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28/11/2013

Dimanche, dans les rues de Paris !

fh13.jpgC’était garanti sur facture, le chômage aurait reflué dès la fin de l’année. Aujourd’hui, l’addition des chimères présidentielles est à la disposition du pays. Lourde, trop lourde. La géographie des usines fermées reconstruit une carte de France de la souffrance, des gâchis et de la colère.

L’échec des politiques d’austérité est patent, confirmé, avoué même par les experts de la Commission de Bruxelles, comme l’Humanité l’a révélé et comme le reste de la presse à l’exception de Libération, l’a caché. Si François Hollande est confronté à son pari perdu, celui d’une politique de l’offre certifiée libérale contre une politique de la demande jugée archaïque, le bilan de la séquence est désastreux pour la politique réduite à «la dictature des mots impuissants», décriée par Baudelaire. Un changement de cap s’impose.

La remise à plat de la fiscalité annoncée ne semble pas porter cette ambition, aux yeux du Premier ministre. Il s’agit de varier un peu la même recette, celle de la compression des dépenses publiques, de gages donnés à la compétitivité telle que l’entend le patronat, avec impôts allégés, taxes réservées aux salariés et subventions massives des grandes entreprises. «L’embrouille» que soupçonnait Pierre Laurent se confirme. Le gouvernement étudie la possibilité de réduire de 60 milliards les budgets publics notamment en étranglant les collectivités locales.

Avec la hausse de la TVA prévue au 1er janvier - et à laquelle le pouvoir ne veut pas renoncer - c’est une double lame qui va rafler les moyens du pays en provoquant un choc de consommation déprimée par les hausses et un hold up sur les portes-monnaies populaires qui renforcera l’injustice devant l’impôt. Pire encore, la fusion envisagée de impôt sur le revenu/CSG accélérerait le transfert des cotisations sociales patronales sur l’impôt des salariés, menaçant l’’architecture même de la sécurité sociale.

Pierre Gattaz, le nouveau président du Medef, réclamait 100 milliards d’allégements de charges supplémentaires ... Il serait sur le point d’être entendu, ayant crié fort vers des oreilles sensibles. La manoeuvre est rodée. Déjà, Jaurès soulignait que «quand elles se préparent à le spolier, à spolier la nation les grandes sociétés capitalistes auxquelles l’État a eu l’imprudence de céder une partie de son domaine , se plaignent avec de grands airs indignés d’être menacées de spoliation».

La révolte contre ce système injuste parcourt le pays, parfois détourné par des démagogues libéraux vers le refus de l’impôt. La Marche du 1er décembre appelée par le Front de gauche, les ateliers législatifs que les parlementaires communistes et Front de gauche proposent de mettre en place et de faire converger vers des États généraux de la justice fiscale, remettent les choses en place.

 pcf,impôts,tva,manifestation,front de gaucheBaisse de la rémunération du travail ou réduction du coût du capital, négation des besoins collectifs ou services publics dynamiques, politique de relance de l’industrie, de l’emploi et de la formation ou austérité... Les choix qui forgent l’identité de la gauche seront au coeur de la manifestation parisienne dimanche. Une espérance peut y renaître, des rassemblements s’y construire, des dialogues s’y nouer pour permettre qu’une majorité oeuvre à changer la vie.

(Patrick Appel Muller directeur de la rédaction de l'Humanité. Publié vendredi 30 novembre 2013 dans l'Humanité)

Hausse de la TVA: un choc sur la consommation

Mots clés : pcf, tva, pierre laurent, impôts, jean-marc ayrault, fiscalité, consommation, marche justice fiscale, La hausse de la TVA va augmenter les prix de 0,35 point selon l’Insee, avec un impact sur la consommation et l’activité économique.

