15/07/2015
Grèce - Intervention de Pierre Laurent au Sénat sur l’accord du 13 juillet
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC du Sénat ont exprimé cet après-midi, par la voix de Pierre Laurent, leur refus de la loi d’airain imposée par les dirigeants de la zone euro à la Grèce.
Ils refusent que l’austérité soit le seul avenir de l’Europe, que la puissance financière allemande impose, seule, son ordre.
Ils refusent les nouvelles souffrances ordonnées au peuple grec par l’accord qui s’apparente à un coup de force, validé au matin du 13 juillet.
Le peuple grec est victime depuis 5 ans d’une politique de réduction massive des droits et du niveau de vie. Cette politique est un échec et les institutions européennes, associées au FMI, la troïka, persévèrent et accélèrent, saignant plus encore jusqu’à la déraison la Grèce, son peuple.
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC soutiennent Alexis Tsipras qui, avec courage, a résisté jusqu’au bout pour éviter à son pays la sortie de la zone euro et le désastre qui s’ensuivrait. Ils soutiennent cette démarche de résistance à ceux qui entendent se débarrasser de la Grèce, nonobstant leur propre idéal européen.
Alexis Tsipras et son gouvernement ont fait face à un chantage inacceptable et écoeurant qui suscite colère et désarroi. Pour eux, c’était subir ou s’effondrer.
Les forces progressistes européennes ont aujourd’hui un rôle premier à jouer pour dénoncer la fuite en avant libérale prônée par Angela Merkel qui hypothèque l’avenir européen.
Un autre accord est possible, un accord respectueux de la démocratie et du choix du peuple grec, un accord plaçant les banques qui s’engraissent sur son dos devant leurs responsabilités, un accord mobilisant les immenses richesses au service du progrès social et de l’investissement pour l’emploi en Grèce comme en Europe.
Dire non à cet accord cynique et rétrograde, c’est permettre à la Grèce de se reconstruire sur d’autres valeurs que celles de la finance et la concurrence.
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13/07/2015
GRECE : DECLARATION DE PIERRE LAURENT !
Un accord de compromis a été trouvé ce matin par les chefs d'Etats de la Zone euro. Cet accord écarte le scenario du « Grexit » et l'asphyxie financière de la Grèce, voulus par Wolfgang Schaeuble et Angela Merkel, qui jusqu'à la dernière minute ont tenté la mise sous tutelle intégrale de la Grèce, la négation de sa souveraineté, sa soumission aux puissances financières, sa vente à la découpe.
Si un accord est signé, c'est grâce au courage du Premier Ministre grec. Pour la première fois, un chef de gouvernement a osé affronter les puissances dominantes qui pensent que tout leur est permis en Europe. Le soutien de son peuple n'a cessé de grandir depuis janvier pour cette raison. Je me réjouis que la France ait joué un rôle positif à ses côtés.
Certaines des concessions faites ont étés imposées à la dernière minute. N'oublions pas que ce fut sous la menace et après 2 semaines de fermeture des banques. Le gouvernement grec a fait un choix responsable, celui de permettre avant tout la stabilité financière durable du pays et l'investissement pour l'emploi et le redressement productif du pays. La dette sera rééchelonnée et les taux d'intérêts renégociés. Alexis Tsipras a confirmé son intention de faire porter les efforts sur les grecs les plus riches et de protéger les classes populaires. La BCE doit immédiatement décider la réouverture des robinets pour les banques grecques.
L'Europe vit des moments historiques. Les pressions et humiliations subies par Alexis Tsipras et le peuple grec durant tout le week-end soulèvent de lourdes questions pour nous tous, pour l'avenir de la coopération dans la zone euro. Le combat pour l'égalité des pays, le respect de la démocratie et de la diversité, pour la solidarité, pour la reconquête de pouvoir sur la finance doit se poursuivre. C'est une question existentielle pour un avenir solidaire dans l'Union européenne.
