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28/10/2014

Mort de Rémi Fraisse : des paroles qui tardent et des décisions bien trop faibles

fraisse,sievens,pcfLe procureur de la République d'Albi vient de déclarer que la mort de Rémi Fraisse a été provoquée par "un explosif militaire de type grenade offensive ». Les premiers témoignages sont donc confirmés, c'est bel et bien un tir des forces de gendarmerie qui est à l'origine du décès d'un jeune homme de 21 ans, ni armé, ni cagoulé, dont le seul bagage était un BTS, des convictions et une passion pour les plantes et les fleurs. 

La justice devra faire toute la lumière sur les circonstances de cette tragédie. La jeunesse de notre pays a bien des choses à exprimer, à crier et à dénoncer. Le travail républicain des forces de l'ordre n’est-il pas, en priorité, de les protéger ? Avec des grenades offensives ? Cette réalité est totalement insupportable. 

Sans attendre les résultats de l'enquête administrative, le ministre de l'Intérieur vient de demander la suspension de l'utilisation de ces projectiles de gendarmerie. C'est bien le moins qu'il pouvait faire.

Il faut davantage en saisissant le Parlement, en abordant toutes les questions sur le type d'intervention des forces de l'ordre en de tels moments, en essayant de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés à un tel niveau de tension à Sivens ?

Comment permettre à des citoyens qui défendent des idées et des valeurs, se rassemblent et s'opposent à des projets jugés inutiles, de ne pas se sentir criminalisés et menacés ?

 François Hollande et le gouvernement ne semblent toujours pas, ce soir, avoir pris la juste mesure de ce qui vient de se passer. La République se manque a elle-même, quand, dans de telles circonstances, ses plus hauts représentants ont des paroles qui tardent et des décisions qui paraissent bien trop faibles.

Olivier Dartigolles, porte parole du PCF


Drame de Sivens / agriculture intensive... par andrechassaigne

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26/10/2014

Europe : la lutte contre le réchauffement climatique ne peut plus attendre !

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Conseil de l’Europe : cadre d’action en matière de climat et d’énergie

L’Europe vient d'adopter un objectif de baisse de 40% de ses émissions de CO2 d'ici 2030, par rapport au niveau de 1990.L' objectif affiché est de diminuer de 80% les émissions de CO2 d'ici à 2050, afin d'anticiper et faciliter un possible accord international lors de la prochaine conférence de Paris Climat 2015. Il prévoit également de porter à 27% la part d'énergie renouvelable dans le mix énergétique, ainsi que 27% d'économie d'énergie.

Les objectifs semblent ambitieux. Pourtant, malgré le fiasco du marché carbone et sa réelle inefficacité - reconnus par les ministres européens eux-mêmes -, il est de nouveau largement fait appel aux ventes de quotas CO2 pour financer la modernisation des installations industrielles fortement émettrices de gaz à effet de serre.

envir.jpgD’autre part, le calendrier, et le rythme de baisse des émissions de CO2, repoussent l'essentiel des efforts pour la période 2030-2050.C'est irresponsable, car c'est surtout le volume final de CO2 effectivement émit d'ici 2050 qui va déterminer l'ampleur du réchauffement climatique et non le niveau d'émission annuel à l'arrivée en 2050. Il y a donc urgence à agir vite, en programmant dès maintenant un rythme de baisses d’émissions de CO2 plus important. Il faut donc cesser ce jeu qui consiste à repousser indéfiniment les difficultés aux décennies suivantes.

L'accord prévoit également de coûteuses interconnections énergétiques surdimensionnées entre les pays membres, constituant de véritables autoroutes pour transporter et vendre du gaz et de l’électricité, à travers toute l'Europe. On fait ici de nouveau confiance au marché, présentée comme la solution miracle aux problèmes d’approvisionnements et moyen d'inciter au développement des énergies renouvelables.