Injuste, la hausse de la TVA est aussi inefficace économiquement. Selon les premiers calculs de l’Insee, qui rendra sa note de conjoncture le 20 décembre, la hausse des taxes à la consommation aura un impact important sur les prix de 0,5 point, si toutes les entreprises augmentent leur prix, avec un scénario central autour de 0,35 point. « Cette répercussion sur l’inflation se diffusera progressivement sur plusieurs mois, jusqu’à la fin du mois de juin », analyse Cédric Audenis, chef du département conjoncture de l’Insee. En prenant les dernières prévisions pour 2014, qui prévoient une progression des prix comprise entre 1,3 et 1,5 % selon les organismes, la TVA participera pour un quart de cette hausse.

-0.35 points sur la croissance de la consommation

Cet effet sur les prix ne sera pas sans conséquence sur la consommation et la croissance. Le choc négatif sur la consommation, explique l’économiste de l’Insee, sera équivalent à celui de l’accélération des prix, soit - 0,35 point. En conséquence, plutôt que d’avoir une croissance de la consommation de 0,8 % selon la moyenne des prévisions, la France aurait pu bénéficier d’une progression de 1,15 % sans la hausse de la TVA. D’autant que la consommation intérieure est quasiment la seule contribution positive à la croissance pour 2014.

Crise de la demande

Ces 6 milliards d’euros de taxes supplémentaires sont censés financer en partie les 20 milliards d’euros d’allégements de l’impôt sur les sociétés. Or, comme le rappelle Éric Heyer, chef du département des prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (Ofce), «66 % des entreprises sont confrontées à une crise de la demande. La politique de stimulation de l’offre financée par un choc de demande négatif ne fera qu’empirer la situation».

Dans le monde idéal de François Hollande, les entreprises devraient répercuter l’allégement du Cice en baissant leur prix. Ce qui, en théorie, rendrait l’effet sur les prix nul. Mais l’Insee « a pour l’instant une grosse interrogation sur le comportement des entreprises». «Il est peu probable que les entreprises jouent le jeu, explique Éric Heyer. Ces dernières préféreront probablement améliorer leurs taux de marge, qui se sont fortement dégradés depuis 2011.» Autant dire que les actionnaires seront les seuls gagnants.

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Dossier spécial sur la hausse de la TVA dans l'Humanté de ce jeudi

Medef : la comédie du «ras-le-bol fiscal absolu»

26/11/2013

La réforme 2013 des retraites, une faute politique (PCF)

retraites1.jpgCe 26 novembre est un jour funeste pour la protection sociale. Le gouvernement a imposé, par un vote bloqué, sa loi de régression sociale portant la réforme des retraites.

A l'instar des lois de droite de 1993, 2003, 2010, celle de 2013 se traduira par une augmentation de la durée de cotisation, un recul de l'âge réel de départ en retraite, une diminution des pensions et dans l'immédiat une perte de pouvoir d''achat des retraité-e-s.

Avec le Conseil de surveillance, composé de personnalités dites qualifiées et doté de pouvoirs exorbitants, c'est un recul grave de la démocratie qui vient d'être décidé.

Cette réforme a la même logique que les précédentes. Et depuis vingt ans, nous avons la même condamnation à son égard.

Pour le PCF et ses partenaires du Front de gauche, la retraite à 60 ans à taux plein reste le marqueur de gauche d'une politique sociale dont le pays a besoin.

Parti communiste français

25/11/2013

Fête de l’Humanité Normandie: "Il faut une démonstration de force"

pcf, tva, pierre laurent, gouvernement, politique industrielle, gauche au pouvoir, normandie, fête de l'Humanité 2013, politique fiscaleRouen (Seine-Maritime), envoyé spécial. La Fête de l’Humanité Normandie a mis l’exigence d’une autre politique fiscale et industrielle à l’honneur, ce week-end. Rencontres avec les participants dans les allées.

