30/12/2016
Le bilan combatif des députés Front de gauche
Aurélien Soucheyre, L'Humanité
Dans un rapport sur leur action au Palais Bourbon, les parlementaires du groupe GDR reviennent sur la longue série de lois régressives proposées par l’exécutif, qu’ils ont combattues dans l’Hémicycle, et sur les propositions de loi qu’ils ont défendues, qui auraient dessiné un tout autre quinquennat.
L’heure est au bilan. Loin de toute autosatisfaction, les députés élus sous l’étiquette Front de gauche en 2012 ont présenté leur rapport d’activité. « Avoir l’honneur de représenter le peuple souverain, c’est aussi l’obligation de rendre compte de son action », estime leur chef de file, André Chassaigne.
La XIVe législature et la position des élus du groupe GDR, hors députés ultramarins, a ainsi été décortiquée et étayée jusqu’à octobre 2016. Sidération, combativité et sentiment de grand gâchis se lisent au long des 37 pages du document. La fin est déjà connue : « le peuple de gauche a assisté avec consternation à l’adoption d’une série de lois régressives sur le plan des libertés comme sur le plan économique et social (…). Face à (ces) dévoiements et à (la) dérive idéologique, nous sommes restés fidèles à nos engagements, ceux d’une gauche mue par des valeurs de justice sociale, le développement durable et la solidarité internationale », écrivent les parlementaires.
Le groupe vote contre la deuxième loi de finances rectificative
Tout n’avait pourtant pas si mal commencé. En juillet 2012, les députés Front de gauche votent pour la première loi de finances rectificative. Sitôt élu, François Hollande s’attaque alors à une partie de l’héritage des années Sarkozy (TVA « sociale », heures supplémentaires défiscalisées, affaiblissement de l’ISF…). Ce positionnement sera de très courte durée. « Il s’agira du seul budget du quinquennat en faveur duquel nous nous prononcerons », précisent les députés.
Dès l’automne, ils s’abstiennent au sujet du projet de loi de finances pour 2013, à la suite de leur vote contre la ratification du TSCG européen qui lançait la France sur le chemin de l’austérité et de la réduction de la dette publique. En décembre de la même année, enfin, ils votent contre la deuxième loi de finances rectificative, qui porte déjà en elle le Cice à venir. D’un coût de 20 milliards d’euros par an, financé en partie par une hausse de 10 milliards d’euros de la TVA dès 2014 (« impôt le plus injuste qui occupe une place de plus en plus importante dans le budget d’un ménage »), ce dispositif sera « inefficace, en plus d’être injuste », tout en étant gracieusement accordé sans ciblage ni contrepartie, pour le plus grand bonheur du Medef. En 2013, les collectivités locales seront mises à contribution, avec une perte de 10 milliards sur trois ans.
En cinq ans, il y a eu des votes pour. « Quand cela allait dans le sens de l’intérêt général, de l’égalité et du progrès, nous avons tout naturellement soutenu, amendé, tenté d’améliorer au maximum et voté les lois », développe André Chassaigne.
Des exemples : loi Alur, loi relative à l’économie sociale et solidaire, loi pour une République numérique, pour la COP21, pour les emplois d’avenir, pour le statut des stagiaires, contre le harcèlement sexuel, pour le mariage pour tous, pour la transparence de la vie publique, contre le cumul des mandats, pour la refondation de l’école, pour l’égalité et la citoyenneté, contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière, ou encore la loi de modernisation de la justice, celle de reconnaissance par le Parlement de l’État palestinien, et même la première loi sur l’état d’urgence. « Dans des circonstances exceptionnelles pour la sécurité de chacun, argumente André Chassaigne. Nous nous sommes fermement opposés à toutes les prorogations suivantes, inefficaces, contraires à l’État de droit et aux libertés fondamentales. » Même son de cloche pour la liberticide loi sur le renseignement, qui place « un dispositif de surveillance massive dans les mains de l’exécutif », rompant, en outre, avec la nécessaire séparation des pouvoirs.
Une motion de censure de gauche après le 49-3 sur la loi El Khomri
Au-delà du projet de déchéance de nationalité, finalement abandonné, les votes contre l’emportent ainsi très largement, à travers des oppositions frontales sur des textes fondamentaux, comme la réforme ferroviaire ou territoriale par exemple, qui rompent avec l’exigence d’égalité entre les citoyens et les territoires, notamment assurée par les services publics. La loi Macron, évidemment, qui a banalisé via 49-3 le travail du dimanche et de nuit sans compensation salariale, amené à une « libéralisation antiécologique du transport » en plus d’une privatisation des aéroports. Idem pour la loi sur l’ANI, celle sur le dialogue social et l’emploi, et bien sûr la loi El Khomri, qui ont entériné une « précarisation des salariés pour sécuriser le patronat ».
Sur la loi travail, passée en force à coup de 49-3, les députés Front de gauche iront jusqu’à signer les deux tentatives de dépôt d’une motion de censure de gauche contre le gouvernement, après avoir proposé de nombreux amendements de suppression des mesures les plus iniques, et de réorientation du texte : réduction du temps de travail, sécurité sociale et professionnelle, encadrement des rémunérations des dirigeants, protection contre l’ubérisation.
