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22/11/2010

EXCLUSIF : GRECE : APRES LES ELECTIONS : L’ANALYSE

grecepc1.jpg"Tout le monde parle comme s'il était le vainqueur, mais le véritable vainqueur c'est la dépréciation du système politique"

 

 Commentaire laissé sur le site du quotidien Eleftherotypia le lendemain des élections régionales et locales grecques

 Les élections locales grecques ont eu lieu le dimanche 14.11, dans une atmosphère particulièrement lourde, où le pays subit le joug (littéralement) des institutions financières européennes et internationales, surtout du FMI. Les conséquences des mesures imposées par "la troïka" (terme passé dans le vocabulaire courant comme synonyme d'oppression) aux salariés et aux retraités grecs ramènent le pays presque un siècle en arrière, supprimant tout droit ou liberté dans le domaine du travail et réduisant les citoyens en sujets.

Ce n'est donc pas seulement le porte-monnaie et le frigo vides qui ont poussé 54% des électeurs à rester chez eux dans un pays où... le vote est théoriquement obligatoire. Cependant, cette abstention record, ainsi que les sérieuses interrogations qui en ressortent quant à la crédibilité du système politique en général et des partis politiques en particulier ne semble inquiéter ni le PASOK (la social-démocratie au pouvoir), ni la Nouvelle Démocratie (ND, la droite). Et pourtant, c'est pas cette inquiétude que tout aurait dû commencer.

En pleine réforme territoriale (comme la France), la Grèce a connu une situation qui a bouleversé les limites géographiques et administratives des régions, départements et communes: surtout ces dernières ont subi des fusions-acquisitions qui ont fait grincer pas mal de dents, réduit considérablement leur financement (car le but, là-bas comme ici, est de faire des économies et d'offrir moins de services publics aux habitants) et brouillé, de ce fait, les pistes politiques.

C'est un signe des temps, comme l'abstention: 4 maires élus sur 10 n'affichaient aucune étiquette politique, dans un pays où, il n'y a pas si longtemps, le soutien d'un ou de plusieurs partis était non seulement un passage obligé, mais surtout une garantie demandée par l'électeur. Signe de cette dangereuse dépréciation des politiques, non d'un éveil de la société civile, ce changement d'affichage révèle, si l'on approfondit un peu la question, une omniprésence du système des "deux grands partis" qui occupent toujours le paysage. Car la plupart de ces maires sans étiquette ne sont rien d'autre que des "apostats" ou des "dissidents" à qui ni le PASOK, ni la ND n'ont voulu donner l'investiture, mais qui ont profité d'ancrages locaux ou de notoriété (notabilité?) pour damer le pion aux candidats officiels des ces deux partis.

Les études faites à chaud et publiées dans la presse cette semaine où tout le monde a sa propre interprétation (forcément positive...) des résultats montrent que les citoyens, inquiets de la dégradation de leur vie, de la chute vertigineuse de leur pouvoir d'achat et de l'humiliation que subit le pays sous la coupe du FMI, ont trouvé plusieurs moyens de protestation, c'est pourquoi une appréciation uniforme et globale des résultats ne rendrait pas compte de cette complexité.

 

Dépassant les 60% à Athènes intra muros, ainsi qu'à plusieurs municipalités populaires ou dans des îles éloignées, l'abstention, pour 8 abstentionnistes sur 10, est un acte de protestation, non un désintérêt ou un sentiment de "tous pareils, tous pourris". C'est cette protestation qui, même si elle s'exprime d'une manière préoccupante pour la démocratie en général, pourrait porter en elle les germes d'une résistance toujours vivante, d'une recherche d'alternative indispensable, d'une envie de voir enfin la politique se remettre dans le droit chemin et s'occuper vraiment des affaires de la cité.

grecepc.jpgC'est d'ailleurs cette protestation qui s'est également exprimée par le vote à gauche, un vote qui, même s'il n'a pas donné concrètement beaucoup d'élus, a permis de réfléchir sur le rôle et la place des partis, et sur l'existence ou non d'un programme de lutte et de propositions pour s'en sortir.

Il est nécessaire de préciser ici que, dans le vocabulaire courant grec, le mot "gauche" désigne les partis et formations politiques à gauche des socialistes, car ces derniers sont uniquement désignés comme tels, sans autre caractérisation. C'est cette acception du terme que nous utiliserons par la suite.

