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23/12/2011

La France rouge. Un siècle de luttes, de combats, de tumultes et d’espoirs communistes

IDEE CADEAU

francerouge.jpgCombien d'historiens n'ont-ils pas fait ce rêve : fouiller dans les archives du Parti communiste français, lire les correspondances de militants qui tranchent parfois avec les communiqués officiels, retrouver les anciens tracts ou les documents personnels, bref s'immiscer dans les arcanes d'un des partis politiques les plus secrets et, pour tout dire, les plus obscurs ?

Ils en rêvaient, Bruno Fuligni l'a fait. Cet historien, qui dirige la Mission éditoriale de l'Assemblée nationale, aime à remuer les vieux cartons et à dépouiller les liasses poussiéreu­ses. Pour cet ouvrage, il a exploré les fonds des archives départementales de la Seine-Saint-Denis ainsi que ceux du musée de l'Histoire vivante à Montreuil. Le PCF ?

Autant dire près d'un siècle d'histoire où la politique se mêle au social, où les protocoles sont parfois aussi rigides que les doctrines et où la sincérité voisine avec les mensonges.

C'est une histoire palpitante que celle de cette « France rouge », où les fac-similés ont encore l'odeur de l'encre et où des lettres tantôt poignantes, tantôt savoureuses rappellent combien ce parti qui culminait (jadis) à près de 20 % aux élections était porté par un peuple de militants fidèles ou aveugles.

Si une première partie, pédagogie oblige, évoque les origines du communisme, disons les idées de gauche depuis la Commune de Paris, celle qui commence avec la création du PCF en décembre 1920 rappelle des séquences émouvantes ou douloureuses : le Front populaire, la guerre d'Espagne, le pacte germano-soviétique et la Résistance puis la guerre froide.

Les documents reproduits (une centaine), palpables en fac-similé, sont étonnants : le premier numéro de L'Humanité d'avril 1904, la lettre d'un militant furieux du dessin de Picasso représentant Staline, ou encore le questionnaire biographique de Georges Marchais rempli par ses soins ! Un superbe ouvrage à suggérer au père Noël au manteau... rouge.

Gilles Heuré

Publié par Télérama

ENTRETIEN REALISE PAR L'HUMANITE

Membre du comité exécutif national du PCF et responsable des archives, Frédérick Genevée signe la préface de la France rouge : un « livre objet » grand public, composé d’une centaine de documents historiques, qui retrace un siècle d’histoire du communisme.

Avec la France rouge, 
les archives du PCF sont utilisées dans un ouvrage qui s’adresse au grand public. Est-ce la première fois et qu’en pensez-vous ?

Frédérick Genevée. Les archives du PCF fascinent et il en est souvent question dans la presse depuis leur ouverture en 1993. Elles sont de plus en plus utilisées par les chercheurs qui travaillent bien évidemment sur le PCF et le communisme, mais plus largement par ceux qui s’intéressent à l’histoire de France. Mais il était temps de permettre au plus grand nombre de se faire une idée de leur originalité et de leur richesse. Il y a bien sûr déjà eu des publications de documents dans des revues historiques et même des reproductions de collections en fac-similés, je pense notamment à l’édition de l’Humanité clandestine, mais c’est la première fois que l’on va pouvoir avoir entre les mains une telle diversité de documents dont certains sont totalement inédits. Il faut aussi mentionner que les archives du PCF ont été complétées par celles d’autres centres : musée de l’Histoire vivante à Montreuil, musée de la Résistance nationale à Champigny, IHS-CGT, archives municipales d’Ivry-sur-Seine…

Comme responsable des archives du PCF et historien qui publie bientôt un ouvrage sur leur histoire (1), 
quel regard portez-vous 
sur cet ouvrage ?

