Ordre du jour de l’AG : préparation du 34ième congrès
Résumé de l’introduction de Nicolas.
La crise économique de ces derniers jours a permis de mettre en lumière, s'il était encore besoin de le faire, l'échec du capitalisme financiarisé, et l'ineptie économique des politiques de la droite européenne.
Lundi, ce sont près de 360 Milliard d'euros, puisés sur les finances publiques, qui ont été mobilisés pour "rassurer" les marchés.
L'état, donc les citoyens, se porte garant des actifs pourris qui circulent sur les marchés, et bien sur ce seront toujours les mêmes qui vont payer!
Il s'agit d'une double peine!
Depuis plusieurs années, on nous dit qu'il faut travailler plus, produire plus, et alors que les richesses produites augmentent, une partie de plus en plus grande est livrée aux marchés, privant les travailleurs du fruit de leur travail.
Et maintenant il faudrait, en plus, qu'on leur assure leurs pertes, et sans gagner une once de contrôle populaire sur ce système devenu fou ?
On croit rêver.
Nous avons plus que jamais besoin de mettre en avant des solutions alternatives, un pôle public du crédit, prêtant à taux faible pour l'investissement dans l'économie réelle, et taxant fortement les opérations spéculatives.
Parlons de nouveaux droits pour les salariés dans les entreprises, de revenu maximum des actions.
Un numéro spécial de l'Humanité dimanche sera d'ailleurs consacré jeudi à la présentation de solutions alternatives efficaces.
Cette crise doit nous servir dans le cadre de la préparation de notre congrès, dont l'enjeu principal est de se mettre en possibilité de présenter un projet de transformation radicale de la société, articulé autour de mesures clefs compréhensibles, répondant aux besoins immédiats des gens, et s'inscrivant dans le cadre d'un programme plus large.
Nouveau mode de développement rompant avec le productivisme, développement de la démocratie participative, refondation de l'Europe, sont autant d'idées que l'on retrouve dans le projet de base commune, et qu'il s'agit de mettre en débat.
A débattre aussi, les moyens de leur mise en œuvre, favorisant des dynamiques de rassemblements populaires, en amplifiant les ripostes et en impulsant des constructions majoritaires pour le changement.
L'objectif étant la construction d'un front progressiste et citoyen, liant cette dynamique citoyenne à la réalisation d'une union des forces politiques de gauche pour construire une majorité de changement.
Pour cela, le projet de base commune préconise, plutôt que de construire un nouveau parti aux contours incertains, de nous révolutionner pour construire a partir du meilleur de ce que nous sommes, une force porteuse d'avenir, identifiée à un projet d'émancipation du XXIe siècle, et pour cela engager de profondes transformations du PCF, par exemple en ouvrant le Parti Communiste a tous ceux qui veulent transformer l'ordre actuel, sans avoir forcement la même histoire, les mêmes références, la même culture que nous.
Jean Marc a présenté quelques éléments issus du résumé du texte "Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme". Quelques extraits ci-dessous.
Le gouvernement et le patronat sont en train de démanteler toutes les conquêtes sociales du passé. Ce programme répond aux impératifs d’un système qui ne peut plus exister qu’au détriment de l’immense majorité de la population.
L’explication principale de la défaite de la gauche, en 2007, réside dans la dérive droitière de la direction du PS. Aujourd’hui, face aux attaques de la droite et du patronat, les travailleurs et les jeunes ont plus que jamais besoin d’un PCF fort et combatif. Le parti doit se maintenir et se renforcer, étendre son influence. Ceci implique une évaluation critique du programme et des orientations du parti au cours de la dernière période.
Nous rejetons catégoriquement les arguments de ceux qui voient dans les difficultés de la dernière période les signes d’un déclin irréversible de notre parti. L’idée d’une dissolution du parti ou de sa transformation en « autre chose » doit être fermement et définitivement écartée.
La crise profonde du capitalisme ouvre de grandes perspectives au PCF. Mais pour qu’elles se réalisent, il est absolument indispensable de rompre avec la politique insipide du réformisme.
Jean Marc a présenté également quelques éléments issus du résumé du texte "Faire vivre et renforcer le PCF, une exigence de notre temps". Quelques extraits ci-dessous.
La base commune proposée par la direction nationale sortante poursuit la stratégie menée depuis plusieurs congrès, qui a conduit à l’affaiblissement actuel. Elle ne propose aucune rupture avec le système capitaliste et abandonne toute perspective révolutionnaire.
