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26/01/2015

Pour aider Syriza et la Grèce, les socialistes peuvent défiler à Paris contre la Loi Macron

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Après les premières déclarations de ministres et de dirigeants socialistes souhaitant puis se félicitant de la victoire de Syriza, Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée, déclare ce matin que « la gauche française au pouvoir jouerait un rôle de point d'appui» pour Syriza.

Un premier rendez-vous est inscrit à l'agenda, et cela commence dès aujourd'hui à l'Assemblée avec la discussion sur le projet de loi Macron. Tout ce qui inspire ce projet et tout ce qui en fait l'architecture principale est très précisément avec quoi Alexis Tsipras propose de rompre. Si, « après la belle victoire de Syriza », Bruno Le Roux vient défiler entre les grands magasins et l'Assemblée, il participera à la chaîne de solidarité et de luttes européennes contre les politiques de régression sociales et démocratiques.

La victoire de Syriza est une chance pour toute l'Europe car un pays, présenté comme un véritable laboratoire de l'austérité, vient de dire avec force et clarté sa volonté de prendre un autre chemin. Enfin, si le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale est sincère, alors il doit demander un collectif budgétaire pour mettre un coup d’arrêt aux 50 milliards d'euros d'austérité programmés d'ici 2017.

Si le gouvernement et les dirigeants socialistes veulent aider Syriza et la Grèce, qu'ils changent dès à présent de politique en France et en Europe.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

25/01/2015

Pierre Laurent : « Ce soir, l'espoir renaît »

syriza,pierre laurent,pcf

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, était hier soir aux côtés des soutiens français de Syriza, à Paris.

Pour lui, « cette victoire sans appel de Syriza change le cours de l'Europe, plus rien ne peut être comme avant.

Un pays qui veut rester dans l'Europe propose une sortie solidaire de la crise, c'est une victoire contre le chantage des marchés financiers, contre les réponses racistes et xénophobes, contre ceux qui veulent exclure de l'Europe les peuples du sud, une victoire de la solidarité pour relancer l'Europe du progrès social et du développement économique.

Syriza nous envoie un signal : tous ceux qui refusent les politiques d'austérité en France peuvent gagner. L'occasion d'ouvrir le débat européen a été gâchée par François Hollande en 2012, Syriza rouvre à nouveau la porte, il faut la pousser tous ensemble. Ce soir, l'espoir renaît en France ».

LES RESULTATS

Les résultats presque définitifs (99,81% des bulletins décomptés) sont tombés dans la matinée et SYRIZA remporte un large victoire pour les législatives, avec 36,34% le parti progressiste arrive en tête des élections. Il recueille plus de 2.224.000 suffrages, un score en net progression (1.655.000 en juin 2012) de +569.000 voix (+9,45 points).

Le parti membre de la Gauche européenne (PGE) remporte 149 sièges (sur 300) et rate de 2 sièges la majorité absolue nécessaire pour constituer un gouvernement, on notera que le groupe parlementaire de SYRIZA remporte 78 nouveaux sièges. Il devra donc passer un accord d'association avec un parti minoritaire : Le KKE (5,47% - 15 députés), To Potami (6,05% - 17 députés) ou avec les restes du PASOK (4,68% - 13 députés). DIMAR avec 0,49% des voix est exclue du parlement et perd ses 9 députés.

Dans les Périphéries (régions grecs) SYRIZA arrive en tête dans la majorité des régions. Dans l'Attique (région d'Athènes) SYRIZA recueille 37,07% des voix et 6 des 14 députés et 33,60% dans la capitale, Athènes. En Crète le parti progressiste remporte plus de 40% des suffrages et 8 des 15 députés. Dans la région de Thessalonique SYRIZA remporte 31,61% des voix et 2 des 8 députés en jeu.

24/01/2015

CHANTIERS D'ESPOIRS !

