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11/04/2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE : GUERRE, SARKOZY JUGE COMME UN FANFARON

sarko0001.jpgPendant qu’en France la censure des médias sur les interventions guerrières de la France semble impitoyable passant par exemple au silence de plomb les articles du journal l’Humanité, son sondage indiquant l’opposition de 78 % de la population à la guerre en Afghanistan, ou les déclarations des parlementaires communistes contre les interventions militaires, dans un article publié par RUE 89 la presse internationale se déchaîne contre un Président jugé comme un fanfaron et un irresponsable.

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE

Qu'ils le prennent pour un fanfaron belliqueux ou pour le nouveau leader de la scène internationale, les journalistes du monde entier glosent sur le président français et son récent virage géopolitique. L'armée française présente sur trois fronts – l'Afghanistan, La Libye et la Côte-d'Ivoire, sans compter le Kosovo, le Liban ou le Tchad –, ça rappelle des souvenirs lointains à certains commentateurs.

Passé le récit des opérations militaires en cours, les observateurs soupçonnent Sarkozy d'ouvrir de nouveaux fronts pour mieux préparer sa réélection, et s'interrogent sur cet « étonnant revirement de la diplomatie française », qui, comme se souvient Le Soir (belge), « ne voulait plus tenir un rôle de gendarme en Afrique ».

Même piqûre de rappel dans le quotidien suisse Le Temps : en janvier, alors que la France rechignait à soutenir le peuple tunisien, Nicolas Sarkozy « faisait des déclarations allant dans le sens de la non-ingérence […]. Depuis, la doctrine s'est infléchie ».

« La nouvelle ère française napoléonienne »

sarkozyfanfaron.jpgDans les journaux du monde entier, on décrit une France sur le pied de guerre, prête à tirer la première. A la Maison Blanche, les opérations militaires en Libye sont d'ailleurs appelées « Sarkozy's War » (« les guerres de Sarkozy »), comme le rapporte l'hebdomadaire américain Newsweek, qui met le président français en couverture.

« La nouvelle ère française napoléonienne », c'est ainsi que The Hindutan Times a titré une dépêche relative aux interventions françaises.

Le quotidien indien dénonce au passage la schizophrénie d'une nation qui, « il y a huit ans, s'était vigoureusement opposée à l'invasion irakienne dirigée par les Etats-Unis ».

Ce nouvel interventionnisme est souvent analysé comme le réveil des aspirations hégémoniques passées :

•Pour Associated Press, les opérations en cours sont une quête de la « grandeur » perdue de la France, le retour de l'« interventionnisme de bons sentiments » dont la France a le secret.

•Lu dans un article du New York Times paru ce dimanche : « Le président veut aussi être une figure historique et a une grande vision de la place de la France dans le monde. »

Selon le journaliste, »Sarko l'Américain » peut enfin s'exprimer : dans les habits de « leader fanfaron du monde », le président français tient davantage de Ronald Reagan que de Charles de Gaulle.

•« On peut parler de virage, ou de retour de la France sur la scène internationale comme les Français aiment le dire », ironise l'Italienne Nava Massimo dans le Corriere della Serra daté du 7 avril.

« Sarkozy aurait volontiers vendu des centrales à Kadhafi »

sarkonewsweek.jpgQu'est-ce qui pousse ainsi Nicolas Sarkozy à vouloir être leader à tout prix ? Une douce « folie » estime Thorsten Knuf, journaliste allemand du Berliner Zeitung qui se moque d'un Président en habit de chef de guerre :

« Il semble que Sarkozy veuille abattre le dictateur libyen tout seul. Il y a quelques mois, il lui aurait volontiers vendu des centrales nucléaires. Désormais, Sarkozy mène la chasse anti-Kadhafi. Un combat d'homme à homme. »

Pour Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique, il s'agit surtout d'une question de stratégie :

« En Côte d'Ivoire, la France tente difficilement de tourner la page de la Françafrique. Et en Libye, si Sarkozy ne s'était pas senti trompé par Kadhafi qui lui avait promis de gros contrats, il est probable qu'il n'aurait pas agi ainsi. La France se dit que si les insurgés gagnent, elle sera bien placée. »

En s'affichant aux côtés des rebelles de Benghazi, la France cherche « une opportunité de rédemption politique et diplomatique », une tentative de redorer la « réputation de la France dans le monde arabe », estime Paul Taylor pour Reuters, le 1er avril.

