Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/03/2019

Entretien avec Lola, lycéenne reçue par E. Philippe avec le PCF

pcf entretien Philippe.jpg

Lola, jeune communiste et lycéenne à Paris a rencontré samedi dernier le premier ministre avec une délégation du PCF,  pour porter la voix de la jeunesse et ses inquiétudes, notamment face à l’inaction gouvernementale en matière environnementale.

Peux-tu te présenter et expliquer pourquoi es-tu engagée ?

Je suis lycéenne en seconde, au Lycée Turgot à Paris. Je me suis engagée au MJCF en septembre dernier, lors de la fête de l’Humanité. J’étais déjà politisée depuis longtemps, grâce à mon environnement familial. L’engagement au MJCF m’intéressait depuis un moment, et j’ai profité de mon entrée au lycée pour franchir le pas.

J’avais envie d’adhérer à une organisation politique pour découvrir son fonctionnement, disposer d’un cadre pour militer, mais surtout pour me former politiquement.

Peux-tu expliquer l’initiative à laquelle tu étais présente samedi dernier ?

D’abord, un rassemblement a été organisé place Chassaigne-Goyon, au cours duquel chacun des dix membres de la délégation a prononcé un discours, en lien avec chacune des dix propositions qui allaient être remises au Premier ministre. J’ai été sollicitée pour représenter la jeunesse, et intervenir sur les mobilisations lycéennes qui avaient eu lieu la veille, à l’occasion de la marche mondiale pour le climat .

Je savais qu’ensuite, nous irions porter à Matignon les “Dix propositions pour la France” du PCF. Mais on ne m’avait pas prévenue qu’un échange allait avoir lieu avec Edouard Philippe. Nous nous sommes retrouvés tous les dix autour d’une table, avec le Premier ministre et sa conseillère parlementaire.

La discussion a duré une heure. Il était midi, et pas le moindre en-cas, encore moins de buffet. Pas de chance, en plein réunion ministérielle mon ventre s’est mis à gargouiller…  

Que souhaitais-tu porter dans ton intervention sur le climat ?

On a fait appel à moi pour représenter la voix de la jeunesse, montrer son engagement dans la cause climatique. Je me sentais d’ailleurs pas très légitime. Bien qu’étant sensible aux enjeux environnementaux et ayant participé à la mobilisation, je n’étais pas présente aux premiers appels des étudiants parisiens. Je me sentais pas suffisamment formée sur la question.

J’avais mon avis bien entendu, et rédiger cette intervention m’a donné l’occasion de faire des recherches, et d’aiguiser mon avis.

Comment s’est déroulée votre rencontre avec Edouard Philippe ?

Il m’a semblé qu’il jouait son rôle de Premier ministre, avec le blabla habituel. Il a pris le temps d’écouter les propositions avancées par le PCF, même s’il a avoué ne pas les partager (l’inverse aurait été inquiétant !!). Une seule à trouver grâce à ses yeux : il était d’accord sur le fait de procéder à la rénovation énergétique d’un million de logements et bâtiments publics.

Sur le reste, c’était un dialogue de sourd. Je suis intervenue à la fin pour exprimer les inquiétudes de la jeunesse face à la réforme du bac, et face à l’inaction gouvernementale concernant l’enjeu climatique. Edouard Philippe m’a répondu par une liste des actions gouvernementales qui selon lui y répondent. Bon, une fois encore, il était dans son rôle.

Il m’a même dit qu’il aurait aimé participer à la marche pour le climat… mais que sa position de Premier ministre ne le lui permettait pas !

Je tire de cette expérience deux conclusions : Edouard Philippe n’est qu’un homme comme les autres, qui se ronge les ongles, et se rendre à Matignon a beau être impressionnant, c’est dans la rue que se passent les choses les plus importantes.

Quelle suite penses-tu donner à ton engagement pour le climat ?

La lutte n’est pas prête de se terminer. Comme je l’ai dit lors de mon discours, il n’y aura pas de révolution écologique sans révolution sociale. Cela nécessite une convergence des luttes. Et c’est pour cela qu’il est plus urgent que jamais de militer.

J’ai l’intention de travailler dans un cadre syndical avec l’UNL afin d’organiser les lycéens, réveiller leur conscience, et leur permettre de trouver un moyen efficace d’exprimer leur révolte.

Rendez-vous le 24 mai pour la seconde grève mondiale pour le climat !

Sources Avant Garde

10:40 Publié dans PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jc, avant garde, pcf, philippe | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

16/03/2019

Christchurch : Unité et mobilisation pour réduire ces crimes à néant

Christchurch.jpg

L'attaque terroriste perpétrée par des militants d'extrême droite dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle Zélande a fait à cette heure 49 morts et une vingtaine de blessés.

