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25/04/2022

PRESIDENTIELLE : DECLARATION DE FABIEN ROUSSEL

Marine.jpgLa déclaration de Fabien Roussel 2022 au soir du second tour:
 
Mesdames et Messieurs,
Ce soir, le pire a été évité à la France.
Grâce à la mobilisation de millions de nos compatriotes, la représentante de l’extrême droite ne pourra pas, à l’Élysée, perpétrer le coup de force institutionnel qu’elle envisageait pour disloquer la République.
Elle ne pourra pas installer un pouvoir autoritaire, mettant en pièces nos principales conquêtes démocratiques, autant que les droits sociaux chèrement conquis par notre peuple.
Dans la clarté politique, sans illusion sur le projet d’Emmanuel Macron, nous avons clairement participé à ce résultat.
La bataille n’est, pour autant, pas achevée. Loin de là.
La représentante de l’extrême droite française a recueilli 42 % des suffrages, soit 8 points de plus qu’au second tour de 2017. Un résultat sans précédents depuis la Libération.
Une lourde menace pèse sur notre démocratie.
Et la victoire d’Emmanuel Macron ne peut pas l’évacuer.
Quand 42 % de nos concitoyens utilisent le bulletin de vote de celle qui propose un référendum sur le voile, l’immigration avec la volonté de créer, ce qui n’existe dans nul autre pays au monde, un régime ségrégationniste en fonction de ses origines et de sa religion, c’est grave.
Et quand 28 % font même le choix de s’abstenir, en prenant le risque de son élection, nous mesurons à quel point l’extrême droite et ses idées se sont banalisées dans notre pays.
Le président sortant, s’il est réélu aujourd’hui, l’est uniquement à la faveur d’un rejet de la représentante de l’extrême droite.
Il ne doit pas considérer que ce résultat exprime un soutien à sa politique.
Nous l’avons interpellé publiquement, à plusieurs reprises, afin qu’il entende, avec humilité, la colère qui s’est exprimée lors de ces élections concernant le pouvoir d’achat, ou même son projet de réforme des retraites.
Il a refusé de remettre en cause ses choix, sa politique, avec une pointe d’arrogance que les Français ne supportent plus.
Nous devons maintenant le battre et battre sa politique aux élections législatives les 12 et 19 juin prochains.
C’est tout l’enjeu des semaines à venir.
Les Français, le monde du travail, la jeunesse ont besoin d’une perspective d’espoir.
Ils ont besoin de réformes heureuses, positives; ils ont besoin de progrès social, de justice sociale.
Ils ont besoin de services publics, partout et pour tous.
Ils attendent qu’on mette enfin les formidables richesses que nous avons au service de l’emploi, de l’augmentation des salaires, des pensions et de meilleures conditions de travail.
Pour mettre en œuvre de telles réformes, nous aurons besoin d’une majorité de gauche à l’Assemblée nationale, une majorité connectée aux attentes populaires.
Et pour y parvenir, nous devrons d’abord battre l’extrême droite qui progresse dans de nombreuses autres circonscriptions, hormis quelques exceptions dont nous nous félicitons, car nous avons contribué à son recul.
Mais dans une majorité d’entre-elles, la situation reste préoccupante. Créons, partout, toutes les conditions, ensemble, pour offrir une perspective de victoire à gauche dans ces territoires où l’extrême droite pourrait l’emporter.
Il nous faut ensuite enclencher une vraie dynamique d’espoir à gauche et nous adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du 1er tour et aux 12 millions d’abstentionnistes.
Le 10 avril dernier, avec 32,5 % des suffrages exprimés, la diversité des candidatures à gauche a permis de progresser de quatre points par rapport à 2017.
En nous additionnant, dès ce premier tour des élections législatives, nous pouvons par conséquent battre à la fois le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Macron.
En nous additionnant, en nous rassemblant avec un contrat de législature, avec des engagements communs pour le pays, nous pouvons y parvenir.
C’est le sens de nos discussions avec La France insoumise, Europe-Écologie-Les Verts, le Parti socialiste.
Pour ces élections législatives, faisons tout pour être unis, retrouvons-nous autour d’un contrat de législature répondant à l’aspiration des Français sur le pouvoir d’achat, le droit à la retraite, la transition écologique et la justice climatique, les services publics, une République refondée.
Fixons-nous l’objectif d’un accord global, nous réunissant dans la totalité des circonscriptions, en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche, et en allant ensemble à la conquête d’une majorité de députés partout ailleurs.
Faisons-le en respectant bien sûr le rapport de force issus de la présidentielle, mais aussi en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche.
En se rassemblant et en faisant de nos différences une richesse, toute la gauche peut, non seulement retrouver les 11 millions d’électeurs et électrices du 10 avril, mais elle peut contribuer aussi à remobiliser nombre d’abstentionnistes.
L’heure est trop grave, la menace de l’extrême droite sur de nombreuses circonscriptions trop angoissante, l’arrogance dévastatrice du président de la République trop dangereuse, pour que nous ne fassions pas preuve d’une grande responsabilité.
C’est dans cet esprit que nous discutons depuis plusieurs jours avec toutes les forces de gauche. Créons les conditions d’un tel accord.
Je redis à Jean-Luc Mélenchon, à Julien Bayou, à Olivier Faure ma totale disponibilité pour nous retrouver tous ensemble, le plus rapidement possible, pour atteindre l’objectif ambitieux que nous pourrions nous fixer à gauche.
Les communistes sont déterminés à tout faire pour aboutir et apporter notre contribution avec « La France des Jours heureux » que nous avons défendue pendant la campagne.
Je vous remercie.

22/11/2021

Fabien Roussel, pleins feux sur l’emploi et les salaires

Fabien Roussel Stalingrad 2.jpg

Le candidat communiste à la présidentielle a tenu son premier grand meeting dimanche, place Stalingrad, à Paris. En écho aux préoccupations des 3 000 participants, il a multiplié les propositions pour le pouvoir d’achat et une juste répartition des richesses, à commencer par une augmentation du Smic de 20 % et le triplement de l’ISF.

Disparus de nombreux radars médiatiques à cinq mois de l’élection présidentielle, les salaires, les conditions de travail ou encore l’emploi ont été à l’honneur dimanche sur la place Stalingrad, à Paris, où le candidat communiste à l’Élysée, Fabien Roussel, a tenu son premier grand meeting devant 3 000 personnes. Un rendez-vous démarré littéralement en fanfare avec une troupe de batucada. Dès 11 h 30, alors que la musique bat son plein, Jean-Philippe Juin, chasuble CGT sur le dos, est là avec quelques-uns de ses collègues de la Fonderie du Poitou. « On veut liquider nos emplois, nous, on se bat pour les préserver, on est en dedans », explique le délégué syndical dont le combat porte aussi sur les salaires. « On est payés 1 800 euros net, à la fin du mois c’est de plus en plus difficile. On a demandé une augmentation de 150 euros qu’on n’a pas obtenue mais on estime qu’il faudrait au moins 300 euros par mois supplémentaires pour vivre décemment », poursuit-il.

 Les motifs de colère sont nombreux, pointe en écho Fabien Roussel à son arrivée sur la scène du meeting. Alors oui, nous, nous voulons que ça change, maintenant. » Le député du Nord embraye sur sa « première mesure » : « augmenter le Smic de 20 %, pour le porter à 1 500 euros net, 1 800 euros brut, dès le printemps 2022 ».

Les factures qui augmentent

Mais face à la vie chère qui gagne du terrain, il insiste aussi sur l’inscription « dans la loi de l’augmentation de tous les salaires en fonction de l’inflation ». Tandis que la droite et l’extrême droite veulent imposer du matin au soir les thèmes de l’immigration ou de la sécurité, Onur, microentrepreneur dans le Val-de-Marne qui paie cher les conséquences de la crise, s’offusque : « Les gens n’en ont rien à foutre de la couleur, d’où on vient, ils veulent juste pas avoir à se demander à la fin du mois comment ils vont pouvoir manger. La campagne doit porter là-dessus. » « D’ailleurs, s’il y avait une meilleure répartition des richesses, ces questions se poseraient beaucoup moins », lâche l’une de ses camarades.

Cette urgence, Corinne, qui a fait le déplacement depuis Roubaix, dans le Nord, la connaît bien. « On fait attention à tout, la moindre dépense, on doit tout calculer, j’ai même une application dans mon téléphone pour vérifier mon budget », raconte-t-elle. Au chômage, elle s’est engagée avec la CGT pour aider les privés d’emploi à faire valoir leurs droits. Elle redoute pour eux les conséquences de la réforme de l’assurance-chômage, surtout avec les factures qui augmentent. « Moi, je suis mensualisée chez EDF mais j’ai reçu un rappel de 400 euros. Comment je peux faire ? Je suis obligée de négocier un échéancier qui s’ajoutera aux autres », pointe-t-elle, jugeant indispensable de faire baisser la note en jouant sur les taxes, comme son candidat le propose. « À côté, on voit les actionnaires se remplir les poches… Le fossé se creuse. C’est un discours qui peut paraître classique mais c’est la réalité », martèle Corinne.