Les deux principales formations de gauche, le KKE (parti communiste grec) et le SYNASPISMOS/SYRIZA (coalition de la gauche/coalition de la gauche radicale) ont obtenu des pourcentages inversement proportionnels au nombre d'élus du deuxième tour, mais assez significatifs des attentes de l'électorat de gauche au premier tour.

Les autres formations, y compris les écologistes, n'ont rien obtenu de significatif. Quant à l'extrême-droite, vers le 7% dans les principales villes et en hausse malheureusement à Athènes, elle n'a pas tiré un si grand profit de son populisme, ni de son... soutien indéfectible aux mesures d'austérité imposées par le gouvernement. Mais elle a trouvé une bonne parade pour s'afficher au deuxième tour: elle s'est alliée à la droite "classique", la ND, qui l'a accepté sans vergogne, comme le PASOK avait accepté sans broncher le soutien du LAOS (le parti d'extrême-droite dont l'acronyme signifie "peuple") à ses trains de mesures d'austérité. Avoir un maire dont l'étiquette est "droite + extrême-droite" ne semble pas être désormais une honte pour bien des électeurs... Évolution inquiétante dans un pays qui a connu la dictature des colonels...

La gauche a donc bénéficié d'un certain soutien dans beaucoup d'endroits, un soutien qui a donné au KKE des pourcentages à deux chiffres au premier tour dans des régions sensibles (par exemple la région capitale où son candidat a fait plus de 14%) ou dans plusieurs municipalités.

De son côté le Synaspismos, affaibli par la défection de plusieurs de ses membres (ceux qui prônaient des alliances privilégiées avec le PASOK notamment) et toujours en quête de positionnement politique clair et en même temps unitaire, n'a pas pu augmenter son influence, a vu ses résultats stagner ou baisser, mais a quand même pu sauver des élus grâce à des... alliances et des soutiens au deuxième tour.

Les communistes grecs, malgré une politique souvent isolationniste (au niveau européen) et solitaire (au niveau national, où ils ont fondé leur propre syndicat, le puissant PAME), ont pourtant créé un espoir et donné du souffle à bien de citoyens étouffés par le fameux Memorandum imposé par le FMI et l'UE. Identifiés comme les défenseurs des droits et des libertés, comme une force combative qui ne se plie pas devant "les puissances étrangères", ils ont récolté les fruits de leur combativité, sans malheureusement pouvoir les traduire en nombre d'élus, ce qui aurait permis à des voix courageuses de se faire entendre. Refusant toute alliance au deuxième tour afin de ne pas risquer de se compromettre avec la social-démocratie, poussant parfois jusqu'à l'excès la polémique avec le Synaspismos qui la leur rendait bien, ils n'ont pas donné des consignes de vote et ont même perdu des municipalités populaires qu'ils détenaient par le passé. Leur force de combat et leur capacité de défendre les droits des salariés et des citoyens n' pas pu dépasser les limites de l'intransigeance.

Or entre compromission (c'est-à-dire capitulation pour avoir des élus à tout prix) et recherche de la pureté absolue (c'est-à-dire volonté de rester seul, fier de soi, "non-contaminé"), il existait une voie qui aurait pu, dans cette atmosphère si lourde où l'horizon est tellement obscurci par l'épais brouillard de la soumission au capitalisme, déboucher sur des stratégies unitaires exigeantes, sur des positions permettant l'émergence de propositions qui changent vraiment la vie et qui sont portés par des élus d'engagement, de probité et de combativité exemplaires. Encore un effort !

Résultat des courses: le PASOK l'a emporté d'une courte tête (ou, pour être plus clairs, n'a pas subi de défaite), la droite n'a pas eu d'augmentation spectaculaire, la gauche, malgré son relatif succès, n'a pas pu aller jusqu'au bout.

Dans quelque jours, le premier budget imposé par le Memorandum sera présenté à l'Assemblée Nationale, imposant encore plus d'austérité, détruisant encore plus profondément le tissu social et humain d'un pays où jadis la solidarité était la valeur suprême. D'ailleurs, la prolifération des "indépendants", loin d'être une promesse de revalorisation du rôle du citoyen dans la politique, révèle aussi un désarroi: celui de ne pas pouvoir compter sur des solidarités organisées, sur des programmes portés par des groupes, sur des organisations comme les partis, ces "intellectuels collectifs", même pas comme les associations.

