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26/12/2011

FRANCE TELEVISION, RESISTANTS, COMMUNISTES, SYNDICALISTES : ET TOUJOURS LA MEME CENSURE !

chateaubriand.jpgLettre d'Odette Nilès, présidente de l’Amicale de Châteaubriant à Rémy Pflimlin, président de France Télévision

Suite à la lettre ouverte de Pierre Laurent à l'intention de Yves Calvi, publiée le lundi 19 décembre 2011, le courrier que nous avons adressé au président de France Télévision Mr Rémy Pfimlin en octobre 2011 sur le non-traitement par les chaînes publiques du 70e anniversaire du massacre de Chateaubriant. Á ce jour, Odette Nilès présidente de l'Amicale, n'a pas eue de réponse....

Monsieur le Président de France télévision,

C’est par ces mots écrit sur les planches de la baraque numéro 6 avant de partir pour la Carrière (des fusillés) que le jeune Guy Môquet s’exprima ! « Soyez dignes de nous les 27 qui vont mourir ».

Au-delà de son jeune âge, c’est le symbole du courage et surtout de la résistance Française contre le nazisme et la barbarie dont il est question.

Comment comprendre le peu de cas dont vous avez fait preuve à l’égard de ces résistant(e)s fusillés, en ignorant totalement cet évènement sur toutes les chaînes de la télévision publique Française.

chateaubriand1.jpgPour votre information, notre 70éme commémoration à permis le rassemblement de 7000 personnes sur le lieu du massacre.

Que penser, dès lors des vœux du Président de la République Française, qui dès sa prise de fonction, à fait part de son admiration, justement pour le jeune Guy Môquet ? et surtout à encourager tout le corps enseignant à honorer sa mémoire et par là même, celles de tous ces camarades morts au combat !

Bien, sûr comme vous je souhaite que l’indépendance de l’information soit sans ambiguïté, et que les ordres ne viennent pas d’en haut, mais tout de même, convenez avec moi que justement le travail de mémoire pour toutes les générations doit s’inscrire dans l’histoire, et surtout mérite une attention toute particulière sur son traitement et la place qu’il lui revient à la télévision Française.

Ce 70ème anniversaire, dans une période anxiogène pour les peuples en général, et donc pour notre pays en particulier doit pouvoir s’appuyer sur les faits majeurs et la place de la Résistance, qui à permit de donner le rang qu’il occupe aujourd’hui, en particulier sur la mise en place d’une véritable politique sociale et publique au service de et pour tous !

chateaubriant_23oct2011l.jpgAu nom des tous les fusillés, de tous mes camarades résistant(e)s, au nom de l’Amicale que j’ai l’honneur de présider, des représentants politiques et syndicaux présents, de tous les artistes et équipes techniques, de tous les invités, dont de « grands témoins », y compris bien sûr, tous les bénévoles, ainsi que tous les enfants, je veux par ce courrier vous exprimez mon indignation et surtout ma colère de ne pas avoir pu « donner la parole à celles et ceux qui sont morts avec courage, et faire en sorte que ce 70 ème anniversaire soit un hommage de la nation toute entière grâce à la télévision Française publique, dont vous avez la charge, par la volonté à présent, du Président de la République !

Si vous ne pouvez pas « refaire » l’actualité, et donc revenir en ce jour anniversaire du 23 octobre 2011, rien ne vous empêche d’organiser avec l’aide de notre Amicale, une émission consacrée à cet épisode douloureux, ce qui vous en conviendrez avec moi, n’est tout de même pas impossible à réaliser et qui atténuerait ma colère, mais qui permettrait de réparer cet oubli inacceptable !

Je suis certaine, que vous comprendrez ma démarche, et j’espère compter sur vous pour finaliser cetteémission.

chateaubriand,résistants,censure,télévision,mocqut,pcfDans l’attente de votre réponse, recevez monsieur le Président, messalutations républicaines

Pour l’Amicale de Châteaubriant, Mme Odette Nilès, résistante internée à Châteaubriant, Présidente de l’association.

 

 

23/10/2011

22 OCTOBRE 1941 / LES MARTYRS DE CHATEAUBRIAND

1-copie-8.jpgSoixante-dix ans après l'exécution de Châteaubriand, une commémoration populaire rend hommage sur le site où furent assassinés 27 otages en présence de Bernard Thibault secrétaire général de la CGT et Pierre Laurent secrétaire national du Parti communiste français.