Reste à savoir si Paris est en mesure de tenir ce rôle de leader sur la durée. C'est la question que pose Zhang Hongyu sur le site du quotidien chinois People Daily.

« Pratiquement obsédé » pour Newsweek

D'ailleurs, dans ce nouveau rôle de chef des opérations, Nicolas Sarkozy n'est pas vraiment pris au sérieux.

En Chine, où l'interprétation française de la résolution onusienne autorisant les frappes aériennes contre l'armée de Kadhafi a été critiquée, les journalistes se font l'écho de la leçon de démocratie que Hu Jintao a administré à Nicolas Sarkozy lors de sa visite le 30 mars.

Ailleurs, le président français est dépeint comme un bouffon ou un mégalomaniaque : « un personnage d'avant-spectacle » qui fait « rire », raille l'édito du 27 mars de La Reppublica, un quotidien italien de centre-gauche ; un homme « pratiquement obsédé », renchérit Newsweek.

« Sarkofago » (« sarcophage ») a même titré l'hebdomadaire italien pro-Berlusconi Panorama. Sur la une, le président français a endossé l'habit de Napoléon. Et comme un récit de campagne, l'article de Grilli Silvia intitulé « L'homme qui voulait ressembler à Napoléon », s'ouvre ainsi :

« Seul dans son rôle de commandant en chef, jouant la montre pour être le premier à tirer, à 17h45, le Napoléon Sarkozy, a ordonné à l'aviation militaire d'ouvrir le feu sur les blindés libyens ? »

12:10 Publié dans ACTUALITES, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarkozy, libye, tunisie, revue de presse | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

10/03/2011

Europe : le pacte caché

EUROPE1.gifL’Humanité publie un document antisocial préparé dans le secret

L’humanité du 9 mars a publié le texte intégral du projet que le sommet de Bruxelles veut adopter le vendredi 11 mars.

Ce texte a été obtenu par P. Le Hyaric, député européen. Au programme :

Les parlements dépossédés : réduits au simple rôle d’exécutants, les Parlements nationaux -dont les peuples- n’auraient plus la maîtrise de certaines politiques

Les salariés au régime sec : sous le diktat de la compétitivité, les Etats devront "garantir une modération salariale" dans le privé comme dans le public

Commercer sans entraves : si le traité de Lisbonne avait déjà contribué à lever certaines barrières concurrentielles, ce texte propose d’aller encore plus loin

lhumanitepactecahé.jpgLa retraite en ligne de mire : aucune limite n’est donnée pour repousser l’âge de départ à la retraite et diminuer le niveau des prestations sociales

Le choix de la précarité : comme la stratégie de Lisbonne, le document promeut la "flexicurité". Une notion qui a permis de déréglementer le marcher du travail

Une TVA antisociale : la Commission veut transférer les cotisations sociales payées par les entreprises vers une hausse de la taxe à la consommation

La rigueur devient la norme : pour garantir que les budgets nationaux répondent aux besoins du capital, "ils" proposent de constitutionnaliser l’austérité.

DECOUVREZ LE DOCUMENT INTERGRAL EN CLIQUANT SUR CETTE LIGNE

12:21 Publié dans ACTUALITES, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pacte européen, révélation, l'humanité | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/03/2011

LETTRE DE PRISON !

Une lettre de Salah Hamouri...

salh.jpgDepuis les cellules de la prison, on peut entendre des voix parfois indignées qui parlent des droits de l’homme….Ces hommes politiques, ces gouvernements qui prétendent défendre les droits de l'homme et appliquer la justice savent-ils ce qui se passe dans les prisons de l'occupation israélienne ? Savent-ils que plus de 8000 prisonniers sont victimes de mort lente ?

Parfois des voix s’élèvent lors de réunions au sommet, il arrive que quelqu'un parle des prisonniers politiques palestiniens mais on parle de nous comme des terroristes, des numéros sans visage alors que comme tous les êtres humains, nous sommes parfois faibles, parfois forts, nous aimons et nous détestons, nous rions, nous avons même des moments de joie ou nous pleurons aussi quand nous pensons à nos familles.

Pour exprimer notre souffrance, il me faudrait écrire 100 livres mais même une encyclopédie ne ferait pas bouger vos consciences s’il vous en reste une après la course au pétrodollar de l’Oncle Sam qui occupe l’Irak en guise de démocratie.

