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21/03/2018

Libération de tous les enfants palestiniens

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Appel : Libération de tous les enfants palestiniens dans les prisons de l’occupation israélienne

Du 17 avril au 27 mai 2017, plus de 1 600 prisonniers politiques palestiniens ont fait la grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention inhumaines ainsi que la détention administrative. Ce mouvement de grève a reçu un important soutien en France et au niveau international. Les récentes prises de position de Donald Trump concernant le statut de Jérusalem et le plan de paix qu’il entend imposer aux Palestiniens ne peuvent qu’alimenter la colère et la frustration de ces derniers. La seule réponse de l’armée israélienne aux manifestations de dénonciation de ces prises de position est la répression, qui a déjà causé la mort de plusieurs personnes. Des centaines d’autres ont été arrêtées et condamnées. Parmi elles, des enfants mineurs, dont certains risquent des peines très lourdes pour s’en être pris à des soldats israéliens.

Chaque année, environ 700 enfants palestiniens âgés de moins de 18 ans de la Cisjordanie occupée sont poursuivis par les tribunaux militaires israéliens après avoir été arrêtés, interrogés et détenus par l’armée israélienne. L’accusation la plus répandue contre les enfants est le jet de pierres, un crime passible de vingt ans de prison. Depuis 2000, plus de 12 000 enfants palestiniens ont été arrêtés et ils sont aujourd’hui plus de 300 à être détenus dans les prisons israéliennes, dans des conditions intolérables et en totale violation de la convention internationale des droits de l’enfant.

Dans la pratique, devant les tribunaux militaires, il n’y a pas de procédure d’interrogatoire spéciale pour les enfants détenus par l’armée israélienne, ni d’avocat, ni même de membre de la famille lorsqu’un enfant est interrogé. La majorité des enfants déclarent avoir subi des mauvais traitements et avoir été contraints de faire des aveux lors de leurs interrogatoires. Les mauvais traitements utilisés par les soldats israéliens lors de l’arrestation et de l’interrogatoire d’un enfant incluent généralement des gifles, des coups, des coups de pied et des poussées violentes. Les enfants palestiniens sont également régulièrement maltraités verbalement. Malgré les recommandations du Comité des Nations unies contre la torture de mai 2009 selon lesquelles les interrogatoires devraient être enregistrés sur vidéo, aucune disposition n’a encore été promulguée.

Alors que la convention des Nations unies sur les droits de l’enfant définit un « enfant » comme « tout être humain âgé de moins de 18 ans », selon l’ordre militaire israélien 132, les tribunaux israéliens ont déjà jugé et condamné des enfants palestiniens âgés de 16 ans et plus en tant qu’adultes. En comparaison, la législation juvénile définit les enfants israéliens comme âgés de 18 ans ou moins. Qui plus est, la peine d’un enfant palestinien est décidée en fonction de son âge au moment de la condamnation, et non au moment où l’infraction alléguée a été commise. Ainsi, un enfant qui est accusé d’avoir commis une infraction alors qu’il avait 15 ans sera puni comme un adulte s’il a atteint l’âge de 16 ans lors de son jugement.

Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur politique d’arrestation d’enfants palestiniens, refusant la protection qui leur est reconnue par plus de 27 conventions internationales.

Les forces d’occupation israéliennes arrêtent systématiquement les enfants palestiniens et mènent une politique de punition collective en organisant des campagnes d’arrestation. Elles exploitent l’arrestation des enfants dans le but de les recruter comme informateurs et afin de racketter leur famille financièrement en les forçant à payer de lourdes amendes pour obtenir leur libération. L’arrestation d’enfants a un impact destructeur sur le niveau de santé mentale des enfants, entraînant souvent l’abandon scolaire de ceux-ci.

Nous, associations, organisations politiques, syndicats, citoyens, dénonçons la poursuite par l’occupant israélien de l’emprisonnement, de la torture et des mauvais traitements envers les enfants palestiniens. Le gouvernement français doit intervenir auprès du gouvernement israélien pour mettre fin à cette situation. Nous exigeons la libération immédiate de tous les enfants palestiniens emprisonnés dans les geôles israéliennes.

Appel à l'initiative de la Coordination des associations palestiniennes : Forum Palestine Citoyenneté ; Association de Palestiniens en Ile-de-France ; GUPS ; Comité pour le respect des droits de l'Homme en Palestine.

04/08/2011

QUE VALENT CES DEUX MILLIONS D'ENFANTS ?

somalie.jpgQue valent ces deux millions d’enfants, la plupart décharnés, souvent contre la poitrine tout aussi amaigrie de leur maman, sous un soleil de plomb, dans la poussière de la Somalie ou de l’Éthiopie en proie au bourdonnement de nuées de mouches ?

Combien valent, mesdames et messieurs les puissants de ce monde, douze millions d’êtres humains encerclés par la mort qui rôde pendant que vous tenez réunion après réunion à Rome, à Nairobi ou ailleurs ? Certes, vous faites de beaux discours avec des trémolos dans la voix, mais vous ne faites rien ! Il vous arrive même de visiter la désespérance, les douleurs, l’horreur, l’agonie dans vos costumes trois pièces pour quelques minutes dans les camps de réfugiés. Puis, vous parlez. Vous parlez encore et toujours pour les télévisions, de manière proportionnelle à votre inaction concrète.

