a été rompu par la présidentialisation.


Jean-Luc Mélenchon se dit convaincu que la direction du PCF a fait le choix de ne pas le soutenir à la présidentielle. La porte est elle encore ouverte de votre côté ?
PIERRE LAURENT Toutes les portes sont ouvertes. Notre unique boussole est la construction d'un mouvement majoritaire pour un changement de gauche.
La thèse d'un choix caché de la direction du PCF est une lubie. Notre seule décision jusqu'ici, et c'est un choix politique, a consisté à ne pas mettre un candidat dans la discussion pour donner toutes ses chances au rassemblement le plus large. Cela nous honore, et j'ai senti à la Fête de l'Humanité l'écho et le respect que cela suscite. Mais, si nous n'avons pas de candidat, nous avons des idées, un projet et une pratique de rassemblement sans lesquels une victoire de gauche est impossible en 2017.
Pour construire du commun, il faut un cadre acceptable par tous. Nous en avions construit un, le Front de gauche.
La France insoumise est un autre projet, celui d'un mouvement politique unique s'imposant aux partis. Nous respectons le choix de nos partenaires potentiels qui s'y engagent, mais ils doivent accepter de travailler avec les forces qui ne se reconnaissent pas dans ce cadre : le Parti communiste, d'autres composantes du Front de gauche et des forces écologistes, socialistes, citoyennes d'accord pour faire route commune. J'espère que nous avancerons dans les semaines à venir.


D'autres candidats, au PS et chez Europe Écologie-les Verts (EELV), sont engagés dans la primaire de leur parti. L'exigence d'un rassemblement peut-elle encore trouver de l'écho de ce côté ?
placea.jpgPIERRE LAURENT Rien n'est joué pour 2017. Je suis convaincu qu'elle peut s'imposer au-delà des logiques des primaires propres à chaque parti. Les blocages sont liés à la logique présidentialiste qui fait de la construction du projet la question seconde, après la désignation du candidat. Dans un mois, EELV aura désigné son candidat, et rien ne sera réglé: la discussion devra reprendre. Au PS, ceux qui ne veulent plus de François Hollande restent plongés dans l'incertitude sur l'issue de leur primaire. Il faut donc continuer l'effort dans la durée et, d'ici là, faire entendre le plus fortement possible les exigences communes.
«La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu'elles se présentent. »
C'est le sens de notre consultation citoyenne. Cela doit maintenant se poursuivre par des appels, des pétitions, des réunions locales. J'encouragerai toutes ces initiatives et le 8 octobre je lancerai un nouvel appel en ce sens.


Pensez-vous que de nouvelles personnalités puissent s'engager pour faciliter ce rassemblement ?
PIERRE LAURENT Je rencontre tous les jours des personnalités de toute la gauche sociale, politique, citoyenne, qui s'inquiètent de la situation actuelle. Certaines étaient à la Fête de l'Humanité, beaucoup sont réunies dans l'Appel des cent, et puis il y a des syndicalistes, des artistes, et aussi des socialistes qui n'osent pas toujours s'exprimer publiquement.
Les conditions existent pour que ces personnalités prennent des initiatives nouvelles, j'en parle avec elles.


Des communistes ont déjà fait savoir leur préférence pour la présidentielle. N'y a-t-il pas un risque de division ?
PIERRE LAURENT Il y a très naturellement dans notre parti des opinions diverses qui s'expriment. Mais j'entends la très grande volonté d'unité des communistes. Ce que nous avons à décider, ce n'est pas seulement d'un nom, c'est une démarche globale. Je suis certain que la discussion fera progresser l'immense majorité des communistes vers une position qui les rassemble. Une fois de plus, ceux qui croient nous diviser seront déçus.


«Ce que nous avons à décider, ce n'est pas seulement d'un nom, c'est une démarche globale.» Quelle que soit l'option pour la présidentielle, le PCF aura-t-il un apport propre à faire valoir ?
PIERRE LAURENT C'est évident. Le Parti communiste est une grande force politique qui compte des dizaines de milliers de militants actifs tous les jours sur le terrain, des milliers d'élus locaux, près de trente parlementaires. Notre voix et nos propositions sont indispensables à la crédibilité d'un projet de gauche, notamment dans la lutte contre la finance, qui sera la clé de voûte de notre projet.