Vous soutenez la justice et les droits de l’homme dans certains endroits du monde mais ici, vous soutenez et légitimez l’occupation et nous en payons le prix dans nos cellules.

Avez-vous déjà imaginé une femme palestinienne accouchant en prison, les pieds et mains liés ?

Avez-vous déjà vu un enfant de 12 ans menotté a un check point et laissé des heures au soleil ou sous la pluie par la volonté d'un simple soldat ?

Savez-vous qu’un grand nombre de mes camarades a déjà passé plus de 20 ans derrière les barreaux ? Beaucoup ont perdu leurs parents sans pouvoir leur dire "adieu".

Les gouvernements occidentaux se doivent de réviser leurs positions concernant le Proche- orient avant qu’il ne soit trop tard.

Depuis quelque temps, les révolutions de peuples arabes sont en train de mettre fin á des dictatures qui ont le plus souvent servi vos intérêts au lieu de défendre leurs peuples.

Vive les révolutions arabes !
Vive le pouvoir des peuples !
Vive la liberté !

Salah Hamouri
Section 1
Prison de Guilboa, février 2011

09:51 Publié dans ACTUALITES, International, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salah hamouri, prison | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

24/02/2011

AFGHANISTAN : FRANCAIS ET AMERICAINS OPPOSES A LA GUERRE

afghan.jpgLe sondage IFOP publié dans le journal l’Humanité du 23 février est passé inaperçu dans les médias de notre pays. La censure sur ce sujet, comme sur d’autres semble de plus en plus impitoyable.

En France où déjà plus de 50 de nos soldats sont morts, ce sujet mériterait autre chose que du mépris de la part de ceux qui dominent l’information, où plutôt ici la propagande.

Comment faire accepter de la part des français notre présence guerrière en Afghanistan ? Cela semble difficile, et le mieux semble-il est de ne pas traiter ce sujet.

Ces sondages réalisés conjointement en France et aux Etats-Unis 09 au 14 février 2011 auprès de 2 échantillons représentatifs de 1000 personnes sont sans appel.

En France 72 % des français se déclarent défavorables à l’intervention militaire français (contre 64 % en août 2009), 35 % seulement considèrent que cette présence a permis de faire progresser le pays vers la démocratie (42 % en août 2009). Le soutien à la présence française dans ce pays s’érode d’année en année. En 2001, 55 % des français y étaient favorables, aujourd’hui ce pourcentage tomba à 28 %.

Aux Etats Unis pour la première fois 50 % des américains disent être opposés à cette guerre (43 % en août 2009), 50 % s’y déclarent favorables, par contre 60 % indiquent en même temps que cette présence est utile pour lutter contre le terrorisme, 54 % que cela a permis une progression de la démocratie.

Le débat est donc loin d’être clos. Le PCF en respectant le rôle tenu par nos soldats dans ce pays s’est déclaré opposé à la présence militaire de la France en Afghanistan.

03/02/2011

PETITION POUR L'EGYPTE

egypte.jpgDes millions d'Egyptiens courageux font face en ce moment à un choix fatidique. Des milliers d'entre eux ont été emprisonnés, blessés et certains tués ces derniers jours. Mais s'ils persistent dans leur soulèvement pacifique, ils pourraient mettre fin à des décennies de tyrannie.

Les manifestants on lancé un appel à la solidarité internationale, mais la dictature en place a conscience de la puissance d'une telle union en cette période – ils essaient désespérément d'empêcher les Egyptiens de communiquer entre eux et avec le reste du monde, et ont pour cela coupé l'accès à internet et aux réseaux de téléphonie mobile.

Les réseaux par satellite et radio permettent encore de percer le black-out mis en place par le régime -- à nous d'inonder ces ondes par un gigantesque cri de solidarité montrant aux Egyptiens que nous sommes à leurs côtés, et que nous demandons à nos gouvernements de prendre leurs responsabilités en les soutenant à leur tour. La situation a atteint un point critique -- chaque heure compte -- cliquez ci-dessous pour signer le message de solidarité et faites suivre ce courriel:

https://secure.avaaz.org/fr/democracy_for_egypt_fr

Le pouvoir du peuple déferle au Moyen-Orient. En quelques jours, des manifestants pacifiques ont renversé la dictature tunisienne vieille de 30 ans. A présent, les soulèvements s'étendent en Egypte, au Yémen, en Jordanie et au-delà. Le monde arabe pourrait être en train de vivre sa chute du mur de Berlin. Si la tyrannie s'effondre en Egypte, un raz-de-marée démocratique pourrait déferler dans toute la région.

