25/09/2013
Roms : la gauche doit cesser de se placer sur le terrain de la droite (PCF)
Le Ministre de l'intérieur s'est livré à une habituelle surenchère au sujet des Roms.
Pour Manuel Valls, les Roms ne veulent pas s'intégrer et ils « ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ». Ces déclarations xénophobes doivent cesser au plus vite.
Ces familles, dans le plus cruel dénuement, doivent être aidées avant d'être montré du doigt et désigné à la vindicte populaire. La gauche doit cesser de se placer sur le terrain de la droite ou la bêtise le dispute souvent à l'ignorance. Elle y perdra son âme.
Cette politique de bouc émissaire, la gauche l'a combattue ensemble en son temps, quand Nicolas Sarkozy se livrait à une détestable course à échalote avec le Front national. Ce qui était vrai hier, doit l'être aujourd'hui.
Fabienne Haloui, Responsable de la commission « Droits et libertés » au PCF
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23/09/2013
Réélection d'Angela Merkel : « bonne nouvelle pour la finance, mauvaise nouvelle pour les peuples » (PGE)
Hier, avec 42,5 % des votes, le parti de la Chancelière Merkel est arrivé nettement en tête des élections législatives allemandes. La CDU ne bénéficiant pas de la majorité absolue, le scenario d'une nouvelle grande coalition avec le SPD est le plus probable. SPD et Verts refusent a priori toute coalition avec Die Linke, qui pourtant s'affirme comme troisième force politique du pays. C'est un choix qui tourne le dos aux besoins des classes populaires d'Allemagne et d'Europe.
Angela Merkel a dirigé d'une main de fer, avec la complicité des gouvernements et de la Troïka, l'application de l'austérité en Europe. Elle a utilisé la puissance de son pays pour protéger les intérêts de la finance et rendre intouchables les responsables de la crise. Elle a été à l'origine de la campagne d'intoxication idéologique contre le sud de l'Europe qui a divisé et fait monter les extrêmes droites. Sa réélection est une bonne nouvelle pour la finance mais une mauvaise nouvelle pour les peuples d'Europe.
Plus que jamais les Allemands et les Européens auront besoin de s'appuyer sur une gauche solidaire, unie et déterminée à porter une alternative claire pour un changement politique profond. Le Parti de la gauche européenne félicite Die Linke pour le bon résultat obtenu (8,6%). Son groupe parlementaire au Bundestag jouera un important rôle d'opposition et sera un appui pour les luttes. Les autres forces du PGE seront à ses côtés pour continuer à porter l'alternative, dans nos pays comme au niveau européen.
Le Parti de La Gauche Européenne
13:16 Publié dans ACTUALITES, International, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemagne, die linke, angela merkel, pcf, pge | |
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21/09/2013
Conférence environnementale : le PCF veut amplifier le débat citoyen et de société
Les annonces du Président de la République lors de l'ouverture de la seconde conférence gouvernementale pour la transition écologique ont principalement cherché à légitimer la démarche engagée l'an passé sur la transition énergétique.
Rien de très nouveau par rapport à ses précédents discours sur le sujet. Rien non plus sur les thèmes de cette année : l'eau, économie circulaire, biodiversité marine, emplois environnementaux et éducation à l'environnement.
Les annonces ont cherché à contenter tout le monde et notamment le monde de l'entreprise avec la baisse de la tva à 5 % sur les travaux d'isolation thermique des logements, tandis qu'une aide de 1350 € à 2000 € serait versée pour les foyers qui décideraient de tels travaux. Une aide bien modeste lorsque le budget de rénovation thermique d'un logement est évalué entre 20000 € et 30000 €.
La loi sur l'énergie prévue à l'origine dès cet automne est repoussée à après les élections municipales et européennes avec un vote fin 2014. Nous sommes donc loin de l'urgence proclamée et de la nécessaire mobilisation pour faire face au changement climatique.
Enfin, l’objectif de diminuer de 50 % d'ici 2050 la consommation finale de l'énergie reste à nos yeux un objectif difficile à atteindre compte tenu de l'augmentation de la demande liée à la résorption de la précarité énergétique, de l'augmentation de la population et de la reprise à venir de l'activité économique.
Le PCF attend enfin que toute évolution de la fiscalité écologique soit incitative afin d'encourager de véritables d'économies d'énergie tout en maintenant un réel confort de vie.
Le PCF va amplifier le débat citoyen et de société afin que l'énergie soit impérativement préservée des appétits financiers du marché. Notre proposition d'un mix énergétique ENR-nucléaire 100 % public reste d'une vibrante actualité.
