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13/11/2013

Un remaniement est nécessaire, seulement "si c’est pour changer de politique"

pcf, pierre laurent, austérité, réforme fiscale, Malek BoutihPierre Laurent, le numéro un du PCF, s'est dit "preneur" d'un remaniement ministériel mais uniquement pour mener "une nouvelle politique". Parce que changer de tête sans toucher à l’orientation, cela ne sert à rien. Il appelle plutôt les Français à se mobiliser pour une semaine d’action politique, jusqu’à la marche du 1er décembre.

"Le problème, c'est sortir au plus vite de l'austérité et des licenciements", a affirmé Pierre Laurent sur France Inter ce mardi matin. Un changement à Matignon, comme le réclament certaines voix à gauche? "Si c'est pour une nouvelle politique, moi je suis preneur". "Si c'est pour changer des têtes et rien au fond, on grillera une cartouche de plus, en donnant l'impression qu'on a décidément rien entendu de ce qui se passe dans le pays".

C’est que la pression d’un remaniement fait son chemin. Dans plusieurs sondages, l’impopularité du couple exécutif a atteint en novembre un record. Et selon un sondage OpinionWay publié lundi, deux tiers des Français (67%) souhaitent que François Hollande nomme un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement. Dans ce contexte, la cohésion de la majorité se disloque. Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, le député socialiste Malek Boutih juge la France confrontée à une "crise exponentielle" et prône le remplacement "d'urgence" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"Il faut effectivement se mobiliser contre ce gouvernement, puisqu'il n'entend rien" ajoute de son côté Pierre Laurent. Pour lui, "le gouvernement va vers le crash". Car l’exécutif n’entend pas du tout infléchir sa politique. La semaine dernière, les ministres du Budget et des Finances ont affirmé que la France redoublera d’effort ces prochaines années pour se ranger dans la règle d’or. A l’inverse, une nouvelle fois, des vœux du candidat François Hollande qui promettait une deuxième partie du quinquennat centré sur la redistribution des richesses.

C’est pourquoi Pierre Laurent appelle les salariés à se mobiliser pour une semaine nationale d'action politique du 15 novembre au 1er décembre. Le PCF appelle également, avec toutes les composantes du Front de gauche, à la marche pour la "révolution fiscale" et pour dénoncer le coût du capital, le 1er décembre. Le Front de gauche dans son ensemble se rassemble d’ailleurs ce mardi pour discuter des formes à donner à cette mobilisation.


L'invité de 8h20 : Pierre Laurent, secrétaire... par franceinter

11/11/2013

Quelle attitude vis-à-vis du PS ? Réponse à Gérard Mordillat

pcf, front de gauche, henri malberg, gérard mordillat, municipales 2014, anne hidalgo, municipales paris, listes communes,Par Henri Malberg, militant communiste parisien.

Inutile de te rappeler, mais j’y tiens, le respect que je porte à ton œuvre, à tes livres, à tes films, et au compagnonnage politique qui nous a si souvent rapprochés. J’ai lu ton article dans l’Humanité du 6 novembre « la gauche de droite est au pouvoir ». Je partage ta colère contre la politique de ce pouvoir.

Ce que fait l’équipe Hollande, Ayrault, Valls, est révoltant et dangereux pour le peuple qui, en votant Hollande, avait espéré le changement. Et dangereux pour l’avenir de la démocratie. Ton cri, Gérard, est le mien.

Mais je ne partage pas tes conclusions.

Je ne suis pas d’accord avec l’idée que le Parti socialiste est maintenant de droite. Si c’était le cas, il n’y aurait pas d’autres perspectives qu’un long tunnel ou une droite alliée au Front national. Ça voudrait dire pas d’espoir, encore pire qu’aujourd’hui.

Je pense, et j’en ai tous les jours des preuves, que la grande masse de l’électorat socialiste, la majorité des militants socialistes et même de ses dirigeants n’en peuvent plus. Mon pari, c’est, comme à d’autres moments de l’histoire, que le basculement se fera et que des forces beaucoup plus larges que celles du Parti communiste et du Front de gauche peuvent être engagées dans le combat pour changer de cap. Notre combat politique est donc essentiel.

Et, en même temps, je suis pour que le Parti communiste donne des signes politiques précis chaque fois qu’un pas en avant est possible. Je ne suis pas pour la politique de la table rase, de la Berezina comme tu dis.

C’est d’ailleurs ce que le Parti communiste a fait tout au long de son histoire, même dans des moments aussi difficiles qu’aujourd’hui.