Plus que jamais, l'énergie ne doit pas devenir une marchandise comme les autres, se vendant au plus offrant, d'un bout de l'Europe à l'autre, au gré du prix de l’action cotée en bourse et sujet à toutes les spéculations. La lutte contre le réchauffement exige que l’énergie soit considérée comme un bien commun. Le PCF et ses eurodéputés membres du groupe de la GUE (Gauche Unitaire Européenne) proposent de rompre avec les politiques d'austérité et de financer par l'endettement « sain » auprès de la BCE les grands programmes visant une société bas carbone à l'échelle de l'Europe. D'autre part, le marché et le recours exclusif au secteur privé, avec les logiques de profit à court terme, ne sont pas à la hauteur des enjeux qui nécessiteront des temps longs et d'importants investissements publics. Le service public est donc incontournable, à l'opposé des politiques de dérégulation et de privatisation réaffirmées dans cet accord.

Marché et austérité sont incompatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique.

Communiqué du PCF (Climat-Energie-Europe)

Paris le 24 octobre 2014

25/10/2014

Attaché au passé, pour construire et protéger l'avenir.

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On nous dit qu'il faut s' affranchir de je ne sais quelle "gauche passéiste" Je ne comprends pas quel sens, ses propos ont !

Qu'est ce que la gauche passéiste ? Celle qui se dit que brader les acquis durement gagnés qui permettent à tous de vivre avec un minima de dignité n'est justement pas... de gauche !

Celle qui pense que, déclarer qu'on aime l'entreprise ne suffira pas à pousser les patrons du Medef, à plus de social et moins de bénéfices.

Cette gauche passéiste, qui elle aussi, aime l'entreprise, mais celle qui produit autre chose que des dividendes ! Une entreprise citoyenne qui soutient l'épanouissement de ses salariés et qui n'oublie pas que l'humain fait aussi la plus value et bonifie les investissements !

Si c'est cela être un passéiste de gauche, si c'est préférer la construction en commun du vivre ensemble plutôt que le passage en force de projets dangereux pour notre avenir, reforme territoriale, CICE, Pacte de responsabilité... ; Si c'est cela, la gauche passéiste, alors doit-on vraiment la regretter, vraiment s' en éloigner ?

Etre de gauche, c'est reconnaître comme siennes un certain nombres de valeurs : solidarité, humanité, fraternité, liberté (pas libéralisme !).

Faire de l'humain une priorité, être à l'écoute du monde... Tout cela n'a pas de passé, mais un present bien réel et surtout un avenir qui mérite que l'on se batte !

Si, la gauche moderne, c'est faire un chèque en blanc au Capital, sans s' assurer que les deniers de l'Etat, nos deniers prendront le chemin de l'emploi !

Si la gauche moderne c'est penser que les seuils sociaux sont un frein à l'emploi et en profiter pour se coucher une nouvelle fois devant le patronat, en les supprimant !

Si la gauche moderne c'est permettre à un ministre, d'insulter et mépriser des salariés et lui permettre d'être toujours ministre !

Si la gauche moderne c'est plier sous le diktat de l'Europe de Bruxelles !

Si la gauche moderne c'est oublier la parole donnée au citoyen !Si la gauche moderne c'est de considérer la finance comme un partenaire fiable !Si la gauche moderne, c'est considérer que la représentation nationale est une simple chambre d'enregistrement et oser, parler democratie !

Si la gauche moderne, c'est être tout cela et plus encore, alors je me revendique, sans aucun doute ni hésitation, du passé. Je suis de cette gauche passéiste et je ne suis pas le seul !C'est pourquoi, le 15 novembre, dans la rue, avec d'autre passéistes, je revendiquerai mon attachement au passé pour construire et protéger l'avenir !

Christian Pigaglio, Maire adjoint communiste d'Evry

22/10/2014

Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ) : « Nous combattons une mentalité obscurantiste »

narin.jpgCodirigeante des Unités de protection populaires, Narin Afrin organise la résistance dans Kobané. Elle lance un appel à la communauté internationale, que l'Humanité vient de publier.

« Mon premier devoir en tant que commandante est de démontrer aux femmes qu’elles peuvent s’autodéterminer. Toutes les femmes qui terminent leur formation avec succès sont la preuve que les femmes démentent le fait qu’elles ne peuvent pas combattre. Nous ne sommes pas pour les armes, pas pour la guerre et nous ne voulons pas que les gens meurent mais nous n’avons pas le choix. Pour exister, nous combattons contre cette mentalité obscurantiste.

