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11/02/2009

Israël. Le camp de la guerre l’emporte

Israël. La droite, toutes tendances confondues, se renforce. Un danger pour la paix comme pour la question sociale.
Le récit de notre envoyée spéciale.

Jérusalem, Envoyée spéciale. (pour l'Humanité)

israelguerre.jpgLes premières estimations sont tombées à 22 heures mardi soir en Israël à la fermeture des bureaux de vote. Près de 5,2 millions d’électeurs israéliens étaient appelés aux urnes pour élire leur nouveau gouvernement au terme d’une campagne dominée par la guerre menée contre les Palestiniens à Gaza, la surenchère militaire et un climat de racisme anti-arabes.

Selon les premiers résultats, Tzipi Livni, jusque là ministre des Affaires étrangères et son parti Kadima, arriverait en tête avec 30 sièges sur 120 à la Knesset, suivi de près par le Likoud de Benjamin Netanyahou qui obtiendrait 28 sièges. Avec 15 sièges, le parti d’extrême-droite d’Avigdor Lieberman, Israël Beitenou, serait en troisième position devant le Parti travailliste d’Ehoud Barak.

Des résultats qui confirmeraient les derniers sondages pré-électoraux mais encore susceptibles de modifications. Ils risquaient en effet d’évoluer dans les prochaines heures. Reste que ce que nous avions constaté s’est avéré exact : l’écart s’est progressivement resserré entre le parti de Tzipi Livni et celui de Benjamin Netanyahou qui avait jusque-là fait la course en tête. Le chef du Likoud s’en était inquiété, appelant lors de ses différentes apparitions à voter « utile », expliquant que seul un Likoud fort donnerait un gouvernement stable. L’extrême droite de Lieberman n’a pas atteint les 19 sièges que lui avaient prédit les sondages mais avec 15 sièges, il deviendrait la troisième force politique du pays devant le Parti travailliste (13 sièges) qui enregistre son score le plus bas de toute l’histoire d’Israël.

A gauche, la coalition Hadash dont la principale force est le Parti communiste israélien obtiendrait un tiers de voix supplémentaires par rapport à 2006, ce qui, si cela était confirmé, lui permettrait d’obtenir 4 ou 5 sièges à la Knesset contre 3 dans la dernière législature. « Nous sommes à la fois tristes pour le pays de constater le tournant à droite de l’opinion publique juive israélienne, et soulagés que, selon les premiers résultats, ce ne soit pas un parti d’extrême-droite comme le Likoud ou Israël Beitenou qui soit en tête », a indiqué à l’Humanité Efraïm David, responsable du Parti communiste israélien.

Mais au-delà de ces résultats, « aucun des trois partis arrivés en tête ne sont en capacité de trouver des solutions aux problèmes du pays qui sont la paix et l’occupation d’une part, la crise du capitalisme d’autre part ».

Vont maintenant commencer les grandes manœuvres pour constituer une majorité à la Knesset, le parlement israélien. Si Tzipi Livni est arrivée en tête avec son parti, Benjamin Netanyahou détient, lui, une majorité de droite si l’on additionne les sièges de son parti, des partis religieux et celui de Lieberman.

Contrairement à ce qui s’était passé en 2006 lors du dernier scrutin, il n’y a pas eu de surprise. La liste dite des « retraités » a disparu et les partis religieux, comme le Shass – qui ont toujours utilisé leur capacité à faire ou défaire une majorité – ont perdu de leur pouvoir. Reste que se confirme le déplacement à droite du curseur politique israélien. Ce qui n’augure rien de bon pour le processus de paix avec les Palestiniens pas plus qu’une politique sociale apte à combattre la récession qui s’installe en Israël.

Charlotte Bozonnet

10:22 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : israël, élections, droite, guerre | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

10/02/2009

LETTRE OUVERTE A PROPOS DU SERVICE MINIMUM DANS LES ECOLES

 

Waziers, le 27 janvier 2009

Monsieur l'Inspecteur,

J'ai bien reçu votre courriel du 27 courant à 8 H 50 au sujet du droit d'accueil concernant le mouvement de grève du jeudi 29 janvier 2009.

J'ai pris bonne note que dans 4 groupes scolaires les grévistes dépassaient les 25 %. Les services municipaux étant touchés également par le mouvement de grève, n'ayant qu'une seule dame de service à l'école Gambetta qui n'est pas gréviste et au total plus de 90 % du personne! communal absent à cette date, nous sommes donc dans l'incapacité d'assurer quelque service d'accueil que ce soit.

