15/12/2024
Les communistes se donnent une feuille de route nationale
500 délégués du PCF se sont retrouvés place du Colonel Fabien ce samedi pour une conférence nationale qui a débouché sur l'adoption d'un plan d'action à 79 %. L'occasion de débattre de la crise sociale, politique et institutionnelle que traverse la France.
l n’y aura pas de jours heureux dans une France à +4°C, il n’y aura pas de jours heureux dans une France sans usines ni services publics, il n’y aura pas de jours heureux sans un grand Parti communiste français ! », lance Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, en conclusion de la journée d’échanges qui s’est tenue samedi, place du colonel Fabien, rassemblant 500 délégués des fédérations de toute la France.
Convoquée par le conseil national, cette conférence avait pour but d’analyser les résultats électoraux décevants du PCF aux européennes et aux législatives, d’examiner les moyens de lutter contre l’influence de l’extrême droite et de reconquérir l’électorat populaire.
La crise sociale, politique et institutionnelle que traverse la France s’est très largement invitée dans les débats. De nombreuses interventions ont rendu compte des batailles menées contre les plans de licenciements dans l’industrie, d’autres se sont concentrées sur l’actualité politique marquée par la nomination de François Bayrou à Matignon. « Nous ne sommes pas aller discuter d’un gouvernement d’union nationale, nous avons été fidèles aux intérêts du peuple », rappelle André Chassaigne, le président communiste du groupe GDR.
Cécile Cukierman, la présidente du groupe communiste au Sénat, lance : « on entend souvent que personne n’a gagné les législatives, mais une chose est certaine : dans le camp des perdants, il y a celui d’Emmanuel Macron, c’est pourtant dans ce camp que le nouveau Premier ministre a été choisi ».
Nathalie Simonnet, ex-secrétaire départementale de la Seine-Saint-Denis, reproche quant à elle « l’interview donnée par Fabien Roussel au Parisien » dans laquelle il prenait ses distances avec la France insoumise.
Au contraire, Nicolas Cossange, secrétaire départemental de l’Hérault déplore, la « lettre ouverte » publiée par le magazine Politis dans laquelle les signataires, communistes ou non, demandent au secrétaire national de « passer le relais ». Une initiative « irrespectueuse pour les communistes » selon ses mots, car prise à la veille de leur conférence nationale.
Léon Deffontaines, porte parole du PCF, exhorte à « s’atteler à déconstruire le mythe selon lequel le RN serait le parti des travailleurs », ajoutant que « le Nouveau Front populaire a certes été un rempart mais n’a pas permis d’aller chercher ces électeurs ».
« Un Nouveau Front populaire sous tension et mis en question, c’est ce que cherche Macron et ce qu’espère l’extrême droite. Quelles sont nos propositions pour le transformer en mouvement victorieux ? », s’interroge Pierre Dharréville, ex-député communiste des Bouches-du-Rhône.
Amar Bellal, responsable de la commission nationale écologie, insiste pour sa part sur le plan climat du PCF « Empreinte 2050 », « nous voulons une réindustrialisation sociale et écologique ».
Parmi les dizaines d’interventions, la question du socialisme comme « chemin vers le communisme » et celle de la solidarité avec le peuple palestinien ont aussi régulièrement été évoquées.
Jérémy Bacchi, sénateur et secrétaire départemental des Bouches-du-Rhône salue « une feuille de route nationale ambitieuse car nous ne sommes pas simplement un lieu de débat et de réflexion, pas un club de pensée mais un parti révolutionnaire qui met en œuvre des décisions ».
Après un débat d’amendements, le plan d’action est adopté par 79% des délégués. Parmi les 10 axes qui structurent le texte, le point concernant les élections souligne l’importance de réussir les municipales dans un cadre de larges rassemblements, mais aussi de lever les obstacles rencontrés par le Nouveau Front populaire pour permettre de dégager une majorité de gauche nationalement. Il prévoit également la désignation de chefs de file paritaire par circonscription au premier semestre 2025.
Tout en réaffirmant « la légitimité du PCF à porter une candidature de rassemblement » à la présidentielle, le texte rappelle que « ce sera aux communistes de prendre souverainement leur décision sur la candidature présentée par le PCF ».