La situation internationale et nationale n’a jamais autant donné raison aux communistes. La crise financière internationale d’une rare gravité qui éclate confirme ce que nous savons : le capitalisme est un système prédateur, générant des crises cycliques au détriment des peuples, porteur de menaces pour la paix dans le monde.
Au plan national, la mondialisation se traduit par la mainmise du capital financier international sur les grandes entreprises françaises. Des pans entiers de l’industrie et de l’agriculture sont détruits, avec des conséquences sociales dramatiques : chômage, développement des emplois déqualifiés et sous-payés, précarité généralisée…
Dans ce contexte, nous avons besoin d’un Parti communiste marxiste, proposant des perspectives politiques crédibles, pour mener une contre-offensive efficace au capitalisme.
La situation générale montre que la rupture du congrès de Tours en 1920 entre un courant réformiste et un courant révolutionnaire est toujours d’actualité. Il ne s’agit ni de nostalgie ni de repli identitaire, mais d’une analyse marxiste de notre époque.
Aussi, immédiatement, nous devons : …
- développer une analyse marxiste et reconquérir idéologiquement les classes populaires, en refusant le règne de l’argent, le triomphe de l’individualisme, la régression sociale présentée comme une fatalité.
- redevenir un parti d’opposition efficace, porteur de propositions, offensif et crédible, à l’initiative de luttes.
- redonner à notre parti sa pleine indépendance de pensée, d’organisation et d’action en refusant l’hégémonie du PS ou la dilution dans la gauche de la gauche. Travaillons à une politique d’alliances à la base offensive, un rassemblement populaire anticapitaliste, qui nous permette de sortir de l’ornière de l’alliance obligée avec le Parti socialiste.
Le 34e congrès doit tirer les leçons des échecs passés, de l’urgence d’une réponse communiste à la crise du capitalisme, de la renaissance d’un point de vue communiste dans différents pays du monde. Ce congrès peut être un congrès historique. Nous voulons en sortir avec un Parti communiste fiers de ses valeurs et de ses idéaux, combatif et offensif, porteur d’un projet révolutionnaire de rupture avec le capitalisme.
Gérard Rigal a précisé que les 29 et 30 octobre, les communistes choisiraient entre les 3 textes, lequel servirait de base commune pour la préparation du Congrès.
Ensuite le conseil départemental (12/11) et le conseil national (19/11) acteront la base commune.
La discussion
Gérard
Nous vivons une situation inconnue depuis le Krach de 1929.
Les dirigeants français viennent d’affecter 360 milliards d’euros afin d’aider les banques. Il faut travailler à la réalisation d’un pôle public.
Concernant la crise financière, le PCF propose 1000 rencontres. A Lisses dans le cadre de l’association de la gauche, un débat sur la crise économique est proposé sous forme de "café philosophique et social" avec la participation d’un économiste (Durand).
54% des français estiment que le capitalisme doit être réformé profondément.
Je suis critique sur le document de base commune mais je ne retrouve pas entièrement dans les textes alternatifs. On a besoin de revenir au 25ième congrès.
On a proposé la primauté du mouvement populaire sans pousser assez loin la question du pouvoir. La gauche plurielle faisait suite au mouvement de 1995 mais avec son échec est posé le rôle du PCF.
Les collectifs antilibéraux représentent une erreur stratégique car on a pensé "diviser le PS et la LCR".
Aujourd’hui il y a une contradiction entre l’unité de l’ensemble des forces de gauche et l’identité du parti. On ne retrouve pas cette problématique dans le texte de base commune et il y a le risque de reconstruire la même "union de la gauche".
Chantal
Identité du PCF. Elle a été écornée avec les collectifs antilibéraux mais cette expérience est loin d’être négative, elle est enrichissante. Sur Evry nous avons tissé des liens porteurs d’avenir.
Crise financière. Plus de 50% des salariés sont pour un changement profond du capitalisme. Le travail du Parti d’explication est à réaliser d’urgence. Il faut apporter des arguments, faire des propositions, suivre l’actualité. Il faut un PCF efficace avec des camarades formés sur les racines de la crise et nos propositions.
Au niveau de la base commune on fait la part belle à "la gauche" alors qu’il ne faut pas se cantonner à la gauche actuelle.
Jean
Anglais. On a besoin d’une langue commune et c’est l’anglais qui joue ce rôle aujourd’hui.
Crise. Jacques Attali souligne "aucune entreprise n’est habilitée à faire plus de 6% de profits".
Fillon avant la crise dit : " on est au bord du gouffre" et après le vote des parlementaires :"on a fait un pas en avant".
La mondialisation des banques par sa technicité et son rapport au temps fait que leur fonctionnement semble éloigné des citoyens.