Quelques propositions de loi ont finalement été adoptées
Les députés du Front de gauche ont également voté contre tous les projets de loi de financement de la Sécurité sociale, dénonçant la conservation des « mesures instaurées par la droite », « l’allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein », et la prolongation durable de « la casse de notre système de santé », dont « les hôpitaux publics sont les premières victimes », jusqu’à se voir imposer un plan d’économie de 10 milliards d’euros sur trois ans.
La plupart des amendements du groupe GDR ont été repoussés, tout comme leurs propositions de loi, de l’amnistie syndicale à l’interdiction des licenciements boursiers, en passant par la tenue d’une conférence européenne pour la restructuration de la dette, la garantie du revenu des agriculteurs, la réhabilitation des fusillés pour l’exemple et le projet de droit de préemption des salariés. Quelques-unes ont été adoptées, comme la loi portant sur l’autonomie des femmes étrangères, celle de la suppression du mot « race » dans la législation, ou encore l’encadrement des rémunérations en entreprise, bien que vidé d’une grande partie de sa substance par un exécutif qui portera « une lourde responsabilité historique devant le peuple de gauche ».
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18/12/2016
LE NON DES ELUS COMMUNISTES D'EVRY A L'OUVERTURE A 12 DIMANCHES DU CENTRE COMMERCIAL
Les trois élus communistes d'Evry ont été les seuls à voter contre l'extension de l'ouverture du centre commercial d'Evry de 5 à 12 dimanches à l'occasion du conseil municipal du 15 décembre. Ils se sont positionnés dans le prolongement des arguments avancés par les députés du Front de Gauche à l'assemblée nationale qui ont soulignées le danger que cela entraînera pour le commerce de proximité et les salariés.
Fraysse Jacqueline députée de Nanterre est ainsi intervenue le 24 novembre (extraits)
L’activité et l’égalité des chances économiques, les conditions d’ouverture des commerces les dimanches et les jours fériés ont été considérablement assouplies, voire généralisées. En effet, le nombre de dimanches pouvant être travaillés est passé de cinq à douze par an, auxquels s’ajoutent les dérogations permanentes accordées à certains secteurs ou zones géographiques spécifiques.
Cet assouplissement a eu pour effet de mettre en difficulté de nombreux commerces indépendants, ce qui était évidemment prévisible. À l’occasion des débats, nous avions d’ailleurs alerté sur la situation en l’Italie, qui a généralisé l’ouverture des magasins le dimanche en juillet 2012, généralisation qui s’est malheureusement traduite chez nos voisins européens par la fermeture de 60 000 commerces et la perte sèche de 90 000 emplois.
Au regard du succès rencontré auprès des collectivités par l’augmentation du quota de « dimanches du maire », il y a lieu d’être inquiet pour les petits commerces de centres-villes. En effet, 43 % des grandes villes ont augmenté le nombre de dimanches ouverts en 2016 par rapport à 2015. Le rapport nous apprend que l’on est par exemple passé de cinq à sept ouvertures dominicales par an à Montpellier et à Toulouse, de cinq à huit à Lille et à Belfort ; près d’un quart des villes a choisi d’utiliser le potentiel maximal de douze dimanches d’ouverture...
Nous pourrions également évoquer la situation des salariés des grandes enseignes, les pressions et chantages qui s’exercent sur eux, les contreparties très relatives de la loi Macron, la tromperie que constitue la référence à la notion de « volontariat » quand notre droit du travail repose depuis l’origine sur le constat évident de l’existence d’un lien de subordination du salarié à son employeur.
Pour toutes ces raisons, nous continuerons d’agir aux côtés des salariés et des petits commerçants pour le droit de chacun à une vie personnelle, à une vie privée et familiale dont le dimanche est à la fois l’une des garanties et le symbole. Nous continuerons d’agir contre le cynisme qui conduit sans cesse à privilégier les grosses entreprises sur les salariés ou les petits commerces, la consommation sur la vie familiale et le lien social.
Un an après, les premiers ratés de la loi Macron
Le ministre de l’Économie s’est livré à un bilan élogieux pour la première année de sa loi, mais force est de constater que les effets sur la croissance sont faibles et que le travail dominical produit des effets négatifs.
Un bilan dithyrambique. Emmanuel Macron ne cache pas sa satisfaction, un an après l’adoption de la loi éponyme. Dans les colonnes de la Dépêche du Midi, le 4 août, il s’est laissé aller à un exercice d’autosatisfaction : « Cette loi porte une série de mesures très concrètes qui ont commencé à changer le quotidien des Français. » Mais les économistes n’ont pas tardé à calmer ses ardeurs. Ludovic Subran, chef économiste de l’assureur Euler Hermes, estime à « un demi-dixième de point » l’apport de la loi sur la croissance du pays, soit 0,05 %, alors que le compteur affichait zéro au deuxième trimestre. Objectif raté pour un texte qui devait rebooster l’économie. Sur le travail du dimanche, autre mesure phare de la loi, les effets sont aussi discutables.
