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26/09/2016

INTERVENTION D'ANDRE CHASSAIGNE AU CONSEIL NATIONAL DU PCF

andre-chassaigne-clermont-ferrand.jpgJ'ai d'abord fait le constat du large rejet populaire du spectacle lamentable de la politique politicienne et du bal des égos. A l'opposé, ce sont les problèmes du quotidien qui doivent être la priorité : enjeux industriels, devenir de notre agriculture, coups portés à nos services publics, difficultés à vivre... les questions ne manquent pas !

Mais je pense que l'idéologie ne suffit pas. Il faut l'accompagner dans les faits, concrètement, d'une nouvelle pratique politique dans un rapport direct avec la population.

Concernant notre stratégie pour les élections présidentielles, la question centrale est celle de son effet pour ouvrir de réelles perspectives.

Il faut donc en mesurer les conséquences :- A court terme pour favoriser l'élection de députés communistes et progressistes.

- A plus long terme pour reconstruire dans la durée une gauche de transformation sociale.Force est de constater qu’aujourd’hui, en l’état, la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne répond pas à ces deux objectifs.

Quant à notre appel au rassemblement, si bien porté par Pierre Laurent, il ne faut rien lâcher. Il a été très largement apprécié. Cet acte fort doit être amplifié au regard de la gravité de la situation. Nous sommes en effet confrontés à un enjeu historique d'importance : empêcher la victoire de la droite extrême et de l'extrême droite avec le désastre social qui en suivrait.

Dans ce contexte, notre responsabilité est immense.Prenons donc des initiatives populaires de grande envergure pour porter le plus haut possible cette question centrale du rassemblement de la gauche antilibérale, en particulier par une adresse solennelle à la population.

Il nous faut aussi avoir un échange avec Jean-Luc Mélenchon, bien évidemment, et avec les autres candidats antilibéraux et progressistes, sur les objectifs à partager. Notre ligne de conduite doit être sans ambigüité et continuer à porter la volonté de concrétiser ce rassemblement autour d'une candidature la plus large possible.

Cet objectif n’est pas en contradiction avec la proposition émise par plusieurs intervenants de mettre sur les rails une candidature initiée par le Parti communiste pour porter, avec encore plus de force, cette volonté de rassemblement.

Placer dans le paysage politique une telle candidature serait en effet un levier important pour dynamiser et populariser notre appel à rassembler les forces antilibérales. Encore faut-il lever la tête, croire en nos forces et faire preuve de détermination.

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24/09/2016

L’autosatisfaction mensongère du gouvernement à propos du "sauvetage" de la Sécurité sociale

médecin.jpgUne potion qui tue le malade -

Par / 23 septembre 2016

Alors que la ministre de la Santé mène une campagne médiatique d’autosatisfaction sur la baisse du déficit de la Sécurité sociale prévue en 2017, nous tenons à rappeler la dégradation de la prise en charge des soins.

Après avoir repoussé l’âge de départ à la retraite en 2014, supprimé l’universalité des prestations sociales en 2015, imposé une cure d’austérité sans précédent de 11 milliards d’euros pour les hôpitaux, le gouvernement se félicite donc d’avoir « sauvé la Sécurité sociale ».

Nous dénonçons avec force ce mensonge de la part d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de poursuivre la politique libérale en réduisant les moyens des hôpitaux, en exonérant les entreprises et en mettant à mal les principes fondateurs de la Sécurité sociale.

La baisse du reste à charge des ménages en matière de santé cache mal les renoncements aux soins grandissants des plus précaires. Selon une enquête du Secours Populaire Français, 68 % des Françaises et des Français estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont creusées au cours des dernières années.

Les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste républicain et citoyen s’opposeront au projet de financement de la sécurité sociale pour 2017 et défendront des mesures alternatives en supprimant les exonérations de cotisations des entreprises, en mettant à contribution les revenus du capital et en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes afin de créer de nouvelles recettes capables de financer une prise en charge des soins à 100 % par la Sécurité sociale.

19:08 Publié dans ELUS COMMUNISTES, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santé, sécurité sociale, déficit, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/09/2016

Pierre Laurent. la priorité, c’est « zéro jeune au chômage »

pierrelaurent1606.jpg

Entretien réalisé par cédric clérin et stéphane sahuc, Humanité Dimanche

Après un été dominé par les questions identitaires, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, refuse la division du peuple et appelle à la construction de la France de la fraternité. Face à la multiplication des candidatures d'alternative à gauche, il défend un rassemblement« nécessaire » pour sortir le pays de l'impasse.

HD. Que vous inspire le climat politique de l'été ?

Pierre Laurent. Beaucoup d'inquiétude face à la volonté délibérée de la droite sarkozyste, du FN, de Manuel Valls, d'attiser la haine et de casser la société française. Mais aussi beaucoup de détermination pour aider nos compatriotes à tenir bon contre la haine. Nous avons entendu après le carnage de Nice et à propos du burkini des paroles irresponsables. Face aux crimes qui nous ont frappés, la France a plus que jamais besoin de montrer la force de sa fraternité, et sa volonté d'ouvrir ensemble le chemin d'une société de paix et de justice.

