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25/03/2012

APPEL AU VOTE POUR JEAN LUC MELENCHON DE PLUSIEURS DIRIGEANTS DU NPA DE BESANCENOT

élections 2011-2012, npa, front de gauche, MélenchonEntretien avec Myriam Martin, ex-porte-parole du NPA et Pierre-François Grond, ex-bras droit d'Olivier Besancenot. Ils expliquent à "l'Humanité" pourquoi ils appellent à voter Jean-Luc Mélenchon. «La dynamique est du côté du Front de gauche»

Pourquoi, à un mois de l'élection, avez-vous décidé de soutenir Jean-Luc Mélenchon?

Pierre-François Grond. Nous avons, Hélène Adam, Myriam Martin et moi-même, fait ce choix après avoir épuisé toutes les possibilités à l'intérieur du NPA pour tenter de rectifier ses choix d'isolement et de marginalité. La campagne de Mélenchon crée une véritable dynamique, pas simplement dans les intentions de vote, mais aussi en termes de mobilisation, comme dans les meetings ou à la Bastille le 18 mars. C'est très important pour maintenant et pour la suite.

 

Myriam Martin. Il y a deux campagnes. Celle du Front de gauche suscite une dynamique, celle du NPA, pas du tout. C'est moins lié aux candidats qu'à l'orientation politique. Notre prise de position n'est pas celle du courant unitaire du NPA, qui n'a pas donné de consigne de vote. Mais certains d'entre nous ont pensé qu'il était important de marquer le coup. Nous voulons construire un bloc anticrise capable de rassembler des courants politiques, des organisations, mais aussi des individus qui pensent que ce n'est pas à la majorité de la population de payer la crise. C'est un point commun avec la campagne de Jean-Luc Mélenchon.

Êtes-vous surpris par l'ampleur de la dynamique du Front de gauche?

Pierre-François Grond. Á la gauche du PS, des millions d'hommes et de femmes ont participé à différents combats depuis dix ans : contre le traité constitutionnel européen en 2005, pour défendre les retraites en 2010 ou pour un nouveau partage des richesses. Il existe une gauche de résistance. Je l'ai entendu souvent à la Bastille repris par les manifestants. Ceux-là cherchent une autre voie, un espace de rassemblement, une alternative à gauche. Il y avait à la Bastille des communistes, des écologistes, des socialistes déçus par François Hollande, des gens se réclamant plutôt de l'extrême gauche. Une telle mobilisation, pendant la campagne présidentielle, est très positive.

Myriam Martin. Á la Bastille, le peuple de gauche était là : des jeunes, des moins jeunes, des syndicalistes, tous à la recherche d'une alternative à gauche. C'est aussi notre message. Et ce n'est pas en se repliant sur soi qu'on peut y parvenir. Bien sûr, nous avons des divergences connues avec Jean-Luc Mélenchon, certaines sont à éclaircir. Pour l'instant, personne au Front de gauche ne semble prêt à participer à un gouvernement socialiste qui mènerait des politiques d'austérité. Dont acte.

Pour vous, le NPA a choisi le chemin de la marginalité...

Myriam Martin. J'ai participé à la fondation du NPA, j'y ai cru. Ma déception est à la hauteur de mon investissement. Nous voulions rassembler, pas prendre le chemin de la marginalité. Le NPA se pose aujourd'hui seul contre tous. Ma décision est difficile, mais mûrement réfléchie, même si je ressens une vraie déchirure.

Pierre-François Grond. Je pense qu'il y a eu un marché de dupes au moment de la fondation du NPA. Certains étaient pour un rassemblement large, d'autres pour un petit sas de recrutement de militants révolutionnaires. Ces deux projets sont entrés en confrontation. On a fait une erreur en refusant l'unité avec le Front de gauche. Résultat, trois ans après, le NPA est plus petit et plus sectaire que ne l'était la LCR. Je pense qu'il est urgent de rebondir. Voilà mon état d'esprit.

 

Entretien réalisé par
Mina Kaci avec Julia Hamlaoui pour l'Humanité

 

16/10/2011

EDUCATION - ELECTIONS : CHRONIQUE D’UN DESASTRE ANNONCE

prof.gifAmis, camarades, collègues après une rentrée désastreuse se profile pour nous des élections professionnelles désastreuses.

