28/09/2013
VICTOR JARA : ON LUI COUPA LES DOIGTS PUIS LES MAINS POUR QU‘IL NE CHANTE PLUS !
Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait :
" On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur.
C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant.
Chili, 40 ans. Anniversaire du coup d’Etat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)
"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis..." Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).
VICTOR JARA
Les mots ne sont pas innocents. On ne défie pas impunément le pouvoir, surtout s'il est entre les mains de dictateurs sanguinaires. Victor Jara en fit l'amère constat, payant de sa vie son engagement militant auprès de Salvador Allende au Chili.
Chantre de la révolution communiste, Victor Jara chantait le partage des terres, critiquait le conformisme bourgeois, dénonçait la répression militaire, condamnait la guerre du Vietnam…
Après le coup d'état du Général Pinochet, Victor Jara fut arrêté et emprisonné dans le stade de Santiago, lieu de triste mémoire. Il fut torturé et exécuté.
Pinochet a échappé à ses juges. Le monde de justice rêvé par Jara n'est pas pour demain.
" On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut.
D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite.
On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus.
L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups.
Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait :
" On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en choeur.
C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant.
D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort. "
Miguel Cabezas (extrait d'un article paru dans l'Humanité du 13 janvier 2000).
Le stade porte aujourd'hui son nom.
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11/09/2013
EL PUEBLO UNIDO, JAMAS SERA VENCIDO !
Chili, 40 ans. Anniversaire du coup d’Etat de Pinochet (11 septembre 1973, 11 septembre 2013)
"Savez-vous pourquoi il n'y a jamais eu de coup d'Etat aux Etats-Unis ? Parce qu'il n'y a pas d'ambassade des Etats-Unis aux Etats-Unis...". Michelle Bachelet, ancienne Présidente du Chili (fille d'un général assassiné avec la complicité des Etats Unis).
El pueblo unido jamás será vencido (« Le peuple uni ne sera jamais vaincu ») a été écrite par le compositeur chilien Sergio Ortega en juin 1973. Elle fut enregistrée pour la première fois par le groupe chilien Quilapayún. Ce fut après le coup d'État du 11 septembre 1973 que le groupe Inti Illimani rendit la chanson célèbre.
Au fil du temps cette chanson est devenue un symbole d'unité et de solidarité populaire pour des citoyens opprimés de tous pays luttant pour la liberté et l'égalité, dépassant son rapport direct avec le Chili. Elle a été traduite en plusieurs langues. En Iran, l'air a été repris par les militants de la révolution islamique dans un chant nommé Barpakhiz.
De même le groupe punk Sham 69 a composé une chanson qui s'en inspire (et qui reprend le même air) intitulée If the kids are united, ainsi que par le groupe Mano Negra dans une chanson du même nom (album Casa Babylon).
Dans certaines versions, la phrase El pueblo unido jamás será vencido dans le dernier couplet est remplacée par El pueblo armado jamás será aplastado (« Le peuple armé ne sera jamais écrasé »).
Quilapayun El pueblo unido jamas sera vencido par antofpcl
SERGIO ORTEGA
Sergio Ortega, né le 2 février 1938 à Antofagasta et décédé le 15 septembre 2003 à Paris, est un compositeur chilien.
Représentant d'un mouvement d'expression musicale connu sous le nom de "La Nueva cancion chilena". Ses caractéristiques sont des éléments du folklore et un engagement pour la justice sociale. Sergio Ortega a composé de nombreux opéras, cantates et musiques de film dont les plus connues sont les chansons "El pueblo unido" et "Venceremos", des chansons composés pour l'Unité Populaire du Chili. Militant communiste, il a collaboré un temps à la section culture du PCF.
18:01 Publié dans ACTUALITES, Chili, 40 ans, Histoire, Musique, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ortege, el pueblo unido jamas sera vencido, chili, pinochet, allende, les quilapayun | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |