Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/04/2018

une nouvelle escalade guerrière sans espoir

PCF PAIX.jpgCOMMUNIQUE DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS

Après le très probable bombardement chimique particulièrement ignominieux effectué par le régime syrien sur la population de la Ghouta, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France viennent de réaliser une attaque punitive contre plusieurs sites qu' ils ont identifiés comme étant les centres de production d’armes chimiques du régime.

L’engrenage d’actions militaires unilatérales et illégales vient donc de connaître une nouvelle escalade guerrière sans que cela ne puisse ouvrir le moindre espoir de règlement du conflit syrien. L’ONU a été une nouvelle fois mise hors jeu. Les trois pays qui ont frappé cette nuit prétendent envoyer un message de fermeté et de force du « camps occidental " contre la Syrie , et aussi contre son allié, la Russie.

Ce faisant, la France joint son action à celle de Donald Trump qui est le premier à bafouer le droit international, comme il vient de le faire dans le conflit israélo-palestinien. La France parle de fermeté quand elle n’en affiche aucune face à l’entrée de l’armée turque sur le territoire d’Afrine, ni face à sa politique de nettoyage ethnique contre la population kurde.
Le message de la France continue ainsi de se brouiller et de perdre toute efficacité politique dans cette région si sensible.

Le Président de la République a annoncé une discussion au Parlement ...après le déclenchement de l’intervention de nos forces armées -une pratique impensable dans d’autres pays qu’on nous cite si souvent en exemple, comme l’Allemagne ! Il est nécessaire que ce débat permette au moins d’exiger un changement de cap pour notre politique internationale au Proche-Orient, afin que la France œuvre enfin pour un règlement politique global de tous les conflits de la région qui mettent en danger la paix dans le monde.

L’après Daesh ne doit pas transformer la Syrie en un champ de manœuvre et de partage au service des logiques des grandes puissances.

Le PCF soutient l’appel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres pour la tenue d’une conférence internationale de règlement politique et de paix pour la région sous l’égide de l’ONU.

députés PCF.jpgCOMMUNIQUE DU GROUPE DES DEPUTES COMMUNISTES

Syrie : des frappes illégales et dangereuses

Nous condamnons fermement les frappes militaires qui ont eu lieu cette nuit en Syrie, sans l'aval de l'ONU, de l'Europe et du Parlement français.

En répondant à l’injonction de riposte de Trump et des néo-conservateurs contre l’attaque chimique attribuée, en amont de toute enquête, au régime syrien, la France a fait le choix de la guerre préventive.

Une décision illégale et dangereuse qui confirme la rupture avec notre tradition d'indépendance nationale fondée sur les valeurs de la paix et du multilatéralisme. Si cette tradition faisait notre singularité et notre grandeur, sa remise en cause questionne notre place dans le monde : la France est-elle condamnée à s'aligner sur la volonté et les intérêts américains?

La solution à la guerre en Syrie ne peut être que de nature politique et diplomatique. Or, ces frappes ne contribuent en rien à faire progresser ni le dialogue entre les forces syriennes, ni la coopération avec les acteurs régionaux et internationaux impliqués. Au contraire, la tension est désormais à son comble, y compris avec les principaux alliés du régime inique de Bachar Al-Assad. Si ce dernier mérite d'être jugé pour les crimes perpétrés contre son propre peuple, la paix ne se fera ni sans, ni contre la Russie et l’Iran. Une résolution pacifique du conflit passe par un accord avec ces puissances désormais incontournables.

Nous mettons également en exergue les indignations sélectives de la France qui, d’un côté frappe la Syrie, et de l’autre ignore superbement les horreurs perpétrées dans d’autres espaces, comme en Palestine, au Yémen, dans le nord de la Syrie et en Birmanie. Cette indignation à géométrie variable sape la crédibilité de la voix de la France.