L’Humanité nous avait déjà alerté à ce sujet sur les nouvelles modalités prévues pour le vote des élections professionnelles dans l’éducation nationale. Mais l’Humanité, c’est bien connu exagère toujours, la preuve c’est que cet article n’a pas été repris dans le reste de la presse libre (des puissances syndicales).

L’élection par ordinateur et internet, c’est moderne et facile.

annuaireint.jpgPremière étape donc pour ceux qui pensent être les futurs votants de ce scrutin, récupérer avant le 13, pour une élection prévue jusqu’au 20 (saisissez la nuance !) un identifiant. Pour cela il faut disposer de son NUMEN (c’est quoi ?), et du 6 ème et 7 ème numéro de sécurité sociale en partant de gauche à droite de sa feuille de paye. Et là première erreur, il s’agit du numéro du département de votre naissance, et non l’année de votre naissance. Au bout d’une heure à pianoter sur votre ordinateur vous arrivez à récupérer enfin votre numéro d’identifiant, votre SESAME croyez vous, pauvres naïfs, pour la deuxième étape.

Notez déjà les premiers éliminés, les maillons faibles, ceux qui ont confondu les dates, n’ont rien compris à la notice ou n’ont pas d’ordinateurs, des ignares.

A partir du 13 vous pouvez voter, doux rêveurs.

doigt.gifVous ne pouvez même pas accéder aux données de l’adresse internet indiquée. Au bout de deux heures, vous comprenez que c’est votre anti-virus qui en est responsable. Après l’avoir neutralisé, vous accéder enfin à la page, et même au tableau où votre mot de passe est demandé. C’est Austerlitz, enfin le croyez-vous. Vous cliquez et vous accédez au bouton, JE VOTE, et là c’est la Bérézina, un message s’affiche : « Il s’est produit une erreur, erreur cryptographique »

La colère commence à monter en vous, le volcan commence à fumer. Mais qui a mis en place une telle organisation. Vous cherchez sur internet, et vous trouvez d’où vient le crime. « Bon sang de bon sang, mais c’est de bien sûr »

Vous apprenez que l'organisation de ce scrutin, payée généreusement 4.5 millions deuros (!) a été confiée à la société ATOS, dont le PDG nest autre que Thierry Breton ancien PDG de France Télécom, ancien ministre de lÉconomie de 2005 à 2007 de M. Nicolas Sarkozy et de Fillon. C’est la République des copains et des coquins, c’est évident.

Allez-vous abandonner si près du but, pensez vous, bien sûr que non. Vous vous rendez chez votre gendre, qui à un ordinateur et est spécialiste de l’informatique. Vous allez sur l’adresse internet, vous cliquez sur VOTER, et là c’est Waterloo, l’ordinateur se plante complètement. Vous partez découragé. Une heure après votre gendre vous appelle et vous indique qu’il a enfin accédé à cette page et qu’elle indique « téléchargement de l’applet ». Je lui dis, comme indiqué d’attendre quelques minutes. Plusieurs heures après ce message est toujours affiché…

La glace fond sous nos pieds, le Danube est à un horizon infini, c’est la retraite de Russie. Restera-t-il quelques votants pour cette élection où l’incompétence de ceux qui sont au pouvoir est manifeste. Peut être finalement l’objectif simplement qu’ils se fixent est de décrédibiliser les Syndicats avec des élections à la participation calamiteuse. Ils sont capables de tout !

Lagigne, enseignant (ce n’est pas mon vrai nom de peur d’être embastillé, ils sont vraiment capables de tout !)

11:00 Publié dans ACTUALITES, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élection, éducation nationale, syndicat | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/09/2011

Ne devons-nous pas bannir Certaines expressions Lourdes de sens ?

IZ.jpgDES MAUX POUR LE DIRE !

Excusez-moi, partenaires  !

Par Jean Rabaté, journaliste honoraire.

Les « partenaires sociaux » sont de retour, après avoir été mis entre parenthèses durant la période estivale. Forcément, leur rencontre était alors problématique : les uns fréquentant Saint-Trop’ ou les palaces marocains, les autres les terrains de camping ou… Paris Plages. Mais les voilà revenus.