J'appelle le peuple de France à la vigilance. Ceux qui prônent la haine et la guerre veulent nous diviser pour masquer les projets de régression sociale extrêmement violents qui figurent dans tous leurs programmes. Au moment où Nicolas Sarkozy ne parle que du burkini, on oublie de dire ce qu'il propose : supprimer l'impôt des plus riches, l'ISF, doubler le CICE qui n'a servi à rien sauf à gonfler les dividendes, porter la retraite à 69 ans, aller encore plus loin que la loi El Khomri dans la casse sociale. Ce que vise la droite avec le burkini est clair : désigner un ennemi, un danger, les musulmans de France, et pendant ce temps-là, on ne parle plus des vraies raisons de la crise. Nous ne l'accepterons pas. Les musulmans de France sont nos soeurs et frères de citoyenneté. Nous avons grandi et nous vivons ensemble dans les mêmes quartiers et nous avons tous droit à l'égalité. Bien sûr, il y a une bataille dans l'islam entre des forces de progrès et des forces rétrogrades, voire criminelles comme Daech. Ces forces obscurantistes travaillent à tirer en arrière notre société. Mais pour les combattre, nous devons unir les Fran-

çais de toutes conditions, de toutes confessions, dans unw projet de justice commun, et non mettre à l'index une partie de la communauté nationale.

Mais de cet été, je veux aussi retenir la France de la fraternité que nous avons continué d'entendre malgré ce climat nauséabond. Je pense aux propos du maire communiste de Saint-Étienne-du-Rouvray, dont les paroles ont eu beaucoup d'écho après les polémiques indignes entendues à Nice.

Je pense à nos champions aux jeux Olympiques, ces jeunes venus de nos quartiers qui ont souvent commencé le sport dans des villes com-

quiéter. C'est très dangereux car, dans la société française, il existe une vraie fragilité, une profonde interrogation sur l'avenir de notre pays et du monde. Il faut répondre à cette question. Mais certains veulent masquer la vérité aux Français. Les guerres qui inquiètent les Français, les crimes qui ont été commis sur notre sol par les forces les plus obscurantistes engagées dans ces guerres trouvent leurs racines dans des politiques de domination, d'exploitation, d'inégalités au niveau mondial. Voilà ce qu'il faut remettre en cause au lieu d'expliquer tous les matins que nous sommes en guerre. La guerre n'est pas une

« Nous, les familles populaires, nous les emmenons à la mer, nous ne les chassons pas des plages. »

me Aubervilliers ou Champigny. Je pense aux initiatives de solidarité prises par les communistes cet été. Nous avons emmené à la mer 10 000 personnes, des familles et leurs enfants privés de vacances. Nous, les familles populaires, nous les emmenons à la mer, nous ne les chassons pas des plages.

HD. Mais le durcissement permanent sur les questions d'identité et d'immigration, à droite comme à gauche, ne traduit-il pas une demande des Français ?

P. L. Je ne le pense pas. La vérité, c'est que certains ont décidé d'instrumentaliser toutes les peurs. L'attitude de Manuel Valls, par exemple, est extrêmement préoccupante. Qu'un premier ministre prenne la responsabilité de poursuivre la polémique après la décision du Conseil d'État montre que la logique de division est pour eux un choix délibéré. Ils ne veulent pas apaiser mais in-

fatalité. La France est une société multiculturelle. Elle a toujours construit la force de sa République sur le respect des libertés, des croyances, des opinions et sur la capacité à conjuguer cette liberté avec le droit à l'égalité. Les trois termes de la devise républicaine n'ont de sens que s'ils sont conjugués ensemble.

La France, qui est un grand pays, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, doit porter un grand projet de paix et de fraternité. J'appelle d'ailleurs à engager toutes nos forces dans la réussite des grandes marches pour la paix qui sont organisées par les mouvements pacifistes de notre pays le 24 septembre dans 15 grandes villes. Nous devons reprendre le chemin d'un grand mouvement pour la paix, contre le commerce des armes, contre les logiques de guerre.

HD. Dans votre intervention à l'université d'été des communistes, vous parlez de société bienveillante par opposition à la société de surveillance actuelle, ne craignezvous pas d'être taxé d'angélisme ?

P. L. Je ne fais preuve d'aucun angélisme vis-à-vis des forces djihadistes et de ceux qui veulent étendre leur logique criminelle à la France en nous entraînant dans le choc des civilisations. Ces forces sont des forces néofascistes qui visent des projets d'asservissement de leurs propres peuples. Nous ne devons pas oublier qu'au MoyenOrient, les attentats tuent chaque jour des centaines de musulmans de toutes obédiences. Le combat contre ces forces doit être constant et déterminé.

