La hausse du chômage continue au mois de novembre en France avec 3.100 chômeurs de plus en catégorie
Selon les données publiées jeudi par le ministère de l'Economie et Pôle Emploi, le nombre de demandeurs en catégorie A, c'est à dire n'occupant aucune activité, augmente ainsi de 0,1% par rapport au mois d'octobre pour atteindre 2.630.400 en métropole. Sur un an, l'augmentation est de 22,1%.
En ajoutant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégories B et C), la progression ressort à 0,7% en variation mensuelle (+26.800 personnes) et à 19,7% d'une année sur l'autre.
En comprenant les départements d'outre-mer, le nombre de demandeurs d'emplois en catégorie A,B,C atteint 4.048.600 personnes contre 4.019.700 en octobre et 3.387.200 en novembre 2008.
HAUSSE EN 2010
Dans ses dernières projections publiées le 10 décembre, le département Prévisions et conjoncture de Pôle emploi prévoit 86.000 demandeurs d'emplois supplémentaires en catégorie A en 2010 après 468.000 en 2009.
En ajoutant les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite (catégorie B et C), la hausse serait de 102.000 en 2010 après un bond de 604.000 cette année.
Le nombre de demandeurs d'emploi serait ainsi de 2,76 millions fin 2010 en catégorie A et de 3,94 millions pour les catégories A, B, C, contre des niveaux respectifs de 2,67 millions et 3,84 millions à la fin 2009, selon les projections de Pôle emploi.
Le taux de chômage au sens du Bureau international du Travail atteindrait 9,9% à la fin 2010 en métropole contre 9,6% en 2009 et 7,8% en 2008.
Le pic des destructions d'emplois devrait vraisemblablement être atteint à la fin de l'année 2009 ou dans les premiers mois de 2010", estimaient toutefois les prévisionnistes de Pôle emploi.
HAUSSE SENSIBLE DU CHÔMAGE DES JEUNES SUR UN AN
Sur un an le chômage des jeunes de moins de 25 ans en catégorie A augmente +22,8% sur un an et pour les catégories A, B et C de +23,3% sur un an.
Le ministère et Pôle emploi précise encore que 641.900 des demandeurs d'emplois en catégories A, B et C, soit 16,4% en données brutes, avaient des droits ouverts au Revenu de solidarité active (RSA), ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils touchaient tous cette allocation qui a remplacé le revenu minimum d'insertion à l'été 2009.
FIN DE DROITS POUR UN MILLION DE PERSONNES EN 2010
En 2010, de très nombreux demandeurs d’emploi arriveront au bout de leurs droits à l’assurance chômage.
Pour une minorité seulement, l’aide d’État prendra le relais. Les syndicats appellent à des mesures d’urgence pour passer la crise.
La projection, livrée par les services statistiques de Pôle emploi, qui révèle qu’en 2010, pas moins d’un million de chômeurs arriveront au bout de leurs allocations, autrement dit en « fin de droits », sans avoir retrouvé de travail. C’est plus qu’en 2009, ou 850000 chômeurs s’étaient retrouvés dans la même situation, et plus qu’en 2007, ou ils étaient « seulement » 740‚ 000.
Explosion logique d’une bombe à retardement‚ : en 2008, la crise fait remonter brutalement le taux de chômage. Or, à Pôle emploi, les règles en vigueur limitent à deux ans, pour la plupart des chômeurs, la durée maximale des allocations. C’est donc en 2010 que le gros des troupes, qui avait assez cotisé pour avoir droit à ces deux années de couverture, commence à arriver en fin de droits.
Á ceux-là s’ajoutent les bataillons permanents de précaires, travaillant de courtes périodes et indemnisés tout aussi brièvement.
Pour ceux qui n’ont pas droit à l’ASS, le revenu de solidarité active (RSA), nouveau nom du RMI, sert de dernier filet de sécurité, mais un cran plus bas. En apparence, ASS et RSA sont équivalents, soit 450 euros par mois pour une personne seule. Mais, comme les possibilités de cumul avec un revenu ou le salaire du conjoint sont plus souples avec l’ASS, celle-ci enferme moins dans la pauvreté.
Il n’empêche que toucher le RSA n’est pas simple non plus‚ : le chômeur doit avoir vingt-cinq ans et ne pas avoir de conjoint, ou alors un conjoint lui-même pauvre. D’ou de nombreux rejets de dossiers. Pôle emploi planche sur une estimation du nombre de « fins de droits » susceptibles de basculer en RSA. Par soustraction, on connaîtra le nombre de chômeurs qui basculeront dans l’absence totale de revenu.