Appliqué à l’élection municipale, cela veut dire que le choix communiste, qu’il soit l’entente avec le Parti socialiste ou sans lui, ne doit pas se traduire par une campagne antisocialiste.

Dans des municipalités de gauche sortantes, que celles-ci soient à direction socialiste ou communiste, je suis pour que notre ligne soit fondée par un jugement sur le bilan de ces municipalités et sur un projet conforme aux intérêts de la population.

En général, d’ailleurs, les municipalités de gauche sont et seront forcément encore plus des lieux de résistance aux politiques d’austérité et des éléments de construction du changement politique que nous voulons.

Pour terminer mon raisonnement, je ne crois pas qu’une campagne antisocialiste, même argumentée, mais sans tenir compte des contradictions qui montent dans le peuple de gauche, soit le bon choix. Elle satisferait la rage qui est en nous, mais ne contribuerait pas au basculement politique devenu indispensable.

Quant au nombre d’élus communistes et Front de gauche, oui il m’importe. Pour l’avenir. S’il fallait perdre tout ou presque et que je pensais cela favorable à l’avenir, je n’hésiterais pas. Mais je pense qu’avoir des élus communistes et Front de gauche nombreux est un atout pour la suite.

En clair, mon cher Gérard, en l’occurrence, je ne fais pas « la danse du ventre », comme Jean-Luc Mélenchon, pour qui j’ai voté au premier tour de l’élection présidentielle, en a accusé les communistes parisiens.

Henri Malberg

31/10/2013

MELENCHON EST EN COLERE !

melenchoncolere.jpgLes coups de colère de Jean-Luc Mélenchon sont parfois homériques, parfois caustiques, parfois graves… Mais rarement sans fondement. Pour avoir été l’un des initiateurs de l’appel de 120 auteurs de polars à voter pour Mélenchon en 2012, je ne pense pas être suspecté d’anti Mélenchon primaire. Mais il faut que je donne mon point de vue. Lequel, comme à l’accoutumée, n’engage que moi.

Jean-Luc dit haut et fort ce que bien des militants (y compris PS) pensent tout bas. Soit ! Son regard est aiguisé, d’où une analyse très souvent pertinente… Mais, à force de vociférer sur tout, ses coups de gueules vont finir par lasser. Les médias se chargent déjà de l’habiller du costume du « Le Pen de gauche ». Un comble pour celui qui a osé aller l’affronter sur place ! Moi-même, qui suis plutôt adepte du parler vrai, même si cela en chatouille quelques uns, je trouve qu’au bout d’un moment ça fait beaucoup.

Et ses coups de gueule, mon ami Jean-Luc les adresse en ce moment aux militants des villes qui auraient pour projet de s’allier avec le PS lors de municipales de 2014.
Son principal argument tourne autour de l’idée que la politique de Hollande est désastreuse et doit être combattue, à tous les échelons et qu’il faut « punir Hollande »… (Ce sont ses mots).
 
Bien évidemment, je partage son point de vue sur la politique conduite actuellement et les cruelles désillusions qui vont avec. Mais pour ce qui est de « punir », je trouve que c’est un peu fort de café.
 
En effet, qui serait «puni», si les élus du Front de gauche, et singulièrement les communistes (dont les compétences sont reconnues dans les municipalités) sont absents des Conseils municipaux?
 
Ni François Hollande, ni le patronat, mais les habitants des villes.
 
Si nous pouvons nous en passer si facilement, c’est que nous n’estimons pas très «utile» notre présence dans les municipalités d’union.
L’expérience prouve le contraire. La plupart du temps, les élus communistes apportent un regard singulier sur le logement social, sur la politique sociale, sur la culture, sur l’éducation, sur la façon de faire la ville, etc. Alors, on cède aux injonctions de Mélenchon ou l’on décide au cas par cas?
 
Si c’est pour faire de la figuration et ne pas peser dans le débat… Je suis contre les accords avec le PS ! Mais si, là où c’est possible, nous pouvons passer des accords avec le PS et avec les Verts, sans y perdre notre âme, sur la base de valeurs humaines claires et d’objectifs sociaux ambitieux… Je suis pour !
 
Si, avec certains socialistes, nous nous entendons pour être des remparts face à la crise, y compris lorsqu’elle est gérée au niveau national par le PS… Je suis pour.
 