« Relancer l’espoir de la belle vie »

Un message que Fabien Roussel est lui aussi déterminé à faire passer. « Macron a été le serviteur le plus zélé de la finance. Le président des riches, nous n’en voulons plus », tacle le candidat. « Nous voulons l’abolition de ces privilèges, l’abolition du régime spécial du capital », scande le député du Nord, qui dessine « un objectif simple : éradiquer le chômage » (lire ci contre). En matière de financements, il ne manque pas de ressources et entend non seulement récupérer les « 123 milliards d’euros par an de cadeaux aux entreprises, aux plus riches », mais aussi tripler l’ISF ou encore mettre en place un « impôt Covid exceptionnel » sur « les bénéfices au-delà de 500 000 euros » des multinationales. Nationalisations d’Axa, de la BNP ou de la Société générale sont aussi au programme pour « maîtriser le nerf de la guerre, l’argent », tout comme un nouveau pacte européen qui rompt avec l’austérité et mobilise 6 % du PIB européen par an, soit 900 milliards d’euros. « Rendez l’argent ! », résume-t-il, pointant les nombreux besoins dans les services publics.

D’ailleurs, bas salaire et fin de mois difficile, Arbia ne sait que trop bien de quoi on parle. Venue depuis l’Essonne, cette accompagnante d’élève en situation de handicap (AESH) brave la pluie glacée sur la place Stalingrad. Chaque mois, sa fiche de paie n’aligne que 800 euros. « Ils détruisent tout ce qui nous permet de vivre ensemble, tout ce qui nous rassemble, comme l’éducation. Il y a trop de pression, chacun gère ses problèmes tout seul », déplore-t-elle, tout en souhaitant pour 2022 voir « relancer l’espoir de la belle vie ». C’est pour ça qu’elle est là comme Marcelle, salariée de Carrefour, qui témoigne sur scène et veut qu’on prenne « conscience que les bas salaires ne doivent plus exister dans notre pays ». Ou encore Camille, aide-soignante, qui estime qu’on « doit pouvoir finir les fins de mois » mais aussi travailler dans des conditions décentes. Pour les rémunérations, « l’État donnera l’exemple », s’engage Fabien Roussel, promettant à « celles et ceux qui font vivre nos services publics, qui sont en première ligne, que nous avons applaudis pendant les confinements une augmentation d’au moins 30 % ».

Reste que Corinne est « sidérée que les gens ne se bougent pas plus ». Et que si Hugo, un étudiant qui se dit communiste mais affilié à aucun parti, juge nécessaire « même à 2 % de faire entendre ces questions-là », il se dit « électoralement pessimiste ». C’est aussi ce que Fabien Roussel a tenté de battre en brèche dimanche, pointant « cinq mois imprévisibles, ouverts ». « Rien n’est écrit parce que nos concitoyens se placent encore à distance de ce rendez-vous », a-t-il estimé, appelant à la mobilisation et comptant sur cette « démonstration de force » parisienne pour lui donner de l’élan et percer le mur du silence autour des préoccupations populaires.

Julia Hamlaoui, l'Humanité

15/03/2021

PRESIDENTIELLE : MOTION ADOPTEE PAR LE PCF

pcf,présidentielles

En 2022, l’élection du président de la République et celle d’une nouvelle Assemblée nationale interviendront au terme du quinquennat d’Emmanuel Macron qui aura vu se multiplier les régressions sociales et démocratiques, mais aussi de trois années d’une pandémie inédite.La pandémie de Covid-19, son lourd bilan humain, social, culturel, écologique, économique et démocratique, auront révélé toutes les impasses du système capitaliste actuel.La relation entre notre société et l’argent, l’argent et le travail, le modèle productif et les écosystèmes ou la biodiversité : tout cela est à remettre en question. Au-delà de l’enjeu crucial pour notre pays, c’est un défi de civilisation posé à l’humanité tout entière.

Comment être utile, relever au mieux ce défi ? Ce sont les questions auxquelles les communistes ont à répondre, en déterminant leurs choix pour l’élection présidentielle et les élections législatives, ces deux scrutins ayant une importance majeure pour l’avenir.Nous refusons de nous résigner à ce que 2022 soit un nouveau rendez-vous manqué pour notre pays. Nous agirons pour créer les conditions d’un changement de politique dans la vie quotidienne et pour sortir de la crise. Comme des millions de nos concitoyen·ne·s, nous ne voulons pas être enfermé·e·s dans le piège du duo Macron-Le Pen.

Comme dans de nombreux pays, l’extrême droite menace, ses idées progressent. Elle se présente en alternative à Emmanuel Macron. Elle prospère sur la crise et encourage les affrontements identitaires. Elle est aujourd’hui en capacité d’imposer ses thèmes au centre du débat politique. Un bloc droitier, autoritaire et xénophobe, peut se constituer et lui ouvrir un chemin vers le pouvoir. Mais, loin de s’attaquer au capital, l’extrême droite continuerait de servir les puissants et son projet de « préférence nationale » soumettrait le pays à une violente politique xénophobe et raciste, mettant à bas les principes mêmes de la République. Le PCF, comme durant toute son histoire, se place au premier rang de la lutte contre l’extrême droite et ses idées, pour empêcher que les élections de 2022 se soldent par l’arrivée au pouvoir d’une solution autoritaire et xénophobe. La droite traditionnelle se trouve en embuscade pour profiter des échecs comme du discrédit des dirigeants en place, et divers aventuriers réactionnaires se posent déjà en personnages providentiels. Pourtant, ceux-là nous conduiraient demain comme hier à de nouveaux désastres sociaux, sociétaux et écologiques.


Nous, communistes, avons une grande ambition pour la France. Nous voulons ouvrir la voie à une politique qui tire vraiment les leçons de la pandémie et de la crise. Nous voulons contribuer à construire une société en rupture avec les logiques capitalistes avec les mouvements sociaux et écologiques, les forces progressistes, les citoyen·ne·s. Nous souhaitons faire valoir l’originalité de la démarche communiste, de contestation et de constructions, de luttes et de conquêtes de pouvoirs, d’avancées réalistes et révolutionnaires, de rassemblement.


Le communisme que nous voulons, c’est l’émancipation, c’est faire le choix de l’humain et de la planète d’abord, d’une société démocratique qui fait reculer l’exploitation et les dominations, une société qui éradique la misère et le chômage, dans laquelle le libre développement de chacune et chacun est la condition du libre développement de tous et de toutes. Notre adversaire, c’est le capital. C’est pourquoi nous voulons changer l’utilisation de l’argent des entreprises, de l’État, des banques et des assurances. Nous voulons de nouveaux pouvoirs aux salarié·e·s et aux habitant·e·s sur les entreprises et les services publics, du local au mondial.


Une nouvelle fois, nous nous trouvons devant un moment historique. Aussi, les élections de 2022 doivent-elles être l’occasion d’un très grand débat national.
Dans l’élection présidentielle et les élections législatives, nous voulons contribuer au surgissement du très grand mouvement populaire qui fait défaut au pays depuis tant d’années, pour débarrasser celui-ci du pouvoir en place, battre la droite et l’extrême droite, créer les conditions du changement tant attendu par des millions d’hommes et de femmes.


Nous entendons porter notre projet et le mettre en débat. C’est pourquoi les communistes débattent de leur choix à l’élection présidentielle, d’une candidature communiste et de la manière de contribuer, lors de cette échéance et des législatives, à la construction d’une nouvelle majorité politique pour donner au pays les moyens du changement.


De très grands dangers et des forces disponibles à l’action


Après avoir dû desserrer l’étau des politiques d’austérité, les classes possédantes se préparent partout à durcir leurs attaques contre les travailleuses et travailleurs, les classes populaires, la jeunesse, les peuples, au risque de nouvelles guerres. De nouvelles divisions et exclusions dans la société sont organisées pour la fragmenter et faire monter les idées et gestes de rejet et de violences entre les exploité·e·s et les dominé·e·s. Des affrontements majeurs se dessinent entre le capital et les mouvements populaires.


En France, le macronisme est synonyme d’offensive aggravée contre des conquêtes sociales et démocratiques essentielles. La pauvreté et le mal-vivre ont gagné une très large partie de la société, les inégalités se sont creusées, l’environnement a été davantage dégradé, les infrastructures et services publics ont été affaiblis au point de ne pouvoir faire face à la pandémie, la désindustrialisation s’est poursuivie, la jeunesse s’est retrouvée exposée à l’explosion de la précarité comme à la dégradation de l’école publique et de l’université. Toutes les activités humaines, la culture, le sport, les loisirs, la vie associative, déjà malmenées avant l’arrivée du Covid, se heurtent aux incohérences des choix de gestion de la crise. Elles sont à l’arrêt et privent de vie sociale des millions de citoyen·ne·s.