Mais nous refusons qu'au nom de ce combat on nous impose un terrorisme plus soft, politique et idéologique, qui nous interdise de penser les causes et les racines de cette situation. Manuel Valls avait dit « expliquer, c'est commencer à excuser » pour justifier sa logique de guerre. Nous, nous disons qu'après un an d'état d'urgence et de mobilisation générale de nos forces de sécurité, il faut réfléchir à de nouvelles manières d'agir. Surtout lorsqu'on constate que ce terrorisme endosse de nouvelles formes et recrute des jeunes Français en travaillant dans les plaies béantes de notre société en crise. La mobilisation de sécurité indispensable doit se déployer sur des terrains nouveaux. Nous avons besoin d'un renforcement massif des services publics d'éducation, de culture, de prévention et de sécurité sur tout le territoire. C'est incompatible avec les politiques d'austérité et de retrait des services publics. Il faut par exemple des moyens et une rénovation des politiques pénitentiaires, puisque la prison est l'un des principaux lieux de radicalisation. Il faut des politiques de protection judiciaire de la jeunesse, et dans tous ces domaines les moyens humains manquent. Mais il faut plus que cela. La République pour tous ne peut pas rester un mot d'ordre vide de sens quand tant de quartiers, de territoires restent désertés par les services publics. La France doit réellement faire de la jeunesse la priorité en faisant le serment)))

)))que plus aucun jeune de France ne doit rester sur le bord du chemin. Je suis consterné par la décision du gouvernement de placer la rentrée scolaire sous le signe de la sécurité. Nous ne pouvons pas offrir à nos enfants, comme entrée dans le système scolaire, des exercices de confinement face aux risques d'attentats. La rentrée scolaire doit être une fête. Il faut dégager des moyens considérables pour permettre à la jeunesse d'espérer et de construire ensemble un avenir meilleur. La priorité que nous voulons donner à la lutte contre le chômage, c'est ce mot d'ordre : « Zéro jeune au chômage. » Chaque jeune doit pouvoir entrer à la sortie de ses études, ou pendant ses études s'il décroche, dans un système national de sécurité d'emploi et de formation qui lui assure un revenu ou une allocation d'autonomie pour accéder à l'emploi ou à la formation qualifiante.

HD. Ces propositions sont-elles issues du questionnaire « Que demande le peuple ? », que le PCF a lancé au printemps ?

P. L. La grande consultation ci-toyenne que nous avons lancée confirme que la lutte contre les inégalités, la lutte contre la finance et la lutte pour le droit à l'emploi restent les véritables priorités des Français. Nous proposons d'ailleurs de mettre au coeur du prochain quinquennat, à l'opposé de la loi El

« Il faut construire une grande candidature de gauche : belle, forte, porteuse d'un projet offensif pour la justice, la paix et la fraternité. »

Khomri sur le travail, la construction d'une nouvelle sécurité sociale. Une sécurité d'emploi et de formation qui permettrait à chacun d'accéder à l'emploi et à la formation nécessaires pour évoluer tout long de la vie. Ce projet de civilisation, à l'égal de ce qu'a été la création de la Sécurité sociale à la Libération, est une avancée dont la société a besoin pour s'extirper de la société de chômage qui la mine en profondeur aujourd'hui.

HD. Une journée d'action est prévue le 15 septembre contre la loi El Khomri, n'est-ce pas vain de lutter contre une loi déjà votée ?

P. L. La loi votée est politiquement illégitime. Puisqu'elle a été imposée grâce au 49-3 alors qu'il n'existait pas de majorité ni dans le pays pour la soutenir, ni à l'Assemblée pour la voter. C'est dans ce contexte que les organisations syndicales ont décidé une journée d'action à la rentrée. Nous accueillerons l'ensemble de ces organisations à la Fête de l'Humanité (lire page 14 ­ NDLR). Je souhaite également que l'ensemble des parlementaires qui ont combattu cette loi travail puissent débattre

ensemble, à la Fête, des moyens d'amplifier ces nouvelles mobilisations. Il s'agit tout à la fois pour nous de combattre la loi, d'empêcher son application concrète en se mobilisant par exemple contre la publication des décrets d'application. Mais nous devons conjointement amplifier la bataille pour un autre projet de sécurisation de l'emploi. Nous avons mis en débat un projet de loi de sécurisation de l'emploi et de la formation et nous allons amplifier cette bataille pour en faire un axe essentiel des prochaines échéances politiques. Nous serons des prochaines mobilisations avec la volonté de construire, avec les forces sociales engagées, une réponse politique à la hauteur pour les échéances de 2017. Il est absolument nécessaire que dans les futurs hémicycles siègent beaucoup plus de parlementaires communistes et de gauche décidés à combattre ces projets. Ces candidatures aux élections législatives pour porter des lois de progrès social doivent être construites dès aujourd'hui avec tous les acteurs de ces mouvements sociaux.

HD. Dans le cadre institutionnel actuel, les législatives sont intimement liées à la présidentielle. Le PCF a lancé un appel au rassemblement, or les candidats portant une alternative à gauche se multiplient...

P. L. Je ne me résous pas à la disper-sion actuelle des forces de gauche alternatives. On ne peut pas accepter un scénario dans lequel droite et extrême droite imposent tous leurs thèmes et en face une candidature gouvernementale, François Hollande ou équivalent, qui ne leur opposerait que le fiasco du quinquennat actuel. La démission d'Emmanuel Macron est le signal que les libéraux veulent se donner toute liberté pour recomposer le paysage politique. C'est une preuve de plus du fiasco sur lequel débouche le quinquennat Hollande. Il a nourri au sein du gouvernement les ferments de sa propre défaite. La construction d'une grande candidature de gauche, émancipée de cet échec, est encore plus utile après cette annonce.