Dans la presse écrite et parlée, président, ministres et dirigeants patronaux, au nom de la nécessaire u-ni-té-na-tio-nale autour d’une rè-gle-d’or-des-ti-née-à-ve-nir-à-bout-de-la-dette, s’adressent de nouveau aux « partenaires sociaux ». Que ceux-ci réapparaissent dans les propos des membres du gouvernement et des représentant(e)s du Medef, rien de plus normal. S’efforcer de faire croire aux salariés que leurs intérêts sont les mêmes que ceux des actionnaires du CAC 40 fait partie de leur stratégie de défense du capital. Mais une fois encore, que les « partenaires sociaux » reviennent aussi dans l’Humanité, même entourés de guillemets, ça m’a fait grincer des dents.

Ancien journaliste, je sais bien que l’expression est plus pratique (surtout dans un titre) car plus courte qu’une énumération du genre : « les représentants du gouvernement, du patronat et des syndicats », mais cela ne suffit pas à me convaincre. Ces fameux « partenaires sociaux » (avec ou sans guillemets) ne passent pas car je suis convaincu que le choix des mots est partie intégrante de la bataille idéologique qu’il nous faut mener dans notre combat anticapitaliste.

Qu’il me soit permis de faire part ici de deux citations. La première est extraite d’un texte simplement signé Françoise, découvert par hasard sur Internet. Après avoir rappelé qu’en clôture du 34e Congrès du PCF, Marie-George Buffet avait déploré que « les forces progressistes ont, ces dernières années, perdu la bataille du langage », l’auteure écrit : « Je dirais plutôt que cette bataille n’a pas été livrée (…) un seul camp (qui n’est pas celui des « forces progressistes ») a fait preuve d’initiatives en ce domaine. » Et Françoise poursuit : « Être désormais attentif au choix des mots, entre autres ceux qui sont prononcés à la télévision ou à la radio, cela peut devenir une habitude instructive et salutaire.

On remarque alors que les Palestiniens “perpètrent” des attentats, mais que les bombardements israéliens, eux, ne sont jamais “perpétrés”, que la “grève générale sévit” à la Guadeloupe, alors qu’elle aurait pu y régner, que la part des salaires différée est appelée “charges sociales” et que le travail a un “coût”, alors qu’il aurait pu avoir un prix ou une rémunération… (liste non limitative). »

La deuxième citation est extraite de l’ouvrage la Langue du IIIe Reich (1), de l’écrivain et philosophe allemand Victor Klemperer, qui fut aussi député de RDA. « Les mots peuvent être comme de minuscules doses d’arsenic : on les avale sans y prendre garde, ils semblent ne faire aucun effet, et voilà qu’après quelque temps l’effet toxique se fait sentir (…) Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques, qui s’imposaient et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente. »

À méditer… partenaires !

(1) « Pocket Agora », 1996, Albin Michel.

Jean Rabaté

 

09:33 Publié dans Dico des maux, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : partenaires | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/08/2011

La droite profite de la crise pour durcir encore sa sale politique

Par Olivier Dartigolles , porte parole du PCF

coluche.jpgXavier Bertrand, ministre du Travail et de la Santé, a annoncé la mise en place d'"un fichier unique des allocataires sociaux avant la fin de l'année", que proposait ce week-end Thierry Mariani, le fondateur de la Droite populaire et ministre des transports.

Après le fichier ELOI qui renseignait les étrangers en situation irrégulière, et le fichier EDVIGE qui fichait notamment les syndicalistes, voici donc le fichier « spécial pauvres ». Cette consternante annonce a lieu au moment même où le Samu social se voit amputé par ce même gouvernement de moyens pour agir. Non seulement on met en danger les plus fragiles mais voici maintenant qu'on les suspecte d'escroquerie.

Dans le même temps, c'est le ministre Claude Guéant qui fanfaronne en "espérant le meilleur résultat historique pour les expulsions en 2011". Il y a une cohérence dans ces annonces successives. Pour satisfaire les marchés financiers et les agences de notation sur le chemin d'une hyper-austérité présentée comme inéluctable, la droite profite de la crise pour durcir encore sa sale politique !

09:49 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rsa, pcf, dartigolles | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

20/07/2011

UN SEUL POLE DE RASSEMBLEMENT : LE FRONT DE GAUCHE

melenchon.jpgJean Luc Mélenchon, le candidat du Front de gauche s'exprime dans une interview à Libération de mercredi (extraits).