Le président de la République et son gouvernement se préparent maintenant à faire acquitter le prix de la crise au plus grand nombre, de concert avec les dirigeants de l’Union européenne. Une réorganisation de l’État se cherche pour répondre aux nouveaux besoins du capital. De grands groupes continuent de licencier et délocaliser leurs productions. Notre pays est d’ores et déjà confronté à une terrible crise sociale et économique, elle menace d’être dévastatrice.


En l’absence d’alternative politique progressiste crédible, la société française voit se développer des phénomènes de résignation et de peur, des sentiments de relégation, mêlés à de la colère. La nation se retrouve en proie à un sentiment d’humiliation face à la révélation de ses pertes de souveraineté dans les domaines essentiels de la santé, de l’alimentation, du développement industriel. La crise démocratique en est la traduction directe : un large pan de la population travailleuse et de la jeunesse manifeste sa défiance envers la politique.


Rien n’est pourtant joué. À la faveur de la pandémie, des millions d’hommes et de femmes ont pris conscience des ravages auxquels conduisent les politiques dominantes. Ils n’ignorent plus que les épidémies sont imbriquées dans des choix de développement qui ont saccagé les vies humaines, détruit les équilibres écologiques et généré la crise climatique. Face à des politiques publiques incapables de répondre à l’intérêt du plus grand nombre, ils ont réalisé des expériences prometteuses d’actions collectives et solidaires, d’appels, pétitions, initiatives et votes communs dans les diverses assemblées élues. D’innombrables débats sur l’avenir ont vu le jour, remettant en cause les logiques dominantes.


Ce sont autant de points d’appui permettant de prolonger demain les résistances et les luttes qui n’ont cessé de s’amplifier dans leur diversité et ont révélé d’immenses forces disponibles à l’action. Ce sont aussi des points d’appui pour construire des majorités politiques dans notre pays.
Nous voulons répondre aux attentes qu’elles portent.


Le choix de transformations révolutionnaires pour sortir de la crise


Les défis à relever appellent de profondes ruptures. La France a besoin d’une grande révolution démocratique, faite d’avancées décisives, de conquêtes de pouvoirs faisant reculer toutes les dominations sur nos vies et nos libertés : celles du capital , du patriarcat, du racisme, des LGBTI-phobies…


À l’occasion de nos campagnes de 2022, nous entendons mettre des contenus en débat. Nous participerons à tous les échanges publics auxquels nous serons conviés et prendrons nous-mêmes toutes les initiatives pouvant favoriser la discussion sur les projets et solutions existant à gauche et dans le mouvement social.


Nous avons ainsi la volonté de rassembler une majorité populaire autour des grands axes d’une politique correspondant aux exigences vitales du moment.


Nous proposons une grande ambition de services publics, de protection et de promotion de biens communs, pour libérer l’essentiel de nos vies des logiques de profit. Pour sortir de la crise sanitaire, la santé doit devenir un bien commun public, de la production de médicaments à l’organisation des soins. Nous voulons une solidarité internationale accrue en matière de santé. L’énergie, le logement, l’alimentation, l’éducation et la culture doivent aussi être considérés comme des biens publics prioritaires, pour que chacune et chacun ait accès au bien-être, à de nouveaux temps de vie, à un plein épanouissement personnel.


Nous proposons de sécuriser tous les âges de la vie, pour ouvrir une nouvelle page de progrès humain, en parachevant l’œuvre du Conseil national de la Résistance et d’Ambroise Croizat. Un nouvel âge de la Sécurité sociale vient à l’ordre du jour, qui garantit à chacune et chacun une vie digne et émancipée par de nouvelles libertés dans le travail et hors du travail, de la formation à l’ensemble de l’activité professionnelle, lors de la retraite et jusqu’au grand âge.


Nous proposons une révolution du travail et de l’emploi. La revalorisation du travail, l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail, l’éradication de la misère et du chômage, le dépassement du marché du travail, l’accès aux savoirs, leur partage, le développement des savoir-faire et une nouvelle efficacité sont dans nos priorités. C’est ce à quoi vise l’idée de sécurité de l’emploi et de la formation, que défendent les communistes depuis longtemps, et qui exige une maîtrise des entreprises et de leurs productions, de l’utilisation de l’argent, de nouveaux pouvoirs garantis aux travailleurs et travailleuses dans les entreprises ainsi que des institutions démocratiques pour une planification stratégique.


Nous proposons une grande politique pour la jeunesse. C'est un enjeu d'avenir pour la France. Quels que soient ses lieux de vie, d'activité, de formation, la jeunesse doit avoir les moyens de parvenir à son autonomie et de construire son avenir personnel et professionnel. L'accès à l'emploi est décisif.


Nous proposons un mode de production et de consommation écologique et social. La transition écologique est inséparable de la question de l’emploi et de la justice sociale. Il s’agit de réindustrialiser la France et de relocaliser les productions, de rendre à la nation sa pleine souveraineté, de développer de nouvelles coopérations internationales, de gagner une industrie respectueuse de ses salarié·e·s, de la santé comme de l’environnement, offrant des produits sains et accessibles afin d’atteindre l’objectif d’une empreinte carbone nulle en 2050.


Nous proposons de renouer partout, pour toutes et tous, avec les principes de la République, pour de nouvelles avancées au service des libertés, de l’égalité et de la fraternité. Il est temps de se donner les moyens de lutter efficacement et durablement contre le racisme et les discriminations, de construire l’égalité réelle, notamment l’égalité entre femmes et hommes, de repenser le modèle de protection de l’enfance aujourd'hui défaillant, de soustraire les médias à l’emprise de gigantesques groupes financiers, de rétablir la police et la justice dans leurs missions de service public.


Nous proposons une grande politique de la culture et de l'éducation. Celles-ci doivent devenir une priorité au service de l'émancipation et de nouveaux temps libérés, facteurs d'épanouissement personnel. L'utilité et le rôle du secteur associatif et de l'économie sociale et solidaire doivent être reconnus.


Nous proposons, pour une planète durable, solidaire et en paix, de redonner à la France une capacité d’initiative indépendante. Les luttes mondiales contre les inégalités et la pauvreté, contre le dérèglement climatique, et pour la protection de la biodiversité, pour éliminer les guerres, faire taire les armes et progresser la paix ne font qu’une. Notre pays doit définir une nouvelle politique internationale, retrouvant les moyens d’agir en faveur d’un nouvel ordre du monde garantissant la paix et le désarmement à la planète.


Nous proposons que la France agisse pour une construction européenne rompant avec les fondements et les règles néolibérales et austéritaires de l'UE, associant librement des nations et des peuples souverains et s'inscrivant dans un espace de paix, de coopération et de sécurité collective avec ses voisins. Il lui faut se dégager de la tutelle guerrière de l’Otan.

Deux moyens sont nécessaires pour y parvenir.

  • Il est impératif de prendre le pouvoir sur le capital. De promouvoir un nouveau rôle des banques pour une tout autre utilisation du crédit et de la monnaie. De se réapproprier les biens communs (au moyen d’un redéploiement des services publics, de la formation de grands pôles publics, de nationalisations de banques, de groupes et entreprises stratégiques). De redistribuer les richesses, de les utiliser autrement alors que des centaines de milliards sont distribués par la BCE et les autres banques centrales pour soutenir les marchés financiers et les profits des grandes multinationales.
  • Il est impératif de refonder la démocratie, des communes et des entreprises jusqu’à l’État, en s’appuyant sur de nouvelles institutions menant à une VIe République, de développer l’intervention des citoyen·ne·s et des salarié·e·s, avec des droits nouveaux à tous les niveaux de la société. Il faut en finir avec la séparation du politique, du social, de l’économique.


C’est cette cohérence entre projet de société, conquête d’une nouvelle démocratie et avancées majeures sur les moyens financiers que nous souhaitons porter avec force.


Agir pour le rassemblement majoritaire de notre peuple


Nous mesurons chaque jour les trésors d’inventivité, de créativité, de combativité, d’engagement qui émanent de notre peuple. C’est pour cela que nous entendons contribuer au surgissement d’un puissant mouvement de contestation du système et que nous voulons nous atteler à la construction d’un Front populaire du XXIe siècle.


Nous voulons créer les conditions d’une nouvelle majorité politique qui rassemble le monde du travail et de la création, toutes les forces qui seront déterminées à s’unir au service des exigences populaires. Le Parti communiste français, fidèle à son histoire, refuse de se résoudre à la situation présente de la gauche.


Au sortir de décennies de domination du social-libéralisme, la gauche se révèle lourdement affaiblie. Rien n’y est figé, d’importants débats la traversent, mais le poids des errements passés et sa configuration présente la laissent éparpillée, impuissante à défendre une politique permettant de remobiliser le monde du travail et la jeunesse, en proie à un présidentialisme favorisant toutes les tentations hégémoniques.


