28/10/2007
MARCHE DES SANS EMPLOIS DU NORD – MANIFESTATION DU PCF
Lors de cet entretien, les 4.000 CV ont été déposés.
"On n'est pas venus se plaindre, on est venus porter plainte", affirme Alain Bocquet qui entend déposer "une proposition de loi pour le droit opposable à l'emploi". "Face au président de la République qui veut culpabiliser en disant 'travailler plus pour gagner plus', nous disons OK, mais donnez d'abord du travail".
"C'est avant tout une démarche politique, avec une forme originale, mais les marcheurs savent qu'ils ne repartiront pas tous avec un emploi", souligne Jean-Claude Danglot.
Alors que la délégation est reçue à l'Elysée- "fait très rare", relève M. Bocquet - un millier de manifestants, drapeaux rouges du PCF et de la CGT au vent, scandaient en choeur à la Madeleine: "Sarkozy, on veut du boulot!".
Les marcheurs, qui avaient réunis des milliers de CV, partis de Lille mercredi ont ensuite rejoint 5.000 manifestants rassemblés à l'initiative du PCF devant le symbolique métro Jaurès, pour "riposter" à la politique sarkozyste.
Cette manifestation très colorée s’est terminée par les intervention d’Alain Bocquet et Marie George Buffet.
"Nous serons de toutes les ripostes à la droite" avec "une multitude d'initiatives", a lancé Marie-George Buffet.
Une délégation d’une centaine d’Essonniens a accompagné ce rassemblement dont de représentants de la Jeunesse Communiste et des élus communistes dont Diaz Diego, Maire adjoint d’Evry.
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10/09/2007
Manuel Valls contre les droits des salariés et contre le socialisme !
Retraites : Valls souhaite de profonds changements de la vision du PS
de Gérard Filoche
PARIS (AFP) - Le député socialiste Manuel Valls souhaite de profonds changements dans la position du Parti socialiste sur les retraites et les 35 heures et se prononce pour l’allogement de la durée des cotisations et la fin des régimes spéciaux dans un entretien publié lundi dans Les Echos.Le député-maire d’Evry estime que le PS "doit se battre avec les partenaires sociaux pour préserver le système de retraites par répartition". Mais pour cela il faut "dire la vérité aux français : L’allongement de la durée de vie rend inéluctable la hausse du nombre d’années de cotisations et les régimes spéciaux doivent être alignés sur le régime général".
Manuel Valls dit des choses auxquelles il n’a pas réfléchi et ne connaît rien, ça va contre nos syndicats, ça fait mal à la gauche, ça fait mal aux socialistes, ça fait le jeu de Sarkozy et Fillon.Allonger la durée de cotisations alors que les Français du “réel” travaillent en moyenne 37 annuités est une pure arnaque : cela revient à leur demander se sauter à la perche sans perche ! Cela revient a leur imposer une retraite misérable et à les pousser, pour ceux qui peuvent, dans les bras des fonds de pension ! Quant aux régimes spéciaux, il ne faut pas les supprimer (ils ne coûtent rien ils ne prennent rien a personne !) il faut les élargir et les adapter à d’autres métiers ou souffrances et spécificités du travail l’exigent : dans le bâtiment, l’agriculture, la restauration, le transport... Dans ces métiers, à partir de 55 ans nombre de travailleurs sont usés et ont une espérance de vie limitée. Apres 55 ans, dans un cas sur 5, les salariés deviennent malades à cause du travail ! Gérard Filoche CN du PS
A propos des 35 heures, M. Valls estime que leur généralisation ne lui "semble plus adaptée". "S’il y a besoin d’augmenter la durée du travail dans certains secteurs (...) nous devons pouvoir le faire par la négociation". Il faut tourner la page des 35 heures et penser la durée du travail sur toute une vie".
Là, Manuel Valls devrait retourner à l’école élémentaire du droit du travail avant de parler : il n’y a pas besoin de généraliser les 35 h, elles le sont ! Les 35 h sont la loi pour toutes et tous : tout le monde, 100 % des salariés dépendent des 35 h hebdomadaires égales et de la mensualisation à 151 h 66. C’est la base de tout calcul, pour les temps partiels, pour les heures supplémentaires, pour le Smic, pour les salaires mensualisés, pour les grilles de salaires.Je le répète : il faut être ignare en droit du travail pour dire qu’il faut généraliser des 35 h déjà généralisées.