Selon lui, "Aubry et Hollande font de la surenchère à la rigueur". "Ils veulent revenir à 3 % de déficit public en un an", constate le président du Parti de gauche. "Eva Joly accepte ça ? Pas nous. Les électeurs ont donc un choix clair", poursuit-il.

Selon lui, "il n'y a qu'un seul pôle de rassemblement et de stabilité: le Front de gauche". "Sauf erreur, il n'y a pas de programme commun du PS et d'EE-LV", déclare-t-il.

Le candidat juge catastrophique le système des primaires, à l’œuvre au PS. "Là ou il y en a eu, les primaires ont désintégré le parti qui les portait", estime-t-il. "En Italie, le résultat a été tragique: une raclée face à Berlusconi, la destruction de la gauche organisée", constate-t-il. "Les primaires sont une machine à niveler. Les sondages poussent les électeurs vers le moins dérangeant", estime Jean-Luc Mélenchon.

De son côté, il espère "ramener 2 à 3 millions d'élécteurs socialistes vers le Front de gauche".

Interrogé sur ses propositions face à la crise de l'euro, il répond que "les Etats de l'Union doivent pouvoir emprunter directement auprès de la Banque centrale européenne pour étouffer la spéculation". "Et il faut aussi arrêter 'l'Europe passoire', sans visas sociaux et environnementaux pour les marchandises, relocaliser un maximum de productions".

Concernant l'attitude de l'UE face à la crise, il pense que "les dirigeants actuels sont aveuglés par les dogmes libéraux". "La capitulation de Papandréou a facilité la contagion spéculative et l'aveuglement libéral", estime-t-il. Pour lui, la Banque centrale européenne "doit racheter la crise grecque avant qu'il ne soit trop tard". "Elle doit permettre l'emprunt direct auprès d'elle pour tous les Etats de l'Union", estime-t-il.

18/04/2011

J'ai rencontré Salah Hamouri, ce détenu français que la France a lâché

Par Madjid MESSAOUDENE

salah.jpgLorsque le Consulat de France m’a annoncé que j’avais reçu l’autorisation de rendre visite à Salah Hamouri, l’émotion l’a disputé à l’excitation. Salah Hamouri ? Ce jeune Français est incarcéré arbitrairement par Israël depuis près de 7 ans au seul motif qu’il aurait eul’intention de commettre un crime, chose que la justice israélienne n’a jamais pu démontrer.

La nouvelle tombée, je me suis empressé de la partager avec les autres Observacteurs. Ma joie était quelque peu assombrie parle fait qu’eux, ne pouvaient le rencontrer car non membres de la famille, et conscient que mon statut d’élu m’avait permis de passer les nombreux obstacles qui séparent Salah de ses nombreux soutiens.

J’ai compté les jours qui me séparaient de ce moment très spécial. Malgré tous mes efforts la fatigue accumulée tout au long de la semaine a eu raison des impondérables horaires, je suis arrivé en retard. La veille au soir, l’angoisse de me lever en retard m’avait gagné, comme un signe.

La prison dans laquelle est enfermée Salah est située à Gilboa, au Nord du pays. Autant dire que faire Ramallah-Gilboarelève d’un challenge étant donné qu’à la distance s’ajoute le passage ducheckpoint pour aller à Jérusalem, le checkpoint de Qalandia.

Je voulais passer le checkpoint en minibus, histoire de gagner du temps, mais c’est sans compter sur l’arbitraire des soldats israéliens.

Si tu n’as pas plus de 65 ans, tu dois passer par la fouille en passant par le scanner à rayons X. ils m’ont donc fait descendre pour passer le contrôle, et m’ont fait perdre un temps précieux. Pendant tout le trajet je me demandais où était le reste de l’équipe qui devait me rejoindre à Haifa.

Arrivé à Jérusalem à 10h alors que je devais être à Haifa à la même heure, le stress me gagnait.

J’attrape le premier taxi pour me rendre à lagare routière de Jérusalem. Là encore, des contrôles poussés sont effectués etune fois entré je constate que le nombre de soldats qui sont venus prendre lecar sont plus nombreux que les civils.

Le car pour Haïfa est direct mais mettra toutde même deux heures. Autant dire que j’ai eu le Consul plusieurs fois afin de lui signifier mon retard et m’excuser.

