MELENCHON EST EN COLERE ! (31/10/2013)

melenchoncolere.jpgLes coups de colère de Jean-Luc Mélenchon sont parfois homériques, parfois caustiques, parfois graves… Mais rarement sans fondement. Pour avoir été l’un des initiateurs de l’appel de 120 auteurs de polars à voter pour Mélenchon en 2012, je ne pense pas être suspecté d’anti Mélenchon primaire. Mais il faut que je donne mon point de vue. Lequel, comme à l’accoutumée, n’engage que moi.

Jean-Luc dit haut et fort ce que bien des militants (y compris PS) pensent tout bas. Soit ! Son regard est aiguisé, d’où une analyse très souvent pertinente… Mais, à force de vociférer sur tout, ses coups de gueules vont finir par lasser. Les médias se chargent déjà de l’habiller du costume du « Le Pen de gauche ». Un comble pour celui qui a osé aller l’affronter sur place ! Moi-même, qui suis plutôt adepte du parler vrai, même si cela en chatouille quelques uns, je trouve qu’au bout d’un moment ça fait beaucoup.

Et ses coups de gueule, mon ami Jean-Luc les adresse en ce moment aux militants des villes qui auraient pour projet de s’allier avec le PS lors de municipales de 2014.
Son principal argument tourne autour de l’idée que la politique de Hollande est désastreuse et doit être combattue, à tous les échelons et qu’il faut « punir Hollande »… (Ce sont ses mots).
 
Bien évidemment, je partage son point de vue sur la politique conduite actuellement et les cruelles désillusions qui vont avec. Mais pour ce qui est de « punir », je trouve que c’est un peu fort de café.
 
En effet, qui serait «puni», si les élus du Front de gauche, et singulièrement les communistes (dont les compétences sont reconnues dans les municipalités) sont absents des Conseils municipaux?
 
Ni François Hollande, ni le patronat, mais les habitants des villes.
 
Si nous pouvons nous en passer si facilement, c’est que nous n’estimons pas très «utile» notre présence dans les municipalités d’union.
L’expérience prouve le contraire. La plupart du temps, les élus communistes apportent un regard singulier sur le logement social, sur la politique sociale, sur la culture, sur l’éducation, sur la façon de faire la ville, etc. Alors, on cède aux injonctions de Mélenchon ou l’on décide au cas par cas?
 
Si c’est pour faire de la figuration et ne pas peser dans le débat… Je suis contre les accords avec le PS ! Mais si, là où c’est possible, nous pouvons passer des accords avec le PS et avec les Verts, sans y perdre notre âme, sur la base de valeurs humaines claires et d’objectifs sociaux ambitieux… Je suis pour !
 
Si, avec certains socialistes, nous nous entendons pour être des remparts face à la crise, y compris lorsqu’elle est gérée au niveau national par le PS… Je suis pour.
 
Si nous sommes respectés numériquement(ex. 18 % pour le Front de Gauche et 35 % pour le PS lors des scrutins locaux, signifie 1/3 de la liste et des responsabilités pour le Front de gauche)… Je suis pour. Si, dans nos engagements de gestions les choses sont claires sur les réelles possibilités d’influer sur les contenus de la politique locale, et n’être pas que des supplétifs lors des votes… Je suis pour!
 
Je ne veux pas diaboliser les militants socialistes dans leur ensemble. Il en est qui sont de véritables citoyens de gauche. Il en est qui sont autant en colère que nous des dérives du gouvernement. Il est des maires qui démissionnent du PS…
 
Bref, il en est avec qui on peut avancer. Ce n’est pas partout le cas, loin s’en faut, mais là où c’est possible, tentons d’y parvenir.
 
Et, là où ce ne sera pas possible, parce que le PS local croit encore, malgré le bilan de son gouvernement, qu’il peut se présenter tout seul devant les électeurs… Alors laissons-les se planter et porter cette responsabilité mortifère.
 

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