Frédérick Genevée. En tant que responsable des archives du PCF, j’ai répondu positivement à la sollicitation de l’éditeur et de l’auteur. Mais nous avons convenu d’un principe fort. Il s’agissait de leur livre et non de celui du PCF. Simplement parce que le PCF récuse toute forme d’histoire officielle et même institutionnelle. Bruno Fuligni est donc le seul auteur de cet ouvrage. Mon rôle s’est limité à lui permettre d’accéder aux documents conservés aux archives départementales de la Seine-Saint-Denis ou au siège national du PCF. J’ai trouvé que l’idée d’un livre objet était non seulement une bonne idée en général mais que c’était une forme adéquate, en particulier pour parler du communisme. Ce courant politique a cela de particulier qu’il a suscité un militantisme extraordinaire qui s’est incarné dans des femmes et des hommes mais aussi dans des objets. Rendre compte en grandeur réelle d’objets militants, de documents intimes, d’archives de direction donne à voir l’épaisseur de cette histoire et ce qu’elle représente en France. Évidemment, ce parti pris peut donner lieu à des simplifications pour certaines périodes mais l’ouvrage montre bien que le communisme est un fait humain total : politique, social et culturel. Et si cet ouvrage expose les liens du PCF au camp socialiste, au stalinisme, car c’est son histoire, il montre aussi que ce parti plonge ses racines dans l’histoire du XIXe siècle et qu’il n’est pas né en 1920 d’une simple initiative russe.

En quoi ce livre peut-il contribuer 
à la réflexion d’aujourd’hui ?

Frédérick Genevée. Je crois qu’il faut distinguer l’histoire de la politique. Toute forme d’instrumentalisation est vaine et inefficace. L’histoire peut simplement aider à comprendre, à éclairer des choix, elle ne les remplace pas. Si le PCF existe toujours actuellement, ce n’est pas à cause de son histoire mais bien de ses choix politiques. Il en va de même pour son avenir… Il n’y a pas de scoop dans ce livre, simplement des documents significatifs d’une trajectoire historique, on pourrait en trouver bien d’autres. Ce livre n’est pas à prendre ou à laisser et permet le débat. Il donne le goût d’en savoir plus, il est un facteur d’éducation populaire, suscite l’envie de se confronter aux travaux scientifiques. Sa forme originale peut toucher les plus jeunes et leur faire découvrir un continent. J’espère qu’il aiguisera aussi l’intérêt des militants, de leur famille, à prendre soin de leurs vieux documents, de leurs vieux objets et même de les confier aux institutions qui peuvent les conserver dans de bonnes conditions. Le PCF fut le principal vecteur de la politisation populaire en France. Cet ouvrage le montre et, à sa manière, y contribue aussi.

 (1) La Fin du secret, histoire des archives 
du PCF, de Frédérick Genevée. 
Éditions de l’Atelier, à paraître 
le 16 février 2012.

10:00 Publié dans ACTUALITES, Histoire, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la france rouge, cadeau, histoire, aragon | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

19/11/2011

Roman national, le 11 novembre et l'Histoire aux oubliettes ?

guerreRI en Picardie -01-[1].jpgQu’est-ce qui a bien pu toquer Nicolas Sarkozy, d’aller fourrer ses petits doigts dans la commémoration du 11 Novembre ? 


Une telle initiative en fin de mandat relève du ridicule, et il doit y avoir 
du M. Guaino là-dessous. Il veut en faire « la date de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France ».

N’a-t-il donc jamais remarqué que, sur de nombreux monuments aux morts, les noms des sacrifiés de 39-40, puis de l’Indochine, puis de l’Algérie, 
ont déjà rejoint ceux des poilus ?

hollande-fini.jpgHélas ! Le reste de la classe politique n’a guère brillé par la lucidité. M. Hollande, après avoir annoncé qu’il n’était pas d’accord (c’eût été surprenant), a ajouté les précisions suivantes : « Chaque célébration doit (…) en même temps permettre de pouvoir faire une évocation à tous les morts pour la France et notamment ceux qui sont tombés en Afghanistan sur les champs d’intervention extérieure. »

Il souhaite « pouvoir aussi avoir une parole rassembleuse à l’égard de tous ceux qui sont morts pour la France ». Alors, de trois choses l’une.

Ou bien je ne sais pas lire le français. Ou bien cette « évocation à tous les morts » et ce « pouvoir aussi avoir une parole » ne sont pas du français. Ou bien M. Hollande a exprimé son désaccord sans s’apercevoir que son commentaire prouvait qu’il était d’accord. Ou plutôt, qu’il s’en fout, 
et qu’il a parlé au hasard en espérant 
ne déplaire à personne.