Cette candidature doit être belle, forte, porteuse d'un projet offensif pour la justice, la paix et la fraternité. Nous sommes dans une situation paradoxale : les candidatures issues de forces qui ont combattu la loi El Khomri et les dérives gouvernementales se multiplient mais je constate en même temps beaucoup de propositions communes, d'objectifs communs affirmés par ces candidatures. Bien entendu, il y a des différences, des débats mais il y a du commun sur l'essentiel : la priorité sur la jeunesse, l'éducation, la culture ; l'abrogation de la loi travail et la construction d'un autre projet de sécurisation de l'emploi ; le refus des politiques de division du peuple français et la défense d'une nouvelle République démocratisée pour avancer vers une VIe République ; une maîtrise nouvelle publique du secteur bancaire et une lutte déterminée contre l'évasion fiscale, au service du développement de l'emploi et des services publics. Je suis d'ailleurs certain que le livre d'Alain et Éric Bocquet contre l'évasion fiscale (« Sans domicile fisc », éditions le Cherche

Midi) va connaître un grand écho dans le pays. Il y a également du commun pour avancer vers un nouveau combat européen de la France pour sortir des logiques d'austérité et refonder un projet de progrès et de paix, ainsi que pour une transformation écologique de la société. Nous devons mettre en avant ce chemin commun possible et mobiliser les forces citoyennes, de gauche, politiques qui ont envie d'avancer vers cela. Je suis certain que des millions et des millions de femmes et hommes de gauche continuent d'attendre ce cheminlà. Les communistes devront prendre leurs responsabilités sur le soutien à une candidature au mois de novembre. Mais quel que soit le choix que nous ferons, une voix forte des communistes continuera de se faire entendre pour un projet de transformation sociale ambitieux et pour la convergence nécessaire de ces forces.

HD. Qu'est-ce qui vous fait encore croire que c'est possible ?

P. L. Ce qui m'anime, ce n'est pas la foi du charbonnier. Je pense que si nous voulons faire bouger la situation actuelle, il faut que les millions de gens qui aspirent à cette solution politique commune entrent dans le débat politique. Ils ne doivent pas regarder de loin le spectacle politique dans lequel ils se reconnaissent de moins en moins. Je les appelle à se rassembler, dans leurs communes, leurs entreprises, pour dire le projet qu'ils veulent et avec qui ils veulent le construire. Nous allons amplifier notre démarche de prise de parole citoyenne avec notre grande consultation, notamment à la Fête de l'Humanité, et nous rendrons publics ces résultats dans quelques semaines. Nous allons organiser au mois d'octobre une votation citoyenne pour que des dizaines de milliers de personnes supplémentaires puissent dire leurs exigences et leur volonté que les forces convergent. Ceux qui vont reprendre les chemins de la mobilisation sociale en cette rentrée ­ les jeunes, les salariés, les paysans ­ doivent exiger publiquement sous toutes les formes possibles cette convergence.

La situation politique n'a pas dit son dernier mot. Si les militants de gauche dans leur diversité qui vont s'engager derrière telle ou telle candidature le font avec la volonté de dire à chaque fois : « Ceci nous est commun », « nous voulons renforcer notre unité pour gagner » ; si cette logique de convergence l'emporte sur la logique de concurrence de nos forces, je crois que l'espoir de l'unité se lèvera et la raison l'emportera. Je veux être certain d'aller aux batailles politiques de 2017 en ayant tout fait pour rendre possible ce chemin qui est le seul qui peut nous conduire à la victoire et que je sais attendu par des millions de Français.

HD. Jean-Luc Mélenchon appelle à un rassemblement à la Bastille, le 18 mars 2017, en écho à la campagne présidentielle de 2012 du Front de gauche...

P. L. J'espère également que nousserons capables de mettre ensemble sur les grandes places de France l'ensemble des forces de gauche dont le rassemblement est nécessaire pour construire des victoires en 2017. L'arc des forces est d'ailleurs assez simple à définir : l'ensemble des forces qui ont lutté contre la loi travail, ont refusé la déchéance de nationalité et refusent aujourd'hui les dérives anti-musulmanes dans lesquelles la droite veut nous conduire. Il est constitué de ces forces qui se sentent solidaires des forces grecques, portugaises ou espagnoles qui cherchent, comme

nous, à sortir l'Europe de l'austérité. Je souhaite donc que ces forces se retrouvent au mois de mars prochain. D'ici là nous devons constr ui re c e chem i n. D'ailleurs, en 2012, ce qui était frappant, c'était que notre parole était entendue chez tous les citoyens de gauche et c'est ce qui portait notre élan. Il faut reconstruire cet élan. Je ne prononcerai aucune parole d'hostilité à l'égard d'aucune des candidatures déclarées dans l'espace que je souhaite faire converger et rassembler, mes adversaires ne sont pas là. J'entends dans le discours de Jean-Luc Mélenchon, de Cécile Duflot, de Benoît Hamon ou d'Arnaud Montebourg, au-delà de nos différences, la possibilité de ce chemin commun que nous voulons ouvrir. Je continuerai ce travail en espérant avec tous qu'ils construisent des rendez-vous d'espoir au printemps prochain.