Sur l'Europe, si la rupture avec les dogmes libéraux et l'austérité sont partagées à gauche, les moyens pour y parvenir font débat. Une entente est-elle possible ?
PIERRE LAURENT L'Union européenne est dans l'impasse. Elle se disloque sous la pression conjuguée des forces libérales et des forces nationalistes et xénophobes. Si la France veut retrouver une politique de progrès social, de relance productive, agricole, de transition écologique, elle doit engager la bataille pour changer les règles internationales, redéfinir son engagement en Europe en se battant pour un nouveau projet. Le débat sur ce nouveau mandat européen de la France devrait être mené avec tous les Français en 2017.
Au-delà, nous proposons l'écriture citoyenne d'un nouveau traité en vue des élections européennes de 2019. Cet objectif peut devenir commun à tous.


Pour nombre de candidats à gauche, la question du « made in France » est déterminante. Est-elle la réponse à la désindustrialisation ?
PIERRE LAURENT Elle est une part indispensable de la réponse, mais elle n'épuise pas notre vision industrielle. Je visiterai demain l'entreprise Ecopla à Grenoble.
Elle possède un savoir-faire unique en France et elle est abandonnée par les pouvoirs publics, pillée par ses actionnaires. La défense de notre savoir faire productif est un enjeu central.
Mais nos atouts doivent être mis au service de deux objectifs : produire mieux et autrement, et produire en coopération avec d'autres à travers le monde, en partageant les savoir-faire au lieu de se piller dans la guerre économique.


Les idées rétrogrades de repli autour d'une identité fantasmée ont le vent en poupe. Comment y faire face ?
PIERRE LAURENT La France est angoissée. Et cette peur de l'avenir est instrumentalisée. L'identité présumée à laquelle certains se réfèrent est redéfinie de manière rabougrie en travestissant l'histoire de notre pays, de ses racines multiples. Cette rhétorique n'est que le masque d'un projet de division des Français entre eux, et plus généralement des travailleurs de tous les pays, pour imposer la discrimination, le dumping social, la sous-citoyenneté comme on le voit avec les campagnes indignes contre les musulmans de France ou contre des réfugiés venus chercher asile chez nous. Ceux qui portent ces projets mettent en cause la France, ils ne la défendent pas. En 2017, portons le projet d'une France qui aborde avec audace son ouverture au monde et son histoire.

LE PCF RÉUNIRA SES CANDIDATS AUX LÉGISLATIVES, LE 21 JANVIER À PARIS, SUR LE THÈME : « À BAS LA MONARCHIE PRÉSIDENTIELLE, VIVE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE ».

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22/09/2016

Christophe Caresche à l'inspection générale du logement : « manoeuvre politicienne »

caresch_1.gifSelon Le Parisien, Christophe Caresche, actuellement député de la 18e circonscription de Paris, se verrait nommer à l'inspection générale du logement. Il s'agit en réalité d'un petit jeu de chaises musicales pathétique. L'objectif de cette manoeuvre politicienne : céder sa place de député à Mme El Khomri tout en récupérant pour lui-même un poste bien confortable.

Ces méthodes sont d'un autre âge. Elles contribuent à dégrader encore un peu plus l'image de la politique auprès de nos concitoyens. Il est d'ailleurs assez amusant que ceux qui prônent matin, midi et soir la flexibilité du marché du travail sont les premiers à se chercher un parachute pour éviter toute prise de risque.

Sur le fond, cette nomination n'augurerait rien de bon. En effet, après avoir fait campagne en 2012 en défendant l'encadrement des loyers, M. Caresche a été l'un des premiers à monter au créneau pour proposer le détricotage de la loi ALUR.