Pendant ce temps-là, Mme Eva Joly est allée rendre hommage aux mutins de 1917 au pied du Mur de la paix, à Paris. Elle a noté que « des dizaines de millions de victimes de cette guerre appartiennent dans l’immense majorité au peuple européen », ce qui est perspicace (encore que le chiffre soit tout de même un peu hasardé). « Je voudrais que nous arrêtions de penser que c’est l’Allemagne 
qui a perdu la guerre, que c’est la France qui l’a gagnée », a-t-elle ajouté.

stalingrad7.jpgCertes, certes. Nous pourrions oublier par la même occasion que les Goths ont battu 
les légions romaines à Andrinople, 
que César a battu Vercingétorix à Alésia, que Philippe Auguste a battu les Anglais à Bouvines, que les Espagnols ont vaincu les Turcs à Lépante, que les Coalisés ont battu Napoléon à Waterloo, et que les armées de Hitler furent écrasées par les Russes à Stalingrad.

Mais Mme Joly peut se rassurer : du train où vont les programmes scolaires, plus personne bientôt ne saura plus rien de ces vieilles histoires.

François Taillandier, l'Humanité

14/11/2011

EVRY : LE PARTI COMMUNISTE FRANCAIS REND HOMMAGE AU GROUPE MANOUCHIAN

manouchian5.jpgLa fédération de l’Essonne du Parti communiste français, la section d’Evry, les élus communistes ont rendu un vibrant hommage à Manouchian et à son groupe à Evry sur le lieu même où il a été arrêté.

(photo, dépôt de gerbe par Nathalie Charot secrétaire adjointe de la Section du Pcf d'Evry, et Elise Yagmur conseillère municipale communiste d'Evry).

Dénoncé par un traître, il est arrêté en gare d'Évry Petit-Bourg, le 16 novembre 1943, avec Joseph Epstein . Il est torturé pendant plusieurs mois, puis fusillé au fort du Mont-Valérien avec 28 autres résistants, le 11 avril 1944.

Il a incarné la résistance face à la haine de l’occupant qui avait alors tenté en diffusant la fameuse « affiche rouge » de créer une opposition de la population contre les résistants et contre les étrangers sans succès. Beaucoup de français avaient alors inscrits sur ces affiches : « Mort pour la France ».

Philippe Camo secrétaire départemental du PCF a rappelé à cette occasion que c’est le même esprit de résistance qui guide aujourd’hui les communistes contre la politique d’austérité de Sarkozy, et la haine raciste venant du Front National et d'ailleurs.

INAUGURATION DE LA STELE EN L’HONNEUR DE JOSEPH EPSTEIN

manouchianeipstein.jpgAprès le Parti communiste français et ses militants, la Municipalité a commémoré AUSSI le groupe Manouchian sur les lieux même de son arrestation près de le gare d’Evry Petit Bourg. A cette occasion une nouvelle stèle a été inaugurée en mémoire à Joseph Epstein arrêté le 16 novembre 1943 en même temps que Manouchian. Son fils était présent à cette cérémonie (voir photo).

JOSEPH EPSTEIN

JOSEPH EPSTEIN.jpgJoseph Epstein, dit Colonel Gilles, né à Zamosc en Pologne le 16 octobre 1911 et fusillé au fort du Mont Valérien le 11 avril 1944, est un militant communiste et résistant.

Joseph Epstein appartient à une famille aisée de culture yiddish. Dès son plus jeune âge, il participe, dans les rangs du Parti communiste de Pologne, à la lutte contre le gouvernement de Józef Piłsudski. Il poursuit par ailleurs des études de Droit à l'université de Varsovie. En 1931, il doit s'exiler et choisit la France pour terminer ses études.

En 1936 durant la guerre d'Espagne, il combat aux côtés des républicains espagnols dans les brigades internationales et il est grièvement blessé. Pendant sa guérison, il participe à l'action de la compagnie maritime « France Navigation », laquelle est chargée du transport de l'aide à l'Espagne républicaine. De retour en Espagne, il est affecté à la compagnie d'artillerie « Anna Pauker ». Il participe à la bataille de l'Èbre et il est cité à l'ordre de l'Armée. À son retour en France en 1939, il est emprisonné au camp de Gurs. Il est libéré en juillet 1939.