Tous les européens ont intérêt à amplifier leur soutien à cette bataille politique et leurs luttes contre l'austérité dans leur propre pays. J'appelle toutes les forces démocratiques et de gauche à travailler ensemble à un projet commun pour sortir l'Europe de la tourmente libérale.
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10/07/2015
JEAN FERRAT FETE LE 14 JUILLET
Cet été à Antraigues, samedi 16 août 1997, au cours du premier « banquet républicain » organisé sur la place, après d'autres orateurs, Jean Ferrat prenait la parole dans un discours très applaudi. En voici le texte intégral.
Bonsoir,
Les organisateurs de cette soirée et mon ami Jean Saussac m'ont demandé très gentiment de dire quelques mots. Je leur ai d'abord répondu « Oh non ! » Et puis, ça avait l'air de leur faire vraiment plaisir et je me suis dit que j'avais presque le devoir de le faire car voilà 33 ans que j'ai été accueilli dans ce pays et que j'ai trouvé dans la vallée du Mas, là-bas, des racines et des ailes.
Me voilà donc devant vous avec d'abord l'envie de me réjouir du grand succès de ce banquet républicain parce que je pense que c'est un signe. C'est le signe que nous avons besoin de nous retrouver, de nous rassembler en cette fin de siècle incertaine autour de quelques idées essentielles sans lesquelles il ne fait jamais bon vivre.
Permettez-moi, à propos de ces idées essentielles, de revenir quelques années en arrière, à une époque où je parcourais le Mexique, avec mon ami Gérard Meys, ici présent.
C'était l'été et nous allions un peu au hasard des routes, dans la chaleur et la poussière. Un jour, nous arrivons dans un village, en fin d'après-midi. Il y avait des tréteaux dressés, des tonneaux en terse, tout le peuple semblait dans la rue. Il y avait des orchestres en plein air, les gens dansaient partout. Bref, c'était la fête et nous nous sommes dit, bien évidemment : c'est la fête du village.
Et puis, il nous a semblé voir sur une maison un drapeau bleu-blanc-rouge... Et devant notre étonnement, un homme parlant un peu français nous dit : « Mais, senors, savez-vous quel jour on est ? » Evidemment, on n'en savait rien du tout... « Eh bien, mais c'est le 14 juillet et nous fêtons la Révolution Française... »
Ainsi, près de 200 ans après 1789, malgré Maximilien, malgré les retours en arrière qui ont jalonné notre histoire, malgré les bonapartismes, les royalismes, les pétainismes, ce dont se souvenaient ces paysans pauvres mexicains, c'était l'esprit même qui animait les fondateurs de notre république : l'esprit de liberté, d'égalité, de fraternité.
En un mot, nos pères avaient fondé avant tout le monde la plus belle des multinationales, celle qui aide, encore aujourd'hui, de la Chine au Mexique, les peuples humiliés, la multinationale de l'espérance, la multinationale du bonheur.
Est-ce à dire qu'à présent, dans ce pays où nous vivons, ces valeurs originelles soient suffisamment et définitivement établies ? Evidemment, non. Mais je suis profondément convaincu que ce n'est qu'à partir d'elles, en les élargissant encore, que nous serons fidèles à leur esprit.
Car si je vous disais tout à l'heure combien je me réjouissais du succès de cette soirée, je dois vous avouer que j'éprouve une grande inquiétude sur ce qui se passe dans ce pays. Il me semble que nous sommes entrés, depuis quelques années, dans une de ces périodes de régression que j'évoquai à l'instant, à un moment de l'Histoire où nous pourrions replonger dans l'ombre, où la nuit semble s'étendre sur la pensée et le brouillard sur nos fragiles certitudes.
Il m'est intolérable, en effet, de savoir qu'ici même, à Antraigues, qui eut, dès 1789, deux députés du Tiers Etat élus à la Convention, Antraigues, dont le passé rebelle et républicain a toujours été sans faille, Antraigues, centre de la résistance au nazisme, il m'est intolérable de savoir que dix pour cent de nos concitoyens votent pour le contraire des idées de justice, de solidarité, de fraternité, qui sont l'essence même de notre histoire et de notre civilisation.