Toutes ces femmes et ces hommes qui ont laissé leur vie de côté pour s’engager courageusement au sein de la lutte sont selon moi les plus précieux héros et héroïnes de ce monde. Ici, le combat ne se traduit pas par le militarisme mais par l’autodéfense. J’appelle à la création en extrême urgence d’un corridor humanitaire pour les civils restés à Kobané et je demande un soutien logistique qui permette aux résistants de combattre contre Daesh pour gagner. Nous luttons pour toute l’humanité. »

Narin Afrin Commandante des Forces de défense des femmes (YPJ)

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Pierre Laurent : « Replacer l’ONU au cœur d’une diplomatie de paix »

Depuis un mois, je suis impressionné par le courage des Kurdes, par leur résistance populaire, héroïque face à l’offensive inhumaine de « l’État islamique ».

J’ai eu plusieurs fois l’occasion de l’exprimer aux côtés de nos amis kurdes et de toutes les organisations qui soutiennent cette lutte si difficile. Partout, ces groupes de Daesh s’attaquent aux corps comme aux consciences, sèment la terreur contre leurs adversaires et les minorités, avec des assassinats, des massacres, des viols et l’esclavage. En s’inscrivant, dans le sillage de l’Otan et des États-Unis, dans une stratégie exclusivement militaire, la France s’enlise dans une impasse lourde de conséquences.

Son soutien au projet turc de « zone tampon » en Rojava relève d’une surenchère qui renforce les djihadistes. Face à l’urgence, la France se doit de privilégier d’autres options, comme la défense des valeurs universalistes, le droit des peuples et la paix. C’est ainsi qu’elle est aimée par les peuples du monde. Elle dispose pour cela d’atouts considérables au Conseil de sécurité de l’ONU et dans l’Union européenne.

Face à l’urgence, elle se devait de répondre favorablement aux demandes des Kurdes de Kobané pour qu’ils disposent de l’armement indispensable pour résister et éviter un massacre semblable à celui du Sinjar. Elle se doit d’agir pour faire sortir le PKK de la liste des organisations terroristes, y compris pour préserver le processus de paix en Turquie.

Et puis, surtout, la France doit replacer l’ONU au cœur d’une diplomatie de paix et de solution politique en proposant la tenue d’une grande conférence internationale réunissant toutes les parties, y compris les Kurdes, qui constituent une force de paix incontournable au Proche-Orient et qui ne cessent de réclamer une solution politique pour le Kurdistan.

Il s’agira aussi de sanctionner les États qui, comme les monarchies du Golfe ou la Turquie, cautionnent les organisations djihadistes et qui achètent leur pétrole. Enfin, les réfugiés doivent recevoir une aide humanitaire et voir leur statut reconnu.

J’appelle à renforcer la solidarité avec le peuple kurde et les réfugiés, et à remettre l’ONU au cœur de l’initiative politique et diplomatique au Proche-Orient. »

Pierre Laurent Secrétaire national du PCF

 

15/10/2014

Transition énergétique : un projet de loi qui ne nous convient pas !

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Les députés communistes ne voteront pas la loi de transition énergétique pour la croissance verte débattue depuis le 6 octobre à l’Assemblée nationale.

Cette loi comporte des objectifs que nous ne partageons pas et pour certains incohérents entre eux.
Si nous partageons le développement des énergies renouvelables, cela doit se faire dans un cadre maîtrisé au sein d’une filière professionnelle. Il n’est plus possible de faire supporter le surcoût exorbitant aux Français via leur facture. Rien que pour les deux projets d’éolien offshore, c’est 35 milliards d’€.

nucle.JPGLa réduction de la part du nucléaire de 75 % à 50 % à l’horizon 2025 est édictée comme un dogme. Et est contradictoire avec l’objectif de réduire nos émissions de CO2. Notre production d’électricité est décarbonnée à plus de 85 %, ce n’est donc pas dans ce secteur que nos efforts doivent se concentrer mais dans le secteur du transport, qui est le premier contributeur de nos émissions de CO2 et le gouvernement n’y prête guère attention. C’est le grand oublié de la loi !