Nous, communistes, pensons qu’une perspective d’espoir pour la France et son peuple exige la remise en cause radicale de la domination du capital, sans laquelle on ne peut agir contre les diktats des marchés financiers, qu’elle ne peut trouver sa concrétisation dans la tentation du « populisme de gauche », qui relativise le combat de classe pourtant primordial, qu’elle doit récuser l’illusion d’un verdissement des politiques capitalistes, laquelle interdirait d’ouvrir un nouveau chemin de civilisation. Avec les militantes et militants socialistes, insoumis, écologistes, avec les hommes et les femmes qui comme nous aspirent à une gauche de combat, nous voulons mener tous les débats d’orientation aujourd’hui soulevés pour répondre à la gravité de la situation. Ces débats doivent se dérouler au grand jour, en lien avec le mouvement social et ses organisations.


Les enjeux sont en effet considérables : ils concernent la nature des objectifs sociaux et écologiques à porter dans le débat public, notamment en matière d’industrie et de services publics, la stratégie à mettre en œuvre face aux projets du capital et des grands groupes industriels ou bancaires, la place de travail dans la société, la conception de l’entreprise et les pouvoirs dont doivent disposer les travailleurs en son sein, la conception de la République, ou encore l’exigence d’une autre construction européenne et de coopérations solidaires à engager dans le monde.


Ce ne sont pas seulement les divisions qui engendrent la fragilité de la perspective progressiste, c’est la faiblesse des idées et des choix portés par une large partie de la gauche qui nourrit l’abstention et ne permet pas de faire reculer le vote en faveur de l’extrême droite.


D’importants débats, dont le peuple doit s’emparer, restent donc indispensables pour unir les forces populaires, dépasser les divisions des forces de gauche et écologistes en créant un socle d’idées suffisamment partagées, initier une construction politique nouvelle pour conduire au changement radical de politique qu’attend le pays. Nous entendons agir pour y parvenir, progresser dans cette direction en amplifiant les luttes, en poussant les idées anticapitalistes qui montent dans la société, en faisant gagner en influence les idées et propositions transformatrices portées par le Parti communiste français. Tout au long de l’année à venir, le PCF prendra des initiatives à même de réunir les conditions d’une alternative politique autour d’un pacte d’engagements législatifs communs.


Une candidature communiste à la présidentielle, utile pour transformer la France et reconstruire la gauche


S’agissant de l’élection présidentielle de 2022, son 38e Congrès avait fixé au PCF le mandat de travailler à réunir les conditions d’une candidature communiste.


Le choix, en 2022, ne saurait se réduire au duo Macron-Le Pen, ni à la nécessité de consentir à des opérations de sommet bâclées, ne permettant pas de répondre aux exigences populaires. Ne nous laissons pas prendre au piège institutionnel qui réduit l’enjeu de la présidentielle à son second tour.
Pour créer les conditions d’une alternative de gauche s’appuyant sur le mouvement populaire, parce qu’il y a plus que jamais besoin d’espoir, le rôle du PCF est décisif.


Nous lançons un appel.


Au monde du travail et de la création, à la jeunesse, à toutes les femmes et à tous les hommes de gauche, à celles et ceux qui sont en colère ou qui attendent des réponses à leurs aspirations, nous disons : ensemble, donnons-nous les moyens d’en finir réellement avec la pandémie et d’engager une rupture avec les logiques capitalistes qui ont mené notre pays et le monde à une impasse. L’heure est à nous unir pour conquérir une vie digne et émancipée, donner un nouveau sens au travail, à l’entreprise et à la vie sociale, réussir la transition sociale et écologique. L’heure est à construire ensemble et à faire progresser des idées révolutionnaires pour le pays. L’heure est à hisser la gauche à la hauteur des besoins communs et à construire l’alternative au pouvoir d’Emmanuel Macron.


Cette ambition pour la France, nous avons commencé à la faire grandir dans la résistance aux choix du pouvoir, dans les nombreuses luttes de ce quinquennat, dans nos campagnes politiques pour faire du vaccin un bien public mondial ou pour développer des solidarités concrètes, à travers nos propositions pour éradiquer le chômage et la précarité ou pour sécuriser l’emploi et la formation, dans les actions pour la justice climatique et environnementale, dans les innombrables batailles pour gagner l’égalité réelle contre le patriarcat, le racisme et toutes les dominations.


Pour que cela débouche sur des changements concrets pour nos concitoyen·ne·s, nous décidons de proposer à notre peuple une candidature communiste.


À travers cette candidature, il s’agit de porter un projet partagé pour la France et les grandes propositions qui en découlent, d’œuvrer à la remobilisation du monde du travail et de la création, de la jeunesse, des forces vives du pays, sans lesquels aucun changement majoritaire ne sera possible.
Il s’agit également de proposer une nouvelle offre politique, d’enclencher une véritable dynamique de changement à partir de l’élection présidentielle, de favoriser ce faisant le rassemblement autour d’une perspective de transformation de la société, de construire les conditions d’une nouvelle majorité politique de gauche.


De ce point de vue, l’élection présidentielle et les élections législatives sont étroitement liées.


De la présidentielle aux législatives :
pour une nouvelle majorité politique


Les communistes ont toujours combattu la Ve République et ses dérives, fonctionnant telle une monarchie présidentielle. Ils se battent pour une démocratie représentative et citoyenne. C’est leur projet pour une nouvelle République.


Nous voulons participer au débat d’idées que focalise la désignation du président de la République au suffrage universel. L’élection de député·e·s communistes et d’une majorité de gauche sera un important point d’appui pour la mise en œuvre d’une politique de réelle transformation sociale.


Avec leur candidature à la présidentielle, les communistes entendent changer la donne, faire prévaloir à gauche des solutions transformatrices, renforcer l’influence communiste et donc celle de la gauche tout entière, initier une dynamique au service d’une nouvelle majorité politique, riche de sa diversité.


Elles et ils proposent dès lors que se construise, avec toutes les forces de gauche et écologistes, en lien avec le mouvement populaire, et sur la base de mesures remettant en cause les logiques capitalistes, un pacte d’engagements législatifs communs pour une majorité de gauche à l’Assemblée nationale. Non un contrat de sommet, mais une réponse véritable aux attentes du pays. Dans chaque circonscription, nous voulons libérer les immenses aspirations au changement, prendre appui sur la richesse de chaque territoire.


C’est dans ce cadre, en même temps qu’il engagera sa campagne à la présidentielle, que le Parti communiste français travaillera à la construction, dans l’ensemble des circonscriptions, de candidatures de gauche à parité au service d’un projet novateur pour la France, avec l’objectif d’un maximum de député·e·s communistes et d’envoyer dans la prochaine Assemblée un groupe communiste fortement renforcé.


La mise en œuvre de cette ambition pour la présidentielle et les législatives de 2022 est pour les communistes le choix qui donne ses meilleures chances à la reconstruction d’un espoir pour la France.


Se fondant sur l’irruption citoyenne et démocratique, les communistes entendent œuvrer à construire de nouveaux rapports de force politiques et sociaux où l’humain sera pleinement respecté. La bataille politique qu’ils et elles sont résolus à mener se fixe pour ambition de mettre en mouvement, de contribuer à rassembler, de participer à une conscience sociale puissante, d’envisager dès aujourd’hui les voies d’une société libérée des dominations qui la minent. Ainsi, le Parti communiste français entend-il jouer pleinement son rôle et être utile à changer les choses.


Option alternative visant à remplacer les 2 dernières parties du texte


Une proposition alternative pour 2022


La colère monte dans le pays contre les politiques libérales et les luttes se multiplient dans maints domaines : contre les licenciements et la casse de l’appareil productif, contre la réforme des retraites et pour le climat, contre le racisme et pour l’égalité femmes-hommes, pour les libertés et contre les violences policières… Ensemble, ces mouvements dessinent un autre horizon politique et un impératif de rupture. Pourtant, la division des forces de gauche et de l’écologie, leur incapacité à converger avec les forces sociales et citoyennes pour élaborer un projet porteur d’espoir, risque de conduire au scénario catastrophe d’un second tour Macron-Le Pen à l’élection présidentielle .
Au final, 2022 risque fort de ressembler à 2017, mais en pire, car après 5 années de macronisme et il ne restera RIEN, ou presque, de nos conquis sociaux. Du reste, fait inédit dans l’histoire du pays, l’extrême-droite semble désormais en capacité de profiter du rejet massif des politiques libérales pour espérer l’emporter. Dans cette situation inédite, les communistes doivent être, à nouveau, au rendez-vous de l’histoire. Alors que dans les villes, les départements ou les régions nous savons construire et animer des rassemblements et défendre des projets de haute portée sociale et écologique, nous considérons qu’il est nécessaire de converger dès le premier tour de l'élection présidentielle, et indissociablement aux élections législatives.


Nous faisons le choix d’une démarche d’alliance et de coalition, dans la clarté d’un projet de rupture.