A moins de vouloir mentir, dissimuler d’autres intentions comme celle de céder au Medef pour abandonner non pas les 35 h mais toute durée légale du travail tout Smic mensualisé, toute référence de seuil pour les heures supplémentaires... Quand à la durée du travail sur toute la vie, quelle c... ! Quiconque mettra un doigt dans la destruction de 120 ans de droit du travail, mettant de coté maladies, accidents de la vie, droit hebdomadaire, mensuel annuel devra s’inscrire non dans un Parti socialiste, mais dans un parti d’extrême droite, car même dans les pays libéraux, néo libéraux, les syndicats, les salariés se battent pour une durée légale hebdomadaire, un Smic, des garanties resserrées et fortes au jour le jour pour leurs contrats ! Gérard Filoche, CN du PS
Concernant l’entreprise, le député socialiste veut la mettre "au coeur du projet" socialiste, "notamment les PME car ce sont surtout elles qui créent de la richesse".
Lorsque la croissance fut au maxima, plus forte que les autres pays, en l’an 2000, sous la gauche, ce sont les grandes entreprises qui ont recréé de l’emploi et non les petites, lesquelles ne le créent hélas, le plus souvent que par externalisation artificielle...
De : Gérard Filoche
lundi 10 septembre 2007
15:05 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraires, régimes spéciaux, Manuel Valls | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
19/08/2007
Jeudi noir sur la planète financière
Il régnait hier un sérieux parfum de krach boursier d’un bout à l’autre de la planète. Les mouvements de baisse constatés ces derniers jours se sont encore amplifiés. Dans la foulée de Wall Street, qui a rechuté lourdement (plus de 1,5 %) mercredi à la suite des rumeurs de faillite du numéro un états-unien de l’immobilier, CountryWide Financial, toutes les places financières asiatiques ont affiché des décrochages spectaculaires :
- 2 % à Tokyo, qui a atteint son plus bas niveau depuis novembre 2006, - 2,14 % à Shanghai, - 3,3 % à Hong Kong et jusqu’à - 6,94 % à Séoul. À Manille, où l’indice local s’est écroulé de 6,01 %, les observateurs font carrément état de scènes de panique. La tempête s’est poursuivie ensuite sur les places européennes quelques heures plus tard. Paris a ainsi chuté de 3,26 %, revenant à son niveau du 1er janvier dernier. Et Wall Street ouvrait à son tour en forte baisse hier après-midi…
la crainte d’une contraction du crédit
Plusieurs explications immédiates aux raisons de ce nouvel et brutal accès de fièvre : les gros investisseurs, banques, hedge fund (grands fonds spéculatifs) touchés par la crise des subprimes, prêts hypothécaires à risques aux États-Unis (voir ci-
dessous) se sont mis à vendre massivement leurs autres titres pour se renflouer. De plus, la montée en flèche de créances douteuses détenues par l’ensemble des acteurs, y compris les plus « respectables » des établissements bancaires, fait craindre aux opérateurs une inéluctable contraction du crédit. Les banques refusant dans un climat de suspicion généralisé sur la qualité des avoirs des uns et des autres de se risquer à prêter de l’argent pour financer le moindre investissement nouveau. Le groupe de prêts immobiliers australien RAMS a ainsi contribué à alimenter un brusque effondrement de la Bourse de Sydney en étant contraint de reconnaître qu’il était incapable de se refinancer la bagatelle de 5 milliards de dollars de dettes à la suite du resserrement du crédit aux États-Unis.
350 milliards d’euros injectés sur les places boursières
Jusqu’où ira l’écroulement du château de cartes financier sur des marchés de plus en plus imbriqués ? L’ampleur du phénomène et l’incapacité des grands argentiers à le contenir en dépit des sommes astronomiques - plus de 350 milliards d’euros ont été injectés, au total, en quatre jours sur les places boursières - alimente de plus en plus de fébrilité dans le monde politique. Christine Lagarde, la ministre française de l’économie, a ainsi décidé hier d’interrompre précipitamment ses vacances. Nicolas Sarkozy est lui aussi monté au créneau, en reprenant à son compte l’antienne de la « bonne santé des fondamentaux de l’économie ». Il s’est dit ainsi convaincu que « ces mouvements de marché ne sauraient affecter durablement la croissance de nos économies, qui est robuste ».