16:50 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conference pcf 15122024 | |
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28/10/2024
André Chassaigne : « Le NFP a un équilibre complexe à trouver »
Chaque semaine, l’Humanité donne la parole à une figure du NFP. Cette semaine, André Chassaigne. Le député communiste et coprésident du groupe GDR à l’Assemblée nationale appelle à ne pas opposer campagnes et banlieues, et à respecter la diversité des positions au sein de la coalition.
Mercredi 30 octobre, la proposition de loi sur l’abrogation de la réforme des retraites du Rassemblement national sera examinée à l’Assemblée nationale. Vous avez dit « assumer le vote » en sa faveur. Cette position fait débat à gauche, pourquoi ce choix ?
Le groupe GDR, comme l’ensemble des groupes du NFP, est partagé. Tout le monde est convaincu de la nécessité de revenir sur la réforme des retraites. La question est de savoir, pour autant, si nous irions jusqu’à voter une proposition de loi portée par le RN.
Nous avons débattu dans le respect de chacun. Certains, comme les insoumis, considèrent qu’il faut conserver la digue : « On ne votera jamais leurs textes ! » D’autres, dont je suis, estiment que nous devons nous saisir de ce texte et faire en sorte qu’il suive son chemin législatif jusqu’au Sénat.
Dans la niche de la France insoumise, le 28 novembre, il y aura une proposition de loi pour l’abrogation de la réforme des retraites. Nous l’avons cosignée, contrairement aux écologistes et aux socialistes.
Néanmoins, il subsiste le risque que le RN ne vote pas notre texte, auquel cas, ce serait un formidable échec pour les millions de Françaises et Français qui l’attendent. Nous ne pouvons écarter l’hypothèse car nous savons qu’au fond, le RN ne veut pas de cette abrogation. Le parti a trop de gages à donner aux marchés financiers.
Les débats sur le budget ont lieu en ce moment au Palais Bourbon, la gauche souhaite augmenter les recettes fiscales, contrairement à la droite. En quoi est-ce un des combats prioritaires ?
Il s’agit d’une bataille identitaire pour l’ensemble de la gauche, dans la mesure où nous considérons qu’il faut maintenir les dépenses publiques pour que nos services publics soient efficaces. Si nous n’arrachons pas de recettes fiscales, on amputera la faculté de l’État à répondre aux besoins essentiels des personnes.
L’identité de la gauche réside dans le fait que ce sont des services que nous devons à la population. Tandis que la droite, elle, porte tout le contraire. Elle a toujours considéré que les services publics devaient être réduits à la portion congrue et juge souvent que la santé, l’éducation et les transports doivent répondre à des logiques marchandes.
Nos recettes fiscales ne sont pas piochées dans des prétendus impôts prélevés sur les foyers modestes, mais sur les plus grandes fortunes. Nous voudrions notamment revenir sur les exonérations de cotisations accordées aux entreprises et, surtout, aux multinationales.
La colère paysanne a largement profité à l’extrême droite, a contrario, qu’est-ce que la gauche propose aux agriculteurs ?
Nous ne proposons pas de répondre au coup par coup, par des mesurettes et une espèce d’éparpillement d’aides temporaires. La gauche, notamment les communistes, souhaite mettre en place des mesures structurelles – car le pouvoir actuel ne les porte aucunement. La première consiste en une régulation économique.
Il nous faut soutenir les prix d’achat à la production et, pour cela, nous devons nous attaquer frontalement à la libéralisation du secteur. Les acteurs de la distribution et les industriels agroalimentaires minent actuellement la chaîne de valeur. Les pouvoirs publics doivent maintenir un rapport de force pour imposer des mesures aux géants du domaine et fixer les prix.
Ensuite, la violence de la crise climatique et des aléas sanitaires doit être compensée par un système d’assurance publique de couverture des risques. Tant qu’on ne l’aura pas créé, nous n’arriverons pas à répondre clairement aux problématiques des agriculteurs.