Alors, je me dis que nous n'avons pas fait ce qu'il fallait, qu'il faudra faire autre chose, qu'il faudra faire autrement. Je ne me résous pas au rejet, à l'exclusion, je ne me résous pas à la haine, je ne me résous pas à la bêtise du désespoir.
Ma présence, ici, ce soir, parmi vous, n'a d'autre signification que de vous en convaincre et de vous assurer que pour les combattre, je serai toujours à vos côtés. »
Jean Ferrat
20:33 Publié dans ACTUALITES, Artiste d'espérance, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean ferrat, 14 juillet | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
09/07/2015
Wafaa Charaf : "J'ai décidé d'entamer une grève de la faim préventive"
Prison civile de Tanger.
Le 07 juillet 2015.
La Détenue Politique Wafae CHARAF.
N° d’écrou : 92694
" À deux jours de ma première année de détention, consécutive à mon action politique au sein de la jeunesse du Parti de la Voie Démocratique, de l'AMDH (organisation de défense des droits Humains) et du Mouvement du 20 février ainsi qu’aux différentes luttes ouvrières et populaires de la ville, et ce, dans des conditions de détention rétrogrades et inhumaines, en l’absence de simples droits des prisonniers et, où des exactions quotidiennes graves sont pratiquées à l’encontre des détenu-e-s (agressions physiques, privations des visites, manques de soins et une insupportable sur-occupation), j'ai été témoin mardi 7 juillet d'agressions et d'insultes violentes du nouveau directeur de la prison à l’égard d’une détenue. Cette attitude, qui m’a écœuré, m’a amené à intervenir auprès de lui pour attirer son attention sur la gravité des agissements criminels illégaux à l’encontre de cette détenue. Mon intervention - ne lui ayant pas plu - a provoqué la réaction hystérique de l’un de ses fonctionnaires proférant des insultes à mon égard ainsi qu'à l’ensemble des détenues.
En conséquence - face aux agissements ignobles de ce directeur et de l’un de ses fonctionnaires, et, en signe de protestation contre la dégradation des conditions au sein de cette misérable prison, pour que cessent ces pratiques portant atteintes à la dignité et aux droits humains- j'ai décidé d'entamer une grève de la faim préventive de 48h à partir du 8 juillet. Je réitère ma demande aux organisations des droits de l'homme nationales et Internationales de dénoncer les exactions graves dans les prisons marocaines et je réclame l’amélioration des conditions dans les prisons marocaines afin qu’elles soient des centres d’apprentissage et d’insertion et non des lieux de destruction de l’humain.
Nous continuons à lutter sans concessions pour nos droits. "
17:48 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, International | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wafaa charaf, maroc, pcf | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
"Le courage et la dignité du peuple grec face au chantage et à l’injustice est un message de résistance et d’espoir pour toute l’Europe.
09:54 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Front de Gauche | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chassaigne, front de gauche | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
06/07/2015
GRECE : 61,31 % POUR LE NON !
09:18 Publié dans ACTUALITES, International, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tsipras, grèce, élection, référendum | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
03/07/2015
DECLARATION DE ZOE KOSTANTOPOULOU PRESIDENTE DU PARLEMENT GREC !
Déclarations de la Présidente du Parlement au sujet des ingérences grossières dans le processus du référendum et la tentative d’en changer la question.
Ces derniers jours et ces dernières heures on a enregistré un déluge d’ingérences grossières dans le processus démocratique du référendum, proclamé pour la première fois en 41 ans depuis la fin de la dictature des colonels, à l’instigation du Premier ministre, puis sur proposition du gouvernement et décision du Parlement.
Les représentants d’hier, les co-responsables de la destruction du pays et du peuple, et leurs partenaires nationaux et étrangers, ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour empêcher l’expression de la volonté populaire.
