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20/12/2010

Partenariat et projet commun

fontdegauche.jpgPar claude Mazauric, historien.

J’ai lu avec intérêt le « texte collectif » paru dans L’Humanité du 13 décembre sous le titre suivant, « 2012 : pour un rassemblement sans effacement du Pcf ». Après lecture, mon accord spontané avec le titre affiché s’est mué en désaccord radical avec le contenu du texte lui-même.

Tout le raisonnement qui fonde l’argumentation proposée, repose sur l’affirmation que l’élection présidentielle serait « le moment rare d’un débat fondamental sur le projet de société ».

La prétendue évidence de ce postulat, accréditée par tous les thuriféraires de la cinquième République (modèle 1958, révisé 1962) est également admise et réaffirmée sans discontinuité dans les rangs du Pcf depuis l’élection présidentielle de 1974, quoiqu’il n’ait pas été démontré, en une seule occasion, la validité  durable de l’affirmation, ni son intérêt du point de vue de la valorisation sociale des idées et propositions communistes.

 Au contraire, chaque élection présidentielle, à l’exception de celle très conjoncturelle de 1995, a accompagné, voire accéléré le processus ininterrompu de réduction d’influence puis de marginalisation politique et idéologique du Pcf. Cependant, en conséquence de la vérité dudit postulat qu’ils tiennent pour aller de soi, les signataires du texte en concluent que si le Front de gauche en arrivait à ne pas présenter à l’élection présidentielle de 2012 le candidat communiste (en l’occurrence André Chassaigne), la présence communiste serait compromise, notamment lors des élections législatives organisées dans la foulée. Mais aussi au-delà. Partant de cette prétendue évidence, le texte en question vise à discréditer par avance la candidature de Jean-Luc Mélenchon au cas où les partenaires du Front de gauche, toute réflexion faite,  se décideraient à retenir l’hypothèse de sa présentation en commun.

Du coup l’évocation de la candidature possible de Mélenchon donne lieu à un véritable florilège de qualificatifs relatifs à sa personne et à son action qui dégoûteraient de voter pour lui n’importe quel militant lucide ou électeur averti : « intronisé par les médias », porteur d’un « gauchissement du discours » reflétant une « gauchissement démagogique » des propositions, partisan d’un « ciblage clientéliste » assorti de « gesticulation », accusé de vouloir « récupérer de façon démagogique pour la pervertir de façon réactionnaire, l’idée de réforme du système monétaire mondial », Mélenchon atteindrait finalement le comble de l’indignité en s’abandonnant au « populisme ».

On recourt ici à la même fameuse qualification de « populisme » à propos de notre allié Mélenchon dont on affuble simultanément, aussi  bien la fasciste Le Pen stigmatisant les musulmans de France que le démagogue en chef Sarkozy qui promettait aux français, qu’il allait en réalité plumer, de leur permettre de « gagner plus » !

Du coup, ma question est simple : si Mélenchon est ce qu’en disent les signataires du texte, que faisons-nous encore avec un tel partenaire dans le Front de gauche ? Ne vaudrait-il pas mieux se préparer, dès maintenant, à mobiliser les 2% d’électeurs qui auront cru au grand avenir des « élaborations novatrices portées par les communistes », à rallier sans phrase au second tour le candidat ou la candidate du PS, comme on le fait régulièrement (sauf en 2002, pénible évocation !) à chaque élection présidentielle, puis à négocier, dans la contrition, le lundi de toutes les amertumes, le maintien de quelques sièges de députés à l’occasion des législatives qui suivront ?

Deux mots, SVP, à propos du prétendu « populisme »  de Mélenchon. Je ne suis en rien un panégyriste de la verve dite « populiste » et j’ai toujours préféré lire Stendhal qu’Eugène Sue (qui fut victime de Badinguet, je le rappelle). Mais je constate, qu’autrefois,  « populisme » n’était pas une injure même s’il paraît le devenir depuis peu.

Le « prix populiste » couronnait naguère des œuvres littéraires de grande qualité dont nos Lettres françaises rendaient compte avec faveur. Qui oserait tenir les poèmes de Paul Fort, les romans d’Eugène Le Roy, de Louis Guilloux, de Bernard Clavel, de Jean-Pierre Chabrol et de nombre d’auteurs d’aujourd’hui qu’on aurait qualifiés hier de « populistes », pour de vulgaires flatteurs du « mauvais goût » populaire ou de laudateurs des pulsions égalitaristes et carnassières de la « populace » ? Pourquoi reproche-t-on aujourd’hui à Mélenchon ce qui est admis de la part de Mordillat qui inscrit si bien son œuvre dans la tradition du Sang noir de Guilloux ?