Au centre commercial Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, après une première ouverture dominicale très médiatisée en octobre 2015 à la suite de son classement dans l’une des 21 zones touristiques internationales (ZTI) nées de la loi Macron, l’expérimentation a pris l’eau. Comme le raconte Éric Scherrer, président du Seci-Unsa, « au début, les commerçants avaient reçu un mémo leur demandant d’ouvrir, mais il y a eu un contrôle de l’inspection du travail et ceux qui n’avaient pas d’accord d’entreprise (obligatoire dans les ZTI, – NDLR) ou organisé de référendum (dans les entreprises de moins de 11 salariés – NDLR) ont fermé le temps de le mettre en place. Sans compter qu’avec le classement en ZTI, les baux ont augmenté, les charges aussi. Résultat, aujourd’hui, environ un quart des magasins sont fermés le dimanche ».
« Depuis le début de l’année les résultats sont catastrophiques »
Au BHV Marais, ouvert tous les dimanches depuis début juillet, les résultats sont aussi difficiles à quantifier. Premier magasin à avoir mis en place les nouvelles dispositions de la loi Macron sur les ZTI, en se dotant d’un accord d’entreprise ratifié par SUD et la CFE-CGC en mai dernier, malgré un référendum en novembre où 52 % des employés s’étaient opposés à l’extension de l’ouverture dominicale, son directeur espère 6 à 8 % de ventes supplémentaires et réaliser 150 embauches. Des prédictions irréalisables pour Éric Scherrer : « Pour amortir le coût, il faudrait augmenter la rentabilité de 10 à 15 %. La moitié des salariés le dimanche ne sont pas des employés du BHV, mais des démonstateurs qui doivent être couverts par un accord ou une consultation, beaucoup de stands devraient être fermés. Quand aux 150 recrutements, c’est de la promesse de Gascon, le BHV ne s’est pas engagé sur la fixité du personnel. »
Aux Galeries Lafayette, boulevard Haussmann, dans le 9e arrondissement, après un imbroglio juridique, l’accord signé par la CFE-CGC et la CFTC s’appliquera d’ici à fin 2016. Mais paradoxalement, à l’heure où les jours d’ouverture se multiplient, le climat lourd dans le pays n’a jamais autant freiné les touristes étrangers. Fouzia Essalmi, secrétaire générale de la CGT, n’est pas très optimiste. « Depuis le début de l’année les résultats sont catastrophiques. On sait que le samedi et le lundi sont les deux jours phares pour le commerce. Avec l’ouverture le dimanche, les gens ne vont pas consommer plus, juste décaler les jours des achats. » Effectivement, Christopher Dembik, économiste de la banque danoise Saxo, confirme que « le retour dont nous disposons de la part des commerçants est qu’il n’y a pas d’augmentation significative du chiffre d’affaires. Les dépenses de consommation sont apparemment sur une durée plus longue ».
À la Fnac, si la CFTC, la CFDT et la CFE-CGC s’étaient prononcées en faveur d’un accord de ce type, le 5 juillet, les syndicats représentant plus de 50 % des suffrages, la CGT, FO et SUD, ont réussi à l’invalider. Les garanties étaient trop maigres et les dangers bien réels. Comme l’explique Catherine Gaigne, déléguée syndicale SUD Fnac Ternes. « Nous avons eu la pression de la DRH pour signer… Mais le texte était totalement misérable. Il prévoyait la création d’une vingtaine de postes sur tout Paris, uniquement des temps partiels, sans préciser s’il s’agissait de CDD ou de CDI. Depuis plusieurs années, la Fnac ne remplace aucun départ, sachant qu’on perd 10 % des effectifs par an depuis 5, 6 ans, nous n’avons plus confiance dans nos dirigeants. » D’autres zones d’ombre subsistaient dans le texte. « Il n’y avait pas écrit que le travail jusqu’à minuit ne serait pas mis en place, note Catherine Gaigne, nous n’avions qu’une seule certitude : être corvéables à merci ! » Les Fnac en ZTI ne pourront donc ouvrir que les douze dimanches dits du « maire » et non pas toute l’année.
« Le rythme était infernal, je me suis retrouvée isolée »
Cet été, une nouvelle étude sur l’impact du travail dominical a encore apporté de l’eau au moulin de ses opposants. Selon l’Insee, il entraîne une perte de sociabilité familiale et amicale plus importante qu’un jour travaillé classique, manque qui n’est pas entièrement compensé par un jour de repos en semaine…
« Quand je vois le bilan positif dressé par le ministre de l’Économie, je ressens de l’amertume », lâche Claude, 50 ans, employé au Printemps Haussmann, où la négociation d’un accord a justement débuté en juillet. « Depuis 2011, je refuse de travailler le dimanche. Je suis présent tous les samedis et je me sens déjà exclu du tissu social. Le samedi soir, je suis fatigué. Ma femme se lasse de cette situation… » Quant à la notion de volontariat, utilisée à outrance par Emmanuel Macron pour faire passer la pilule, elle est toute relative. « On sait que si on veut telle ou telle semaine de vacances, la direction peut nous dire non parce qu’on ne s’est pas porté volontaire le dimanche », précise Claude. Nezha voit aussi d’un très mauvais œil cette expansion du travail. Pendant huit ans, cette employée dans une enseigne de vêtements a ferraillé au moins deux dimanches par mois. L’entreprise était ouverte 363 jours par an, en toute illégalité. « Le rythme était infernal. Je me suis retrouvée isolée. Après un burn-out, je suis revenue. J’ai pris un mandat syndical et l’entreprise a fini par respecter la loi. » De quoi alimenter la résistance contre cette banalisation du travail du dimanche.