Par ailleurs, vous connaissez ma position sur cette loi qui demande aux voisins de régler ses propres conflits de couple ne m'agréé nullement.

Mais dans la même optique je vous saurai gré de bien vouloir m'adresser par retour, une liste d'enseignants, de personnel de l'Education Nationale non grévistes le 29 janvier 2009 et qui pourraient assurer la continuité du service public en venant tenir les guichets de la mairie, fabriquer les repas à la cuisine centrale, mettre tes couverts, servir tes enfants, faire la vaisselle et le nettoyage.

Je pense bien évidemment que vous n'aurez aucun mal à trouver ce personnel compétent pour que je puisse assurer là continuité du service public.

Dans le cadre du droit d'accueil si j'avais un début de liste à faire et à vous soumettre, je mettrai :

** Monsieur l'Inspecteur de l'Education Nationale Douai-Waziers,

*" Le personnel de l'Inspection de l'Education Nationale Douai-Waziers,

*- Le personnel du RASED,

*" Monsieur le Sous-Préfet de Douai,

et pourquoi pas Monsieur le Préfet de Région !...

El pour changer les couches Monsieur DARCOS, Ministre de l'Education Nationale.

Je pense que l'ensemble de ces personnes sont parfaitement qualifiées pour exercer le droit d'accueil

dans les écoles de Waziers. 

 

 

MICHON_Jacques.jpgJacques Michon

Maire de Waziers

Conseiller Général du Nord

 

NB . Cette lettre du maire et conseiller général communiste de cette ville de 10 000 habitants du département du Nord est diffusée actuellement dans de nombreuses écoles de France, et fait un véritable "tabac" parmi les enseignants.

L'humour ainsi maniée est plus terrible que bien des discours.

16:39 Publié dans ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, waziers, service minimum | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/02/2009

BESANCENOT : SEUL CONTRE TOUS

besancenot.jpgD'après (AFP) — Le Nouveau parti anticapitaliste s'est prononcé dimanche pour un "accord durable" avec "toutes les forces" qui se réclament de l'anticapitalisme, ne se limitant pas aux Européennes, avec pour condition une indépendance totale vis-à-vis du PS.

Le texte a été voté à 76% des quelque 600 délégués présents, au troisième et dernier jour du congrès fondateur du NPA d'Olivier Besancenot qui se tient à la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

Depuis plusieurs semaines, Parti communiste français (PCF) et Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon pressent le NPA de rejoindre le "front de gauche" qu'ils ont scellé en novembre sur la base du "non de gauche" au Traité constitutionnel européen (2005).

"On regrette une position pleine de préalables et de faux-fuyants", a déclaré aux journalistes Pierre Laurent, numéro deux du PCF, au cours d'une visite au congrès du NPA. "On peut craindre qu'elle déguise un non" au "front de gauche", a-t-il estimé, mais le PCF "poussera à la discussion jusqu'au bout".

Avec la dissolution de la trotskiste LCR, "on nous avait annoncé un nouveau parti. Il y a des vieux réflexes qui ont la vie dure", a-t-il déploré. Le NPA est "pris dans l'illusion médiatique" autour de M. Besancenot, "leur maladie, c'est l'élection présidentielle", a déclaré Patrice Bessac (PCF).

Dans le texte voté par le congrès, le NPA appelle à "une unité qui ne soit pas un cartel électoral sans lendemain" et "ne se limite pas aux élections européennes mais s'étende aux régionales" (prévues en 2010), une élection où le PCF s'allie traditionnellement avec le PS.

Or, la condition posée par le congrès à cette unité est d'être "toujours dans l'indépendance vis-à-vis du PS, parti qui, dans son programme et sa pratique, s'inscrit dans la gestion du capitalisme et a renoncé à toute transformation sociale". "Nous sommes prêts à des compromis mais pas à des compromissions", a lancé Sandra Demarcq, membre du Comité d'animation national (CAN) du NPA.

Catherine Jouanneau, qui représentait la motion minoritaire favorable au "front de gauche" qui a remporté 16% des voix, a déclaré : "Faire un accord durable, ça suppose de commencer un jour. Ne subordonnons pas les alliances aux Européennes aux autres élections".