07/04/2017

Syrie : « Trump alimente l'escalade militaire »

syrie.pngLes bombardements nord-américains sur la Syrie la nuit dernière, effectués hors cadre légal international, et à la suite d'un retournement brusque de position du président américain, Donald Trump, peuvent ouvrir une nouvelle phase dramatique de l'internationalisation du conflit syrien.

Ce faisant, Trump alimente l'escalade militaire et les logiques de représailles alors que le peuple syrien a le plus pressant besoin que la guerre s'arrête net.
L'action militaire des États-Unis va conforter politiquement Bachar Al Assad, galvaniser les groupes djihadistes qui exploitent l'impact désastreux des interventions étrangères au Proche-Orient, retarder les opportunités réelles de résolution politique du conflit ouvrant la voie à une transition démocratique.

Les souffrances endurées par les victimes des armes chimiques comme, en 6 ans, les 321 000 morts, 145 000 disparus et près de 11 millions de déplacés et réfugiés exigent des dirigeants des pays engagés dans ce conflit des initiatives politiques et diplomatiques – sous égide de l'ONU – fortes faisant taire les armes et ouvrant des négociations de paix. Les responsables de l'utilisation des armes chimiques et de destruction massive devront dans ce cadre en répondre devant la justice.

L'initiative militaire unilatérale nord-américaine crée un précédent aux pires conséquences possibles ; le déni du cadre multilatéral que sont les Nations unies pour résoudre le conflit syrien est lourd de dangers pour le monde et constitue une véritable régression.

Le Parti communiste français exprime sa profonde réprobation de ces bombardements américains de même qu'il a condamné avec force l'usage des armes chimiques et la poursuite de la guerre en Syrie. Le PCF demande au président français François Hollande d'agir pour la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU afin de stopper les tentations de surenchère militaire et d'organiser la mise en oeuvre effective de la feuille de route adoptée par ce même conseil en décembre 2015. La négociation doit prendre le pas sur les armes.

Le Parti communiste français apporte son soutien aux initiatives pour l'arrêt des combats et bombardements, et pour une solution négociée en Syrie.

Parti communiste français
Paris, le 7 avril 2017

09/11/2016

PIERRE LAURENT : ELECTION DE TRUMP, UN SERIEUX AVERTISSEMENT

USA statue de la libérté.jpgL’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis marque la victoire des logiques de peur et de haine. Cette élection est le symptôme d’une société américaine malade d’elle-même. Ceux qui pensaient voter « anti-système » ont élu un milliardaire qui a su détourner leurs colères des véritables causes et responsables de la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, et qui a ouvert les vannes de la division d’un pays déjà gangréné par un racisme structurel.

En flattant un orgueil nationaliste démesuré, Trump a excité les passions les plus vives. Son élection ouvre une période sombre pour les Américains et aggravera les tensions internationales nourries par la politique étrangère américaine et l’OTAN.

La victoire de Donald Trump sonne comme un sérieux avertissement en France et en Europe. La responsabilité des forces de gauche et de transformation sociale est de mettre un coup d’arrêt net à l’avancée des populismes et des extrêmes droites.

Elles doivent unir leurs forces pour mettre fin aux politiques d’austérité et au pouvoir des marchés et institutions financières qui piétinent les souverainetés populaires et nationales, et détournent les richesses produites du développement humain, social et écologique. Ouvrir la voie à de réelles politiques de progrès et justice sociales, d’égalité et de solidarité, conditions de l’édification d’un monde de paix, est la seule alternative viable au capitalisme financier dominant.

Google-Translate-English to French Traduire français en German Traduire français en Greek Traduire français en Italian Google-Translate-English to Japanese BETA   Traduire français en Portuguese   Traduire français en Russian   Traduire français en Spanish Traduire français en Arabic   Traduire français en danish

18/12/2014

Cuba/USA : Une nouvelle ère pour le peuple cubain

chassaignecuba1.jpgLe 17 décembre 2014 restera une date historique pour le peuple cubain.

