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08/10/2014

C'est un gouvernement « pro-people » qu'il nous faut (Pierre Laurent)

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Manuel Valls s'est rendu à Londres pour attirer les soi-disant investisseurs de la City. Après 30 ans de politiques dites de « soutien à l'investissement », il serait temps d'en dresser le bilan. La finance n'investit pas, elle spécule. C'est la raison principale de la crise financière et de l'état de délabrement du système productif français. Un gouvernement « pro-business » n'est pas un gouvernement qui aime l'entreprise.

C'est un gouvernement « pro-people » qu'il nous faut. C'est pour ça que François Hollande a été élu. Un gouvernement de gauche digne de ce nom, plutôt que de promettre la fin de la taxe à 75 % pour les plus riches, devrait agir contre l'évasion fiscale qui ampute chaque année le budget de l’État à hauteur de 60 milliards d'euros.

Un gouvernement de gauche devrait proposer un plan d'urgence européen d'investissement pour l'emploi, l'industrie et les services publics. Il devrait se battre pour changer le rôle de la BCE et mettre la création monétaire au service du développement social et écologique.

Un gouvernement de gauche devrait, au lieu de courber l'échine devant les milieux d'affaires, s'adresser à tous ceux qui luttent au Royaume Uni contre la politique austéritaire de David Cameron et vanter les mérites de la protection sociale, dont les britanniques manquent cruellement. L'humain avant les profits est la seule idée qui peut nous guider vers le redressement du pays.

26/09/2014

L'Etat Islamique est d'abord une entreprise qui fait des profits financiers grâce à la terreur."

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Hommage à la mémoire d'Hervé Gourdel

La lutte contre le terrorisme est une priorité pour les communistes. Le meurtre de notre compatriote, Hervé Gourdel, nous rappelle que des groupes structurés sont prêtsà tout pour faire régner la peur etla haine.

Les communistes participerontà tous les hommages nationaux ou locaux en la mémoire d'Hervé Gourdel dans le respect strict des volontés exprimé par sa famille.

Les communistesyparticiperontpour apporter à la famille et aux proches de la victime toute leur solidarité dans ce moment si difficile et douloureux pour eux. Nous réaffirmons notreindignation face à la cruauté et l'inhumanité des assassins d'Hervé Gourdel et face à celles de tous ceux qui se réclament du djihadisme.

Les communistes y participeront pour réaffirmer que face à ce déchaînement de violence et de haine, ils travailleront sans relâche à la cohésion de notre peuple dans toutes ses composantes et sans discrimination dans la lutte pour l'égalité, la justice et la solidarité.

Les Français ne tomberont pasdans le piège tendu par les terroristes, ou certains extrémistes de l'ordre nouveau. Aucune religion ne prône le recours à une telle barbarie et ne peut servir à justifier de tels actes de terreur. Nous saluonstoutes celles et tous ceux qui se lèvent pour manifester leur liberté de conscience et dire non au terrorisme.

« Guerre » contre le terrorisme ou « lutte » contre le terrorisme ?

Le meurtre d'Hervé Gourdel met en premier plan la lutte contre les organisations terroristes. La sémantique n'est pas neutre. La « guerre » contre le terrorisme préconiséepar le président de la République fait référence aux mots et à la politiquede G.W. Bush après le 11-Septembre.

13 ans plus tard, nous voyons bien que cette stratégie est un échec et un désastre.

Un échec car elle nie que la structuration de ces groupes terroristes aété et est encoreaidéepar despuissances internationales etrégionales comme l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les Etats-Unis eux-mêmes tant qu'ils servaient leursintérêts ou servaient à diviser les peuples sur lesquels l'« Occident » prétend maintenir sa domination. Aujourd'hui les monstres échappent à leurs créateurs.

Un désastre parce que les 4 000 milliards de dollars mis dans cette « guerre » ont ont pour résultat d'être passé d'1foyer de djihadistes dans le monde à 13.

Il faut donc changer de politique. Le PCF souhaite qu'une véritablestratégie de lutte contre le terrorisme se mette en place. Cela nécessite d’avoir des objectifs clairs et les moyens financiers et humains d’agir sans compromettre les libertés individuelles. Cela suppose de sortir d'une logique de domination économique, politique et militaire au profit d'une logique de coopération, de développement, de démocratie.

Les meurtres antisémites d’un Merah ouencore le cafouillage du week-end dernier à l'arrivée de 3djihadistes en provenance de Turquiemontrent que notre système de renseignements et de sécurité intérieur ont de sérieuses lacunes.

Les renseignements généraux etles services anti terroristes ont-ils lesmoyens techniques ethumains pour remplir leurs missions ? et surtout quelles sont les priorités et modalités de leur mission ? Le dispositif juridique et législatif de notre pays est suffisant pour répondre à la menace terroriste, il faut encore l'appliquer, et ce dans le respect des droits et libertés.

Le Parlement n'est pas assez associé aux objectifs et moyens mis en œuvre. C'est indispensable pour éviter toute tentation de dérives autoritaires.