186 624 euros d’amende pour avoir fermé le 14 juillet Une douzaine de marchands du centre commercial Grand Var, à La Valette-du-Var, près de Toulon, ont été sanctionnés par des amendes astronomiques pour n’avoir pas ouvert le 14 juillet. L’exploitant d’une brasserie a ainsi écopé de 186 624 euros de pénalités et un gérant de tabac de 72 576 euros à régler d’ici fin août. La direction du groupement d’intérêt économique (GIE) du Grand Var, exploitant du centre commercial, assumait pleinement cette lourde sanction dans les colonnes de Var-Matin, estimant « qu’il n’était pas normal que des commerçants ne respectent pas les jours d’ouverture qui ont été votés en assemblée générale ».
16:05 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : centre commercial evry, élus communistes, evry | |
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07/12/2016
ASSOCIATION NATIONALE DES ELUS COMMUNISTES ET REPUBLICAINS : ADRESSE AUX CITOYENS ET CITOYENNES
Nous connaissons, dans le monde et dans notre pays une situation politique, sociale, économique et démocratique grave. Vous avez, en 2012, élu un président et une majorité en espérant des améliorations pour votre vie. Mais ce pouvoir s’est évertué à donner des gages au MEDEF et aux dictats de la finance internationale. Il baisse les cotisations sociales et la fiscalité des entreprises tout en transférant massivement vers les ménages la charge des dépenses nécessaires à la vie commune.
Avec des Métropoles et des intercommunalités géantes, la fusion des communes, il éloigne les citoyens des lieux de décisions, veut remplacer les élus par des technocrates et obtenir un arrêt brutal des investissements pour les équipements et services utiles aux populations. L’Etat d’urgence, crée un climat de division, de tout sécuritaire, tournant le dos aux valeurs progressistes de notre République et de la gauche. C’est un recul sans précédent des droits démocratiques : des syndicalistes, des militants associatifs et des élus progressistes sont poursuivis en justice. Notre jeunesse est menacée d’un recul de civilisation sans précédent.
Ne laissons pas se développer ce climat social et politique lourd de menaces. La droite extrême et l’extrême droite sont à l’affut dès 2017, pour pousser plus avant une contre-révolution sociale et démocratique. Ils veulent faire sauter tous « les obstacles collectifs» à la libre concurrence économique et à la concurrence entre les êtres humains. Les peurs, les replis, le désarroi dans le peuple de gauche peuvent entrainer une situation politique dramatique pour le pays avec la victoire de ceux qui prônent la guerre à l’extérieur et la loi de la jungle généralisée en France.
Un mouvement social et démocratique qui ne renonce pas existe. Vous êtes des millions de Françaises et de Français à vous être mobilisés contre la loi El Khomri, des centaines d’associations et de rassemblements à agir pour les services publics, pour préserver l'environnement et s'engager pour un développement durable, des collectifs et des municipalités à accueillir des migrants, d’autres à agir contre les fraudes fiscales, pour la transparence de la dette, pour l’égalité homme-femme dans tous les domaines de la vie, pour une république démocratique, pour les droits de la jeunesse, les droits des handicapés. Vous êtes une force, une réalité qui doit trouver une force commune. Oui, non seulement vous ne renoncez pas, mais vous recherchez une issue progressiste.
Avec vous, les Elus communistes et républicains veulent travailler à reconstruire une gauche d’espoir et donner un avenir progressiste à la France. Les échéances de 2017 avec l’élection présidentielle, les législatives et les sénatoriales puis en 2020 les municipales vont être une étape importante pour notre avenir collectif. Nous soumettons des idées pour, ensemble, engager une contre-offensive et construire une alternative progressiste majoritaire. Nous voulons qu’à l’assemblée nationale et au sénat dès 2017, puis dans les communes et intercommunalités en 2020 nous ayons des représentants du peuple qui veulent donner un avenir progressiste à la France et à son peuple.
2 Donner un avenir à la France et à son peuple c’est selon nous ; résister, proposer, rassembler :
Pour une République et une démocratie renouvelée. De la commune à l’Etat, cassons le présidentialisme des institutions, inventons une nouvelle démocratie pour délibérer avec les citoyen-nes et partager réellement des pouvoirs de décision. Organisons une république sans 49-3, donnant au parlement une place centrale et priorité à l’initiative populaire pour les lois, les services publics et les projets de la vie en commun.