L’un des autres chantiers sur lequel il faut travailler est celui des importations. J’ai pris l’initiative d’une tribune, signée par plus d’une centaine de parlementaires, qui s’oppose à la signature du Mercosur avec les pays d’Amérique latine. Il faut revenir sur tous les accords de libre-échange qui créent une concurrence abusive et inacceptable au détriment de nos paysans.
Comment la gauche peut-elle faire des ponts entre les campagnes et les quartiers populaires ?
Je ne crois pas qu’il faille opposer villages et banlieues. Cet antagonisme alimente le vote d’extrême droite qui se nourrit de tous les populismes. Les populations urbaines et rurales sont différentes, néanmoins ce qui les réunit, c’est la réalité de la lutte des classes toujours plus vive.
Dans les villes, dans les banlieues, dans les villages, nous devons combattre avec la même détermination l’abandon des populations les plus fragiles par l’État.
Que doit faire la gauche pour ne pas décevoir l’espoir créé par le NFP et gagner en 2027 ?
Il y a une forte attente des électeurs du rassemblement de la gauche, il ne faut pas les décevoir. Mais nous avons un équilibre, complexe, à trouver. Au lendemain de la dissolution, le Nouveau Front populaire a vu le jour avec un programme et des candidatures communes.
Malheureusement, elles ont été présentées en fonction de l’ascendant de certaines formations politiques. Déjà, lors de l’épisode douloureux de la Nupes, je déplorais la domination sans partage de la France insoumise, sortie renforcée de l’élection présidentielle.
Pour les législatives, je regrette que les communistes aient été réduits à 50 circonscriptions. Alors que, pour beaucoup d’autres, nous aurions pu avoir des candidats ancrés localement et gagner des sièges. Ce n’est pas comme ça que nous avancerons. Aujourd’hui, il y a un rééquilibrage entre les quatre formations qu’il faut poursuivre.
Le NFP ne peut être viable sans le respect de ses différentes composantes. Nous nous organisons collectivement, comme pour ma candidature à la présidence de l’Assemblée. Nous avons parfois des divergences stratégiques et de fond. Par exemple, les communistes et les écologistes n’auront jamais la même appréciation sur la question des centrales nucléaires.
L’objectif n’est pas de se fondre les uns dans les autres, d’écraser les spécificités de chacun. Nous souhaitons devenir majoritaires dans la diversité des expressions des organisations. Cela ne signifie pas forcément qu’il y aura plusieurs candidats pour 2027, mais il ne faudrait pas qu’une candidature unique nous soit imposée de façon unilatérale. Cela dit, nous n’en sommes pas là.
20:08 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré chassaigne | |
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13/06/2024
Fabien Roussel, pour le Front populaire d'aujourd’hui
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, appelle à la plus large mobilisation possible pour vaincre l’extrême droite et Emmanuel Macron le 30 juin et le 7 juillet. Et présente le programme de la gauche comme le seul à même d’améliorer le quotidien de toutes et tous.
Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Que pensez-vous de ce choix fait alors que l’extrême droite est au plus haut ? S’agit-il d’un piège ?
Il n’y a pas de piège à redonner la parole au peuple. Enfin, les Français vont pouvoir s’exprimer clairement sur la politique du pays. Aux européennes, nous avons voté pour des choix concernant l’Europe. Mais beaucoup ont utilisé leur bulletin pour sanctionner le président de la République.
Cette fois, les citoyens vont pouvoir dire ce qu’ils veulent pour la France. N’ayons pas peur de confronter nos programmes ! Je regrette une chose : les conditions dans lesquelles sont organisées ces législatives anticipées, avec seulement vingt jours de campagne, avant les vacances d’été. Était-ce le meilleur moyen d’organiser un débat dans le pays ? J’y vois une volonté du président de semer le chaos dans les partis et chez les parlementaires… Mais les élections sont là, et il faut tout faire pour les gagner.
La gauche a immédiatement répondu au défi lancé et construit une nouvelle alliance, baptisée Front populaire. En quoi diffère-t-elle de la Nupes, et comment expliquez-vous ce sursaut ?
