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04/10/2014

Grand Paris : le PCF appelle les Franciliens à une « mobilisation citoyenne »

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Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, et plusieurs maires Front de gauche d’Île-de-France ont dénoncé 
le projet de métropole francilienne qu’ils jugent antidémocratique, alors que le premier ministre Emmanuel Valls veut l’accélérer.

La métropole de Paris version Valls-Hollande s’est trouvé des opposants convaincus, alors que la commission de préfiguration, instaurée par la loi d’affirmation des métropoles, qui doit établir «  un diagnostic général, social, économique et environnemental du territoire métropolitain  », est désormais lancée. Mercredi 30 avril, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, entouré de maires d’Île-de-France, a été catégorique  : «  Cette loi sur la métropole et les décrets visant sa préfiguration nous inquiètent au plus haut point  », a-t-il dit devant la presse invitée au siège de la place du Colonel-Fabien, à Paris.

En conséquence, «  dès les européennes passées, nous avons l’intention de nous engager dans une grande campagne de mobilisation citoyenne pour mettre la population dans le coup, alors que tout est fait pour la tenir à l’écart  », ajoute Pierre Laurent, qui souligne «  la force importante que constituent les 40 villes à direction Front de gauche dans la région, sans laquelle aucun projet d’essence démocratique ne sera possible  ».

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« La métropole ne doit pas être un énorme machin centralisé »

«  Par exemple, personne n’a évalué, à ce jour, les conséquences pour les populations de la suppression annoncée des départements. Valls annonce qu’ils ne sont en fait pas supprimés, mais seulement les conseils généraux. Ce qui nous ramènerait à 1977, avec des territoires gérés par les préfets… Et ce serait une avancée démocratique de gauche  ? On se moque du monde  ! Ces projets sont conçus dans l’idée de réduction des dotations financières aux collectivités. Nous voulons être acteurs d’une autre construction métropolitaine  », poursuit le sénateur de Paris.

Pour des raisons bien différentes, sur France Bleu, Valérie Pécresse, chef de file de la droite au conseil régional, a pointé «  cette métropole conçue pour des raisons politiciennes  ». La droite prétend en prendre «  la tête pour la réformer de l’intérieur  ». La présidence de cette structure annoncée pour le 1er janvier 2016 pourrait en effet être assurée par ses amis car, après les dernières municipales, la droite y détiendrait 188 sièges et la gauche 149. Claude Bartolone (PS) n’avait pas caché son souhait de s’installer dans ce fauteuil, mais la déroute de sa formation (notamment contre les communistes à Montreuil ou Saint-Denis) a freiné ses ambitions. Et des interrogations se font jour dans la famille socialiste, car, comme le dit Pierre Mansat, chargé de ce gros dossier auprès de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, «  la métropole ne doit pas être un énorme machin centralisé  ».

Dominique Adenot, maire PCF de Champigny-sur-Marne, rappelle que «  75 % des élus de Paris métropole (qui regroupe plus de 200 communes et collectivités de toutes sensibilités – NDLR) sont contre le projet du gouvernement  ». Le président de l’Association nationale des élus communistes et républicains dit craindre «  un choc de déstabilisation des finances de nos collectivités, donc une réduction considérable de l’action au service des habitants  ».

Patrice Bessac, maire communiste de Montreuil, veut lui aussi «  tirer le signal d’alarme, car c’est manifestement la calculette qui, dans ce plan, décide de tout contre l’intérêt des habitants. En plus des millions d’euros de baisse des dotations déjà constatée dans nos budgets, les 11 milliards de coupes annoncées auront forcément des effets dévastateurs  ». Ce que confirme Pierre Gosnat, maire PCF d’Ivry-sur-Seine et président de l’agglomération Seine-Amont, qui parle lui aussi de «  véritable coup d’État institutionnel mené au pas de charge. Des structures comme la région, les départements, les communautés d’agglomération sont des outils certes perfectibles mais utiles aux populations  ».