Changer de cap gouvernemental, oui, mais comment faire ? La question occupait les esprits des participants à la Fête de l’Humanité Normandie qui s’est tenue, samedi et dimanche, au parc des expositions de Rouen, en Seine-Maritime. Concerts, spectacles, mais aussi débats politiques ont ponctué ces deux jours, inaugurés par le directeur de l’Humanité et député au Parlement européen, Patrick Le Hyaric. Comme l’ont décidé les communistes dans tout le pays, les militants sont engagés dans la campagne d’actions lancées par leur parti contre les licenciements et pour une autre politique fiscale. Pétitions en main devant chaque stand pour l’annulation de la hausse de la TVA prévue au 1er janvier, ils préparent la marche nationale du Front de gauche à Bercy, dimanche prochain. « Il faut faire une démonstration de force, puisque Hollande est sourd à la colère du pays. La réduction des budgets publics est une catastrophe dans mon métier », explique Catherine Dupont, éducatrice pour handicapés, qui vient de signer la pétition.

Partout, les participants à la Fête expriment leur colère contre un gouvernement qui tourne le dos à ceux qui l’ont élu. « La devanture est différente de celle de l’UMP, mais la marchandise est la même, se désole Charles, étudiant au Havre. Cette politique donne du crédit au discours du FN sur l’“UMPS”, l’idée que la droite et la gauche, c’est pareil. Cette confusion est dangereuse, comme on le voit avec la lutte dite des “bonnets rouges”. Il faut reprendre l’étendard de la lutte fiscale aux patrons, d’autant qu’on n’est pas du tout sur la même longueur d’onde. » « Ce n’est pas qu’une question d’impôt, corrige Delphine, inspectrice du travail. C’est toute l’autorité de l’État qui est mise en cause. Avec mes collègues, on nous demande de ne plus nous rendre seuls sur les chantiers car les intimidations des patrons se multiplient », témoigne-t-elle.

La question des choix économiques

Dans ce contexte, la « remise à plat » fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault suscite du scepticisme. « On va faire pression pour que les mesures aillent dans le sens de la justice fiscale car, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Pas la peine d’essayer de nous faire une réforme à l’envers. Il faut prendre l’argent là où il est », souligne Alban Bruneau, secrétaire de la section communiste de Gonfreville-l’Orcher.

Plus globalement, c’est toute la question de l’utilisation de l’argent et des choix économiques qui est mise en cause. « La France a abandonné sa politique industrielle », estime Jean-Luc Bronté, secrétaire de la CGT de la raffinerie Petroplus, à Petit-Couronne, menacée de fermeture par Total. Le syndicaliste ne décolère pas devant la duplicité des responsables gouvernementaux, l’ancien député de Seine-Maritime Laurent Fabius en tête. « Il nous appelait ses “amis” avant la présidentielle et, aujourd’hui, son intransigeance torpille les projets de reprise par des investisseurs étrangers », enrage-t-il. « Même des militants PS confient leur écœurement. Les élus communistes, eux, ne nous ont jamais lâchés », poursuit-il, en prenant à témoin le député européen de la grande circonscription Nord-Ouest, Jacky Hénin, une fois de plus à ses côtés.

L’action des élus communistes est aussi montrée en exemple à Gonfreville-l’Orcher, dont le maire, Jean-Paul Lecoq, a fait voter une avance de trésorerie à une entreprise de Seine-Maritime, Isoplas. L’usine de 174 salariés tourne à plein et n’a pas de problème de rentabilité, mais la liquidation de son donneur d’ordres, Huis Clos, un fabricant de fenêtres, l’a mise provisoirement à sec. Avec son équipe, Jean-Paul Lecoq s’est aperçu qu’en dépit des milliards versés chaque année sans contrôle par les pouvoirs publics aux entreprises, aucun dispositif n’est prévu pour faire face à ce genre de menace. « Il y a un vide dans les procédures. Entre la liquidation et la reprise, aucune autre possibilité n’existe, explique l’élu. L’État nous a dit qu’il était prêt à jouer la banque, mais qu’il n’avait pas d’argent. On a mis le fonds à disposition pour un mois. » L’entreprise est désormais sortie de l’eau, mais le maire de Gonfreville s’étonne : « Personne n’a pensé à mettre un bouchon sur la coque pour empêcher que le navire ne coule. Pourtant, quand il s’est agi de sauver les banques, l’argent a été débloqué en trois jours, quand bien même l’Europe l’interdisait… » Pour Aurélien, fonctionnaire territorial, « cela montre que le système bancaire est complètement défaillant. À quoi sert la Banque publique d’investissement (BPI) créée par Hollande, si elle n’a pas d’argent pour les entreprises qui en ont besoin ? ».