Cela n’a rien à voir avec la Nupes. Nous faisons actuellement ce que j’avais appelé de mes vœux il y a plus d’un an, lorsque je proposais de travailler à un rassemblement des forces de gauche qui aille au-delà de la Nupes, et que j’avais appelé Front populaire. Il s’agissait d’unir l’ensemble des forces, et pas seulement les quatre qui disposent d’un groupe à l’Assemblée nationale sortante.
Ce que nous construisons répond à cette attente. Près de vingt organisations politiques ont répondu à l’appel, allant de Place publique jusqu’au PCF, en passant par le MRC, les radicaux de gauche, Picardie debout… En ce moment même, nous nous accordons sur un programme de gouvernement pour écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche et répondre aux attentes des Français.
Face à l’extrême droite, il y a plus que jamais une impérieuse nécessité de se rassembler. Il n’y a pas eu qu’un vote de colère contre Emmanuel Macron dimanche soir, mais aussi un appel à ce que ça change, et vite. Nous voulons incarner ce changement, mais à gauche. Nous voulons l’union la plus large pour construire une majorité et un gouvernement.
Les formations de gauche ne se sont pas épargnées ces derniers mois. Emmanuel Macron qualifie même le Front populaire « d’alliance indécente »…
Je peux comprendre que notre initiative le dérange. Nous voulons revenir sur sa réforme des retraites et abroger celle de l’assurance-chômage. Nous voulons redonner tout de suite du pouvoir d’achat aux Français par la hausse des salaires, du Smic, par la baisse des factures…
Nous défendons des grands investissements dans nos services publics, dont l’école et la santé. Et nous irons chercher les financements, avec la taxation des dividendes et le rétablissement de l’ISF. Notre projet est à l’opposé de celui de Macron, avec une dizaine de grandes réformes pour améliorer immédiatement le quotidien de tous.
Évidemment, il existe toujours des différences entre nous, à gauche. Mais le travail que nous réalisons pour élaborer un programme de gouvernement en commun est d’autant plus important : nous pouvons nous accorder sur l’essentiel, de façon à convaincre une large majorité de nos concitoyens.
Sur les plateaux de télévision, les détracteurs du Front populaire dénoncent l’alliance avec la France insoumise, qu’ils taxent d’« antisémite ». Que leur répondez-vous ?
J’ai déjà dit que je n’ai jamais considéré que la FI était antisémite. Dans notre programme, nous écrirons en lettres capitales notre volonté de lutter avec force contre toutes formes de discriminations. Contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme, contre l’homophobie…
Nous voulons aussi nous adresser aux jeunes de nos quartiers, aux travailleurs discriminés en raison de leur couleur de peau, de leur religion, et redonner ses lettres de noblesse à une République laïque qui respecte tous ses citoyens. C’est important de l’écrire en lettres capitales. Non pas pour se défendre. Mais parce que ce sera la grosse différence avec le programme de la droite et de l’extrême droite. Ils ont un projet xénophobe. Nous avons un projet d’égalité républicaine.
Comment comptez-vous renverser la table en trois semaines et vaincre l’extrême droite ?
La gauche peut remporter les élections. Nous sommes la seule alternative à Macron et à l’extrême droite. Nous interpellons les syndicats, les associations, la société civile. Les Français doivent s’emparer de ce scrutin, se mobiliser, manifester, mettre en avant leur rejet de l’extrême droite, mais aussi les mesures fortes qu’ils attendent. Je ne sais pas si tous mesurent véritablement le risque réel que court la République.
Jordan Bardella est un faussaire de la question sociale. Son alliance avec Éric Ciotti le montre bien, lui qui prône la retraite à 65 ans, la hausse de la TVA, et 100 milliards d’euros de coupes dans les services publics. Nous devons porter haut notre programme. Celui du Front populaire représente l’espoir, le progrès social.
Je veux faire le même serment vis-à-vis des Français que celui de 1936 : donner du pain aux travailleurs, du travail à la jeunesse et garantir au monde la grande paix humaine. C’est le Front populaire dont nous avons besoin aujourd’hui.
12:10 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : front populaire, législatives, fabien roussel | |
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27/04/2024
Au Printemps de Bourges avec Fabien Roussel
Fabien Roussel et Pierre Dharréville étaient présents au Printemps de Bourges en soutien au secteur de la culture menacé par les coupes budgétaires.
