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«J’ai choisi le journalisme pour dire la vérité et non pas pour la cacher»
En France vous ne la connaissez pas pourtant c’est une journaliste de talent. Elle était correspondante et présentatrice vedette de CNN, la chaine de Télévision d’informations continues la plus importante du monde. Amber Lyon est reconnue aux Etats Unis par sa profession où elle a remporté trois fois le prestigieux Emmy Award décerné au meilleur journaliste.
Elle a été licencié pour avoir osé critiqué le régime Bahreïn (petit royaume du golfe Persique au Moyen-Orient ) et allié stratégique des USA dans cette partie du monde.
Le Bahrein qu’elle connait bien puisque elle a été correspondante de CNN dans ce pays où elle, et son équipe ont été arrêté en mars 2011.
Ce qui est sûr est qu’en France pareille mésaventure ne peut arriver à un journaliste de France Télévision ou TF1. Vous imaginez Pujadas critiquer le régime dictatorial du Qatar ? Pour Cuba ou le Vénézuela, ou la Syrie ou l’Iran tout peut être dit, et même tous les mensonges soit directement, soit par omission dans cette guerre idéologique totale menée par les pays occidentaux.
C’est justement à propos de ces deux derniers pays qu’Amber Lyon a révélé aussi que CNN pendant son activité pour la chaîne, avait reçu des ordres afin de transmettre de fausses informations et d'exclure certaines autres non-favorables à l'administration US dans le but de créer chez le public une opinion favorable au lancement d'une attaque contre l'Iran et la Syrie.
Oui vous avez bien lu : « ordre de préparer la guerre en donnant des fausses informations ». Souvenez vous, la même opération avait été mise en place pour déclencher la guerre en Irak.
«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.» disait José Marti, le héros, écrivain, et journaliste d’Amérique latine.
Amber Lyon c’est l’honneur du journalisme. Chacun peut avoir et doit avoir sa propre opinion, sa propre conviction sur les faits d’actualités, mais ce qui n’est pas supportable pour un journaliste digne est de mentir volontairement ou ce qui se passe en France, le plus souvent par omission volontaire.
Cela est illustré aujourd’hui en France à propos du projet de loi sur l’ANI par exemple. La discussion, le débat à l’assemblée nationale ont été volontairement censurés par les médias dominants alors qu’il s’agit d’un texte qui va régir fondamentalement les rapports sociaux dans notre pays. La peur des arguments a laissé la place au silence des censeurs.
Au Sénat la censure est pire, Pierre Laurent, secrétaire national, et sénateur de Paris a dénoncé cet acte à propos d’un texte pourtant présenté par le gouvernement comme fondamental et qui en fait représente un recul social historique.
Les journalistes en agissant ainsi bafouent les règles déontologiques les plus basiques dont-ils devraient être porteurs. Ils cachent la vérité volontairement et pas commission sur la teneur du texte de loi et les arguments donnés par les représentants du peuple.
Ceux qui critiquent le manque de liberté d’information à Cuba par exemple devraient faire preuve d’esprit critique. Le gouvernement des Etats Unis qui donne des ordres à CNN pour mentir où paye des blogueurs cubains pour falsifier la réalité de ce pays comme Yoanni Sanchez est loin d’être un exemple de liberté pour les journalistes.
Depuis plus de cinquante ans disait à ce propos la Cubaine Mariela Castro Espin, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ?
Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.
Et Mariela Castro Espin ajoutait de manière plus générale et avec lucidité : « La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État ».
Je ne résiste pas à vous donner cette citation qui date de 1880 et est toujours d’actualité : « La presse libre n’existe pas. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses». (John Swaiton, le premier éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu au départ pour sa retraite ».
Tous les journalistes ne sont pas ainsi heureusement et Amber Lyon en est un exemple, et en France d’autres grands journalistes ont honoré leurs professions.
Je pense par exemple à une journaliste toujours vivante et oubliée des grands médias, Madeleine Riffaud qui fut résistante, torturée par les Allemands, avant de devenir journaliste, grand reporter de l’Humanité et qui a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, également, elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites de l’investigation et de son métier.