C'est la prétendue théorie du « grand remplacement », véhiculée en France par l'extrême droite, qui a servi de prétexte au meurtre de sang-froid de femmes et d'hommes réunis pour la prière. La haine de l'islam et des musulmans, cultivée depuis des dizaines d'années par les tenants du pseudo « choc des civilisations », est un poison pour nos sociétés et ne génère que violence et destruction.

La plus grande unité et la plus large mobilisation contre chaque expression de haine, de racisme, contre l'islamophobie et l'antisémitisme, et contre toutes les formes de discriminations, de ségrégation et de xénophobie sont indispensables pour réduire ces crimes à néant.

Les militant-e-s du PCF s'associent à la douleur des familles meurtries à Christchurch, et leur expriment leur solidarité ainsi qu'aux blessé-e-s, à leurs proches, et à tou-te-s les Néo-Zélandais-e-s qui traversent en ce jour une épreuve aussi insoutenable qu'inacceptable.
Le PCF continuera sans faillir d'être de tous les rassemblements et luttes contre l'extrême droite et leurs idées assassines qui n'ont d'autre objectif que la guerre de tous contre tous, la guerre sans fin.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

27/02/2019

Stop à l'escalade de la violence au Venezuela

venezuela violence.jpg

PARTI COMMUNISTE FRANCAIS

La crise au Venezuela prend une dimension dangereuse: intimidations, violences aux frontières colombienne et brésilienne, déclarations du secrétaire d’État américain exprimant sa volonté de « passer aux actes » … Toutes les conditions ont été créées par les États-Unis et ses alliés pour justifier une nouvelle intervention dans cette région du monde, la 68eme de son histoire.

Le peuple vénézuélien est totalement oublié et pris en étau par la politique américaine de Trump, aidée par de nouveaux alliés en Amérique latine, tous avides de disposer de nouvelles réserves pétrolières.
Cette stratégie porte le risque d’un bain de sang et d’un embrasement de toute la région. Le prétexte humanitaire, que le Comité international de la Croix Rouge lui-même a refusé de cautionner, relève du chantage politique et d’une stratégie d’ingérence dans les décisions politiques du Venezuela, violation intolérable de la souveraineté du pays et de la charte de l’ONU.
La communauté internationale doit réagir pour empêcher une nouvelle intervention militaire des États-Unis sur ce continent.
La France doit s’opposer à l’ingérence américaine dans les affaires vénézuéliennes d’une part, et travailler, comme membre permanent du Conseil de sécurité, à légitimer le rôle de l’ONU dans la résolution de cette crise majeure.
Elle peut contribuer, avec d’autres, à résoudre les graves difficultés économiques auxquelles sont confrontés le Venezuela et son peuple, dont Washington, le pompier pyromane, porte aussi une responsabilité sur le plan économique.
Le Parti communiste français appelle au respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, au devoir de non ingérence en politique internationale, au respect de la charte de l’Onu. Il appelle le gouvernement français à appuyer les efforts du groupe constitué autour du Mexique pour imposer le dialogue.

Le Parti communiste français appelle ses militants à manifester sous toutes les formes leur solidarité avec le peuple vénézuélien et son gouvernement légitime. Il leur demande de rester vigilants et mobilisés pour la paix et la solidarité entre les peuples. 

18:14 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vénézuela, violence, pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

01/02/2019

LETTRE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A L'OCCASION DE SA VENUE A EVRY COURCOURONNES

Diego manouchian.jpgMonsieur le Président à l'occasion de votre venue dans notre ville d'Evry Courcouronnes pour rencontrer des élus de l'Ile de France ce lundi, permettez moi de vous faire part de quelques réflexions, propositions, témoignages.

Notre ville est forte par le dynamisme, l'engagement de ses habitants. C'est un atout considérable. Nos associations, nos clubs sportifs, nos conseils citoyens, nos conseils de jeunes irriguent notre ville et sont forces de propositions, d'initiatives, d'actions et constituent un lien social irremplaçable.

Ecoutez-les, ne les méprisez pas, aidez les comme le fait notre collectivité.

Depuis le début de votre mandat, et bien avant, ce lien social est mis en cause avec la baisse des subventions, la quasi disparition des emplois aidés, des réformes sans concertation ne continuez pas ainsi.

Notre ville est une nouvelle agglomération construite en quelques années. Elle bénéficie de nombreux équipements, de nombreux parcs, de nombreuses voiries, qui sont un atout, mais qui aujourd'hui ont un besoin urgent de rénovation.