Le procès hypocrite qu’on fait à Mélenchon à propos de son style oratoire ou de ses formules à l’emporte-pièce, est proprement insupportable à mes yeux, et je me dis que si l’on doit persister dans cette direction, force sera bientôt pour nous l’obligation morale d’instruire le procès rétrospectif en « populisme », aussi bien de Jacques Duclos en 1969 (« blanc bonnet et bonnet blanc », « balayer devant sa porte », etc.), que de Georges Marchais (le fameux « bureau » d’Althusser, derrière lequel il serait plus aisé de se mouvoir qu’à la porte des usines ; le « au-delà d’un certain seuil, je prends tout », etc.)…

Non, vraiment, ce n’est pas en raison de ses formulations que Mélenchon crève l’écran des médias où l’on cherche à le démolir autant qu’à le flatter, mais historiquement en raison du courage public qu’il a montré en 2005 en se séparant du PS sur la question du référendum européen, puis en osant renoncer à une quasi-sinécure de sénateur à vie dans l’Essonne à la seule condition de persister à servir de caution de gauche à un parti socialiste de plus en plus majoritairement rallié au choix du FMI, aux règles mortifères pour les peuples du commerce mondial, à la politique d’austérité de la BCE, à la strausskhanisation de toute la réflexion économique dans les cercles huppés de la « fausse gauche » comme osait dire audacieusement Georges Marchais au grand dam des ralliés à la tontonmania.

 Un PS qui, aujourd’hui encore, disserte sur « l’égalité réelle » en paraissant ignorer que Babeuf (lequel a inventé la formule, ce qu’on se garde de dire) lui donnait le sens d’une réduction drastique de l’échelle des revenus : une proposition qu’on cherchera en vain dans les élaborations récentes du PS ! Enfin, je n’oublie pas que lors des délires anti-chinois qui ont submergé la France sarkozienne à propos du Tibet, du Dalaï-Lama et des JO de Pékin, Mélenchon a rédigé un texte salvateur à propos de la révolution chinoise qui a fait le tour de la planète et qu’on n’aurait pas moins apprécié s’il était venu de nos rangs.

Face au « texte collectif » qui nous est présenté, je vois au contraire une autre issue à l’échéance politique qui se présente : sans taire les éventuelles différences d’analyse, élaborer soigneusement le projet commun et partagé qui renforcera le partenariat au sein du Front de gauche et permettra d’en élargir l’assise socio-politique dans le pays. Sur cette base, après le vote des adhérents des formations politiques concernées, désigner le ou la candidat(e) dont la notoriété, mesurée par toute une batterie d’indicateurs fiables et établis en commun, assurera la meilleure promotion électorale du projet qui nous engagera tous. Et sur cette base préparer dans les meilleures conditions les élections législatives qui suivront, avec l’ambition de faire élire le plus grand nombre possible de députés soutenus par le Front de gauche : j’avais cru comprendre que telle était l’orientation fixée par le denier congrès du Pcf, dont visiblement les signataires du texte en question paraissent n’avoir que faire !

Il n’empêche : c’est à partir de cette orientation qu’il nous faudra nous déterminer et nous rassembler. Et ce sont les militants, seuls, qui en décideront.

AUTRE POINT DE VUE

C’est avec un sentiment de malaise que j’ai terminé la lecture de la tribune de Claude Mazauric dans l’humanité de vendredi 17 décembre 2010, tribune qui marque son désaccord avec l’appel collectif « 2012 pour un rassemblement sans effacement du PCF. »

C Mazauric fonde ce désaccord sur un contenu de l’appel qu’il accuse de viser à discréditer la candidature de Jean Luc Mélenchon.
Il affirme que l’appel à « l’évocation de la candidature possible de Mélenchon donne lieu à un véritable florilège de qualificatifs relatifs à sa personne et à son action qui dégoûteraient de voter pour lui n’importe quel militant lucide ou électeur averti : « intronisé par les médias », porteur d’un « gauchissement du discours » reflétant une « gauchissement démagogique » des propositions, partisan d’un « ciblage clientéliste » assorti de « gesticulation », accusé de vouloir « récupérer de façon démagogique pour la pervertir de façon réactionnaire, l’idée de réforme du système monétaire mondial », Mélenchon atteindrait finalement le comble de l’indignité en s’abandonnant au « populisme ».

Frottez vous les yeux et relisez l’appel. Vous n’y trouverez aucun de ces qualificatifs à propose de JL Mélenchon en dehors du gauchissent et de l’intronisation dans les médias (1), et pour cause : tous ces qualificatifs s’adressent tous soit au PS, soit à Sarkozy !