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plcn3.jpgL'appel des Chantiers de l'espoir et le processus qu'il initie sont nés de l'urgence de reconstruire une perspective commune face aux inégalités qui explosent, à la stigmatisation, au déclassement et à l'abandon organisé de franges entières de la population...
 
L'appel « Chantiers d’Espoir » http://chantiersdespoir.fr/
"Chantiers" parce que nous voulons construire une alternative. "Espoirs" parce que nous sommes convaincus, chacune et chacun, forts de la diversité de nos engagements et points de vue, que cette alternative est possible. Cet appel et le processus qu'il initie sont nés de l'urgence de  reconstruire une perspective commune face aux inégalités qui explosent, à la stigmatisation, au déclassement et à l'abandon organisé de franges entières de la population...
 
Comment un Président élu avec la force de 17 millions de voix a-t-il pu mettre en œuvre une politique qu’il dénonçait hier ? Comment une partie de la gauche, qui affirmait pourtant un idéal de changement, de progrès social et de justice, a-t-elle pu à ce point tourner le dos aux exigences qui l'ont portée au pouvoir ?
 
Pour nous, cette sidération s’est transformée en colère. Une colère qui s’est exprimée par de multiples mobilisations sociales portées par des associations, des syndicats, des partis ou des collectifs. Pour d’autres, cette sidération s’est traduite par un désintérêt de la politique et l’abstention, ou pire encore par un vote de repli et de haine.
 
Nous refusons de laisser les responsables politiques au pouvoir mener notre pays dans le mur. Nous refusons le « il n’y a pas d’autre solution possible » qui sert de prétexte à tous les renoncements. Cette impasse de la soumission renforce le poids des idées de  régression, galvanise le MEDEF, accélère le retour d'une droite revancharde et place l’extrême droite au cœur du débat de société. Nous  refusons la logique libérale et productiviste qui détruit nos vies, enferme des millions de gens dans le chômage et la précarité et menace l’avenir de la planète.
 
Nous croyons aux valeurs d’égalité, de justice et de solidarité dont la gauche a été porteuse historiquement. Nous voulons agir pour redonner goût à la citoyenneté, à la fabrication de la politique et de la démocratie, et inventer les contours d’un projet émancipateur du XXIe siècle.
 
Nous pensons que le temps est venu que les hommes et femmes de bonne volonté, convaincus qu’il est possible et nécessaire de changer le réel, prennent la parole. Membres ou pas d’une association, d’un syndicat ou d’un parti politique, nous pouvons, nous allons faire renaître l’espoir. Un autre partage des richesses et des ressources est possible.
 
Une transition écologique est urgente. L’égalité entre les individus, quels que soient leur sexe, couleur de peau, origine, religion, sexualité, handicap est une condition de la démocratie. Des réponses au chômage peuvent et doivent être apportées sans attendre un hypothétique retour de la croissance.
 
La vie politique peut s’écrire autrement que par une succession d’affaires financières et juridiques qui détériorent toujours plus l'action publique. Il est temps de construire une démocratie « vraie » dépassant la monarchie élective de la 5ème république pour se réapproprier la souveraineté populaire, lui offrir de nouvelles formes d’expression,  et créer des institutions qui permettent la participation effective de toutes et tous aux affaires qui les concernent.
Nous voulons dépasser la résignation et proposons d’échanger pour construire ensemble un autre chemin collectif. Un chemin dans lequel le progrès humain sera possible pour nous, pour les générations futures.
Nous mobiliser, ensemble, pour élaborer une alternative politique, sociale et écologiste : c’est l’objet des chantiers d’espoir que nous vous proposons de construire.
 
À travers ce rassemblement inédit, l’objectif est de mettre en mouvement nos concitoyens et bâtir ainsi une majorité d’idées dans le pays, de montrer qu’il est possible de faire autrement en dessinant  les mesures urgentes de transformation sociale et écologique que mettrait en œuvre un gouvernement qui ne renonce pas face à la finance.
 