Pour empêcher ou annuler le référendum.Et maintenant, puisqu’ils ont échoué dans cette tentative, ils font tout ce qu’ils peuvent pour en modifier le résultat, rendre floue et dénaturer la question très claire, en adressant au peuple un nouveau chantage: Que soi-disant, si les citoyens disent «non», nous devrons quitter l’Union Européenne ou la zone euroQue si’ls disent « non », il n’y aura aucune nouvelle négociation
Que si ils disent « non », cela signifiera qu’ils «ne veulent pas d’aide».Certains, chefs d'État mais aussi représentants de la Commission et d’autres institutions et organismes, n’hésitent pas à interférer grossièrement dans les affaires internes du pays et à suggérer au peuple ce qu’il doit voter au référendum, en modifiant la vraie question.Ce qui est important c’est non seulement ce qu’ils disent, mais qui le dit.Le disent les représentants des gouvernements qui se sont alliés aux gouvernements qui ont détruit le pays et ont fait des échanges avec eux.Le disent les représentants d’organisations internationales qui ont participé à des programmes catastrophiques qui ont décomposé la société et causé d’ indicibles malheurs.
Le disent des dignitaires, qui ont admis s’être trompés dans le cas de la Grèce, encore et encore.Mais le disent aussi les représentants du système politique corrompu des anciens partis, de la corruption et des combines, ceux qui ont créé une dette illégale, honteuse et insoutenable et qui veulent la mettre sur le dos du peuple, de la jeunesse et des générations futures, sans rendre de comptes.Le oui ne signifie pas oui à l’Europe.Il signifie oui à l’ultimatum adressé par la Troïka au gouvernement grec.Le oui signifie oui aux mémorandums, à la soumission et à la servitude.
Oui à des diminitutions suplémentaires des salaires et des retraites, Oui au chômage et à la précarité de l’emploi,Il signifie oui à l’abandon de la souveraineté et de la démocratie, au bradage des biens publics, à de lourds impôts sans fin.
Il signifie aussi oui à la dégradation de la Grèce de pays membre à part égale de l’UE en pays paria et en colonie de la dette. Le non signifie non aux tactiques et pratiques antidémocratiques
Non aux chantages anti-européens et aux ultimatumsNon aux blocages artificiels
Non à l’asphyxie du peuple, avec les banques fermées
Non à l’asservissement d’États-membres par d’autres États-membres
Non à la soumission économique et politique.
Le Gouvernement s’est redressé.
Il n’a pas cédé, il n’a pas capitulé en trahissant la confiance des citoyens. Le Parlement en 2015 a été à sa hauteur.
Il n’a pas fait loi d’État les mesures qui ont condamné de nombreuses générations à un esclavage mémorandaire. Pour la première fois le peuple peut réellement décider de son avenir.
Pour la première fois il peut repousser lui-même, par son vote, le dernier chantage.
Pour la première fois, le peuple peut lever la tête et avec son vote, avec le non, secouer le joug des mémorandums.
Qu’il vote et se batte pour sa dignité et son avenir.
Et qu’il défende le seul gouvernement qui lui a fait confiance et lui a rendu le pouvoir qui lui appartient et qu’il défende le Parlement qu’il a lui-même élu et qui lui a rendu le pouvoir qu’il en tire et exerce en sa faveur.
Qu’il ne permette pas le renversement du gouvernement par ceux qui, depuis des mois élaborent des scénarios de déstabilisation et de détournement, pour remettre le pays et le peuple aux forces de la corruption, des combines et de la tromperie, qui ont tirer profit des mémorandums sur le dos de la société.
Et qu’il envoie le message retentissant et optimiste aussi aux autres peuples d’Europe, que la démocratie est l’affaire des hommes et des peuples, non des banques, des banquiers et des marchés.Les «non» du peuple grec ont, dans l’Histoire, rendus fiers non seulement les Grecs, mais l’humanité toute entière.
Un tel «non» rendra fières les générations futures et défendra la véritable âme de l’Europe, qui ne se base pas sur des ultimatums et des chantages, mais sur une coexistence égalitaire, la démocratie et la solidarité.traduction Frédérique Bouvier
12:13 Publié dans ACTUALITES, International, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zoe kostantopoulou, grèce | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |