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04/08/2011

QUE VALENT CES DEUX MILLIONS D'ENFANTS ?

somalie.jpgQue valent ces deux millions d’enfants, la plupart décharnés, souvent contre la poitrine tout aussi amaigrie de leur maman, sous un soleil de plomb, dans la poussière de la Somalie ou de l’Éthiopie en proie au bourdonnement de nuées de mouches ?

Combien valent, mesdames et messieurs les puissants de ce monde, douze millions d’êtres humains encerclés par la mort qui rôde pendant que vous tenez réunion après réunion à Rome, à Nairobi ou ailleurs ? Certes, vous faites de beaux discours avec des trémolos dans la voix, mais vous ne faites rien ! Il vous arrive même de visiter la désespérance, les douleurs, l’horreur, l’agonie dans vos costumes trois pièces pour quelques minutes dans les camps de réfugiés. Puis, vous parlez. Vous parlez encore et toujours pour les télévisions, de manière proportionnelle à votre inaction concrète.

Oui, dites nous, combien valent-ils ces enfants, ces femmes, ces hommes qui, en perdant leurs troupeaux, morts de faim et de soif, ont tout perdu et sont devenus eux aussi la proie de cette atroce mort ? Combien valent-ils ? Dix millions d’euros a répondu le gouvernement français. Honteux ! C’est le montant de la contribution de la France à la solidarité.

Dix millions ! C’est beaucoup moins élevé que le prix de n’importe quel hôtel particulier de Neuilly qui abrite n’importe lequel de ces maîtres de l’oligarchie française. Certes, on va encore nous rétorquer, sur le ton de ces donneurs de leçon qui mangeront langouste et caviar le weekend prochain sur leur yacht, que c’est la crise.

De quelle crise parle-t-on ? La France dépense chaque jour plus de deux millions d’euros dans d’inutiles et imbéciles guerres en Libye ou en Afghanistan. Le budget militaire des Etats-Unis dépasse les 600 milliards de dollars. Mais, cette famine pour eux, ça vaut vingt millions de dollars ! Alors qu’ils viennent de décider qu’ils peuvent s’octroyer 2100 milliards de dollars supplémentaires de dette. Or, l’Organisation des Nations-Unies réclame moins de deux milliards de dollars pour augmenter l’aide d’urgence à ces populations.

Alors, que valent douze millions d’êtres humains pour la nouvelle aristocratie mondiale dont les noms figurent au palmarès des plus grandes fortunes de la terre ? Les trois premières d’entre elles sur le podium de l’ultra-richesse disposent à elles seules d’un patrimoine plus élevé que la richesse totale des 50 pays les moins développés.

Que valent alors ces douze millions d’êtres humains qui agonisent dans la suffocante chaleur africaine ? Certes, il y sévit la plus grande sécheresse depuis 60 ans. Mais comment peut-on aller sur la lune, explorer la planète Mars à la recherche de traces d’eau et être incapable de construire des usines de dessalement de l’eau de mer pour douze millions d’êtres humains ?

Cette famine n’est pas d’origine essentiellement technique. Elle prend sa source, comme les multiples maux qui minent désormais les équilibres et la vie sur notre planète, dans des décisions politiques au seul service de la finance. Oui, des décisions, des choix qui refusent de constituer des stocks publics mondiaux de céréales contre la spéculation sur les matières premières agricoles. Qui laissent des pays entiers mourir à petit feu pour satisfaire les institutions financières internationales qui se nourrissent de la dette de ces pays et de ses intérêts, sans pouvoir produire.

Qui préconisent et organisent le libre-échangisme intégral et cette concurrence prétendument libre et totalement inégale et faussée, ces deux mamelles du capitalisme mondialisé. Ce système favorise l’agriculture des terres fertiles au détriment des terres moins riches et soumises aux aléas climatiques. Au nom d’on ne sait quelle écologie, il privilégie la production d’agro-carburants au détriment de cultures vivrières en Afrique pour alimenter demain les réservoirs de nos voitures.

