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21/04/2013

CHRONIQUE CUBAINE : L'HONNEUR D'UNE JOURNALISTE !

Amber-Lyon-Censored2-300x231.jpg« J’ai choisi le journalisme pour dire la vérité et non pas pour la cacher »

En France vous ne la connaissez pas pourtant c’est une journaliste de talent. Elle était correspondante et présentatrice vedette de CNN, la chaine de Télévision d’informations continues la plus importante du monde. Amber Lyon est reconnue aux Etats Unis par sa profession où elle a remporté trois fois le prestigieux Emmy Award décerné au meilleur journaliste.

Elle a été licencié pour avoir osé critiqué le régime Bahreïn (petit royaume du golfe Persique au Moyen-Orient ) et allié stratégique des USA dans cette partie du monde.

Le Bahrein qu’elle connait bien puisque elle a été correspondante de CNN dans ce pays où elle, et son équipe ont été arrêté en mars 2011.

Ce qui est sûr est qu’en France pareille mésaventure ne peut arriver à un journaliste de France Télévision ou TF1. Vous imaginez Pujadas critiquer le régime dictatorial du Qatar ? Pour Cuba ou le Vénézuela, ou la Syrie ou l’Iran tout peut être dit, et même tous les mensonges soit directement, soit par omission dans cette guerre idéologique totale menée par les pays occidentaux.

C’est justement à propos de ces deux derniers pays qu’Amber Lyon a révélé aussi que CNN pendant son activité pour la chaîne, avait reçu des ordres afin de transmettre de fausses informations et d'exclure certaines autres non-favorables à l'administration US dans le but de créer chez le public une opinion favorable au lancement d'une attaque contre l'Iran et la Syrie.

Oui vous avez bien lu : « ordre de préparer la guerre en donnant des fausses informations ». Souvenez vous, la même opération avait été mise en place pour déclencher la guerre en Irak.

«La parole n'est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire.» disait José Marti, le héros, écrivain, et journaliste d’Amérique latine.

Amber Lyon c’est l’honneur du journalisme. Chacun peut avoir et doit avoir sa propre opinion, sa propre conviction sur les faits d’actualités, mais ce qui n’est pas supportable pour un journaliste digne est de mentir volontairement ou ce qui se passe en France, le plus souvent par omission volontaire.

Cela est illustré aujourd’hui en France à propos du projet de loi sur l’ANI par exemple. La discussion, le débat à l’assemblée nationale ont été volontairement censurés par les médias dominants alors qu’il s’agit d’un texte qui va régir fondamentalement les rapports sociaux dans notre pays. La peur des arguments a laissé la place au silence des censeurs.

senat.jpgAu Sénat la censure est pire, Pierre Laurent, secrétaire national, et sénateur de Paris a dénoncé cet acte à propos d’un texte pourtant présenté par le gouvernement comme fondamental et qui en fait représente un recul social historique.

Les journalistes en agissant ainsi bafouent les règles déontologiques les plus basiques dont-ils devraient être porteurs. Ils cachent la vérité volontairement et pas commission sur la teneur du texte de loi et les arguments donnés par les représentants du peuple.

Ceux qui critiquent le manque de liberté d’information à Cuba par exemple devraient faire preuve d’esprit critique. Le gouvernement des Etats Unis qui donne des ordres à CNN pour mentir où paye des blogueurs cubains pour falsifier la réalité de ce pays comme Yoanni Sanchez est loin d’être un exemple de liberté pour les journalistes.

mariela_castro_051-f062e.jpgDepuis plus de cinquante ans disait à ce propos la Cubaine Mariela Castro Espin, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ?

Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.

Et Mariela Castro Espin ajoutait de manière plus générale et avec lucidité : « La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État ».

 

Je ne résiste pas à vous donner cette citation qui date de 1880 et est toujours d’actualité : « La presse libre n’existe pas. Aucun de vous n’oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l’Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses». (John Swaiton, le premier éditeur du New York Times, lors de son discours d’adieu au départ pour sa retraite ».

riffaud.jpgTous les journalistes ne sont pas ainsi heureusement et Amber Lyon en est un exemple, et en France d’autres grands journalistes ont honoré leurs professions.