Si nous sommes respectés numériquement(ex. 18 % pour le Front de Gauche et 35 % pour le PS lors des scrutins locaux, signifie 1/3 de la liste et des responsabilités pour le Front de gauche)… Je suis pour. Si, dans nos engagements de gestions les choses sont claires sur les réelles possibilités d’influer sur les contenus de la politique locale, et n’être pas que des supplétifs lors des votes… Je suis pour!
 
Je ne veux pas diaboliser les militants socialistes dans leur ensemble. Il en est qui sont de véritables citoyens de gauche. Il en est qui sont autant en colère que nous des dérives du gouvernement. Il est des maires qui démissionnent du PS…
 
Bref, il en est avec qui on peut avancer. Ce n’est pas partout le cas, loin s’en faut, mais là où c’est possible, tentons d’y parvenir.
 
Et, là où ce ne sera pas possible, parce que le PS local croit encore, malgré le bilan de son gouvernement, qu’il peut se présenter tout seul devant les électeurs… Alors laissons-les se planter et porter cette responsabilité mortifère.
 

16:18 Publié dans ACTUALITES, Front de Gauche, Point de vue | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/10/2013

LES DEPUTES FRONT DE GAUCHE VOTERONT CONTRE LE BUDGET !

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Le débat sur le budget 2014 débute ce mardi à l’Assemblée. Un budget d’austérité, qualifié de « très mauvais » par le député Front de gauche Nicolas Sensu qui a annoncé que le groupe parlementaire votera contre. Le fameux Crédit impôt compétitivité emploi est particulièrement dénoncé.

"C'est un très mauvais budget", a expliqué lors d'une conférence de presse le député Nicolas Sensu, membre de la commission des Finances. "En l'état actuel, nous voterons contre". Il a tout particulièrement dénoncé la mise en œuvre du Crédit impôt compétitivité emploi (CICE). "L'annonce du CICE en novembre 2012 a été une rupture de la ligne fiscale du gouvernement. On est dans le dogme de la baisse du coût du travail", a-t-il dénoncé. Une mesure également rejetée par la CGT « Doté à terme de 20 milliards d’euros, le CICE est la plus importante niche fiscale jamais mise en place. Un dispositif fiscal accordé sans aucune contrepartie en matière de création d’emploi, d’investissement dans la recherche, ou encore de salaires, et dont les objectifs se résument à faire baisser le « coût du travail » et à augmenter les taux de marge des entreprises. »

Nicolas Sansu "Réhabiliter l'impôt"

Les députés Front de gauche ont déposé également une série d'amendements pour "réhabiliter l'impôt" et le rendre "plus juste".  "Aujourd'hui les impôts sont injustes parce qu'ils ne sont pas progressifs. Face à la révolte antifiscale qui gronde dans les couches modestes et moyennes, la seule réponse c'est la révolution fiscale", a estimé Nicolas Sensu, regrettant que les "forces régressives soient en train de gagner la bataille idéologique" sur la fiscalité et la baisse des dépenses publiques. Le Front de gauche propose notamment un "impôt sur les sociétés progressif pour que les PME ne soient pas traitées comme les grands groupes" et pour les particuliers la création d'une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu à 50%.

Cette position des députés Front de gauche n’est pas une surprise. Marie-George Buffet avait déjà défendu cette position fin septembre sur son compte Facebook. « que vont voter les députés Front de Gauche pour le budget? Reposons la question, ce budget est-il bon pour le peuple de France? Non. Je peux en témoigner, je vais devoir intervenir sur cinq budgets (culture, médias, sport vie associative, école et enseignement supérieur recherche), tous sont en baisse sauf l’école qui se nourrit des suppressions des autres, tous sont en faillite par rapport aux besoins. A l’étude de ces cinq budgets, aucun n’est acceptable, car tous sont basés sur un dogme européen: réduire les dépenses publiques. Ces dépenses sont pourtant essentielles, bien sûr au niveau des droits des individus mais aussi au niveau économique; sans dépenses publiques il n’y a pas d’investissements, et sans investissements il n’y a pas d’emploi. Pour moi, députée du Front de gauche, le seul vote possible, est un vote contre ce budget d’austérité. »

EELV votera pour, sans enthousiasme

Les députés écologistes ont eux confirmé qu'ils voteront pour ce projet de budget, affirmant qu'ils batailleront encore cette semaine à l'Assemblée pour l'améliorer mais sans "trop d'espoir" car ce budget "semble difficile à boucler". "Nous sommes dans la majorité, nous sommes solidaires, nous allons voter ce budget mais on peut le voter avec envie, enthousiasme ou avec moins d'allant. On espère terminer le débat parlementaire avec un vote allant" a expliqué le député EELV Eric Alauzet. Barbara Pompili estime avoir "obtenu des avancées de haute lutte, comme une base de fiscalité écologique, de contribution climat énergie ou la TVA à 5,5% sur la rénovation thermique", qui justifient cette position.