J’ai voyagé accompagné de la crainte de voirma rencontre avec Salah annulée.

Le Consul, afin de gagner du temps est venu me récupérer à la gare routière. La route vers Gilboa est très longue, nousavons beaucoup échangé dans la voiture.  Gilboa se trouve en face de Jenine.

A ce moment précis je comprends qu’Israël fait tout pour séparer Salah de ses parents, et surtout de sa mère qui se bâtsans relâche pour lui.

La preuve : pourquoi ai-je eu le droit d’embrasser Salah quand sa mère ne le peut pas puisqu’elle doit dire à son filsqu’elle l’aime à travers un hygiaphone ? Pourquoi contraindre deux foispar mois ses parents à parcourir de telles distances ?

Arrivés à la prison, le gardien qui contrôle les allers et venues nous dit en anglais qu’il ne faut pas oublier Gilad SHALIT…

Nous avons attendu longtemps. Comme souvent, j’ai relativisé l’attente, cette fois dans la prison, en attendant que les gardes daignent prévenir Salah de mon arrivée, accompagné du Consul.

Quand Salah est entré dans la pièce, ce fut comme si nous nous connaissions déjà. J’ai salué chaleureusement ce jeune homme, aux cheveux courts, aux épaulés larges et au regard clair et sincère, avant de l’embrasser tout en pensant à sa mère.

Plus d’une heure après le début de notre conversation, je suis sorti complètement bluffé par ce jeune homme de 26 ans. Je lui ai parlé des Observacteurs en Palestine.

A aucun moment, Salah ne parle de lui. Il a rendu hommage à toutes celles et ceux qui souffrent de la politique israélienne. Le tout avec une émouvante déclaration d’amour à ses parents.

Salah a beaucoup parlé de la situation des prisonniers palestiniens en Israël,au nombre de 6000 à 7000, et qui appellent ce 17 avril à une grève générale, le17 avril étant le jour des prisonniers.

prison.jpgLes enfants palestiniens prisonniers en Israel constituent aussi un sujet majeur de préoccupation pour Salah. Ils sont au nombre de 400 dont une partie est malade.

Il rappelle avec force que l’enfance de ces enfants enfermés est broyée et donc, leur avenir compromis. Que rien n’est fai pour les accompagner notamment dans le domaine scolaire. L’enfermement est une catastrophe pour des enfants de cet âge.

Je me dis que les Observacteurs auraient adoré être là et dire à quel point Salah force le respect.

Un autre des sujets de préoccupation de Salah concerne les conditions de transfert des prisonniers. Salah explique que cela dure des heures, avec plusieurs fouilles durant le trajet, que ce soit pour rejoindre une autre prison ou plus simplement pour aller se faire soigner.

Les Palestiniens atteints de maladie graves détenus en Israël sont aussi une réalité. Il ne leur reste que quelques moi à vivre et Salah s’indigne que ces derniers ne soient pas autorisés à sortir afin de profiter de leurs familles pendant les derniers jours qu’ils leur restent.

Pendant un moment, nous avons abordé la question politique. Quand on connait Salah on sait que c’est incontournable. Ce qui m’a frappé est la grande détermination de Salah à contribuer une fois sorti à la Libération de son peuple. Ce dernier est convaincu de la nécessite d’unir les différentes familles palestiniennes. C’est incontestablement un fin analyste de la société palestinienne et de la situation politique.

Il ne se satisfait pas de la situation politique actuelle avec la « «confrontation » Hamas-Fatah. Il n’est pas le seul, nous avons assisté à Ramallah à une manifestation. Il pense que la situation est explosive, et qu’une nouvelle guerre des pierres est à venir

Il est en effet convaincu qu’une guerre des pierres un peu particulière, dans le sens où elle intégrerait la révolte des arabes israéliens qui subissent des discriminations notoires de la part d’Israël, verra le jour prochainement.

Finalement, je me dis que tous les Palestiniens sont des Salah Hamouri en puissance. Cette jeunesse est par essence politisée puisque soumise à l’injustice et à l’arbitraire dès leur spremiers jours. Ils sont donc de grands résistants qui comme Salah, ce jeune français, nne renoncera jamais à la lutte contre l’occupation et l’humiliation qu’Israël fait subir au peuple de Palestine..