Non à la guerre, oui à des mesures coercitives contre Daesh

Est-ce que les frappes aériennes menées par la France en Irak et par les Etats-Unis en Syrie vont empêcher ce qui s'est passé en Algérie avecle meurtre d'Hervé Gourdel ? A l'évidence non ! La France doit êtreunie derrière la famille d'Hervé Gourdel. Dans unmoment tel que celui-là, la recherche de cohésions'impose, mais ellene peut se traduire par taire le débat qui existe sur la manière de mener efficacement ou non la lutte contre le terrorisme, et sur l'aide à apporter à ceux qui en Irak et en Syrie combattent l' « Etat islamique ».

La force du mouvement Daesh, c'est à la fois de s'appuyer sur une base territoriale et une stratégie économique. Les objectifs militaires de la France au moyende « frappes » en Irak, même ciblées, sont inefficacesdans la durée. Au lieu de dépenser des millions dans des frappes militaires, il serait plus utile d’aider de manière plus importante les combattants kurdes en Irak et en Syrie, et d'aider l'Irak à reconstruire son armée et son État.

Le terrorisme c'est d'abord une entreprise de la terreur et de conflits

Le terrorisme c'est d'abord une entreprise qui cherche à faire des profits financiers en faisant régner la terreur. Le chiffre d'affairesde Daesh dépasse le milliard de dollars par an. Des mesures internationales doivent êtreprises pour agir sur les Étatsde la région qui arment et achètent aux groupes terroristes du pétrole, pour agir sur les finances des « émirs » chefs de bandes qui utilisent le terrorisme comme moyen de s’enrichir, et pour agir enfin sur les marchands d’armes qui profitent des trafics.

Parti communiste français, le 26 septembre 2014

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Les djihadistes ne nous diviseront pas
Rassemblement ce dimanche 28 septembre à 14h30 - Place de la République à Paris
"Ni guerre de religions, ni guerre de civilisation. Nous invitons nos compatriotes à ne pas tomber dans le piège tendu par les terroristes ou certains extrémistes de l'ordre nouveau. Unis, croyant ou non , pour la lutte contre le terrorisme, nous devons être."
PCF Paris
Ils appellent au rassemblement : SOS Racisme, Conférence des Imams de France, Banlieues du Monde, Black Caucus France , CGT, Club Islam des lumières, CM 98, Collectif «Non à Guerlain! Non à la négrophobie!», Collectif Van, Comité Femme Fer (C.F.F), EGAM - le mouvement antiraciste Européen, FCPE 93, Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne, Fédération Total Respect (Tjenbé Rèd), France Syrie Démocratie, France Terre d'Asile, Franco-Algériens républicains et rassemblés, Huffington Post, Ibuka, IFRAV, IREA-Maison de l’Afrique , JCALL, Jeunes Radicaux de Gauche, la M.A.C (Mazzacca - Afro - Caraïbeenne), La Paix Maintenant, La Règle du jeu, L'Association Française des Victimes du Terrorisme, Le Cégom, LGBT/OM , LICRA, L'UFAT (Union Française des Associations Tsiganes), Mouvement des élus de France pour l'égalité , Mouvement des Jeunes Socialistes, MRAP, Ni Putes Ni Soumises, Onzième Dom, Paroles de femmes, Parti Communiste Français, Rainbow Caucus France, Shechora Ani Venava , UJ2FOM, UNEF, Union des Etudiants Juifs de France, Union Nationale Lycéenne, Urgence Darfour, Cimade

14/08/2014

Irak : ce sont des monstres mais ce sont vos monstres !

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"Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes" Jacques-Bénigne Bossuet écrit au XVII ème siècle.

Les djihadistes de « l’Etat islamique en Irak et au Levant » sont des monstres. Personne ou presque ne le conteste. Mais s’en tenir à ce constat et à la compassion pour les populations martyrisées relève de l’escroquerie. Ces monstres ont été enfantés par le prix Nobel de la paix Obama, Hollande et la plupart des dirigeants occidentaux.

 
D’ou vient l’argent ? D’où viennent les armes ? 
L’organisation terroriste dispose de moyens financiers considérables. L’argent provient de plusieurs pays du Golfe alliés de Washington et bien en vu à Paris, de braquages comme celui de la succursale de la banque centrale irakienne à Mossoul au début du mois de juin avec un butin de 425 millions de dollars, du commerce du pétrole avec la production de plusieurs raffineries comme celles de Tikrīt et Baiji et … du pillage d’antiquités vendus au prix fort en Occident par des réseaux mafieux.
 
D’où viennent les armes ? Un grand merci au grand Sam et à ses copains de Londres et de Paris. Le matériel fourni aux opposants à Bachar el Assad est passé à 90% entre les mains des Djihadistes avec en prime les reliquats des arsenaux libyens ainsi que des blindés, des tanks et de l’armement lourd de fabrication US pris à l’armée irakienne en déroute.
 
Les talibans en Afghanistan avaient été armés par Reagan au nom de la défense du « monde libre » avec les résultats que l’on connaît.
 
Les « contras » au Nicaragua avaient bénéficié des mêmes largesses.
Du temps du dictateur nicaraguayen Somoza, à Washington les officiels avaient pour habitude de dire : « Somoza est peut-être un fils de pute, mais c’est notre fils de pute. » Les dirigeants occidentaux pourront désormais dire eux aussi  à propos des djihadistes : «  ce sont des monstres, mais ce sont nos monstres. »

Billet de José Fort publié par l'Humanité : http://www.humanite.fr/blogs/irak-ce-sont-des-monstres-ma...