Le retour de l'individu ? Ou bien celui du "notable", figure jadis dominante surtout à la campagne, relique d'un système du 19e siècle, qui, même s'il n'était pas féodal, réduisait la politique à une pure recherche de l'intérêt pour soi ou pour sa famille ?

grecpc2.jpgNous mesurons, dans le contexte européen d'aujourd'hui où les prédateurs de la finance ont mis d'autres PIGS en ligne de mire (l'Irlande, puis le Portugal), quelle lourde tâche incombe à la gauche, à une gauche qui ne renonce pas et qui n'oublie pas son nom, à une gauche telle que nous voulons la construire en France avec le Front de Gauche, avec le Programme populaire partagé initié par le PCF.

Nous mesurons aussi combien les mobilisations qui ont lieu dans les différents pays gagneraient à être coordonnées au niveau européen, prendraient plus d'ampleur, deviendraient des épines encore plus douloureuses pour le capitalisme.

Voilà pourquoi ce slogan génial que nous avons tellement entonné en France lors des manifestations sur les retraites, et que nous entonnerons à nouveau tout autour de la Bourse de Paris le mardi 23 novembre doit rester notre mot d'ordre dans tous les pays pour les années qui viennent: amis et camarades de toute l'Europe, soyez-en sûrs, "on ne lâche rien" !

 Dina Bacalexi, ingénieur de recherche au CNRS, née à Athènes, d'origine Grèque, spécialiste de l'histoire de ce pays, militante du Parti communiste Français

11:02 Publié dans International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grèce, élections, analyse | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

20/11/2010

Seniors : génération sacrifiée

100_7435.JPGCampagne de communication et plans gouvernementaux se succèdent pour enrayer la tendance française à écarter les salariés de l’emploi à partir de cinquante ans.

 Plan senior, CDD senior… Depuis cinq ans, le gouvernement multiplie les annonces, mais sans amélioration notable. Et rien ne dit que le dernier dispositif du gouvernement qui, depuis le 1er janvier 2010, exige des entreprises de plus de 50 salariés qu’elles soient couvertes par un accord ou un plan d’action « en faveur de l’emploi des salariés âgés » ait les résultats escomptés. Si des pénalités financières existent pour les entreprises sans accord, rien n’est prévu ensuite pour sanctionner l’éventuelle absence de mise en oeuvre des mesures. Ce sera aux syndicats de saisir les tribunaux pour les faire appliquer. 

 Le chômage des seniors explose. « Le report de l’âge légal de départ à la retraite permettra d’augmenter le taux d’activité des seniors. » Le ministre du Travail, Éric Woerth, n’a cessé de marteler cet argument durant le débat sur la réforme des retraites. 

Un chiffre d’autant plus préoccupant que les seniors sont plus exposés au chômage de longue durée. Pourquoi les travailleurs de cette classe d’âge deviennent-ils inemployables ?

Usure due aux conditions de travail, formations inadaptées ? Le fond du problème est autrement plus terre à terre : dans notre société, le chômage des « vieux » est simplement plus acceptable. « Cela tient à l’existence à ces âges (plus de cinquante-cinq ans) de conditions d’indemnisation du chômage qui permettent d’attendre l’âge de la retraite du taux plein en situation d’inactivité », expose Jean-Olivier Hairault, professeur d’économie à l’université Paris-I.

Les chiffres concordent avec ce raisonnement : cinquante-huit ans, c’est l’âge médian de sortie d’activité en France.

Et 40 % des personnes qui font valoir leur droit à la retraite ne sont déjà plus en activité. « L’âge est devenu un critère légal pour dispenser les seniors d’emploi, analyse la sociologue Anne-Marie Guillemard, spécialiste de l’emploi des seniors.

Les politiques RH des entreprises se sont calquées sur des dispositifs politiques de segmentation par l’âge, appliquant le système des préretraites comme la panacée. Le résultat a été un jugement négatif, qui a accru la vulnérabilité des plus âgés face à l’emploi.

De plus, les seniors sont considérés comme non reclassables, et les entreprises hésitent à les former, à les promouvoir, bien souvent dès quarante-cinq ans. Leur seule issue est alors la marche vers la sortie, laquelle commence de plus en plus tôt. Dès quarante-cinq ans, vous êtes un demi-vieux car les signaux négatifs se font déjà sentir. »

Et les choses ne vont pas en s’améliorant. Avec la suppression des préretraites (loi Fillon) et l’abaissement à quarante-cinq ans de l’âge de protection dans l’emploi, liée à l’amendement Delalande, les entreprises contournent la loi, par des licenciements pour faute professionnelle grave, par des congés de maladie longue durée ou encore par des ruptures conventionnelles.

