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24/10/2016

Pomme de discorde entre le PCF et Apple

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Evasion fiscale, Sébastien Crépel, L'Humanité

Les communistes ont manifesté à Paris, samedi, pour que la firme paie les 13 milliards dus à l’Europe.

Apple est familier des attroupements devant ses magasins à chaque sortie d’un nouvel iPhone. Mais ce samedi après-midi, ce ne sont pas des consommateurs qui avaient rendez-vous près de l’AppleStore de Paris Opéra, mais des citoyens venus demander des comptes à la firme, à l’appel du Parti communiste.

Motif : le champion de l’informatique et du téléphone mobile l’est aussi de la évasion fiscale à très grande échelle. La Commission européenne a ainsi réclamé cet été la somme de 13 milliards d’euros à la société, en réparation du manque à gagner pour les États généré par le rapatriement de ses bénéfices en Irlande, où elle a échappé en grande partie à l’impôt depuis 1991 grâce à un arrangement passé avec Dublin. « Vu le prix de ses produits, Apple a largement de quoi payer ses impôts. Ces entreprises doivent cesser de se penser au-dessus des lois », fulmine César, un lycéen parisien venu protester contre les pratiques de la multinationale.

Pour une fois, la décision des commissaires de Bruxelles fait l’unanimité chez les manifestants. Mais il faut qu’elle soit suivie d’effet. « L’Irlande refuse de récupérer cet argent. Il est pourtant d’abord dû aux citoyens, explique Nicolas Bonnet-Oulaldj, le président du groupe PCF-Front de gauche au Conseil de Paris. Tous les fiscalistes sont d’accord pour reconnaître que l’impôt pèse davantage sur les ménages que sur les entreprises », tandis que les services publics fournis aux usagers, eux, font les frais de l’austérité. « L’Europe pourrait récupérer cet argent au profit des peuples », poursuit l’élu, qui préconise avec son collègue Jean-Noël Aqua la création d’un « fonds européen » abondé notamment par les milliards d’Apple pour aider les États en difficulté et « l’investissement des collectivités ».

« Les entreprises comme Apple bénéficient des infrastructures publiques, elles doivent aussi les financer », appuie Xavier, retraité de la SNCF vivant à Colombes (Hauts-de-Seine) et qui plaide avec ses camarades communistes pour la fin du « verrou de Bercy », cette obligation d’obtenir l’aval du ministère des Finances avant toute poursuite des fraudeurs. « Les frères Bocquet ont montré dans leur livre (1) que l’évasion fiscale coûte chaque année plus de 1 000 milliards d’euros à l’Europe », ajoute Anne Sabourin, représentante du PCF au Parti de la gauche européenne (PGE). Pour elle, cette question doit être aussi « traitée à l’échelle européenne, avec l’implication des gouvernements ».

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16:18 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, Vidéo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apple, manifestation, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

21/09/2012

Serons-nous les nouveaux nazis ?

apple, cactus, le grain de sel, Audrey VernonL’iPhone 5 vient de sortir. J’appartiens à une génération qui n’a pas eu à choisir son camp, qui n’a connu ni guerre, ni dictature et se pose souvent la question de savoir ce qu’elle aurait fait à l’époque de la collaboration, si j’étais née en Allemagne, serais-je devenue nazie ?

Aurais-je fermé les yeux ? Avec le recul, on se dit qu’on aurait choisi le camp de la liberté, le camp humain, le camp gentil et pourtant l’iPhone 5 vient de sortir et le monde entier se réjouit. Mais je suis dans le mauvais camp.

Dans vingt ans, avoir eu un iPhone sera peut-être considéré comme un crime contre l’humanité. Foxconn, l’usine qui les fabrique, est un lieu de privation de liberté, de torture, d’humiliation.

L’Afrique est détruite par les extractions minières que les besoins de terres rares de ces appareils nécessitent, les appareils morts se retrouvent après sur ses côtes, dans l’océan. Et nous trouvons normal de glorifier Apple, de se réjouir de la sortie de l’iPhone comme d’un progrès de la civilisation. Mais pour les fabriquer, des gens de moins de vingt ans dorment dans des camps. « Le travail rend libre » et l’histoire se répète.

J’imagine mes petits-enfants qui me demanderont : Mais toi, tu avais un iPhone ? Oui. Et tu savais comment c’était fabriqué ? Oui, je savais. Les camps, les gens détruits physiquement et moralement ? Tu savais pour les grilles aux fenêtres, les filets antisuicides ? Oui, je savais. Tu savais que ces objets que vous faisiez fabriquer n’étaient pas recyclables, que des enfants s’empoisonnaient en les démontant, que personne ne se préoccupait de savoir où ils finiraient. Oui, je savais. J’étais occidentale, libérale, capitaliste, ce n’était pas choquant à l’époque, tout le monde le faisait.

Quand l’histoire jugera ma génération, qui me dit qu’on ne me regardera pas comme un monstre pour avoir participé à ce système qui ne laisse d’autre choix à mes contemporains que de se soumettre à l’esclavage du travail. On est heureux quand un Apple store ouvre, mais on devrait leur interdire d’ouvrir un quelconque magasin tant que ces produits empoisonnent la planète et détruisent des milliers de jeunes travailleurs.

apple, cactus, le grain de sel, Audrey VernonOn meurt toujours aujourd’hui au travail. Les bourreaux nazis sont les seuls pour qui nous n’avons aucune complaisance, je me demande si on en aura pour nous. Nous nous réjouissons quand un de ces nouveau produit sort, nous devrions pleurer, car dans vingt ans, quand les images d’archives nous montreront insouciants tandis que nos esclaves connaissent l’enfer, nous ne pourrons pas dire on ne savait pas.

 (1) Comédienne.

Audrey Vernon

Chronique publiée dans le journal l'Humanité