Il oblige des paysans d’Éthiopie ou du Kenya devenus esclaves modernes à produire des fleurs qui sont réexportées en Europe. Un système, le capitalisme mondialisé et financiarisé, incapable de concevoir que l’argent dilapidé dans la course aux armements et dans la guerre soit consacré à la recherche sur le climat, l’agronomie, l’eau ou les semences pour nourrir durablement une population mondiale qui va encore considérablement augmenter.

 Tout aussi incapable de concevoir un monde dans lequel l’eau, l’énergie et la production agricole seraient, comme l’air que l’on respire, des biens publics mondiaux, avec la possibilité pour chaque peuple de décréter les moyens de sa souveraineté alimentaire. L’urgence est l’aide à apporter. Saluons et félicitons les organisations de solidarité, les bénévoles qui se dévouent pour aider ces populations. En même temps, une réflexion sur l’avenir s’impose.

La crise de ce système et le niveau atteint par la civilisation appellent partout coopération et partage. Mais, la course à la rentabilité capitaliste s’y oppose. Parce qu’il s’agit d’enjeux planétaires, parce qu’il s’agit de chaque être humain, de son environnement, il faut sortir de cette loi de la jungle, de la concurrence de tous contre tous, au profit de la solidarité et de la coopération. Coopération entre équipes de chercheurs et partage des savoirs. Coopération, réorientation et partage des richesses ; nouvelle manière de produire celles-ci.

 Coopération internationale et droits des peuples à disposer de leur souveraineté économique, politique, énergétique, alimentaire ; droits des peuples à penser un autre avenir, plaçant l’humain au cœur de tous les choix et gérant ensemble par de nouvelles institutions démocratiques, la planète au service de tous et non plus pour l’argent de quelques-uns qui détruit tout et sème la misère, la pauvreté, la mort partout.

Le monde aujourd’hui a besoin de ce nouvel humanisme, de ce communisme de liberté, de solidarité et de partage à inventer, dans un processus démocratique inédit qui permette de redonner leur immense valeur humaine aux douze millions d’êtres humains qui agonisent dans la canicule africaine.

patrick-le-hyaric.jpgPatrick Le Hyaric, député au parlement Européen, directeur du journal l'Humanité

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02/08/2011

DETTE USA : DANGEREUSE FUITE EN ENVANT

usa1.gifPour le Parti communiste français (PCF) l'accord américain sur la dette constitue une dangereuse fuite en avant.

Cet accord va, certes, rassurer temporairement les investisseurs et spéculateurs du monde entier mais  il va s'accompagner de nouvelles dégradations de la situation des salariés et des chômeurs américains et, surtout, d'une accentuation de la crise systémique mondiale avec l'inflation du dollar dont souffrent si terriblement les Européens et les peuples des pays émergents et en développement .

Le compromis trouvé est accompagné de beaucoup d'incertitudes, si ce n'est que le plafond de la dette pourra être effectivement relevé et que sa principale contrepartie consistera en une baisse de 2.400 milliards de dollars des dépenses publiques sur dix ans, principalement au détriment des programmes sociaux comme l'exigeaient les Républicains.

L’apaisement risque donc d'être de courte durée alors même que la croissance a pratiquement stagné au premier semestre, outre-Atlantique, avec la persistance d'un chômage très élevé, une faible création d'emplois et le recul des salaires réels, tandis que les profits et les trésoreries des grands groupes et des banques explosent, alimentant d'énormes spéculations et exportations de capitaux.

PS L'accord présenté par le président Barack Obama dimanche dans la soirée, après des négociations difficiles, prévoit un relèvement du plafond de la dette d'au moins 2.100 milliards de dollars, à 14.300 milliards, moyennant des économies de plus de 2.400 milliards de dollars.

16:07 Publié dans ACTUALITES, International, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, obama, dette | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

01/08/2011

Hausse du chômage : un bilan accablant pour le gouvernement

Chomage-recherche-emplois.jpgLe nombre de personnes privées d'emploi continue d'augmenter de façon dramatique. Toutes les catégories de la population sont touchées mais les jeunes femmes de moins de 25 ans, les salariés de 50 ans et plus et les chômeurs de longue durée sont les plus durement frappés. Qu'à cette annonce, la nouvelle directrice du FMI et ancienne ministre de l'Economie, préconise de renforcer « la rigueur » est proprement criminel. Et quand on constate le résultat de son action en France, on est tenté de lui demander de faire preuve de plus de retenue.