Ian Brossat, responsable nationale du PCF aux questions du logement

15/07/2016

La cuisine au beurre de « la Maison France »

hollandebeurre.jpgUne fois de plus, ce 14 juillet, le Président de la République a fait l’autopromotion de ce qu’il appelle « la Maison France », « sa » Maison France, nous servant les mêmes plats sous le panonceau qu’il a fixé au fronton depuis 2012 : « Restaurant ouvrier, cuisine bourgeoise ».

Mais les mets sont quelque peu frelatés quand il affirme « ne rien faire qui puisse altérer le modèle social » et « ne pas prendre sur les droits des salariés ».

J’avouerai même qu’il m’a fait dresser les cheveux sur la tête (sans allusion aucune à une révélation récente…) quand il a comparé la loi "travail" aux conventions collectives de 1936 et affirmé que la place des syndicats était renforcée. Chacun appréciera à l’heure des référendums d’entreprise et de la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche !

Au final, la carte de « la Maison France » ne change pas. Elle reste toujours aussi déconnectée des préoccupations du quotidien et des attentes populaires. Et si les convives ne sont pas satisfaits et digèrent mal les ingrédients à la sauce libérale, les responsables en seront la croissance insuffisante et les conséquences du Brexit.

En aucun cas bien sûr le parti pris des privilégiés et l’austérité imposée aux plus démunis.;Quant au jeune et dynamique chef de brigade qui essaie d’ouvrir une maison concurrente avec les mêmes recettes, le maître du Palais souffle le chaud et le froid, saluant la démarche citoyenne et le porteur d’idées… tout en menaçant de se passer de ses services.

chassaigne4.jpgAu final, aucun doute sur le devenir d’une succursale mise en place pour appâter le chaland et sauver la maison mère.Pour résumer, beaucoup de cinéma, en ces temps de Grande Vadrouille, autour d’une cuisine au beurre qui ne fait plus recette.

André Chassaigne

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20/06/2016

Questions à Sophia Hocini, militante engagée…

sophiapcf2.jpgPouvez-vous nous raconter votre parcours?

Sophia Hocini: Je suis née en Kabylie et nous avons fui le terrorisme algérien au début des années 2000 juste après le Printemps Berbère, j’ai étudié en CPGE-ENS puis diplômée en Lettres Modernes. J’ai écrit un livre après les présidentielles pour parler « Identité-s » et difficultés que rencontrent les immigrés intitulé « Une Française de Fabrication ». Je me suis engagée très tôt dans la vie politique et associative à 17 ans au parti communiste français et 19 ans dans le monde associatif, plus précisément celui de l’éducation populaire aux côtés de l’AFEV (le plus grand réseau de mobilisation étudiante en France) et de la ZEP, un média associatif et participatif pour les jeunes et par les jeunes.

Vous avez été témoin des bagarres entre hooligans anglais et russes. Que cela vous-a-t-il inspiré?

S.H: Cela m’a inspiré deux choses : la première est que l’industrie du foot contribue à abrutir les masses et à cristalliser une violence déjà beaucoup trop prégnante dans notre société. Depuis quelques temps, notamment avec la crise des réfugiés, tous les regards sont tournés vers des pays en crise et en guerre avec une peur unanime « d’une grande invasion »; pourtant le fait est que cette crainte n’est en réalité pas justifiée et que le problème est peut être plus profond parce que l’on peut voir que le rejet de l’autre est une réalité même sur le territoire européen à échelle étendue et qu’il n s’agit pas que d’un problème de bagarres entre hooligans.

Aussi, j’ai donc été très stupéfaite du climat tendue et haineux qu’il y avait samedi à Marseille, alors que tout le monde vendait cet événement comme un moment exceptionnel, tant en terme d’union que de manne financière. Le fait est que, pour finir sur l’industrie du foot, j’étais tout de peine assez peinée de voir tant d’engouement pour ce genre de manifestations alors que pour d’autres causes plus importantes et nécessaires pour faire société, pour vivre et faire ensemble il est déjà plus compliqué de fédérer : par ailleurs, tout cet argent dépensé par les supporters, vendu comme une manne financière pour tous les commerçants, est à considérer pour moi comme de l’argent sale car il alimente des réseaux mafieux. Combien d’affaires de blanchiment d’argent, d’exploitation de prostituées avons nous pu voir ? Enfin, tout le matériel de communication et les goodies en tous genre sont fabriqués dans des conditions plus que discutables, notamment concernant ce qui est rétrocédé aux ouvriers.

