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09/11/2012

Turquie : 700 prisonniers politiques en danger de mort !

Au 55e jour de grève de la faim de près de 700 prisonniers kurdes en Turquie (élus, journalistes, militants politiques, étudiants), et devant le mépris des autorités turques qui minimisent la gravité de la situation sur la scène internationale, des femmes et des hommes risquent de mourir dans le silence des medias internationaux.

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La prison de Diyarbakir

Présente à Diyarbakir depuis le 31 octobre, une délégation d’élus de l’Anecr, conduite par son président, Dominique Adenot, a constaté l’extrême gravité de la situation.

Face à l’intransigeance du gouvernement turc et de son premier ministre Erdogan, les prisonniers politiques kurdes sont déterminés. Ils pourraient être rejoints dans leur mouvement par les milliers d’autres prisonniers politiques.

Les membres de la délégation appellent les medias français à informer urgemment de la situation. Ils demandent au gouvernement d’intervenir auprès des autorités turques afin qu’elles ouvrent les négociations nécessaires pour que cesse la grève de la faim.

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La délégation de l’ANECR

Les prisonniers politiques revendiquent de pouvoir se défendre dans leur langue maternelle, que celle-ci puisse être enseignée à l’école ainsi que la fin du placement en isolement du leader kurde, Abdullah Ocalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali, et privé de toute visite depuis 27 juillet 2011.

Ces revendications ne sont pas excessives. Elles doivent être entendues.

C’est dans ce contexte de tension extrême et de répression gouvernementale violente que la délégation de l’Anecr donnera une conférence de presse mardi 6 novembre au parlement turc, à Ankara. La mobilisation de tous les démocrates est plus que jamais nécessaire pour un règlement de ce conflit qui a déjà produit trop de souffrance. Nous appelons notamment les élus à envoyer des message de protestation à l’ambassade de Turquie en France ainsi qu’au Quai d’Orsay, contre cette répression et en soutien à l’indispensable règlement de la situation Kurde sans lequel aucune paix durable ne sera possible dans ce secteur particulièrement sensible, aux frontières de l’Irak, de la Syrie et de l’Iran.

Diyarbakir, le 5 novembre 2012

10:52 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, élus, turquie | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

03/11/2012

Arrestation et extradition en Espagne d'Aurore Martin : un acte indigne qui déshonore la France

pcf, olivier dartigolles, Aurore MarinSitôt arrêtée, lors d'un contrôle routier présenté comme "fortuit", Aurore Martin a été remise aux autorités espagnoles dans le cadre de l'exécution d'un mandat d'arrêt européen. Ce que Guéant n'avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Quelle honte !

Qu’est-il reproché à Aurore ? Sa participation à des réunions publiques et des écrits politiques au titre de son appartenance à Batasuna, un parti interdit en Espagne. Il est insupportable et indigne qu’une personne de nationalité française, militante d’un parti autorisé en France, soit extradée pour des faits eux-mêmes non punissables dans notre pays. Cette arrestation remet en cause un principe essentiel reconnu en France, à savoir le refus d’extradition pour motifs politiques.

Le Gouvernement Ayrault vient d'écrire une page déshonorante pour notre pays. Le Parti communiste exprime son indignation et appelle l'ensemble des républicains à exprimer leur condamnation. Les parlementaires communistes interpelleront le gouvernement pour connaitre les conditions réelles de l'arrestation et de l'extradition immédiate en Espagne d'Aurore Martin.

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF

02/11/2012

NETANYAHOU A PARIS : LE PCF JUGE CONSTERNANTE ET CHOQUANTE L'ATTITUDE DES PLUS HAUTES AUTORITES FRANCAISES

palestinemas.jpgEn décidant de recevoir officiellement Benyamin Netanyahou, François Hollande savait qu'il devait accueillir le Premier ministre d'un Etat qui bafoue les résolutions de l'ONU, depuis des dizaines d'années, qui spolie le peuple palestinien par la colonisation, qui fait détruire des maisons d'habitation et des cultures, qui entretient un blocus inacceptable contre les Palestiniens de Gaza, qui maintient des milliers de prisonniers de façon illégale et illégitime, qui s'allie à l'extrême droite raciste pour gagner les prochaines élections...
...