Je pense par exemple à une journaliste toujours vivante et oubliée des grands médias,  Madeleine Riffaud qui fut résistante, torturée par les Allemands, avant de devenir journaliste, grand reporter de l’Humanité et qui a couvert les guerres coloniales. Poète, écrivain, également, elle a été la première femme à repousser aussi loin les limites de l’investigation et de son métier.

Diego Diaz

04/04/2013

De l’air, vite! Edito dans l'Huma de Patrick Le Hyaric

pauvreté, austérité, assemblée nationale, paradis fiscaux, François Hollande, jérôme cahuzac, retraités,"C’est une régénération de la démocratie qui est à l’ordre du jour. Plus la politique s’éloigne de nos concitoyens, plus ils la repoussent (...). Il est plus qu’urgent de se réapproprier la chose publique et de changer de république.

On n’a sans doute pas fini de ressentir les secousses dévastatrices de l’onde de choc provoquée par l’ignoble attitude de M. Jérôme Cahuzac. Cette affaire survient dans un climat général de putréfaction de la vie publique, où s’entremêlent dans de graves soupçons les noms de MM. Strauss-Kahn, Sarkozy, Tapie, Woerth, Guérini, de Mmes Bettencourt, Lagarde et d’autres encore, l’action politique est minée par un discrédit rampant dont il devient urgent de tirer toutes les conséquences. Le dégoût gagne nos concitoyens. Notre république a besoin d’un grand nettoyage.

Voici qu’un ministre chargé de traquer les délinquants fiscaux était lui-même un hyperfraudeur! Se réclamer des valeurs de la gauche et ouvrir un ou des comptes dans des paradis fiscaux révèle déjà une moralité politique plus que douteuse. Mais accepter d’avoir été nommé par la droite président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, puis par François Hollande ministre du Budget, relève de l’injure faite à la nation. Et qui peut certifier aujourd’hui que les premiers aveux aux juges ne dissimulent rien d’autre d’encore plus grave? D’où lui vient tout cet argent? Au-delà de la morale et de l’honnêteté d’un individu, c’est bien le système de l’argent roi, érigé en table de la loi de la réussite, de la compétitivité ou de la concurrence, qui permet l’évasion fiscale, les paradis fiscaux, les spéculations en tout genre. Le capitalisme corrompt les décideurs pour mieux se mettre à l’abri des foudres des peuples qui n’en peuvent plus de subir l’austérité, le chômage et la pauvreté qui galope en silence. Et des décideurs pour qui, comme M. Cahuzac, 
la lutte des classes n’existe pas, se laissent corrompre.

En ce sens, la politique politicienne qui se développe depuis plusieurs heures sur les écrans de télévision et le chahut parlementaire d’hier sont une offense au monde du travail, des retraités et de la création, dont le quotidien n’est fait que de souffrances sociales. Les mêmes bretteurs au portefeuille bien garni chassent ensemble et en meute les petites retraites, les allocations familiales, augmentent la TVA, sacrifient les services publics et veulent imposer, en ce moment même, une loi étouffée par cette affaire, qui offrirait le choix entre la baisse de son salaire et un emploi précaire. Toutes les élites qui ravalent désormais toute contestation au rang de populisme, mesurent-elles bien ce qu’elles sont en train de produire? La crise économique et sociale se double d’une grave crise de confiance. Et, dès lors que la vie publique est minée par les affaires, doublées de mensonges et de tricheries, auxquels s’ajoutent le non-respect des engagements pris avant les élections, une concentration inouïe des pouvoirs au sommet de l’État, un Parlement croupion, contraint d’obéir aux ordres des institutions européennes, nous nous approchons d’une crise de régime.

Quand les mots prononcés par les responsables politiques perdent toute valeur, seuls les actes politiques forts comptent. À commencer par la confiance qui ne pourrait renaître que de la transparence. François Hollande n’a rien annoncé hier de bien significatif. C’est une régénération de la démocratie qui est à l’ordre du jour. Plus la politique s’éloigne de nos concitoyens, plus ils la repoussent. Dès lors, les puissances d’argent dominent et mènent une politique contre celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre. Il est plus qu’urgent de se réapproprier la chose publique et de changer de république.

pauvreté, austérité, assemblée nationale, paradis fiscaux, François Hollande, jérôme cahuzac, retraités,Edito, par Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, député au parlement européen

30/07/2012

SHAKA PONK A LA FETE DE L'HUMA : L'EXPLOSION MUSICALE

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Le célèbre groupe sera au rendez-vous, à La Courneuve, cette année pour secouer les amateurs de bonne musique!