Cette détérioration du marché de l'emploi est à mettre au compte de la politique du gouvernement qui a fait de l'austérité à marche forcée pour les Français, son crédo, et des injonctions des agences de notation des marchés financiers, sa feuille de route.

Le bilan du gouvernement est accablant. Il mène l'économie française droit dans le mur.

Pour le PCF, éradiquer le chômage et l'insécurité sociale exige de cesser de verser des aides publiques aux entreprises qui licencient et délocalisent alors que leurs marges bénéficiaires s'accroissent ; cela exige de rompre avec la réduction des dépenses publiques et la casse de l'emploi public et de titulariser les 800 000 précaires de la Fonction publique ; cela exige de réorienter les profits vers les investissements productifs et non la spéculation.

La règle d'or si chère à Nicolas Sarkozy et voulue par le FMI, la BCE et la Commission européenne a pour objectif de graver dans le marbre de notre Constitution la politique ultra-libérale du chef de l'Etat et de son gouvernement alors que c'est le droit au travail et à l'emploi de tous les citoyens qui doivent y être réaffirmés et renforcés.

Communiqué du Parti communiste français

12:23 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, chômage | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

29/07/2011

Menaces de mort contre Yannick Noah : le PCF exprime toute sa solidarité au chanteur

noha1.jpgYannick Noah a de nouveau reçu des menaces de mort avant un concert qu'il devait donner à Arcachon. C'est la deuxième fois que l'artiste, connu pour ses engagements contre le racisme, est menacé.

Le PCF exprime toute sa solidarité à l'artiste. Les provocations racistes et xénophobes doivent être combattues avec fermeté, elles sont sanctionnées par la loi. L'actualité récente montre que la haine de l'autre, de l'étranger, de celui qui est différent, n'apporte que malheurs et désolations.

Dans ce climat lourd où les principaux responsables de la droite et du Front national font de l'immigration leur fond de commerce, il faut saluer l'engagement citoyen d'artistes comme Yannick Noah.

Ils font l'honneur et la grandeur de notre pays.

Parti communiste français

18:12 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noha, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/07/2011

Refusons "la règle d'or" sarkozyenne !

manifpcf23.jpgDans le courrier qu'il vient d'adresser aux parlementaires daté du 26 juillet, Nicolas Sarkozy plaide avec enthousiasme en faveur des récentes décisions du Sommet de Bruxelles concernant la crise grecque et d'une gouvernance économique européenne renforcée.

Il appelle les députés et sénateurs français à s'unir « comme un seul homme » sur ces bases en vertu des intérêts supérieurs de la nation de « maîtrise » des dépenses publiques.

Tout le monde a parfaitement saisi son appel à adopter sans discussion la « règle d'or » qui permettrait d'inscrire dans la Constitution la politique d'austérité et d'injustice sociale que son gouvernement mène au bénéfice des marchés financiers depuis son élection à la présidence et que les gouvernements européens renforcent dans toute l'Europe sous le contrôle de la BCE, du FMI et de l'Union européenne.

Pour le Parti communiste français, les choses sont claires : il est hors de question de prêter la main à l'adoption de ce projet injuste, inefficace, contraire à l'intérêt général et à la souveraineté de notre pays.

Nos parlementaires ne voteront pas ce projet que nous combattons avec détermination avec toutes les lhumanitepactecahé.jpgforces du Front de gauche et leur candidat commun à l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon.

Face à la crise très grave des dettes publiques en zone euro, le sommet extraordinaire de l'euro-groupe du 22 juillet dernier a, en réalité, décidé de sauvegarder les intérêts financiers des grands créanciers au détriment de celui des peuples, des salariés. Cette réunion n' a surtout rien changé ni à l'orientation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, ni à la sélectivité du crédit bancaire. Nicolas Sarkozy et ses homologues européens ont fait le choix de ne pas frapper les spéculateurs qui sont pourtant à l'origine de la crise financière.