On ne peut pas recevoir avec tous les honneurs un tel chef de gouvernement sans faire preuve, au moins, de quelques exigences politiques, sauf à déconsidérer la voix et le rôle de la France.

 François Hollande a pourtant déroulé un tapis rouge diplomatique pour soutenir la politique de Netanyahou ; il a -de fait- renié ses engagements de campagne et son programme. Il a profondément déçu les Palestiniens et toutes celles et ceux qui pensent que la paix est inséparable de la justice et du droit. Il est choquant que les plus hautes autorités françaises ne soient même pas capables de rappeler l'exigence du droit, la nécessité du respect des accords internationaux et les conditions de base d'une paix juste et durable.

Le Parti communiste français ne peut que condamner cette évolution consternante.
 
barghouti1.JPGIl rappelle que les autorités françaises pourraient jouer un rôle positif, que beaucoup d'acteurs attendent d'elles dans le monde, en reconnaissant l'Etat de Palestine, en agissant pour que l'UE cesse d'importer illégalement les produits des colonies.
 
La France devrait aussi exiger la libération de Marwan Barghouti et de l'ensemble des prisonniers, et prendre les initiatives nécessaires pour qu'enfin des sanctions internationales soient prises contre Israël jusqu'à ce que cet Etat en finisse avec l'occupation militaire et la colonisation.

12/10/2012

Malala : non à la terreur et à l’obscurantisme !

malala-yousufzai-afga.jpgAu nom du Parti Communiste Français, je tiens à exprimer mon indignation vis-à-vis de l’acte barbare commis par les Talibans contre la jeune Malala.

Cette jeune adolescente de 14 ans se rendait à l’école, quand les terroristes l’ont volontairement prise pour cible, en voulant la tuer. Cette jeune fille défend depuis plusieurs années, les droits des femmes et la laïcité, en dénonçant la terreur perpétuée par les Talibans qui notamment ferment ou brûlent les écoles de filles. Malala a d’ailleurs reçu l’an dernier, de la part du gouvernement pakistanais, le premier Prix national pour la paix.

malala-yousufzai-afghane.jpgUn acte lâche, commis contre une jeune fille inoffensive mais aux idées offensives et qui dérangent leur idéologie terroriste.

J’apporte toute ma solidarité à Malala, et espère que son état de santé va rapidement s’améliorer. En attendant, j’appelle tous les démocrates, tous les progressistes à lui apporter leur soutien en exigeant notamment qu’elle puisse bénéficier d’une protection contre les extrémistes qui ont réitéré leur menace de mort à son encontre.

cohen.jpgLaurence Cohen, responsable PCF Droits des Femmes/Féminisme, sénatrice du Val de Marne

15:28 Publié dans ACTUALITES, International, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : malala, pcf, cohen | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/09/2012

TOGO - FRANCE: LE PCF ENCOURAGE LES FEMMES TOGOLAISES

togomarche.jpgParis, le 21 septembre 2012

Sylvie Jan
Responsable Afrique au secteur relations internationales

Chères Femmes togolaises en marche pour vos droits ! Chères Amies, Chères soeurs,

Nous sommes très attentifs à vos actions menées avec persévérance, ingéniosité et courage pour obtenir le départ de Faure Gnassingbé et des réformes politiques pour l’établissement de la démocratie et de l’Etat de droit au Togo et contre toutes les discriminations et abus portés à l’encontre des femmes.

Votre "marche rouge" du 20 septembre a connu un réel succès et ce succès prend chaque jour de l'ampleur dans sa diffusion par Internet. Nous mêmes avons eu du bonheur à regarder les vidéos, à vous sentir unies, déterminées, magnifiques de dignité, et cette énergie nous donne aussi du courage puisque nos combats sont, sous plusieurs aspects, communs.

Le fait que les femmes togolaises envahissent les espaces publics pour prendre la parole et faire entendre leur volonté pour les changements poltiques renforce les chances de succès des revendications de la société civile. Nous vous soutenons dans vos revendications et réitèrons notre soutien à la société civile togolaise, au mouvement « Sauvons le Togo» et à la coalition Arc-En-Ciel, aux femmes togolaises dans leur lutte pour une meilleure justice sociale, le respect des droits des femmes, contre l’impunité de Faure Gnassingbé et de son gouvernement, contre les atteintes aux droits humains et la répression.