Oui, dites nous, combien valent-ils ces enfants, ces femmes, ces hommes qui, en perdant leurs troupeaux, morts de faim et de soif, ont tout perdu et sont devenus eux aussi la proie de cette atroce mort ? Combien valent-ils ? Dix millions d’euros a répondu le gouvernement français. Honteux ! C’est le montant de la contribution de la France à la solidarité.

Dix millions ! C’est beaucoup moins élevé que le prix de n’importe quel hôtel particulier de Neuilly qui abrite n’importe lequel de ces maîtres de l’oligarchie française. Certes, on va encore nous rétorquer, sur le ton de ces donneurs de leçon qui mangeront langouste et caviar le weekend prochain sur leur yacht, que c’est la crise.

De quelle crise parle-t-on ? La France dépense chaque jour plus de deux millions d’euros dans d’inutiles et imbéciles guerres en Libye ou en Afghanistan. Le budget militaire des Etats-Unis dépasse les 600 milliards de dollars. Mais, cette famine pour eux, ça vaut vingt millions de dollars ! Alors qu’ils viennent de décider qu’ils peuvent s’octroyer 2100 milliards de dollars supplémentaires de dette. Or, l’Organisation des Nations-Unies réclame moins de deux milliards de dollars pour augmenter l’aide d’urgence à ces populations.

Alors, que valent douze millions d’êtres humains pour la nouvelle aristocratie mondiale dont les noms figurent au palmarès des plus grandes fortunes de la terre ? Les trois premières d’entre elles sur le podium de l’ultra-richesse disposent à elles seules d’un patrimoine plus élevé que la richesse totale des 50 pays les moins développés.

Que valent alors ces douze millions d’êtres humains qui agonisent dans la suffocante chaleur africaine ? Certes, il y sévit la plus grande sécheresse depuis 60 ans. Mais comment peut-on aller sur la lune, explorer la planète Mars à la recherche de traces d’eau et être incapable de construire des usines de dessalement de l’eau de mer pour douze millions d’êtres humains ?

Cette famine n’est pas d’origine essentiellement technique. Elle prend sa source, comme les multiples maux qui minent désormais les équilibres et la vie sur notre planète, dans des décisions politiques au seul service de la finance. Oui, des décisions, des choix qui refusent de constituer des stocks publics mondiaux de céréales contre la spéculation sur les matières premières agricoles. Qui laissent des pays entiers mourir à petit feu pour satisfaire les institutions financières internationales qui se nourrissent de la dette de ces pays et de ses intérêts, sans pouvoir produire.

Qui préconisent et organisent le libre-échangisme intégral et cette concurrence prétendument libre et totalement inégale et faussée, ces deux mamelles du capitalisme mondialisé. Ce système favorise l’agriculture des terres fertiles au détriment des terres moins riches et soumises aux aléas climatiques. Au nom d’on ne sait quelle écologie, il privilégie la production d’agro-carburants au détriment de cultures vivrières en Afrique pour alimenter demain les réservoirs de nos voitures.

Il oblige des paysans d’Éthiopie ou du Kenya devenus esclaves modernes à produire des fleurs qui sont réexportées en Europe. Un système, le capitalisme mondialisé et financiarisé, incapable de concevoir que l’argent dilapidé dans la course aux armements et dans la guerre soit consacré à la recherche sur le climat, l’agronomie, l’eau ou les semences pour nourrir durablement une population mondiale qui va encore considérablement augmenter.

 Tout aussi incapable de concevoir un monde dans lequel l’eau, l’énergie et la production agricole seraient, comme l’air que l’on respire, des biens publics mondiaux, avec la possibilité pour chaque peuple de décréter les moyens de sa souveraineté alimentaire. L’urgence est l’aide à apporter. Saluons et félicitons les organisations de solidarité, les bénévoles qui se dévouent pour aider ces populations. En même temps, une réflexion sur l’avenir s’impose.

La crise de ce système et le niveau atteint par la civilisation appellent partout coopération et partage. Mais, la course à la rentabilité capitaliste s’y oppose. Parce qu’il s’agit d’enjeux planétaires, parce qu’il s’agit de chaque être humain, de son environnement, il faut sortir de cette loi de la jungle, de la concurrence de tous contre tous, au profit de la solidarité et de la coopération. Coopération entre équipes de chercheurs et partage des savoirs. Coopération, réorientation et partage des richesses ; nouvelle manière de produire celles-ci.

 Coopération internationale et droits des peuples à disposer de leur souveraineté économique, politique, énergétique, alimentaire ; droits des peuples à penser un autre avenir, plaçant l’humain au cœur de tous les choix et gérant ensemble par de nouvelles institutions démocratiques, la planète au service de tous et non plus pour l’argent de quelques-uns qui détruit tout et sème la misère, la pauvreté, la mort partout.

Le monde aujourd’hui a besoin de ce nouvel humanisme, de ce communisme de liberté, de solidarité et de partage à inventer, dans un processus démocratique inédit qui permette de redonner leur immense valeur humaine aux douze millions d’êtres humains qui agonisent dans la canicule africaine.

patrick-le-hyaric.jpgPatrick Le Hyaric, député au parlement Européen, directeur du journal l'Humanité

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