Ainsi, le principe d'une taxation bancaire a-t-elle été rejetée. Certes, les taux d'intérêts des prêts consentis vont être abaissés et leur durée rallongée pour maintenir la tête du débiteur grec hors de l'eau sans le sauver de la noyade. Mais la possibilité d'un « défaut de paiement sélectif » de la Grèce est maintenue, avec le risque de nouveaux acharnements spéculatifs des marchés financiers contre elle, mais également contre d'autres pays considérés comme « fragiles », parmi lesquels l'Espagne, mais aussi l'Italie et ses 1 900 milliards d'euros de dette publique.

Le Fonds européen de stabilité financière (FESF), doté de 440 milliards d'euros en mai 2010 pour re-prêter aux États en difficulté de l'argent qu'il emprunte sur les marchés financiers avec la garantie de chaque pays membre de l'euro, voit son rôle très accru.

Avec le nouveau plan de 160 milliards d'euros décidé pour la Grèce, le FESF tend à devenir, à côté de la toujours très monétariste BCE, le pivot d'un projet de fuite en avant vers l'endettement public massif sur les marchés financiers de toute la zone euro prise comme un tout.

Or un premier épisode, ouvert au printemps 2010, de cette fuite en avant au service de la domination des marchés financiers vient, pourtant, de se conclure en débouchant sur un fiasco.

Le premier plan dit de « sauvetage » de la Grèce, auquel les députés communistes et du Parti de gauche ont été les seuls à s'opposer au Parlement, a brisé la croissance de ce pays, provoqué l'explosion du chômage et l'écrasement des salaires réels (-8,9% entre 2008 et 2011), aggravant le déficit budgétaire (+6% de 2008 à 2011) et accentuant, en pratique, l'accumulation des dettes, malgré les énormes sacrifices imposés au peuple et le bradage des atouts nationaux avec les privatisations, la casse des retraites...

La dette publique de la Grèce qui était de 105% de son PIB en 2008 approche, désormais, 150% ! Et voilà dans quelle voie on propose de nous enfoncer.

Ces décisions soumettent tous les peuples de l'Union européenne à ce chantage alors que cinq jours à peine après le sommet, les agences de notation annoncent déjà la forte probabilité de baisser les notes de l'Italie et de la France.

N'est-il pas grand temps de changer radicalement de logique et de cesser le sacrifice des économies nationales au profit des spéculateurs ?

L'adoption de la règle d'or qui soumettrait constitutionnellement tous nos budgets aux exigences des marchés financiers serait une folie. Le remboursement des marchés serait garanti tandis que cette règle obligerait à sacrifier nos salaires, nos retraites, notre protection sociale, nos systèmes publics d'éducation et de santé. Ce serait l'austérité à perpétuité et l'incapacité pour notre économie de se relever.

C'est cette voie que notre peuple a refusée par référendum en 2005. Si les partisans de la règle d'or sont convaincus que les Français ont changé d'avis depuis, qu'ils osent la soumettre au suffrage universel !

Si le président de la République par peur du suffrage universel décide d'obtenir ce changement constitutionnel en convoquant tous les parlementaires en congrès, pas une voix ne doit manquer à gauche pour empêcher l'adoption de ce projet !

Les communistes appellent toutes les femmes et tous les hommes de progrès à se mobiliser pour mettre en échec cette récession programmée et ce déni de démocratie.

Ce rejet doit être l'occasion pour toutes les forces de gauche de s'engager fermement à renoncer à cette politique d'austérité suicidaire et à promouvoir des choix nouveaux de développement social et écologique en France et en Europe.

La France ne doit pas seulement se battre pour une solution juste et solidaire au défi de la dette en Europe mais elle doit agir pour émanciper l'Union européenne de la dépendance des marchés financiers en retrouvant à tous les niveaux, national et européen, la maîtrise publique de la finance et du crédit, en taxant les banques et les profits financiers, en changeant le rôle et les missions de la BCE, en relevant les salaires et en développant les services publics. La France pourrait agir pour remplacer le Fonds européen de stabilité financière, qui soutient les marchés, par un Fonds européen de soutien au développement social et solidaire des pays européens.