Et pour Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, «  si l’autorité politique vient demain de la métropole, ça changera tout. Avec la diminution de nos finances, comment ferons-nous, par exemple, pour développer les activités liées aux nouveaux rythmes scolaires que l’on nous impose par ailleurs  ? Et pour le logement  ? Nous avons, dans notre parc public, un gardien pour 120 logements. Ce qui garantit une qualité incontestable pour les habitants. Demain, comment une métropole de 6,5 millions d’habitants pourrait gérer de loin de tels services de proximité  ? C’est simplement inconcevable  ».

Source : Humanité

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30/07/2013

Métropoles : modèle avancé de la « démocratie de basse intensité » (André Chassaigne)

andré chassaigne, métropoles, grand ParisC’est avec gravité et une colère contenue que j’ai pris la parole le 16 juillet dernier, à l’Assemblée nationale, pour une longue intervention sur le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles. Un projet de loi, poussé en force par le Gouvernement, dont bien peu de citoyens ont entendu parler, et qui s’attaque pourtant aux fondements de notre République.

Alors que ce texte porte un bouleversement institutionnel inédit de l’organisation de notre République, il a été examiné dans les pires conditions, en trois jours de temps programmé, en session extraordinaire, à la veille de la trêve estivale, sans préparation et sans concertation alors qu’il venait d’être largement réécrit en commission, après son passage au Sénat qui assure pourtant la représentation des collectivités territoriales de la République.

 Un des principaux objectifs de ce texte est de remodeler de fond en comble la République, en créant une nouvelle institution, la métropole, territoire devant regrouper plus de 400 000 habitants, et qui se verrait confié l’essentiel des pouvoirs et compétences dévolus à la commune et au département. En réalité, il s’agit à la fois de vider les communes de leur capacité d’action et de programmer la disparition des départements. C’est cet état d’esprit qui est au cœur du projet, en particulier en transformant les communes en coquilles vides, en réduisant à presque rien ces foyers de démocratie, espaces de proximité sans égal, qui sont pour des millions de gens les lieux principaux et familiers de la République, des lieux où les habitants de tous âges et de toutes conditions se reconnaissent, parce qu’ils sont un maillon essentiel de l’accès aux services publics et à la vie de citoyen et de salarié. Le Gouvernement, loin de rompre avec l’œuvre entamée par la réforme territoriale engagée par la droite, en prolonge les traits les plus néfastes. Ce projet d’affirmation des métropoles aurait pu tout aussi bien s’appeler « projet d’affirmation de l’effacement des communes », tant ces superstructures qui vont disposer de pouvoirs considérables aspirent leurs compétences.

Ces transformations sont tellement lourdes de conséquences, d’abord pour la vie quotidienne de nos concitoyens, qu’il aurait été indispensable de les consulter. Mais cette indispensable consultation a-t-elle eu lieu ? Interrogez aujourd’hui n’importe quel habitant sur l’ensemble du territoire national, demandez-lui s’il sait que les parlementaires sont sur le point de prendre des décisions d’une telle importance pour les institutions de notre pays. Saura-t-il qu’ils vont peut-être créer des métropoles impactant la vie de 30 millions d’habitants ? Saura-t-il que les citoyens ne pourront plus intervenir dans leur commune sur les plans locaux d’urbanisme, mais qu’ils devront s’adresser à la communauté de communes, d’agglomération, voire à la métropole ?

andré chassaigne,métropoles,grand parisParce que cette réforme s’est orchestrée à bas bruit, seule une infime minorité de nos concitoyens savent ce qui se trame. Quant aux agents de la fonction publique, qu’elle soit d’État ou territoriale, que savent-ils des bouleversements en préparation les concernant, des perspectives de mises à disposition de services entiers d’une institution à l’autre ? Rien ou presque. Il y a de fortes chances que ces travailleurs du bien public tombent de l’armoire en apprenant les nouveaux objectifs de rationalisation de la dépense publique, contenus explicitement dans le projet de loi, qui se traduiront encore par des déménagements contraints, des regroupements technocratiques et des suppressions de postes.