La seconde chose qui pour moi a été particulièrement choquant est la mise en danger d’autrui. En effet, tout le monde était au courant de l’importance et des risques de cette manifestation et j’étais assez surprise de voir ces centaines de hooligans, se battre à coup de bouteilles de bière parmi des familles qui ont l’habitude de flâner au abords du Vieux Port. vraisemblablement, les forces déployés ce jour là par la Préfecture n’étaient pas du tout proportionnelles au danger qu’il y avait ce jour là, et c’est là que le bât blesse.

N’avez-vous pas peur d’amalgamer un sport collectif à ses dérives liées à tout l’événementiel fait autour?

S.H: Je maintiens que ce sport collectif est une industrie avant tout. dans mon quotidien déjà et pour des choses très basiques, j’essaie de contourner au mieux toutes les industries : celle de la viande et du lait en ayant un régime végétarien, voire végétalien, celle du textile en ne m’habillant que de manière responsable, en me procurant mes fruits et légumes en AMAP etc je ne veux donc pas faire de fleur à une industrie qui broie des millions pour rien et donc l’argent sert à financer le grand capital, l’exploitation et l’abrutissement des populations.

Vous avez fait un parallèle entre les bastons de hooligans et les heurts lors des manifestations récentes entre membres de la CGT et CRS…vous trouviez que ça valait une comparaison?

SOPHIAPCF.jpgS.H: Ce n’est pas tant une comparaison sur les bastons qu’il y eu samedi et celles des manifestations, c’est plutôt le « deux poids deux mesures » qui me gênait. En effet, comme je l’ai dit le déploiement de CRS n’était pas proportionnel à l’événement samedi, et lors des manifestations c’est inversement non proportionnel. Pour prendre un exemple, un ami avec qui se suis allée à la manifestation du 1er mai – manifestations familiale et sereine – a connu pas mal de débordement alors que cela n’avait pas lieu d’être, l’ami avec qui je m’y suis rendu a été mis en GAV parce que des petits galets survivants de notre escapade à la plage étaient restés au fond de son sac. Je ne crois pas non plus avoir un comportement provocateur lors des manifestations parce que je ne veux pas décrédibiliser les causes que je soutiens, mais j’ai moi même pris du gaz lacrymogène et quelques coups de matraques lors des dernières manifestations contre la Loi EL Khomri et ce de manière complètement arbitraire. Le parallèle étaient simplement là.

Pour être honnête je vous ai découvert par votre publication sur la Rose Kabyle au lendemain du Hijab Day. C’est plutôt rare d’entendre à gauche une voix qui se montre critique sur une dérive communautaire, tandis qu’à droite on a au contraire une quantité non négligeable de dérapages verbaux?

S.H: Pour ce sujet il faut recontextualiser. Au lendemain du Hidjab day à Paris, des femmes ont organisé une journée de la Robe Kabyle en Algérie, pays où la laïcité en prend tous les jours pour son grade depuis l’Indépendance. Algérienne d’origine, je connais le prix et l’importance de la laïcité ayant grandi avec la menace du FIS et du GIA. la question de la laïcité en France est bien évidemment importante mais représente pour moi un faux problème dans la mesure où elle prend une double définition qui arrange les uns ou les autres alors qu’il n’y en a qu’une.

La définition institutionnelle repose sur trois principes : la liberté de conscience, la liberté de culte, la séparation de l’autorité religieuse de l’Etat ainsi que l’assurance de l’égalité devant la loi quelques soient ses croyances. Je pense que la définition est claire et qu’elle ne nécessite pas de tergiverser davantage : la loi garantit les droits et libertés de chacun, s’il faut punir les actes islamophobes et antisémites, il n’était à mon sens pas opportun d’exciter davantage un débat où il n’y a pas vraiment d’injustice. Etudiante, beaucoup de mes amies portaient le voile, je n’ai jamais vu personne le leur interdire.