10/10/2013

PIERRE LAURENT : LA PRIORITE DU FRONT DE GAUCHE CE N'EST PAS EVRY, C'EST CORBEIL

plbercy.jpgPierre Laurent est secrétaire national du PCF et sénateur de Paris.

Votre candidat ne s’est pas qualifié pour le second tour dimanche dernier à Brignoles (Var). Comment l’expliquez-vous ?

PIERRE LAURENT. Par deux facteurs simples. Le premier, c’est que la politique gouvernementale provoque une démoralisation et une démobilisation massive de l’électorat de gauche qui se traduit par l’abstention.  

Le second, c’est que lorsque le Front national est à un très haut niveau, la division de la gauche entraîne son élimination au second tour.

Appelez-vous, comme votre allié Jean-Luc Mélenchon, à ne pas choisir au second tour entre la peste et le choléra ?

Non. Nous avons appelé à faire barrage à l’extrême droite parce que nous ne pourrons jamais mettre un trait d’égalité entre le vote FN et un autre. Cela reviendrait à le banaliser. Je peux comprendre que ce choix soit difficile, surtout quand les candidats de droite n’ont pas toujours fait la preuve de leur mobilisation contre le Front national… Mais nous n’avons pas à nous dérober.

Et quand Mélenchon estime que le principal pourvoyeur de voix du FN est à l’Elysée, il a raison ?

La politique gouvernementale menée par Hollande et Ayrault montre tous les jours qu’elle est incapable de dynamiser et de rassembler la gauche. Elle conduit le pays dans des impasses et probablement à une crise politique aggravée.

«Ce n’est pas le moment de nous replier sur notre pré carré»

Alors pourquoi rechercher des accords avec les socialistes pour les municipales ?

Il ne s’agit pas de s’allier avec des gens qui portent les choix du gouvernement, mais de créer sur le terrain un rassemblement d’hommes et de femmes de gauche qui ne se reconnaissent pas dans cette politique d’austérité. Ces électeurs, qui peuvent venir des rangs écologistes ou socialistes, ont le sentiment d’être pris au piège. Ce n’est pas le moment de nous replier sur notre pré carré, mais de leur tendre la main. Je ne dis pas que nous allons changer toute la politique nationale avec les élections municipales. Mais si nous pouvons améliorer la vie locale, alors il faut saisir cette occasion qui nous donnera plus de force pour infléchir le cap vers la gauche.

Qu’avez-vous décidé pour Paris ?

Nos adhérents se détermineront par un vote du 17 au 19 octobre. Nos instances départementales viennent de donner leur préférence à un accord d’union dès le premier tour avec les listes d’Anne Hidalgo. Et je partage cette proposition.

Pourquoi ?

hdune.jpgD’abord, parce que nous ne voulons pas du retour de la droite. Ensuite, parce que les priorités que nous avions fixées sur le logement social ou le développement de l’emploi public ont été retenues. Autant au niveau du gouvernement, nous ne trouvons aucune écoute, autant à Paris nous sommes entendus et respectés depuis deux mandats dans la majorité municipale.

Mélenchon dit que c’est une femme du vieux PS, de la gauche des muselières…

Le choix que nous faisons à Paris n’efface pas toutes les différences qu’il y a dans la gauche, mais d’une manière générale, je pense que nous devrions arrêter les jugements ad hominem qui ne font pas avancer le débat politique.

Et à Marseille, que ferez-vous ?

Nous ne sommes pas dans la même situation qu’à Paris, la ville est à droite. Nous avons donc proposé, après avoir rassemblé des forces citoyennes et associatives, de présenter une liste Front de gauche au premier tour.

«J'aimerais que le Front de gauche se concentre sur ses vraies priorités»

Pour vous rallier au PS au second tour ?

Comme partout ailleurs, nous nous déterminerons en fonction d’engagements concrets et précis. Mais la règle générale pour les seconds tours des municipales devra être le rassemblement de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite. Il n’y aura pas à tergiverser.

Et si le Parti de gauche de Mélenchon ne respecte pas vos alliances…

Il se peut que dans quelques villes de France, on retrouve des militants du Front de gauche sur des listes différentes. Mais nous irons à la bataille ensemble dans un très grand nombre de communes.