Si les citoyens avaient été associés à ce projet de loi, alors les termes du débat en seraient bouleversés, et nous discuterions sous l’égide de l’intérêt général et du bien commun. Face à ce coup de force, le premier des combats n’est-il pas d’exiger à soumettre ces modifications à référendum, comme le propose l’Association nationale des élus communistes et républicains ?

Bien sûr, parmi les critiques relevées à l’encontre de l’opposition virulente à ce texte des parlementaires du Front de Gauche, j’ai pu retrouver un argument-massue : la mauvaise prise en compte des réalités des dynamiques urbaines d’aujourd’hui et des figures imposées de la mondialisation. Le réalisme de la « bonne gouvernance » libérale supposerait ainsi que les territoires de la République doivent inévitablement devenir de simples variables d’ajustement aux exigences du capitalisme mondialisé. Tout opposant est taxé de conservatisme. Quelle triste vision de la démocratie ! Quelle analyse dépassée de plus de 200 ans de construction républicaine, à l’heure où justement la crise démocratique atteint son paroxysme !

Ce n’est pas la première fois que je dénonce une recentralisation aux effets tragiques pour les territoires. J’utilise souvent une formule pour matérialiser les politiques avancées : à l’opposé de « l’irrigation territoriale » qui a structuré l’espace français, l’objectif est désormais d’organiser le « drainage » du territoire vers les centres les plus attractifs pour accroître leur compétitivité. « La compétitivité » : mot magique ! Cette réflexion fait d’ailleurs écho à l’excellent travail coordonné récemment par Eloi Laurent, dans son rapport commandé par le Ministère de l’Egalité des Territoires, qui n’a curieusement pas été convié à s’exprimer sur ce projet de loi.

 Ce rapport complet dresse un portrait d’une France plus que jamais inégalitaire : inégalités devant l’emploi et l’accès à l’emploi (que confirme un article du Monde parue le 25 juillet dernier, intitulé : « La carte de France des pertes d’emploi ») ; inégalités de revenus ; inégalités culturelles et scolaires ; inégalités environnementales ; inégalités sociales au sens large. Parmi les nombreuses préconisations de ce rapport, revient très souvent le besoin de partir de la réalité scientifique - et non de l’imaginaire libéral ou républicain – des territoires, en redéfinissant de véritables politiques qualitatives et adaptées d’aménagement. Dans son introduction, Eloi Laurent précise d’ailleurs l’objectif central retenu pour la nouvelle politique d’égalité territoriale : « C’est bien un principe de justice (et de bien‑être) qui est réaffirmé comme supérieur (« bien davantage ») au seul principe d’efficacité territoriale ou d’optimisation économique de l’espace français ». Malheureusement, ces préconisations ne semblent pas avoir été entendues par les porteurs de ce projet de loi, tant ce texte est symptomatique du raisonnement inverse.

On nous oppose également le principe d’une meilleure organisation et planification territoriale, qui serait portée par les métropoles. Ou encore la nécessité de rompre une opposition stérile entre territoires urbains et ruraux, dans laquelle se complairaient des élus dont je suis. La faiblesse, voire la bassesse de ces critiques, me renforcent dans mon analyse : cette réforme vise avant tout à déposséder les citoyens de leur pouvoir d’action politique, à assécher les possibilités de citoyenneté active et de lutte contre les injustices et inégalités territoriales.

 Le mécanisme principal en est le transfert de tous les pouvoirs vers des structures technocratiques, dirigées de main de maître pas des Présidents de métropoles, érigés en nouveaux potentats locaux à l’image des surintendants de l’ancien régime. Car quelles garanties apporte ce texte, pour s’affranchir des logiques de ghettoïsation spatiale, de relégation sociale et de spécialisation de certaines zones au sein des futures métropoles ? L’aménagement du territoire version « métropoles » renforcera inéluctablement de telles spécialisations, avec des élus toujours plus éloignés des citoyens, et toujours plus soumis aux analyses du prêt à penser territorial libéral ? Ce bouleversement caractérise selon moi une nouvelle étape du glissement de la société française vers un modèle de « démocratie de basse intensité », comme l’a défini Samir Amin, où les institutions démocratiques sont toujours plus déconnectées des forces sociales, « pour être mises au service du capital ».