Le chef de l’État s’est adressé également à Angela Merkel, afin que la France et l’Allemagne demandent ensemble une réunion en octobre du G7 (les sept pays les plus riches de la planète) en vue d’instaurer des « mécanismes de transparence sur les marchés ». On relèvera que la proposition déjà avancée par la chancelière lors du sommet d’Heiligendamm en juin avait été alors rapidement enterrée face à l’obstruction de George W. Bush et de Tony Blair. Le bouillant président français ne voulant sans doute pas gâcher ses retrouvailles avec ses amis américain et britannique, s’était alors fait d’une discrétion totale sur le sujet.
Quoi qu’il en soit, ces gestes divers cachent mal la responsabilité de dirigeants qui ont, tous, encouragé dans la dernière période, au nom de la réforme ou de la « modernisation de l’économie », la financiarisation qui débouche sur la crise d’aujourd’hui. L’autorisation d’utiliser des produits financiers toujours plus sophistiqués dans l’espoir de satisfaire les appétits décuplés des détenteurs de titres est à l’origine de la contamination qui, tel un cancer généralisé, touche toute la sphère financière sans qu’on puisse isoler in fine les cellules malignes qui minent tout l’organisme.
l’éclatement de la bulle immobilière
Les CDO (collateralised debt obligations, obligations sur dette collatéralisées) font partie de ces nouveaux OVNI qu’ont introduits les logisticiens du marché pour satisfaire les appétits des gros opérateurs. Ce sont eux qui, en bonne partie, ont permis la transformation des créances initialement fort juteuses des sociétés octroyant des crédits immobiliers à risque en titres financiers au rendement mirobolant (12 %, 15 %, voire 20 % et plus). Des banques, des grandes sociétés ont acquis, de cette manière, des morceaux considérables de la dette des familles modestes états-uniennes cherchant à accéder à la propriété. De la même façon, elles ont pillé d’autres acteurs économiques, tributaires, eux, selon des logiques spéculatives analogues, des fameux LBO (leverage buy out ou acquisitions par emprunts).
Jusqu’à l’éclatement des enflures spéculatives et en particulier de la bulle immobilière qui rend aujourd’hui des millions d’ex-accédants à la propriété états-uniens insolvables et avec les répercussions maintenant prévisibles sur la croissance et l’économie réelle…
Bruno Odent, l'Humanité
11:15 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : krach, bourse, crise | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
07/08/2007
Les Flots bleus
Editorial par Maurice Ulrich (l'Humanité)
On peut concevoir, sans trop d’imagination, que le président de la République française ne soit pas amené à passer ses vacances avec Franck Dubosq en string au camping des Flots bleus. « Cécilia c’est moi, j’arrive avec les amis, fais péter le pastaga. » Quoique… Ça aurait sans doute du panache. La fonction n’implique pas non plus de les passer exclusivement en compagnie de philosophes (des vrais), ou de moines bénédictins.
Nicolas Sarkozy a donc choisi de les passer aux États-Unis dans la station ultrachic, dit-on, de Wolfeboro, au bord du lac de Winnipesaukee. Selon certaines photos il y ferait, par exemple, du jet-ski. La villa, très luxueuse dit-on, huit chambres et douze salles de bains - pourquoi douze, allez savoir ? -, lui aurait été prêtée par un ami, Mike Appe, un ancien dirigeant de haut vol de la firme de Bill Gates, Microsoft. Louée, ce serait environ 30 000 dollars la semaine. Pas vraiment le genre gîte rural. Le président a la chance d’avoir de sacrés amis.
Un coup, on lui prête un yacht de quelques dizaines de mètres, maintenant une villa. C’est étonnant des prêts comme ça, de la part de milliardaires. Cette familiarité au fond. C’est singulier pour un président de la République d’accepter de tels prêts, de plusieurs milliers de dollars. On espère que le président ne se sent en rien tenu, voire redevable.
Cela ferait problème tout de même si l’on considérait que de tels prêts ne sont pas loin des cadeaux. Mais d’abord, la question, ce serait plutôt : pourquoi ? Pourquoi le président de la République française affiche-t-il avec autant d’ostentation son goût d’un luxe tapageur, en nouveau riche ou en gagnant de la Star Ac qui s’achète une Ferrari rouge ?