13:49 Publié dans ACTUALITES, International, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irak, monstres, josé fort | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

13/08/2014

Irak: Appel à la solidarité et à l'intervention politique de la France et de l'ONU

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Les événements actuels en Irak et notamment dans le Kurdistan Irakien provoquent l’horreur et l’inquiétude en France et dans le monde.

L’offensive conduite dans la région par l’EIIL suscite un déchainement de terreur où se conjugue sauvagerie et inhumanité. Des milliers de civils, en raison de leur origine confessionnelle ou ethnique fuient la barbarie. Les massacres frappent indistinctement les hommes, les enfants et les vieillards tandis que nombre de femmes subissent des violences et sont vendues comme esclaves.

Tout doit être mis en œuvre pour que cesse cette catastrophe humanitaire. De toute urgence, la solidarité internationale doit se déployer.

Au-delà des interventions militaires qui se dessinent, il faudra, en temps voulu, tirer le bilan des logiques guerrières qui tonnent comme un terrible échec pour les Etats Unis et leurs alliés. Le recours à la force n’a jamais permis de lutter contre le terrorisme mais il contribue au triomphe de la haine dans les esprits et met sur le pied de guerre des sociétés entières.

Il faut soutenir les forces kurdes qui depuis des années, souvent seules, agissent en Syrie (Rojava) et en Irak pour bâtir des sociétés démocratiques, solidaires et plus justes. Aujourd’hui, elles protègent les minorités persécutées et combattent les armes à la main l’EIIL.

Les peshmergas du PYD de Syrie et du PKK de Turquie sont aux côtés de leurs frères d’Irak pour défendre la liberté et les droits humains. Le Conseil national du Kurdistan, représentant les organisations kurdes, ont interpellé la communauté internationale et particulièrement le Conseil de sécurité de l'ONU. Il appelle à la protection en urgence des populations menacées. Il exige des sanctions immédiates contre les Etats qui soutiennent l’EIIL (Qatar…) ou qui font preuve de complaisances à son égard (Turquie…). Enfin, il réclame un soutien aux forces qui résistent.

L’ONU doit immédiatement agir pour des solutions humanitaires et politiques en engageant avec le nouveau gouvernement irakien un dialogue incluant toutes les parties concernées du pays. C’est sous son autorité que toutes les mesures d’urgence et de construction d’une paix durable doivent être envisagées.

Les autorités françaises et le ministre des affaires étrangères doivent s’exprimer et agir dans ce sens. Le soutien aux kurdes est une priorité. Tout ce qui peut y contribuer, comme le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes, doit être favorisé. La France pourrait, comme membre du Conseil de Sécurité prendre l’initiative d’une conférence régionale pour aider à la réconciliation, à reconstruire l’Etat irakien et préserver l’unité du Moyen-Orient. Il est encore temps afin d’endiguer la déflagration.

Le PCF exprime tout son soutien et sa solidarité aux démocrates irakiens et aux forces kurdes engagées contre l'EIIL. Dans cette terrible épreuve, les communistes ne ménageront pas leurs efforts pour que s’imposent la paix et la démocratie.

02/08/2014

EVRY, TROISIEME RASSEMBLEMENT POUR LA PAIX EN PALESTINE / PARIS 15000 MANIFESTANTS

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Pour la troisième fois en quinze jours, plus de cent personnes se sont rassemblés dans le calme, à l'appel d'Evry Palestine et d'une dizaine d'organisations et de partis.

ep3.jpgLes élus communistes une nouvelle fois étaient très présents à ce rassemblement avec les élus communistes d'Evry Elise Yagmur et Diego Diaz ainsi que Bruno Piriou, conseiller général de Corbeil. Des élus Verts, du PG et du MODEM avaient tenus aussi à participer à ce rassemblement.

Plusieurs orateurs ont rappelé à partir de témoignages précis les atrocités commises par l'Etat d'Israël sur Gaza à moitié détruite où déjà plus de 700 personnes ont été assassinées et plus de 7000 grièvement blessées le plus souvent avec des bombes à fragmentations, totalement interdites par les conventions internationales et entrainant un handicap horrible, à vie, pour les personnes blessées, acte de barbarie dénoncé par tous.

Diego Diaz est intervenu rappelant l'attitude honteuse du gouvernement français et des pays européens qui par leurs silences approuvent ces massacres. Il a rappelé que la Bolivie a décrété Israël, pays terroriste.

ep8.jpgElise Yagmur a appelé à développer la solidarité pour la Palestine meurtri.

Bertrand Heilbronn, le Président de l'association Evry Palestine a cité longuement Dominique Villepin qui résume bien l'ensemble des interventions prononcées, l'ancien premier ministre Gaulliste qui a déclaré particulièrement :

« Ayons le courage de dire une première vérité: il n'y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l'occupation et encore moins un droit au massacre.

Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd'hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien.

En lieu et place de la recherche de la paix, il n'y a plus que l'engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité.

L'État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu'elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu'elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire.