11:03 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : environnement, pcf, hollande | |
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18/09/2013
"Ce qui ruine nos retraites, c'est le coût du capital" (PCF)
Le gouvernement s'entête. Il vient de présenter son projet de réforme des retraites prolongeant, sans les remettre en cause, les désastreuses réformes de la droite depuis 1993, fondées sur l'allongement de la durée de cotisation et la baisse du montant des pensions.
Il y ajoute même un nouveau cadeau au patronat avec une réduction annoncée des cotisations employeur pour la politique familiale.
L'avenir des retraites nécessite un débat public, argumenté et contradictoire. Rien de cela n'a été organisé par le gouvernement qui prévoit, en plus, un temps contraint à l'Assemblée nationale. André Chassaigne a bien raison de s'y opposer au nom des député-e-s communistes et du Front de gauche.
Une autre réforme est possible qui permette le droit pour toutes et tous à la retraite à 60 ans à taux plein. Une réforme solidaire et socialement efficace ne reposant pas uniquement sur les salarié-e-s et les retraité-e-s.
Ce qui ruine nos retraites, c'est le coût du capital. Quand les entreprises versent un euro de cotisation sociale, elles en versent plus de deux pour le financement du capital. Cette gabegie doit cesser. Elle doit être renversée. C'est le sens de l'engagement du PCF pour un grand débat public, dans les mobilisations à venir et dans le cadre de l'appel unitaire « Retraites 2013 ».
Parti communiste français
17:17 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, réforme des retraites | |
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17/09/2013
Budget 2014 : 15 milliards de dépenses publiques en moins
Lors du Conseil des ministres du 11 septembre, JM Ayrault a communiqué les orientations retenues pour l’élaboration de la loi de finances et de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2014.
Les services publics d’un côté, les particuliers de l’autre, vont supporter la majeure partie des 15 milliards d’économies budgétaires. Les entreprises, elles, seront bichonnées.
80 % de l’effort pour réduire le déficit en 2014 se fera sur les dépenses publiques.
L’Elysée et Matignon entendent tenir leurs engagements auprès de la Commission européenne, en parvenant à 3,6% de déficits publics en 2014, puis en repassant sous le plafond européen des 3% fin 2015, comme réclamé également par Bruxelles.
Pour y parvenir, le gouvernement a fait ses choix :
3 milliards d’euros de recettes à trouver en plus, surtout dans la poche des particuliers à travers la fin de certaines niches fiscales
15 milliards d’euros d’économies dans les dépenses de l’Etat
Mis à part l’Education nationale et à un degré moinde l’Intérieur et la Justice, tous les services de l’Etat vont voir leurs effectifs poursuivre leur diminution. Les missions de services publics vont aussi en prendre un nouveau coup, avec de nouvelles coupes claires dans les budgets d’intervention de l’Etat.
L’autre perdant du budget 2014 demeure le particulier, avec une hausse de 3 milliards d’euros de prélèvements.
La pression fiscale augmentera via une majoration de la TVA (taux intermédiaire passant de 7 à 10% et taux normal de 19,6% à 20%), déjà votée fin 2012. Mais les 6 milliards rapportés par cette hausse ne viendront pas abonder le budget de l’Etat. Ils viendront financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), soit une baisse du coût du travail de 4% pour toutes les entreprises. Soit encore un cadeau des particuliers vers les entreprises.
Les entreprises sont d’ailleurs les grandes gagnantes de ce projet de budget. Le gouvernement prévoit certes une évolution de l’imposition des entreprises, mais pour que celle-ci "pèse moins sur les facteurs de production", selon les ministres de l’Economie et du Budget. En clair, il s’agira d’un nouveau cadeau fiscal pour compenser l’augmentation des cotisations sociales des entreprises prévue dans le projet de loi sur la réforme des retraites.
En échange, la réindexation du barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation, "une mesure de restitution de pouvoir d’achat" selon Bercy qui pourrait coûter autour d’un milliard d’euros. Il a en outre annoncé l’instauration d’"une décote" permettant aux plus modestes d’être exonérés d’impôt sur le revenu en 2014.
Le projet de budget comporte aussi, a fait valoir Jean-Marc Ayrault , "d’autres mesures de justice, de pouvoir d’achat" comme "l’augmentation des bourses" pour les étudiants, à la fois sur le montant et "le nombre" de bénéficiaires. Mais le gouvernement supprime l’abattement d’impôt bénéficiant aux parents d’enfants scolarisés, à partir du collège, sera supprimé. Soit 450 millions d’économies pour l’Etat.