« Nous avons souhaité saluer ce festival unique en France. La culture est un enjeu essentiel et un élément important pour les communistes, comme en témoigne la Fête de l’Humanité », annonce d’emblée Fabien Roussel lors de son arrivée au Printemps de Bourges. Comme souvent dans l’histoire du festival qui ouvre ses portes ce mercredi, le Printemps accueille une délégation nationale du Parti Communiste Français, longtemps gestionnaire de la ville.
« Cette venue est importante pour nous, berrichons. La culture fait partie de notre histoire, de l’identité du Parti Communiste Français », abonde Jean-Michel Guérinau, secrétaire départemental. Récemment élue capitale européenne de la culture 2028, au détriment de métropoles plus importantes, Bourges s’inscrit comme « une ville à taille humaine vivante qui montre que notre territoire peut apporter au développement commun ».
Face à l’austérité, du concret
En présence de représentants de la CGT Spectacle et d’élus locaux, les députés ont pu découvrir la Maison de la culture flambant neuve, inaugurée en septembre 2021, aux côtés de son directeur Olivier Atlan. La première Maison de la culture avait été construite à Bourges en 1963, sous l’impulsion d’André Malraux.
Dans le nouveau bâtiment moderne, une partie du Printemps a d’ailleurs posé ses bagages, proposant l’exposition « Teen Spirit » parrainée par Eddy de Pretto et mettant l’adolescence à l’honneur, diverses projections ou encore une création du rappeur Youv Dee et de Béatrice Dalle en hommage à Kurt Cobain.
Aux côtés de Fabien Roussel, le député Pierre Dharréville, qui anime la commission culture du PCF, a évoqué l’importance de lieux tels que celui-ci : « la culture est ce qui nous fait humain, ce qui nous épanouit, nous permet de faire société. Nous avons tant besoin de danser et de chanter ensemble dans le monde qui nous entoure. »
Et pour ce faire, une promesse, celle de Fabien Roussel, d’augmenter le budget de la culture à 1 % du PIB en 5 ans : « du concret », à l’approche des élections européennes. Sans oublier de dénoncer la politique d’austérité en cours : « Le monde de la culture va mal dans notre pays. Sur les dix milliards de coupes de l’État, plus de 200 millions devraient toucher la culture. Alors même qu’ils se battent depuis des années avec des budgets stagnants malgré l’inflation. »
Des échéances législatives pour la culture
Alors que le gouvernement souhaite à nouveau remettre en cause le droit à l’assurance-chômage, Pierre Darrhéville et Magali Bessard, vice-présidente à la région Centre Val-de-Loire et première adjointe communiste au maire de Bourges, ont mentionné la valeur d’une proposition de loi sur les artistes auteurs.
Déposé par le groupe communiste en mars dernier, ce revenu de remplacement, sorte d’assurance-chômage, aurait pour objectif que « tous puissent créer et vivre de leur travail », malgré les aléas de leurs revenus. Nicolas Sansu, député de la circonscription Vierzon-Bourges, a quant à lui rappelé l’importance des collectivités locales : « Si l’offre culturelle a augmenté toutes ces années malgré la stagnation du budget octroyé par l’État, c’est grâce à elles. Il ne faut pas les mettre au pain sec. » Le débat du 29 avril à l’Assemblée Nationale, concernant le déficit public, pourrait être une nouvelle attaque pour leur financement.
Après le passage éclair de Fabien Roussel dans un stand « Jambon à l’os, camembert chaud » bordant les quais d’Auron au cœur du festival, la délégation a poursuivi son chemin jusqu’à l’espace professionnel du Printemps de Bourges. Les élus étaient attendus par Boris Vedel, Président du festival.
Outre le financement global de l’évènement et son importance locale, la concurrence des mastodontes festivaliers tels que Live Nation ou Vivendi compliquant la programmation d’artistes ont été discutées. Une manière d’expliquer, aussi, l’attachement du Printemps de Bourges envers la création émergente, représentant une majorité de la programmation d’un festival qui fête cette année ses 48 bougies.