 Ce mode de séparation « à l’amiable » entre salarié et employeur a d’ailleurs connu une montée en charge spectaculaire en deux ans, avec 400 000 ruptures conclues. Une procédure largement utilisée par les entreprises pour alléger leurs effectifs de seniors, dans un cas sur cinq, reconnaît le gouvernement.

IBM illustre cette dérive : douze ruptures conventionnelles y ont été invalidées par l’administration fin 2009 au motif que ce dispositif ne peut contourner un plan social.

Parlons-en, justement, de l’emploi des seniors… ou plutôt du chômage des s En un an, le chômage des quinquas a progressé de 16,3 %, atteignant 6,6 % au premier trimestre 2010. Et début 2008, il n’était que de 4,9 %.

« On voit d’entrée de jeu que le gouvernement tient un double discours », renchérit Maurad Rabhi, secrétaire confédéral de la CGT en charge de l’emploi et du chômage : « On nous dit, d’un côté, qu’il y a un problème autour de l’emploi des seniors mais, dans le même temps, on crée toutes les conditions pour sortir les plus de cinquante ans de l’emploi. »

La CFDT avait reproché au groupe informatique de cibler les salariés « aux environs de la soixantaine, qui bénéficieront du chômage jusqu’à l’âge de la retraite ». Chez Lejaby (lingerie), dans le Rhône, six des dix ruptures conventionnelles en 2009 ont ainsi touché des personnes de plus de cinquante ans, dont des « ouvrières à bout de souffle », indique Nicole Mendez, déléguée CFDT.

11:42 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, seniors | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

18/11/2010

La réforme territoriale définitivement adoptée

100_6848.jpgExplication de vote d’A. Chassaigne

Le Parlement a définitivement adopté, le 17 novembre 2010, le projet de loi de réforme des collectivités territoriales, après un ultime vote de l’Assemblée nationale. L

Les députés ont ratifié par 258 voix contre 219 voix le texte de la Commission mixte paritaire (CMP).

La réforme crée le conseiller territorial, qui siégera à la fois au conseil général et au conseil régional. Les conseillers territoriaux remplaceront les 4.037 conseillers généraux et 1.880 conseillers régionaux actuels, à l’issue des élections du printemps 2014.

Ils seront 3.485 qui seront élus dans le cadre de cantons dont le nombre par département et par région a été fixé dans un tableau annexé au projet de loi.

La commission mixte paritaire qui a dû trouver un compromis pour régler les différents Sénat/Assemblée est revenue sur ce mode de scrutin.

La réforme renvoie par ailleurs au 1er janvier 2015 la redéfinition des compétences entre les départements et les régions.

La CMP a adopté un amendement qui reporte au 1er janvier 2015, au lieu du 1er janvier 2012, la suppression de la clause de compétence générale aux départements et aux régions. Cette clause permet à une collectivité de s’occuper d’un domaine qui n’est pas forcément de son ressort comme par exemple le logement. Elle est maintenue pour les communes.

L’interdiction de cumuls de financement département-région, le financement croisé, prendra ainsi effet, sauf si dans le cadre du schéma régional qui sera mis en place en début de mandat région et départements en décident autrement en fixant leurs interventions.

Le texte apporte des modifications pour les intercommunalités. Le seuil pour créer une communauté urbaine passe de 500.000 à 450.000 habitants. Le seuil pour créer une communauté d’agglomération est abaissé de 50.000 à 30.000 habitants quand la communauté d’agglomération comprend le chef-lieu du département.

La CMP a prévu l’achévement de la carte de l’intercommunalité au 1er juin 2013.

Des métropoles sont créées. Cette nouvelle catégorie d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre regroupera des communes d’un seul tenant et sans enclave représentant au moins 500.000 habitants. Cette disposition n’est pas applicable à l’Ile-de-France.

La CMP avait également aboutie à une révision des conditions de création des communes nouvelles. Il est désormais prévu « que la création d’une commune nouvelle nécessitera soit l’accord de tous les conseils municipaux des communes concernées, soit l’accord des électeurs de chacune de ces communes, consultés par référendum ». Les maires jugeaient en effet « non acceptable » « l’intégration forcée d’une commune dans une commune nouvelle sans l’accord de ses élus ou de sa population ».