Pour une mobilisation des moyens financiers afin de réaliser la justice sociale et fiscale. Mobilisons les richesses du pays pour l’emploi, les services publics, l’école, la culture au lieu de les détourner vers les marchés financiers et la spéculation. La fraude fiscale, c'est 80 milliards d'euros par an qui ne vont pas au budget de l'Etat, les cadeaux notamment aux grands patrons, c'est 250 milliards ces dernières années. Réformons la fiscalité avec un impôt territorial des entreprises, une réduction des prélèvements comme la TVA sur les produits de première nécessité et une fiscalité locale tenant compte des revenus des ménages. Réorientons l’action des banques et de la banque centrale européenne pour qu'elles soutiennent les investissements utiles à l’emploi et aux équipements publics.
Pour vivre et faire ensemble une société de l’égalité, de la dignité, de paix et de la fraternité. Ensemble, agissons pour garantir la paix partout dans le monde. Recherchons des chemins nouveaux de dialogue, de tolérance, d’accueil, de respect, de bienveillance en mettant l’humain dans la diversité de ses identités, de ses origines culturelles ou sociales au coeur de nos engagements. Agissons pour maintenir la laïcité. Luttons contre le délitement du lien social, contre le glissement d’une partie de la population dans la pauvreté, la relégation, la précarité.
C’est dans l’action pour de nouveaux droits que nous forgerons ensemble un avenir commun où il fera bon vivre. Droits à l’égalité hommes-femmes, droit de vote des résidents étrangers, droit au logement, à la santé, à l’éducation, à la culture, à la sécurité, à la justice, en sont les éléments essentiels. Poursuivons ensemble les actions multiples déjà engagées sur tous ces enjeux.
Ces idées que nous vous soumettons, les actions que nous souhaitons construire avec vous s’inscrivent en opposition totale à la logique actuelle. Ensemble rendons incontournables demain les exigences populaires, ce qui est commun à toutes les forces progressistes et déjouons ainsi les risques de divisions, d’éparpillement qui les menacent. Ensemble construisons une alternative réelle lors des échéances politiques de cette année 2017.
18ème Congrès de l’ANECR 18,19 et 20 novembre 2016 A Saint-Etienne
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04/11/2016
TURQUIE : ARRESTATION DES DEPUTES ET DIRIGEANTS HDP DE L'OPPOSITION
Gaël De Santis, Humanite.fr
Les deux co-présidents de cette formation qui rassemble des militants kurdes et de gauche, Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag ont été arrêtés et placés en garde à vue. Le président du groupe parlementaire, Idris Baluken a subi le même sort. Au total, ce sont 11 députés qui ont été placés en garde à vue.
16:33 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : erdogan, turquie, hdp, pcf | |
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24/09/2016
L’autosatisfaction mensongère du gouvernement à propos du "sauvetage" de la Sécurité sociale
Une potion qui tue le malade -
Par Le groupe CRC / 23 septembre 2016
Alors que la ministre de la Santé mène une campagne médiatique d’autosatisfaction sur la baisse du déficit de la Sécurité sociale prévue en 2017, nous tenons à rappeler la dégradation de la prise en charge des soins.
Après avoir repoussé l’âge de départ à la retraite en 2014, supprimé l’universalité des prestations sociales en 2015, imposé une cure d’austérité sans précédent de 11 milliards d’euros pour les hôpitaux, le gouvernement se félicite donc d’avoir « sauvé la Sécurité sociale ».
Nous dénonçons avec force ce mensonge de la part d’un gouvernement qui n’a eu de cesse de poursuivre la politique libérale en réduisant les moyens des hôpitaux, en exonérant les entreprises et en mettant à mal les principes fondateurs de la Sécurité sociale.
La baisse du reste à charge des ménages en matière de santé cache mal les renoncements aux soins grandissants des plus précaires. Selon une enquête du Secours Populaire Français, 68 % des Françaises et des Français estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont creusées au cours des dernières années.
Les sénatrices et sénateurs du groupe Communiste républicain et citoyen s’opposeront au projet de financement de la sécurité sociale pour 2017 et défendront des mesures alternatives en supprimant les exonérations de cotisations des entreprises, en mettant à contribution les revenus du capital et en imposant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes afin de créer de nouvelles recettes capables de financer une prise en charge des soins à 100 % par la Sécurité sociale.
19:08 Publié dans ELUS COMMUNISTES, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : santé, sécurité sociale, déficit, pcf | |
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14/09/2016
Wafaa Charaf, le goût de la liberté
Rosa Moussaoui, L'Humanité
Libérée le 7 juillet après une peine de deux ans de prison, la militante marocaine des droits de l’homme était à la Fête de l’Humanité.
Sous les hauts plafonds de l’hôtel de ville de Saint-Denis, elle paraît toute menue, un peu perdue. Le visage de Wafaa Charaf s’éclaire lorsque Didier Paillard, le maire de Saint-Denis, rend hommage à ses combats, à Tanger, aux côtés des ouvrières de l’industrie textile, des migrants échoués aux portes de l’Europe forteresse, des femmes marocaines en quête d’égalité. Autour d’elle, il y a ses camarades de la Voie démocratique, ses soutiens en France, élus et militants qui forment toujours un « réseau de vigilance » veillant sur elle. « Bien sûr, je continue la lutte ! La prison n’a pas ébranlé ma détermination ! » lance-t-elle d’une voix ferme. Wafaa Charaf vient de purger une injuste peine de deux ans d’incarcération. Par l’un de ces lugubres tours de passe-passe dont le pouvoir marocain a le secret, la militante des droits humains, victime de violences policières, a été désignée comme coupable par une justice aux ordres du palais.