La baisse drastique des dotations aux collectivités est une catastrophe pour notre ville, pour ses habitants. Des gymnases, des écoles, des crèches, des rues, des trottoirs ont besoin d'être refaits, réaménagés, reconstruits, ou construits. C'est une nécessité absolue.

La mixité de notre ville est une préoccupation majeure. De trop nombreuses copropriétés sont en grande difficulté. Un plan d'aide urgent doit être mis en place pour les soutenir ici comme ailleurs. Nos locataires doivent aussi être écoutés, les hausses des loyers limités, les allocations logements augmentées.

En matière d'éducation beaucoup serait à dire, il faut écouter les syndicats, les associations de parents d'élèves.

Pour Evry Courcouronnes nous constatons que le dédoublement dans les écoles primaires est une bonne chose, mais pourquoi le limiter uniquement aux écoles qui sont dans des zones dites prioritaires ? C'est toute notre ville qui devrait être considérée comme prioritaire. Pourquoi les écoles dans des quartiers comme le Canal, le Champtier du Coq, le Parc aux Lièvres ne sont pas concernées alors que ce sont des populations en difficultés sociales qui y habitent.

Dans de nombreuses écoles de notre ville sont accueillis des enfants présentant des handicaps, et c'est une fierté pour nous de les accueillir dans les meilleures conditions, mais nous regrettons fortement que l'Etat ne s'engage pas également. De trop nombreux Auxiliaires de Vie indispensables pour l’accueil de ses enfants manquent. Ce n'est pas tolérable.

En matière d'éducation Evry Courcouronnes a la chance d'avoir aussi une université, une faculté des métiers, des lycées professionnels. Nous le disons clairement à ce sujet la réforme des lycées professionnels avec la réduction des heures de cours en particulier pour la formation générale est une aberration totale à cette époque où au contraire il est indispensable pour nos enfants d'avoir une formation initiale et citoyenne la plus élevée possible.

Monsieur le Président vous comprendrez qu'il y aurait beaucoup d'autres à dire en particulier sur le pouvoir d'achat des retraités, des actifs, sur l'emploi, et je sais d'autres vous le diront à l'occasion de cette rencontre.

Un souhait que je sais partagé, vous nous écoutez et nous vous en remercions mais nous entendrez-vous ?

 

La réponse à certaines questions ici posées serait un signe encourageant.

Diego élu.jpgDiaz Diego

Maire adjoint d'Evry Courcouronnes

Président du groupes des élus communistes et Républicains

22/01/2019

Le PCF se mobilise « pour les gens, pas pour l’argent »

Voeux Roussel.jpgFabien Roussel a présenté hier, lors de ses vœux, l’agenda d’un PCF déterminé à « tout faire pour que la voix des citoyens ne soit pas étouffée ».

Place du Colonel-Fabien, hier, la tonalité se voulait offensive. Fabien Roussel y a délivré devant la presse et une série de personnalités – dont l’ambassadeur du Venezuela, des responsables de la CGT, de la FI, de Génération.s ou encore d’associations – ses premiers vœux en tant que secrétaire national du PCF.

La politique du « président des ultrariches » en a pris pour son grade. « Notre jeune président semble encore scotché aux vieux dogmes du capitalisme. Sauf que son aveuglement conduit notre pays dans l’impasse et fait monter une colère qui aujourd’hui explose », devait pointer le député du Nord, dont la formation soutient le mouvement des gilets jaunes comme l’appel à la mobilisation lancé par la CGT pour le 5 février.

Mi-février, les signatures de la pétition pour le pouvoir d’achat seront déposées

voeux roussel6.pngMais pour les communistes, outre la politique présidentielle, un responsable est à désigner : le coût du capital. Alors que le dernier rapport annuel d’Oxfam démontre que les 26 personnes les plus riches de la planète détiennent autant d’argent que la moitié la plus pauvre, Fabien Roussel tacle : « Tout le monde s’en offusque, tout le monde trouve ça scandaleux, mais aucun de ceux qui se réuniront à Davos ou des patrons étrangers réunis à Versailles ne proposera d’inverser la tendance ! »

Face au refus du gouvernement de revenir sur l’ISF ou aux « mesurettes » telles que la taxe sur les Gafam défendue par Bruno Le Maire, le PCF entend donner de l’écho aux exigences de justice fiscale, sociale et démocratique, propositions concrètes à la clé, a promis son nouveau responsable. Réorientation des aides publiques versées aux entreprises, progressivité de l’impôt sur les sociétés, taxation à la source des bénéfices des multinationales, mise en place d’une véritable liste française des paradis fiscaux, référendum d’initiative populaire, moratoire sur la fermeture des services publics figurent parmi les mesures déjà déposées à l’Assemblée. Et pas question non plus de laisser au gouvernement les conclusions du grand débat.

voeux roussel5.pngLe programme des premiers mois de 2019 est d’ores et déjà chargé : dès la mi-février, les signatures de la pétition pour le pouvoir d’achat initiée en novembre seront déposées dans les préfectures, des « cahiers d’espoirs » seront remplis, des rencontres et débat seront organisés.