C'est la spirale de l'Afrique du Sud de l'apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d'iniquité et de bantoustans humiliants. C'est la spirale de l'Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle. »

"Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s'est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada.

Comment comprendre aujourd'hui que la France appelle à la «retenue» quand on tue des enfants en connaissance de cause?

Comment comprendre que la France s'abstienne lorsqu'il s'agit d'une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés?

Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d'Israël? Quelle impasse pour la France que cet esprit d'alignement et de soutien au recours à la force."

Texte et photos exclusifs E-Mosaïque

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A PARIS PLUS DE 15000 MANIFESTANTS - REPORTAGE VIDEO - ENTRETIEN AVEC PATRICK LE HYARIC, DEPUTE COMMUNISTE, DIRECTEUR DE L'HUMANITE

31/07/2014

Discours de Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, pour le centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès

croissant7.jpgDès cette minute, dans ce quartier qui fut celui de la presse puis dans tout Paris monte ce cri : « Ils ont tué Jaurès », comme si, imperceptiblement, le peuple de Paris mesurait que venait de se produire un événement considérable, un moment de bascule comme l’Histoire en réserve peu, ici-même, au café du Croissant.

Au-delà de l’homme de paix, c’est une conscience de la gauche et du mouvement ouvrier, un remarquable journaliste, un professeur normalien agrégé de philosophie,  un député fidèle aux mineurs de Carmaux qu’il représentait, un Historien de talent, le fondateur de l’Humanité, un orateur redouté qui aura mis sa vie et sa voix au service des plus faibles, qui disparaissait et laissait orpheline toute une génération de militants politiques et syndicaux qui se fracassera dans le tumulte de la guerre.

croissant5.jpgOui, ici est mort il y a cent ans Jean Jaurès. Mais son immense œuvre, ses actions, ses réflexions sont vivantes et résonnent au cœur du feu de l’actualité.Jaurès c’est la clairvoyance sur l’engrenage des guerres locales et mondiales.

C’est le combat contre la violence des guerres coloniales et une intuition géniale sur les grands enjeux de l’immigration.C’est son anticipation de grandes réformes sociales progressistes, la défense de la propriété sociale et des services publics, la démocratisation de l’économie, son combat, dans les pas de Robespierre, Condorcet et Hugo contre la peine de mort.

C’est l’action pour l’acquittement du capitaine Dreyfus, victime d’un antisémitisme couvert par les plus hautes autorités militaires. A l’adresse de ses camarades, il lance : « quel que soit l’être de chair et de sang qui vient à la vie, s’il a figure d’homme, il porte en lui le droit humain».Jaurès, c’est la raison, et la sagesse dans le débat sur la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat veillant au respect des consciences, épargnant à la France le poison des guerres de religions.

C’est une combinaison d’ouverture d’esprit et de fermeté dans les débats à gauche, c’est la passion de l’unité du prolétariat et le travail patient d’unification du courant socialiste.

croissant8.jpgC’est aussi les combats pour l’accès à l’éducation et à la culture, c’est sa foi dans la jeunesse.Jaurès, c’est enfin un théoricien d’envergure qui déploie de puissantes réflexions sur les processus de transformations sociales et les processus révolutionnaires vers le socialisme et le communisme, autour du fructueux concept d'«évolution révolutionnaire» qu’il emprunte à Marx et à Engels.

Certes, il ne manque pas aujourd’hui de responsables politiques pour se réclamer de Jean Jaurès, en flétrissant son œuvre et sa mémoire, en le caricaturant, en organisant, finalement, sa deuxième mort.Or, l’œuvre de Jaurès ne se mesure que dans ses actions, dans ses interventions, dans ses textes, pas dans la petite propagande brouilleuse d’esprits et de repères, impulsée par les tenants médiatiques du raccourci, de la petite phrase et de la paresse intellectuelle.

Nous appelons à un peu de sérieux, un peu d’efforts et d’honnêteté.Certes Jaurès n’est pas pour nous un modèle, si tant est que nous devions en avoir un.Mais, comme d’autres, de Marx à Gramsci, de Mandela à Allende, c’est un éclaireur, un ouvreur de pistes sur des terrains de plus en plus minés par une féroce guerre idéologique.

Avec un courage qui force toujours l’admiration, Jaurès aura lutté jusqu’à son dernier souffle pour éviter le terrible engrenage qui s’annonçait et qu’il percevait avec clairvoyance.

Après s’être rendu auprès du ministre de la guerre Abel Ferry, quelques heures avant cet assassinat, pour inciter encore aux efforts de paix, il apprend que dans les chancelleries, la guerre est lancée.

Il s’attable ici avec l’équipe de l’Humanité pour un dîner à la suite duquel il a l’intention de rédiger l’« article décisif », l’ultime appel pour pointer les responsables, « ces ministres à la tête légère » comme il les appelle, pour que les armes se taisent et que la raison l’emporte. La balle de son assassin l’en empêchera.

Jusqu’à son dernier souffle, il évoquait avec éloquence et passion l’ultime chance de la paix : L’union du prolétariat européen.

Lors de son discours le 25 juillet, six jours avant son assassinat, dans le quartier de Vaise à Lyon, il déclare : « Quoi qu’il en soit citoyens et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. »

Son message n’a pas été  entendu à l’époque. Mais son message demeure.