Wafaa Charaf avait 27 ans lorsqu’elle a été embastillée le 9 juillet 2014, après avoir déposé plainte contre X pour enlèvement et séquestration. Les faits remontent au 27 avril 2014. Très liée au monde ouvrier de Tanger, la jeune femme participe ce jour-là à un rassemblement de soutien aux ouvriers de la multinationale Greif (le numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Un affront, au cœur de cette zone franche qui permet aux entreprises locales ou occidentales d’empocher des cadeaux fiscaux tout en disposant d’une main-d’œuvre bon marché, privée des droits les plus élémentaires. À l’issue de ce rassemblement, la militante est embarquée par des inconnus qui la brutalisent, la questionnent sur ses activités, avant de l’abandonner couverte de blessures au bord d’une route, en pleine nuit, à une quinzaine de kilomètres de la ville.
Comme pour alléger le souvenir de l’enfermement, elle raconte mille anecdotes
Ce scénario de mauvais polar porte évidemment la signature des méthodes policières régulièrement dénoncées par l’Association marocaine des droits humains (AMDH), dont Wafaa Charaf est membre. L’enquête ouverte par la plainte de la jeune femme n’a d’ailleurs pas pour objet d’identifier ses agresseurs, bien au contraire. C’est finalement elle qui est poursuivie pour « mensonges et diffamation », maintes fois convoquée, avant d’être incarcérée et condamnée, le 11 août 2014, à un an de prison ferme et à une lourde amende. Le 20 octobre suivant, la cour d’appel de Tanger double sa peine d’emprisonnement. Derrière la haute enceinte blanche de la prison de Tanger, la vie, le combat, ne se sont jamais arrêtés. Dans les allées de la Fête de l’Humanité, sa joie de vivre, sa force de caractère ont mis du baume au cœur de tous ceux qui l’ont croisée.
Comme pour alléger le souvenir de l’enfermement, elle raconte mille anecdotes, ponctuées de grands éclats de rire. Comme ce jour où, très sollicitée par ses codétenues pour rédiger courriers et réclamations, elle a placé sur la porte de sa cellule une feuille sur laquelle était inscrite la mention « Écrivain public ». Avec les horaires. « Les gardiens étaient furieux ! » s’esclaffe-t-elle, les yeux pétillants de malice. Derrière les barreaux, Wafaa Charaf n’a jamais cessé de militer, jusqu’à prendre à partie le directeur de la prison après qu’il eut frappé une détenue. Ce qui lui a valu maintes brimades, puis un transfert à la prison de Larache. « Tu vas dans une autre prison parce que tu menaces l’institution carcérale et que tu fais de la propagande auprès des autres prisonnières », lui a expliqué le procureur du roi. Ce qui ne l’a pas empêchée de tisser encore, inlassablement, des liens de solidarité avec les prisonnières.
La militante a retrouvé les ouvrières de Textile Manufacturing abusivement licenciées
À Tanger, puis à Larache, Wafaa n’a pas perdu le fil de ses études de droit : elle a obtenu sa licence et reprend, cet automne, le chemin de l’université. Elle s’est mariée quelques jours après sa sortie de prison. Aujourd’hui encore, elle craint de sortir seule, de tomber sur des séides prêts à en découdre. « Le Maroc est une grande prison », soupire-t-elle, en évoquant les atteintes de plus en plus féroces aux libertés. Cet été, une nouvelle disposition est venue durcir encore un Code pénal très répressif pour les militants de gauche et les défenseurs des droits humains.
En vertu de ce nouvel article 267 bis, quiconque « porte outrage à la religion islamique, au régime monarchique ou a incité contre l’intégrité territoriale du royaume » s’expose à une peine de six mois à deux ans de prison et à une amende de 20 000 à 200 000 dirhams (1 800 à 18 000 euros). Interdiction de mettre en cause l’islam, le roi ou d’évoquer l’autodétermination du Sahara occidental. Pourtant, assure Wafaa, ni l’arsenal judiciaire ni les intimidations policières ne découragent cette génération militante formée dans le chaudron du mouvement du 20 février 2011. « La jeunesse n’a plus peur. C’est un acquis irréversible », sourit-elle.
Dans sa cellule, Wafaa Charaf a beaucoup écrit. Bientôt, elle fera publier ses carnets et ses poèmes de prison. « Ces deux ans, je ne les ai pas perdus. J’ai expérimenté le vrai visage du régime. C’est une expérience précieuse », insiste-t-elle. Dans la zone franche, ou plutôt zone de non-droit de Tanger, la militante a retrouvé les ouvrières de Textile Manufacturing abusivement licenciées par un patron qui a pris la poudre d’escampette. Elles ont célébré avec enthousiasme sa libération. Wafaa Charaf a été jetée en prison peu après le début de leur lutte. Malgré les agressions et les pressions quotidiennes, elles réclament toujours justice. Deux ans de prison, deux ans de lutte.