Dans cette perspective, nous proposons de susciter des rencontres, partout en France, pour tracer un nouveau chemin. Des rencontres, connectées, pour échanger et inventer ensemble le projet et la stratégie à mettre en œuvre pour mettre un coup d’arrêt à l’avancée de la droite et de l’extrême droite. Et de redonner des couleurs, de la saveur et du tranchant aux valeurs d’égalité et de liberté, de faire émerger une alternative à gauche porteuse d’une politique, citoyenne, féministe, écologiste et solidaire.

Listes des 500 premiers signataires

21/01/2015

Massaman doit rester en France : Sa situation doit être régularisée !

konta.jpgMassaman Konta est né au Mali à Bamako en 1995.

Sa mère a dû quitter précipitamment le Mali en 1998, elle l'a confié à sa grand-mère mais a continué à s'occuper de lui depuis la France en l'appelant régulièrement au téléphone, en lui envoyant de l'argent.

Quand Massaman a été victime à Bamako d’une violente agression qui l’a laissé dans le coma pendant 1 mois, sa maman, extrêmement inquiète, l'a fait venir auprès d'elle en France en Août 2011.

Depuis cette date : Massaman vit avec sa maman et ses frères à Corbeil-Essonnes, Massaman poursuit ses études au lycée A. Perret puis depuis au 2013 lycée Baudelaire d’Evry.

Lycéen assidu et aux résultats scolaires brillants, il est membre élu du Conseil académique à la vie lycéenne, Massaman pratique l’athlétisme au club de Corbeil-Essonnes (ASCE); il a été sacré champion départemental du 100 mètres, du saut en longueur et du 60m indoor, champion d’Ile de France, au championnat de France junior 2014 en saut en longueur.

En août dernier, la préfecture d'Evry a refusé de donner un titre de séjour à Massaman estimant que la durée de son séjour en France est trop courte et lui a délivré une obligation à quitter le territoire français.Malgré la mobilisation du personnel du lycée et de ses camarades, d’amis de la famille, de ses partenaires du club, la préfecture de l’Essonne a refusé fin décembre de revenir sur sa décision.

Massaman ne doit pas être expulsé ;

Sa vie, ses projets sont en France, avec sa famille, avec ses camarades du lycée, du club d’athlétisme, avec nous !

Avec Réseau Education sans Frontières (R.E.S.F.), nous, élus communistes d'Evry, demandons à la préfecture de l’Essonne de retirer l’obligation à quitter le territoire et d’engager les procédures de régularisation de Massaman.

Vous pouvez signer cette pétition en cliquant sur cette ligne

17:11 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expulsion, mali, konta | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

Apartheid social/Valls : « Non assistance à territoires en danger »

valls_enfumeur_afp_0.jpgLors de ses vœux à la presse, Manuel Valls a parlé "d'apartheid territorial, social, ethnique qui s'est imposé à notre pays".

Comme ancien maire d'Evry, il ne découvre rien. Il connaît même par le détail les processus à l’œuvre depuis tant d'années.

Comment aujourd'hui apporter de réelles solutions sans interroger les politiques et les choix à l'origine des "ghettos" évoqués ce matin par le premier ministre.

Quand il n'y a plus ni l'emploi, ni les services publics, ni le maillage associatif; quand les opérations de rénovation urbaine sont ressenties comme un simple coup de peinture pour camoufler la noirceur des vies; quand les engagements sur les priorités - à la jeunesse, au vivre ensemble - sont trahies pour une politique "pro-business"; alors on a envie de dire au premier ministre : maintenant, agissez.

Agissez avec un changement de politique. Agissez avec un collectif budgétaire, en urgence, pour la jeunesse et les quartiers populaires.

Agissez pour l'Egalité et la Fraternité en mettant un coup d’arrêt à des politiques injustes, inefficaces dont se nourrissent les monstres.

Il n'est plus possible, comme le fait Manuel Valls, d'ouvrir les yeux sur les quartiers populaires et de fermer les crédits et les financements pour leur avenir.