Jean-Luc Mélenchon pointait deux autres villes : Evry, la ville de Manuel Valls, et Nantes, celle de Jean-Marc Ayrault…

Il y a parfois des hiérarchies qui m’échappent… A côté d’Evry, il y a Corbeil, détenue par la droite, que nous pouvons conquérir. J’aimerais que le Front de gauche se concentre sur ses vraies priorités.

Plutôt que de chercher à tailler des croupières aux socialistes ?

Dans l’ordre de mes priorités, Corbeil vient avant Evry, oui.

L’appel que vous lancez aujourd’hui va ouvrir une crise au Front de gauche. Vous parlez avec Jean-Luc Mélenchon ?

Oui régulièrement, mais parler ne fait pas disparaître toutes les divergences. En revanche, je me battrai de toutes mes forces contre l’idée qu’une différence d’appréciation sur les municipales ouvre une crise au Front de gauche. Nous avons besoin du Front de gauche pour aujourd’hui et pour l’avenir. Alors arrêtons de polémiquer, arrêtons de dramatiser, arrêtons de caricaturer les positions des uns et des autres. Et consacrons-nous à porter le plus loin possible nos positions pour les municipales et les européennes dans lesquelles le FG peut faire un excellent résultat.

Entretien réalisé par le Parisien

29/09/2013

Eliane Assassi, André Chassaigne "L’irruption citoyenne 
est décisive pour changer"

 	front de gauche, entretien, eliane assassi, gauche au pouvoir,   André Chassaigne, journées parlementairesÀ l’occasion 
des journées 
des parlementaires communistes, républicains, citoyens et du Parti de gauche, qui se sont déroulées à Auray (Morbihan), les présidents de leurs groupes à l’Assemblée nationale, André Chassaigne et au Sénat, Éliane Assassi s’expliquent sur les sujets de la rentrée.

Les journées des parlementaires du Front de gauche s’ouvrent ce jeudi, quel est votre état d’esprit, seize mois après l’arrivée de la gauche au pouvoir ?

Éliane Assassi. Nous sommes dans un état d’esprit très offensif. Nous avons des ambitions pour notre pays. La crise qui touche le quotidien des populations donne matière à porter des propositions alternatives à la politique que met en œuvre aujourd’hui le gouvernement. Nos journées seront l’occasion, sur nombre de questions qui vont venir en discussion au Parlement dans la prochaine période, d’affirmer ces propositions.

André Chassaigne. Ce qui est important pour nous, c’est de faire le lien entre les décisions politiques du gouvernement Ayrault et leurs conséquences désastreuses sur la vie de tous les jours des familles, des salariés, des jeunes, mais aussi sur l’avenir de notre pays. D’autant que cette politique entraîne, chez celles et ceux qui en sont victimes et qui, pour beaucoup, avaient placé tant d’espoir en 2012 dans l’arrivée de la gauche au pouvoir, des comportements faits de découragement, de méfiance vis-à-vis de la politique et parfois même de recours à des solutions extrémistes. C’est très préoccupant.

Depuis un an, vous êtes, sur de nombreux sujets (traité européen Sarkozy-Merkel en novembre 2012, sécurisation de l’emploi dite ANI au printemps 2013…), opposés à la politique du gouvernement. Quel jugement portez-vous sur celle-ci et, sur le fond, êtes-vous dans l’opposition ?

André Chassaigne. Le gouvernement a fait un choix, celui de se plier aux exigences de la finance, contrairement au discours et à l’engagement de François Hollande dans sa campagne électorale. À partir de ce choix, tous les projets de loi du gouvernement qui arrivent en discussion au Parlement sont marqués de l’empreinte de ce parti pris de l’austérité, dont la conséquence est de ne pas faire payer ceux qui tirent les avantages de ces orientations politiques. C’est le peuple qui en est victime. Il ne s’agit donc pas pour nous d’être dans une opposition sclérosante ou dans je ne sais quelle chronique d’un échec annoncé. Non, au contraire, nous faisons tout pour montrer à quel point ce gouvernement fait fausse route, combien cette politique est contraire au changement voulu par les Français. Nous formulons des propositions alternatives de gauche qui répondent aux besoins populaires en remettant en cause la domination de l’argent.