Créé en 2000, Shaka Ponk, groupe français de musique d’électro rock, est composé de six membres dont le talent est coloré d’une pincée de folie… Frah, de son vrai nom François Charon, qui chante et joue occasionnellement de divers instruments ; Sam, aussi appelée Samaha Sam, qui chante également ; Mandris qui joue de la basse ; CC qui gratte la guitare ; Ion qui s’éclate sur sa batterie ; Steve qui joue du clavier et des samples, ou encore le mythique Mr Goz, singe virtuel qui est devenu peu à peu leur marque de fabrique et qui apparaît à chaque concert sur un écran circulaire situé sur scène.

"Bouddha punk"

 Le projet est à l’initiative de Frah qui était webdesigner et CC, guitariste, qui ont rencontré Stan, un hacker qui vivait à Los Angeles. Stan enrichit le projet d’une mascotte, Mr Goz – abréviation de « ghost » – singe virtuel à l’aspect parfois spectral, renforçant le graphisme survoltant des prestations scéniques du groupe. Sam, Mandris, Ion et Steve vont ainsi s’intéresser aux idées mélangeant ingénieusement rock’n’roll et électro. Polyglottes, leurs chansons sont en langue anglaise, espagnole, ou encore française.

Shaka Ponk se veut aussi une philosophie, et le nom du groupe en témoigne. Les jeunes artistes ont initialement eu la volonté de créer un groupe zen, « bouddha », mais qui affiche également de manière claire un esprit métal.

Ainsi, Shaka représentant le nom du premier bouddha, et Ponk l’aspect punk. On compte aujourd’hui parmi leurs influences le rock expérimental, le funk et le hip-hop.

 Le groupe a intelligemment su diversifier ses influences musicales afin d’apporter un vent relativement nouveau à la scène rock française, après s’être fait remarquer en Allemagne, berceau de leurs premiers instants de reconnaissance artistique.

 À son retour en France, la notoriété du groupe telle que nous la connaissons aujourd’hui s’est concrètement développée, mêlant créations audacieuses et originalité. En 2006, l’album considéré comme le premier qui a fait la notoriété de Shaka Ponk sur la scène française est Loco Con Da Frenchy Talking, promu notamment par Radio Neo ou encore la webradio La Grosse Radio. Le public adhère à ces créations musicales inédites, uniques en leur genre.

Dans la ligne de cette fabuleuse success story suivirent Bad Porn Movie Trax en 2009... Ce dernier a d’ailleurs été réédité cette année avec un DVD dévoilant scènes en backstage et clips en bonus. Trois albums, trois succès, leur crédibilité n’est plus à prouver.

Performances pétillantes

Le groupe, qui a collaboré notamment avec Bertrand Cantat, s’est indubitablement fait un nom, de par sa singularité et sa fraîcheur.

Shaka Ponk, ou l’art de mettre le feu sur scène, mêlant effets visuels et exaltations sonores, un événement mémorable en cette année de changement à la Fête de l’Humanité où ils font leur première apparition. Interprétation de leurs plus célèbres refrains, mais aussi partage d’un répertoire inédit, le groupe électro rock, qui s’est affirmé au fil des années, saura faire vibrer la foule avec des performances scéniques pétillantes.

 Shaka Ponk sur la scène de La Courneuve, la promesse d’un grand moment musical.

Article publié par l'Humanité

27/04/2012

JEAN LUC MELENCHON, FRONT DE GAUCHE : RESISTER !

melenchon3.jpgJean-Luc Mélenchon a estimé ce vendredi matin sur France Inter que Nicolas Sarkozy était "un train d'extrême-droitiser la droite" et dénoncé un président candidat qui utilise des mots "directement tirés de la collaboration".