Article publié par l'Humanité
15:52 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fabien roussel, printemps de bourges | |
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12/09/2023
LOI IMMIGRATION : une tribune transpartisane
Loi immigration : «Nous demandons des mesures urgentes, humanistes et concrètes pour la régularisation des travailleurs sans papiers»
Nous portons un projet humaniste et concret. Nous souhaitons l’adoption de trois mesures urgentes pour l’accès des personnes étrangères au travail.
Tout d’abord, nous assumons la nécessité d’une régularisation de travailleuses et de travailleurs sans papiers, dans tous ces métiers qui connaissent une forte proportion de personnes placées en situation irrégulière. Ce sont bien souvent ceux que l’on retrouve en première ligne dans les secteurs en tension comme le BTP, l’hôtellerie-restauration, la propreté, la manutention, l’aide à la personne. Des milliers de personnes sont maintenues dans la précarité, a fortiori les vrais-faux indépendants comme auto-entrepreneurs, dans les métiers les plus pénibles comme les plus utiles socialement.
Ces travailleurs sans papiers contribuent à l’économie et à la vie sociale de notre pays. Sans eux, ces secteurs et des pans entiers de notre pays ne pourraient fonctionner. La France qui se lève tôt, ce sont aussi elles et eux, si utiles, si nécessaires. Et pourtant ils n’ont pas officiellement le droit de travailler faute de pouvoir disposer d’un titre de séjour.
Si ces immigrés travaillent tout de même, c’est pour survivre et parce que les employeurs ont besoin de salariés. Les pouvoirs publics ferment les yeux ou ignorent leur situation en raison du caractère indispensable de ces travailleurs pour notre économie et pour répondre aux besoins sociaux. Leur précarisation est le résultat d’une hypocrisie collective : ne pas les autoriser légalement à travailler mais continuer à solliciter leurs concours. Sans papiers, sans reconnaissance, ils éprouvent les plus grandes difficultés pour se nourrir, se loger, se soigner et accéder à une vie sociale normale. La clandestinité les invisibilise, les fragilise et les condamne à la précarisation et à la désocialisation. Faute de pouvoir faire valoir leurs droits, ils acceptent de faibles salaires qui pèsent sur le niveau des rémunérations dans certains secteurs.
A cela s’ajoutent toutes celles et ceux qui sont présents sur le territoire national et qui sont empêchés de travailler faute de papiers. Ils n’ont d’autres solutions que de recourir à l’hébergement d’urgence ou à d’autres solutions de fortune. Alors qu’ils ne demandent qu’à travailler. Ils pourraient le faire directement ou après une formation que de nombreuses branches professionnelles et des centres de formation publics sont prêts à développer. L’accent doit être en particulier mis sur l’accès des femmes étrangères au travail, l’un des plus faibles de l’OCDE.
La régularisation de leurs situations, demande de longue date des associations qui les accueillent dans la précarité, émane tout autant des organisations syndicales et patronales.
Il s’agit également de rétablir le droit au travail pour les demandeurs d’asile. La loi leur impose six mois d’attente avant de pouvoir demander une autorisation de travail. Cette règle a pour conséquence d’augmenter à la fois le coût budgétaire de l’allocation pour demandeur d’asile et le recours à l’emploi non déclaré pour pouvoir survivre. Cette logique nuit considérablement à leur autonomie et donc à leurs facultés ultérieures d’intégration.
Enfin, il faut d’urgence remédier à la situation d’embolie des préfectures qui conduit à fabriquer chaque jour de nouveaux sans-papiers.
Pas une semaine, pas une journée sans que nos permanences de parlementaires ne soient sollicitées pour un titre de séjour dont le renouvellement est compromis faute de rendez-vous en préfecture. Le rapport de l’Assemblée nationale sur «les moyens des préfectures pour l’instruction des demandes de séjour» de 2021 décrit très précisément une situation qui a encore empiré depuis lors : du jour au lendemain, faute de rendez-vous, des personnes en situation parfaitement régulière, insérées professionnellement et socialement, basculent en situation irrégulière entre deux titres et perdent leurs droits. Leurs employeurs sont quant à eux confrontés à un dilemme : perdre un employé qui répond pourtant à leurs attentes ou basculer dans le travail non déclaré pour garder cet employé. Cette situation kafkaïenne est à l’origine d’un contentieux de masse qui engorge les tribunaux administratifs sous les référés «mesures-utiles» visant à contraindre l’administration à accorder un rendez-vous en préfecture.