Le texte dit en effet
« Ce serait là se contenter d'en rajouter un peu dans le gauchissement du discours au gauchissement démagogique engagé par le PS. Cela ne ferait guère le poids face à Sarkozy qui va redoubler de démagogie, de populisme, de ciblage clientéliste, comme à propos de la dépendance, et de gesticulation au plan mondial avec la présidence française du G-20. Rivalisant avec DSK sur les problèmes financiers internationaux, il va tenter de récupérer de façon démagogique, pour la pervertir de façon réactionnaire, l'idée de réforme du système monétaire mondial. Quel gâchis de nos apports si le Front de gauche ne porte pas dans la campagne de l'élection présidentielle l'idée d'une monnaie commune mondiale, née dans les rangs du PCF, à l'opposé de la domination du dollar! »

Comment un historien habitué à l’étude des textes peut-il produire une telle trahison de l’un d’entres eux ?
Oublie de ses lunettes?
Ou calomnie volontaire dont il pense qu’il en restera quelques choses à la lumière du texte de Beaumarchais,  « l’éloge de la calomnie » dans le barbier de Séville?
Travail de commande ?
En tout cas cela discrédite totalement le reste du texte et notamment sa défense du populisme (2) qui vise en fait à instaurer un Tabou sur toute opinion concernant le sujet « Mélenchon ».
Enfin C Mazauric évacue le contenu à construire en bas et réduit la chose à des accords électoraux de sommet.

Pour terminer revenons au texte de l’appel :
Il affirme d’entrée à propos de Mélenchon « Nous voulons partager le plus possible avec lui, comme avec d'autres d'ailleurs ».

Il précise qu’il «  n’est pas basé sur l’idée d’une candidature pur sucre mais sur une candidature capable de porter des idées de transformation sociale : “Le Front de gauche a besoin d'un candidat capable de porter un contenu ample et aiguisé d'options en liaison avec les luttes populaires. Il lui faut un candidat ancré dans les aspirations du peuple, de démocratie citoyenne, qui vise au rassemblement le plus large pour changer la donne à gauche, afin de battre la droite et Sarkozy en faveur d'une politique vraiment nouvelle.”
Ce candidat ne doit pas être forcément communiste, mais pourquoi devrait-il systématiquement ne pas l’être? Et A Chassaigne, qui est le seul autre candidat, nous offre avec courage une opportunité.


(1) Mais le fait est attesté par Mélenchon lui-même qui dans une rencontre avec les « communistes unitaires » de P.Braouzec affirmait qu’il « n’envisage pas pour l’instant l’hypothèse que le PCF ne se prononce pas pour la candidature de JLM. Il pense pouvoir créer une dynamique irréversible, contourner l’enfer des discussions d’appareil en s’adressant directement au peuple, notamment à travers les médias. »

(2) C’est pourtant Pierre Laurent, secrétaire national du PCF lui-même qui affirmait début novembre, avant la réunion du gymnase Japy, à propos de Jean-Luc Mélenchon  qu"on ne peut pas mener une campagne sur le thème du populisme alors que le président du Parti de gauche s'est fait remarquer ces dernières semaines par des déclarations fracassantes. 
"Le populisme ne peut pas être l'orientation du Front de gauche" qui doit rester une "construction populaire et citoyenne qui parie sur l'intelligence". 

Écrit par : Cailloux | 21.12.2010

19:34 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : claude mazauric, mélanchon, pcf, front de gauche | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

13/12/2010

MEDIAS FRANCAIS / LES USA JUGENT

manip.jpgParmi la multitude de documents diplomatiques confidentiels rendus publics par le site WikiLeaks, on dénombre plusieurs notes émanant de l'ambassade américaine située à Paris. Disons le, ce jugement venu de l'extérieur est très pertinent.

Quelles sont les personnalités des principaux hommes politiques français, quelles sont leurs chances d'accéder au pouvoir mais aussi comment sont organisés les médias français... « Le secteur privé des médias en France – journaux, TV et radios – continue d'être dominé par un petit groupe de conglomérats, et tous les médias français sont plus régulés et soumis à des pressions politiques et économiques que leurs homologues américains », indique un cable daté de janvier 2007.

Les journalistes français sont sévèrement jugés : « Les plus grands sont souvent issus des mêmes écoles élitistes que de nombreux chefs de gouvernement. Ils considèrent que leur premier devoir n'est pas nécessairement de surveiller l'usage du pouvoir par l'exécutif. Beaucoup d'entre eux se considèrent comme des intellectuels préférant analyser les événements et influencer les lecteurs plutôt que rapporter des faits », explique l'ambassade américaine.

internet.gif L’accès à internet se développe de manière continue en France, notamment chez les jeunes générations, et remplace rapidement les médias traditionnels. Toutes les grandes chaînes de télévision et stations de radio ont leur propre site internet, tout comme les grands organes de presse écrite. Les blogs sont un moyen de communication de plus en plus populaire pour les minorités et les ONG, qui les utilisent pour exprimer des opinions qu’ils estiment ne pas retrouver dans les médias traditionnels ».