Engagé dans la Légion étrangère, il est fait prisonnier pendant la campagne de 1940. Il est envoyé dans un Stalag en Allemagne, près de Leipzig, d'où il s'évade en décembre 1940 et rejoint la lutte clandestine en France auprès des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Tout d'abord principal responsable, en 1942, des groupes de sabotage et de destruction (GSD) créés par les syndicats CGT dans les entreprises travaillant pour l'occupant, il prend la direction de l'ensemble des FTP de la région parisienne, en mai 1943, sous le nom du colonel Gilles1. Il a l'idée d'engager des commandos de quinze combattants à Paris, permettant de réaliser un certain nombre d'actions spectaculaires qui n'auraient pas été possibles avec les groupes de trois qui étaient la règle dans l'organisation clandestine depuis 19402. Il instaure ainsi une tactique de guérilla urbaine que mettent en œuvre les Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI).

Publié par Wikipédia

23/10/2011

22 OCTOBRE 1941 / LES MARTYRS DE CHATEAUBRIAND

1-copie-8.jpgSoixante-dix ans après l'exécution de Châteaubriand, une commémoration populaire rend hommage sur le site où furent assassinés 27 otages en présence de Bernard Thibault secrétaire général de la CGT et Pierre Laurent secrétaire national du Parti communiste français.

L'HISTOIRE

1941 est une année importante pour la Résistance en France. Les groupes et les réseaux se développent. Particulièrement après l’engagement officiel du Parti communiste dans la lutte provoquée par l’attaque allemande contre l’URSS, les attentats et les sabotages contre l'occupant se multiplient. La réaction de celui-ci est de plus en plus violente. À la suite de l'attentat survenu le 21 août contre l'aspirant Moser, dans le métro à Paris, une ordonnance allemande décrète que tous les Français mis en état d'arrestation seront considérés comme otages et, qu' "en cas d'un nouvel acte, un nombre d'otages correspondant à la gravité de l'acte criminel commis sera fusillé". Si les fusillés de Châteaubriant ne sont pas les premiers otages exécutés, leur massacre est le point de départ des exécutions massives perpétrées à titre de représailles par les Allemands.

À la mi-octobre, des groupes armés, dont les membres sont présentés comme des "terroristes" par les Allemands, programment une série d'opérations à Bordeaux, à Nantes et à Rouen. Ces actions visent à obliger l'occupant à maintenir des troupes sur l'ensemble du territoire en entretenant un climat d'insécurité ainsi qu'à développer la lutte armée. Le 19 octobre, un sabotage provoque le déraillement d'un train sur la ligne Rouen-Le Havre. Le lendemain, vers 8 h 00 du matin, un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz, est abattu à Nantes. Gilbert Brustlein et Guisco Spartaco, deux jeunes Parisiens, rencontrent sur leur chemin, près de la cathédrale, deux officiers, Holtz et le médecin-capitaine Sieger et leur emboîtent le pas. Au moment de tirer, l'arme de Spartaco s'enraye mais le revolver de Brustlein atteint Holtz qui s'effondre.

La réaction de l’occupant est immédiate. À Châteaubriant, des troupes allemandes viennent renforcer la gendarmerie française qui assure la garde du camp de prisonniers de Choisel, dont la population est notamment constituée de détenus politiques arrêtés par le gouvernement du maréchal Pétain. Le jour même, un officier allemand se présente au camp pour y consulter la liste des détenus.

Le lendemain, le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, fait annoncer par voie d'affiche que, "en expiation de ce crime", cinquante otages seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit.

Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l'attentat.

Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement de Vichy. Sur la liste de cent détenus présentée par les Allemands au ministre de l'intérieur Pierre Pucheu, les noms de cinquante personnes sont retenus, essentiellement des communistes.

Tandis que se prépare ainsi l'exécution du premier groupe d'otages, un autre officier, le conseiller d'administration militaire Reimers, est abattu à son tour à Bordeaux par Pierre Rebière. La riposte estla même : cinquante otages fusillés, cinquante en sursis jusqu'à l'arrestation des coupables, offre d'une récompense de quinze millions de francs aux dénonciateurs.

chateaubriand.jpgLe 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant. En début d'après-midi, ce mercredi, les Allemands regroupent les otages dans une des baraques du camp de Choisel où ils peuvent écrire une dernière lettre avant d'être conduits à la carrière de la Sablière, à la sortie de la ville, lieu de leur exécution. Celle-ci se déroule en trois salves, à 15 h 50, 16 h 00 et 16 h 10. Tous refusent d'avoir les yeux bandés et les mains liées. Ils meurent en chantant la Marseillaise.