Durant près de 40 minutes, la gravité de mon intervention à la tribune était donc, je crois, à la hauteur de l’imposture politique à laquelle se sont évertués les défenseurs de ce texte. Un texte qui contribuerait à creuser un peu plus les injustices territoriales et les inégalités de toutes sortes. Un texte faisant des métropoles de véritables cités technocratiques, hauts lieux de concentration des pouvoirs locaux et de tous les capitaux, nouveaux donneurs d’ordre de la République. Il resterait ainsi aux autres territoires le privilège de se transformer en sous-traitants disséminés entre territoires ruraux et pôles urbains secondaires, et à savoir faire preuve d’adaptation face aux injonctions des nouvelles féodalités économiques et politiques. L’ampleur de ce nouveau recul de civilisation doit, plus que jamais, pousser les citoyens et les élus locaux à la mobilisation pour en rejeter le contenu. Il est encore temps.

21/12/2010

Non au financement injuste du réseau de transport du Grand Paris !

grandparis.jpgLors de l’examen du dernier collectif budgétaire 2010, les députés UMP ont entériné la proposition du gouvernement d’instaurer une taxe spéciale d’équipement spécifique au profit de la Société du Grand Paris pour le financement des réseaux de transports d’Ile-de-France Grand Huit et Arc Express.

Il était prévu initialement un prélèvement sur la spéculation foncière mais le gouvernement a préféré reculer pour répondre aux lobbies des constructeurs et taxer à hauteur de 117 millions d’euros la totalité des habitants d’Ile-de-France. Ce sont donc les majors du BTP et les promoteurs, avides de profits supplémentaires, qui déterminent la politique budgétaire avec l’Etat.

Il s’agit, ni plus ni moins, de la part de l’Etat d’un véritable pillage exercé sur les familles franciliennes. L’Etat ajoute à la taxe habitation perçue sur les ménages d’Ile-de-France une taxe supplémentaire correspondant à vingt euros de plus par an par famille, une nouvelle taxe par ailleurs injuste puisqu’elle ne se basera pas sur les revenus. C’est un véritable scandale alors que le gouvernement n’inscrit pas les quatre milliards d’euros promis par l’ancien ministre Michel Mercier pour la Société du Grand Paris.

Au lieu de faire payer les familles, il eût été plus opportun d’harmoniser par le haut le « versement-transport » actuellement acquitté par les entreprises d’Ile-de-France pour le financement des infrastructures de transport. Porter son taux à 2,6% pour toutes les entreprises permettrait de percevoir une recette de 800 millions d’euros par an. Celle-ci pourrait financer les investissements du Grand Huit et d’Arc Express, mais également la mise en place d’une tarification solidaire par un tarif unique des transports franciliens au tarif actuel de la zone 1 et 2.

Les élus communistes et républicains s’opposent donc à cette taxe inadmissible imposée par l’Etat sur les ménages. Ils se battront aux côtés des habitants et dans leurs assemblées pour un financement plus juste des infrastructures de transports d’Ile-de-France propre à développer un service public essentiel à la population.

Communiqué de l'Association Nationale des Elus Communistes et Républicains

20:34 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grand paris, élus communistes | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

26/10/2010

CONTRIBUTION AU DEBAT GRAND PARIS EVRY – 21 10 2010

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Victime du sous investissement massif de l’Etat, datant de plusieurs décennies, le réseau de transport francilien est aujourd’hui largement saturé et dégradé. Cette situation qui affecte la qualité du transport en commun public, résulte de choix politiques incompatibles avec une réponse adaptée aux nécessités d’aménagement du territoire. Aménagement prenant en compte les besoins de transports collectifs publics et les exigences sociales, économiques et environnementales.