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01/09/2016

Gabon : le vote ne doit pas être détourné. Paris doit suspendre toute coopération militaire et sécuritaire

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Depuis près de 50 ans, le Gabon est sous la coupe de la dictature des Bongo, transmise de père en fils. Le pays, aujourd’hui comme hier, se caractérise par une corruption généralisée – arme du dominant – profitant à la fois au clan au pouvoir et à des partis politiques et des multinationales, notamment français. Cette situation a conduit au paradoxe d’un pays aux richesses immenses mais dont une grande partie du peuple n’a jamais bénéficié. Le Gabon est le pays des inégalités, où se mêlent richesses et grande pauvreté, affairisme, sous équipement, systèmes de santé et d’éducations sinistrés.

Les clans qui ont régné sous les régimes d’Omar Bongo puis Ali Bongo et dont les deux principaux candidats sont issus, ont été parties prenantes de cette situation. Ils voudraient poursuivre l’accaparement des richesses. C’est dans ce contexte qu’il faut garder à l’esprit que Paris voit d’un très mauvais œil toute velléité d’indépendance dans ce pays et tentera de profiter de la crise actuelle pour imposer au mieux ses intérêts.

Aujourd’hui les deux candidats Ali Bongo et Jean Ping revendiquent la victoire à l’élection présidentielle et le pays est en train de sombrer dans la violence. Comme en 2009 le clan d’Ali Bongo au pouvoir tente un coup de force avec des conséquences sanglantes. C’est inacceptable.

Le PCF appelle, comme lors de la crise électorale ivoirienne, à la fin des violences, au recomptage des voix et à ce que les conditions soient remplies pour que les voies de recours légales soient utilisées.

Des mécanismes doivent être mis en place permettant d’assurer que le vote des gabonais ne soit pas détourné.

Il faut mettre fin à toute immixtion extérieure dont la France est un des principaux acteurs. Dans l’urgence, Paris doit annoncer la suspension de toute coopération militaire et sécuritaire avec le régime.

Les peuples africains aspirent à une vie meilleure. Il est grand temps de tourner la page des dictatures qui sévissent dans l’ancien pré-carré français d’Afrique centrale, que ce soit au Gabon, au Congo, au Tchad ou au Cameroun.

 

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22/08/2016

Picasso a apporté son adhésion au PCF

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picasso,pcf

es séries d'été de l'Humanité, Maurice Ulrich, L'Humanité

Alors que la guerre n’est pas terminée, le 5 octobre 1944, l’Humanité consacre la moitié de sa une à l’adhésion du grand peintre au Parti communiste français.

« Je suis venu au communisme comme on va à la fontaine. » La phrase est célèbre. On voit Picasso sur une grande photo s’entretenant avec Jacques Duclos, alors l’un des principaux dirigeants du Parti, et Marcel Cachin, le directeur historique du journal. L’événement est considérable, Picasso, alors âgé de soixante-trois ans mais alerte comme jamais, est déjà un géant. Il a derrière lui une œuvre immense comme un compagnonnage de dizaines d’années avec toutes les avant-gardes intellectuelles et esthétiques, ses amis s’appellent Aragon, Éluard, Cocteau, Léger…

Lorsqu’en 1944 il représente dans son atelier sa pièce de théâtre Le désir attrapé par la queue, les acteurs et les spectateurs sont comme un Bottin de la culture : Simone de Beauvoir, Sartre, Michel Leiris, Dora Maar, Raymond Queneau dans une mise en scène d’Albert Camus et, dans l’assistance, Jacques Lacan, Cécile Éluard, Jean-Louis Barrault, Georges et Sylvia Bataille, Braque, Maria Casarès, Henri Michaux, Pierre Reverdy, Claude Simon…

Des révolutions dans l’art et dans la vie

picasso,pcfDepuis 1937, Picasso est aussi l’auteur d’une des toiles les plus célèbres et les plus emblématiques du XXe siècle, Guernica, après le bombardement de la petite ville espagnole par les aviateurs allemands de la légion Condor. On peut une nouvelle fois relater sa réponse à un officier allemand venu le voir dans son atelier. « C’est vous qui avez fait ça ? » aurait-il questionné en montrant l’immense toile. « Non, c’est vous. » On sait aussi qu’il distribuait aux Allemands qui venaient le voir des cartes postales représentant la toile : « Souvenir, souvenir. »

Les visites des Allemands dans son atelier ne sont pas toujours de courtoisie. En janvier 1943, la Gestapo y est. « Ils m’ont traité de communiste, de dégénéré, de juif, ils ont donné des coups de pied dans mes toiles. » En juillet de la même année, les Allemands brûlent aux Tuileries des toiles de lui-même, d’André Masson, Miro, Klee, Léger, Ernst… Il est régulièrement attaqué par la presse pétainiste, surveillé de très près par la Gestapo, dénoncé pour ce qu’on suppose déjà de ses sympathies communistes, attaqué par certains peintres comme Vlaminck…

On a souvent tenté de réduire son adhésion au PCF à un geste opportuniste ou sans vrais lendemains dans l’enthousiasme de la Libération dont le PCF apparaît à juste titre comme l’un des principaux acteurs. C’est faire bon marché de ce qu’aime à souligner, parfois contre les clichés, l’ancienne directrice du musée Picasso, Anne Baldassari, qui entretenait le projet de réaliser une exposition sur le thème « Picasso politique ». Dès sa jeunesse il baigne dans le milieu des jeunes anarchistes de Barcelone, où l’on débat avec autant de flamme des révolutions dans l’art et dans la vie. Il sera toujours un lecteur très attentif de la presse et choisira même dans ses collages des articles à portée politique comme ceux qui alertent avant la grande boucherie sur les risques pour la paix de la guerre des Balkans.