Au cours des explications de vote, André Chassaigne, pour le groupe GDR a dénoncé le "bricolage du texte", une "contre-réforme funeste inspirée par le néo-libéralisme".

Intervention d’A. Chassaigne :

100_6467.jpgJe veux d’abord dire à ceux qui s’apprêtent à voter ce texte que les élus locaux de notre pays sont en état d’alerte.

Ils suivent attentivement nos travaux qui s’achèvent. Ils sont témoins, jour après jour, des revirements des uns et des autres, du bricolage du Gouvernement et de sa majorité et des négociations de couloir. Car les élus locaux savent que les populations qu’ils représentent seront les victimes de ce texte. Ils sont mobilisés. Ils n’oublieront pas.

Cette contre-réforme funeste rabote les pouvoirs politiques et financiers des collectivités territoriales ; ce projet est inspiré de bout en bout par le néolibéralisme qui a pourtant conduit à la crise actuelle. Les députés communistes, républicains, citoyens et du parti de gauche ont d’autres valeurs à proposer aux élus locaux.

Nous avons d’autres objectifs que celui d’appliquer la guillotine du non-remplacement d’un poste de fonctionnaire sur deux aux collectivités territoriales ! Car c’est là l’ambition réelle du Gouvernement et de la majorité : raboter, licencier, assécher.

Le projet que nous proposons aux élus et aux citoyens pour nos collectivités et nos territoires est plus ambitieux.

D’abord, nous proposons de renforcer la proximité entre les élus et les citoyens. Votre projet de loi, lui, diminue par deux le nombre d’élus, en fait des techniciens coupés de leurs électeurs en cumulant deux fonctions, avec une charge de travail colossale, et en portant un coup terrible à la parité et au pluralisme.

Nous proposons de respecter le principe de libre administration des collectivités territoriales. Votre projet de loi, lui, donne tous les pouvoirs au préfet pour redessiner à la hache la carte de l’intercommunalité !

Nous proposons de fonder la décentralisation sur des intercommunalités souples. Votre projet de loi, lui, a pour objectif de supprimer les syndicats de communes et les syndicats mixtes, qui permettent pourtant le maintien d’une forte présence des services publics, y compris dans les zones rurales ou les petites communes.

Vous défendez la marchandisation des services. Pour notre part, nous défendons la République et les valeurs du service public.

Nous proposons de soutenir nos territoires ruraux, en grande difficulté face aux fermetures des services publics essentiels que sont La Poste, les gares, les transports, les hôpitaux. Votre projet de loi, au contraire, travaille activement à la disparition de l’intervention publique dans nos territoires pour ouvrir des marchés au privé.

Nous proposons de faire confiance aux maires de nos 36 000 communes, ces élus de proximité plébiscités par les Français, qui font vivre la République au jour le jour pour répondre aux besoins de leurs administrés. Votre projet de loi veut supprimer les communes et transférer les impôts et les pouvoirs des maires à des structures massives éloignées des réalités.

Nous proposons un projet territorial fondé sur l’humain, là où le vôtre créé des entités globales, ces nouveaux « « grands ensembles » technocratiques et bureaucratiques, à taille inhumaine.

Nous proposons que l’investissement public irrigue en priorité les territoires en difficulté. Votre contre-réforme se concentre, elle, sur les grandes aires métropolitaines déjà développées ; elle oublie tous nos territoires relégués, enclavés, affaiblis, à la périphérie des grandes villes ou dans nos territoires ruraux.

Nous proposons que l’intervention publique permette un développement égalitaire des territoires. Ce projet de loi, au contraire, prive les collectivités territoriales de leur autonomie fiscale. Il interdit les cumuls de financements entre communes, départements et régions, indispensables à la réalisation de projets d’envergure ou d’urgence.

La taxe professionnelle, qui était leur première ressource, a été supprimée. Alors que certains départements se déclarent d’ores et déjà en « faillite virtuelle », vous conjuguez cet assèchement général de l’investissement au gel des dotations aux collectivités ! C’est parfaitement irresponsable.

Nous proposons une réforme des territoires fondée sur le soutien et la création d’emplois publics, si importants dans la lutte contre la crise, quand votre projet a pour objectif principal la suppression de dizaines de milliers de postes de la fonction publique territoriale pour livrer les services publics locaux au privé et supprimer les moins rentables.