RAPPEL : Ici le Président du Groupe des élus communistes d'Evry avec Wafaa à la fête de l'Huma.
Communiqué du Groupe des élus communistes et républicains de la ville d’Evry concernant le parrainage par notre groupe de la militante politique et syndicale marocaine Wafae CHARAF ainsi que le courrier qui lui a été adressé.
Wafaa CHARAF a été mise en détention préventive le 9 juillet à Tanger après avoir porté plainte pour enlèvement, séquestration et menaces. Abandonnée sur une route à douze kilomètres de Tanger, elle venait de participer, le 27 avril, à un rassemblement de soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif (numéro un mondial de l’emballage industriel), licenciés après la création d’une section syndicale. Tanger, située à moins de 14 kilomètres du continent européen, dispose d’une zone franche qui confère de nombreux avantages (exonération de charges fiscales et sociales) aux entreprises qui s’y installent. « Wafae paye le prix fort de son engagement pour les droits des ouvriers des usines de la zone franche de Tanger et pour la démocratie et la liberté d’expression au Maroc », expliquait le mois dernier la Ligue des Droits de l'Homme.
La justice marocaine vient de condamner la jeune militante de vingt-six ans Wafae CHARAF à deux ans de prison ferme. Active au sein de la jeunesse du parti marxiste la Voix démocratique (Annahj Addimocrati), membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, elle avait été condamnée en première instance, le 11 août dernier, à un an de prison ferme et à une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation » après un premier procès qualifié d’« inéquitable » et de « politique » par la Ligue des droits de l’homme (LDH).
Le Groupe des élus communistes et Républicains d'Evry apporte sa totale solidarité à cette jeune militante symbole de la lutte des syndicalistes marocains et de manière plus générale de la liberté syndicale dans le monde, y compris en France, remise en cause de manière de plus en plus systématique.
Notre groupe a décidé de parrainer Wafae CHARAF jusqu'à sa libération et invite les Evryennes et les Evryens à se joindre à cet acte de solidarité et de lui écrire nombreux à l'adresse suivante :
Wafaa CHARAF
Numéro 92694
PRISON CIVILE DE TANGER
AVENUE MOULAY RACHID
90000 TANGER
- Copie de la lettre envoyée par notre groupe à Wafaa :
Chère Wafaa,
Le Groupe des élus communistes et républicains de la ville d’Evry tient à vous exprimer sa totale solidarité dans la terrible épreuve que vous traversez.
La justesse de votre combat syndical et politique doit fortement effrayer le pouvoir pour qu’il en soit réduit à revenir à des pratiques d’un autre âge afin de vous empêcher de le mener. C’est dans cette certitude de l’utilité de votre cause que nous espérons que vous puisez le courage nécessaire de continuer à vous battre.
Jusqu’à votre libération, que nous souhaitons la plus rapide possible, soyez assurée que nous ne cesserons de faire entendre votre voix en France et d’œuvrer pour dénoncer et mettre fin au déni de justice que vous subissez.
Fraternellement,
Le Groupe des élus communistes et républicain de la ville d’Evry
11:52 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Fête de l'Humanité 2016, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wafaa charaf, élus communistes d'evry | |
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13/09/2016
Des petits ruisseaux d’Humanité à la grande rivière de l’alternative à gauche
« Les petits ruisseaux font les grandes rivières ». C’est l’exacte vision que donnent chaque année les allées de la Fête de l’Humanité, submergées par le flot citoyen. Mais c’est aussi l’image forte que donne la richesse des échanges au cœur des multiples rencontres de ces trois jours de « notre » fête.
J’ai quitté La Courneuve avec la conviction que le peuple de gauche a encore soif de partage et de convergence. Des mille sources de débat de ce week-end devraient jaillir les conditions du plus large rassemblement sur un projet politique alternatif au libéralisme. Seule cette démarche exigeante est capable de refonder l’espoir et de remettre à l’endroit le débat politique de 2017, en contrepoint de ceux parmi nous qui ont depuis si longtemps jeté l’éponge au profit d’un candidat aujourd’hui coupé de tout processus collectif.
Bien entendu, comme tant de communistes, de militants et sympathisants de gauche, j’avais une inquiétude en abordant ce moment d’humanité qui nous est si cher : que se prolonge dans les allées de La Courneuve la folle course à la personnalisation politique qui gangrène déjà tout l’espace médiatique. Mais la fête a cela d’essentiel qu’elle ne permet pas d’artifice. Elle balaye toute tentative de récupération par le contact direct, si indispensable quand on entend mener le combat contre les dérives libérales et réactionnaires, d’où qu’elles viennent. Dans ce contexte, les jeux des uns et des autres apparaissent vite décalés et à contre-courant de ce que j’appellerai l’éthique militante.