Pour y parvenir, nous nous proposons d'interpeller et de rencontrer forces de gauche et acteurs du mouvement social pour construire une stratégie partagée :

  • 10 mesures majeures, pour redistribuer les richesses, donner des nouveaux droits aux salarié·e·s dans l’entreprise et sécuriser l’emploi, éliminer les violences sexistes et sexuelles, définanciariser l’économie, favoriser une autre orientation de la construction européenne, moderniser et développer les services publics, relancer notre industrie au service (entre autres) de la transition écologique, réformer la fiscalité, refonder et démocratiser les institutions de la République, etc.
  • Une majorité parlementaire respectueuse de la diversité de la gauche et du mouvement social, et par conséquent qui fasse toute leur place aux communistes, avec l’ambition de candidatures issues des classes populaires et témoignant de la diversité des luttes.
  • Et, sur la base de cette démarche partagée, convenir du nom qui figurera sur le bulletin de vote à la présidentielle, avec au cœur de notre projet l’engagement d’un changement de régime, dont l’un des objectifs sera de sortir du présidentialisme et de l’autoritarisme. Durant toute la campagne, notre candidat·e sera entouré·e de l’équipe représentative des forces rassemblées autour du projet et du programme de majorité présidentielle et législative.


Pour appuyer cette démarche nous prendrons toutes les dispositions pour la populariser, la nourrir des indispensables propositions communistes et proposer à celles et ceux qui s’y retrouvent d’y contribuer activement.


Au terme de ce processus, au second semestre 2021, les communistes se réuniront à nouveau en conférence nationale, pour s’exprimer sur les résultats de notre démarche et sur la proposition stratégique ainsi élaborée.

16:12 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, présidentielles | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

13/11/2020

 Une candidature communiste en 2022 ne serait pas une surprise

Fabien Roussel PCF.jpg

Face aux crises qui frappent le pays, le PCF entend se donner les moyens de concourir à la présidentielle, explique son secrétaire national, Fabien Roussel. Une décision à laquelle il se prépare mais qui n’est pas encore prise. Entretien réalisé par Julia Hamlaoui pour l'Humanité

Cinq ans après les attentats

Fabien Roussel Les attentats du Bataclan, ces six attaques au cœur de Paris, leurs 130 morts et 413 blessés ont marqué le pays, et le marqueront pendant longtemps. Se remémorer cette date, c’est remettre en perspective les dizaines d’attaques qui ont eu lieu depuis jusqu’à celles qui ont frappé le professeur Samuel Paty et les trois personnes tuées dans la basilique de Nice. La menace terroriste existe, il est impossible de la nier, et il faut s’y attaquer. Mais la menace est double. Elle vient à la fois de ceux qui défendent l’islamisme, un véritable projet politique que nous combattons, et de l’extrême droite, car les deux théorisent la guerre des civilisations, des religions. Face à cela, la République est le meilleur des antidotes.

La réponse du gouvernement est-elle à la hauteur ?

Fabien Roussel La bonne réponse ne peut être que globale et surtout pas la surenchère guerrière qui est extrêmement dangereuse. Oui, il faut punir les djihadistes, leurs complices, renforcer la sécurité de nos concitoyens, mais cela ne suffira pas à faire reculer toutes les formes de fascisme qui se développent. D’autres leviers doivent être actionnés et les amalgames soigneusement évités. Nous, communistes, appelons à l’unité du peuple de France, à l’heure où tout est fait pour nous diviser et nous opposer. Pour cela, certains n’hésitent pas à user de vieilles ficelles, comme le montrent les accusations d’islamo-gauchisme. Ce sont les mêmes qu’utilisaient ceux qui, à une autre époque, voulaient faire alliance avec Hitler et traitaient les communistes de « judéo-bolcheviques ».

Assécher le terreau du terrorisme

Fabien Roussel Une citation de Jaurès est encore aujourd’hui d’une justesse incroyable : « La République doit être laïque et sociale mais restera laïque parce qu’elle aura su être sociale. » Aujourd’hui, tout le monde veut plus de République. Mais, plus que des discours, il faut des moyens exceptionnels, restaurer nos services publics, en créer de nouveaux, bref, un plan global pour que tous les citoyens jouissent des mêmes droits au logement, à la santé, à l’emploi, à la culture. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. La République a reculé dans trop d’endroits. À commencer par l’école, malgré l’engagement des enseignants. À force de dégraisser le mammouth, il n’a plus que la peau sur les os, il faut lui redonner chair. Car c’est ici que l’on peut faire vivre ces valeurs en cultivant l’esprit critique, en partageant les connaissances, en ouvrant l’accès à la culture, au sport… Le vivre- ensemble commence par là. C’est pourquoi nous voulons au plus vite des états généraux.

Projet de loi contre le « séparatisme islamisme »

Fabien Roussel Depuis 115 ans, la loi de 1905 fait vivre la laïcité, la liberté de conscience de chacun, dans un équilibre fragile, difficile, et qui pourrait basculer. Nous sommes favorables au renforcement de la transparence sur le financement du culte, à de nouvelles mesures de lutte contre les appels à la haine ou encore à la scolarisation à l’école de tous les enfants dès 3 ans. En revanche, si l’État va plus loin et se mêle de l’organisation de certains cultes, cela pourrait dynamiter le principe d’égalité de traitement entre toutes les religions. De même, il serait inadmissible que ce texte fasse l’amalgame entre une religion et les attentats dont nous sommes victimes.

Surenchère sécuritaire. Comment réagissez-vous ?

Fabien Roussel La droite tente d’opérer une récupération politique, d’opposer nos concitoyens en fonction de leurs croyances, et de stigmatiser certaines religions, en surfant sur les thématiques de l’extrême droite. Dans ces cas-là, l’original est toujours préféré à la copie. Ce jeu est extrêmement dangereux. Nous appelons à défendre les fondements de la laïcité, qui impliquent aussi de respecter ceux qui croient. Il faut défendre bec et ongles le principe d’égalité entre femmes et hommes, et donc refuser toutes les discriminations dont les femmes sont victimes. Mais il faut s’en tenir au respect des règles républicaines en vigueur sur le port des signes religieux. Elles ne concernent pas les mamans qui ­accompagnent les sorties.

Sécurité globale ». Qu’y oppose le PCF ?

Fabien Roussel Nous voulons faire vivre le droit à la sécurité et à la tranquillité pour tous nos concitoyens. Nous menons en ce moment même un important travail et nous présenterons nos propositions d’ici à la fin de l’année. Je peux affirmer qu’elles seront en décalage avec celles faites par la majorité et la droite, qui parlent la même langue, entre privatisation de la sécurité et atteinte à la liberté de la presse.

Ces mesures porteront sur les moyens, les missions, le lien entre polices nationale et municipale. Combien de commissariats fermés ces quinze dernières années ? Pourquoi autant d’inégalités ? Certaines villes comptent un policier pour 100 habitants, d’autres un pour 400. Cela va également de pair avec le renforcement des moyens accordés à la justice. Si les robes noires ont manifesté, c’est bien parce qu’on les a privées des ressources pour exercer leurs missions dans de bonnes conditions au nom de l’austérité.

Confinement

Fabien Roussel Les personnels soignants que je rencontre tirent tous la sonnette d’alarme, car les services de réanimation sont déjà saturés. La responsabilité du gouvernement est immense alors que le président de la République avait assuré le 14 juillet que nous serions prêts pour la deuxième vague. L’exécutif perd pied, se replie sur lui-même. Faute de démocratie, les mesures qu’il prend ne sont ni comprises ni admises. Cela nous coûte cher : 42 000 morts du Covid en France, contre 11 000 en Allemagne. Il a fait le choix d’un confinement libéral, doux avec les gros et dur pour les petits. Nous demandons un confinement plus juste, plus cohérent, plus lisible et qui freine vraiment la circulation du virus. Il faut le décider collectivement, y compris avec les syndicats pour déterminer les activités indispensables ou non. Malgré les démentis de la ministre du Travail, un tiers des clusters sont dans les entreprises. Et la mise en place d’une campagne de tests systématiques et d’isolement des personnes infectées est la seule véritable solution, comme le montrent les expériences menées en Asie notamment.

Comment parer aux conséquences sociales ?

Fabien Roussel Les ouvriers qui vont à l’usine prennent le risque d’attraper le virus. Mais si elle est à l’arrêt, ils perdent 16 % de salaire. À quand un accompagnement plus juste de la crise ? Tout le monde doit être indemnisé à 100 %, du salarié aux PME. Le gouvernement prétexte que cela coûterait trop cher. Mais il refuse de mettre à contribution le capital. Axa a distribué, en 2020, 1,7 milliard d’euros de dividendes et fait partie des assureurs qui ont refusé de prendre en charge les pertes d’exploitation. Amazon est peut-être l’entreprise qui va gagner le plus sur la crise. Les parlementaires PCF proposent d’imposer davantage les Gafa, banques et assurances pour alimenter un fonds d’indemnisation de nos PME, de nos commerçants, de nos artisans (lire notre entretien avec Éric Bocquet).

39e congrès du PCF

Fabien Roussel Avec cette pandémie, nous traversons une crise de civilisation. Le retour à la normale annoncé en 2022 par Bruno Le Maire est un mensonge. Le virus accélère et décuple une crise profonde, économique, sociale, démocratique. Le congrès du Parti communiste devra en prendre la mesure et construire des réponses à la hauteur, en actualisant son projet et ses propositions, à l’aune de ces crises. Besoin d’investir dans les services publics, la transition écologique, la réindustrialisation, éradiquer le chômage et la pauvreté… cela passe inévitablement par une rupture avec le système économique actuel. C’est à ce niveau que notre 39e congrès doit placer son ambition.