«Une politique nationale qui mécontente les gens»

Pour Amar, opérateur chez Fralib en lutte depuis trois ans contre Unilever, et qui a fait le déplacement depuis Gémenos (Bouches-du-Rhône), « le gouvernement peut encore changer de cap ». Il appuie la campagne des communistes pour faire la vérité sur le coût du capital, convaincu qu’elle peut « rassembler les salariés ». « On ne lâchera pas sur notre volonté de rassembler, lui répond en écho Céline Brulin, secrétaire départementale du PCF. Quand se cumulent une politique nationale qui mécontente les gens et des ferments locaux de divisions à gauche jusqu’à l’intérieur de la famille socialiste, il faut chercher le rassemblement sur des propositions vraiment à gauche, il n’y a pas d’autres solutions. »

"S’engouffrer dans le débat". Les communistes vont lancer une campagne pour une « vraie loi de justice sociale », en invitant les salariés et les citoyens à « s’engouffrer dans le débat » afin d’obtenir « la réforme fiscale indispensable à une politique de relance », a déclaré, hier, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, qui concluait la Fête de l’Humanité Normandie. Pour le dirigeant communiste, la remise à plat de la fiscalité annoncée par Jean-Marc Ayrault est un « aveu d’échec » de la politique mise en œuvre depuis un an et demi, tout comme l’est, à l’échelle de l’Europe, le document de la Commission européenne révélé par l’Humanité, mercredi, qui montre que « l’austérité nous emmène dans le mur », a-t-il poursuivi.

23/11/2013

Voir le monde en peinture avec Jean-Pierre Jouffroy

peinture,exposition,colonel fabien,jean-pierre jouffroyÀ l’occasion de ses quatre-vingts ans, une grande rétrospective du peintre Jean-Pierre Jouffroy est organisée à l’espace Niemeyer, place du Colonel-Fabien à Paris. Cet événement sera inauguré le jeudi 21 novembre.

«Il faut que la peinture serve à autre chose qu’à la peinture », écrivait Matisse. À autre chose que « décorer des appartements », ajoutait 
Picasso. Jean-Pierre Jouffroy a inscrit ses trajectoires dans la foulée de ces exigences et il les donne à voir dans la grande rétrospective de son œuvre qui sera inaugurée le jeudi 23 novembre à 19 heures, à l’espace Niemeyer, place du Colonel-Fabien à Paris.

Des toiles surtout, des dessins, de la sculpture, de la gravure, des affiches seront donnés à voir durant six semaines comme un témoignage de quatre-vingts ans, ou peu s’en faut, d’empoignades avec la matière, avec sa forme, sa couleur, la lumière et l’œil humain qui les regarde. Sa passion naît à onze ans en voyant des œuvres de Kandinsky ; là il se crée un territoire qui échappe aux règles de fer de son éducation mais qui exige encore une discipline de la connaissance, celle des évasions et des latences, des révolutions et des conservations, qui ont scandé l’histoire de la peinture.

peinture,exposition,colonel fabien,jean-pierre jouffroySon parcours initiatique de jeune homme passe de musée en musée, dialogue entamé avec Jacques Villon, Braque, Picasso, Matta, Poliakoff, Pignon, Kijno, Bazaine, Longobardi et, bien sûr et peut-être avant tout, avec Nicolas de Stael. Histoire de peindre... il fallait tout cela pour oser s’émanciper, une maîtrise des règles qui permet de s’en passer. « L’exécution, dans la peinture, doit toujours tenir de l’improvisation », assurait Delacroix. Miro en tenait, lui, pour la prise de risque maximum, « sans aucune prudence, sans nulle protection, le grand saut, à chaque fois ». C’est affaire de nécessité intérieure.