Le communisme reste plus que jamais d’une vibrante actualité. Les citoyens constatent au quotidien que la société dans laquelle ils vivent est bloquée, à l’arrêt, ne permet pas de saisir les évolutions et les progrès humains à la hauteur des possibilités qu’offre la période. Ils sentent bien qu’on empêche la société d'aller de l'avant.
Ce qui bloque aujourd'hui, c'est la crise du capitalisme c’est pourquoi nous le combattons avec force. En effet, alors que l’heure est au partage, à la mise en commun, à la coopération, le capitalisme poursuit sa logique de mise en concurrence des territoires et des femmes et des hommes, guidé par des intérêts égoïstes d’appropriation des richesses.
Oui il est possible d’avancer vers un monde de partage dans tous les domaines : partage des richesses, des connaissances, des savoirs, des expériences... qui nous permettent d'inventer une société où l'humanité sera le cœur battant des avancées de civilisation. C’est ce que porte le communisme et que nous avons réaffirmé lors de notre 36e Congrès.
Le PCF est au cœur de la gauche et a toujours été intégré au jeu démocratique car c’est un parti prêt à prendre ses responsabilités dans tous les lieux de pouvoirs. Il l’a montré dans le passé, c’est encore vrai aujourd’hui même si nous avons décidé cette fois-ci de ne pas participer au gouvernement de la gauche. Les conditions politiques n’étaient pas réunies. Nous ne voulons pas contribuer aux politiques d’austérité qui nous conduisent droit dans le mur. Nous considérons que des alternatives sont possibles.
Une nouvelle génération de révolutionnaires
Depuis longtemps nous pensons que la révolution citoyenne ne peut se concevoir que par la liberté et la démocratie, et nous voulons travailler à développer une politique qui puisse rassembler de façon majoritaire sur des idées neuves d’émancipation humaine.
Quand Pierre Laurent parle de «communisme de nouvelle génération», c'est parce que le PCF a vu un grand nombre de nouveaux adhérents le rejoindre, dont beaucoup de jeunes. Ces derniers aspirent à des pratiques politiques nouvelles au sein du Parti et nous allons leur donner toute leur place.
«Nouvelle génération» aussi parce que nous participons du mouvement permanent qui abolit l’état de choses existant. Le parti communiste porte les transformations, les évolutions de la société pour faire avancer ses idées avec la révolution informationnelle. Le PCF est ancré au 21ème siècle ! Il fait la démonstration qu'il est capable de vivre avec les évolutions de son temps. La question du progrès est intrinsèque à notre vision du développement de la société.
Le Front de Gauche : bien plus qu’un cartel d’organisations
Concernant la question que se posent certains sur nos relations avec le Front de Gauche, nous en sommes l'un des fondateurs et nous avons décidé de franchir une nouvelle étape de sa construction en lui donnant une perspective d’implication citoyenne. Nous voulons dépasser cette vision d'un cartel d'organisations politiques pour tendre à ce qu'il devienne un mouvement de large rassemblement populaire. Le PCF ne se comporte d'ailleurs pas de façon hégémonique. Les règles de vie du Front de Gauche reposent sur la collégialité et le consensus. Nous y tenons toute notre place dans le respect de l’opinion de ses autres composantes. L'avenir du Front de Gauche et celui du PCF sont liés. Mais en aucun cas on ne verra disparaître le PCF dans cette dynamique ; bien au contraire il se renforce.
Hervé Bramy
Ancien président du Conseil général de Seine-Saint…
Faites entrer les accusés ! Les ouvriers de PSA et de Goodyear, en lutte contre les fermetures, sont les cibles d’une violente offensive médiatique, sur fond de transposition parlementaire de l’accord de flexibilisation de l’emploi.
Drôle de climat social, politique et médiatique sur le pays. Il pleut des « boulons », des « oeufs » et des « crachats ». La presse aux ordres le répète depuis quelques jours : les grévistes engagés dans le mouvement contre la liquidation de l’usine Peugeot Citroën d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) feraient régner dans les ateliers la « terreur », multipliant les « violences » et les « intimidations » envers les autres salariés.