Le dictateur égyptien Hosni Moubarak a tenté d'étouffer la contestation. Mais avec un courage et une détermination incroyables, les manifestants continuent de descendre dans la rue.

Certaines pages de l'histoire sont écrites non pas par les puissants, mais par le peuple. Une de ces pages est en train de s'écrire. L'action des citoyens égyptiens dans les heures à venir aura un impact massif dans leur pays, la région et le monde entier. Encourageons-les en prenant l'engagement de nous tenir à leurs côtés dans cette lutte:

https://secure.avaaz.org/fr/democracy_for_egypt_fr

Les proches de Moubarak ont quitté le pays, mais celui-ci a fait appel à l'armée pour rétablir l'ordre dans la rue. Il a fait la promesse effrayante d'appliquer la tolérance 0 face à ce qu'il appelle le "chaos". Quelle qu'en soit l'issue, l'histoire va s'écrire dans les prochains jours. A nous d'aider à en faire un moment décisif qui montrera à tous les dictateurs de la planète qu'ils ne peuvent résister longtemps au courage d'un peuple uni.

10:49 Publié dans ACTUALITES, Histoire, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : egypte, pétition, manifestation | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/12/2010

N’oublions pas Salah !

APPEL

salah.jpg"Nous sommes le 15 décembre. Dans 15 jours ce sera le « nouvel an » !

Tandis que nous fêterons en France l’année nouvelle 2011, un jeune français, totalement délaissé et ignoré par les autorités françaises, sera au fond de sa prison israélienne.

Notre solidarité n’a de cesse de se manifester toujours activement pour obtenir sa libération. Car il n’a rien fait de répréhensible. Cela est formellement établi. Et cela avait été reconnu devant sa mère par le Conseiller diplomatique du Président de la République. Pour autant rien ne bouge pour autant. Ah s’il s’appelait autrement que Salah…

Le 31 décembre prochain, cela fera 2115 jours que Salah sera en prison pour délit d’opinion politique. Il avait 20 ans quand il a été arrêté par l’armée israélienne. Il en a aujourd’hui plus de 25. Très jeune c’est pourtant le plus vieux prisonnier politique français en prison.

Nous ne pouvons pas lui envoyer quelques cadeaux pour ce nouvel an afin qu’il soit moins pénible pour lui. Envoyons-lui une carte postale ! Par milliers ! Sans enveloppe. Son « adresse » :

Salah Hamouri Doar nah Guilboa 10900 – Beit shean Israël

17:24 Publié dans ACTUALITES, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salah hamouri, appel, noël | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

22/11/2010

EXCLUSIF : GRECE : APRES LES ELECTIONS : L’ANALYSE

grecepc1.jpg"Tout le monde parle comme s'il était le vainqueur, mais le véritable vainqueur c'est la dépréciation du système politique"

 

 Commentaire laissé sur le site du quotidien Eleftherotypia le lendemain des élections régionales et locales grecques

 Les élections locales grecques ont eu lieu le dimanche 14.11, dans une atmosphère particulièrement lourde, où le pays subit le joug (littéralement) des institutions financières européennes et internationales, surtout du FMI. Les conséquences des mesures imposées par "la troïka" (terme passé dans le vocabulaire courant comme synonyme d'oppression) aux salariés et aux retraités grecs ramènent le pays presque un siècle en arrière, supprimant tout droit ou liberté dans le domaine du travail et réduisant les citoyens en sujets.

Ce n'est donc pas seulement le porte-monnaie et le frigo vides qui ont poussé 54% des électeurs à rester chez eux dans un pays où... le vote est théoriquement obligatoire. Cependant, cette abstention record, ainsi que les sérieuses interrogations qui en ressortent quant à la crédibilité du système politique en général et des partis politiques en particulier ne semble inquiéter ni le PASOK (la social-démocratie au pouvoir), ni la Nouvelle Démocratie (ND, la droite). Et pourtant, c'est pas cette inquiétude que tout aurait dû commencer.