Par ailleurs, les salariés qui profitaient d’un contrat collectif de complémentaire santé payé par leur employeur vont voir leur avantage disparaître. La suppression de ce mécanisme permettrait de financer l’objectif déjà annoncé de 750.000 bénéficiaires supplémentaires pour la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), avance le ministre des Relations avec le Parlement Alain Vidalies.
18:02 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Front de Gauche, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : budget, pcf, 2014, nicolas sansu | |
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15/09/2013
FETE DE L'HUMA 2013 : CONVIVIALITE ET COMBATIVITE
La fête de l'Huma 2013 a été un grand succès malgré la pluie. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à cette fête où l'esprit de convivialité a dominé. Musiques les plus diverses, expositions, spectacles ont ponctués cet évènement culturel sans équivalent. Des débats passionnants ont permis de rassembler des dizaines de milliers personnes sur des sujets aussi variés que l'environnement, la santé, le sport, l'emploi, les retraites....
Pierre Laurent secrétaire national du PCF a pris la parole sur la grande scène pour rappeler les principales propositions du Parti communiste et parler des sujets d'actualités.
Au meeting de la grande scène, l’incroyable solidarité de l’être
Fête de l'Humanité. Solidarité partout, pour tous, lors de la traditionnelle rencontre qui précède le discours politique de dimanche après-midi au parc de La Courneuve....
Lors des traditionnels entretiens sur la grande scène avant le meeting politique, entretiens qui signent un certain état du monde, le gros temps du samedi avait fait place à un beau temps lourd d’incertitudes. Les «cinq de Roanne», des syndicalistes, sont traités comme des délinquants pour avoir tagué un mur lors des manifestations pour les retraites en 2010. Parce que ce n’est pas n’importe quel tag, ils ont écrit «Casse-toi pov’con», devenu legs du sarkozysme.
Éric Aubin, secrétaire national de la CGT, qui les a rejoints sur la scène en signe de solidarité, avait auparavant expliqué en trois minutes chrono comment une autre réforme des retraites est possible. Les Sanofi, eux, sont venus rappeler par la voix de Sandrine Caristan une lutte de quatorze mois contre un plan qui signifierait 5500 emplois supprimés dans un groupe en pleine santé, pour que les actionnaires voient leurs dividendes dopés.
Folie des hommes
Des marcheurs espagnols, partis de Cordoue le 1erjuillet pour garder leurs maisons et en route pour Bruxelles, ont fait étape à la Fête pour raconter comment la crise hypothécaire les prive de toit tout en les contraignant à payer leur crédit.
C’est une autre folie des hommes qu’ont dépeinte la journaliste et ancienne otage Florence Aubenas et Pascale Robert, mère de l’otage français Pierre Legrand, détenu au Niger. «Les Français, dit l’ex-otage au micro de Maurice Ulrich, ont toujours fait preuve de solidarité. C’est grâce à elle que je suis rentrée, c’est grâce à elle que Didier François et Édouard Elias détenus en Syrie rentreront.»
Et alors que s’achève cette rencontre sur la grande scène, reviennent aux oreilles le final de l’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky, interprété peu avant par l’Orchestre national de France, oiseau dont la plume seule rompt le sortilège et libère. Une plume peut-elle voler jusqu’en Syrie?
Venturini pour l'Humanité
20:04 Publié dans ACTUALITES, Fête de l'Humanité 2013, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête de l'huma 2013, pcf, pierre laurent | |
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04/09/2013
SYRIE : DECLARATION D'ANDRE CHASSAIGNE, DEPUTE COMMUNISTE, A L'ASSEMBLEE NATIONALE
André CHASSAIGNE-Député du Puy-de-Dôme-Déclaration et débat sur la situation en Syrie
mercredi 4 septembre 2013
Monsieur le Président, Mes chers collègues, Monsieur le Premier ministre,
Le 21 Août dernier une attaque chimique de grande ampleur a été perpétrée à la Goutha en Syrie. Depuis la diffusion des vidéos insoutenables de ce massacre, les canons américains et français sont braqués sur la Syrie et n’attendent que le feu vert des Etats-Unis pour se faire entendre.
En ce moment d’Histoire, les députés du Front de gauche, fidèles à leurs convictions, se veulent porte-voix de la Paix face aux pulsions guerrières et aux passions vengeresses. Porte-voix de la Raison qui commande, dans le conflit qui déchire la Syrie, la recherche d’une solution politique et non militaire.