Pour Picasso, il n’a jamais été question de déposer les armes

La guerre d’Espagne, pour lui qui n’a toujours pas la nationalité française en raison précisément des sympathies anarchistes qu’on lui prête, va être un choc. C’est aussi à cette époque qu’il rencontre Dora Maar, photographe et femme très engagée à gauche. Nombre d’intellectuels et d’artistes parmi les plus prestigieux prennent le parti de la République espagnole dans ce qui apparaît à nombre d’entre eux, aux communistes, comme le premier grand affrontement contre le fascisme. Picasso dessine la série Songes et mensonges de Franco dans la suite de Guernica : « Comme je voulais frapper plus fort que les intellectuels discoureurs, j’ai décidé de la graver, pour qu’elle puisse être tirée en cartes postales vendues au profit des républicains. »

Dans un entretien publié dans les Lettres françaises, il dira : « la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est une arme de guerre offensive et défensive contre l’ennemi ». C’est à la fois politique et esthétique quand bien même ce n’est sans doute pas vrai de toutes ses périodes mais le fait est que pour Picasso il n’a jamais été question de déposer les armes.

Quelques jours après son adhésion, un magazine américain sollicite du PCF qu’il lui arrange un entretien avec Picasso. Le 29 octobre, à la suite du magazine en question, l’Humanité publie le célèbre texte du peintre : « Mon adhésion au Parti communiste est la suite logique de toute ma vie, de toute mon œuvre. Car, je suis fier de le dire, je n’ai jamais considéré la peinture comme un art de simple agrément, de distraction ; j’ai voulu, par le dessin et la couleur, puisque c’étaient là mes armes, pénétrer toujours plus avant dans la connaissance des hommes et du monde afin que cette connaissance nous libère tous chaque jour davantage ; j’ai essayé de dire, à ma façon, ce que je considérais comme le plus vrai, le plus juste, le meilleur, et c’était naturellement toujours le plus beau, les plus grands artistes le savent bien.

Oui, j’ai conscience d’avoir toujours lutté par ma peinture en véritable révolutionnaire. Mais j’ai compris maintenant que cela même ne suffit pas ; ces années d’oppression terrible m’ont démontré que je devais non seulement combattre par mon art, mais de tout moi-même. (…) En attendant que l’Espagne puisse enfin m’accueillir, le Parti communiste français m’a ouvert les bras, j’y ai trouvé tous ceux que j’estime le plus, les plus grands savants, les plus grands poètes et tous ces visages d’insurgés parisiens si beaux, que j’ai vus pendant les journées d’août. Je suis de nouveau parmi mes frères. »

Tel quel. Dans l’Humanité du 5 octobre 1944  « Nous vivons un temps blanc et noir où, lorsque l’horreur s’écarte un peu, des promesses inouïes partout se font jour, éclairant l’avenir. Contre les misères que notre pays a subies, les meilleurs d’entre les hommes ont combattu, Joliot-Curie, Langevin, Francis Jourdain, Picasso ont toute leur vie été au service de l’homme. Ils se rangent résolument aux côtés des travailleurs et des paysans. J’ai vu aujourd’hui Pablo Picasso et Marcel Cachin s’embrasser. Et j’ai vérifié la noblesse de l’intelligence et du cœur en entendant Picasso remercier le peuple de France en adhérant à son plus grand Parti : celui des fusillés. »

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12/08/2016

Cet été et à la rentrée : on lâche rien !

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De « mon ennemi la finance » à la loi El-Khomri, de renoncements en trahisons, la politique du gouvernement Hollande/Valls a produit des gâchis et des dégâts considérables.

Ce qu'une loi a fait, le peuple peut le défaire ; la lutte contre la loi Travail continue, avec un rendez-vous national le 15 septembre.
Sur la loi Travail comme sur notre avenir, il est urgent que le peuple se fasse entendre. Le PCF a lancé La grande consultation citoyenne pour recueillir et faire émerger vos exigences et les rendre incontournables.
La Fête de l'Humanité, les 9, 10 et 11 septembre, sera l'occasion de vous faire entendre et de débattre.

Reconstruire l'espoir

A un an des échéances présidentielle et législatives, la politique menée par François Hollande a plus que déçu ; le pays la rejette.De « mon ennemi la finance » à la loi El-Khomri, de renoncements en trahisons, la vie de nos concitoyen-ne-s s'est encore dégradée, les gâchis et les dégâts sont considérables. L’entêtement de Manuel Valls et François Hollande montre qu’ils sont lâchés par celles et ceux qui les ont portés au pouvoir. Mais la droite et l’extrême-droite sont en embuscade,pour profiter du désarroi, avec des programmes libéraux radicalisés, extrêmement dangereux pour le pays.
Il faut que surgisse une autre voie, celle de la parole populaire, de ses exigences et de ses propositions. Et la rendre incontournable.