Le Front de gauche avec le Parti communiste et ses partenaires est déjà pleinement mobilisé pour mener cette bataille. Nicolas Sarkozy lance un défi à toute la gauche en cherchant à faire la démonstration qu'il n'y a pas d'alternative à sa politique. Relevons ce défi. Une autre politique est possible !

Pierre Laurent

Secrétaire national du PCF

27/07/2011

ANDRE CHASSAIGNE / FRONT DE GAUCHE ET LE PCF AVEC LE RASSEMBLEMENT POPULAIRE

parti communiste français,andrè chassaigneIntervention lors de la Fête du travailleur alpin le 2 juillet dernier du député du Puy de Dôme sur la conception et le rôle du Front de Gauche et du Parti Communiste Français (photo André Chassaigne avec à ses côtés Marie Christine Vergiat, dputée Européenne du Front de Gauche).

A cette occasion il a rappelé l'importance de l'intervention du mouvement populaire pour imposer un vrai changement avec la mise en place d'une politique économique et financière véritablement alternative et l'existence d'un Front de Gauche respectueux de tous, avec un Parti communiste fort.

 

26/07/2011

L’énergie nucléaire, sous contrôle public, est ici incontournable

nucle.JPGPOINT DE VUE : Comment répondre à la demande d’énergie des pays pauvres sans trop polluer la planète  ? L’énergie nucléaire, sous contrôle public, est ici incontournable - texte collectif (*)

L’accident nucléaire majeur après le tremblement de terre puis le tsunami au Japon a occupé une place prépondérante dans l’actualité et dans les débats au sein des opinions publiques européennes. Cela a récemment amené l’Allemagne à revenir sur sa décision de prolonger la durée de vie de ses centrales, à confirmer sa sortie du nucléaire et la fermeture de celles-ci d’ici à 2022. On peut s’interroger sur une telle décision prise de manière précipitée et sans concertation avec ses partenaires européens. On est loin de la nécessaire coopération entre pays  ! Le remplacement des mégawatts manquants se fera en partie avec des centrales thermiques, ce qui, d’après les experts, conduira à ce que l’Allemagne émette 20 % de CO2 supplémentaires  !

Climat et énergie sont intimement liés et les enjeux sont planétaires. Ce serait donc une erreur de prendre ce débat par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire, purement franco-français. Le débat sur la politique énergétique doit être axé sur la croissance de la demande énergétique et la réduction des inégalités sociales et économiques entre les peuples du monde entier et sur une vraie protection de l’environnement.

Au même titre que l’accès à l’alimentation ou à la santé, le droit à l’énergie est un élément déterminant pour l’émancipation et l’épanouissement des peuples, pour la réduction des inégalités. Cela reste une exigence moderne pour les communistes  !

Pour asseoir leur développement économique, les pays les plus riches se sont appuyés majoritairement sur les ressources fossiles. Il en va donc de la responsabilité de ces pays, qui ont massivement utilisé ces ressources, de donner la priorité à d’autres modes de production d’énergie dont ils maîtrisent les technologies, d’investir beaucoup plus massivement dans la recherche pour obtenir des modes de production plus respectueux de la planète, de mettre en place de vrais plans d’économie et d’efficacité énergétiques. Par ailleurs, il reste urgent d’effectuer les transferts technologiques et de brevets nécessaires afin de permettre un développement humain durable respectueux de l’environnement pour les pays en développement et les pays pauvres.

Les défis à relever sont gigantesques. D’abord la consommation énergétique va croître pour deux raisons  : l’une est l’accroissement de la population, qui devrait atteindre 9 milliards en 2050, l’autre réside dans le fait que les pays en développement ne peuvent élever leur niveau de vie qu’en augmentant leur consommation d’énergie.

D’autre part, les ressources fossiles sont limitées. C’est dès aujourd’hui que la raréfaction du gaz et du pétrole a des conséquences importantes. Elle conduit à l’exploitation complexe de gisements d’accès difficiles dans des conditions douteuses (gaz de schistes). Mais surtout elle est source de crises et de tensions au niveau international pouvant déboucher sur des conflits armés (de la Libye à l’Irak en passant par l’Afghanistan).