En pleine réforme territoriale (comme la France), la Grèce a connu une situation qui a bouleversé les limites géographiques et administratives des régions, départements et communes: surtout ces dernières ont subi des fusions-acquisitions qui ont fait grincer pas mal de dents, réduit considérablement leur financement (car le but, là-bas comme ici, est de faire des économies et d'offrir moins de services publics aux habitants) et brouillé, de ce fait, les pistes politiques.

C'est un signe des temps, comme l'abstention: 4 maires élus sur 10 n'affichaient aucune étiquette politique, dans un pays où, il n'y a pas si longtemps, le soutien d'un ou de plusieurs partis était non seulement un passage obligé, mais surtout une garantie demandée par l'électeur. Signe de cette dangereuse dépréciation des politiques, non d'un éveil de la société civile, ce changement d'affichage révèle, si l'on approfondit un peu la question, une omniprésence du système des "deux grands partis" qui occupent toujours le paysage. Car la plupart de ces maires sans étiquette ne sont rien d'autre que des "apostats" ou des "dissidents" à qui ni le PASOK, ni la ND n'ont voulu donner l'investiture, mais qui ont profité d'ancrages locaux ou de notoriété (notabilité?) pour damer le pion aux candidats officiels des ces deux partis.

Les études faites à chaud et publiées dans la presse cette semaine où tout le monde a sa propre interprétation (forcément positive...) des résultats montrent que les citoyens, inquiets de la dégradation de leur vie, de la chute vertigineuse de leur pouvoir d'achat et de l'humiliation que subit le pays sous la coupe du FMI, ont trouvé plusieurs moyens de protestation, c'est pourquoi une appréciation uniforme et globale des résultats ne rendrait pas compte de cette complexité.

 

Dépassant les 60% à Athènes intra muros, ainsi qu'à plusieurs municipalités populaires ou dans des îles éloignées, l'abstention, pour 8 abstentionnistes sur 10, est un acte de protestation, non un désintérêt ou un sentiment de "tous pareils, tous pourris". C'est cette protestation qui, même si elle s'exprime d'une manière préoccupante pour la démocratie en général, pourrait porter en elle les germes d'une résistance toujours vivante, d'une recherche d'alternative indispensable, d'une envie de voir enfin la politique se remettre dans le droit chemin et s'occuper vraiment des affaires de la cité.

grecepc.jpgC'est d'ailleurs cette protestation qui s'est également exprimée par le vote à gauche, un vote qui, même s'il n'a pas donné concrètement beaucoup d'élus, a permis de réfléchir sur le rôle et la place des partis, et sur l'existence ou non d'un programme de lutte et de propositions pour s'en sortir.

Il est nécessaire de préciser ici que, dans le vocabulaire courant grec, le mot "gauche" désigne les partis et formations politiques à gauche des socialistes, car ces derniers sont uniquement désignés comme tels, sans autre caractérisation. C'est cette acception du terme que nous utiliserons par la suite.

Les deux principales formations de gauche, le KKE (parti communiste grec) et le SYNASPISMOS/SYRIZA (coalition de la gauche/coalition de la gauche radicale) ont obtenu des pourcentages inversement proportionnels au nombre d'élus du deuxième tour, mais assez significatifs des attentes de l'électorat de gauche au premier tour.

Les autres formations, y compris les écologistes, n'ont rien obtenu de significatif. Quant à l'extrême-droite, vers le 7% dans les principales villes et en hausse malheureusement à Athènes, elle n'a pas tiré un si grand profit de son populisme, ni de son... soutien indéfectible aux mesures d'austérité imposées par le gouvernement. Mais elle a trouvé une bonne parade pour s'afficher au deuxième tour: elle s'est alliée à la droite "classique", la ND, qui l'a accepté sans vergogne, comme le PASOK avait accepté sans broncher le soutien du LAOS (le parti d'extrême-droite dont l'acronyme signifie "peuple") à ses trains de mesures d'austérité. Avoir un maire dont l'étiquette est "droite + extrême-droite" ne semble pas être désormais une honte pour bien des électeurs... Évolution inquiétante dans un pays qui a connu la dictature des colonels...

La gauche a donc bénéficié d'un certain soutien dans beaucoup d'endroits, un soutien qui a donné au KKE des pourcentages à deux chiffres au premier tour dans des régions sensibles (par exemple la région capitale où son candidat a fait plus de 14%) ou dans plusieurs municipalités.