Contre la Loi travail, on lâche rien

Rendez-vous le 15 septembre pour une nouvelle journée de mobilisation contre la loi "Travail"
Cette parole populaire, elle s'est faite entendre, par pétition, dans les rues, sur les places ou par sondage contre la loi El-Khomri. Cette loi, c'est la destruction du Code du travail, la fragilisation des salarié-e-s, la généralisation de la précarité et du dumping social. Dans un pays qui crée plus de richesses que jamais.
Dans l'opinion et même à l'Assemblée, le gouvernement n'a pas eu de majorité. Le rôle d'un gouvernement, c'est pourtant d'entendre ce que veut le peuple.
Ce qu'une loi a fait, le peuple peut le défaire. La mobilisation continue.
Le Parti communiste la soutient et appelle à l'amplifier. Le gouvernement doit savoir qu'on ne lâchera rien et qu'en 2017 personne n'oubliera cette bataille. Une nouvelle journée de mobilisation nationale est prévue le 15 septembre, à l'appel de toutes les organisations syndicales et de jeunesse mobilisées.

Le peuple doit se faire entendre

Concernant la Loi Travail comme l'ensemble des autres domaines, vous en avez assez d'entendre toujours les mêmes qui parlent pour vous, sans vous écouter. En France comme en Europe, les décisions sont prises par eux, sans vous, contre vous. Pourtant, cela fait des années que les peuples sont fatigués des politiques d'austérité. Tout se passerait mieux si les gouvernants pensaient aux besoins populaires et à l'intérêt des nations plutôt qu'au respect du dogme libéral, écoutaient les citoyen-ne-s plutôt que les financiers.Car, nous sommes des millions. Au fond, nous sommes les 99%. Ceux qui font tourner les machines, qui fabriquent notre pain, font rouler les trains ou pousser le blé, ceux qui éduquent nos enfants, soignent, protègent, construisent...
Le Parti communiste a pris une décision : construire avec vous les solutions et l'issue. Convaincu que chacun-e a un bout de la solution, il engage une Grande consultation citoyenne pour recueillir les avis de plus de 500 000 personnes et élaborer à partir de ces avis un pacte d'engagements communs pour 2017, soumis en octobre à une votation citoyenne.
 
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11:18 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eté, pcf, loi travail | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

21/07/2016

Non à l’état d’urgence sécuritaire, oui à un état d’urgence populaire au service du vivre ensemble

Prorogation de l’état d’urgence

eliane assensi.jpgPar / 20 juillet 2016

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, c’est en ce jour de célébration du 14 juillet que notre peuple a été frappé à Nice, avec haine, avec rage, avec cruauté, par un individu au profil encore mal défini aujourd’hui, islamiste radical de la dernière heure.

Ainsi, 84 personnes sont décédées, parmi lesquelles 10 enfants. Des dizaines de blessés sont très gravement atteints et certains luttent encore pour la vie. À cet instant, mes pensées vont vers toutes ces familles et leurs proches, et je veux ici saluer toutes celles et ceux – policiers, gendarmes, pompiers, secouristes, personnels hospitaliers et particuliers – qui ont su faire preuve d’un grand courage.

Cette attaque sauvage a suscité d’emblée un immense désarroi dans la population, mais aussi chez de nombreux responsables politiques. Que faire contre un assaillant isolé, sans lien évident avec une organisation terroriste, bien éloigné du profil type de l’apprenti terroriste ? C’est tout le paradoxe du débat qui nous intéresse aujourd’hui.

Face à l’émotion, à la colère, au sentiment d’impuissance, nombreux sont ceux qui, tout en qualifiant l’attentat de Nice d’imprévisible, voire de fatal, exigent dans le même temps la prolongation de l’état d’urgence, qui s’est, en l’occurrence, révélé totalement inefficace.

Aussi, dans une précipitation extrême, les députés ont adopté un texte qui ne répond en rien à la situation niçoise, pas plus qu’il ne répond au légitime besoin de sécurité exprimé par nos concitoyens.

En outre, cette précipitation ne permet pas d’aborder le point clef de la bataille contre Daech : reconstruire une région dévastée par la logique de guerre des Occidentaux. Avec l’ONU, il faut mettre fin aux stratégies déstabilisatrices et engager une logique de paix. Cessons aussi des amitiés coupables dans cette région et permettons enfin la création d’un État palestinien.

Avec mes amis du groupe CRC, je le dis clairement : il ne faut pas céder à une certaine facilité en prolongeant de six mois l’état d’urgence et en lui conférant, de fait, un caractère permanent.

Oui, le risque zéro n’existe pas, et personne n’a de baguette magique. Pour autant, il faut avoir le courage de mettre un terme à cette procédure d’exception en ouvrant le débat sur les moyens politiques, économiques et sociaux pour faire face sur le long terme à la menace, pour limiter au maximum le risque.