Et chez Goodyear à Amiens (Somme), alors que la direction vient d’officialiser un projet de fermeture, ce sont les salariés qui, en refusant, avec leur syndicat, le saccage de l’usine programmé depuis cinq ans, auraient en fait alimenté leur propre malheur, par « dogmatisme ». La cause est entendue : ceux qui luttent sont des « casseurs », et la CGT, bien représentée tant chez PSA que chez Goodyear, les chapeaute ! des médias bien loin de la réalité sur le terrain
Dans les journaux et sur les ondes, loin de la réalité sur le terrain (lire en page 4, notre feuilleton au coeur de la grève à Aulnay), c’est la surenchère sur fond de circulation circulaire de l’information.
Lundi dernier, à l’occasion de la réouverture de l’usine de Seine-Saint-Denis après une semaine d’un lock-out déguisé une pratique absolument illégale en droit français , les journalistes embarqués embedded, comme à la guerre, en somme, autorisés par la direction à pénétrer dans l’enceinte de l’établissement, ont fait chou blanc : ils n’ont pu qu’enregistrer la reprise d’une grève assez massive pour paralyser immédiatement la production, et cela sans le moindre débordement, malgré les multiples provocations patronales (déploiement de vigiles, de cadres et d’agents de maîtrise à l’extérieur et à l’intérieur du site, tentatives de remplacer les grévistes par des intérimaires, volonté de limiter drastiquement les déplacements dans l’usine, mises à pied conservatoires et convocation à la sûreté départementale de plusieurs grévistes, etc.).
Qu’à cela ne tienne ! Quelques témoignages anonymes offerts sur un plateau par la direction locale, immédiatement repris par les délégués des syndicats SIA (héritiers directs des jaunes de la CFT et de la CSL), FO et CGC, minoritaires chez les ouvriers et hostiles à la grève, et amplifiés ensuite par les patrons du constructeur, feront l’affaire : « peur », « stress incroyable », « menaces de mort », « courses-poursuites », derrière les non-grévistes « otages » du blocage, etc.
Certains journalistes décrivent une situation « explosive » en citant, sans rire, « l’entourage de la direction ». Vendredi matin, sur France Inter, Frédéric Saint-Geours, directeur des marques du groupe PSA mais aussi figure de proue de l’UIMM et du Medef, est complaisamment invité à abonder dans le sens d’un reportage passé plus tôt à l’antenne qui ne fait que reprendre les propos tenus au siège parisien du constructeur, et non à Aulnay, par des délégués syndicaux centraux défavorables au mouvement ; en revanche, personne ne demande, par exemple, au patron de PSA s’il bénéficie, une fois de plus, dans ce conflit, des largesses de la fameuse caisse antigrève de l’UIMM : en 2007, lors de la dernière grande grève à Aulnay, le groupe avait touché 550 000 euros
A Amiens comme à Aulnay, les salariés le rappellent : « On est des ouvriers, pas des casseurs ! Les casseurs, c’est les patrons » Mais même au plus haut niveau dans le camp syndical, tout le monde ne l’entend pas de cette oreille, visiblement. Surfant sur la désinformation ambiante,
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, réserve ses flèches aux grévistes d’Aulnay, les accusant d’avoir des comportements « pas conformes à ceux de la tradition de la classe ouvrière », et Laurent Berger, qui vient de prendre la tête de la CFDT, ouvre, lui, plus largement encore la boîte à gifles contre les syndicats CGT de PSA et de Goodyear. « Ce sont des méthodes que je ne partage pas ! » lance-t-il, drapé dans sa dignité, à propos d’Aulnay.
Et pour ce qui est de Goodyear, le secrétaire national de la CFDT considère que « la direction et l’organisation syndicale majoritaire portent une responsabilité à parts égales dans ce qui se passe » : « On voit bien que, quand il y a des dogmes, et pas de volonté de sauver l’emploi, on va dans le mur », insistet- il.