Article publié par MEDIAPART

12:16 Publié dans ACTUALITES, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hamouri, palestine, israël | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

20/12/2010

Partenariat et projet commun

fontdegauche.jpgPar claude Mazauric, historien.

J’ai lu avec intérêt le « texte collectif » paru dans L’Humanité du 13 décembre sous le titre suivant, « 2012 : pour un rassemblement sans effacement du Pcf ». Après lecture, mon accord spontané avec le titre affiché s’est mué en désaccord radical avec le contenu du texte lui-même.

Tout le raisonnement qui fonde l’argumentation proposée, repose sur l’affirmation que l’élection présidentielle serait « le moment rare d’un débat fondamental sur le projet de société ».

La prétendue évidence de ce postulat, accréditée par tous les thuriféraires de la cinquième République (modèle 1958, révisé 1962) est également admise et réaffirmée sans discontinuité dans les rangs du Pcf depuis l’élection présidentielle de 1974, quoiqu’il n’ait pas été démontré, en une seule occasion, la validité  durable de l’affirmation, ni son intérêt du point de vue de la valorisation sociale des idées et propositions communistes.

 Au contraire, chaque élection présidentielle, à l’exception de celle très conjoncturelle de 1995, a accompagné, voire accéléré le processus ininterrompu de réduction d’influence puis de marginalisation politique et idéologique du Pcf. Cependant, en conséquence de la vérité dudit postulat qu’ils tiennent pour aller de soi, les signataires du texte en concluent que si le Front de gauche en arrivait à ne pas présenter à l’élection présidentielle de 2012 le candidat communiste (en l’occurrence André Chassaigne), la présence communiste serait compromise, notamment lors des élections législatives organisées dans la foulée. Mais aussi au-delà. Partant de cette prétendue évidence, le texte en question vise à discréditer par avance la candidature de Jean-Luc Mélenchon au cas où les partenaires du Front de gauche, toute réflexion faite,  se décideraient à retenir l’hypothèse de sa présentation en commun.

Du coup l’évocation de la candidature possible de Mélenchon donne lieu à un véritable florilège de qualificatifs relatifs à sa personne et à son action qui dégoûteraient de voter pour lui n’importe quel militant lucide ou électeur averti : « intronisé par les médias », porteur d’un « gauchissement du discours » reflétant une « gauchissement démagogique » des propositions, partisan d’un « ciblage clientéliste » assorti de « gesticulation », accusé de vouloir « récupérer de façon démagogique pour la pervertir de façon réactionnaire, l’idée de réforme du système monétaire mondial », Mélenchon atteindrait finalement le comble de l’indignité en s’abandonnant au « populisme ».

On recourt ici à la même fameuse qualification de « populisme » à propos de notre allié Mélenchon dont on affuble simultanément, aussi  bien la fasciste Le Pen stigmatisant les musulmans de France que le démagogue en chef Sarkozy qui promettait aux français, qu’il allait en réalité plumer, de leur permettre de « gagner plus » !

Du coup, ma question est simple : si Mélenchon est ce qu’en disent les signataires du texte, que faisons-nous encore avec un tel partenaire dans le Front de gauche ? Ne vaudrait-il pas mieux se préparer, dès maintenant, à mobiliser les 2% d’électeurs qui auront cru au grand avenir des « élaborations novatrices portées par les communistes », à rallier sans phrase au second tour le candidat ou la candidate du PS, comme on le fait régulièrement (sauf en 2002, pénible évocation !) à chaque élection présidentielle, puis à négocier, dans la contrition, le lundi de toutes les amertumes, le maintien de quelques sièges de députés à l’occasion des législatives qui suivront ?

Deux mots, SVP, à propos du prétendu « populisme »  de Mélenchon. Je ne suis en rien un panégyriste de la verve dite « populiste » et j’ai toujours préféré lire Stendhal qu’Eugène Sue (qui fut victime de Badinguet, je le rappelle). Mais je constate, qu’autrefois,  « populisme » n’était pas une injure même s’il paraît le devenir depuis peu.