Les usagers des lignes RER B, C et D en Essonne, sont quotidiennement victimes de retards de trafics, d’incidents récurrents sur le réseau, du nombre de rames insuffisant. Les agents SNCF et RATP sont victimes dans leur activité de baisses constantes de moyens matériels et financiers, de pénurie de personnel, d’une attaque sans précédent de leur statut et de leurs conditions de travail.

Le démantèlement du service public de transport de voyageurs en Ile de France, datant de l’ordonnance de 1959, répond aussi à la volonté de l’Europe libérale, par le règlement sur les Obligations de Service Public (OSP), à la volonté de l’Europe libérale d’ouverture à la concurrence inscrite dans le Traité de Lisbonne.

La question du transport public et de son financement est donc une question cruciale qu’il s’agit d’appréhender en dépassant toute prétention localiste.

Les communistes essonniens et leurs élus portent la volonté de travailler à une nécessaire cohérence globale du maillage allant du local au régional. Il s’agit de concilier la réalisation de nouveaux réseaux en proche et moyenne couronne de Paris avec les améliorations qualitatives et quantitatives indispensables aux réseaux existants en grande Couronne.

Le Grand Paris voulu par N. Sarkozy relève d’une logique politique ségrégative. Avec ce projet reliant par métro automatique 9 pôles d’excellence réputés et définis par le Gouvernement, et lui seul, à fort potentiel de développement urbain et économique, l’Etat centralisateur s’arroge les pleins pouvoirs, pour les déléguer à un EPIC ne disposant d’aucune légitimité démocratique.

En outre, la loi donne à la Société Grand Paris des pouvoirs exorbitants en matière d’urbanisme : privilège d’expropriation, droit d’aménagement, mise en conformité obligatoire des PLU, mise en comptabilité de facto du Schéma Directeur Régional, etc.

Cette logique nous la combattons dans ses dimensions territoriales, démocratiques, sociales, économiques et environnementales.

En cohérence avec le SDRIF nous voulons travailler avec les populations à un meilleur projet pour les franciliens en organisant l’articulation de ce grand huit avec le projet Arc Express dans l’objectif de désenclaver des territoires aujourd’hui peu ou pas desservis par les transports en commun qui combinent le plus souvent cette inégalité territoriale avec des difficultés sociales majeures.

Cette inégalité territoriale, économique et sociale, les communistes essonniens et leurs élus n’acceptent pas davantage qu’elle soit envenimée en grande banlieue. Les un million deux cent mille essonniens ont besoin de transport en commun public de qualité sur l’ensemble du département.

La réponse à ces besoins n’en passe évidemment pas par le tracé du Grand Huit sur le plateau de Saclay.

C’est, là aussi, un projet que nous rejetons en ce qu’il favorise l’étalement urbain alors que son utilité n’est absolument pas avéré. Si N. Sarkozy a affirmé qu’il s’engageait personnellement en faveur de ce projet, emblématique du Grand Paris du gouvernement, c’est que cette Opération d’Intérêt National (OIN) s’inscrit dans une conception libérale du développement scientifique, technologique et industriel. Pilotée par l’Etat et les grands groupes industriels, fondée sur la mise en concurrence des chercheurs et non plus la coopération s’appuyant sur le partage des coûts et des connaissances, une telle concentration d’activité se fera aussi au détriment des autres territoires.

Pour autant, en matière de transport en commun sur le plateau de Saclay déjà fortement délaissé, nous jugeons nécessaire de travailler au développement d’une liaison de Transport en Commun en Site Propre (TCSP) pouvant relier la gare de Massy. Ce projet, de type tramways ou tram bus, s’inspirerait du projet initié par le STIF concernant la liaison Sénart-Corbeil-Evry. Dans le même esprit nous sommes favorables au prolongement du tramway Villejuif/Juvisy jusqu’à EVRY comme la réalisation du tram train St Quentin / Evry. Cette diversité d’approche permet d’encourager un maillage approprié du territoire essonnien.