Quant à la réduction par deux de notre consommation d’ici 2050, cela occulte complètement la nécessaire réindustrialisation de notre pays. Cette perspective est complètement incohérente avec l’évolution démographique de notre pays dont les prévisions s’acheminent vers 70 millions d’habitants en 2050.

Faire le choix de la mise en concurrence des barrages, c’est le choix de la destruction de la cohérence du potentiel national au seul profit des appétits des grands groupes privés, le choix de la mise en cause de la stabilité de la fourniture d’électricité, le choix de la hausse des prix pour les ménages et les entreprises. Cela fera peser des risques inconsidérés pour les fonctions sociales et écologiques des barrages, notamment en matière de gestion de l’eau.

Quant à la lutte contre la précarité énergétique, nous avons réussi à inscrire la reconnaissance d’un droit à l’énergie et nous pouvons nous en féliciter. Par contre, la mise en place du chèque énergie avec la disparition des actuels tarifs sociaux pour l’électricité et le gaz risque de laisser beaucoup de familles sur le carreau. Nous ne savons toujours pas à quelle hauteur il sera financé, ni quelles seront les conditions de son obtention et de son extension au bois et au fuel.

Si la rénovation énergétique dans les logements fait consensus, le financement reste flou. Et la politique du gouvernement de réduction budgétaire ne nous rassure pas ! Il aurait fallu, pour être en mesure de dégager demain les financements, d’évaluer les montants des investissements. Le Parti communiste français continuera, lors du passage de la loi au Sénat, à tenter d’apporter les améliorations nécessaires.

11/10/2014

Oublier Kobané…

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CLIQUEZ SUR CETTE IMAGE OU CETTE LIGNE POUR REGARDER UNE COURTE VIDEO DE LA MANIFESTATION

kurdistan1.jpgDans toute la France ce samedi des dizaines de milliers de manifestant ont participé à des rassemblements pour soutenir la résistance Kurde contre les barbares.

De nombreux ressortissants Kurdes étaient présents ainsi que des représentants de partis comme le NPA, le Parti de Gauche, Ensemble ou d'associations comme le MRAP.

kurdistan.jpgUne délégation du PCF conduite par Pierre Laurent et Patrick le Hyaric est venue soutenir cet acte de solidarité

Oublier Kobané par Patrick Apel-Muller rédacteur en chef de l'Humanité
 
En Turquie même, le régime a massacré ces deux derniers jours une vingtaine de manifestants sans un mot de protestation des chancelleries occidentales. Pas une arme pour Kobané, pas un geste pour les réfugiés, pas de coups de semonce pour Erdogan…

Et pourtant, ils résistent. Assaillis par les phalanges au drapeau noir, équipées de chars et d’artillerie, les Kurdes syriens résistent pied à pied, rue par rue, maison par maison. Moins nombreux et mal armés, leur cause est perdue, nous dit-on.

Peut-être, si les États-Unis et la France continuent à privilégier les calculs sordides de la Turquie, qui feint de combattre Daesh quand ce sont les Kurdes qu’elle veut éliminer. Sur la colline, en face de Kobané, une quinzaine de blindés turcs pourraient pilonner et réduire les positions des gangs islamistes qui se prétendent un État. Mais non !

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Le président Erdogan a marchandé sa participation à la coalition de bric et de broc que pilote Barack Obama ; il veut obtenir une zone tampon en Syrie, dans laquelle il ferait la loi et soumettrait ces Kurdes qui rêvent d’un pays où ils seraient légitimes.

En Turquie même, le régime a massacré ces deux derniers jours une vingtaine de manifestants sans un mot de protestation des chancelleries occidentales. Pas une arme pour Kobané, pas un geste pour les réfugiés, pas de coups de semonce pour Erdogan… Ponce Pilate porte l’habit.

kurdistan4.jpgC’est au mur qu’on juge le maçon ; à ses actes qu’on apprécie cette coalition anti-Daesh, où se tapissent les États qui ont financé la terreur djihadiste, ceux qui ont semé le chaos en Irak et en Libye, ceux enfin qui, comme la France, ont des gouvernants qui puisent leur imagination dans le legs et le vocabulaire de George Bush, en oubliant que la France est le pays où la politique est une arme de construction massive. Pour quoi ? Contre qui ? Avec qui ? Quels choix de développement et quelles édifications étatiques ?