Présidentielle. Le PCF aura-t-il une candidature ?

Fabien Roussel La victoire aux États-Unis de nombreux candidats du courant socialiste de Bernie Sanders, le Chili, la Bolivie… Ce sont des lueurs d’espoir dans un monde pourtant au bord du gouffre. Dans cette crise, nous voulons nous aussi porter un espoir pour le monde du travail et de la création avec un projet communiste pour la France. Nombreux sont ceux qui voudraient que le pouvoir change juste de mains en 2022. Nous, nous voulons que les travailleurs du pays reprennent la main sur leur avenir. La question de porter fortement cette ambition à la présidentielle et aux législatives est pleinement posée. Il faut donc s’y préparer, consulter, interroger nos élus pour recueillir les 500 signatures. C’est ce à quoi nous devons dès maintenant nous atteler pour pouvoir faire un choix.

Candidature de Jean-Luc Mélenchon ?

Fabien Roussel Elle n’est pas une surprise. Et ce ne sera pas une surprise non plus si nous décidons collectivement de présenter un candidat communiste. Nos concitoyens doivent avoir le choix. Est-ce que les travailleurs – les hommes et souvent les femmes en première ligne dans cette crise sanitaire méprisés par l’exécutif, les actionnaires et le Medef – seront représentés lors de ces élections ? Cette crise appelle des réponses fortes mais surtout construites avec le monde du travail. C’est notre objectif. Nous voulons proposer un changement de société en rupture avec les logiques financières de ces dernières années, pour mettre l’être humain et la planète au cœur de tous les choix.

Elections régionales et départementales

Fabien Roussel Au-delà de la date de l’élection, nous sommes attachés au fait de pouvoir mener campagne, de parler aux gens, de les réunir, de leur présenter un programme. Si on organise un vote, sans campagne, on risque un taux d’abstention très élevé. Donc si ce n’est pas possible, il ne peut y avoir d’élection. Mais si on doit vivre avec le virus, on doit pouvoir faire vivre la démocratie. Des solutions pour faire campagne, même par petits groupes, doivent être trouvées.

Quant aux discussions à gauche, nous les poursuivons avec l’ensemble des forces. Notre objectif est, dans les régions comme les départements, de créer les conditions d’obtenir un maximum de représentants du peuple pour défendre nos propositions et mettre en place des politiques de gauche. Pauvreté, difficultés des retraités, activités économiques, transports, climat, emplois… Avec leurs compétences, ces collectivités détiennent une partie de la réponse face à la crise. À condition de faire gagner la gauche et donc de nous rassembler puisque ce mode de scrutin nous le permet.

Présidentielle et dispersion des candidatures

Fabien Roussel La dispersion des candidatures ne doit pas cacher et ne peut résumer le problème majeur : l’abstention de millions de nos concitoyens ou le dévoiement de leurs exigences dans des votes qui ne débouchent sur aucune avancée réelle pour y répondre. La question clé est celle d’unir les travailleurs dans un projet de société en rupture avec ce système économique, qui doit donc être une alternative à l’exploitation capitaliste et aux dominations. À l’heure de la crise de civilisation, plus que jamais le Parti communiste a un rôle à jouer pour ce rassemblement.

03/05/2017

ENTRE LA PESTE ET LE CHOLERA CHOISIR SON DESTIN

PESTE ET CHOLERA.jpg

Oui, il nous faudra choisir entre la peste et le choléra pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. Pour moi, ce choix sera certainement l'un des plus difficiles que j'aurais eu à faire mais l'abstention ou le vote blanc n'est pas une option acceptable. Ce serait au mieux de la naïveté, au pire de la complicité passive.

Je ne me réveillerai pas le matin du 8 mai, date d’ailleurs de la commémoration de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, en acceptant d'avoir laissé se répandre dans le pays de Robespierre et de Jaurès la peste brune. Il est de ces choses avec lesquelles il ne faut pas jouer. L'Histoire nous apprend que ce genre de jeu se paie en larmes de sang.

Penser que, choisir le bulletin du candidat à la présidentielle toujours banquier au service du capital vaut acceptation de son programme, il n'y aura que lui pour le croire au soir du deuxième tour ! Il essaiera de cacher derrière un vote sur son nom qui sera massif, espérons-le malgré tout, la difficulté politique qui sera la sienne. Ce suffrage de rejet du F-Haine ne lui garantira en aucune manière la constitution d'une majorité aux prochaines élections législatives. Il a sans aucun doute, comme nous, les résultats du 1er tour et constaté que la gauche, enfin la gauche telle que la conçoive les progressistes, est majoritaire !

Ne pas se tromper de combat ! Sans majorité au parlement, le président élu devra faire face à une cohabitation ou démissionner. Je doute du dernier choix et si cohabitation il y a, il devra appeler à Matignon un 1er ministre de la nouvelle majorité parlementaire qui mettra en œuvre la politique voulue par cette majorité !

Alors ne jouons pas à l'apprenti sorcier et n'ouvrons pas une boite de Pandore qu'il serait très difficile de refermer !

Le 7 mai, ne votons pas pour un candidat mais pour protéger notre République et notre démocratie.

Christian Pigaglio, Maire adjoint d'Evry

"... Aussi étroit soit le chemin

Nombreux, les châtiments infâmes

Je suis le maître de mon destin

 

31/01/2017

UNE AUTRE HISTOIRE PEUT S'ECRIRE

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DECLARATION DU PCF

A 83 jours du premier tour de l'élection présidentielle, les jeux ne sont pas faits. Le deuxième tour cauchemardesque entre François Fillon et Marine le Pen, que l'on nous promet depuis des mois,  n'est plus une fatalité.

Une autre histoire peut s'écrire. Les Françaises et les  Français ont leur mot à dire, et ils le disent, déjouant tous les scénarios mis en place, refusant les impasses dans lesquelles certains s'acharnent à vouloir les enfermer.

Il y a quelques semaines, la primaire de « la droite et du centre » était présentée à longueur d'antennes, non pas comme devant désigner le candidat de droite, mais le futur président de la République. Mais aujourd'hui, François Fillon est sérieusement fragilisé et sa cote de popularité est en forte baisse : son programme ultra réactionnaire de régression sociale a provoqué prise de conscience et réactions face aux menaces qu'il fait peser sur des attentes essentielles des Françaises et des Français, notamment la possibilité de se soigner grâce à la Sécurité sociale, et de disposer de services publics performants.  

Un doute profond, et sans nul doute durable, s'est aussi installé sur une des dimensions sur laquelle il voulait bâtir sa campagne, celui d'un homme intègre. Les Françaises et les Français ne veulent plus transiger avec l'éthique en politique et ils ont raison.

Le Front national cherche à profiter de cette situation en travestissant son programme sous un jour prétendument social et en se donnant une image d’intégrité alors qu'il ne cesse d'être impliqué dans « des affaires ». Cette double imposture peut être démasquée si la bataille des idées est menée dans les semaines à venir;

Rien n'est donc joué, mais rien n'est gagné. La victoire d'une politique de gauche reste à construire. 

Le peuple de gauche refuse le découragement et la poursuite d'un quinquennat désastreux marqué par  la soumission au monde de la finance. Les mobilisations sont nombreuses dans le pays contre les plans de licenciement, pour les services publics. Le peuple veut des suites politiques à sa mobilisation, singulièrement contre la déchéance de nationalité et contre la loi El Khomri.

Après avoir contraint François Hollande au renoncement, il vient dans la primaire socialiste de  bouter hors de la présidentielle Manuel Valls. C'est un fait inédit : ni le Président de la République, ni son Premier ministre dont l'ambition commune était d'installer définitivement le PS dans le social-libéralisme  ne seront candidats :  le projet politique visant à marginaliser durablement toute ambition de transformation sociale est mis à mal et réouvre le débat à gauche : le PCF, qui y a contribué avec d'autres, s'en réjouit. 

Une nouvelle période  de la campagne des élections présidentielle et législatives s'engage sous la pression croissante de millions d'électrices et d'électeurs  qui cherchent un espoir à gauche. Benoît Hamon désigné pour représenter le PS à la Présidentielle a appelé dimanche les autres candidats et forces de gauche « à construire ensemble une majorité gouvernementale cohérente et durable pour le progrès social, écologique et démocratique ».

Le Parti Communiste Français, engagé dans la campagne pour Jean-Luc Mélenchon,  appelle à amplifier les efforts entrepris et à poursuivre le débat public autour de l'affirmation d'une politique de transformation et des convergences nouvelles pour la gagner. Conformément aux initiatives qu'il prend depuis un an, il appelle à multiplier les initiatives pour permettre la victoire d'une gauche de progrès social et écologique et la constitution d'une majorité politique mettant en œuvre une politique résolument à gauche.