De son côté le Synaspismos, affaibli par la défection de plusieurs de ses membres (ceux qui prônaient des alliances privilégiées avec le PASOK notamment) et toujours en quête de positionnement politique clair et en même temps unitaire, n'a pas pu augmenter son influence, a vu ses résultats stagner ou baisser, mais a quand même pu sauver des élus grâce à des... alliances et des soutiens au deuxième tour.

Les communistes grecs, malgré une politique souvent isolationniste (au niveau européen) et solitaire (au niveau national, où ils ont fondé leur propre syndicat, le puissant PAME), ont pourtant créé un espoir et donné du souffle à bien de citoyens étouffés par le fameux Memorandum imposé par le FMI et l'UE. Identifiés comme les défenseurs des droits et des libertés, comme une force combative qui ne se plie pas devant "les puissances étrangères", ils ont récolté les fruits de leur combativité, sans malheureusement pouvoir les traduire en nombre d'élus, ce qui aurait permis à des voix courageuses de se faire entendre. Refusant toute alliance au deuxième tour afin de ne pas risquer de se compromettre avec la social-démocratie, poussant parfois jusqu'à l'excès la polémique avec le Synaspismos qui la leur rendait bien, ils n'ont pas donné des consignes de vote et ont même perdu des municipalités populaires qu'ils détenaient par le passé. Leur force de combat et leur capacité de défendre les droits des salariés et des citoyens n' pas pu dépasser les limites de l'intransigeance.

Or entre compromission (c'est-à-dire capitulation pour avoir des élus à tout prix) et recherche de la pureté absolue (c'est-à-dire volonté de rester seul, fier de soi, "non-contaminé"), il existait une voie qui aurait pu, dans cette atmosphère si lourde où l'horizon est tellement obscurci par l'épais brouillard de la soumission au capitalisme, déboucher sur des stratégies unitaires exigeantes, sur des positions permettant l'émergence de propositions qui changent vraiment la vie et qui sont portés par des élus d'engagement, de probité et de combativité exemplaires. Encore un effort !

Résultat des courses: le PASOK l'a emporté d'une courte tête (ou, pour être plus clairs, n'a pas subi de défaite), la droite n'a pas eu d'augmentation spectaculaire, la gauche, malgré son relatif succès, n'a pas pu aller jusqu'au bout.

Dans quelque jours, le premier budget imposé par le Memorandum sera présenté à l'Assemblée Nationale, imposant encore plus d'austérité, détruisant encore plus profondément le tissu social et humain d'un pays où jadis la solidarité était la valeur suprême. D'ailleurs, la prolifération des "indépendants", loin d'être une promesse de revalorisation du rôle du citoyen dans la politique, révèle aussi un désarroi: celui de ne pas pouvoir compter sur des solidarités organisées, sur des programmes portés par des groupes, sur des organisations comme les partis, ces "intellectuels collectifs", même pas comme les associations.

Le retour de l'individu ? Ou bien celui du "notable", figure jadis dominante surtout à la campagne, relique d'un système du 19e siècle, qui, même s'il n'était pas féodal, réduisait la politique à une pure recherche de l'intérêt pour soi ou pour sa famille ?

grecpc2.jpgNous mesurons, dans le contexte européen d'aujourd'hui où les prédateurs de la finance ont mis d'autres PIGS en ligne de mire (l'Irlande, puis le Portugal), quelle lourde tâche incombe à la gauche, à une gauche qui ne renonce pas et qui n'oublie pas son nom, à une gauche telle que nous voulons la construire en France avec le Front de Gauche, avec le Programme populaire partagé initié par le PCF.

Nous mesurons aussi combien les mobilisations qui ont lieu dans les différents pays gagneraient à être coordonnées au niveau européen, prendraient plus d'ampleur, deviendraient des épines encore plus douloureuses pour le capitalisme.

Voilà pourquoi ce slogan génial que nous avons tellement entonné en France lors des manifestations sur les retraites, et que nous entonnerons à nouveau tout autour de la Bourse de Paris le mardi 23 novembre doit rester notre mot d'ordre dans tous les pays pour les années qui viennent: amis et camarades de toute l'Europe, soyez-en sûrs, "on ne lâche rien" !

 Dina Bacalexi, ingénieur de recherche au CNRS, née à Athènes, d'origine Grèque, spécialiste de l'histoire de ce pays, militante du Parti communiste Français

11:02 Publié dans International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, élections, analyse | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!