09:56 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : besancenot, npa, européenne, pcf, pg | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/02/2009

CETTE SEMAINE DANS L'HUMANITE DIMANCHE

EN KIOSQUE, CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX


LES FAILLITES DU CAPITALISME
« Le capitalisme, c’est la croyance stupéfiante selon laquelle les pires hommes vont faire les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde », John Maynard Keynes.
Depuis deux siècles, il semble régner en maître sur la planète mondialisée, la crise profonde dans laquelle il vient de s’enfoncer démonte tous les mensonges de ses théoriciens. Notre décryptage

APRÈS LE 29 JANVIER
Retour sur sur la mobilisation historique avec les salariés du public et du privé qui ne veulent pas payer la crise.
Quand la Guadeloupe dit non à l’exploitation ! Par Christian Céleste, secrétaire du comité central du PCG.

SOLIDARITÉ AVEC LOUNIS !
Alors que Lounis Ibadioune comparaîtra devant le tribunal le 18 février pour avoir vendu l’HD dans la rue, 5 000 personnes ont rejoint le comité de soutien pour exprimer leur colère et leur solidarité.

et aussi…

QUI VEUT LA PEAU DU PLANNING FAMILIALE ?
L’État a décidé de réduire de 42% les subventions qui lui sont destinées en 2009, avant de les supprimer en 2010. Menaçant 1/3 des centres d’informations…
Nos explications et réactions.

GÉRARD FILOCHE EST MIS EN EXAMEN
« Dans mon travail, je suis plutôt inspecteur Colombo que Zorro ».
Un inspecteur du travail qui s’intéresse au travail, ça gène !

DE LA LCR AU NPA
Quatre questions autour du Nouveau parti anticapitaliste de Besancenot.

BAISSE DES PRIX ALIMENTAIRES ?
Quand les prix payés aux agriculteurs augmentent, ça grimpe pour les consommateurs !
À qui profite-t-elle ?

ÉLECTIONS EN ISRAËL
Droite ou extrème droite ? Israël ne se donne pas d’autres choix.
Reportage de notre envoyée spéciale.

DES TOURS AGRICOLES AUTOUR DE PARIS !
Dans vingt ans, on fera pousser des bananes en plein cœur de Paris sur des gratte-ciel !
Zoom sur ces projets architecturaux visionnaires.

ENTRETIEN AVEC DOMINIQUE BLANC
Dans l’Autrede Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic, la jalousie l’entraîne dans un univers fantastique.
Rencontre avec une comédienne hors pair.

MARADONA, ENTRE BANC ET CIEL
Le portait d’un homme à la destinée plus large que le plus vaste des terrains. Champion toutes catégories des excès mais au charisme intact.

SCIENCES ET DÉCOUVERTES
Dix-huit siècles d’histoire de la Chine révélés par une stalagmite.

1909, LE FUTURISME
Pour eux, l’art vaut bien une guerre !

LES REFLEXIONS DE ROBESPIERRE
Spéculer aux dépens de la vie d’un semblable est un fratricide


LE NOUVEAU HORS-SÉRIE DE L’HUMANITÉ
CUBA, IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION
Sortie en kiosque de notre hors-série sur cinquante ans de révolution cubaine. Avec notamment les points de vue d’Evo Morales, de Hugo Chavez, de l’écrivain Eduardo Galeano,…
Un hors-série à se procurer également à la boutique


19:47 Publié dans MEDIAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humanité dimanche | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

06/02/2009

La suppression de la taxe professionnelle : un coup terrible porte a la democratie, aux services publics locaux et au pouvoir d’achat des menages

 

 Déclaration de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains

dessmamiflu.jpgAprès la suppression de la part salariale dans l’assiette et le plafonnement de la cotisation à 3,5% de la valeur ajoutée, c’est désormais la suppression pure et simple de la taxe professionnelle que Nicolas Sarkozy vient d’annoncer.

 

Au motif de libérer l’innovation et l’investissement, le choix idéologique libéral du chef de l’Etat et du gouvernement exonère l’entreprise de toute responsabilité en terme de développement des territoires, tout comme les choix libéraux ont progressivement réduit l’impôt sur les sociétés dans tous les pays de l’Union Européenne.

 

Dans le droit fil de la réforme en cours des collectivités locales, le seul critère retenu est la compétitivité des territoires, avec la suppression de toutes contraintes au nom d’une « liberté de circulation et de valorisation des capitaux ».

