Grand Paris : le PCF appelle les Franciliens à une « mobilisation citoyenne » (04/10/2014)
Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, et plusieurs maires Front de gauche d’Île-de-France ont dénoncé le projet de métropole francilienne qu’ils jugent antidémocratique, alors que le premier ministre Emmanuel Valls veut l’accélérer.
La métropole de Paris version Valls-Hollande s’est trouvé des opposants convaincus, alors que la commission de préfiguration, instaurée par la loi d’affirmation des métropoles, qui doit établir « un diagnostic général, social, économique et environnemental du territoire métropolitain », est désormais lancée. Mercredi 30 avril, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, entouré de maires d’Île-de-France, a été catégorique : « Cette loi sur la métropole et les décrets visant sa préfiguration nous inquiètent au plus haut point », a-t-il dit devant la presse invitée au siège de la place du Colonel-Fabien, à Paris.
En conséquence, « dès les européennes passées, nous avons l’intention de nous engager dans une grande campagne de mobilisation citoyenne pour mettre la population dans le coup, alors que tout est fait pour la tenir à l’écart », ajoute Pierre Laurent, qui souligne « la force importante que constituent les 40 villes à direction Front de gauche dans la région, sans laquelle aucun projet d’essence démocratique ne sera possible ».
« La métropole ne doit pas être un énorme machin centralisé »
« Par exemple, personne n’a évalué, à ce jour, les conséquences pour les populations de la suppression annoncée des départements. Valls annonce qu’ils ne sont en fait pas supprimés, mais seulement les conseils généraux. Ce qui nous ramènerait à 1977, avec des territoires gérés par les préfets… Et ce serait une avancée démocratique de gauche ? On se moque du monde ! Ces projets sont conçus dans l’idée de réduction des dotations financières aux collectivités. Nous voulons être acteurs d’une autre construction métropolitaine », poursuit le sénateur de Paris.
Pour des raisons bien différentes, sur France Bleu, Valérie Pécresse, chef de file de la droite au conseil régional, a pointé « cette métropole conçue pour des raisons politiciennes ». La droite prétend en prendre « la tête pour la réformer de l’intérieur ». La présidence de cette structure annoncée pour le 1er janvier 2016 pourrait en effet être assurée par ses amis car, après les dernières municipales, la droite y détiendrait 188 sièges et la gauche 149. Claude Bartolone (PS) n’avait pas caché son souhait de s’installer dans ce fauteuil, mais la déroute de sa formation (notamment contre les communistes à Montreuil ou Saint-Denis) a freiné ses ambitions. Et des interrogations se font jour dans la famille socialiste, car, comme le dit Pierre Mansat, chargé de ce gros dossier auprès de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, « la métropole ne doit pas être un énorme machin centralisé ».
Dominique Adenot, maire PCF de Champigny-sur-Marne, rappelle que « 75 % des élus de Paris métropole (qui regroupe plus de 200 communes et collectivités de toutes sensibilités – NDLR) sont contre le projet du gouvernement ». Le président de l’Association nationale des élus communistes et républicains dit craindre « un choc de déstabilisation des finances de nos collectivités, donc une réduction considérable de l’action au service des habitants ».
Patrice Bessac, maire communiste de Montreuil, veut lui aussi « tirer le signal d’alarme, car c’est manifestement la calculette qui, dans ce plan, décide de tout contre l’intérêt des habitants. En plus des millions d’euros de baisse des dotations déjà constatée dans nos budgets, les 11 milliards de coupes annoncées auront forcément des effets dévastateurs ». Ce que confirme Pierre Gosnat, maire PCF d’Ivry-sur-Seine et président de l’agglomération Seine-Amont, qui parle lui aussi de « véritable coup d’État institutionnel mené au pas de charge. Des structures comme la région, les départements, les communautés d’agglomération sont des outils certes perfectibles mais utiles aux populations ».
Et pour Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, « si l’autorité politique vient demain de la métropole, ça changera tout. Avec la diminution de nos finances, comment ferons-nous, par exemple, pour développer les activités liées aux nouveaux rythmes scolaires que l’on nous impose par ailleurs ? Et pour le logement ? Nous avons, dans notre parc public, un gardien pour 120 logements. Ce qui garantit une qualité incontestable pour les habitants. Demain, comment une métropole de 6,5 millions d’habitants pourrait gérer de loin de tels services de proximité ? C’est simplement inconcevable ».
Source : Humanité
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