Ces questions vont de soi au lieu de brandir son impuissance ! Elles ont été soigneusement balayées sous le tapis au profit de «l’encens grossier de déclarations fumeuses», d’une nouvelle guerre de civilisation sans queue ni tête, qui risque d’incendier ce qu’elle prétend sauver. Non, il n’est pas possible pour aujourd’hui et pour demain d’oublier Kobané. Et ce vers de Paul Éluard : «Les multiples erreurs donnent la main aux crimes.»

Photos exclusives E-Mosaique

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10/10/2014

Prix Nobel de littérature décerné à Patrick Modiano : réaction du PCF

modiano.jpgPatrick Modiano s'est vu décerner aujourd'hui le prix Nobel de littérature pour « l’art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation ».

Six ans après Jean-Marie Le Clézio cette récompense vient attester de la vitalité de la création romanesque française et d'une même sensibilité de ses écrivains à sonder et explorer les terres et consciences humaines, quand elles sont confrontés aux soubresauts du monde et de l'histoire. Mais si Le Clézio choisit les grandes espaces, Modiano leur préfère l'ombre de quartiers interlopes et de périodes noires où tous les repères sont mis à mal.

Dès son entrée en littérature en 1968, il encre son récit au coeur de la France des années d'occupation, où la frontière est souvent fragile entre l'héroïsme et la capitulation, comme l'illustre parfaitement le personnage de "Lacombe Lucien" que Louis Malle adaptera magnifiquement au cinéma.

Avec "la place de l'Etoile", "la ronde de nuit" et "les boulevard de ceinture" l'écrivain signe une première trilogie qui structure toute son oeuvre. On y retrouve un narrateur, post adolescent en quête d'un père inconnu en perpétuelle fuite, on y sent la recherche infinie d'une filiation qui permette de s'inscrire dans une lignée humaine, on y effleure mais sans que jamais rien ne soit dit la tragédie universelle de la Shoah. Pour cet écrivain né en 1945 et dont le nom de l'état civil est Modigliani, cela procède sûrement d'une quête toute personnelle.

Patrick Modiano a parfois revendiqué le statut d'écrivain régionaliste car la plupart de ses romans se déroulent à Paris, un Paris obscur dénué de repères historiques. L'intrusion chez lui dans la grande Histoire se fait par le truchement de la petite histoire, avec une musique quasi intimiste. Tout naturellement. Ses personnages sont ceux que l'on retrouve dans la salle des pas perdus d'une gare, au fond d'un bar d'une ceinture parisienne alors que tout le monde dort; des hommes et des femmes dont il ne restera aucune trace palpable si ce n'est au fond d'un vieil annuaire téléphonique dont le numéro n'existe plus désormais.

Ainsi de livre en livre il a construit l'un des plus paysages littéraires les plus riches qu'il soit donné aujourd'hui à la littérature française. On peut citer "Rue des boutiques obscures" Goncourt 78, "Une jeunesse" en 1981 qui va explorer une autre période sombre, celle de la guerre d'Algérie, "Dora Bruder" en 1995 nous replongeant dans les années 40. Il vient d'écrire "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier"

L'homme est aussi passionné de cinéma et s'est fait scénariste, il aime la chanson et la variété, un monde que sa propre mère a côtoyé. Il a consacré un livre à Françoise Dorléac, soeur de Catherine Deneuve, l'autre demoiselle de Rochefort. Avec le dessinateur Pierre Le Tan, il a créé "Poupée blonde" et "Mémory Lane".

Rarement Patrick Modiano s'est engagé publiquement, cependant il a été présent aux côtés des sans papiers. Une manière d'affirmer sa condition humaine.

L'académie de Stockholm vient de célébrer un grand écrivain et un homme bien. Elle a aussi fait le choix de récompenser un travail de mémoire. Un signe des temps, nous l'espérons!

Pour le PCF Marie-Pierre Vieu