Enfin, concernant le post à proprement parler, je voulais juste souligner que le combat féministe est pluriel, si en France pour quelques uns il s’agit de se battre pour la liberté de se couvrir, pour d’autres c’est une question de combattre pour la liberté de croire ou de ne pas croire, de se vêtir comme on le souhaite. dérives communautaires et laïcité sont étroitement liés, et dans la thèse communiste notamment, nous ne faisons pas de deux poids deux mesures, nous sommes laïques mais nous affirmons que « la religion est l’opium du peuple », ne pas le comprendre comme prôner un athéisme mais simplement que le fait religieux divise, alors que la division est justement le contraire de la pensée communiste, et que nous devrions nous unir sur d’autre valeurs que celle de Dieu.

Faîtes-vous partie du mouvement Nuit Debout, et si oui quel est votre ressenti sur l’évolution de ce mouvement?

S.H: J’ai participé à quelques rassemblement Nuit Debout mais n’en fait pas vraiement partie par manque de temps. Son évolution est pour moi très positive car il crée les espaces de débats auxquels nous n’avions pas accès. C’est un formidable élan populaire qui s’empare du droit entériné par la constitution qui est celui de la liberté de réunion.

Comment se présente actuellement la politique dans le microcosme marseillais?

 S.H: Les inégalités et la misère ne cessent de s’aggraver et de se creuser et nos politiques établis depuis deux décennies ne font pas face à cette urgence. Ceux à qui cela profitent continuent de militer pour le parti au pouvoir sur notre territoire, alors que le parti majoritaire est celui de l’abstention. L’abstention parce que l’on marche sur la tête, que le pouvoir profite toujours aux mêmes; malgré les synergies qui se créent petit à petit par les forces de la gauche et celle du monde associatif.

La lutte continue sur le terrain, au coeur de nos quartiers avec les personnes ressources de mon parti et de mes partenaires associatifs et c’est de toute évidence le combat le plus juste et le plus important. les querelles politico-politiciennes ne servent qu’à occulter les vrais problèmes et servent à ne pas dépenser son énergie pour le développement local et humain.

sophia3.jpgEn quoi consiste votre site La Robe Rouge?

S.H: La Robe Rouge est un blog que j’ai créé lorsque j’étais au lycée, passionnée d’écriture, j’avais besoin d’avoir mon espace pour analyser et décrypter l’actualité et donner mon avis.

Vous croyez vraiment à la résurgence du Parti Communiste?

S.H: Je ne crois pas à la résurgence du Parti Communiste simplement parce que le Parti Communiste n’est pas mort. En revanche, tous les jours nous travaillons à mettre à jour nos idées et nos positionnements en fonction de l’évolution de la société. Aussi, depuis quelques années nous avons à coeur d’apporter une vraie solution aux problèmes environnementaux, pour ne prendre que cet exemple. Le PCF est un parti qui organise de grandes consultations citoyennes pour réfléchir aux besoins des citoyens et aux urgences sociales.

Publié dans Spiralezone

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13:24 Publié dans Idées, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sophia hocini, militante pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/04/2016

CHANSONS ROUGES MOSAIK RADIO

chansons rouge mosaik radio,web radio

Nouvelle radio qui remplace la totalité des radios du groupe Mosaik Radios (Chansons Rouges, Mosaik Radio, Classik Radio) pour permettre une meilleure unicité et écoute.

Elle est diffusée sans publicité et permet des programmations plus importantes et plus diverses sans contraintes d'horaires et d'audimat.

Elle donne la priorité à la musique et à l'information en diffusant tous les jours douze magazines d'actualités politiques, sociales, culturelles, éducatives, sportives, musicales et 16 flashs d'informations générales

MAGAZINES D'INFORMATIONS GENERALES

chansonsrouges128.jpgTous les jours des reportages, des débats, des chroniques sont diffusés sur cette radio. Les idées communistes et progressistes sont mises en avant avec les déclarations des responsables communistes. L'actualité sociale est traitée en priorité et régulièrement. Des documents exceptionnels sur des sujets de sociétés, sur la politique internationales sont proposés régulièrement.