En fait, sur le front des licenciements, au moment où l’Assemblée s’apprête à examiner l’accord sur la flexibilisation de l’emploi que la CFDT et le Medef notamment viennent de ratifier, Laurent Berger reproche aux salariés en lutte de ne pas gober les accords compétitivitéemploi, chez Goodyear, hier, comme chez Renault, aujourd’hui, et PSA, demain.
C’est aussi à ce chantage à l’emploi qui, faute d’intervention parlementaire de la gauche, pourrait être généralisé demain dans la loi, que résistent aujourd’hui les grévistes de PSA Aulnay et les ouvriers de Goodyear Et c’est sans doute ce qui rend leurs luttes encore plus insupportables aux yeux de certains ! ■
lundi 4 février 2013 par Thomas Lemahieu et Cécile Rousseau, L’Humanité quotidienne
Entretien avec Myriam Martin, ex-porte-parole du NPA et Pierre-François Grond, ex-bras droit d'Olivier Besancenot. Ils expliquent à "l'Humanité" pourquoi ils appellent à voter Jean-Luc Mélenchon. «La dynamique est du côté du Front de gauche»
Pourquoi, à un mois de l'élection, avez-vous décidé de soutenir Jean-Luc Mélenchon?
Pierre-François Grond. Nous avons, Hélène Adam, Myriam Martin et moi-même, fait ce choix après avoir épuisé toutes les possibilités à l'intérieur du NPA pour tenter de rectifier ses choix d'isolement et de marginalité. La campagne de Mélenchon crée une véritable dynamique, pas simplement dans les intentions de vote, mais aussi en termes de mobilisation, comme dans les meetings ou à la Bastille le 18 mars. C'est très important pour maintenant et pour la suite.
Myriam Martin. Il y a deux campagnes. Celle du Front de gauche suscite une dynamique, celle du NPA, pas du tout. C'est moins lié aux candidats qu'à l'orientation politique. Notre prise de position n'est pas celle du courant unitaire du NPA, qui n'a pas donné de consigne de vote. Mais certains d'entre nous ont pensé qu'il était important de marquer le coup. Nous voulons construire un bloc anticrise capable de rassembler des courants politiques, des organisations, mais aussi des individus qui pensent que ce n'est pas à la majorité de la population de payer la crise. C'est un point commun avec la campagne de Jean-Luc Mélenchon.
Êtes-vous surpris par l'ampleur de la dynamique du Front de gauche?
Pierre-François Grond. Á la gauche du PS, des millions d'hommes et de femmes ont participé à différents combats depuis dix ans : contre le traité constitutionnel européen en 2005, pour défendre les retraites en 2010 ou pour un nouveau partage des richesses. Il existe une gauche de résistance. Je l'ai entendu souvent à la Bastille repris par les manifestants. Ceux-là cherchent une autre voie, un espace de rassemblement, une alternative à gauche. Il y avait à la Bastille des communistes, des écologistes, des socialistes déçus par François Hollande, des gens se réclamant plutôt de l'extrême gauche. Une telle mobilisation, pendant la campagne présidentielle, est très positive.
Myriam Martin. Á la Bastille, le peuple de gauche était là : des jeunes, des moins jeunes, des syndicalistes, tous à la recherche d'une alternative à gauche. C'est aussi notre message. Et ce n'est pas en se repliant sur soi qu'on peut y parvenir. Bien sûr, nous avons des divergences connues avec Jean-Luc Mélenchon, certaines sont à éclaircir. Pour l'instant, personne au Front de gauche ne semble prêt à participer à un gouvernement socialiste qui mènerait des politiques d'austérité. Dont acte.
Pour vous, le NPA a choisi le chemin de la marginalité...
Myriam Martin. J'ai participé à la fondation du NPA, j'y ai cru. Ma déception est à la hauteur de mon investissement. Nous voulions rassembler, pas prendre le chemin de la marginalité. Le NPA se pose aujourd'hui seul contre tous. Ma décision est difficile, mais mûrement réfléchie, même si je ressens une vraie déchirure.