Il garde, un siècle plus tard, une valeur qui mérite que l’on s’y arrête et nous devons avoir à cœur de préserver son héritage qui fut mis à mal dès le lendemain de la guerre.

Que n’a-t-on fait de son assassin, Raoul Villain,  qui était un homme, fanatisé par les campagnes nationalistes, un innocent que les circonstances excusent ?

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Rapidement, dès la guerre finie, la thèse officielle fut mise en place : Raoul Villain croyait assassiner un homme de paix et il aurait assassiné un homme qui n’aurait pas manqué, aux dires des tenants de l’Union Sacrée, de se rallier à la cause de la guerre.

Au lendemain de la guerre, tout était bon pour que l’Union Sacrée de la guerre se transforme en Union Sacrée de la victoire, quitte à souiller la mémoire de Jaurès.

Certes, personne ne peut faire parler les morts.

 Mais comment penser que Jaurès se serait aligné sur un Clémenceau, « père la victoire » qui voulait une victoire totale sur l’Allemagne et asseoir la domination de la France en Europe et dans le monde. Qui voulait la rive gauche du Rhin et la confirmation de la présence française au Maroc. Qui, enfin, créa les conditions d’une paix temporaire et d’une revanche des peuples humiliés.

 Il convient cependant de balayer une idée simpliste et fausse. Non,  Jaurès, n’était pas un pacifiste béat qui aurait renoncé à la sécurité de la nation, de son pays.

 Dans son livre « L’Armée nouvelle », il développe d’ailleurs des idées importantes, inspirées de l’élan révolutionnaire et patriotique de Valmy, sur ce que devrait être une défense nationale du peuple et pour le peuple.

 Mais de cette guerre là, motivée par l’appât des gains financiers et territoriaux, il n’en voulait pas.

Au cœur du carnage, ses plus fidèles héritiers furent ces mutins qui, de Craonne à la Mer Noire, refusèrent de sacrifier leur jeunesse pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs et qui, comme Jaurès, payèrent chèrement leur audace.

Cela ne rend que plus saugrenue encore le projet décidée au sommet de l’Etat d’honorer en un seul jour tous les morts pour la France. On ne peut en effet commémorer dans le même élan la boucherie sanglante de 1914 où toute une jeunesse fut envoyée par les gouvernements européens se faire abattre pour d’obscures raisons, et le conflit où les démocrates durent, à la fin des années 30 affronter la « bête immonde » du nazisme.

A tout confondre, on brouille les repères, on perd notre pays et on égare nos concitoyens. Jaurès nous parle encore quand à Vaise, il lance ce vibrant appel : « Si la tempête éclatait, tous, nous socialistes nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et, en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste des heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe ».

Que les dirigeants actuels lisent, relisent et méditent le sens de cet appel, cent ans après, dans notre monde,  où bruissent un peu partout sourdement les  menaces de guerres où s’amoncellent de sanglants conflits, où des intérêts contradictoires poussent des peuples entiers sur le chemin sans retour de la guerre, où la guerre économique, menée par de toutes petites armées de puissants actionnaires baptisées « main invisible du marché » et leurs commissaires politiques conseillés par de petits comptables, fait rage.

Qu’ils le relisent et s’en inspirent car, il y a cent ans, peu nombreux furent ceux qui, à l’instar de Jaurès, sentaient venir le terrible drame et tentèrent d’en prémunir la France et l’Europe.

 L’humeur était alors de partir « la fleur au fusil » pour une guerre que les dirigeants politiques de l’époque et la presse bourgeoise annonçaient courte. Pourquoi les élites n’ont pas su ou pas voulu voir venir l’horreur qui s’annonçait ?

Et en seraient-elles capables aujourd’hui ? Rien n’est moins sûr. Nous sommes à une autre époque mais l’appât du gain, gains de territoire, gains financier, ce que Jaurès appelait « les guerres des proies » ne sont pas moins menaçantes.

- Les dépenses militaires mondiales ont doublé depuis l’année 1990 pour dépasser 1600 milliards de dollars. La politique extérieure menée par la France depuis plusieurs années provoque chez tous les progressistes de fortes inquiétudes. L’inféodation de la politique extérieure française et européenne à l’OTAN, les guerres menées au nom d’objectifs flous sur le continent africain sans débat parlementaire ou les récentes déclarations présidentielles sur ce que l’on appelle vulgairement « le conflit israélo-palestinien » sont de lourds motifs d’inquiétude.

 La voix de la France, jusqu’ici attendue par de nombreux peuples pour peser sur le règlement politique, diplomatique et pacifique des conflits, semble aujourd’hui s’éteindre doucement au fur et à mesure que la guerre économique accroît son emprise, laissant insidieusement place aux logiques de guerre.

Pourtant, quelle nécessité est plus impérieuse aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est, que de défendre la paix ?

Aux portes de l’Europe, en Ukraine, où s’affrontent de grandes puissances impérialistes sur fond de guerre économique pour le contrôle des ressources gazières et pétrolières et de montée d’un nationalisme agressif et autoritaire, hérité des heures sombres du siècle dernier.

En Palestine où un peuple entier est privé du plus élémentaire de ses droits de disposer de ses terres et de son Etat, au mépris du droit international.