Le « prix populiste » couronnait naguère des œuvres littéraires de grande qualité dont nos Lettres françaises rendaient compte avec faveur. Qui oserait tenir les poèmes de Paul Fort, les romans d’Eugène Le Roy, de Louis Guilloux, de Bernard Clavel, de Jean-Pierre Chabrol et de nombre d’auteurs d’aujourd’hui qu’on aurait qualifiés hier de « populistes », pour de vulgaires flatteurs du « mauvais goût » populaire ou de laudateurs des pulsions égalitaristes et carnassières de la « populace » ? Pourquoi reproche-t-on aujourd’hui à Mélenchon ce qui est admis de la part de Mordillat qui inscrit si bien son œuvre dans la tradition du Sang noir de Guilloux ?

Le procès hypocrite qu’on fait à Mélenchon à propos de son style oratoire ou de ses formules à l’emporte-pièce, est proprement insupportable à mes yeux, et je me dis que si l’on doit persister dans cette direction, force sera bientôt pour nous l’obligation morale d’instruire le procès rétrospectif en « populisme », aussi bien de Jacques Duclos en 1969 (« blanc bonnet et bonnet blanc », « balayer devant sa porte », etc.), que de Georges Marchais (le fameux « bureau » d’Althusser, derrière lequel il serait plus aisé de se mouvoir qu’à la porte des usines ; le « au-delà d’un certain seuil, je prends tout », etc.)…

Non, vraiment, ce n’est pas en raison de ses formulations que Mélenchon crève l’écran des médias où l’on cherche à le démolir autant qu’à le flatter, mais historiquement en raison du courage public qu’il a montré en 2005 en se séparant du PS sur la question du référendum européen, puis en osant renoncer à une quasi-sinécure de sénateur à vie dans l’Essonne à la seule condition de persister à servir de caution de gauche à un parti socialiste de plus en plus majoritairement rallié au choix du FMI, aux règles mortifères pour les peuples du commerce mondial, à la politique d’austérité de la BCE, à la strausskhanisation de toute la réflexion économique dans les cercles huppés de la « fausse gauche » comme osait dire audacieusement Georges Marchais au grand dam des ralliés à la tontonmania.

 Un PS qui, aujourd’hui encore, disserte sur « l’égalité réelle » en paraissant ignorer que Babeuf (lequel a inventé la formule, ce qu’on se garde de dire) lui donnait le sens d’une réduction drastique de l’échelle des revenus : une proposition qu’on cherchera en vain dans les élaborations récentes du PS ! Enfin, je n’oublie pas que lors des délires anti-chinois qui ont submergé la France sarkozienne à propos du Tibet, du Dalaï-Lama et des JO de Pékin, Mélenchon a rédigé un texte salvateur à propos de la révolution chinoise qui a fait le tour de la planète et qu’on n’aurait pas moins apprécié s’il était venu de nos rangs.

Face au « texte collectif » qui nous est présenté, je vois au contraire une autre issue à l’échéance politique qui se présente : sans taire les éventuelles différences d’analyse, élaborer soigneusement le projet commun et partagé qui renforcera le partenariat au sein du Front de gauche et permettra d’en élargir l’assise socio-politique dans le pays. Sur cette base, après le vote des adhérents des formations politiques concernées, désigner le ou la candidat(e) dont la notoriété, mesurée par toute une batterie d’indicateurs fiables et établis en commun, assurera la meilleure promotion électorale du projet qui nous engagera tous. Et sur cette base préparer dans les meilleures conditions les élections législatives qui suivront, avec l’ambition de faire élire le plus grand nombre possible de députés soutenus par le Front de gauche : j’avais cru comprendre que telle était l’orientation fixée par le denier congrès du Pcf, dont visiblement les signataires du texte en question paraissent n’avoir que faire !

Il n’empêche : c’est à partir de cette orientation qu’il nous faudra nous déterminer et nous rassembler. Et ce sont les militants, seuls, qui en décideront.

AUTRE POINT DE VUE

C’est avec un sentiment de malaise que j’ai terminé la lecture de la tribune de Claude Mazauric dans l’humanité de vendredi 17 décembre 2010, tribune qui marque son désaccord avec l’appel collectif « 2012 pour un rassemblement sans effacement du PCF. »

C Mazauric fonde ce désaccord sur un contenu de l’appel qu’il accuse de viser à discréditer la candidature de Jean Luc Mélenchon.
Il affirme que l’appel à « l’évocation de la candidature possible de Mélenchon donne lieu à un véritable florilège de qualificatifs relatifs à sa personne et à son action qui dégoûteraient de voter pour lui n’importe quel militant lucide ou électeur averti : « intronisé par les médias », porteur d’un « gauchissement du discours » reflétant une « gauchissement démagogique » des propositions, partisan d’un « ciblage clientéliste » assorti de « gesticulation », accusé de vouloir « récupérer de façon démagogique pour la pervertir de façon réactionnaire, l’idée de réforme du système monétaire mondial », Mélenchon atteindrait finalement le comble de l’indignité en s’abandonnant au « populisme ».