La fête de l'Humanité est aussi au coeur de cette radio avec une rétrospective des chanteurs qui y ont participé depuis 80 ans, et l'actualité de la prochaine fête sera traité régulièrement.

LA GRILLE DE DIFFUSION
- Programme musical de chansons rouges, rebelles et révolutionnaires de France et du Monde entier en continu

L'INFORMATION

-Magazines d'informations du matin à 7h, 8h, 9h, 13h (flash, météo, sport, éphéméride, programmes TV, horoscope, magazines, chroniques)

-Magazines d'informations du soir à 17h et 19h

-Flash d'informations toutes les heures de 6h à 22h (sauf 21h)

-Le TOP 8h du matin magazine, 8h-8h30 (flash, édito, chroniques, magazine, reportages, rubriques diverses)

-Le TOP midi magazine , 12h-12h30 (flash, édito, chroniques, magazine, reportages, rubriques diverses)

-Le TOP 18h magazine , 18h-18h30 (flash, édito, chronique, magazine, reportage, rubriques diverses)

PLUS BELLES LES LUTTES, le lundi à 20h, émission proposée par les militants CGT des Bouches du Rhone

MAGAZINES THEMATIQUES 10H, 15H, 20H, 22H

Lundi : 10H : Entretiens avec des chanteurs et nouveautés musicales, 15H : Découverte recettes cuisine, 20H : Plus belles les luttes,  22H : Découverte Jazz

Mardi : 10H : Reportages, 15H : Découverte musique classique, 20H : Fréquence Terre

Mercredi : 10H - Cinéma, 15H : Hits rire des années 50 et 60, 20H : Reportages et débats, 22H : Découverte musique country

Jeudi : 10H : Découverte musique Jazz, 15H : Histoire, 20H : Panorama (conférences)

Vendredi : 10H : Découverte musique country, 15H : Cinéma, 20H : magazine cuisine, 22H : Hits et rire des années 1950-1960

Samedi : 10H - Fréquence Terre magazine de l'écologie,  15H - Entretiens avec des chanteurs, nouveautés musicales, 20H : Magazine cinéma

Dimanche : 1OH : Découverte musique classique, 15H : Panorama (conférences), 20H : Magazine Histoire, 22H : Découverte musique classique

LES SPÉCIALES :

TOUS EN BOITE DE 00H00 A 6H00 DU MATIN LE SAMEDI ET LE DIMANCHE - NUIT DISCO

Diffusion sur : http://mafrance91.hautetfort.com/
et sur votre téléphone, tablette, ordinateur, voiture, vous pouvez l'écouter en utilisant l'application d'un des annuaires suivants : Nobex, Radio Forest, Allzic Radio, Radio.fr, Webradio, Radio Guide FM, Pick Radio, Radioshaker, Wbradio, Tunein, Streema :http://streema.com/radios/play/106006

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28/11/2015

COP 21 : NOUS N'AVONS QU'UNE PLANETE

encuba.jpgTous les pays de la planète représentés le plus souvent par les chefs d'Etats seront présents à Paris en Décembre pour se pencher sur notre planète bien malade et tenter de proposer des solutions pour sa sauvegarde dans le cadre de la 21 ème conférence mondiale sur le climat.

Les citoyens, les collectivités locales sont directement concernés.
Une augmentation de plus de 2° du réchauffement de la planète serait catastrophique selon tous les experts.
Le PCF, les élus communistes sont depuis longtemps impliqués et force de propositions.