A Gaza, où pleuvent les bombes sur un peuple prisonnier et emmuré. La France et l’Europe doivent prendre des initiatives à la hauteur de la gravité de la situation.

Il faut que les armes se taisent, avec un cessez-le-feu effectif et une protection internationale du peuple palestinien.

Il faut que cessent l’implantation de colonies, le blocus inhumain de Gaza. La France et d’autres Etats européens, l’Union européenne, devraient être à l’initiative de la convocation d’une conférence internationale pour relancer un véritable processus de paix. Son objectif, clairement proclamé à la face du monde, serait la reconnaissance des deux Etats dont celui pour le peuple palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale avec toutes les garanties de sécurité pour Israël et sa population. Les faucons israéliens doivent sentir que, cette fois, il n’y aura pas d’échappatoire et qu’ils devront assumer aux yeux de l’opinion publique internationale leur bellicisme.

Aujourd’hui, et dans ce conflit décisif pour l’avenir de l’humanité, la responsabilité des Etats européens et de l’Union européenne est engagée devant l’histoire.

Dans la lointaine Asie également où les cicatrices du vingtième siècle menacent de se rouvrir et où se reconstituent de puissantes armées pour le contrôle des eaux territoriales.

Dans ce Moyen-Orient ravagé par des guerres confessionnelles et où le jeu trouble de la puissance nord-américaine a semé et continue de semer le chaos et la désolation, en Irak comme en Afghanistan.

Où fuient et meurent par milliers ces chrétiens d’Orient dont la culture enracinée sur les rives de l’Euphrate menace de disparaitre à tout jamais.

En Lybie, où le chef de guerre Sarkozy et ses alliés occidentaux ont laissé un pays entier, saccagé, aux mains de milices qui s’entretuent et cultivent la terreur tout autour d’eux pour le contrôle de quelques puits de pétrole.

En Afrique, ce continent si riche dont les formidables ressources sont convoitées, pillées, par les grands groupes capitalistes et qui n’en finit pas de vivre au rythme des guerres inter-ethniques et où, là comme dans certains pays arabes, sur le terreau propice de la misère et de la pauvreté se développe le terrorisme.

Partout enfin, car aucun pays, aucune nation, aucun peuple ne sera épargné si la course aux armements, je pense particulièrement aux arsenaux nucléaires, ne parvient à être freinée.

Dans ce monde de tension, le Traité de non prolifération des armes nucléaires et les missions de l’Agence internationale de l’énergie atomique doivent être scrupuleusement respectés. L’idée d’un Proche et Moyen-Orient totalement dénucléarisé devrait être porté avec force.

 Le monde, aujourd’hui, vacille.

Le développement brutal d’un capitalisme de plus en plus financiarisé continue de porter cette nuée qui, pour reprendre les mots de Jaurès, menace de se transformer en un terrible orage.

Le règne de la finance sur la marche des économies génère de nouvelles inégalités et obstrue l’horizon des sociétés bloquées sur la rentabilité à court terme, en panne d’investissements sociaux, humains, environnementaux si utiles, porteurs d’avenir, de progrès et d’émancipation pour chacune et chacun.

Le capitalisme, entré dans une crise profonde, cherche un nouveau carburant, de nouveaux débouchés extérieurs au cœur de ses propres et multiples crises puisque l’austérité réduit les demandes.

Ce sont ces traités de libéralisation et de libre échange, dont les derniers avatars sont des textes négociés dans le secret le plus total par les puissants comme le Traité transatlantique, le Traité transpacifique excluant la Chine et le projet de traité sur les services répondant du nom de code TISA que l’Humanité a révélé il y a quelques semaines.

Tous ces textes visent à faire sauter définitivement les verrous régulateurs des économies nationales au profit des multinationales de l’industrie alimentaire, du textile, de la culture ou de la finance pour faire de chaque travailleur, de chaque consommateur, un fantassin de la mortifère guerre économique qui fait chaque jour des centaines et des centaines de vies brisées et de morts.

Cette guerre économique qui ravage les économies, les sociétés et l’environnement, qui pousse chacun des acteurs à tirer son épingle du jeu au détriment de son voisin, sème méfiance et rivalité.

Elle a pour conséquence non moins grave d’organiser le pillage des ressources énergétiques, du pétrole, du gaz et de l’eau, qui créé des tensions géopolitiques nouvelles et qui provoque des dégâts irrémédiables sur les écosystèmes.

Les migrations liées au réchauffement climatique et aux pénuries d’eau se multiplient, brisant les équilibres démographiques et sociaux de nombreux pays déjà fragilisés par leur grande pauvreté.

Nous ne pouvons avoir une lecture juste des conflits armés déclarés ou en gestation sans prendre en compte ces données.

Le monde change, certes, mais cela doit-il conduire à des attitudes que l’on qualifie de « pragmatiques » mais qui ne sont en définitive, qu’une manière de céder à des puissances dominantes, fussent-elles financières ?

« Il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, disait Jaurès, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie, qui aboutit à la lutte sur les champs de bataille, un régime de concorde et d’unité ».

Pourtant, un monde de coopération, d’entente mutuelle, peut éclore du phénomène de mondialisation qui rapproche les peuples autant qu’il les éloigne.