D’aucuns vous accusent de mettre un signe d’égalité entre Sarkozy, hier, et Hollande, aujourd’hui…

Eliane Assassi Éliane Assassi. Absolument pas. Ce n’est pas notre cas. Nous ne mettons pas sur le même plan les choix faits sous Sarkozy et ceux du gouvernement Ayrault. Seulement, l’adoption par le Parlement français du traité Sarkozy-Merkel a été un revirement complet, alors que François Hollande avait promis de le renégocier. C’est devenu un marqueur de sa politique. C’est un fait. Nous ne sommes pas enfermés dans des postures. Nous ne sommes pas dans l’opposition, mais nous pensons qu’il est possible de mettre en œuvre dans notre pays une réelle politique de gauche. Tout notre engagement de parlementaires vise à faire vivre cette alternative, cette ambition. Ainsi, au Sénat, sur plusieurs grands sujets, nous avons proposé de nouveau les amendements ou les textes adoptés par la nouvelle majorité de gauche fin 2011-début 2012 (notamment concernant le droit de vote des résidents étrangers aux élections locales et l’amnistie sociale pour les actions commises à l’occasion de conflits sociaux – NDLR). Mais force est de constater qu’après l’adoption du traité austéritaire européen, en octobre 2012, nos collègues socialistes, tournant le dos au changement, n’ont pas renouvelé leur vote positif. Notre responsabilité n’est pas de passer notre temps à dire que ce que fait le gouvernement socialiste n’est pas bien, mais de faire la démonstration que d’autres choix à gauche sont possibles. Et c’est ce que nous faisons.

André Chassaigne. C’est vrai, sur un certain nombre de projets de loi comme ceux sur l’école ou le logement, la politique menée n’a rien à voir avec celle de Sarkozy. Mais, même sur ces questions, la bonne volonté du gouvernement se heurte à une limite, celle des moyens. Sa volonté de baisser coûte que coûte la dépense publique bride les ambitions affichées.

Vous êtes parfois amenés à voter contre des projets, comme le fait, 
de son côté, la droite. N’est-ce 
pas un problème ?

André Chassaigne. Si nous émettons le même vote, c’est pour des raisons totalement opposées. Quand la droite vote contre un texte, c’est parce qu’elle considère que cela ne va pas assez loin dans la casse du service public, pas assez loin dans la rigueur budgétaire, pas assez loin dans le soutien à la compétitivité des entreprises. Quand nous ne votons pas un texte de loi, c’est parce qu’il s’inscrit dans une politique d’austérité qui ne permettra pas de sortir de la crise et ne répondra pas aux besoins des populations.

Dans les semaines qui viennent, d’importants projets de loi seront débattus au Parlement. En premier lieu, la réforme des retraites. Pensez-vous que tout est à jeter dans le texte du gouvernement ?

Éliane Assassi. Non, tout n’est pas à jeter. Sur un certain nombre d’aspects, il est possible d’aller plus loin que ne le propose le projet de loi, et nous ferons des amendements en ce sens. C’est le cas de la pénibilité, des droits des femmes, des jeunes et de la prise en compte de leurs années d’études. Sur ces sujets, nous pouvons gagner des avancées. Mais si le projet de loi reste en l’état avec un allongement de la durée de cotisation que nous réprouvons et un non-dit sur les financements, il ne pourra pas être un bon texte sur les retraites. Nous mettrons tout en œuvre pour obtenir tout ce qui peut l’être. Je crains qu’il n’y ait pas d’avancées sur cette question qui nécessite de s’attaquer au noyau dur, au capital. Dans ce cas, nous rejetterions ce texte. Nous n’en sommes pas là, nous ferons, y compris sur le financement, des propositions.

Justement, quelles pourraient 
être ces alternatives concernant 
le financement ?

André Chassaigne. Nous avons une proposition de loi sur les retraites que nous déclinerons par amendements pour changer tout ce qui peut l’être dans le texte du gouvernement. Nous proposons de taxer les produits financiers au même niveau que les salaires. De même, nous proposons une modulation des cotisations patronales en fonction du niveau des investissements de l’entreprise, du niveau de l’emploi, de son action pour faire reculer la précarité et développer la formation professionnelle. Non seulement cela améliorerait le financement des retraites, mais cela participerait à la relance de l’économie, à la sortie de la crise.

Autre réforme, celles des collectivités territoriales avec la création des métropoles. Le Sénat va l’aborder en deuxième lecture, après l’avoir profondément modifiée lors de son premier examen, rendant même une page blanche sur le Grand Paris. Pour commencer par ce dernier aspect, n’était-ce pas une erreur ?