Le premier ministre a aujourd'hui beaucoup parlé de cohérence. Sur cette question, il est davantage en situation de non assistance à territoires en danger.

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

19/01/2015

L'ACTRICE ET REALISATRICE MAHNAZ MOHAMMADI, LA VOIX DES SANS VOIX

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L’actrice et réalisatrice iranienne Mahnaz Mohammadi, incarcérée depuis le 7 juin dernier, fête ses 40 ans ce premier janvier.

Va-t-elle purger une peine de cinq ans de prison pour « complot et propagande contre l’État » ?

C’est contre cette issue sordide que la Société des réalisateurs de films (SRF) a lancé une pétition afin d’obtenir la libération de cette militante du droit des femmes dont ses films – Femmes sans ombres (2003), Travelogue (2006) – ne cessent de faire l’apologie.

Depuis son incarcération, la pétition a été signée par plus de 700 personnes, notamment des réalisateurs français, dont Costa-Gavras, qui avait déjà soutenu la jeune femme lors du 64e Festival de Cannes après sa troisième arrestation, en juin 2011 – la réalisatrice ayant été incarcérée en 2007 et 2009 pour son activisme.

Il avait alors lu une lettre rédigée par cette artiste engagée qui déclarait : « Je suis une femme, et je suis cinéaste, deux raisons suffisantes pour être coupable (en Iran). » Gravement malade, Mahnaz Mohammadi était sortie de prison en juillet 2011 après le paiement d’une caution exorbitante, tout en restant en liberté surveillée, sans passeport, et en attente de jugement.

Mais ce n’était que le début de la traque. Lors d’une perquisition à son domicile, la police trouve alors sur son ordinateur les images d’un documentaire qu’elle était en train de tourner.

En octobre 2013, elle a été condamnée à cinq ans de prison pour « complot et propagande contre l’État », peine qu’elle a commencé à purger la semaine dernière. Dans une interview à l’International Campaign For Human Rights in Iran, elle raconte que le juge lui aurait dit : « Vous ne méritez pas de respirer l’air de la République islamique d’Iran. »

« Elle est en prison pour ses idées »

Pour le cinéaste Christophe Ruggia, coprésident de la Société des réalisateurs de films, contacté par téléphone, les images saisies ne sont qu’un « prétexte » afin de sanctionner une « militante » des droits des femmes. « Elle est en prison pour ses idées », ajoute-t-il.

Dans son appel à signer la pétition, l’association précise que « la collaboration de Mahnaz Mohammadi avec la BBC et la production de documentaires pour cette chaîne seraient, selon elle, les principaux motifs de cette nouvelle condamnation, ainsi que sa collaboration avec Al Djazira et des médias occidentaux tels que Radio France et la Voix de l’Amérique (Voice of America) », la radio publique états-unienne.

Dans une vidéo envoyée à ses proches la veille de son incarcération dans la prison d’Evin, au nord de Téhéran, Mahnaz 
Mohammadi affirme que plus que jamais ses idées n’ont pas changé. « Je défends toujours les droits des femmes et de tous, les droits sociaux fondamentaux. Je suis toujours persuadée que la femme dans la société iranienne est toujours une citoyenne de seconde zone », insiste-t-elle, dénonçant au passage l’absence de libertés, notamment pour les cinéastes : « Il faut cacher ses idées, pour qu’ils ne les découvrent pas. »

Christophe Ruggia fait la même analyse : « Le climat en Iran est délétère, et le cinéma est très touché par la répression, les cas se multiplient », en référence aux nombreuses arrestations dont ont été la cible d’autres cinéastes iraniens ces dernières années, comme Jafar Panahi, ou encore Mohammad Rasoulof.

« La mobilisation internationale est très forte pour les cinéastes menacés d’être incarcérés. Mais une fois qu’ils sont libérés, ils sortent du radar, on entend plus parler d’eux, alors qu’ils vivent et travaillent souvent dans des conditions toujours compliquées », ajoute-t-il. Ainsi, Jafar Panahi, qui a subi une dernière arrestation en 2010, est officiellement libre, mais sa peine de six mois de prison et les interdictions de quitter le territoire et d’exercer son métier pendant vingt ans n’ont toujours pas été annulées.