19:43 Publié dans ACTUALITES, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : medias, usa | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

28/09/2010

LES CHIFFRES DES MANIFESTATIONS

woerth-compte-manif-24-09-10.jpg

14:01 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, manifestations | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/05/2010

L'Europe "Titanic" contre les peuples.

brueghel-parabole-des-aeugles-300x176.jpgLes Institutions Européennes font penser à l'orchestre du Titanic qui jouait pendant le naufrage... Encore que la comparaison est dans ce cas flatteuse, car au moins l'orchestre, lui, essayait de remonter le moral des naufragés. Là au contraire les institutions agrandissent les voies d'eaux.

Ce qu'il faut faire est pourtant évident : Stopper la folie financière.

On a su hier, nationaliser les pertes financières des banques, on peut nationaliser les bénéfices qu'elles réalisent aujourd'hui.

C'est pourtant le contraire que l'on fait.

A tel point qu'à propos de l'argent dont on parle pour "aider" la Grèce : Pas un seul euro ira aux grecs et à leurs besoins, cet argent servira uniquement à rembourser les dettes.... C'est à dire les.... Banques (merci encore pour elles).

Cette logique qui joue aujourd'hui contre le peuple grec joue contre tous les peuples, joue aussi contre notre économie.

Manifestement élevés aux biberons des groupes financiers, les dirigeants de notre pays et de l'Europe se révèlent incapable de faire autre chose que ce qu'ils ont toujours fait : assurer les revenus des grands contre vents et marées. Austérité pour les peuples et accumulation de profits sont leurs seuls horizons.

Ils se comportent en (re)jeton de Conseils d'Administration en suivant comme un seul homme les "commandements du libéralisme"... entrainant nos pays dans les sables mouvants de la finance. 

C'est la fameuse parabole des aveugles de Bruegel... qui est d'actualité...

Pour ne pas sombrer avec eux, il faut en changer...

Et en attendant ? Tout faire pour les empêcher de nuire et faire échec à leur programme en Grèce, en France et en Europe.

Mais cela, me direz-vous, c'est de la  politique?  Et alors?

Patrick Alexanian, conseiller général PCF des Hauts de Seine

18:59 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

14/04/2010

Pologne : questions sur un crash, vérités sur un Président

pologne crash.jpgPar José Fort, journaliste

Le crash de l’avion du président polonais, Lech Kaczynski, près de l’aéroport militaire de Smolensk, à 420 kilomètres de Moscou, a entraîné la mort du premier personnage de l’Etat et la disparition d’une grande partie de ce que les médias qualifient généralement d’ « élite » du pays : les chefs de l’armée, de la banque nationale, de partis politiques, des députés… L’émotion reste intense à Varsovie et dans tout le pays. Pourtant, quelques jours après ce drame, le temps n’est-il pas venu de poser quelques questions ?

 

Pourquoi ce voyage pour célébrer l’exécution de plusieurs milliers d’officiers polonais par la police de Staline accusés – à tort ou à raison ? - de collaborer avec les nazis alors que quelques jours plus tôt le Premier ministre polonais, Donald Tusk avait participé à une cérémonie officielle en présence de Vladimir Poutine sur les lieux de la tragédie ?

 

Le président Kaczynski avait refusé de les rejoindre préférant organiser sa propre cérémonie sans la présence des officiels russes.

 

La symbolique est très forte : le président et ses amis sont morts près du lieu où ils souhaitaient se recueillir.

 

Pourquoi le crash ? Les aiguilleurs du ciel russes avaient à plusieurs reprises conseillé aux pilotes de l’avion présidentiel de se détourner vers Minsk ou Moscou, la météo sur Smolensk étant exécrables. Or, l’étude des boîtes noires de l’appareil semble indiquer que les pilotes ont été sommés par le président polonais et les militaires d’atterrir coûte que coûte. Comment expliquer cet entêtement ?

 

Officiellement, il s’agirait de la volonté d’arriver à l’heure pour la cérémonie. Officieusement, le président polonais ne voulait pas rencontrer les hauts dignitaires russes.

 

La mort du président polonais et l’émotion qu’elle provoque ne doit pas gommer la vérité sur ce personnage rétrograde, réactionnaire, intégriste catholique et homophobe militant.