L’annonce de l’établissement de relations diplomatiques entre les Etats-Unis et Cuba amorce une période nouvelle pour la Républicaine Cubaine issue de la Révolution de 1959 et du renversement du régime du dictateur pro-américain Batista. Elle confirme la reconnaissance internationale de l’indépendance et de la souveraineté du peuple cubain.

La levée attendue du blocus américain, qui asphyxie en toute illégalité Cuba depuis près de 53 ans, rendra enfin possible le développement économique de l’île.

Elle aura des conséquences importantes pour la vie quotidienne des Cubains, en lien avec le profond renouvellement des institutions cubaines et les importantes évolutions économiques en cours.

La libération de part et d’autre de prisonniers accusés d’espionnage est à saluer comme un acte politique fort.

Tous les amis du peuple cubain ont une pensée plus particulière pour les 3 derniers prisonniers cubains de Miami, condamnés à de très lourdes peines à l’issue d’un procès inique.

Les députés du Front de gauche se réjouissent de cette situation nouvelle et continueront à agir pour que se concrétisent les mesures annoncées et la levée totale de l’embargo.

André Chassaigne, président du groupe d'amitiés France-Cuba à l'Assemblée Nationale

08/06/2014

USA-BNP : un acte de guerre économique caractérisé

usacapitole.jpgAprès avoir lourdement contribué, comme les autres banques européennes, à la crise financière et aux dégâts politiques et sociaux qui en ont résulté, BNP Paribas est aujourd’hui dans le collimateur des autorités américaines.

 La multinationale bancaire française est menacée d’une amende pouvant atteindre 10 milliards de dollars et d’une interdiction, permanente ou temporaire, de gérer des opérations en dollars.

C’est là, de la part des États-Unis, un acte de guerre économique caractérisé. Pour détruire tout ce qui pourrait faire concurrence aux mastodontes financiers de Wall Street, Washington utilise tous les moyens à sa disposition, en commençant par son hégémonie monétaire qui fait du dollar une monnaie commune mondiale de fait. Et qu’importe, aux yeux des dirigeants américains, si la déstabilisation d’un des principaux établissements financiers d’Europe met en péril l’équilibre de tout le système financier du Vieux continent, avec des conséquences potentiellement dévastatrices pour l’ensemble de l’économie mondiale.

Les leçons de la crise financière de 2007-2008, de la « grande récession » qui l’a suivie et de la crise de l’euro ne sont manifestement pas tirées, ni d’un côté de l’Atlantique, ni de l’autre.

Il est urgent que les peuples imposent une alternative à cette logique de guerre économique qui conduit le monde à la catastrophe.

BNP Paribas et les banques européennes doivent cesser d’alimenter le cancer financier. Il est temps qu’elles mettent le crédit au service de la sécurisation de l’emploi, de la formation, du développement des services publics et de la préservation des ressources naturelles. Les mobilisations populaires peuvent les y contraindre en s’appuyant sur de nouveaux moyens d’intervention des travailleurs et des citoyens : une transparence sur l’activité des banques dans les entreprises et les bassins d’emplois, des fonds régionaux et nationaux pour l’emploi et la formation, un pôle financier public, une nouvelle sélectivité de la politique monétaire, au service de l’emploi et de la création de richesses dans les territoires.

Il est temps de mettre fin à l’hégémonie du dollar. La création d’un nouvel instrument de réserve international est à l’ordre du jour du G20, avec le soutien de la Chine et des pays émergents. Comme le proposent le Parti communiste et le Front de gauche, il pourrait prendre la forme d’une monnaie commune mondiale développée à partir des droits de tirage spéciaux du FMI.

Elle servirait à financer de façon sélective, à des taux d’intérêt très bas, les investissements nécessaires au développement de tous les habitants de la planète, au lieu d’entretenir la croissance malsaine des activités financières. La France, l’Union européenne doivent agir dans ce sens au lieu de servir de supplétifs à la domination américaine dans le monde. La refondation de l’Europe au service des peuples passe aussi par là.