Vous l’avez compris, chers collègues, nous rejoignons le combat des élus locaux, des associations de terrain, des collectivités en lutte, des citoyens, et nous relayons ici leur vive inquiétude et leur refus du massacre programmé de notre organisation territoriale.

C’est la raison pour laquelle, plus que jamais, le groupe GDR votera contre ce texte destructeur !

Après le vote, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux et son secrétaire d’Etat Philippe Richert se sont félicités, dans un communiqué, de l’adoption du texte. "C’est la fin des caricatures, des postures et des contre-vérités", ont-ils souligné. Selon eux, cette réforme permettra "deux avancées" : "alléger et simplifier nos institutions locales" et "offrir à nos concitoyens un interlocuteur identifié dans les régions et départements".

18:24 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chassaigne, collectivités locales | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

17/11/2010

SARKOZY : IGNORANT ET MEPRISANT

037.jpgMarie-George Buffet, ex-secrétaire nationale du PCF, députée de la Seine-St Denis :

 Nicolas Sarkozy a "un profond mépris, voire une ignorance des problèmes et des colères des hommes et des femmes qui vivent sur notre territoire". "Quand il parle de dépendance, on a l'impression qu'il y a déjà les assurances avec les rapaces prêts à se faire de l'argent", "ça fait frémir".

 "On a entendu un président dire on continue dans les réformes régressives" donc "n'attendez rien" du gouvernement mais "attendez tout du mouvement social!". La gauche, "trop divisée", a la "responsablité de travailler à un projet alternatif pour battre Nicolas Sarkozy".

11:38 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buffet, sarkozy, pcf, ump | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

15/11/2010

Une nouvelle fin de non recevoir aux attentes populaires

pcfcartonrouge.jpgL’annonce du gouvernement Fillon vient de tomber. La surprise est qu’il n’y en a pas, sauf quelques mauvaises, comme l’arrivée des « aboyeurs » de l’UMP et de l’Elysée, Frédéric Lefevre, Pierre Lellouche ou Thierry Mariani , probablement récompensés pour les outrances répétées. Pour le reste, rien, à part le revenant Alain Juppé. On prend les mêmes et on recommence. Il s’agit d’un gouvernement UMP de combat, resserré autour de son chef en vue des échéances de 2012.

L’ouverture, autrefois portée aux nues par le Chef de l’État, a définitivement vécu. Quant aux centristes, on va sans nul doute assister, avec les départs de Jean-Louis Borloo et Hervé Morin, à la tentative de les recycler en opposants de pacotille, histoire de faire oublier leurs soutiens zélés à toutes les réformes sarkozystes.

Le pays est prévenu. C’est une nouvelle fin de non recevoir aux attentes populaires. La mise en scène de ce faux remaniement signe une nouvelle fois le mépris dans lequel Nicolas Sarkozy tient nos concitoyens. Il n’y a aucune illusion à se faire. C’est un gouvernement affaibli et agressif. A ce pouvoir décidément sourd, qui n’a que faire du quotidien des Français, la mobilisation sociale du 23 novembre qui se prépare devra servir très vite de rappel utile.

- Pierre Laurent, secrétaire nationale du PCF,
14 novembre 2010.

11:18 Publié dans PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, remaniement, gouvernement | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

13/11/2010

Coconsensus, André Chassaigne

100_7531.JPGPortrait publié par le journal Libération

André Chassaigne. Chaleureux et bosseur, le député auvergnat PCF défie Mélenchon pour la candidature Front de Gauche en 2012.

Par LILIAN ALEMAGNA

C’est un beau gaillard. Un mètre quatre-vingt-dix et plus de cent kilos à la pesée. En boxe, il serait chez les poids lourds. En politique, il vient de passer de la catégorie des légers - dont personne ne connaît le nom - à celle des moyens - à qui les médias entrouvrent quelques portes. Député du Puy-de-Dôme, le communiste André Chassaigne, 60 ans, est sur les rangs pour 2012, «candidat à la candidature» du Front de gauche, cette alliance qui regroupe le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. «Dédé» - son surnom en Auvergne - s’est déclaré en septembre, en pleine Fête de l’Humanité. On l’a affublé du titre de «missile antiMélenchon», lancé par la direction de son parti pour concurrencer l’ex-socialiste, omniprésent dans les médias, et rassurer des camarades soucieux de voir l’un des leurs défendre la marque PCF. «Je ne suis pas le candidat de la direction», se défend Chassaigne. Et de «lutte» avec Mélenchon, il n’est officiellement pas question. Un «besoin d’illustrer la pluralité du Front de gauche», justifie-t-il un brin langue de bois.