Reza Serkanian, cinéaste iranien vivant en France et proche  insiste sur le fait que les cinéastes iraniens sont à la merci d’arrestations arbitraires : « Les chefs d’accusation sont toujours vagues. Il y a une part d’aléatoire, du jour au lendemain, on peut se retrouver en prison sans que personne ne soit au courant », précise-t-il.

L’incarcération de Mahnaz Mohammadi prouve que la situation des cinéastes iraniens n’a pas encore changé depuis l’arrivée au pouvoir d’Hassan Rohani, souvent décrit comme « modéré » par les médias internationaux. Mohammad Rasoulof, arrêté à plusieurs reprises et assigné à résidence pendant de longs mois, a dernièrement qualifié le président de « populiste » dans une lettre ouverte. Aux yeux des cinéastes, pas l’ombre d’un changement n’a vu le jour en Iran

En dehors des cinéastes une autre pétition a été lancée exigeant la libération immédiate de Mahnaz Mohammadi et dénonçant les attaques faites à la liberté d’expression et de création dont sont victimes de nombreux cinéastes iraniens. Mosaik Radio s'associe à cette pétition. Elle a déjà été signé par près de 15 000 personnes.

► Pour signer cette pétition, allez sur :
http://www.change.org/…/au-gouvernement-iranien-libérez-l...

14/01/2015

Pierre Laurent : « Contre la haine, nous visons l’unité populaire pour les libertés »

voeuxplaurent_0.jpg« Contre la haine, nous visons l’unité populaire pour les libertés » Le PCF a décidé de faire de ses traditionnels voeux une soirée d’hommage à Charlie Hebdo et à son esprit avec les familles de certains de ses caricaturistes.

Pierre Laurent devait y prononcer un discours invitant à « rester Charlie » en refusant l’union sacrée comme la guerre.

Place du Colonel-Fabien, à Paris, l’heure était encore au recueillement hier soir. Au siège du PCF, les traditionnels voeux de début d’année devaient ainsi se transformer en « une soirée placée sous le signe de la paix et de la fraternité », en un moment d’hommage aux victimes des attentats. Parmi eux, certains étaient des amis, des compagnons de route de longue date. C’est en présence des familles de Charb, Wolinski et Tignous mais aussi de membres de l’équipe de Charlie Hebdo comme Patrick Pelloux, que le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devait prononcer son discours.

« Ce soir, nous les communistes, nous pleurons des amis proches, des camarades de combat, qui donnaient souvent par leurs dessins bien plus de force que n’en sont capables nos discours », devait-il saluer alors que les murs du conseil national du PCF avaient été couverts des toiles que Charb, Tignous, Coco avaient réalisées en direct au stand national des communistes de la Fête de l’Humanité 2013 avec Lardon, Louison, Lulu Inthesky et Duchemin. Et le dirigeant communiste de se remémorer l’un ou l’autre de ces souvenirs : « Je n’oublierai aucune de nos rencontres, Charb, mon camarade. Surtout pas celle, traditionnelle, de la Fête de l’Humanité, où tu voulais toujours qu’on fasse une photo, toi le poing levé, à côté du chef du parti, ton “patron” me charriais-tu, histoire que personne n’oublie où était ton coeur de combat », devait-il raconter.