 

C’est clair, en annonçant la suppression de la taxe professionnelle dès 2010 le Président de la République a répondu ainsi à la demande pressante du MEDEF et prive les collectivités locales de près de la moitié de leurs recettes fiscales utiles pour le développement de leurs services publics locaux. La taxe professionnelle est actuellement le seul impôt qui établit un lien direct entre l’entreprise et son lieu d’implantation. Elle contribue ainsi à responsabiliser l’entreprise par rapport à la collectivité territoriale et aux populations. En échange les collectivités locales financent les investissements en infrastructures et services dont bénéficient les entreprises et leurs salariés.

 

Depuis de nombreuses années la taxe professionnelle est en proie à une attaque en règle et l’Etat a pris en charge une part importante de son montant (aujourd’hui, 10 milliards d’euros), en dénaturant son sens et réduisant son efficacité. Mais contrairement aux 8 milliards d’euros que le Président de la République a annoncé, elle représente encore 28 milliards d’euros.

 

L’ANECR réaffirme l’exigence que les entreprises contribuent à la dépense publique locale dont elles sont une des principales bénéficiaires.

 

Les élus communistes et républicains font depuis longtemps des propositions pour moderniser cet impôt et le rendre plus juste et plus efficace.

 

En effet il faut mettre fin au déséquilibre actuel entre les différents secteurs d’activités. Le secteur industriel, l’énergie et les transports sont redevables de 66% de la taxe professionnelle alors qu’ils ne produisent que 33% de la valeur ajoutée. C’est le secteur financier qui profite de ce déséquilibre. D’où la proposition de loi portée par les parlementaires communistes et républicains d’intégrer dans les bases de la taxe professionnelle les actifs financiers des entreprises car la financiarisation est un frein au développement de l’emploi et des activités productives qui sont indispensables pour répondre aux besoin sociaux et économiques.

 

C’est bien dans la sphère de la production que la crise a formé sa puissance dévastatrice avec le partage sans cesse plus inégal des valeurs ajoutées entre le capital et le travail. C’est bien à cela qu’il faut s’attaquer.

 

L’introduction des actifs financiers dans la base de cette taxe permettrait d’alimenter un fond national de péréquation. Le taux serait fixé au plan national par le Parlement. La collecte nationale serait répartie selon des critères et des clés de répartition prenant en compte le développement humain du territoire (éducation, social, emploi…).

 

On le voit un tel impôt permettrait tout à la fois d’assurer des recettes aux collectivités locales mais dans le même temps de jouer un rôle incitatif pour l’emploi et le développement solidaire des territoires.

 

Bien entendu les bases de cet impôt seraient composées également de la valeur ajoutée, de la valeur locative foncière, et de la valeur locative des équipements et biens immobiliers afin de consolider les liens entre l’entreprise et la collectivité. Le Président de la République aurait été mieux inspiré en mettant cette proposition de loi à l’étude.

 

Car en décidant de supprimer la taxe professionnelle, il transfère sur les ménages toute la charge sans tenir compte de leur capacité contributive, aggravant toujours plus les inégalités et dégageant l’entreprise de toute contribution à son environnement dont elle profite.

 

Tout comme la réforme annoncée des collectivités locales, la suppression de la taxe professionnelle est un coup terrible porté à la démocratie, à la libre administration des collectivités locales, aux services publics locaux.

19:04 Publié dans ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : taxe professionnelle, élus, pcf, danger, sarkozy | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/02/2009

LA SANTE EN DEBAT A EVRY

sante.jpgDepuis  plusieurs années le CHSF et l’ensemble des hôpitaux publics subissent de nombreuses attaques étranglement financier accentué par la tarification à l’activité (T2A) qui sous évalue les activités de l’hôpital et ne prend en compte que les pathologies les plus rentables.
La pénurie de personnels médicaux, conséquence du numerus clausus, la suppression de postes de personnels non médicaux, dégradent les conditions de travail et de soins et lèsent les usagers.
Les patients ne sont plus soignés en fonction de leurs besoins mais de leurs moyens.
Un collectif composé de militants de militants de la CGT, de FO, de SUD, de médecins avaient appelés à une réunion publique à Evry .