André Chassaigne s’est déjà fait remarquer. Au printemps 2008, en plein débat sur les OGM à l’Assemblée nationale, il réussit à faire passer un amendement, le «252», qui interdit les cultures OGM dans les zones de produits de qualité. Puis, au moment du vote, il fait annuler le texte grâce à une motion de procédure. «A ce moment-là, je me suis dit : "Ce type a du talent", quelqu’un qui ne renonce pas, dit de lui Jean Lassalle, député Modem des Pyrénées-Atlantiques avec qui il s’est lié d’amitié. C’est une espèce politique en voie de disparition. Comme les ours, il faudrait en réintroduire des comme lui dans certaines régions.» Mais sa notoriété est encore faible à côté de Mélenchon.«Je suis un peu un artisan face à une PME», plaisante-t-il. Sans le soutien des «copains députés», il aurait «déjà jeté l’éponge».

Pour rattraper le retard, André Chassaigne multiplie les déplacements. Comme en cette journée de fin d’octobre où il enchaîne l’inauguration d’une gendarmerie dans sa circonscription de Thiers-Ambert, une rencontre avec des militants et, dans le Cantal, des dédicaces de son livre, dans lequel il retrace son «cheminement» de communiste écolo.

Avec sa moustache grise, fournie, sa coupe de cheveux en brosse et ses gros sourcils, l’Auvergnat joue à fond la carte du «sympa». Sourires, humour, un côté «gros ours bien léché» jamais à cours d’anecdotes. Ce fils d’ouvrier, né à la «clinique Michelin» de Clermont-Ferrand, tutoie n’importe qui avec son accent du Forez et ses «an» appuyés. «Il met tout le monde dans sa poche, cherche le consensus», explique Marie-Pierre Vieu, son éditrice et responsable PCF. Son enthousiasme - communicatif - déborde. Ses bras tombant le long du corps lui donnent un air balourd, vite effacé par des gestes rapides, parfois brouillons. Une sorte d’hyperactivité que trahit un tic à l’épaule gauche. «Il se disperse», sourit Corinne, sa collaboratrice depuis treize ans. «C’est un gourmand, poursuit Marie-Pierre Vieu. Il est au mental ce qu’il est au physique : curieux, qui aime la nouveauté. Et un bosseur acharné qui a le sens du collectif.»

Le fief d’André Chassaigne, c’est Saint-Amant-Roche-Savine. Un petit village de 500 habitants entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne. Dans le coin, on tombe sur des Chassaigne depuis le XVIIe siècle. Lui a débarqué à 22 ans avec sa femme, comme lui professeure d’histoire-géographie et de lettres dans un collège dont il est devenu principal. Avant, il a connu les cités Michelin de Clermont avec ses trois frères et sa sœur, l’école publique. «Quand j’avais 9 ans, confie-t-il, un directeur d’école a lancé à mon père : "Bernard et Alain [ses frères, ndlr], vous en ferez quelque chose, le gros vous n’en ferez rien."» Au changement d’établissement, «j’ai bossé, bossé, bossé», jusqu’à réussir le concours de l’Ecole normale à 16 ans. Puis entrer aux Jeunesses communistes.

Ses parents votaient PCF sans avoir la carte. Lui la prend, «subjugué» dans son enfance par un militant handicapé qui vendaitL’Huma Dimanche. Il obtient son premier mandat de conseiller municipal à 27 ans. Six ans plus tard, il devient maire du village, poste qu’il vient de quitter, remplacé par… son fils de 31 ans, éducateur spécialisé et dernier de ses trois enfants. «Je n’étais pas trop pour», glisse-t-il gêné.

Grand-père de trois petites-filles, André Chassaigne a connu tous les mandats locaux avant de décrocher celui de député. Il fut le seul communiste à gagner, en 2002, une circonscription jugée imprenable. En 2007, il double ses voix, rafle plus de 60 %. Même succès aux dernières régionales : 14 % en Auvergne, meilleur score national du Front de gauche. «C’est une personnalité qui dépasse le cadre des partis, décrypte Georges Chometon, ancien président UDF du conseil général du Puy-de-Dôme. Il est collé au terrain, a des amitiés partout. Il aime les gens et ils le ressentent.» «Il prend des voix à tout le monde, ajoute l’Auvergnat Brice Hortefeux. Mais il le fait avec une réelle chaleur qui n’est pas que de l’habileté.»«Je travaille sans sectarisme mais je ne mets pas mon drapeau dans la poche», se défend Chassaigne. «C’est un grand séducteur», ajoute Jean Lassalle. Et un vrai malin. «Il joue au naïf : c’est sa manière de désamorcer les choses», dit Marie-Pierre Vieu.