Le même jour, seize otages sont également exécutés à Nantes, au champ de tir du Bèle, et cinq autres au Mont-Valérien.

Le lendemain, les Allemands dispersent les vingt-sept corps dans neuf cimetières des environs. Le dimanche suivant, malgré les interdictions, des fleurs sont déposées à l'emplacement des neuf poteaux par la population de Châteaubriant et de ses alentours.

Dans le discours prononcé par le maréchal Pétain à la radio le soir du 22, nulle condamnation de ces exécutions. Il dénonce au contraire les auteurs d'attentats et enjoint aux Français de se dresser contre eux en les poussant à la délation : "Par l'armistice, nous avons déposé les armes. Nous n'avons plus le droit de les reprendre pour frapper les Allemands dans le dos… Aidez la justice. Je vous jette ce cri d'une voix brisée : ne laissez plus faire de mal à la France."

Le 23 octobre, le secrétariat général à l'information diffuse un communiqué destiné à apaiser les esprits : "Il est établi que les autorités occupantes ne choisissent pas les otages destinés à être exécutés parmi les personnes arrêtées après un attentat, mais parmi les suspects internés dont la culpabilité a été nettement prouvée".

Le 24 octobre, cinquante otages sont fusillés à Souges, près de Bordeaux, à la suite de l'attentat du 21 octobre contre le conseiller militaire Reimers.

Alors que l'autorité allemande pensait faire de la fusillade de Châteaubriant un exemple, elle obtient l'effet inverse. Partout, cette exécution suscite l'indignation et la colère. Elle frappe de manière irréversible la conscience des habitants de la région et l'ensemble de la population française, jouant un rôle important dans la mobilisation des énergies pour combattre l'occupant. Son retentissement est considérable dans le pays comme à l'extérieur.

15/07/2011

Poème de Paul Eluard au groupe Manouchian

manouchian13.jpgSi j’ai le droit de dire,
en français aujourd’hui,
Ma peine et mon espoir,
ma colère et ma joie
Si rien ne s’est voilé,
définitivement,
De notre rêve immense
et de notre sagesse

C’est que ces étrangers,
comme on les nomme encore,
Croyaient à la justice,
ici-bas, et concrète,
Ils avaient dans leur sang
le sang de leurs semblables
ces étrangers savaient
quelle était leur patrie.

La liberté d’un peuple
Oriente tous les peuples
Un innocent aux fers
enchaîne tous les hommes
et, qui ne se refuse à son cœur,
sait sa loi.
Il faut vaincre le gouffre
Et vaincre la vermine.

manouchian13a.jpgCes étrangers d’ici
Qui choisirent le feu
Leurs portraits sur les murs
Sont vivants pour toujours.
Un soleil de mémoire
Eclaire leur beauté.
Ils ont tué pour vivre,
Ils ont crié vengeance.

Leur vie tuait la mort
Au cœur d’un miroir fixe
Le seul vœu de justice
A pour écho la vie
Et, lorsqu’on n’entendra
Que cette voix sur terre
Lorsqu’on ne tuera plus
Ils seront bien vengés ;

Et ce sera justice.

Paul ELUARD Cinq ans après

manouchian13b.jpg67 ans après le Parti communiste Français avait tenu a rendre hommage aussi en organisant une cérémonie à Evry devant la plaque commémorative rappelant l'arrestation du groupe Manouchian en 1943.

Photos Jackie Corbel

13:07 Publié dans ACTUALITES, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : manouchian, pcf, evry | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

07/07/2011

RENEE PAGES, RESISTANTE, PREMIERE FEMME A AVOIR SIEGE A UN CONSEIL MUNICIPAL

pages0001.jpgRenée Pagès n’est pas la première femme élue à un conseil municipal, mais c’est la première a avoir siégé officiellement à un conseil municipal à Ajaccio.