Cet exemple tant à démontrer que le conflit avec le gouvernement est fondé sur une vision opposée de l’aménagement de notre département et de sa desserte par transport en commun public. Il porte aussi sur la question du financement des réseaux et leur maîtrise publique. Le gouvernement envisage un financement fondé essentiellement sur trois types de recettes :

- la valorisation foncière liée aux projets d’aménagements autour des gares, c'est-à-dire un financement spéculatif,

- les recettes apportées par les gares conçues comme des prestataires de service, c'est-à-dire le produit d’une privatisation des gares,

- la redevance domaniale payée par le ou les futurs exploitants du réseau pour lesquels il n’est pas dit s’ils seront forcément publics.

A ce jour, l’Etat n’apporterait en propre que 4 milliards d’euros sur un projet estimé entre 21 et 23 milliards.

Les communistes essonniens et leurs élus proposent que le plan de mobilisation pour les transports de la région, soit 18 milliards d’euros, soit consacré pour partie au financement d’Arc-Express et à l’amélioration des réseaux existants. Améliorations portant tant sur la mise en œuvre d’infrastructures nouvelles pour les lignes B, D et C en Essonne que par la mise en œuvre du schéma directeur du matériel roulant proposé par le STIF.

En outre, les Conseillers Régionaux du groupe Front de gauche, PCF, GU et AC, revendiquent que l’Etat reverse à la Région les 1,7 milliards d’euros qu’il doit depuis 10 ans au titre du FARIF, et que soit porté à 2,6 % le Versement Transport payé par les entreprises, soit 800 millions d’euros, ce qui financerait la tarification unique promise par la région Ile de France, soit le Pass Navigo à 56 euros toutes zones. 

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Les communistes Essonniens et leurs élus :

  • Prennent acte de la volonté de l'Etat de s'impliquer dans la conduite d'un projet ambitieux pour la région-capitale, et notamment d'un projet de transports publics devant répondre aux défis d'une métropole active et solidaire à l'aune des enjeux environnementaux de «l'après-Kyoto»,

  • Estiment que la voie choisie par l'Etat en la matière s'écarte des objectifs affichés, en venant chapeauter – voire concurrencer - les efforts développés depuis de longues années par les collectivités territoriales pour tenter de répondre de façon cohérente aux besoins de développement des transports publics, en lien avec une maîtrise de l'aménagement, à l'échelle de la région-métropole,

  • Expriment un avis réservé sur la nature même du projet de Grand Huit, tant d'un point de vue technique que de ses modalités de réalisation (organisation de la maîtrise d'ouvrage, mode de financement, prérogatives de la SGP exorbitantes du droit commun...),

  • Suggèrent que l'Etat agisse désormais en partenariat éclairé avec les instances en charge des compétences transport-habitat-aménagement au niveau local et régional, et leurs outils (Etablissement Public Foncier Ile-de-France, Syndicat Paris Métropole, etc.)

  • Proposent que la SGP instituée par la loi soit mise au service d’un projet utilement concerté- ce qui suppose que son fonctionnement soit démocratisé et que son financement ne vienne pas concurrencer, mais abonder le « Plan de Mobilisation pour les Transports de la Région, celui-ci devant nécessairement s’élargir et s’étoffer afin de mieux répondre, dans l’esprit de SDRIF, aux besoins des Franciliens présents et futurs,

  • Demandent dans ce cadre à l’ensemble des pouvoirs publics de mieux prendre en considération les besoins de maillage en transport en commun de l’Essonne.

 Philippe CAMO, Secrétaire départemental de l’Essonne du PCF, Conseiller Régional

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06/03/2010

Le Grand Paris de Sarkozy : le Paris des grands et le mépris des petits

Communiqué de presse du PCF

grandparis1.jpgDans une interview parue dans le magazine "l’Architecture d’aujourd’hui", Nicolas Sarkozy expose ses projets pour l’Île-de-France. Passons sur la méthode qui consiste à s’immiscer dans la campagne francilienne pour venir à la rescousse d’une droite aux abois.