 

Alors qu’il était maire de Varsovie, il a fait réprimer à plusieurs reprises des manifestations homosexuelles. Il s’était déclaré en faveur de la peine de mort et s’opposait à la légalisation de l’avortement.

 

Cet ancien conseiller de Lech Walesa au syndicat Solidarité prônait une politique ultra libérale et clairement pro-américaine. Il s’était aligné sur George Bush notamment dans sa guerre en Irak.

 

Enfin, cet anticommuniste militant avait institué la loi dite de « lustration » visant tous ceux ayant collaboré de près ou de loin aux gouvernements dits «  communistes ». Il avait voulu, notamment, abolir les retraites des anciens brigadistes en Espagne républicaine.

 

Lech Kaczynski est mort. Tristesse pour sa famille.

13:57 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pologne, crash, kaczynski | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/01/2010

L'ABECEDIAIRE DE L'APRES COPENHAGUE

chasagne.jpgPar André Chassaigne, député communiste du Puy de Dôme

En ce début de janvier 2010, je n'ai pas encore écrit les traditionnels vœux de la nouvelle année. Dans l'attente, je propose ce "petit abécédaire" inspiré par ma participation au Sommet de Copenhague, écrit durant la "trêve des confiseurs" .

 

vma.gifcomme ACCORD. On dit que l’Accord de Copenhague est « politique ». En fait c’est un texte sans ambition de 3 pages, simple déclaration d’intention pour ne pas revenir la besace vide après des années de préparation, les 2 semaines de négociations du Sommet, les 48 heures du round final… et la nuit blanche des chefs d’Etats.

vmb.gifcomme Borloo. Je ne lui ferai pas un procès d’intention en lui reprochant de ne pas avoir mis le paquet ! Certes, il accroche sa charrue à une étoile, mais le soc reste coincé par le roc d’intérêts égoïstes. Dommage qu’il reste muet sur les véritables raisons de l’échec. « Couvrez ce capitalisme que je ne saurais voir ! »

vmc.gifcomme COMPETITION. La compétition pour les ressources et de plus grandes parts de marché, ainsi que les traités et les accords de libre échange, ont abouti à la privatisation et à la marchandisation des ressources naturelles, intensifiant leur pillage, notamment dans les pays sous-développés. L’utilisation de ces ressources s’est faite sur la base d’un système économique non durable, construit sur un accès sans limite aux ressources dans sa recherche du profit, avec les désastres écologiques qui en découlent.

Principales victimes, les pays en développement sont aussi les plus vulnérables et les moins armés pour faire face à la situation. Aussi, réclament-ils un soutien financier de la part des pays riches pour mettre en œuvre un nouveau mode de développement économique en émission de carbone et pour s’adapter aux conséquences du changement climatique.

vmd.gifcomme Délégation française. Nous étions une douzaine de députés et sénateurs représentant les groupes politiques et commissions, au côté de grands noms de la cause environnementale (Brice Lalonde, Nicolas Hulot, Yann Artuss-Bertrand…) de scientifiques de renom (notamment le climatologue Jean Jouzel) et bien évidemment les représentants du ministère de l’écologie et de l’environnement (MEEDATT) avec les Secrétaires d’Etat Chantal Jouanno et Valérie Létard.

vme.gif comme Espoir. L’espoir que la catastrophe puisse être un jour conjurée, que des centaines de millions d’humains ne pouvant plus se nourrir ne soient plus dans le couloir de la mort, que la tragédie collective des habitants des terres menacées ne soit plus qu’un mauvais rêve. Cet espoir exige un accord mondial non seulement sur les émissions des gaz à effet de serre de tous le pays mais aussi une garantie d’accès de tous au développement.

vmf.gifcomme Fiasco. Le fiasco de Copenhague a certes été habillé d’un semblant d’accord que le Président Sarkozy s’est efforcé de présenter au mieux aux journalistes et à la délégation française. Engagements, chiffres, objectifs… qui ne se retrouvent pas dans le texte final dont la vacuité n’a même pas permis d’obtenir le soutien de l’ensemble des Etats représentés. « C’est pas beau de mentir, Monsieur le Président ! »

vmg.gifcomme G 77. C’est le regroupement des pays du Sud qui demandent un accord contraignant pour les pays riches. Le G 77 réclamait que l’objectif pour 2050 ne soit pas de limiter seulement le réchauffement planétaire à 2°c, mais au seuil critique de 1,5°c. Un réchauffement de 2°c se traduirait en effet, dans les pays africains, par un réchauffement de l’ordre de plus de 3°. Quant aux Etats insulaires, certains seraient totalement submergés ! Le G 77 demandait notamment aux pays industrialisés la diminution de moitié des gaz à effet de serre d’ici à 2020 et le financement, à hauteur de 1 % de leur PIB, de la lutte contre le réchauffement climatique.