Frottez vous les yeux et relisez l’appel. Vous n’y trouverez aucun de ces qualificatifs à propose de JL Mélenchon en dehors du gauchissent et de l’intronisation dans les médias (1), et pour cause : tous ces qualificatifs s’adressent tous soit au PS, soit à Sarkozy !

Le texte dit en effet
« Ce serait là se contenter d'en rajouter un peu dans le gauchissement du discours au gauchissement démagogique engagé par le PS. Cela ne ferait guère le poids face à Sarkozy qui va redoubler de démagogie, de populisme, de ciblage clientéliste, comme à propos de la dépendance, et de gesticulation au plan mondial avec la présidence française du G-20. Rivalisant avec DSK sur les problèmes financiers internationaux, il va tenter de récupérer de façon démagogique, pour la pervertir de façon réactionnaire, l'idée de réforme du système monétaire mondial. Quel gâchis de nos apports si le Front de gauche ne porte pas dans la campagne de l'élection présidentielle l'idée d'une monnaie commune mondiale, née dans les rangs du PCF, à l'opposé de la domination du dollar! »

Comment un historien habitué à l’étude des textes peut-il produire une telle trahison de l’un d’entres eux ?
Oublie de ses lunettes?
Ou calomnie volontaire dont il pense qu’il en restera quelques choses à la lumière du texte de Beaumarchais,  « l’éloge de la calomnie » dans le barbier de Séville?
Travail de commande ?
En tout cas cela discrédite totalement le reste du texte et notamment sa défense du populisme (2) qui vise en fait à instaurer un Tabou sur toute opinion concernant le sujet « Mélenchon ».
Enfin C Mazauric évacue le contenu à construire en bas et réduit la chose à des accords électoraux de sommet.

Pour terminer revenons au texte de l’appel :
Il affirme d’entrée à propos de Mélenchon « Nous voulons partager le plus possible avec lui, comme avec d'autres d'ailleurs ».

Il précise qu’il «  n’est pas basé sur l’idée d’une candidature pur sucre mais sur une candidature capable de porter des idées de transformation sociale : “Le Front de gauche a besoin d'un candidat capable de porter un contenu ample et aiguisé d'options en liaison avec les luttes populaires. Il lui faut un candidat ancré dans les aspirations du peuple, de démocratie citoyenne, qui vise au rassemblement le plus large pour changer la donne à gauche, afin de battre la droite et Sarkozy en faveur d'une politique vraiment nouvelle.”
Ce candidat ne doit pas être forcément communiste, mais pourquoi devrait-il systématiquement ne pas l’être? Et A Chassaigne, qui est le seul autre candidat, nous offre avec courage une opportunité.


(1) Mais le fait est attesté par Mélenchon lui-même qui dans une rencontre avec les « communistes unitaires » de P.Braouzec affirmait qu’il « n’envisage pas pour l’instant l’hypothèse que le PCF ne se prononce pas pour la candidature de JLM. Il pense pouvoir créer une dynamique irréversible, contourner l’enfer des discussions d’appareil en s’adressant directement au peuple, notamment à travers les médias. »

(2) C’est pourtant Pierre Laurent, secrétaire national du PCF lui-même qui affirmait début novembre, avant la réunion du gymnase Japy, à propos de Jean-Luc Mélenchon  qu"on ne peut pas mener une campagne sur le thème du populisme alors que le président du Parti de gauche s'est fait remarquer ces dernières semaines par des déclarations fracassantes. 
"Le populisme ne peut pas être l'orientation du Front de gauche" qui doit rester une "construction populaire et citoyenne qui parie sur l'intelligence". 

Écrit par : Cailloux | 21.12.2010

19:34 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : claude mazauric, mélanchon, pcf, front de gauche | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!