C’est au peuple togolais de décider de son développement économique, social, environnemental et humain. Nous vous souhaitons dans cette perspective d'alternative politique les meilleurs succès de rassemblements. Bonne continuation ! Bons succès ! Nous sommes avec vous !!! Donnez-nous de vos nouvelles, nous relayerons l'information.
Amitiés solidaires,

Sylvie JAN,
Relations internationales du Parti communiste français
Responsable Afrique

Article publié dans Togosite

togofemmes.jpg

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31/08/2012

Madeleine Riffaud : des toits de Paris 
aux rizières du Vietnam

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudRésistante, 
devenue journaliste, la grand reporter de l’Humanité a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, 
elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites 
de l’investigation.

Lorsque Madeleine Riffaud devient journaliste, Elsa Triolet lui donne ce conseil : « Pour ce métier, pas besoin d’aller à l’école, mais il faut lire deux textes, Choses vues, de Victor Hugo, et le Nouveau Testament. » C’est la Libération. La fin de la clandestinité est douloureuse pour celle qui se faisait appeler Rainer au sein de la Résistance.

En 1940, l’adolescente, fille unique d’un instituteur revenu amputé de la boucherie de 1914-18, se fait agresser par des soldats allemands. Un soudard aux gestes déplacés l’humilie en public. « C’était la première fois qu’un acte violent était commis sur moi par un soldat ennemi. Je ne l’ai pas admis. » Elle rejoint les FTP et écrit ses premiers poèmes. « En parachutage, on recevait des armes et, sur papier bible, des poèmes d’Éluard. La poésie de cette époque a su se rendre tellement persuasive qu’elle nous poussait en avant. »

Début 1944, elle entre en même temps au Parti communiste et dans la lutte armée. Elle apprend le massacre d’Oradour-sur-Glane, village de sa jeunesse. « Je pensais à cela quand je pédalais dans Paris, aux brûlés vifs que je connaissais. Éluard parlait des “armes de la douleur”. C’était exactement cela. J’ai roulé jusqu’à ce soldat allemand sur le pont de Solferino. J’ai voulu qu’il me regarde. Il a tourné son visage vers moi. À ce moment-là, je lui ai tiré deux balles dans la tempe gauche. » Le 23 juillet, ce visage d’ange qui n’a pas encore vingt ans exécute un officier SS en plein Paris.

Un milicien la rattrape et la livre inconsciente à la Gestapo. Elle se réveille rue des Saussaies. « Un endroit dont on ne peut pas parler tranquillement », confie-t-elle encore aujourd’hui, et qui décidera du reste de son existence. Privée de sommeil, soumise à des décharges électriques, elle assiste aux tortures de ses camarades. Elle est promise au poteau, puis à la déportation, avant d’être libérée in extremis grâce à un échange d’otages. Sitôt libérée, elle participe à la libération de Paris.

Loin des clichés sur l’euphorie de la liberté retrouvée, la sortie de la clandestinité s’avère douloureuse pour Madeleine Riffaud. Les souvenirs des geôles nazies la hantent. « Après ça, j’ai essayé de vivre comme tout le monde mais je n’ai pas pu », confie-t-elle au réalisateur Philippe Rostan, dans le documentaire qu’il lui a consacré en 2010. Durant ces mois difficiles, elle comprend que seules l’intéressent désormais « les situations limites et l’extrême danger ». Jusqu’à ce jour où on la présente à un certain Paul Éluard. « Il m’a soulevé le menton et m’a dit : “Tu veux bien me regarder ?” Ce qu’il a vu dans mes yeux, c’était une détresse sans borne. Il m’a tendu une carte de visite.

Ma vie en a été changée. » Pour son premier recueil de poèmes, le Poing fermé, Picasso lui tire le portrait pour la couverture du livre. On lui suggère le journalisme, elle y voit l’occasion de partir au bout du monde. C’est lui qui vient à elle pour la conférence de Fontainebleau, en 1946. On la présente à Hô Chi Minh.