vmh.gifcomme HUGO CHAVEZ. Un simple extrait du discours prononcé par le Président de la République Bolivarienne du Venezuela le 16 décembre : « On pouvait me dire, monsieur le président, un fantôme parcourt le Copenhague, en paraphrasant Karl Marx, le grand Karl Marx. Un fantôme parcourt les rues de Copenhague, et je crois que ce fantôme marche en silence dans cette salle, il passe entre nous, il passe par les couloirs, sort par dessous, monte. Ce fantôme est un fantôme épouvantable, presque personne ne veut le nommer. Le capitalisme est le fantôme ! (Applaudissements). Presque personne ne veut le nommer, c’est le capitalisme ».  

vmi.gif comme Industrialisation. L’industrialisation des économies occidentales est la cause première du changement climatique. L’émission sans précédent de gaz à effet de serre dans l’atmosphère a pour origine l’accroissement de la combustion de carburants fossiles dans l’industrie, mais aussi le commerce mondial libéralisé, les choix de transport, le développement de l’activité militaire, pour ne nommer que quelques secteurs significatifs .

Les conséquences de la croissance industrielle ont été aggravées par le système libéral qui se livre à une production excessive, guidée par le seul profit, pendant qu’une très large proportion de l’humanité est enlisée dans la pauvreté, avec une consommation ne permettant pas de répondre aux simples droits humains.

vmj.gifcomme JUSTICE SOCIALE. Au-delà du problème bien réel du changement climatique, un discours vise à instaurer une sorte de « terreur climatique » pour faire passer des mesures antisociales : bel exemple que la contribution climat-énergie, sauce taxe carbone à la française ! De plus, en ne mettant pas en cause le mode de production capitaliste, fondé sur le libre-échange et le productivisme, on occulte cette question fondamentale de la justice sociale, dans les pays dits riches comme dans ceux en développement.

vmk.gifcomme Kyoto. Le protocole de Kyoto est seulement entré en vigueur en 2005, ratifié par 175 pays à l’issue de 7 années de négociations. Il engage les signataires à réduire leur émission de gaz à effet de serre d’au moins 5 % d’ici 2012 par rapport à leur niveau de 1990. Mais cette contrainte de réduction disparaît de fait avec l’accord de Copenhague : chaque pays fera désormais ce qu’il voudra, avec une simple information tous les 2 ans, sans sanctions ni vérification internationale.

Très défendu par les pays africains pour être le seul instrument légalement contraignant, ce protocole n’est pas forcément enterré définitivement. Fort heureusement !

vml.gifcomme Libéralisme. Le modèle économique libéral se délecte de la création attendue d’un nouveau marché mondial, celui du carbone, à l’image du marché européen ETS (European Trading Scheme). Les experts adoubés du libéralisme chantent depuis des années les vertus des Mécanismes de Développement Propres (MDP), c’est-à-dire l’achat par les grands groupes industriels et sociétés financières de crédits d’émissions dégagés par les économies de pollution au Sud. Cette bourse du carbone ne serait pas seulement un aliment de plus pour répondre à la boulimie de tout marchand, elle permettrait aussi un magnifique tour de passe-passe : les pays industrialisés externaliseraient ainsi leur vertu en instaurant à leur profit un marché mondial d’indulgence en achetant des droits de polluer.

Le marché à saisir est énorme : les seuls crédits de carbone forestiers seraient évalués à 1,5 Mds. Le cours reste à fixer au grè de l’offre, avec une demande pressante, et à la clef une bulle spéculative toujours susceptible d’exploser.

vmm.gifcomme Mobilisation. L’année 2010 s’annonce comme celle d’une bataille décisive où les peuples du monde entier devront contraindre leurs dirigeants à changer de cap, sous peine de compromettre profondément et de manière irréversible l’avenir de l’Humanité. « Aux citoyens d’exiger une attitude plus responsable de leur gouvernement » est une phrase très entendue depuis l’échec du Sommet.

vmn.gifcomme Négociations. Le processus de négociations, engagé deux ans avant Copenhague devait aboutir à un nouveau traité mondial visant à corriger les causes et la conséquence des émissions de gaz à effet de serre. Il a été remis en cause durant le Sommet : discussions parallèles, manque de transparence, domination des pays riches ont réduit à néant le travail réalisé. Non seulement les 200 pages de négociations n’ont pu être finalisées mais aucun consensus n’a pu se dégager.