Il est temps de fixer un délai maximal à l’administration pour accorder un rendez-vous en préfecture, comme c’est la règle pour les passeports «talent», et d’augmenter considérablement le nombre de rendez-vous y compris en présentiel en affectant davantage de moyens aux services chargés du séjour des étrangers au sein des préfectures.
Ces trois mesures sont à la fois urgentes, humanistes et concrètes. Si le gouvernement n’est pas en mesure de les faire rapidement adopter par le Parlement, nous en prendrons l’initiative.
Avançons.
Signataires
Julien Bayou (député EE-LV) ; Mélanie Vogel (sénatrice EE-LV) ; Guillaume Gontard (sénateur EE-LV) ; Sabrina Sebaihi (députée EE-LV); Guy Benarroche (sénateur EE-LV) ; Francesca Pasquini (députée EE-LV) ; Maud Gatel (députée Modem) ; Elodie Jacquier-Laforge (députée Modem) ; Erwan Balanant (député Modem) ; Mathilde Desjonquères (députée Modem) ; Eric Martineau (député Modem) ; Jimmy Pahun (député Modem) ; Fabien Roussel (député PCF) ; André Chassaigne (député PCF) ; Marie-Claude Varaillas (sénatrice PCF) ; Stéphane Peu (député PCF) ; Davy Rimane (député PCF) ; Gérard Lahellec (sénateur PCF) ; Boris Vallaud (député PS) ; Marie-Pierre de La Gontrie (sénatrice PS) ; Marietta Karamanli (députée PS) ; Hervé Saulignac (député PS) ; Jean-Yves Leconte (sénateur PS) ; Laurence Rossignol (sénatrice PS) ; Sacha Houlié (député Renaissance) ; Stella Dupont (députée Renaissance et apparentés) ; Bruno Studer (député Renaissance) ; Fanta Berete (députée Renaissance) ; Cécile Rilhac (députée Renaissance) ; Benoît Bordat (député Renaissance et apparentés) ; Jean-Louis Bricout (député Liot) ; Martine Froger (députée Liot) ; Benjamin Saint-Huile (député Liot) ; Laurent Panifous (député Liot) ; David Taupiac (député Liot)
10:21 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tribune, immigration | |
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19/07/2023
POUR LA PAIX EN UKRAINE, EN EUROPE
10:03 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ukraine, fabien roussel, paix | |
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02/07/2023
Pour la vérité et la justice, contre toutes les violences
COMMUNIQUE DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS
Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !
Mardi dernier, à Nanterre dans les Hauts-de-Seine, un contrôle routier opéré par deux policiers a débouché sur la mort de Nahel, tué par un tir au thorax de l’un d’eux.
Face à ce décès d’un jeune de 17 ans, l’émotion des communistes du pays est immense. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de la victime. Nous saluons la mobilisation massive, digne et sereine, de jeudi dernier à Nanterre et apportons notre soutien au maire, Patrick Jarry et à toute l’équipe municipale.
Après les premières auditions, le policier auteur du tir a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention préventive. Nous appelons à ce que toute la lumière soit faite sur le contrôle et le tir meurtrier du policier dans les meilleurs délais pour que la justice soit rendue.
Un refus d’obtempérer ne doit pas entraîner la mort ! La loi de 2017, qui élargit la possibilité d’utilisation de leur arme par les agents de police, doit être abrogée. Les parlementaires communistes avaient voté contre en dénonçant les dérives possibles. Les actes et propos racistes, pointés par le Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, à l’encontre de jeunes par certains policiers doivent être sévèrement sanctionnés. Le débat public doit s’ouvrir pour engager au plus vite une politique progressiste, de proximité, pour la tranquillité publique avec une police républicaine proche des citoyens, au service de leurs attentes et de leurs besoins.