Pierre-François Grond. Je pense qu'il y a eu un marché de dupes au moment de la fondation du NPA. Certains étaient pour un rassemblement large, d'autres pour un petit sas de recrutement de militants révolutionnaires. Ces deux projets sont entrés en confrontation. On a fait une erreur en refusant l'unité avec le Front de gauche. Résultat, trois ans après, le NPA est plus petit et plus sectaire que ne l'était la LCR. Je pense qu'il est urgent de rebondir. Voilà mon état d'esprit.
Entretien réalisé par Mina Kaci avec Julia Hamlaoui pour l'Humanité
Amis, camarades, collègues après une rentrée désastreuse se profile pour nous des élections professionnelles désastreuses.
L’Humanité nous avait déjà alerté à ce sujet sur les nouvelles modalités prévues pour le vote des élections professionnelles dans l’éducation nationale. Mais l’Humanité, c’est bien connu exagère toujours, la preuve c’est que cet article n’a pas été repris dans le reste de la presse libre (des puissances syndicales).
L’élection par ordinateur et internet, c’est moderne et facile.
Première étape donc pour ceux qui pensent être les futurs votants de ce scrutin, récupérer avant le 13, pour une élection prévue jusqu’au 20 (saisissez la nuance !) un identifiant. Pour cela il faut disposer de son NUMEN (c’est quoi ?), et du 6 ème et 7 ème numéro de sécurité sociale en partant de gauche à droite de sa feuille de paye. Et là première erreur, il s’agit du numéro du département de votre naissance, et non l’année de votre naissance. Au bout d’une heure à pianoter sur votre ordinateur vous arrivez à récupérer enfin votre numéro d’identifiant, votre SESAME croyez vous, pauvres naïfs, pour la deuxième étape.
Notez déjà les premiers éliminés, les maillons faibles, ceux qui ont confondu les dates, n’ont rien compris à la notice ou n’ont pas d’ordinateurs, des ignares.
A partir du 13 vous pouvez voter, doux rêveurs.
Vous ne pouvez même pas accéder aux données de l’adresse internet indiquée. Au bout de deux heures, vous comprenez que c’est votre anti-virus qui en est responsable. Après l’avoir neutralisé, vous accéder enfin à la page, et même au tableau où votre mot de passe est demandé. C’est Austerlitz, enfin le croyez-vous. Vous cliquez et vous accédez au bouton, JE VOTE, et là c’est la Bérézina, un message s’affiche : « Il s’est produit une erreur, erreur cryptographique »
La colère commence à monter en vous, le volcan commence à fumer. Mais qui a mis en place une telle organisation. Vous cherchez sur internet, et vous trouvez d’où vient le crime. « Bon sang de bon sang, mais c’est de bien sûr »
Vous apprenez que l'organisation de ce scrutin, payée généreusement 4.5 millions d’euros (!) a été confiée à la société ATOS, dont le PDG n’est autre que Thierry Breton ancien PDG de France Télécom, ancien ministre de l’Économie de 2005 à 2007 de M. Nicolas Sarkozy et de Fillon. C’est la République des copains et des coquins, c’est évident.
Allez-vous abandonner si près du but, pensez vous, bien sûr que non. Vous vous rendez chez votre gendre, qui à un ordinateur et est spécialiste de l’informatique. Vous allez sur l’adresse internet, vous cliquez sur VOTER, et là c’est Waterloo, l’ordinateur se plante complètement. Vous partez découragé. Une heure après votre gendre vous appelle et vous indique qu’il a enfin accédé à cette page et qu’elle indique « téléchargement de l’applet ». Je lui dis, comme indiqué d’attendre quelques minutes. Plusieurs heures après ce message est toujours affiché…
La glace fond sous nos pieds, le Danube est à un horizon infini, c’est la retraite de Russie. Restera-t-il quelques votants pour cette élection où l’incompétence de ceux qui sont au pouvoir est manifeste. Peut être finalement l’objectif simplement qu’ils se fixent est de décrédibiliser les Syndicats avec des élections à la participation calamiteuse. Ils sont capables de tout !