Communiqué du Parti communiste français

17:26 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa, dollar, bnp, banques | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/03/2014

Marché transatlantique : c’est trop grave ! Le peuple doit être consulté.

le hyaric,europe,usa,hollande

C’est sans doute la ministre, Mme Fleur Pèlerin, qui a le mieux caractérisé le sens du voyage d’état de F. Hollande aux Etats-Unis. Il était « venu donner des preuves d’amour aux patrons ».

Et le peuple alors ? A quel sentiment a-t-il droit ? De fait, en faisant participer M. Gattaz au dîner d’Etat, en se rendant auprès du grand patronat à San Francisco et en donnant l’accolade au leader du mouvement de novembre 2012, dit des « pigeons », opposé à l’impôt sur le capital, le Président de la République a malheureusement une nouvelle fois montré quels intérêts il servait.

Nous en sommes au point où la droite n’a même plus le loisir de critiquer les choix économiques, sociaux et internationaux actuels, puisque ses idées sont mises en œuvre. M. Copé et d’autres en sont réduits à la surenchère jusqu’à commenter bêtement la qualité de livres pour enfants et à faire courir des rumeurs sur feu la loi sur la famille ou cette fumeuse prétendue « théorie du genre » à l’école.

Au cours du voyage présidentiel aux Etats-Unis, n’ont jamais été évoqués : ni les affaires d’espionnage par la NSA, ni le sort de Snowden et d’Assange, ni Guantanamo, ni les enjeux du désarmement pas plus que les largesses fiscales dont bénéficient des groupes comme Google.

Par contre, le Président de la République a de fait poursuivi sa mue, se dépouillant définitivement des quelques oripeaux sociaux-démocrates qui l’encombraient encore. En appelant à « accélérer les négociations sur le projet de marché transatlantique, pour une conclusion rapide », M. Hollande a donné satisfaction aux organisations patronales allemandes et au Medef qui, dans une déclaration commune, le réclamaient. Tout comme à « l’European américan business concil » (EABC) ou conseil des affaires Europe – Amérique qui regroupe des dizaines de grandes sociétés industrielles et bancaires et au « Transatlantic business Dialogue » qui, côté américain comme européen, réunit les principales firmes transnationales.

Jamais jusqu’ici, le Président de la République n’a parlé en France du projet de marché unique transatlantique à la télévision ou au cours d’une réunion publique. Voici qu’il le fait aux Etats-Unis devant M. Obama et le monde des affaires, après avoir cosigné, le jour de son arrivée sur le continent nord-américain, une tribune commune avec le président nord-américain.

Ce projet est extrêmement dangereux pour nos vies quotidiennes. Il poursuit plusieurs buts : tenter de faire face à la crise des débouchés que provoquent les politiques d’austérité en attisant la guerre économique pour offrir des « marchés » d’exportation aux grandes firmes en éliminant toutes les barrières douanières et surtout en harmonisant vers le bas toutes les règles du commerce et les normes sociales, sanitaires, alimentaires ou environnementales.

Toutes les mesures de protection sociale comme le salaire minimum garanti, les précautions sanitaires, la qualité de l’alimentation, les services publics, la création culturelle, la protection des consommateurs, les droits d’auteurs, l’épargne, seraient alignées sur des « règles mondiales édictées par le grand capital international » pour augmenter encore ses marges et ses profits.

Le second objectif de ce « marché unique transatlantique » vise, pour les pays occidentaux, à tenter de reprendre leur domination sur le monde face aux pays émergeants comme le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du sud et l’Indonésie.