Pour le chef de file des communistes, il s’agit, devait-il dire hier soir, de « tout faire pour que la voix des citoyens ne soit pas étouffée par le gouvernement ni instrumentalisée par des forces d’extrême droite qui rêvent de faire grandir leurs idées nauséabondes. (...) Dans les prochaines semaines, les priorités des Françaises et des Français doivent rester au cœur du débat, et ces priorités ce sont le pouvoir d’achat, l’évasion fiscale, la justice sociale ».

voeux roussel3.pngEt d’annoncer à la presse : « À la mi-mars, nous vous donnerons rendez-vous pour remettre au gouvernement le compte rendu de ces rencontres, les synthèses de ces cahiers et les propositions de loi qui les accompagneront. » Quant aux élections européennes, « elles doivent être l’occasion de faire monter les mêmes exigences qui s’expriment en France depuis des mois », assure Fabien Roussel, qui devait dévoiler le slogan de campagne du PCF, « Pour l’Europe des gens, pas pour celle de l’argent ».

S’il regrette que les discussions à gauche n’aboutissent pas en vue d’une liste commune, l’élu a confirmé que la liste du PCF, présentée à son conseil national ce week-end, sera dévoilée en intégralité lors d’un meeting à Marseille le 5 février. Marie-Hélène Bourlard, syndicaliste ouvrière, figure du film Merci patron !, y apparaîtra juste après la tête de liste Ian Brossat.

Julia Hamlaoui, l'Humanité

14/01/2019

Faire grandir des propositions pour augmenter le pouvoir d’achat

Fabien Roussel.jpg

Le Président de la République annonce dans la presse les contours de son grand débat national. Comme nous l’avons dit ces dernières semaines, nous ne voulons pas que ce débat soit l’occasion d’éviter de répondre aux questions de justice fiscale et de justice sociale que posent les français depuis des mois.

Il doit encore moins servir à cautionner des politiques d’austérité encore plus sévères. Il n'est à aucun moment question de « pouvoir d’achat » dans ce courrier aux français.

Le mot « salaire » n’apparaît qu’une fois et encore, il n’est pas au coeur des questions posées aux français. Rien non plus sur l’évasion fiscale et les moyens de lutter contre la financiarisation de l’économie. En revanche, à nouveau, le Président ne peux pas s’empêcher de fermer la porte au retour de l’ISF ou encore de proposer de " réduire la dépense publique », voire de « supprimer des services publics ».

Les communistes proposent à l’inverse d’ouvrir la discussion sur tous les sujets et de faire grandir des propositions permettant d’augmenter le pouvoir d’achat des français, de restaurer nos services publics, de mieux répartir les richesses et d’ouvrir la voie à une VIème République qui ne peut pas se réduire au simple fait de réduire le nombre d'élu-es.
Il est urgent de répondre à la soif de justice sociale et de justice fiscale qu’exprime les français.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,

14/11/2018

Fabien Roussel « Le PCF doit reconquérir les cœurs et les têtes »

Fabien Roussel2.jpg

Mercredi, 14 Novembre, 2018

Congrès. Après le vote qui a placé en tête un texte alternatif à celui proposé par la direction, le député du Nord Fabien Roussel s’est déclaré candidat pour le mandat de secrétaire national. Il explique son choix et le projet qu’il veut porter.

Le PCF est dans une situation inédite, avec deux candidats pour le mandat de secrétaire national. Pourquoi avez-vous proposé votre candidature ?

Fabien Roussel En plus d’une aspiration à un changement de nos orientations exprimée par le vote du manifeste, s’exprime également un besoin de changement de direction, laquelle doit être en phase avec les orientations actuellement en discussion. J’ai donc proposé à Pierre Laurent de se rencontrer. Nous nous sommes vus et allons encore échanger. Car j’aspire à sortir de la confrontation. L’objectif doit être de construire une direction collégiale, qui réponde au besoin de changement et d’unité qu’expriment les communistes. Je n’envisage pas d’autre scénario qu’une seule liste, qui doit incarner ce renouveau, avec un nouveau secrétaire national. S’il en était autrement, nous serions tous perdants.