« Et maintenant ? Si nous sommes Charlie, il faut que nous poursuivions l’esprit de Charlie Hebdo », prévenait l’invitation à cette soirée qui mêlait hommage et voeux d’avenir commun. Recueillement donc. Mais aussi détermination. Détermination à « nourrir l’émotion de la réflexion ». « Ce n’est pas Charlie qui sentait le soufre, c’est notre monde. Ne regardons pas ce qui s’est passé comme un événement isolé », a invité Pierre Laurent, citant quelques-uns des événements des « quinze derniers jours » : « un grillage qui cerne un banc public », les « bateaux de migrants » laissés à l’abandon, « le refus d’inhumer un bébé rom », la « médiatisation à outrance du livre de Houellebecq »… Autant d’éléments de ce « climat nauséabond » duquel il faudrait se « désintoxiquer » en conjuguant dans « la République la liberté avec plus de fraternité et de justice sociale ». « Ce que nous visons, c’est une “unité nationale des citoyens” » Au lendemain de « l’extraordinaire riposte du peuple français » avec les marches de ce week-end, il s’agit pour le sénateur de Paris de « conforter cet élan, car l’attaque contre les libertés va reprendre très vite ».

C’est cet élan populaire, entre « hommage », « attachement à la liberté de la presse » et « volonté de vivre ensemble », que le dirigeant communiste a tenu à saluer car cette mobilisation « n’allait pas de soi » dans un contexte où « les déclarations racistes de responsables politiques se banalisent ». Loin des tentatives « d’instrumentalisation déjà à l’oeuvre », le message de Pierre Laurent devait être clair : « Ce que nous visons, c’est une “unité nationale des citoyens”, une affirmation populaire commune pour les libertés, contre la haine, la violence, les racismes et les discriminations, et non “une union sacrée des partis”, qui n’existe d’ailleurs pas. Entre citoyens comme entre partis, nous voulons le libre débat démocratique, républicain. Ni l’union sacrée, ni la guerre. »

D’ailleurs, « l’attitude déshonorante qui a été celle du Front national » devait être fustigée par le secrétaire national du PCF. À l’heure où l’ancien président UMP Nicolas Sarkozy entonne le refrain de la « guerre de civilisations » et où le premier ministre actuel, Manuel Valls, évoque de plateau télé en studio de radio un « ennemi de l’intérieur », c’est à « rester Charlie » aujourd’hui et demain qu’a invité Pierre Laurent. Et « rester Charlie », devait détailler le sénateur PCF, c’est refuser « un Patriot Act dans lequel la République perdrait son âme », c’est apporter « les moyens (à la presse) de résister à cette dictature financière qui a démoli en quelques décennies nombre de titres de la presse française », c’est « défendre (la culture) contre les politiques d’austérité et contre le Medef » et « des services publics qui font eux aussi le ciment de notre République », « c’est accueillir les étrangers menacés dans leurs pays en accordant le droit d’asile »…

Alors que la marche de Paris a également réuni des « chefs d’État dont la responsabilité dans l’engrenage des guerres et du choc des civilisations est évidente », et tandis que le débat à l’Assemblée nationale doit s’ouvrir aujourd’hui sur la poursuite de l’intervention française en Irak, la question revêt également une dimension internationale pour Pierre Laurent. « Oui, nous devons stopper la menace. Ici en France, en Europe, et au Proche-Orient. Il faut aussi pour cela que la France change de politique extérieure – car en s’arrimant à l’Otan et aux États- Unis, en tergiversant devant les intérêts de puissances régionales comme le Qatar, l’Arabie saoudite, la Turquie et Israël, la France s’interdit de jouer le rôle qui devrait être le sien comme membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU », a-t-il déclaré.

Un rôle qui commencerait par « reconnaître sans plus tarder l’État palestinien » ou encore, à propos de l’Irak, à contribuer à préparer « une conférence régionale sous l’égide de l’ONU ». Choisir le chemin de la paix ou de la guerre. L’enjeu est à cette hauteur. « Dire que la France est confrontée à une guerre est extrêmement dangereux. C’est volontairement s’enfermer dans le piège tendu par les intégristes, a estimé Pierre Laurent. Eux veulent l’affrontement, nous voulons une société de liberté, de progrès, de paix. » 

Compte rendu L'Humanité


Hommage à Charlie-Hebdo - Maintenant, restons... par CN-PCF