Lagigne, enseignant (ce n’est pas mon vrai nom de peur d’être embastillé, ils sont vraiment capables de tout !)
Les « partenaires sociaux » sont de retour, après avoir été mis entre parenthèses durant la période estivale. Forcément, leur rencontre était alors problématique : les uns fréquentant Saint-Trop’ ou les palaces marocains, les autres les terrains de camping ou… Paris Plages. Mais les voilà revenus.
Dans la presse écrite et parlée, président, ministres et dirigeants patronaux, au nom de la nécessaire u-ni-té-na-tio-nale autour d’une rè-gle-d’or-des-ti-née-à-ve-nir-à-bout-de-la-dette, s’adressent de nouveau aux « partenaires sociaux ». Que ceux-ci réapparaissent dans les propos des membres du gouvernement et des représentant(e)s du Medef, rien de plus normal. S’efforcer de faire croire aux salariés que leurs intérêts sont les mêmes que ceux des actionnaires du CAC 40 fait partie de leur stratégie de défense du capital. Mais une fois encore, que les « partenaires sociaux » reviennent aussi dans l’Humanité, même entourés de guillemets, ça m’a fait grincer des dents.
Ancien journaliste, je sais bien que l’expression est plus pratique (surtout dans un titre) car plus courte qu’une énumération du genre : « les représentants du gouvernement, du patronat et des syndicats », mais cela ne suffit pas à me convaincre. Ces fameux « partenaires sociaux » (avec ou sans guillemets) ne passent pas car je suis convaincu que le choix des mots est partie intégrante de la bataille idéologique qu’il nous faut mener dans notre combat anticapitaliste.
Qu’il me soit permis de faire part ici de deux citations. La première est extraite d’un texte simplement signé Françoise, découvert par hasard sur Internet. Après avoir rappelé qu’en clôture du 34e Congrès du PCF, Marie-George Buffet avait déploré que « les forces progressistes ont, ces dernières années, perdu la bataille du langage », l’auteure écrit : « Je dirais plutôt que cette bataille n’a pas été livrée (…) un seul camp (qui n’est pas celui des « forces progressistes ») a fait preuve d’initiatives en ce domaine. » Et Françoise poursuit : « Être désormais attentif au choix des mots, entre autres ceux qui sont prononcés à la télévision ou à la radio, cela peut devenir une habitude instructive et salutaire.
On remarque alors que les Palestiniens “perpètrent” des attentats, mais que les bombardements israéliens, eux, ne sont jamais “perpétrés”, que la “grève générale sévit” à la Guadeloupe, alors qu’elle aurait pu y régner, que la part des salaires différée est appelée “charges sociales” et que le travail a un “coût”, alors qu’il aurait pu avoir un prix ou une rémunération… (liste non limitative). »
La deuxième citation est extraite de l’ouvrage la Langue du IIIe Reich (1), de l’écrivain et philosophe allemand Victor Klemperer, qui fut aussi député de RDA. « Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir (…) Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques, qui s’imposaient et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente. »
Xavier Bertrand, ministre du Travail et de la Santé, a annoncé la mise en place d'"un fichier unique des allocataires sociaux avant la fin de l'année", que proposait ce week-end Thierry Mariani, le fondateur de la Droite populaire et ministre des transports.
Après le fichier ELOI qui renseignait les étrangers en situation irrégulière, et le fichier EDVIGE qui fichait notamment les syndicalistes, voici donc le fichier « spécial pauvres ». Cette consternante annonce a lieu au moment même où le Samu social se voit amputé par ce même gouvernement de moyens pour agir. Non seulement on met en danger les plus fragiles mais voici maintenant qu'on les suspecte d'escroquerie.
Dans le même temps, c'est le ministre Claude Guéant qui fanfaronne en "espérant le meilleur résultat historique pour les expulsions en 2011". Il y a une cohérence dans ces annonces successives. Pour satisfaire les marchés financiers et les agences de notation sur le chemin d'une hyper-austérité présentée comme inéluctable, la droite profite de la crise pour durcir encore sa sale politique !