Nous appelons à amplifier la campagne contre la droite et l’extrême droite, pour faire barrage à leur présence au deuxième tour de l'élection présidentielle, à leurs projets d'asservissement de la République, de division, d'exaspération de toutes les inégalités.

Nous appelons à amplifier la campagne pour démasquer Macron, dont le projet libéral a aujourd'hui le large soutien des milieux d'affaires et des banques. Nous appelons à amplifier la campagne de rassemblement engagée par les communistes autour des propositions de  « La France en commun », dans l'élection présidentielle et dans toutes les circonscriptions en vue des élections législatives.

Les élections législatives sont plus que jamais une étape essentielle pour construire une majorité qui vote des lois, au nom et en faveur du peuple !  Nous n'avons pas besoin de député-e-s fillonistes pour sacrifier la Sécurité sociale, de député-e-s macronistes pour voter une nouvelle loi d'ubérisation du travail, de député-e-s lepénistes pour fouler aux pieds les valeurs de la République.

Nous avons besoin de député-e-s communistes-Front de gauche, de député-e-s irréprochables au plan éthique, de député-e-s de gauche décidé-e-s à combattre le pouvoir de la finance et à écrire des lois d’intérêt général et d'émancipation humaine pour promouvoir une véritable alternative de progrès social. Nous appelons toutes les forces de gauche à retrouver le chemin du dialogue, à débattre des projets et des contenus pour travailler au maximum de convergences permettant la construction d'un pacte de majorité.

Pour sa part, le PCF est prêt à toutes les rencontres utiles et met au pot commun du débat nécessaire à gauche ce qu'il considère être les grands axes et les propositions constitutifs d'une véritable politique de gauche.  

La France a besoin d'une grande ambition de progrès social, d'éradication du chômage, de la pauvreté et de la précarité en assurant une sécurité de l'emploi et de la formation, une augmentation des salaires et l'égalité professionnelle Hommes-Femmes, un développement de la santé publique et de la protection sociale, des services publics et de santé performants assurant l'égalité sur tout le territoire. 

La France a besoin d'une lutte acharnée contre le pouvoir de la finance, s'attaquant à l'évasion fiscale, pour un tout autre rôle  des banques en créant un pôle public financier et bancaire, en nationalisant  BNP-Paribas et la Société générale, en réorientant le crédit bancaire les profits et les aides publiques aux entreprises vers l'emploi et les besoins humains.

La banque centrale européenne doit agir contre la spéculation et l'évasion fiscale et en faveur de l'emploi et des services publics.  La France a besoin d'une nouvelle manière de produire et de se développer alliant une nouvelle industrialisation, l' Économie Sociale et Solidaire, le développement de l'agriculture paysanne, une transition énergétique respectueuse de l'environnement et de l'air que nous respirons ensemble !

La France a besoin d'une VIe République, démocratisée où le peuple ait droit de cité, d'un  Parlement respecté et élu à la proportionnelle, d'une monarchie présidentielle abattue, et de nouveaux pouvoirs des salariés comme l'a exprimé Pierre Laurent samedi 28 janvier, dans son discours de la Rotonde. 

La France a besoin d'une politique européenne offensive, utilisant son influence et s'alliant avec toutes les forces progressistes pour sortir de l'austérité, libérer l'Europe de la domination de la finance, l'orienter vers un développement solidaire et soutenable. Une autre coopération régionale, fondée sur les choix souverains des peuples peut agir pour un monde de coopération et de paix à l'heure des inquiétantes menaces que fait peser l'élection de Donald Trump sur la sécurité du monde.

Les initiatives nationales dont le PCF est à l'initiative,  la première sur le progrès social le 7 février à Port-de-Bouc, comme ses initiatives locales sont des lieux qu'il met à disposition de toutes les forces, de toutes les énergies individuelles et collectives qui veulent s'engager dans ce travail commun.

Le parti communiste est prêt à répondre aux invitations permettant d'avancer dans ce sens, et participera à la rencontre de l'appel des 100 le vendredi 3 février. Il invite ses militant-e-s, ses élu-e-s, ses candidat-e-s aux élections législatives, à déployer la campagne dans toutes les circonscriptions pour y construire dans le dialogue et l'action les rassemblements les plus larges pour se doter de député-e-s faisant entrer au Parlement, en juin, le peuple et ses attentes.

Paris, le 30 janvier 2017.

05/10/2016

PRESIDENTIELLES, PROGRAMME, UNION : PIERRE LAURENT REPOND

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«Si on s'unit, le vote utile, ce sera nous»

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SÉBASTIEN CRÉPEL ET JULIA HAMLAOU POUR L'HUMANITE
«Il n'est pas trop tard pour additionner les énergies pour 2017», déclare Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, qui lancera un appel, samedi, à rendre incontournable le rassemblement de la gauche critique.

pierre-laurent.jpgPIERRE LAURENT C'est un événement majeur. Écouter le peuple, lui donner la parole, tout le monde en parle mais qui le fait vraiment ? Nous estimons avoir rencontré 400 000 citoyens. 65 000 d'entre eux ont rempli intégralement la consultation. Les résultats, auxquels nous avons travaillé avec l'institut ViaVoice, montrent la profondeur des exigences populaires, celles d'une France protectrice et solidaire face à l'urgence sociale. Le 8 octobre, nous réaliserons en direct sur Internet une grande émission en présence de plusieurs centaines de ces participants.
En conclusion, je présenterai les axes pour un projet populaire possiblement commun à toutes les forces de gauche et citoyennes que nous voulons rassembler.
Puis nous entrerons en campagne sur ces axes en continuant à interpeller toutes ces forces sur la construction d'un cadre commun.


Vous avez appelé à la rédaction d'un « pacte d'engagements commun », n'est-il pas trop tard alors que chacun des candidats déclarés à la présidentielle déroule son propre programme ?
PIERRE LAURENT Pourquoi serait-il trop tard pour additionner les idées et les énergies? Au contraire, puisque chacun a travaillé, le temps est venu de confronter nos idées pour rendre plus pertinent le projet commun. À sept mois de la présidentielle, l'heure n'est pas à se résigner à la défaite que nous promettent chaque jour les enquêtes d'opinion si le paysage des candidatures reste ce qu'il est aujourd'hui. Rien ne nous fera renoncer.


En vue de la conférence nationale du 5 novembre, le Conseil national du PCF a défini trois hypothèses à examiner pour la présidentielle : décider du candidat plus tard, soutenir Jean-Luc Mélenchon ou investir un candidat communiste. Depuis votre congrès en juin, de nouveaux éléments permettent ils d'éclairer le choix à faire ?
pierre-laurent.jpgPIERRE LAURENT Je veux être précis sur les décisions prises lors de notre Conseil national. Notre première décision, la plus fondamentale, est de tout faire dans la durée pour rassembler les forces de progrès autour d'un projet commun. Ces forces sont nombreuses.
Elles se sont mobilisées contre la loi travail, ont mis en échec le projet de déchéance de nationalité, et elles défendent tous les jours les services publics. Mais le quinquennat de François Hollande en a jeté une grande part dans le désarroi et la désunion politique. Nous voulons donc reconstruire l'unité de ces forces pour un projet de gauche en rupture avec le libéralisme. Sinon, nous assisterons à la qualification des seules forces de droite et d'extrême droite qui canaliseront la colère populaire contre le pouvoir actuel, et le résultat sera gravissime. A-t-on vraiment conscience de ce qui nous attend ?

Ce ne serait pas la simple répétition de 2002, mais la victoire conjuguée de forces de droite et d'extrême droite décidées à miner les fondamentaux d'égalité et de liberté de la République. Jamais les communistes ne prendront la responsabilité de banaliser une telle perspective. Notre deuxième décision découle de ce choix fondamental. Il s'agit d'instruire les options en débat chez les communistes, en discutant des conditions dans lesquelles elles pourront nous permettre d'avancer vers l'objectif que je viens d'énoncer. Ces hypothèses ne sont pas à prendre ou à laisser, elles peuvent être enrichies par le débat, complétées, et c'est la conférence nationale qui formulera à l'issue de ce débat les choix qui seront soumis aux communistes, pour répondre aux trois questions : comment construire le rassemblement nécessaire, quelle candidature à la présidentielle et quelle campagne pour les législatives.


Le premier objectif qu'affiche le PCF pour 2017 est de battre la droite et l'extrême droite. Cela est-il possible alors que, dans la meilleure configuration, il y aura aussi un candidat social-libéral ?
PIERRE LAURENT Justement,le danger de division n'en est que plus grand. Or, j'insiste: le danger qui menace n'est pas celui d'une alternance banale. Si nous sommes devant ce danger, c'est à cause de la faillite du projet social-libéral. Je crois qu'un large rassemblement des forces de gauche prêtes à rompre avec cette dérive isolerait une telle candidature et relancerait l'espoir populaire. Nous ne serions plus dans la situation de se partager un électoral de gauche en recul, mais devant la possibilité de remobiliser des millions d'électeurs qui retrouveraient confiance et espoir dans l'avenir.