Plus de 200 personnes y ont participé dont de nombreux usagers et élus, conseillers généraux, maires, député, parmi eux, de nombreux
élus d'Evry (PCF, PS), les maires d'Evry et de Ste Geneviève des Bois, Bruno Piriou conseiller général de Corbeil, Philippe Camo, conseiller régional , et secrétaire fédéral du PCF, qui se sont exprimés tous contre la loi Bachelot, qui prévoit la privatisation de la santé et des miliers d'emplois supprimés au détriment des usagers, et sur l'avenir du nouvel hôpital d'Evry-Corbeil, les participant demandant que l'Etat assume ses responsabilités.

 

 

18:03 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santé, loi bachelot, cgt, fo, evry | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

03/02/2009

20001 numéros… et beaucoup plus !

huma2001.jpgSamedi 17 janvier, il y a deux ou trois semaines, parmi des milliers de manifestants, des centaines et des centaines de personnes brandissent ou arborent la une de l’Humanité pour la paix en Palestine, l’arrêt des bombardements à Gaza. Hommes et femmes, celles-ci venues avec leurs enfants, poussant des landaus. Des centaines d’hommes et de femmes, d’ados qui découvrent qu’un journal peut être avec eux, méprisés et humiliés éprouvant dans la chair et l’âme la souffrance d’un peuple, et qui font, de la une de ce journal, l’expression de leur douleur et de leur combat. Dans l’immense manif de 2002 entre les deux tours de la présidentielle, Le Pen et Chirac restés seuls en course, la une de l’Huma, « Il faut lui barrer la route » était partout, comme elle l’avait été au moment du déclenchement de la guerre du Golfe : le photo-montage d’une gamine avec sur la tempe comme une arme, un pistolet de pompe à essence. Des unes, seulement, éditées en affichettes. Peut-être des lecteurs en plus parfois et peut-être que non. Mais une certitude, en tout cas, l’Huma, ces jours-là, était là.

L’Huma. Nos culottes courtes dans ces années, quand la France roulait en Dauphine si elle pouvait se payer une voiture, ou même en DS 19, nous faisaient ressembler à des gamins de Doisneau. On se souvient de cette photo dont il est l’auteur où un gosse d’une dizaine d’années tient l’Huma en main, en revenant de faire les courses sans doute. Eh bien c’était un peu comme cela à Cherbourg en ces temps où la radio annonçait que l’armée française, en Algérie, pacifiait les campagnes et portait des sacs de blé aux populations. Ce n’était pas encore le temps des cercueils mais c’était une chance, au fond, d’avoir des parents communistes. Du moins si l’on voulait savoir ce qui se passait vraiment. Et puis il y avait eu cette première vraie rencontre avec l’Huma un jour, en revenant de l’école. La une du journal pris en passant au bureau de tabac portait des rectangles blancs en place de plusieurs articles, et c’était juste écrit : « Censuré ». Quel jour était-ce ? Difficile maintenant de le savoir. Combien de fois le journal fut-il censuré en ces années de guerre, qui ne voulait pas dire son nom, mais que, lui, nommait ? Combien de fois totalement saisi ? Ainsi le 25 septembre 1956. Cette fois il ne parle même pas de la « pacification » à la mitraillette, de la torture comme il le fera souvent. Non, c’est simplement un éditorial qui est en cause, signé Léon Feix, demandant l’ouverture de négociations avec les représentants du peuple algérien. Mais cela, c’est déjà trop. Il n’y a pas, il ne peut pas y avoir pour le pays colonisateur de représentants du peuple algérien. Il faudra encore six ans et combien de morts, de disparus, de torturés et de corvées de bois, de noyés dans la Seine au soir du 17 octobre 1961, de morts à Charonne, pour conclure les accords d’Évian, avec les représentants du peuple algérien ?

Ouvrir l’Humanité des années cinquante, c’est aussi voyager dans le temps. Le temps retrouvé.

Kubler sera l’homme à battre dans la montagne. Robic et Bobet sont les seuls qui puissent lui ravir la vedette. À moins que ce ne soit « l’ouvrier » Roger Walkowiak. La chronique « Une femme dans le Tour », le Tour de France bien sûr, mais on dit « le Tour », comme à l’époque on dit « le Parti », est signée Hélène Parmelin. C’est la compagne du peintre Édouard Pignon et tous deux sont des amis intimes de Pablo Picasso. Le journal publie une bande dessinée, les Trois Amours de Jean Cavalier, qui évoque la répression des protestants par les dragons au XVIIe siècle. Il publie aussi un roman américain qui s’appelle le Courant souterrain. Il met en scène des ouvriers. « Quand j’étais dans l’équipe de jour, dit l’un d’eux, je faisais mon travail du Parti. » Bien sûr. En 1950, la communiste américaine Bernadette Doyel n’a-t-elle pas obtenu 600 000 voix en Californie, ce que l’Huma salue comme une grande victoire vers le socialisme. Il y a des communistes partout dans le monde où rayonne pour tous les peuples l’exemple de l’URSS. On le croit. Le PCF est le premier parti de France. L’Humanité est son journal qu’on vend au matin d’un dimanche quand on colle des affiches aux murs du lendemain.