On sent, à n’en pas douter, qu’il en avait envie mais Nicolas Sarkozy est un homme trop habile pour qu’il n’en mesure pas les effets.
À peine élu, en se rendant au Fouquet’s, il donnait le « la ». Il ne s’agit pas de vacances, si ce n’est pour ses enfants, mais d’idéologie. Le président veut en finir - c’est cela aussi la rupture - avec une certaine pensée française tendant à l’égalité, ou du moins à réduire les inégalités, il veut que l’on cesse, comme l’a dit Christine Lagarde, la ministre de l’Économie devant l’Assemblée, « d’opposer les riches et les pauvres ». Ce que disent en toute clarté le Fouquet’s, le Paloma et Wolfeboro, comme aussi le choix des États-Unis, c’est ceci : il est juste et bien que les riches soient riches. Le monde est inégalitaire mais c’est l’ordre des choses. On peut s’indigner, on peut mettre en rapport cette ostentation comme le coût de cette villa avec celui des vacances de millions de salariés, mais il reste à comprendre comment un tel message, aussi gros qu’un gros nez au milieu de la figure, peut être délivré sans vergogne et avec un succès certain au regard des sondages.
Pour combien de temps ? La confrontation des Français avec le réel, en termes de pouvoir d’achat et de salaires, de précarité est une chose. Mais la gauche, toute la gauche, est confrontée aujourd’hui à l’impérieuse nécessité de reconstruire une vraie pensée politique qui ne se contente pas de brandir des fétiches ou de dériver vers les mêmes terrains qui furent choisis par le candidat, aujourd’hui par le président. Il faut redire qu’un pays, avant de choyer ses riches, a besoin de services publics,
de routes, de ponts qui ne s’écroulent pas, d’hôpitaux, de fonction publique, de trains, d’une éducation nationale revalorisée, que tout cela n’est pas un coût mais la richesse de tous et des socles pour la croissance.
Qui veut opposer les pauvres aux riches si ce n’est ceux qui pensent qu’il n’y a aucun lien entre la pauvreté des uns et la richesse des autres et qu’il y aura donc toujours des pauvres, et eux, les riches ?
Par Maurice Ulrich
14:25 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Sarkozy, vacances, richesse | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
10/07/2007
13 Md€ de cadeaux fiscaux qui auraient pu être utilisés autrement
Date : 10/07/2007
Avec le « paquet fiscal pour les riches », L’Humanité dénonce la « main basse sur les finances publiques ». Il s’agit d’un texte « taillé sur mesure pour les riches et le Medef » explique le quotidien qui observe que l’ISF est de fait supprimé. Camille Landais, doctorant en économie, aux travaux duquel Libération consacrait deux pages il y a une dizaine de jours, est interviewé par L’Humanité. Il répète les chiffres : depuis 1998, il y a eu « une augmentation très rapide des plus hauts revenus et une stagnation du revenu moyen et médian ». Pour 1% des Français les plus riches, l’augmentation a été de 20%, pour 0,01% de 30% et pour 0,001% de 40%. La politique fiscale qui se dessine actuellement ne devrait pas enrayer et le mouvement et favoriser un « retour des rentiers ».
Libération consacre de son côté trois pages au projet de loi Tepa (travail, emploi, pouvoir d’achat), que les députés examineront cet après-midi. Le quotidien pointe les 13 Md€ de cadeaux fiscaux et examine comment ce coût « aurait pu être mieux affecté » : désendettement de l’Etat, compensation du RMI pour les départements, aide aux pays du Sud, augmentation de la prime pour l’emploi, augmentation des minima sociaux et des salaires, doublement de la construction de logements sociaux grâce aux « 1,9 à 3,7 Md€ annuels que va coûter le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt » (Fondation Abbé-Pierre), financement des services publics et de la recherche.....
Interviewé, Didier Migaud (PS), président de la commission des finances de l’Assemblée, estime le plan économique de N. Sarkozy « coûteux et inefficace économiquement ».
19:05 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paquet fiscal | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
07/07/2007
Le CNE contraire au droit international
Cette décision de principe de la cour d'appel ne pourra être annulée que par la Cour de cassation, si elle est saisie par l'employeur en cause dans l'affaire, un mandataire judiciaire, ou par le parquet général de Paris.