Nous voulons faire entendre la voix des peuples du monde afin d’exiger, sous l’égide de l’ONU, un accord international entre les États fondé sur les principes de solidarité et d’équité comportant :
• des objectifs chiffrés transparents de réduction des GES (gaz à effet de serre) pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C dans les plus brefs délais,
• des engagements financiers précis, à la hauteur des moyens des pays riches, pour la mise en route effective du Fonds Vert à hauteur de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, pour la mise en place concrète d’aides à l’atténuation et à l’adaptation,
• le développement de la Recherche et de la coopération par le transfert de technologies avec les brevets associés vers les pays en voie de développement et les pays les moins avancés,
• la mise en place du mécanisme de « pertes et dommages » au profit des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles.

Au-delà de ces propositions, il est urgent et nécessaire de repenser notre modèle économique à partir de l'humain et non à partir des intérêts des grandes entreprises dont la course effrénée au profit à court terme contribue à détruire un peu plus chaque jour notre planète "

Groupe des élus communistes et républicains d'Evry

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Tribune prévue dans le bulletin municipal d'Evry de Novembre 2017

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19/10/2015

Quelle « violence » des « voyous » d’Air France ?

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romagnan.jpgLa chronique de Barbara Romagnan (1) Que reste-t-il pour désigner la peine de mort ou la répression de la liberté d’expression?

Le 6 octobre, Manuel Valls a qualifié de « voyous » les salariés d’Air France qui ont arraché la chemise du DRH du groupe. Que le premier ministre apporte son soutien à la victime de ces violences est compréhensible. Rien d’anormal non plus à ce qu’il condamne toute violence en rappelant qu’elle n’est jamais une solution.

On peut cependant s’étonner de l’entendre le faire depuis l’Arabie saoudite, où il venait de conclure des contrats à hauteur de 10 milliards d’euros – un pays qui a exécuté depuis le début de l’année 135 personnes. Si l’on appelle « violence inqualifiable » les événements d’Air France, que reste-t-il pour désigner la peine de mort ou la répression de la liberté d’expression ?

La France, qui se dit pays des droits de l’homme, a choisi de condamner les pratiques qui s’opposent aux valeurs qu’elle entend défendre. Si l’on veut que ce choix soit crédible, il faudrait, par souci de cohérence, d’une part, s’abstenir de commercer avec les pays qui violent ces principes de la façon la plus manifeste, d’autre part, et en l’occurrence, éviter de condamner depuis leur sol des violences, certes regrettables, mais sans commune mesure avec ce qui se pratique en Arabie saoudite. De plus, si les gestes violents de quelques salariés d’Air France sont condamnables, ils peuvent s’expliquer. Dans cette affaire, la première des violences est celle que vivent les 2 900 salariés dont l’emploi est menacé – et avec leur emploi, l’ensemble de ce qui leur permettait de construire et de vivre leur vie.

Mais si l’on condamne l’action de quelques-uns des salariés d’un groupe dont l’équilibre a été, ces dernières années, très profondément déstabilisé, on doit simultanément reconnaître que le système économique dans lequel nous vivons engendre une concurrence permanente de tous contre tous, et par cela même une violence sociale considérable.

Beaucoup des dirigeants d’entreprise ne perçoivent sans doute même pas cette violence, jusqu’au jour où ils se trouvent directement confrontés aux réactions qu’elle suscite. Par conséquent, qualifier de « voyous » ceux qui, en défendant leurs emplois et ceux de leurs collègues, ont sans doute cédé au désespoir et à l’exaspération, c’est oublier qu’ils s’inscrivent dans un combat syndical qui est parfois une lutte pour la survie. C’est également faire un amalgame insupportable. Comme si ces hommes étaient de la même espèce que les vrais « voyous », ceux qui, chefs de bande armée, chefs de clan mafieux, chefs d’entreprise malhonnêtes, chefs d’État corrompus, règnent par la violence et par la peur. On n’attendait pas cela d’un premier ministre socialiste.

Lundi, 19 Octobre, 2015
L'Humanité
 
(1) Barbara Romagnan, députée socialiste du Doubs, chroniqueuse du journal l'Humanité est née le 25 avril 1974 à Annecy, est une enseignante et femme politique française membre du Parti socialiste depuis 1995.
 
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11:39 Publié dans Barbara Romagnan, Idées | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : barbara romagnan, air france | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!