vmo.gifcomme ONG. Grâce au contre-pouvoir des grandes organisations environnementales, soutenues par les mouvements sociaux et de nombreux scientifiques, Copenhague restera tout de même dans l’Histoire comme l’échéance qui a permis l’articulation d’une nouvelle force internationale. Le Klimaforum09, sommet alternatif de Copenhague, a en effet débouché sur une Déclaration des Peuples (« System Change- not climate change ») signée par plus de 300 ONG et mouvements sociaux des 5 continents. Elle servira de base commune à leurs prochains combats.

vmp.gifcomme « Puits de carbone ». Des massifs forestiers comme l’Amazonie ou le bassin du Congo ont un rôle primordial pour lutter contre l’effet de serre en captant le CO2 présent dans l’atmosphère. Les préserver est un des meilleurs atouts de la planète. Mais les « crédits carbone » accordés comme contre-partie pour service rendu à la communauté mondiale, alimenteront un marché de carbone forestier. Ces crédits pourront être rachetés par les pays industriels pour leur permettre de continuer à polluer. L’économie de carbone  pourrait être pillé comme l’ont été les ressources naturelles des pays d’Afrique depuis 150 ans !

vmr.gifcomme REDD, c’est-à-dire le Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestières des Nations Unies (UN-Redd). Ce programme, destiné à arrêter la déforestation, est affiché comme une réelle avancée. Mais, la préservation des forêts a un coût pour l’économie des pays concernés, d’autant qu’il s’agit bien souvent de pays pauvres. Le principe d’aider financièrement les pays à préserver leurs forêts est désormais admis. Reste à fixer le mode de financement… et trouver l’argent nécessaire !

vms.gifcomme STERN. Le rapport Stern sur l’évaluation économique du changement climatique affirme que l’inaction coûtera très cher en 2100. Si rien n’est fait, le réchauffement climatique coûterait alors 5 500 milliard d’Euros, soit plus que les guerres mondiales et le récession des années 30 réunies.

vmt.gifcomme Titanic. Une phrase a beaucoup circulé au Bella Center de Copenhague, où se déroulaient les travaux : « On est sur le Titanic, on coule, il n’y a pas de canots de sauvetage et l’équipage ne s’en rend pas compte ». La réalité n’est pas très éloignée de cette image !

Elle l’est d’autant moins quand le grand timonier de l’économie mondiale est le Président des Etats-Unis, qu’il s’appelle Bush ou Obama. Le choix de navigation est clair : les Etats-Unis, qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto, n’iront pas plus loin que leur objectif initial de 4 % de réduction de leurs émissions par rapport à 1990, très en dessous des 25 à 40 % préconisés par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).

vmu.gifcomme Urgence climatique. L’urgence climatique n’est pas un simple slogan : les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint des sommets. Les spécialistes disent qu’à ce rythme les températures pourraient être de 5 ° supérieures à celles de la période préindustrielle. Bien évidemment avec toutes les conséquences que le réchauffement climatique implique : multiplication de phénomènes météo extrêmes (ouragans, orages violents, inondations, sécheresses…) montée du niveau des océans et engloutissement des terres, multiplication des conflits pour la maîtrise de l’eau et des terres agricoles.

vmv.gifcomme Vivre. Si un positionnement environnementaliste a pu répondre pendant longtemps à quelque calcul politicien, il est devenu désormais une exigence incontournable, celle de la vie des générations futures. A l’issue de la manifestation de Copenhague, organisée le 12 décembre en marge des négociations sur le climat et réunissant près de 100 000 manifestants, le directeur de Greenpeace International, Kumi Naidu déclarait à la tribune : « Chaque année, 300 000 personnes meurent à cause du changement climatique. Ce n’est pas une question d’adaptation mais de survie ».

Comme cela a été rappelé au Sommet par de nombreux participants des pays les plus touchés, la grande majorité des écosystèmes de la planète sont abîmés, 20 % de l’écorce terrestre est dégradé. La transformation des terres, les altérations de cours d’eau douce, la perte de la diversité biologique sont déjà une réalité. Les peuples les plus fragilisés en paient déjà le prix fort.

vmw.gifcomme WAGON. J’espère plutôt « wagon-lit » avec une pensée pour mon ami Yves Cochet qui a passé 17 h en train pour rejoindre Copenhague, marquant ainsi son opposition à la pollution excessive du transport aérien. A-t-il regretté l’absence du TGV ?

vmx.gifcomme XEROPHILE. Les plantes xérophiles vivent dans des lieux secs. Je ne doute pas que Monsanto ait déjà déposé de multiples brevets pour assurer le maintien de culture en milieux hostiles, avec des semences génétiquement modifiées. Sans aucun doute, le capitalisme est déjà en ordre de marche pour tirer profit du réchauffement climatique. L’essentiel est d’occulter sa propre responsabilité et de sauver le système : surfer sur les vagues après avoir déclenché la tempête !