Sur la sécurité, comme sur l’ensemble des politiques publiques, des millions d’habitantes et d’habitants, de jeunes, de salarié·es, sont abandonnés par la République et n’ont pas droit au respect, à la dignité, à la justice, à un logement décent, à une éducation, à la culture et aux loisirs, et un emploi de qualité.
Cette situation n’est plus supportable ! Elle est le résultat de décennies de politiques néolibérales, au service du capital et au détriment des travailleuses et travailleurs du pays, et de discriminations.
Le PCF soutient « l’appel pour la jeunesse populaire » porté par plusieurs syndicats et associations exigeant « un plan ambitieux » pour répondre à l’ensemble des problèmes auxquels elle est confronté.
Le PCF appelle à un Grenelle pour l’égalité des territoires et contre toutes les discriminations, rassemblant tous les acteurs et actrices des communes et quartiers concernés, pour qu’enfin une politique à la hauteur des enjeux soit décidée et mise en œuvre avec eux.
Nous présenterons mardi 4 juillet les premières propositions que nous mettons en débat, comprenant :
-
Une politique progressiste de proximité de tranquillité publique.
-
Un plan pour l’égalité républicaine pour tou·tes les habitant·es par le retour des services publics dans toutes nos communes.
-
Un pacte pour la jeunesse qui engage la nation sur des enjeux majeurs tels que l’éducation, le travail et l’emploi, les politiques sociales.
Nous partageons la colère de toutes celles et ceux qui ont vu les images terribles du contrôle et du tir diffusées sur les réseaux sociaux.
Elle appelle une mobilisation puissante et pacifique pour obtenir la vérité et la justice pour Nahel.
Elle ne peut en aucun cas légitimer les violences de ces derniers jours !
Nous condamnons fermement toutes les violences contre les personnes et les biens, les tirs de mortiers et de cocktails Molotov, qui ont bouleversé la vie de milliers d’habitantes et d’habitants de quartiers populaires, et les pillages des commerces.
La dégradation des mairies et du mobilier urbain de nos communes, des écoles de nos enfants et d’autres services publics, des équipements associatifs (maison de quartier, centre social…), des commissariats de nos quartiers, des voitures personnelles de salarié·es, pénalisent gravement les familles directement touchées et l’ensemble de la population.
Les auteurs de ces délits doivent être arrêtés et traduits en justice.
Non seulement ces violences ne servent en rien la vérité et la justice, mais l’on voit comment aujourd’hui elles sont utilisées par les forces réactionnaires, au pouvoir, à droite et à l’extrême droite, pour stigmatiser des quartiers entiers qualifiés par certains « d’enclaves étrangères » alors qu’ils sont, comme tous les territoires, une part de la France, de ses richesses, de sa force ; considérer comme délinquants l’ensemble des jeunes quand seuls quelques-uns dégradent, saccagent, pillent au détriment de tous ; réduire la vie de ces quartiers à la seule manifestation de la violence ; ou encore semer les germes de la guerre civile, comme l’ont récemment fait deux syndicats de policiers, déclaration aux accents séditieux qui doit déboucher sur des sanctions. Nous sommes opposés aux interdictions de manifestations, qui ne visent pas la fin des violences, mais un coup d’arrêt au mouvement social, ainsi qu’au recours à l’État d’urgence qui loin de mettre fin aux tensions actuelles, les attisera.
Le PCF apporte son soutien et sa solidarité à l’ensemble des habitant·es touché·es par les violences, aux familles pénalisées par la destruction des services, aux secours, aux fonctionnaires de police et à tou·tes les bénévoles des associations, les agents publics et élu·es locaux mobilisés pour protéger et répondre aux demandes de la population.
L’heure est à garantir la sécurité de nos concitoyen·nes et à répondre aux besoins sociaux des habitantes et des habitants.
L’heure est à la République partout et pour toutes et tous. Une république avec un développement massif de ses services publics qui en garantissent l'effectivité de ses principes : Liberté, Égalité, Fraternité.
Pour la vérité et la justice pour Nahel, contre toutes les violences, unissons-nous !
09:57 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nahel, police | |
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