Peu à peu, à la fin des années cinquante, Jean-Pierre Jouffroy s’éloigne de l’abstraction, ou plutôt il abolit sa frontière avec la figuration. « Le peintre abstrait est toujours figuratif de quelque chose, qu’il le veuille ou non », écrit-il, pour ajouter : « La peinture est l’image du combat livré dans une personne. Elle vaut ce que valent l’aune et la hauteur du combat. Et ce combat est lui-même la métaphore des rapports existant dans la sphère sociale. » Grands ou petits formats, toiles monumentales en rideau de scène de la Fête de l’Humanité, portraits, paysages, autoportraits... il explore beaucoup, souvent ramené vers le corps des femmes et la chair, citant la couleur pour réinventer les contours et l’espace, usant d’une matière puissante et de la lumière pour créer du mouvement. Il s’attache au surgissement de routes lumineuses dans les vallonnements des bords de Loire ou à des thèmes musicaux, mythologiques ou picturaux. Mme Matisse croise Mme Homère... «En peinture, on peut tout essayer à condition de ne pas recommencer », mettait en garde Picasso. Jouffroy a entendu l’avertissement et le foisonnement de sa création témoigne d’une recherche incessante.

À la création, se sont ajoutés une pensée sur la création, accompagnée de nombreuses publications, et un combat pour une politique artistique libre de toute entrave idéologique au sein du PCF.

peinture,exposition,colonel fabien,jean-pierre jouffroyDirigeant de l’Union des arts plastiques, enseignant dans les écoles du PCF et de la CGT pour ouvrir en grand l’univers de l’art aux militants, organisateur des grandes expositions de la Fête de l’Humanité, il est aussi un homme de presse, qui a marqué des années durant l’Humanité Dimanche dont il fut le directeur artistique. Tout un parcours à croiser et recroiser.

Patrick Apel-Muller pour l'Humanité

 

Nicolas Sansu : "Retrouvons une juste architecture fiscale"

pcf, front de gauche, assemblée nationale, tva sociale, nicolas sansu, justice fiscale, budget 2014, marche justice fiscaleÀ l’heure où les députés statuent sur le budget 2014, Nicolas Sansu, élu PCF du Cher, commente le choix du groupe Front de gauche de voter contre un «socialisme de l’offre».

Le groupe Front de gauche a annoncé son intention de voter contre le budget 2014. Est-ce en rupture avec la politique générale du gouvernement ?

Nicolas Sansu. On est dans le « triangle des Bermudes ». Les efforts étaient soi-disant nécessaires pour relancer les comptes publics. Mais les recettes fiscales ne seront pas au niveau attendu. Il est donc urgent de sortir de ce siphon. En 2012, toute la gauche a voté la suppression de la TVA dite sociale, que l’on retrouve maintenant avec le crédit d’impôt compétitivité-emploi. Nous avons, pour notre part, de la constance. Ce n’est pas en frappant les ménages, et en ayant cette obsession du coût du travail, que l’on va régler la situation du pays.

C’est un signe fort…

Nicolas Sansu. Oui bien sûr, mais c’est aussi la fierté de la gauche qui ne renonce pas au souffle du Bourget, qui passe par nous à l’Assemblée. Si l’ennemi c’est la finance, on ne peut pas voter ce budget, illustration du socialisme de l’offre, où l’on transfère les impôts des entreprises vers les ménages. Il ne répond pas aux besoins du pays. La question est : faut-il combattre la finance ou s’en accommoder 
pour qu’elle nous fasse le moins mal possible ? Aujourd’hui, le PS pense que l’on ne peut pas changer radicalement les choses. C’est notre différence.