vmy.gifcomme YANG. Ce principe fondamental de la philosophie taoïste chinoise correspond à la notion de passivité. Le Ying aurait été sans doute préférable ! Quant au Yuan, la monnaie chinoise, il attend sans aucun doute son heure dans un système monétaire toujours dominé par le dollar.

vmz.gifcomme Zéro. « Zéro pointé » pour Copenhague ? Pas seulement ! C’est aussi la note infligée, en guise de rappel à l’ordre, par le Conseil Constitutionnel au projet de taxe carbone, élaboré par le gouvernement sur une base tellement inégalitaire qu’il a été censuré. Les plus modestes devaient payer, les pollueurs étaient épargnés : « Ainsi étaient totalement exonérées de contribution carbone les émissions de 1018 sites industriels les plus polluants, tels que les raffineries, cimenteries, cokeries et verreries, les émissions de l’industrie chimique utilisant de manière intensive de l’énergie (…), celles du transport aérien et du transport routier passagers », souligne le Conseil constitutionnel dans son rapport. Des régimes de faveur « contraires à l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique », résume le Conseil, qui note, surtout, que cela « aurait créé une rupture caractérisée de l’égalité devant les charges publiques ». Rien à ajouter..

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11:26 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : copenhague, environnement | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

23/12/2009

L'UNION EST UN COMBAT

affichepcf.jpgL’«autre gauche» est toujours en pleine négociation pour désigner ses têtes de listes pour les régionales. Mais c’est en Île-de-France que les discussions méritent d’être regardées de plus près. Là, le patron du PG et le dauphin de Marie-George Buffet se disputent la première place.

POINT DE VUE

«Ça n’est pas possible que le Parti communiste ait 75% des têtes de listes et les autres formations 25%, explique Eric Coquerel, le monsieur « négociations » du Parti de gauche, Les gens ne comprendraient pas. Ils auraient le sentiment que le Front de gauche ne serait qu’une alliance autour d’un seul parti. Il faut que nous arrivions à trouver quelque chose de plus… “respectueux” ».

Pas de trêve des confiseurs pour les tenants de « l’autre gauche ». L’union est un combat, dit-on. Et celui de la désignation des têtes de liste du Front de Gauche pour les régionales est loin d’être fini. Même si du côté du PG, on cite volontiers en exemple plusieurs avancées « positives » comme la désignation de Gérard Boulanger, l’avocat des parties civiles au procès Papon, pour conduire la liste en Aquitaine.

Mais c’est en Île-de-France que se joue la « bataille » la plus intéressante. Le PCF ne veut rien lâcher : ce sera Pierre Laurent, le numéro deux du parti, et personne d’autre. Un vote des militants communistes locaux est d’ailleurs venu sanctionner cette décision en fin de semaine dernière (86,3% des suffrages).

Mais Jean-Luc Mélenchon la veut aussi, cette place. Il l’a dit avec force et au visage du principal intéressé, il y a quelques jours, lors de la Convention nationale du PG. Eric Coquerel, lui, se charge de le dire à nouveau aujourd’hui : « Nous pensons que Jean-Luc Mélenchon a toute la légitimité pour occuper cette place, pour rassembler plus largement qu’un autre. L’objectif, c’est de faire un score à deux chiffres et pas 6% à 7%... »

Derrière cette « bataille » pour la tête de liste en Île-de-France se joue une autre « bataille » : celle de « l’après régionales ». C’est en tout cas ce que l’on doit avoir à l’esprit du côté de la place du Colonel-Fabien.

 Céder aux exigences de Mélenchon en région parisienne, ce serait plonger dans l’ombre Pierre Laurent, le dauphin tout désigné de Marie-George Buffet. Ce serait mettre dans la lumière — plus qu’il ne l’est déjà — Jean-Luc Mélenchon.

Ce serait, en quelque sorte, accepter la fleur au fusil l’OPA de Mélenchon sur le PCF. Cette OPA que la direction actuelle du Parti communiste redoute tant. Cette OPA à laquelle tout le monde songe sans jamais oser vraiment l’évoquer.

Marie-George Buffet, par exemple, expliquait en milieu de semaine dernière, « que l'Ile-de-France, de par son histoire, [devait] être animée par une tête de liste du PCF ». Mais plus que pour son histoire passée, c’est pour l’avenir de son parti que la Secrétaire générale croit ne pas devoir laisser le champ libre au patron du PG en région parisienne...

09:54 Publié dans Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : union, gauche | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!