Ce projet, c’est le marché capitaliste, avec l’OTAN comme gardien contre les souverainetés populaires. Ce projet, c’est la création d’un « marché intérieur transatlantique » contre l’existence même d’une autre construction européenne. Et pour faire accepter tout cela, pour torpiller définitivement nos services publics, pour nous faire accepter le bœuf aux hormones et les poulets au chlore ou pour accaparer toutes nos données personnelles via les géants de l’internet, ils ont inventé le missile destructeur de toute souveraineté des Etats, des Parlements et même des gouvernements : la création d’un tribunal arbitral privé où les sociétés multinationales seront juges et parties.

le hyaric,europe,usa,hollandeElles pourront attaquer les Etats quand un système de protection environnemental ou social entravera leurs intérêts. Ce serait définitivement le triomphe de la loi de l’argent contre la loi du peuple. Ce serait une dictature sans chars dans les rues, sans généraux casqués et bottés au pouvoir. Il existe déjà de tels exemples à partir d’accords de libre-échange existants.

Ainsi, la firme Philip Morris porte plainte contre l’Australie, parce que ce pays restreint le commerce du tabac. Le groupe multinational Novartis poursuit l’Inde pour la contraindre à cesser la production de médicaments génériques.

De même, demain, si la France refusait le bœuf ou le lait aux hormones nord-américains, telle ou telle culture de végétaux modifiés génétiquement, l’exploitation de gaz de schiste, ou encore le maintien d’un salaire de base pour une durée limitée du temps de travail, des firmes multinationales pourraient poursuivre l’Etat et imposer leurs choix. C’est très grave !

M. Hollande connaît si bien ces dangers qu’il s’est écrié devant M. Obama au cours d’une conférence de presse : « Nous avons tout à gagner à aller vite. Sinon, nous savons bien qu’il y aura une accumulation de peurs, de menaces et de crispations ». Quel terrible aveu ! Quelle négation de la démocratie.

Cela ressemble à une tentative de coup de force dans le dos des populations française et européennes. Nous réclamons, une nouvelle fois, la transparence sur les négociations en cours. Nous demandons à F. Hollande et au gouvernement de mettre à disposition de nos concitoyens le texte du mandat de négociation de la Commission européenne, ainsi que toutes les expertises produites par chacun des ministères sur les conséquences d’un tel marché transatlantique. Nous demandons aux médias d’organiser des débats publics sur ce sujet.

Chaque ville, département, région, peut voter, comme l’a fait le Conseil régional d’Ile-de-France, sur proposition des élus du Front de gauche, des motions réclamant le retrait de ce projet.

Le prochain Parlement européen aura le pouvoir de le rejeter. Dans ces conditions, la question devient l’un des enjeux principaux des prochaines élections européennes. Ni le vote pour les listes de droite, ni celui pour les listes soutenues par le Président de la République, ni l’abstention ou le vote d’extrême-droite ne permettront de créer un rapport de force en ce sens. Un débat public doit être organisé, sanctionné par une consultation populaire dans toute l’Europe avant toute décision.

Patrick Le Hyaric député communiste au parlement Européen

28/09/2013

VICTOR JARA : ON LUI COUPA LES DOIGTS PUIS LES MAINS POUR QU‘IL NE CHANTE PLUS !

Jara1.jpgTout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait :

" On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur.

C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant.

Chili, 40 ans. Anniversaire du coup dEtat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)

"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis..." Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).

VICTOR JARA

Les mots ne sont pas innocents. On ne défie pas impunément le pouvoir, surtout s'il est entre les mains de dictateurs sanguinaires. Victor Jara en fit l'amère constat, payant de sa vie son engagement militant auprès de Salvador Allende au Chili.

Chantre de la révolution communiste, Victor Jara chantait le partage des terres, critiquait le conformisme bourgeois, dénonçait la répression militaire, condamnait la guerre du Vietnam…

Après le coup d'état du Général Pinochet, Victor Jara fut arrêté et emprisonné dans le stade de Santiago, lieu de triste mémoire. Il fut torturé et exécuté.

Pinochet a échappé à ses juges. Le monde de justice rêvé par Jara n'est pas pour demain.

" On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut.

D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite.

On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus.

L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups.

Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait :

" On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur.

C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant.

D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort. "

Miguel Cabezas (extrait d'un article paru dans l'Humanité du 13 janvier 2000).

Le stade porte aujourd'hui son nom.