La cour d'appel souligne dans ses attendus que le CNE "prive le salarié de l'essentiel de ses droits en matière de licenciement, le plaçant dans une situation comparable à celle qui existait antérieurement à la loi du 13 juillet 1973 dans laquelle la charge de la preuve de l'abus de la rupture incombait au salarié".
"Cette régression va à l'encontre des principes fondamentaux du droit du travail", ajoute la cour. Les juges soulignent qu'aucun pays européen ne connait de contrat de travail avec deux ans de période d'essai. (source : Reuters, photo E-Mosaique)
11:02 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : CPE, droit, justice | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |
03/07/2007
L’idéal libéral : se tuer au travail
Que Guy Roux ne puisse entraîner Lens pour cause de limite d’âge est sans doute imbécile. À plus de quatre-vingt ans, des chefs d’orchestre dirigent, des pianistes donnent des concerts, des peintres peignent. Qui aurait eu la crétinerie de contraindre Picasso ou Matisse à cesser de peindre au-delà de 65 ans ? Voilà du même coup l’un de nos plus sympathiques entraîneurs appelé par l’équipe gouvernementale à jouer à ses côtés, qu’il le veuille ou non. “ Cela m’émeut, déclare aussitôt Christine Lagarde, la ministre de l’Économie, car je trouve cela stupide de dire à quelqu’un de bon et de compétent : vous ne pouvez pas travailler parce que vous êtes trop vieux.
Ces limites d’âge, ces barres fatidiques, il faut réfléchir pour les supprimer ”. Et de chevaucher dans la presse le même thème : “ Le gouvernement va défendre une série de mesures fiscales justement pour encourager le travail tout au long de la vie. Pourquoi s’arrêter à 60 ans voire 65 ans, Il y a une réflexion à mener dans le cadre de la réforme des retraites prévue en 2008 ”.
En voilà une idée neuve, pour mener une nouvelle attaque contre le Code du travail et la notion même de retraite. Mais le cheval de Troie de Christine Lagarde et de Nicolas Sarkozy fait l’âne pour avoir du son. D’abord, parce que ce n’est pas la législation sociale qui refuse à Guy Roux d’entraîner Lens, mais la Ligue de football professionnel, au nom de sa charte.
Ensuite, parce que la ministre feint délibérément de confondre la mise en œuvre du talent, le travail de création qu’on exerce par passion avec le labeur à la chaîne, les travaux les plus pénibles, les horaires en trois huit… Tous les métiers qui font que l’espérance de vie d’un ouvrier est en moyenne inférieure de sept ans à celle d’un cadre. L’utilisation assez éhontée et tout à fait fallacieuse du cas de Guy Roux est un tour de passe passe. Comme en Allemagne, comme en Angleterre, il s’agit de repousser toujours plus l’âge du droit à la retraite comme “ le travailler plus pour gagner plus ” fétiche du président n’a d’autre but que de faire sauter la notion même de durée légale du travail. C’est un enjeu majeur de l’ultralibéralisme et c’est une régression de la pensée tout aussi majeure.
Le travail humain a du sens lorsqu’il est partage, mise en commun des compétences de tous et du talent de chacun. Il est civilisateur quand il porte du progrès social, quand il permet l’accès à la culture, au sport, aux loisirs, à la liberté du temps. Ce n’est pas le modèle de Sarkozy et de Lagarde.
Cette vie-là, c’est aux plus riches qu’ils la réservent. N’est-ce pas bizarre que l’on trouve dans les banlieues huppées tant de terrains de tennis et de gens en pleine forme ? Le travail toute la vie, le travail jusqu’au bout, sans même avoir le temps de vivre, ce n’est pas pour les actionnaires mais pour tous les salariés et d’abord les plus modestes. Ce n’est pas considérer l’homme, mais uniquement le producteur, les mains et le cerveau exploitables par ceux qui détiennent les richesses. Jamais, depuis des décennies, un gouvernement n’a engagé sans vergogne une telle politique qui s’appelle tout simplement une politique de classe n
13:40 Publié dans ACTUALITES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : travail, mort, Lagarde | | Imprimer | del.icio.us | | Digg | Facebook | |