 Il est de notre rôle, de notre devoir, d’engager urgemment l’humanité sur cette voie de concorde.

Mais pas seulement : dans la voie d’un monde commun dans la paix, un monde de partage : partage des avoirs, partage des savoirs, partage des pouvoirs.

Dans une telle situation, les opinions publiques favorables à la justice et  à la paix doivent pouvoir se frayer un chemin, se faire entendre et peser sur le cours des choses.

Cette question s’est souvent posée au cours de notre histoire.

Elle se pose à nouveau. Partout favorisons les prises de parole citoyenne ! La paix a besoin de l’intervention des opinions publiques.

Permettez-moi de souligner à ce propos l’importance de la prochaine fête de l’Humanité. La situation internationale nous commande d’en faire un grand forum pour la paix avec une véritable prise de parole citoyenne sur cette question. Puisse la Fête du journal de Jaurès contribuer à ce que le rassemblement de tous les hommes et les femmes soucieux de défendre ce précieux bien commun qu’est la paix se renforcer.

 croissant4.jpgChers amis, chers camarades,

Le combat pour la paix  mené par Jaurès, s’il devint central à la fin de sa vie, reste indissociable de tous les autres.

Jaurès, c’est une immense culture, une grande sensibilité à la cause humaine, cette bonté qui donne à la politique ses lettres de noblesse.

Pour lui, la politique est une affaire qui touche à l’universel.

Comment concevoir un monde de paix quand l’injustice partout fait rage, comment concevoir la paix si les causes des guerres ne sont pas éradiquées : la pauvreté, les inégalités, l’intolérance. C’est la grande leçon que retiendront, trente ans plus tard les rédacteurs du programme du Conseil National de la Résistance qui, au plus noir de la nuit, avaient à cœur d’ouvrir des « jours heureux » en créant une sécurité sociale, un droit du travail, en élargissant les droits sociaux de tous les travailleurs.

Ainsi, Jaurès fut l’homme de tous les combats.

A aucun moment il n’a cherché, au cours de sa vie,  à échapper aux débats qui agitaient son époque. Il pénétrait au contraire avec abnégation et courage dans l’arène, celle de la chambre comme député, celle des usines et des mines comme responsable socialiste, pour défendre ses idées et apporter aux problèmes de son temps un éclairage émancipateur conforme aux intérêts du plus grand nombre, aux intérêts du prolétariat dans le cadre, je le cite « d’une évolution révolutionnaire qui vous conduira au communisme ».

De sa terre natale et rurale du Languedoc à la rencontre avec les mineurs de Carmaux, il aura puisé ses analyses dans la réalité de la condition ouvrière et paysanne.

La rencontre avec les idées de Marx et des fondateurs du socialisme français, la relecture de la Révolution française au prisme du socialisme naissant, le conduisent à élaborer une pensée politique originale et féconde.

A l’attention des récupérateurs de toutes sortes qui ne résistent pas au plaisir de faire des petits parallèles entre ce que disait Jaurès et les enjeux qui nous occupent encore, voici ce qu’il disait s’agissant de la contribution de chacun au bien commun par l’impôt : « Par l’impôt général et progressif sur le revenu, le capital et la plus-value des grands capitaux, nous imposerons aux classes riches le fardeau auquel leur égoïsme cherche trop à les dérober. »

Voilà des mots dont feraient bien de s’inspirer ceux-là même qui, se réclamant de Jaurès, n’osent rétablir ne serait-ce qu’un peu de progressivité dans l’impôt et épargnent les revenus du capital du devoir de solidarité.

Prenons la question de l’immigration sur laquelle sa pensée évolue dans un remarquable mouvement. Lors d’un voyage en Argentine, cette terre d’immigration, cette jeune nation, où Jaurès est appelé pour donner des conférences sur le socialisme, il imagine une mutualisation des protections sociales de pays à pays, voire des traités internationaux pour « une protection commune » des travailleurs immigrés. « Ainsi, dit-il à Buenos Aires, restant unis par la pensée et par le cœur à sa patrie d’origine, au lieu de se sentir en dehors de son propre pays comme étranger, comme une personne disséminée et sans soutien, il se sentira protégé par la communauté universelle du droit social et toutes les nations apprendront à respecter chez l’étranger, l’homme, le frère ».

Quelle leçon d’humanisme et de fraternité ! Comment ne pas penser, en lisant ces lignes, à la misérable directive des travailleurs détachés qui ne vise qu’à mettre en concurrence les travailleurs ? Comment ne pas penser au projet politique répugnant du Front national, à la course à l’échalote qu’il se livre avec l’UMP sur les questions liées à l’immigration. Et les mêmes osent aujourd’hui se réclamer de Jaurès.  Qu’ils le lisent ou qu’ils se taisent!

Jaurès avait également beaucoup travaillé, comme Marx, sur les tentatives insurrectionnelles françaises de 1830, 1848, et 1871 visant une transformation révolutionnaire de la société. A partir de ses travaux, de ses lectures, il nous indique la voie du changement : « Ces grands changements sociaux qu’on nomme des révolutions, écrit-il, ne peuvent pas ou ne peuvent plus être l’œuvre d’une minorité. Une minorité révolutionnaire, si intelligente, si énergique qu’elle soit, ne suffit pas, au moins dans les sociétés modernes, à accomplir la révolution. Il y faut le concours, l’adhésion de la majorité, de l’immense majorité. ».