Pour vous, le danger que représente la droite est-il le même quel que soit le vainqueur de sa primaire ?
PIERRE LAURENT Oui,bien sûr, car, que ce soit Sarkozy, Juppé, Fillon ou Le Maire, chacun porte les mêmes programmes d'offensive antisociale et ultralibérale.
Il y a des différences au sein de la droite sur le thème de l'identité nationale que je ne néglige pas, mais les candidatures s'additionneront et le poids de l'extrême droite restera là.


La direction du PS pointe aussi le danger d'une droite radicalisée. Ne craignez-vous pas que l'appel au « vote utile » soit le plus fort ?
PIERRE LAURENT Si nous atteignons notre objectif, le vote utile, ce sera nous.


N'est-ce pas tard pour entrer en campagne, quand d'autres n'ont pas attendu ?
p_laurent_0.jpgPIERRE LAURENT En oeuvrant pour le rassemblement, en consultant les citoyens, nous sommes en campagne. Beaucoup apprécient notre démarche. Les forces dominantes veulent imposer un scénario dont le pays n'a aucune envie. La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu'elles se présentent. Au contraire, l'aspiration à voir converger les forces de gauche qui ont refusé la dérive gouvernementale est très présente. Mais tout est fait pour anesthésier cette exigence et l'empêcher d'émerger. Nous voulons permettre aux forces de la gauche populaire et sociale de retrouver du pouvoir sur les choix de 2017, alors qu'on veut les réduire à un choix par défaut.


Vous souhaitez entrer en campagne pour les législatives, comment cela est-il possible sans décision définitive pour la présidentielle ?
PIERRE LAURENT La présidentielle et les législatives sont deux élections différentes même si, par la nature des institutions, elles sont désormais liées. Mais quel est ce lien, si ce n'est la dévalorisation des législatives, ravalées au rang de sous-élection présidentielle ? On intime aux électeurs de ne répondre qu'à une seule question : de quel député le président élu a-t-il besoin ? Nous voulons faire réfléchir à une autre question, bien plus démocratique : de quel député avez-vous besoin pour porter vos exigences ? Il faut rétablir le lien direct entre l'Assemblée nationale qui vote les lois et le peuple, qui a été rompu par la présidentialisation.


Jean-Luc Mélenchon se dit convaincu que la direction du PCF a fait le choix de ne pas le soutenir à la présidentielle. La porte est elle encore ouverte de votre côté ?
PIERRE LAURENT Toutes les portes sont ouvertes. Notre unique boussole est la construction d'un mouvement majoritaire pour un changement de gauche.
La thèse d'un choix caché de la direction du PCF est une lubie. Notre seule décision jusqu'ici, et c'est un choix politique, a consisté à ne pas mettre un candidat dans la discussion pour donner toutes ses chances au rassemblement le plus large. Cela nous honore, et j'ai senti à la Fête de l'Humanité l'écho et le respect que cela suscite. Mais, si nous n'avons pas de candidat, nous avons des idées, un projet et une pratique de rassemblement sans lesquels une victoire de gauche est impossible en 2017.
Pour construire du commun, il faut un cadre acceptable par tous. Nous en avions construit un, le Front de gauche.
La France insoumise est un autre projet, celui d'un mouvement politique unique s'imposant aux partis. Nous respectons le choix de nos partenaires potentiels qui s'y engagent, mais ils doivent accepter de travailler avec les forces qui ne se reconnaissent pas dans ce cadre : le Parti communiste, d'autres composantes du Front de gauche et des forces écologistes, socialistes, citoyennes d'accord pour faire route commune. J'espère que nous avancerons dans les semaines à venir.


D'autres candidats, au PS et chez Europe Écologie-les Verts (EELV), sont engagés dans la primaire de leur parti. L'exigence d'un rassemblement peut-elle encore trouver de l'écho de ce côté ?
placea.jpgPIERRE LAURENT Rien n'est joué pour 2017. Je suis convaincu qu'elle peut s'imposer au-delà des logiques des primaires propres à chaque parti. Les blocages sont liés à la logique présidentialiste qui fait de la construction du projet la question seconde, après la désignation du candidat. Dans un mois, EELV aura désigné son candidat, et rien ne sera réglé: la discussion devra reprendre. Au PS, ceux qui ne veulent plus de François Hollande restent plongés dans l'incertitude sur l'issue de leur primaire. Il faut donc continuer l'effort dans la durée et, d'ici là, faire entendre le plus fortement possible les exigences communes.
«La majorité des gens que nous rencontrons ne se reconnaissent pas dans les candidatures telles qu'elles se présentent. »
C'est le sens de notre consultation citoyenne. Cela doit maintenant se poursuivre par des appels, des pétitions, des réunions locales. J'encouragerai toutes ces initiatives et le 8 octobre je lancerai un nouvel appel en ce sens.


Pensez-vous que de nouvelles personnalités puissent s'engager pour faciliter ce rassemblement ?
PIERRE LAURENT Je rencontre tous les jours des personnalités de toute la gauche sociale, politique, citoyenne, qui s'inquiètent de la situation actuelle. Certaines étaient à la Fête de l'Humanité, beaucoup sont réunies dans l'Appel des cent, et puis il y a des syndicalistes, des artistes, et aussi des socialistes qui n'osent pas toujours s'exprimer publiquement.
Les conditions existent pour que ces personnalités prennent des initiatives nouvelles, j'en parle avec elles.


Des communistes ont déjà fait savoir leur préférence pour la présidentielle. N'y a-t-il pas un risque de division ?
PIERRE LAURENT Il y a très naturellement dans notre parti des opinions diverses qui s'expriment. Mais j'entends la très grande volonté d'unité des communistes. Ce que nous avons à décider, ce n'est pas seulement d'un nom, c'est une démarche globale. Je suis certain que la discussion fera progresser l'immense majorité des communistes vers une position qui les rassemble. Une fois de plus, ceux qui croient nous diviser seront déçus.


«Ce que nous avons à décider, ce n'est pas seulement d'un nom, c'est une démarche globale.» Quelle que soit l'option pour la présidentielle, le PCF aura-t-il un apport propre à faire valoir ?
PIERRE LAURENT C'est évident. Le Parti communiste est une grande force politique qui compte des dizaines de milliers de militants actifs tous les jours sur le terrain, des milliers d'élus locaux, près de trente parlementaires. Notre voix et nos propositions sont indispensables à la crédibilité d'un projet de gauche, notamment dans la lutte contre la finance, qui sera la clé de voûte de notre projet.


Sur l'Europe, si la rupture avec les dogmes libéraux et l'austérité sont partagées à gauche, les moyens pour y parvenir font débat. Une entente est-elle possible ?
PIERRE LAURENT L'Union européenne est dans l'impasse. Elle se disloque sous la pression conjuguée des forces libérales et des forces nationalistes et xénophobes. Si la France veut retrouver une politique de progrès social, de relance productive, agricole, de transition écologique, elle doit engager la bataille pour changer les règles internationales, redéfinir son engagement en Europe en se battant pour un nouveau projet. Le débat sur ce nouveau mandat européen de la France devrait être mené avec tous les Français en 2017.
Au-delà, nous proposons l'écriture citoyenne d'un nouveau traité en vue des élections européennes de 2019. Cet objectif peut devenir commun à tous.


Pour nombre de candidats à gauche, la question du « made in France » est déterminante. Est-elle la réponse à la désindustrialisation ?
PIERRE LAURENT Elle est une part indispensable de la réponse, mais elle n'épuise pas notre vision industrielle. Je visiterai demain l'entreprise Ecopla à Grenoble.
Elle possède un savoir-faire unique en France et elle est abandonnée par les pouvoirs publics, pillée par ses actionnaires. La défense de notre savoir faire productif est un enjeu central.
Mais nos atouts doivent être mis au service de deux objectifs : produire mieux et autrement, et produire en coopération avec d'autres à travers le monde, en partageant les savoir-faire au lieu de se piller dans la guerre économique.


Les idées rétrogrades de repli autour d'une identité fantasmée ont le vent en poupe. Comment y faire face ?
PIERRE LAURENT La France est angoissée. Et cette peur de l'avenir est instrumentalisée. L'identité présumée à laquelle certains se réfèrent est redéfinie de manière rabougrie en travestissant l'histoire de notre pays, de ses racines multiples. Cette rhétorique n'est que le masque d'un projet de division des Français entre eux, et plus généralement des travailleurs de tous les pays, pour imposer la discrimination, le dumping social, la sous-citoyenneté comme on le voit avec les campagnes indignes contre les musulmans de France ou contre des réfugiés venus chercher asile chez nous. Ceux qui portent ces projets mettent en cause la France, ils ne la défendent pas. En 2017, portons le projet d'une France qui aborde avec audace son ouverture au monde et son histoire.

LE PCF RÉUNIRA SES CANDIDATS AUX LÉGISLATIVES, LE 21 JANVIER À PARIS, SUR LE THÈME : « À BAS LA MONARCHIE PRÉSIDENTIELLE, VIVE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE ».

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