Or, notre chef de l’Etat, mu en chef de guerre s’est engagé dans un discours qui fleure bon l’expédition punitive, discours d’un autre temps, discours synonyme d’impasse et d’échec. Les leçons du passé n’ont pas été tirées.
Cette posture isole notre pays et son Président. Elle n’est partagée ni par la grande majorité de la Communauté internationale ni par la communauté nationale. Ce double isolement devrait inciter le Président de la République et son Gouvernement à plus de considération pour les arguments développés contre une intervention militaire en Syrie et pour sortir le peuple syrien de la tragédie dont il est victime.
***
D’abord, une telle intervention serait illégale - car injustifiée et infondée - sur le plan du droit international.
Faut-il rappeler qu’il existe un principe de non-intervention qui interdit à un Etat de s’ingérer dans les affaires intérieures d’un autre Etat souverain ?
Faut-il rappeler que seul le Conseil de sécurité des Nations-Unies peut lever cette obligation de non-ingérence, en vertu du chapitre VII de la Charte qui gouverne l’action du Conseil de sécurité en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix ou d’acte d’agression ?
Faut-il rappeler que la décision de recours à la force, seulement autorisée sous certaines conditions, nécessite l'accord d'au moins neuf de ses quinze membres et l'absence de veto d’un de ses membres permanents ?
Aucun des scénarios prévus par le chapitre VII de la charte de l'ONU, consacré à l'emploi de la force, ne s'apparente à celui de la Syrie: il ne s'agit ni d'une agression entre États, ni de légitime défense.
Enfin, toute tentative de valider une intervention militaire en Syrie par une résolution du Conseil de sécurité se heurte, de facto, au veto inévitable de la Russie et la Chine.
Dans ces conditions, comment imaginer que la France serait prête à lancer une attaque militaire illégale et violer ainsi ses propres engagements et ses valeurs ?
La France est-elle prête à violer la Charte des Nations Unies qui nous lie à la Communauté internationale ?
***
Au-delà du caractère illégal d’une telle intervention, c’est sa justification et sa légitimité mêmes qui sont en cause.
L’option militaire n’offre nulle solution de règlement du conflit, nulle perspective de paix pour le peuple syrien.
Le chef de l’Etat s’entête dans une logique militaire, ignorant la situation d’urgence humanitaire et les options alternatives. Il veut engager notre pays dans une entreprise aventureuse et illusoire conduite par les Etats-Unis. Sauf à renier notre attachement à l’indépendance nationale, un feu vert du Congrès américain ou de la Maison Blanche ne saurait remplacer un mandat international, ni commander notre propre conduite, notre propre politique étrangère.
Alors que les chancelleries occidentales ont, les unes après les autres, abandonné l’option militaire, l’entêtement du Gouvernement à s’isoler sur la scène européenne, sur la scène internationale et à s’isoler de son peuple est troublant.
Pourtant, la manipulation et la propagande médiatico-politiques qui ont ouvert la voie à la guerre contre l’Irak, en 2003, demeurent dans toutes les mémoires et ont largement entaché la crédibilité de ses instigateurs.
Le crédo néo-conservateur de « la guerre au nom de la démocratie » a semé la mort et le chaos en Irak. Et c’est encore en son nom que le président de la République et le Gouvernement veulent nous convaincre de mener une expédition punitive meurtrière en Syrie.
Le règlement du conflit interne syrien ne sera pas résolu par quelques missiles. Les conflits, au Moyen-Orient ou ailleurs, prouvent que jamais des bombardements n’ont permis d’installer la démocratie ou de pacifier un pays.
Sans même attendre les conclusions des inspecteurs de l’ONU, des preuves que les attaques chimiques auraient été commises par le régime de Bachar al-Assad sont brandies pour justifier la guerre. Ces preuves seraient prétendument irréfutables selon notre Gouvernement. Tout comme l’étaient les preuves brandies par Colin Powell devant le Conseil de l’ONU, en février 2003, sur la possession d’armes chimiques par le Gouvernement Irakien !
Mais même si ces preuves étaient déclarées irréfutables – et nous ne doutons pas que Bachar Al Asad est capable du pire – comment lancer une guerre sans nous en donner les objectifs précis, si ce n’est la volonté de «punir» ?
Pas plus tard qu’hier soir, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a mis en garde contre les risques d'une «action punitive» en Syrie. Il nous a demandé de considérer «l'impact qu'aurait une [telle] action sur les efforts pour empêcher d'autres effusions de sang et faciliter un règlement politique du conflit».