De même, au moment où le mot réforme est tant galvaudé, Jaurès expliquait en 1902: « Les réformes ne sont pas seulement, à mes yeux, des adoucissants : elles sont, elles doivent être des préparations. ». « Je n’ai jamais négligé l’œuvre de réforme, ajoute-t-il, et toujours je m’efforçais de donner à nos projets de réforme une orientation socialiste. Je n’y voyais pas seulement des palliatifs aux misères présentes, mais un commencement d’organisation socialiste, des germes de communisme semés en terre capitaliste. »


Jacques Brel - Jaurès [1977] par tonio000001

 Chers amis,

Vous le voyez, les leçons de courage, d’optimisme de la volonté pour reprendre les mots d’Antonio Gramsci, sont nombreuses dans l’œuvre et la vie de Jaurès et font écho à la situation présente.

Dans sa grande œuvre, chaque jour reste vivant le journal qu’il a fondé en 1904, l’Humanité. Ce journal qui fut le creuset des espoirs portés par le mouvement ouvrier, ce vaste peuple de travailleuses et de travailleurs qui aspirait à émerger sur la scène de l’Histoire.

A notre charge aujourd’hui de faire vivre ce legs au-delà des tentatives répétées de vitrifier, de muséifier Jaurès, ce qui semble être la mode du moment.

 Faire vivre sa pensée, ses idées, s’inspirer de l’élan progressiste de ses combats, porter les espoirs, les craintes et les luttes des sans-voix, de toutes celles et ceux qui subissent la domination, l’oppression et l’exploitation du capital, telle est notre tâche, tel est le combat porté par son journal, aujourd’hui, 110 ans après.  En faisant vivre cette espérance au quotidien, nous restons fidèles aux dernières lignes de son dernier éditorial, paru le jour de sa mort : « Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. »

Photos, vidéo exclusives E-Mosaïque

Partout en France a été célébré cet anniversaire par le PCF comme ici au Havre :


Discours de Nathalie Nail (PCF) en hommage à... par fede76

27/07/2014

DE SA PRISON : APPEL DE MARWAN BARGHOUTI !

barghouti2.JPGMarwan Barghouti : « Le chemin de la liberté et de la dignité est pavé de sacrifices »

Nos amis de Ramallah viennent de me faire parvenir un appel que lance Marwan Barghouti à son peuple et au monde.

« Permettez-moi tout d'abord de saluer notre peuple, les martyrs tués au cours de la barbare agression israélienne contre la bande de Gaza, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées, de saluer le soulèvement populaire à Jérusalem, en Cisjordanie et à l’intérieur d’Israël ainsi que les mouvements de résistance. De ma cellule étroite, parmi les milliers de Palestiniens emprisonnés, je souligne ce qui suit:

« Je condamne l'agression barbare contre notre peuple en soulignant que c'est une agression contre toute la Palestine et la totalité de notre nation, contre tous les Arabes, les musulmans, tous les gens épris de liberté à travers le monde,

« J'appelle les dirigeants palestiniens, à commencer par le Comité exécutif de l'OLP, le Comité central du Fatah, le président Mahmoud Abbas, son gouvernement, la direction de la bande de Gaza, de prendre part, aux côtés de notre peuple, dans la bataille constante de résistance, de la levée du siège et de la reconstruction,

« J'appelle notre peuple à lancer un mouvement populaire massif et à prendre part aux manifestations contre l'agression et l'occupation,

« La nécessité de lever le blocus inhumain contre notre peuple dans la bande de Gaza, d'assurer l'ouverture de tous les passages, aussi bien qu’à veiller à l'ouverture du passage de Rafah immédiatement et de façon permanente,

« J'appelle les services de sécurité palestiniens et les forces nationales à défendre leurs obligations en protégeant nos citoyens dans tout le pays,

« Il est important de saisir à nouveau l'Organisation des Nations Unies pour obtenir la totalité de l’adhésion de l'Etat de Palestine, et d’accéder à toutes les conventions et institutions assurant la protection des droits de notre peuple, à commencer par la Cour pénale internationale,

« Le chemin de la liberté et de la dignité est pavé de sacrifices. Les nations ne doivent pas baisser les bras, elles ne peuvent pas être vaincues et doivent refuser de coexister avec l'oppression et l'occupation. Notre peuple a des ressources inépuisables pour poursuivre la lutte. Nous avons l'obligation de transformer son sacrifice en victoires politiques les portant au plus près de la liberté et de l'indépendance. Notre peuple doit unifier ses efforts pour en finir avec l'occupation et incarner l'unité nationale qui constitue la loi de la victoire pour les peuples opprimés.

Enfin, je dis à notre peuple palestinien, partout où qu’il soit : notre rencontre prochaine viendra bientôt, tout comme ces barreaux de prison, comme le siège, l'oppression et l'occupation, seront vaincus.

Marwan Barghouti

Prison d’Hadarim, cellule 28

14:23 Publié dans Idées, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marwan barghouti, palestine, israël | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!