Est-ce le sens de la révolution fiscale, objet du rassemblement du 1er décembre ?

Nicolas Sansu. Il faut rendre l’impôt plus juste et plus progressif. Le consentement à l’impôt est primordial pour préserver notre socle républicain. Retrouvons une juste architecture fiscale, comme celle des années 1960-1970, qui a permis le développement du pays tel qu’il est aujourd’hui. En clair, des contributions communes qui permettent un investissement public. Alors que le cancer financier ronge notre pays, on doit se poser cette question.

19/11/2013

Un budget pluriannuel européen d'austérité passé en force

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Après avoir été refusé par le Parlement Européen, le budget de l’Union pour les six prochaines années a été adopté en force, sous pression des chefs d’Etat. Un budget d’austérité qui abandonne ses missions de solidarité.

Le budget européen pour les années 2014-2020 est amputé de près de 10% soit une coupe de 135,5 milliards d’euros. Un budget qui dans son ensemble avait été refusé en mars dernier par le parlement européen, et qui cette fois est passé suite aux pressions des chefs d’Etat qui ne l’ont que marginalement modifié le 13 novembre. Les « socialistes » et la droite ont ensemble voté ce budget d’austérité. Même le Vert Daniel Cohn-Bendit s’en est insurgé "le sado-masochisme est dans la culture du Parlement". "Nous faisons l'austérité, nous continuons d'emmener les citoyens dans le mur".

Pour Patrick le Hyaric, Vice-président du groupe GUE/NGL au Parlement européen, "le déni de démocratie vient d’atteindre des sommets". Car "on demande aux députés de voter aujourd’hui pour ceux de la prochaine législature sans tenir compte du vote que les citoyens émettront en mai prochain à l’ occasion du scrutin européen." L’eurodéputé Front de gauche dénonce également la méthode choisie par le Président du Parlement européen: "Il a fait procéder un vote groupé de tous les chapitres budgétaires sans tenir compte, ni du travail des commissions, ni des priorités sociales à mettre en œuvre."
Comme pour les précédents budgets pluriannuels, le soutien à l'agriculture et la politique de cohésion en faveur des régions les plus défavorisées restent les plus gros postes, avec plus des deux tiers du budget. Ils sont toutefois en recul au profit du soutien à l'innovation, à la recherche et aux infrastructures routières.

C’est en revanche le budget alloué à la solidarité qui paye un lourd tribut comme le rappelait Patrick le Hyaric, au moment où le Parlement avait refusé de voter ce budget :

  • « L’aide aux plus démunis si importante pour les associations de solidarité passe de 500 millions d’euros par an à 300 millions d’euros
  • Le Fond d’ajustement à la mondialisation qui pourrait bénéficier malheureusement aux travailleurs licenciés de PSA ou Goodyear est réduit à 150 millions d’euros par an alors qu’il disposait d’une enveloppe de 500 millions
  • Le Fond de solidarité qui vient aider les États victimes de catastrophes naturelles suit la même logique passant de 1 milliards à 500 millions d’euros. »

C’est une première dans l’histoire de la construction européenne, qu’un programme budgétaire pour sept ans soit en baisse. L’artifice utilisé pour faire passer ce budget d’un bloc malgré le refus précédent du parlement, consiste en une promesse de révision de ce cadre pluriannuel en 2016. Le compromis finalement trouvé par les institutions "ne tiendra pas sept ans, ni trois ans", a même mis en garde le président de la commission des budgets du Parlement, le pourtant conservateur Alain Lamassoure.
L'adoption du budget 2014, premier de l'exercice pluriannuel, est prévue ce mercredi. Face aux conservateurs et aux socialistes, majoritaires, Verts et gauche radicale ont annoncé qu'ils voteraient à nouveau contre, dénonçant encore et toujours l'austérité imposée aux Européens.