Quelle attitude vis-à-vis du PS ? Réponse à Gérard Mordillat (11/11/2013)

pcf, front de gauche, henri malberg, gérard mordillat, municipales 2014, anne hidalgo, municipales paris, listes communes,Par Henri Malberg, militant communiste parisien.

Inutile de te rappeler, mais j’y tiens, le respect que je porte à ton œuvre, à tes livres, à tes films, et au compagnonnage politique qui nous a si souvent rapprochés. J’ai lu ton article dans l’Humanité du 6 novembre « la gauche de droite est au pouvoir ». Je partage ta colère contre la politique de ce pouvoir.

Ce que fait l’équipe Hollande, Ayrault, Valls, est révoltant et dangereux pour le peuple qui, en votant Hollande, avait espéré le changement. Et dangereux pour l’avenir de la démocratie. Ton cri, Gérard, est le mien.

Mais je ne partage pas tes conclusions.

Je ne suis pas d’accord avec l’idée que le Parti socialiste est maintenant de droite. Si c’était le cas, il n’y aurait pas d’autres perspectives qu’un long tunnel ou une droite alliée au Front national. Ça voudrait dire pas d’espoir, encore pire qu’aujourd’hui.

Je pense, et j’en ai tous les jours des preuves, que la grande masse de l’électorat socialiste, la majorité des militants socialistes et même de ses dirigeants n’en peuvent plus. Mon pari, c’est, comme à d’autres moments de l’histoire, que le basculement se fera et que des forces beaucoup plus larges que celles du Parti communiste et du Front de gauche peuvent être engagées dans le combat pour changer de cap. Notre combat politique est donc essentiel.

Et, en même temps, je suis pour que le Parti communiste donne des signes politiques précis chaque fois qu’un pas en avant est possible. Je ne suis pas pour la politique de la table rase, de la Berezina comme tu dis.

C’est d’ailleurs ce que le Parti communiste a fait tout au long de son histoire, même dans des moments aussi difficiles qu’aujourd’hui.

Appliqué à l’élection municipale, cela veut dire que le choix communiste, qu’il soit l’entente avec le Parti socialiste ou sans lui, ne doit pas se traduire par une campagne antisocialiste.

Dans des municipalités de gauche sortantes, que celles-ci soient à direction socialiste ou communiste, je suis pour que notre ligne soit fondée par un jugement sur le bilan de ces municipalités et sur un projet conforme aux intérêts de la population.

En général, d’ailleurs, les municipalités de gauche sont et seront forcément encore plus des lieux de résistance aux politiques d’austérité et des éléments de construction du changement politique que nous voulons.

Pour terminer mon raisonnement, je ne crois pas qu’une campagne antisocialiste, même argumentée, mais sans tenir compte des contradictions qui montent dans le peuple de gauche, soit le bon choix. Elle satisferait la rage qui est en nous, mais ne contribuerait pas au basculement politique devenu indispensable.

Quant au nombre d’élus communistes et Front de gauche, oui il m’importe. Pour l’avenir. S’il fallait perdre tout ou presque et que je pensais cela favorable à l’avenir, je n’hésiterais pas. Mais je pense qu’avoir des élus communistes et Front de gauche nombreux est un atout pour la suite.

En clair, mon cher Gérard, en l’occurrence, je ne fais pas « la danse du ventre », comme Jean-Luc Mélenchon, pour qui j’ai voté au premier tour de l’élection présidentielle, en a accusé les communistes parisiens.

Henri Malberg

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