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudC’est le début d’une longue histoire avec le Vietnam. Et l’Oncle Hô de lui dire : « Si tu viens dans mon pays, je te recevrai comme ma fille. » Ce qu’il fera. Devenue grand reporter pour l’Humanité, après avoir travaillé à la Vie ouvrière et Ce soir, elle couvre la fin de la guerre d’Indochine, puis du Vietnam. Elle est la première à dénoncer, dès 1955, un an après leur signature, la violation des accords de Genève par les États-Unis.

Car, à partir de 1964, Madeleine Riffaud devient Chi Tam, la 8e sœur. Elle est l’une des rares occidentales à être acceptée dans les maquis viêt-cong, et devient une combattante à part entière de la résistance vietnamienne. « Ce que j’ai vu au Sud-Vietnam » affiche la une de l’Humanité en novembre 1970, dont le reportage révèle au monde l’horreur de la répression. « Con Son, Tan Hiep, Thu Duc, Chi Hoa… Il nous faut retenir ces noms car, jadis, pour les résistants victimes des nazis, l’enfer a duré cinq ans. Or au Sud-Vietnam, le même enfer dure depuis quinze ans », écrit-elle en 1972, au cœur d’un papier qui dénonce les atrocités commises par l’administration américaine. « Voilà la démocratie de Nixon, conclut-elle. Voilà la paix que les vaincus, en s’en allant, voudraient accorder à des hommes, des femmes estropiés à vie par les tortures sans fin… » Et elle sait de quoi elle parle : « Le drame est d’être passée de la Résistance aux guerres coloniales.

J’ai été correspondante de guerre pour dire mon horreur des conflits. » « On disait des Viêt-cong : ce sont des hommes sans visage. » Ces combattants de l’ombre retrouvent le sourire devant l’objectif de Madeleine Riffaud, qui s’attache à leur redonner une identité. Dans ces déluges de violences qu’elle décrit, la poésie n’est jamais loin, derrière une description des rizières vietnamiennes ou des images de typhons, autant de métaphores de la mort, omniprésente. La couverture de la guerre d’Algérie la ramène rue des Saussaies, où la police française torture les militants du FLN, là même où elle a connu l’enfer.

série des journalistes et des combats, madeleine riffaudLe 7 mars 1961, l’Humanité sort avec une page blanche, marquée en son centre de ce seul mot : « Censuré ». À l’origine de la saisie, un article de Madeleine Riffaud sur les tortures pratiquées à Paris, qui déclenche la fureur du préfet de police, Maurice Papon, qui porte plainte en diffamation et demande des dommages et intérêts. Elle réchappe de peu à un attentat de l’OAS et passe plusieurs mois à l’hôpital.

En 1973, Madeleine Riffaud emprunte une nouvelle identité et repousse toujours plus loin les limites de l’investigation. Elle devient Marthe, se fait embaucher dans un hôpital parisien comme aide-soignante. Elle récure les sols, prodigue les soins aux patients, veille la nuit des mourants anonymes.

De cette expérience, elle en tire un récit lucide et tendre sur l’univers hospitalier, les Linges de la nuit, sur ce qui se joue sous les draps blancs, quand l’imminence de la mort rebat les cartes des rapports humains. Car comme le disait d’elle Jean Marcenac, « Madeleine Riffaud est un poète qui a pris résolument le parti de s’exprimer par le journal… Elle a toute seule créé ce qu’il faut bien nommer un genre et, finalement, elle a parfaitement réussi ».

Article publié par l'Humanité dans la série : des journalistes et des combats

24/08/2012

Un livre pour réinventer l’Europe

l'humanité, Constitution européenne, europe, austérité, patrick le hyaric, livreDans son livre l’Europe des peuples nous appelle, Patrick Le Hyaric décrypte les menaces du traité Merkozy, démontre le besoin d’un référendum et dessine des pistes d’avenir pour tirer vers le haut le développement humain sur le continent.