L'HISTOIRE

1941 est une année importante pour la Résistance en France. Les groupes et les réseaux se développent. Particulièrement après l’engagement officiel du Parti communiste dans la lutte provoquée par l’attaque allemande contre l’URSS, les attentats et les sabotages contre l'occupant se multiplient. La réaction de celui-ci est de plus en plus violente. À la suite de l'attentat survenu le 21 août contre l'aspirant Moser, dans le métro à Paris, une ordonnance allemande décrète que tous les Français mis en état d'arrestation seront considérés comme otages et, qu' "en cas d'un nouvel acte, un nombre d'otages correspondant à la gravité de l'acte criminel commis sera fusillé". Si les fusillés de Châteaubriant ne sont pas les premiers otages exécutés, leur massacre est le point de départ des exécutions massives perpétrées à titre de représailles par les Allemands.

À la mi-octobre, des groupes armés, dont les membres sont présentés comme des "terroristes" par les Allemands, programment une série d'opérations à Bordeaux, à Nantes et à Rouen. Ces actions visent à obliger l'occupant à maintenir des troupes sur l'ensemble du territoire en entretenant un climat d'insécurité ainsi qu'à développer la lutte armée. Le 19 octobre, un sabotage provoque le déraillement d'un train sur la ligne Rouen-Le Havre. Le lendemain, vers 8 h 00 du matin, un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz, est abattu à Nantes. Gilbert Brustlein et Guisco Spartaco, deux jeunes Parisiens, rencontrent sur leur chemin, près de la cathédrale, deux officiers, Holtz et le médecin-capitaine Sieger et leur emboîtent le pas. Au moment de tirer, l'arme de Spartaco s'enraye mais le revolver de Brustlein atteint Holtz qui s'effondre.

La réaction de l’occupant est immédiate. À Châteaubriant, des troupes allemandes viennent renforcer la gendarmerie française qui assure la garde du camp de prisonniers de Choisel, dont la population est notamment constituée de détenus politiques arrêtés par le gouvernement du maréchal Pétain. Le jour même, un officier allemand se présente au camp pour y consulter la liste des détenus.

Le lendemain, le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, fait annoncer par voie d'affiche que, "en expiation de ce crime", cinquante otages seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit.

Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l'attentat.

Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement de Vichy. Sur la liste de cent détenus présentée par les Allemands au ministre de l'intérieur Pierre Pucheu, les noms de cinquante personnes sont retenus, essentiellement des communistes.

Tandis que se prépare ainsi l'exécution du premier groupe d'otages, un autre officier, le conseiller d'administration militaire Reimers, est abattu à son tour à Bordeaux par Pierre Rebière. La riposte estla même : cinquante otages fusillés, cinquante en sursis jusqu'à l'arrestation des coupables, offre d'une récompense de quinze millions de francs aux dénonciateurs.

chateaubriand.jpgLe 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant. En début d'après-midi, ce mercredi, les Allemands regroupent les otages dans une des baraques du camp de Choisel où ils peuvent écrire une dernière lettre avant d'être conduits à la carrière de la Sablière, à la sortie de la ville, lieu de leur exécution. Celle-ci se déroule en trois salves, à 15 h 50, 16 h 00 et 16 h 10. Tous refusent d'avoir les yeux bandés et les mains liées. Ils meurent en chantant la Marseillaise.

Le même jour, seize otages sont également exécutés à Nantes, au champ de tir du Bèle, et cinq autres au Mont-Valérien.

Le lendemain, les Allemands dispersent les vingt-sept corps dans neuf cimetières des environs. Le dimanche suivant, malgré les interdictions, des fleurs sont déposées à l'emplacement des neuf poteaux par la population de Châteaubriant et de ses alentours.

Dans le discours prononcé par le maréchal Pétain à la radio le soir du 22, nulle condamnation de ces exécutions. Il dénonce au contraire les auteurs d'attentats et enjoint aux Français de se dresser contre eux en les poussant à la délation : "Par l'armistice, nous avons déposé les armes. Nous n'avons plus le droit de les reprendre pour frapper les Allemands dans le dos… Aidez la justice. Je vous jette ce cri d'une voix brisée : ne laissez plus faire de mal à la France."

Le 23 octobre, le secrétariat général à l'information diffuse un communiqué destiné à apaiser les esprits : "Il est établi que les autorités occupantes ne choisissent pas les otages destinés à être exécutés parmi les personnes arrêtées après un attentat, mais parmi les suspects internés dont la culpabilité a été nettement prouvée".

Le 24 octobre, cinquante otages sont fusillés à Souges, près de Bordeaux, à la suite de l'attentat du 21 octobre contre le conseiller militaire Reimers.

Alors que l'autorité allemande pensait faire de la fusillade de Châteaubriant un exemple, elle obtient l'effet inverse. Partout, cette exécution suscite l'indignation et la colère. Elle frappe de manière irréversible la conscience des habitants de la région et l'ensemble de la population française, jouant un rôle important dans la mobilisation des énergies pour combattre l'occupant. Son retentissement est considérable dans le pays comme à l'extérieur.