C’est en ce sens que Pierre Laurent a eu pleinement raison de poser ses jalons, « nos » jalons, dès l’ouverture de notre grande fête populaire. En affichant sa totale détermination à œuvrer jusqu’au bout en faveur d’un rassemblement de toutes les forces d’alternative à gauche, il a permis de placer tout le monde devant l’enjeu politique déterminant. Et j’ai, en ce qui me concerne, relayé vivement cette urgence au fil des échanges. J’ai en effet la conviction qu’il faut faire émerger ce commun pour aboutir à un pacte d’engagements qui réponde aux attentes des Françaises et des Français, un pacte qui doit être porté par une candidature de rassemblement en mai prochain et sur les circonscriptions aux législatives de juin. En faisant grandir cette exigence absolue d’un front uni, et à plusieurs voix, de la gauche anticapitaliste, nous grandissons aussi la parole communiste.
Quand tout le monde veut aller vite, dans un monde qui va déjà beaucoup trop vite, dans un champ politique miné par les réponses rapides sans perspectives de long terme, où chacun essaie d’imposer sa voie individuelle pour occuper un espace au détriment de la force de propulsion collective, le risque de faire fausse route est évident. Et nous connaissons d’avance l’impasse au fond de laquelle nous trouverons le peuple de gauche au soir du premier tour de la Présidentielle si toutes les forces progressistes restent incapables de surmonter le piège qui leur est tendu. Ce piège n’est pas nouveau. C’est celui d’une Vème République monarchique, avec ses dérives autoritaires et antidémocratiques, amplifiées aujourd’hui par l’obsession sécuritaire et le repli identitaire de candidats au cœur d’un dispositif institutionnel au bout de son histoire. Ces dérives, nous les avons assez douloureusement vécues et subies ces derniers mois pour partager le besoin de ne plus les permettre.
La Fête de l’Humanité permet de lever la tête, au moins ne serait-ce qu’un instant, au-dessus de cette bouillie sécuritaire et guerrière dans laquelle entendent nous enfermer toutes les forces réactionnaires. De l’extrême-droite à la social-démocratie qui a renoncé à changer la vie, en passant par la droite extrême, tout le monde fait le pari de sa capacité à capitaliser sur ce fond d’air nauséabond… jusqu’à influencer malheureusement aussi le discours d’une « gauche républicaine » désemparée ! Ce climat de peur et de haine, qui entretient tous les discours simplistes et populistes, est le meilleur allié des forces qui attendent surtout ne rien changer à la terrible régression de la vitalité démocratique de notre pays. C’est un puissant moyen de lutte politique pour maintenir les consciences sans perspective de réflexion sur les causes profondes de la crise internationale, sociale, et économique. Terrible catalyseur aussi de la fuite en avant devant le pouvoir de la finance.
La démarche renouvelée par les communistes « de remettre tout le monde en tas », selon l’expression consacrée par nos militants les plus anciens, est pour moi la preuve d’un grand sens des responsabilités. D’une responsabilité historique, dirais-je, quand tous les ingrédients du néolibéralisme poussent le pays dans une crise plus grave encore. Certes, à 9 mois de l’élection présidentielle, je mesure combien nous avons des difficultés à être audibles en ne nous plaçant pas sous la bannière d’un candidat autoproclamé et tout en n’avançant pas une candidature communiste, alors même que nous avons à la fois les moyens d’en présenter une et des personnalités à même de la porter. Mais c’est le choix de la raison que nous faisons : construire un pacte d’engagements politiques communs, fondé sur les attentes de nos concitoyens, plutôt que de butter inlassablement sur la question de l’incarnation présidentielle sans mise en commun ou sur un repli identitaire et réducteur.
Je ressors donc de cette fête avec la conviction que nous ferons tout pour construire ce cadre commun, et éviter les conséquences d’un échec qui serait tragique pour le pays, mais surtout pour la vie quotidienne des Françaises et des Français. La construction de ce rassemblement passe bien évidemment par un débat de fond. Sans non-dit, sans pesanteur, sans exclusive sur tous les grands angles politiques qui concernent le pays, l’Europe et le monde. Je pense bien entendu à l’objet qui me paraît aujourd’hui le plus central dans toute politique d’une gauche antilibérale : la lutte contre la finance et la reconquête des moyens et des leviers de nos politiques publiques. Cette « mère des batailles » doit faire l’objet d’une grande ambition politique au niveau international, européen comme national si nous voulons recouvrer les moyens de toute action politique à gauche. Je crois que nous avons les moyens de partager très largement cet objectif.
Alors que la pression sera forte pour connaître le choix des communistes, présentons dès maintenant au plus grand nombre les attentes recueillies avec la grande consultation citoyenne, mettons à disposition de ce pacte d’engagements nos propositions novatrices en matière de lutte contre l’évasion fiscale, pour le contrôle des banques et du crédit, pour une transition écologique indissociable du progrès social et de la maîtrise publique de l’énergie, pour une relance et une relocalisation de notre industrie, pour des services publics renforcés, démocratisés et répondant aux besoins sociaux du XXIème siècle.
Une majorité de changement existe dans notre société. Notre responsabilité est immense pour qu’elle se concrétise par une majorité politique. Est-ce exagéré de dire qu’une fois de plus nous avons rendez-vous avec l’Histoire ?
17:47 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré chassaigne, fête de l'humanité | |
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