Le 14 juillet, quelques heures avant le drame, François Hollande déclarait : « On ne peut pas prolonger l’état d’urgence éternellement ! » Il indiquait que la loi pouvait maintenant prendre le relai. Il faudra m’expliquer, monsieur le Premier ministre, monsieur le président de la commission des lois, en quoi la tragédie de Nice, contre laquelle l’état d’urgence ne pouvait rien, justifie ce contresens essentiel : on prolonge quelque chose qui n’a rien empêché.

La droite de l’hémicycle me répondra qu’il faut durcir l’état d’urgence, enfermer tous les suspects, expulser à tour de bras, interdire les rassemblements.

M. Antoine Lefèvre. Caricature !

Mme Éliane Assassi. Elle nous traitera encore une fois, et comme d’autres, de laxistes, ce que nous ne sommes pas.

Pour nous, cette surenchère n’est pas responsable. Elle ne répond en rien à la situation de Nice. Elle est d’ordre politique. Elle est motivée principalement par des positionnements préélectoraux. Nous assistons à une véritable course à l’échalote pour éviter d’être vilipendé par un Front national aux aguets, se délectant d’une situation qui favorise la montée de la haine, du racisme. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Vous avez la mémoire courte, chers collègues !

Mme Éliane Assassi. Mes chers collègues, je le répète encore une fois : on ne combat pas le Front national en allant sur son terrain, celui de la guerre et de la confrontation mortifère. On le combat en remettant la France debout,...

M. Éric Doligé. Ce n’est pas vous qui allez la mettre debout !

Mme Éliane Assassi. ... en recréant le lien social et la solidarité en redonnant de l’espérance au quotidien et pour l’avenir.

M. Bernard Vera. Très bien !

Mme Éliane Assassi. Les politiques libérales, défendues aujourd’hui comme hier, détruisent ce lien, créent de l’individualisme, de l’exclusion, alors que la riposte à ce terrorisme exige une France solidaire.

Le bilan de l’état d’urgence n’est pas très favorable. Sur les milliers de perquisitions administratives des premières semaines, les procédures pour terrorisme se comptent sur les doigts de la main. L’affaire la plus sérieuse, celle d’Argenteuil, avec l’arrestation le 24 mars dernier de Reda Kriket, détenteur d’un véritable arsenal, a été menée dans le cadre de la procédure de droit commun.

L’état d’urgence, hormis l’ajout concernant les outils informatiques et les quelques concessions faites à la droite parlementaire, se distingue essentiellement du droit commun par les moyens d’interdiction de manifester et de se réunir. Ce fait est assez symbolique du danger que fait courir à l’équilibre démocratique la persistance d’un état d’exception. La démocratie doit continuer à vivre et pleinement.

Je l’ai souligné lors de la réunion du Parlement en Congrès à Versailles le 19 novembre dernier, la victoire de Daech serait de contraindre notre pays à des reculs en matière de libertés publiques. Ne cédons pas en pérennisant l’état d’urgence : notre pays doit avoir les moyens de faire face à cette menace dans le cadre du droit commun.

L’action d’un déséquilibré, vassal de la dernière heure de Daech, doit-elle ébranler l’état de droit en France ? La question mérite d’être posée. Il faut avoir le courage d’affirmer que l’éradication de la menace djihadiste, véritable fascisme des temps modernes, sera un long combat qui doit mobiliser toute la société, toutes nos institutions, le peuple tout entier.

Cette mobilisation générale exige tout d’abord des moyens. Tout le monde le sait, la police, la gendarmerie, l’armée, sont exsangues. La réduction drastique de leurs moyens par les années de présidence de M. Sarkozy les a considérablement affaiblies, comme la désorganisation du renseignement.

M. Thierry Foucaud. Exactement !

Mme Éliane Assassi. La justice doit être redressée. Quels sont aujourd’hui les moyens en suivi psychologique ? Où en est la protection judiciaire de la jeunesse ? Derrière l’affichage contre la radicalisation, l’affaiblissement de notre appareil judiciaire, pénitentiaire et policier est patent. L’école, nos collectivités et le mouvement associatif sont bien sûr aux premières loges de cette bataille. C’est un grand effort financier qui doit être engagé pour mobiliser tous ces acteurs. Le projet de loi de finances pour 2017 devrait en être la traduction.

L’état d’urgence a trouvé ses limites en matière de politique répressive. C’est maintenant un autre état d’urgence que vous devez déclencher, monsieur le Premier ministre, celui de la mise en mouvement de la société, pour repousser la division. Cet état d’urgence populaire doit s’appuyer sur une autre politique économique et budgétaire. Oui, l’argent doit être mis au service du vivre ensemble et non pas toujours et encore à celui de quelques intérêts privés.

Notre société va mal.

M. Éric Doligé. Vous avez tout compris ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)

Mme Éliane Assassi. Nos concitoyens refusent les choix libéraux comme cette désastreuse loi Travail. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.) Ils aspirent à vivre en paix, à vivre en sécurité, à vivre heureux, au travail comme en famille, avec leurs amis. L’état d’urgence sécuritaire, cette surenchère souvent indécente et irresponsable, ne répond en rien à cette attente.

C’est pourquoi le groupe communiste républicain et citoyen votera unanimement contre ce projet de loi, qui ferme les portes au lieu d’ouvrir des espérances.

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