Chassaigne croit aussi en sa méthode. Une présence permanente sur le terrain, des «conseils de circonscription», un programme pour les régionales construit «par le bas». «Il faut que les gens s’approprient la politique, se défend-t-il. Qu’elle soit une construction collective et ne soit pas une affaire de spécialistes.» Pendant ses rencontres, il note tout ce que lui racontent, ici des cheminots CGT, là des agriculteurs. «Je travaille à l’ancienne», sourit-il dans son petit bureau qui lui sert de permanence à la mairie de son village. Dans le renfoncement d’un mur, il compile dossiers, rapports et articles de presse. «Il ne faut pas aller auprès des gens pour faire avaliser les théories d’une élite intellectuelle, ajoute-t-il. Il faut les faire parler, qu’ils avancent des propositions.» Et que le politique«ne craigne pas de dire qu’il ne sait pas tout». Démago ? Langue de bois ?«C’est comme ça qu’on luttera contre l’abstention», se défend Chassaigne qui veut transposer sa pédagogie politique au plan national. Certains le mettent déjà en garde contre la tentation de troquer par facilité sa «pratique populaire» contre du populisme. Comme lorsqu’il joue au type de la campagne qui fait la morale aux«Parisiens». «J’ai voulu surfer là-dessus, je me suis fait remettre à ma place et à juste raison, concède-t-il. Mais il faut que je sorte de cette image de "type sympa auquel on n’a pas grand-chose à reprocher".»Et profiter de cette candidature pour se tailler un profil de ministrable agricole. Se faire une place chez les poids lourds politiques de 2012.

Photo E-mosaïque

En 8 dates, 2 juillet 1950 Naissance à Clermont-Ferrand, 1966 Adhère aux Jeunesses communistes, 1977 Conseiller municipal, 1983 Elu maire, 2002 Député PCF du Puy-de-Dôme, 2007 Réélu député, Août 2008 Pour une terre commune (Arcane 17), Septembre 2010 Candidat à la candidature Front de gauche pour la présidentielle.

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12/11/2010

SAHARA OCCIDENTAL : LE DROIT INTERNATIONAL DOIT ETRE RESPECTE

sahara.jpgLe Parti communiste français (PCF) a affirmé que la France et l’Union européenne se doivent de prendre des initiatives « urgentes » pour permettre l’application des résolutions des Nations unies prévoyant l’autodétermination du Sahara occidental.

Le PCF a réagi, dans un communiqué rendu public, à l’assaut des forces militaires marocaines contre le camp abritant quelque 25.000 Sahraouis lundi passé près d’El-Ayoun occupée.

Tout en exprimant son « émotion » et son « indignation », il a affirmé que cette attaque est d’autant « plus condamnable qu’elle intervient au moment où des discussions sur le statut futur du Sahara occidental, entre le Front Polisario et le Maroc, étaient engagées sous l’égide de l’ONU« .

« Dans ce contexte grave, qui exige, depuis près de 20 ans, la tenue d’un référendum d’autodétermination, il est consternant de voir cependant que la France et ses partenaires européens n’ont émis aucune protestation alors que deux parlementaires européens, Jean-Paul Lecoq (PCF) et Willy Meyer (Gauche-Unie d’Espagne) ont été empêchés de se rendre au Sahara occidental pour constater les faits et prendre la mesure des évènements », a relevé le PCF.

Selon lui, « la France et l’UE doivent agir pour une solution politique respectant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dans l’intérêt de l’ensemble des peuples de la région ».

L’assaut donné tôt lundi par les forces d’occupation marocaines contre un campement de Sahraouis près d’El Ayoun a fait 19 morts et plus de 700 blessés parmi les civils, selon un bilan provisoire du ministère sahraoui de l’Information. Interpellé mardi par le député communiste Lecoq, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avait qualifié de « très graves » les heurts intervenus suite à l’assaut. « Il y a un problème d’urgence parce qu’à El-Ayoun les chocs ont été violents, les incidents très graves », a-t-il déclaré lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale française.

11:10 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sahara occidental, droit, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!