Le manifeste dénonce l’effacement du PCF. Comment préconisez-vous d’y remédier ?

Fabien Roussel C’est un cri de colère. Mais comment cela peut se traduire concrètement ? D’abord avec un parti qui agit davantage. Mener des actions extraordinaires, originales, démonstratives, sur des questions comme le pouvoir d’achat, le coût du capital, l’évasion fiscale, rendrait notre parti plus visible. Ensuite, nous devons créer les conditions pour être présents aux élections. Les communistes s’expriment largement pour que nous participions aux rendez-vous nationaux. Notre absence, lors des deux dernières présidentielles, nous a mis en retrait. Et la peur n’évite pas le danger. Pour les élections locales, il faut tenir compte des contextes politiques, des rapports de forces. Ce qui compte, ce sont les idées que nous allons défendre. Nous pouvons être présents sur une liste avec d’autres, pas forcément en tête. Mais à condition que nos idées soient présentes, et notre parti respecté.

Face aux offensives macronistes, la riposte, sociale et politique, peine pour l’heure à engranger des victoires. Quel rôle doit jouer le PCF pour inverser le rapport de forces ?

Fabien Roussel Aujourd’hui, la colère domine. Si elle n’est pas nourrie par l’espoir, elle peut se traduire par le pire. Le Parti communiste doit être force de proposition pour montrer que la politique menée par Macron n’est pas une fatalité, que l’argent existe et qu’il faut de manière urgente mieux répartir les richesses. Sinon, je crains que le fascisme ne se rapproche encore du pouvoir. Notre mission est de reconquérir les cœurs et les têtes dans le monde du travail et de la création. Pouvoir d’achat, conditions de travail, vie digne, droit au bonheur… Ce sont toutes ces idées que l’on doit décliner. Le deuxième défi porte sur le climat. Une véritable révolution doit être engagée. Elle ne passe pas par des mesurettes et encore moins par une fiscalité punitive. Le dernier défi, c’est la paix, qui n’a jamais été si fragilisée. Ne nous dispersons plus, soyons à l’offensive sur ces thématiques, à mon avis, structurantes pour le Parti communiste d’aujourd’hui.

Le débat porte également, chez l’ensemble des ­communistes, sur la conception du rassemblement à gauche. Quelle vision en défendez-vous ?

Fabien Roussel À gauche, des forces politiques ne croient plus dans le clivage gauche-droite. Moi, j’y crois. Récemment, la gauche au pouvoir a déçu. Mais il existe encore des hommes et des femmes de la vraie gauche, sincères et authentiques, qui militent pour le progrès social, pour l’égalité, pour la laïcité, pour la République. Ils se sentent certainement orphelins dans le paysage politique qui domine. Le Parti communiste a la responsabilité de s’adresser à eux.

Et pour les élections européennes, le rassemblement à gauche avec d’autres formations est-il nécessaire ?

Fabien Roussel Notre congrès aborde ce sujet, et le choix des communistes doit être respecté. Il faut envoyer un maximum de députés communistes au Parlement européen pour rejeter, avec d’autres, le pacte budgétaire. Bien qu’adopté en 2013, il doit désormais être traduit dans le droit européen. Il impose aux États de réduire leur déficit jusqu’à 0,5 %. C’est la fameuse règle d’or. C’est en son nom que des économies sont faites dans nos hôpitaux, nos services publics, que beaucoup d’efforts sont demandés aux Français. Nous avons l’occasion de le rejeter, de contraindre les chefs d’État à plancher sur d’autres traités qui répondent aux besoins humains et aux défis écologiques. Comment fait-on pour y parvenir ? Ian Brossat est aujourd’hui en campagne. On doit continuer de discuter avec tout le monde pour avoir la liste la plus large possible. On doit aussi pouvoir confirmer rapidement Ian Brossat pour conduire cette liste.

Face à la crise politique, quelles réponses devraient apporter le PCF ?

Fabien Roussel Nous avons deux adversaires : la finance, mais aussi l’abstention, l’indifférence. Parmi ceux qui se détournent de la politique, beaucoup sont de gauche et ont été déçus. Nous devons nous adresser à eux. Tout comme à ces millions de salariés qui n’ont pas les moyens de vivre dignement. Montrer qu’une autre vie, une autre société, est possible. Mais ça ne se décide pas d’un claquement de doigts, ça se construit. Le Parti communiste doit avoir la tête toujours dans les étoiles, mais les pieds dans la glaise. Pour convaincre, on doit toucher, parler du quotidien, de ce que nous vivons nous-mêmes. Y mettre des mots et des visages. Construire dans les luttes et l’action. En bref, éveiller les consciences.