Ce qui frappe, c’est le contraste saisissant entre les grands mots du président de la République et la réalité de ses projets pour la région. D’un coté, les grands principes, de l’autre une réalité brutale : le seul projet concret de Nicolas Sarkozy, c’est le Grand 8, ce métro « Classe affaire », metro souterrain conçu pour les hommes d’affaires et les actionnaires du CAC 40.

Son Grand Paris, c’est le Paris des grands et le mépris des petits. Les Franciliens attendent autre chose que des envolées lyriques. Ils souhaitent qu’on s’attaque enfin aux inégalités qui gangrènent notre territoire.

C’est ce que propose la liste du Front de Gauche en Île-de -France. Nous voulons faire de l’égalité le moteur du développement de notre région. Il est donc nécessaire de sortir de cette logique de développement des «  pôles ». Il est essentiel de rééquilibrer notre territoire afin qu’il soit à taille humaine. C’est ainsi qu’on construira une métropole solidaire, écologique et citoyenne.

Pierre Laurent, Coordinateur national du PCF et tête de liste Front de Gauche en Île-de-France

19:29 Publié dans PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grand paris, pcf, sarkozy | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

01/12/2009

NON AU GRAND PARIS

grandparis1.jpgLes députés examinent le projet de loi relatif au Grand Paris, qui constitue le premier élément de la stratégie élyséenne pour reprendre la main sur le devenir de la métropole parisienne et imposer ses vues.

Les députés communistes se sont exprimés contre ce projet (voir la vidéo).

 

En juin 2007 Nicolas Sarkozy se fixait l’objectif de faire de la métropole parisienne une des premières places économiques et financières du monde. Déjà, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales, dont souffre ce territoire, y tenait peu de place.

Après deux ans de travail de son secrétaire d’État, Christian Blanc, sans réelle concertation avec les collectivités territoriales concernées, ce que lui reprochent les élus, le gouvernement présente un premier projet de loi, qui sera suivi d’autres, pour parvenir aux objectifs de Nicolas Sarkozy.

 

les besoins des habitants totalement oubliés

Premier élément de ce puzzle, la construction d’un nouveau réseau de transports automatiques en Île-de-France long de 130 kilomètres, dont la vocation essentielle est de relier entre eux les pôles d’excellence, les aéroports, le centre d’affaires de la Défense et les centres économiques et de recherche en périphérie de Paris. Les élus locaux, et pas seulement de l’opposition, ont fustigé ce projet de métro qui oublie le maillage des territoires et les besoins des populations pour les déplacements habitat-travail.

Deuxième élément du projet, la création de la « Société du Grand Paris ». Dans l’article 7 du projet de loi, cette société, qui sera sous le contrôle de l’État, « peut acquérir, au besoin par voie d’expropriation ou de préemption, les biens de toutes natures… nécessaires à la création du réseau de transport » ainsi qu’a « l’aménagement » autour des futures gares. D’où l’inquiétude de nombreux élus qui refusent de voir mis en question leurs prérogatives pour répondre aux besoins de leurs populations. Ce que résume le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë : « Je suis content quand l’État intervient en Île-de-France ou dans la métropole, mais il ne faut pas que ce soit la schlague. »

 

« Ce projet est inacceptable »

Pour Patrick Braouezec, député (PCF) et président de Plaine Commune (Seine-Saint-Denis), « en l’état, ce projet est inacceptable », le seul « développement des pôles économiques » n’est pas suffisant pour faire « reculer les inégalités sociales ». Ce sont « de véritables contrats de territoire avec les collectivités locales et un copilotage des projets avec l’État » qui sont, selon lui, nécessaires. « Ce que nous avons voulu faire avec ce projet de loi, ce n’est pas un projet d’ensemble qui prévoirait tout dans tous les domaines », se défend Christian Blanc.

Certes, nous sommes loin, malheureusement, des visions prospectives des dix équipes d’architectes ayant planché sur l’avenir de la métropole parisienne… mais le puzzle que dessine ce projet, c’est la mainmise de l’État sur l’avenir du territoire francilien.

 

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