Comment, en effet, lancer une guerre sans en évaluer les conséquences ? Sauf à dire explicitement que cette guerre, à vocation néo-colinialiste, est menée pour asseoir la domination des grandes puissances occidentales pour satisfaire leurs intérêts géo-stratégiques et économiques ou ceux d’autres puissances régionales ?
La population syrienne est aujourd’hui prise en otage entre un dictateur cynique et sanguinaire et une opposition désunie, dont certains de leurs membres ont su faire preuve des exactions les plus effrayantes. C’est d’ailleurs pourquoi les minorités religieuses syriennes sont paniquées à la perspective de la victoire de certains rebelles syriens.
Une intervention militaire aujourd’hui ne mettrait pas fin à l’escalade de la barbarie.
Elle risquerait aussi de plonger, un peu plus, la région du Moyen-Orient dans le chaos généralisé.
Tirons les leçons des expériences passées de l’Afghanistan et de la Libye. Gardons en mémoire le fiasco Irakien et des centaines de personnes qui meurent chaque mois, depuis, dans des attentats meurtriers. Pensons également aux pays voisins qui paieront en vies humaines la moindre déflagration.
Une société riche et fragile comme le Liban n’est-elle pas déjà la proie des confrontations communautaires qui nourrissent le conflit syrien ?
Certes, la France a la responsabilité d’agir. Mais dans le seul intérêt des peuples ! Le chaos de la guerre n’est pas dans l’intérêt des peuples. Il est dans celui des djihadistes.
***
Quant au Peuple de France, il ne veut pas de cette guerre ! Ecoutons-le ! Entendons-le ! C’est notre devoir de démocrates.
Si malgré cela, le Gouvernement s’entête à entrer dans cette guerre illégale, un vote de la représentation nationale s’impose. A moins que le Parti socialiste n’adhère définitivement à la pratique présidentialiste de la Ve république, jadis critiquée et combattue ?
L’esprit démocratique et le sens des responsabilités politiques l’exigent.
L’argument constitutionnel avancé par le Gouvernement est utilisé parce qu’il craint le camouflet infligé au Premier ministre britannique. Notre Gouvernement se cache derrière l’article 35 de la Constitution pour justifier ce déni de démocratie. Or, si le Président de la République le décide, il peut laisser les parlementaires se prononcer demain, sans se justifier, et rompre ainsi avec les pratiques qu’il dénonçait, en 2008, au nom de la dignité de notre démocratie.
Par ailleurs, comme le rappellent de nombreux constitutionnalistes, l’article 49 alinéa 1 permet ce vote. C’est d’ailleurs la solution qui avait été retenue par le Gouvernement Rocard au moment de la guerre du Golfe. Le gouvernement peut aussi s’appuyer sur le nouvel article 50-1 de notre Constitution.
Le Président Barack Obama a, lui-même, demandé le vote du Congrès alors que la Constitution ne l’y obligeait pas.
En France, l’absence de vote témoignerait de la volonté de cantonner les parlementaires français dans une position de simples spectateurs, réduits à palabrer mais non à décider.
***
Notre attachement à la paix ne nous fait pas renoncer à notre sens des responsabilités. C’est en cela que s’exprime notre solidarité avec le peuple syrien.
La prudence que nous préconisons n’est pas synonyme d’inaction. Il faut réagir et apporter une solution au drame vécu par le peuple syrien, qui a eu le courage de se lever contre le régime dictatorial de Bachar el-Assad.
Notre «responsabilité de protéger les populations civiles», notre solidarité envers le peuple syrien doit d’abord se traduire par un renforcement significatif de l’aide humanitaire. Une telle action - qui relève de l’urgence - doit elle-même être prolongée par la recherche d’une solution politique supposant un engagement plus volontariste de notre diplomatie. La France doit, ainsi, peser de tout son poids diplomatique et symbolique pour obtenir la réunion d’un sommet réunissant les belligérants et les principales puissances impliquées afin de mettre fin à l'escalade de l’horreur.
Je le dis et le redis : ne cédons pas à la tentation de la guerre et de l’aventure militaire. Empruntons la voie politique qui, aussi étroite et difficile soit-elle, reste la meilleure qui soit pour le peuple syrien et la sécurité internationale. Mais aussi la plus digne pour notre pays qui en sortirait grandi.
17:58 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Front de Gauche, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : front de gauche, député, assemblée nationale, syrie, andré chassaigne, pcf | |
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