La première élue de la République fût Joséphine Pencalet (1886-1972) élue en 1925 à Douardenez en qualité de conseillère municipale sur la liste du communiste Daniel Le Flanchec, dans cette ville qui fut la première municipalité communiste de France.

Les femmes n'étant pas encore pourvues de droit de vote en cette époque et encore moins celui d'être élue, le scrutin sera tout bonnement invalidée.

RENEE PAGES

C’était la sœur de Danièle Casanova, responsable des jeunesses communistes, décédée au camp d’Auschwitz.

Renée Pagès, comme sa sœur est rentrée très tôt en résistance dans sa Corse natale où elle fut de tous les combats jusqu’à la libération de la Corse en septembre 1943.

Elle fut dirigeante des Comités clandestins de femmes, et responsable d’établir les liaisons entre la direction de la résistance et celle du Parti communiste Français.

Son courage et son héroïsme lui valurent d’être décorée de la Croix de guerre et de la médaille de la résistancpages20001.jpge.

Alors que le droit de vote et l’éligibilité des femmes n’existe pas encore, Renée Pagès, héroïne reconnue par la résistance est désignée au conseil municipal d’Ajaccio. Elle sera ainsi la première femme à siéger dans une assemblée communale avant même que le droit de vote et l’éligibilité ne soient accordés quelques mois plus tard en 1945.

Elle reprendra à la libération son métier d’enseignante en mathématiques à la libération.

A sa disparition le 22 décembre 2005 ses amis lui rendirent un vibrant hommage pour celle qui comme sa sœur est rentrée dans l’histoire des hommes, pour toujours.

Références de l’article : Héroique, femmes en résistance T2, Antoine Porcu, Geai bleu éditions

1924 la grève des Peen Sardine, Anarvoring

03/05/2011

LA COMMUNE DE PARIS N'EST PAS MORTE

commune5.JPG« La grande mesure sociale de la Commune, ce furent sa propre existence et son action. Ses mesures particulières ne pouvaient quindiquer la tendance dun gouvernement du peuple par le peuple » Karl Marx

La Commune fête cette année ses 140 ans. Pendant 72 jours du 28 mars 1871 au 29 mai elle a marqué par son œuvre dans un temps très court lhistoire de notre pays.

Evry, est la ville dIle de France qui porte par le nom de ses rues et places le plus de références à cet évènement historique universel unique. Cet hommage est mérité.

De la Place Jules Vallès à celle de la Commune, de lécole des Temps des Cerises, à lavenue Louise Michel, de la rue Gustave Courbet à celle de lInternationale, 15 noms portent témoignages sur des évènements ou des personnages liés à la Commune de Paris.

En avance sur son époque, sur notre la société, sur cette 3 ème République naissante en moins de 3 mois avant de subir une répression sanglante qui a dépassé largement celle de la Révolution Française la Commune a promulgué les lois essentielles qui constituent aujourdhui, 140 ans après le socle principal des institutions de notre pays :

- lécole de la maternelle au supérieur ouverte à tous, gratuite, publique et laïque

- la séparation de léglise et de lEtat

- le salaire minimum, et le salaire maximum instaurés

- lindépendance de la justice et sa gratuité,

- la suppression de la peine de mort, la réforme du système pénitencier

- les libertés individuelles, de la presse et le droit aux associations garanties

- le droit à la culture ouvert à tous

- lindépendance de la fonction publique, linterdiction du travail de nuit

- la démocratie participative à tous les échelons du pouvoir

- le droit à la santé, au logement, à la nourriture, au travail, à laide pour tous

- le respect et le droit accordés à tous les étrangers



L'esprit de la Commune est plus que jamais vivant dans notre ville et notre pays et son œuvre mérite aujourdhui dêtre connue et amplifiée pour nous aider à porter lespoir dun société meilleure et plus juste.

TRIBUNE PUBLIEE PAR LE MAGAZINE MUNICIPAL D'EVRY

Le Groupe des élus communistes (Claudette Chaduteau, Diaz Diego, Christian Piagaglio, Elise Yagmur).

Voir notre site web spécial Commune.

09:49 Publié dans ACTUALITES, ELUS COMMUNISTES, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : commune de paris, evry, élus pcf | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!