Éliane Assassi. Non. J’en veux pour preuve que cela a permis la poursuite du débat à l’Assemblée nationale, mais aussi au sein de Paris métropole (syndicat mixte réunissant des élus des communes, des communautés d’agglomération, des départements et de la région – NDLR). Je me réjouis que son assemblée ait adopté un texte alternatif demandant au gouvernement de réécrire son projet. On ne peut pas nier le fait métropolitain et nous ne le faisons pas. Reste à savoir si on veut ajouter une strate au millefeuille, ou des structures avec des compétences pleines et entières mais où la parole des citoyens et de leurs élus est respectée. Ce n’est pas ce qui figure dans le texte du gouvernement. C’est un jeu de dupes. On veut créer des métropoles en 2017, alors que, l’année prochaine, ont lieu des municipales avec un système de fléchage pour élire les conseillers communautaires parmi la liste des candidats. Mais ils ne seront élus que pour deux ans, puisque le projet prévoit de supprimer les agglomérations et de transférer leurs compétences et leurs moyens à la métropole. La logique de ce texte est de tuer les communes. On ne peut pas l’accepter, pas simplement au nom de la proximité, mais de la démocratie. Les communes existent depuis la Révolution. Elles ont montré leur capacité à être des lieux d’expression populaire, il faut que notre pays les conserve.

André Chassaigne. Le débat nous a permis de prendre conscience que la constitution de ces métropoles a des conséquences sur l’ensemble du territoire français. C’est un chamboulement complet de notre organisation territoriale qui va conduire à la désertification accélérée du monde rural. C’est très complémentaire du redécoupage des cantons où les ruraux ne compteront plus en termes de décisions politiques. Tout cela se fait dans l’ignorance des citoyens et même des élus. Ils ont été consultés l’an dernier par le Sénat, mais leurs préoccupations ne sont pas prises en compte aujourd’hui.

Éliane Assassi. Je rappelle que cela s’inscrit dans les directives du commissaire européen José Manuel Barroso appelant à tout mettre en œuvre pour réduire la dépense publique visant à favoriser la compétitivité et à faire les réformes structurelles et institutionnelles pour y parvenir.

André Chassaigne. Auparavant, nous avions une politique d’aménagement qui visait à irriguer les territoires. Aujourd’hui, il s’agit de drainer les ressources des territoires vers des centres urbains au nom de la compétitivité.

Éliane Assassi. Toutes ces questions montrent aussi l’urgence de mettre en débat et en perspective l’avènement de la VIe République…

Autre question et non des moindres, le projet de budget 2014, dans lequel le gouvernement fixe l’objectif de réduire de 15 milliards d’euros la dépense publique, une première dans notre histoire. Quelle sera votre attitude ?

André Chassaigne André Chassaigne. Naturellement, en l’état, le budget est inacceptable. L’objectif de baisser la dépense publique de 15 milliards d’euros s’inscrit dans la poursuite et l’amplification des politiques d’austérité. Nous entendons être très critiques et constructifs. C’est pourquoi, dans la continuité de ce que nous mettons en œuvre dans nos deux Assemblées, nous allons travailler pied à pied, décortiquer chacun des budgets, ministère par ministère, pour montrer les insuffisances et faire des propositions.

Éliane Assassi. Nous ne sommes pas dans une posture politicienne. Nous entendons nourrir nos réflexions, nos choix et nos propositions du débat avec les élus sur le terrain, avec les citoyens et le mouvement social et syndical. Avec un objectif : gagner des avancées.

André Chassaigne. C’est en bas que, pour une part essentielle, tout se joue. Nous ne nous enfermons pas dans la citadelle parlementaire. L’irruption des citoyens est décisive pour changer la donne.

C’est la condition pour changer 
de cap, comme vous le souhaitez ?

André Chassaigne. Mener le débat public sur les choix du gouvernement et leurs impasses, redonner de l’espoir en montrant que d’autres voies peuvent être ouvertes à gauche constituent notre ligne de conduite pour faire bouger les choses dans notre pays. Sans oublier, dans la perspective des futures élections européennes de mai 2014, que les solutions ne sont pas uniquement françaises mais européennes. Dans cette perspective, nous voulons prendre appui sur toutes les forces de résistance et de lutte politique, sociale, syndicale, qui existent en Europe.

Éliane Assassi. Il ne faut pas perdre notre boussole. Nous ne voulons pas du retour de la droite et nous ne voulons pas que l’extrême droite s’installe en force dans notre pays. C’est pourquoi nous faisons attention à ne pas nous situer dans l’opposition, mais à être la force qui porte l’idée qu’une autre politique de gauche est possible.