De plus, il nous faut nous inscrire dans les divers engagements celui de l’Union européenne avec l’engagement des trois 20 en 2020  : 20 % d’énergies renouvelables dans notre consommation, 20 % de gaz à effet de serre en moins, 20 % d’efficacité énergétique en plus, et celui des pays les plus riches qui se sont engagés à réduire de 80 % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050 pour ne pas dépasser une hausse des températures de plus de 2 ºC au cours du XXIe siècle. Les émissions de gaz à effet de serre proviennent pour l’essentiel de la combustion des énergies fossiles qui occupent encore une place largement prépondérante  : 85 % dans le bilan énergétique mondial et même en France (environ 55 %). Les investissements vont devoir être considérables, estimés à plusieurs centaines de milliards d’ici à 2030 pour assurer à tous un droit à l’énergie, à des tarifs accessibles, lorsque l’on sait que 3 milliards d’êtres humains vivent, en 2011, avec moins de 2 dollars par jour. Notons que l’arrêt du nucléaire pour l’Allemagne augmentera la facture des usagers d’au moins 30 %  !

Au regard de cette réalité, le PCF considère qu’en l’état actuel des connaissances et des délais nécessaires à la mise en œuvre de technologies nouvelles (Iter sur la fusion, captage du CO2 dans les centrales à charbon, 4e génération de centrales nucléaires, stockage de l’énergie, énergies renouvelables etc.), le recours à l’énergie nucléaire (fission) – avec une sûreté, une sécurité 
et une transparence renforcées – est 
incontournable au sein d’un mix éner-
gétique sous maîtrise publique et 
donc dégagée de toute recherche de ren-
tabilité financière à court terme contrai-
rement à ce qu’organisent actuellement 
les partis de droite et le Medef dans le 
secteur (privatisation, sous traitance). 
Mix énergétique qui se construit et s’appuie sur les avancées scientifiques que nous fournit la recherche dans laquelle il faut s’engager de manière beaucoup plus forte qu’aujourd’hui. En effet, écarter une seule des ressources énergétiques, en particulier pour ce qui concerne notre pays, c’est 
aggraver la situation en continuant à faire la part belle aux énergies les plus nocives pour notre planète. C’est également accepter que le prix de l’énergie augmente de façon importante.

Nous nous doutons que lors de l’élection présidentielle et des élections législatives de 2012, il sera question de politique énergétique. Nous voulons pleinement participer à ce débat avec nos concitoyens et les autres forces politiques, syndicales et associatives. Nos différences, déjà actées au sein du programme partagé avec nos partenaires au sein du Front de gauche, mais également avec EELV et d’autres organisations, ne devront pas être gommées, bien au contraire. Nous pensons que le débat contradictoire franc et objectif permet d’avancer, en éclairant mieux les citoyen(ne)s. Celui-ci doit prendre en compte les aspects sociaux, économiques et environnementaux. Nous sommes déterminés à faire valoir notre point de vue de façon respectueuse mais tout autant offensive, notamment sur les directives européennes de libéralisation de l’énergie et la loi Nome, dont nous demandons l’abrogation.

(*) Parmi les signataires :

Marie-Claire Cailletaud, ingénieur, responsable syndicale, Valérie Gonçalvès, animatrice pôle énergie du PCF, Aurore Hernandez, membre du conseil national du PCF, militante syndicale, Claude Aufort, membre du conseil supérieur de la recherche et de la technologie (CSRT), Jean Barra, ingénieur, Hervé Bramy, responsable national à l’écologie du PCF, Jean-Claude Cauvin, ancien administrateur salarié du CEA, Olivier Decocq, miliant syndical, Luc Foulquier, chercheur en radioécologie, membre de la commission nationale écologie, Jean-Michel Gama, membre du groupe de réfl exion sur les énergies et l’environnement au XXIe siècle, Jean-Yves Guezenec, ingénieur, Sébastien Menesplier, militant syndical, Éric Roulot, membre du Conseil national du PCF, maire de Limay, Serge Vidal, ingénieur chercheur, Ludovic Zanolin, ingénieur, membre du comité national de la géothermie, maire adjoint de Fontenay-aux-Roses.

17:47 Publié dans Idées, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parti communiste, nucléaire | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!