Décroissance. Suite à une enquête en CP : "1/3 des élèves ont la TV dans leur chambre".
Guerre. Aujourd’hui, au regard des statistiques, le monde n’est pas plus dangereux. Mais pour augmenter leurs ventes d’armes, les marchands ont besoin de foyers de tension dans le monde.
Identité. Il faut considérer que tout individu à un instant donné à des possibilités infinies.
Louis
Il faut revitaliser notre démarche à partir du concret.
Question : quelle est la position des élus au Conseil municipal concernant la semaine bleue ?
Diégo
Les élus sont partie prenante de cette initiative.
Plus généralement, on tiendra notre place au CM avec notre spécificité et dans le cadre d’une majorité absolue PS.
Elise
Rappel: augmentation du prix du chauffage urbain de 2.5%, au lieu de 20% prévu initialement.
Je travaille avec Claude Vasquez. Il y a une différence entre un maire "coco" et un maire socialiste. On a des solutions de taille humaine.
On a une mairie (Grigny), avec des jeunes, une JC, et pas de transfert de données. Il faut réaliser une base de données intégrant tous les contacts (jeunes) au niveau départemental.
Il faut coller à la réalité dans nos projets et notre communication. On passe pour avoir "un train de retard". Il faut s’orienter vers la tenue de "mini-forums", car il est plus facile de parler au sein de petits groupes, sur des sujets qui intéressent les gens.
Jean Claude
En 2004 et 2005, l’activité de nombreux communistes par rapport à l’hôpital (rappel : gâchis financier, suppression des hôpitaux publics existants, privatisation de nombreux services pour le nouvel hôpital avec suppression de postes dans le 91) et dans le collectif antilibéral dans le cadre de la campagne du non au TCE a permis de revitaliser le parti sur Evry. Comme l’a souligné Chantal cette expérience a permis de tisser des liens au-delà du PS porteurs d’avenir.
Concernant la préparation du congrès, le projet de base commune ne me satisfait pas sur 2 points majeurs :
· Absence d’un bilan depuis le dernier congrès et au-delà sur la stratégie suivie depuis 15 ans.
· La préparation d’une nouvelle alternance électorale derrière le PS en 2012 en liant notre sort au PS. Cette une nouvelle gauche plurielle qui gommera l'identité communiste.
Nous devons clarifier notre conception du rassemblement et de notre identité révolutionnaire. Le choix du congrès de Tours est toujours d’actualité mais nous devons en préciser la portée au début du 21ième siècle.
Dominique
La crise du capitalisme n’est pas neutre. Un taux de profits à 4,3% serait suffisant mais les directions d’entreprise ont visé les 15% ces dernières années.
Il faut être plus offensifs et renouveler l’exemple de la manifestation sur les salaires (27/09).
Concernant les documents préparatoires, je ne veux pas me ranger derrière un texte mais contribuer à une position collective des communistes.
Le point crucial reste l’identité communiste et la difficulté reste la forme d’unité à construire.
Mon analyse du contexte ne se base pas uniquement sur le résultat de la présidentielle mais sur le programme.
Nicolas
Seule la base commune semble parler de la révolution informationnelle, qui pourrait être de même ampleur qu'a pu être en son temps la révolution industrielle.
Le monde a changé, l'opposition de classe en matière d'appropriation de l'information n'a jamais été aussi grande, et son importance dans la société non plus. Ne pas le percevoir serait à la fois une erreur stratégique, mais aussi une erreur théorique majeure.
A mon sens, le projet de base commune, s'il est assez complet sur les analyses qui en découlent n'est pas assez didactique. Je lis "créant les conditions objectives de son dépassement", mais quelles sont justement ces conditions ?
La simplification et la massification des échanges d'information, permise principalement par internet peut amener effectivement au développement culturel des individus, ce qui est fondamental pour pouvoir se projeter dans le monde.
Pas assez didactique aussi sur l'intérêt fondamental des logiciels libres pour l'appropriation sociale des moyens de production au XXIe siècle.
A quoi sert un outil, si on ne sait pas comment il fonctionne ?
Quel intérêt d'en obtenir l'usage si on n’est pas capable de le pérenniser, de l'améliorer ?
On aurait tout à gagner à enfin démocratiser, dans la préparation de ce congrès et après, les enjeux de la révolution informationnelle, dans le cadre de la transformation sociale de la société.
Mathieu
Chercher à être plus proche de la base, c'est çà aussi être communiste. C'est à nous d'aller vers les quartiers populaires ("on met les mains dans le cambouis").