André Chassaigne. Il y a une grande colère. À un niveau rarement atteint. Nous ne sommes pas de ceux qui entendent mettre un couvercle sur cette colère. Celle-ci a besoin de s’exprimer. Il faut essayer de lui donner une direction en lui ouvrant le chemin de l’exigence d’une autre politique. La colère populaire doit être une colère constructive. C’est la force des communistes de travailler à cela, de voir la situation dans son mouvement avec toutes ses contradictions et ses possibilités. C’est difficile, mais il n’y a pas d’autre choix.

17/09/2013

Budget 2014 : 15 milliards de dépenses publiques en moins

budget, pcf, 2014, Nicolas SansuLors du Conseil des ministres du 11 septembre, JM Ayrault a communiqué les orientations retenues pour l’élaboration de la loi de finances et de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014.

Les services publics d’un côté, les particuliers de l’autre, vont supporter la majeure partie des 15 milliards d’économies budgétaires. Les entreprises, elles, seront bichonnées.

80 % de l’effort pour réduire le déficit en 2014 se fera sur les dépenses publiques.

L’Elysée et Matignon entendent tenir leurs engagements auprès de la Commission européenne, en parvenant à 3,6% de déficits publics en 2014, puis en repassant sous le plafond européen des 3% fin 2015, comme réclamé également par Bruxelles.

Pour y parvenir, le gouvernement a fait ses choix :

- 3 milliards d’euros de recettes à trouver en plus, surtout dans la poche des particuliers à travers la fin de certaines niches fiscales
- 15 milliards d’euros d’économies dans les dépenses de l’Etat

Mis à part l’Education nationale et à un degré moinde l’Intérieur et la Justice, tous les services de l’Etat vont voir leurs effectifs poursuivre leur diminution. Les missions de services publics vont aussi en prendre un nouveau coup, avec de nouvelles coupes claires dans les budgets d’intervention de l’Etat.

L’autre perdant du budget 2014 demeure le particulier, avec une hausse de 3 milliards d’euros de prélèvements.

La pression fiscale augmentera via une majoration de la TVA (taux intermédiaire passant de 7 à 10% et taux normal de 19,6% à 20%), déjà votée fin 2012. Mais les 6 milliards rapportés par cette hausse ne viendront pas abonder le budget de l’Etat. Ils viendront financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), soit une baisse du coût du travail de 4% pour toutes les entreprises. Soit encore un cadeau des particuliers vers les entreprises.

Les entreprises sont d’ailleurs les grandes gagnantes de ce projet de budget. Le gouvernement prévoit certes une évolution de l’imposition des entreprises, mais pour que celle-ci "pèse moins sur les facteurs de production", selon les ministres de l’Economie et du Budget. En clair, il s’agira d’un nouveau cadeau fiscal pour compenser l’augmentation des cotisations sociales des entreprises prévue dans le projet de loi sur la réforme des retraites.

En échange, la réindexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, "une mesure de restitution de pouvoir d’achat" selon Bercy qui pourrait coûter autour d’un milliard d’euros. Il a en outre annoncé l’instauration d’"une décote" permettant aux plus modestes d’être exonérés d’impôt sur le revenu en 2014.

Le projet de budget comporte aussi, a fait valoir Jean-Marc Ayrault , "d’autres mesures de justice, de pouvoir d’achat" comme "l’augmentation des bourses" pour les étudiants, à la fois sur le montant et "le nombre" de bénéficiaires. Mais le gouvernement supprime l’abattement d’impôt bénéficiant aux parents d’enfants scolarisés, à partir du collège, sera supprimé. Soit 450 millions d’économies pour l’Etat.

Par ailleurs, les salariés qui profitaient d’un contrat collectif de complémentaire santé payé par leur employeur vont voir leur avantage disparaître. La suppression de ce mécanisme permettrait de financer l’objectif déjà annoncé de 750.000 bénéficiaires supplémentaires pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), avance le ministre des Relations avec le Parlement Alain Vidalies.

budget,pcf,2014,nicolas sansuPour Nicolas Sansu, membre de la commission des Finances du groupe communistes et républicains à l’Assemblée nationale, «  les ménages sont menacés  ; tout est fait pour coller aux injonctions de Bruxelles, avec un transfert de la fiscalité sur les ménages, regrette le député maire de Vierzon. Ce budget 2014 va permettre de finaliser le financement du Cice (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) en faisant payer aux Français les fameux 20 milliards d’euros donnés aux entreprises.  »