Ce livre résonne comme un tocsin qui alerte sur « l’insupportable silence qui entoure le traité Merkozy ». Patrick Le Hyaric décrypte son texte dont l’Humanité avait révélé le contenu et démontre combien cet « outil au service des puissants » vise à « généraliser ce qui s’applique à la Grèce avec les immenses souffrances sociales qui en découlent ». Au-delà de l’austérité à perpétuité qu’instaure le pacte noué entre l’ancien président français et la chancelière allemande se dessine la constitutionnalisation d’un « système ultralibéral et totalitaire » qui « fracture les idéaux de la République » et conduit à l’implosion de l’idée européenne.

Les médias dominants et la plupart des responsables politiques enterrent aujourd’hui cet enjeu dans le huis clos d’un débat parlementaire avec le lâche espoir d’éviter la confrontation géante à laquelle avait donné lieu le référendum de 2005. Oubliés les refus d’avant-hier pour avaliser la règle d’or ! Une cohorte de commentateurs unanimes défile sur les chaînes de l’audiovisuel pour décréter que, hors de la « discipline budgétaire », point de salut. Le député européen et directeur de l’Humanité démonte la cohérence ultralibérale du texte et rappelle opportunément le 11e des 60 engagements de François Hollande qui prévoyait la renégociation du traité, « privilégiant la croissance et l’emploi en réorientant le rôle de la BCE dans cette direction ». Rien de ce qui a été arrêté les 28 et 29 juin lors du 19e sommet européen consacré à la crise ne le permettra. Les moyens consacrés au pacte de croissance sont bien trop limités et il prévoit de nouvelles déréglementations du marché du travail. Au contraire, montre-t-il, le dispositif austéritaire est encore plus sévèrement verrouillé avec les deux nouveaux règlements « two packs » qui mettent en place des outils de « surveillance » et « de contrôle et de sanction des États », à la discrétion de la Commission européenne. À cela s’ajoute un mécanisme européen de stabilité qui « importe le modèle du FMI » dans les frontières du Vieux Continent.

Dénonciateur, cet ouvrage entend d’abord et avant tout alimenter la mobilisation pour l’obtention d’un référendum sur le traité TSCG en fournissant à ses militants et aux 
citoyens une argumentation fournie et le moyen de juger par soi-même des textes adoptés. En cela, il renoue avec le formidable moment d’éducation et d’appropriation populaire de la politique qu’avait constitué la campagne pour le « non » au projet de constitution européenne. Ce vote, insiste l’auteur serait « un nouvel atout pour que le président de la République puisse rouvrir une vraie renégociation », un atout pour « réussir le changement » et « sortir de ce chaos austéritaire qui se prépare ». Plus, il permettrait de « donner aux citoyens les moyens de jeter les bases d’un nouveau projet de civilisation ».

D’une certaine manière, c’est là que le lecteur attend l’auteur au tournant. Quel autre dessein européen substituer à une construction qui est aujourd’hui un échec et une impasse ? Comment passer du rêve aux travaux pratiques ? Souhaitant que la gauche se porte « à l’avant-garde pour libérer l’UE de la main de fer des marchés financiers et des transnationales », Patrick Le Hyaric formule les critères sur lesquels des convergences fiscales et sociales – tirant vers le haut le développement humain – pourraient être arrêtées. Il dessine « une Europe combinant la souveraineté populaire et le partage des projets avec des mises en commun, y compris en transformant les institutions », « une communauté européenne de partage ». Une banque européenne pour le développement humain durable en lien avec une BCE qui œuvrerait contre la spéculation et fournirait le crédit nécessaire à ces ambitions, une refonte des institutions européennes en réarticulant espaces de représentativité nationale, projet européen et souveraineté populaire…

l'humanité, Constitution européenne, europe, austérité, patrick le hyaric, livreLe vice-président du groupe GUE propose, afin de conjurer la menace de l’instauration d’une véritable dictature austéritaire et des affrontements nationalistes qu’elle peut susciter, un « mouvement de refondation radicale de l’Europe ». Avec pour en bâtir le socle et en tracer les contours, la tenue d’états généraux de la refondation de l’Europe. Accessible, pédagogique avec son glossaire, documenté avec la publication des textes essentiels, ce livre répond à l’actualité brûlante de cette rentrée. Mais il a aussi l’ambition de trajets au long cours.

L’Europe des peuples nous appelle, 
par Patrick Le Hyaric, 5 euros (plus 2 euros 
de frais de port).