Puis le temps est venu des amours, des pantalons à pattes d’éléphant et des chemises à fleurs. Se souviennent-ils, ceux qui ne se réclament de Mai 68, que pour justifier leurs soumissions politiques d’aujourd’hui, du rôle de l’Humanité dans ce qui fut, bien au-delà des jets de pavés du Quartier latin, la plus grande grève de l’histoire. De l’appel à la grève générale aux constats de Grenelle avec, chaque jour, les listes qui ne faisaient que s’allonger des usines occupées, puis par la suite des acquis obtenus, branche par branche, quand un jeune ouvrier, payé 300 francs par mois, tout d’un coup, en gagnait 600 après trois semaines de grève, quand était enfin reconnue la section syndicale d’entreprise. La télé, la radio, la plupart des journaux ne voyaient que pavés et lacrymogènes. Il fallait bien lire l’Huma si l’on voulait savoir ce qui se passait.

Il y eut de grandes choses, mais il y en eut aussi de terribles, écrivait Aragon dans la Nuit de Moscou. Car on ne sut pas toujours ce qui se passait, ce que la fidélité même du journal à ses combats l’empêchait de voir. L’Huma attaquée en 1956, lors de l’insurrection de Budapest par des émeutiers qui veulent incendier le journal, se défend avec panache. Mais pendant des semaines le journal se trompe ou s’aveugle sur la nature de ce qui se passe en Hongrie. Ce n’est pas une tentative de coup d’État fasciste mais une insurrection antistalinienne. En 1975, les Khmers rouges vident Phnom Penh en prélude à de terribles massacres. L’Huma rejette l’hypothèse d’un bain de sang. Le journal ne retient que l’agression américaine au Vietnam et au Cambodge… L’Histoire du XXe siècle ne fut pas un dîner de gala et l’Humanité n’a pas échappé à ses enfers. Le XXIe siècle s’annonce-t-il mieux ?

huma1803.jpgMais voilà 20 000 numéros… 20 001 exactement ! Avec chaque jour, oui, c’est un peu ça, la poursuite des combats de la veille et de nouveaux combats. Vietnam, Mandela, Cuba, Palestine. Antiracisme, soutien aux sans-papiers, lutte contre toutes les discriminations. Chaque jour la mise en cause de l’exploitation, aux côtés des salariés. Automobile, sidérurgie, petites entreprises, plus près de nous le CPE. Tant et tant de sujets de révolte, de colère, d’insurrection et puis, depuis des années, tant de sujets de débats, de confrontations, d’échanges d’opinions… Tant de clés aussi dans l’actualité de la crise, aujourd’hui, du capitalisme. Il y a deux semaines, le journal donnait la parole, à égalité, à tous les leaders de la gauche. La semaine passée, la parole à tous les leaders syndicaux.

Quel autre, aujourd’hui, veut construire, dans le rassemblement de toutes les forces de progrès et le respect des différences, une alternative non seulement au sarkozysme, mais au capitalisme ? Quel autre, - à quel prix !… -, est toujours, comme l’avait voulu Jaurès, indépendant des puissances d’argent, et cela uniquement par la fidélité et le soutien de ses lecteurs ? Anciens, actifs, militants politiques et syndicalistes, altermondialistes, c’est à tous ceux-là que le journal d’aujourd’hui s’adresse en se tournant résolument en même temps vers les jeunes lecteurs. Ils étaient tout un groupe l’autre jour au journal. Le hasard a fait qu’ils découvrent, dans une salle de réunion, les pages ouvertes de ces journaux de la guerre d’Algérie et que revienne alors l’histoire, cette histoire. Les gamins d’aujourd’hui ne portent plus de culottes courtes, mais l’Humanité reste à écrire et à inventer.

Maurice Ulrich, l'Humanité

18:40 Publié dans MEDIAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humanité, 20001 | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!