Il a également apporté son soutien à l'Humanité, expliquant que la comparaison avec Pétain dans le cas précis du 1er mai était "parfaitement justifiée".

petaintravailleurs.jpg"La phrase qui consiste à dire +se faire traiter de fasciste par un communiste est un compliment+ est une reprise mot pour mot de Pierre Laval le collabo, de la même manière que parler de fête du travail et dire que c'est le +vrai travail+, c'est mot pour mot le texte de l'affiche du Maréchal Pétain en 1941", a dit l'ex-candidat à la présidentielle.

Quant à la Une de l'Humanité comparant une citation de Pétain à une déclaration du candidat Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon soutient : "C'est parfaitement justifié".

Sur les législatives à venir : "ceux qui ont voté « utile » au premier tour ont compris que quand on a un Front de Gauche à un haut niveau, le débat entre les deux tours se fera sur les questions sociales et non plus sur les immigrés".


Jean-Luc Mélenchon par franceinter

26/04/2012

SALAH SORTI DES GEOLES D’ISRAEL APPELLE A LA LIBERATION DES PRISONNIERS PALESTINIENS

salh1.jpgSalah a été emprisonné pour délit d’opinion politique. Il avait 20 ans quand il a été arrêté par l’armée israélienne. Très jeune il a été le plus vieux prisonnier politique français en prison.

Une formidable campagne de solidarité particulièrement animé par les jeunesses communistes et le journal l’Humanité a permis sa libération des geôles d’Israël.

salahHD171.jpgSalah Hamouri était dans les locaux de la rédaction de l'Humanité, accueilli par Patrick le Hyaric, directeur de l‘Humanité et député européen.

Après lui avoir souhaité la bienvenue, souhaité également un bon 27ème anniversaire, le premier depuis 7 ans qu'il passe en dehors des geôles israéliennes et après avoir rappelé la constance et la solitude de l'Humanité dans le soutien apporté, le directeur du journal évoque les nombreux autres militants d'un état palestinien encore en prison. La mobilisation continue, mais cette fois avec Salah Hamouri.

Puis Salah Hamouri a pris la parole. Il a remercié les journalistes et particulièrement Pierre Barbancey, qui l'a suivi pendant ses années de captivité. Dans son allocution, il rappelle que des femmes, enfants et malades son encore en prison pour des raisons politiques et explique pourquoi le soutien, même d'aussi loin que la France, est nécessaire pour ne pas perdre espoir et humanité.

10:38 Publié dans ACTUALITES, International, MEDIAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : salah hamouri, libre, l'humanité | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

09/02/2012

LIBEREZ L’INFORMATION ! MEDIAS, LES PROPOSITIONS DU FRONT DE GAUCHE

audiovisuel public , front de gauche, presse écrite, Quotidiens, france télévisions,Le Front de Gauche, et plus particulièrement le Parti communiste Français, ses dirigeants, ses parlementaires, ses militants sont pratiquement interdits d’antenne, et depuis des années. Une règle d’or est aujourd’hui inscrite sur les frontons des radios et télévisions publique : la quasi interdiction d’accès à ce parti.

A titre d’exemples citons RTL, première radio de France : 250 invités politiques, un communiste, le Grand Jury, en un an, 50 invités, 0 communiste. Europe 1, 62 invités, 1 communiste. France Inter, 95 invités, 1 communiste. France Télévision, la télévision publique, aucun invité dans aucune des ces grandes émissions depuis des années, et ne parlons pas des autres émissions ou débats où l’interdiction d’expression est totale. Le journal l’Humanité, et ses journalistes subissent le même sort que cela soit dans les revues de presse ou la participation à des débats relève de la censure la plus impitoyable contrairement par exemple au Figaro appartenant au sénateur UMP Serge Dassault omniprésent.

Pour ce qui concerne le Front de Gauche les derniers chiffres publiés par le CSA pour le mois de janvier sont aussi éloquents.

Le Front de Gauche est largement pénalisé après avoir été « réduit » en 2011 à un temps d'antenne inférieur à 3 % . Le Front de Gauche a disposé en janvier de la moitié du temps de parole qui devrait lui être attribué. Pire, il est réduit à la marginalité sur la plupart des principaux médias. Citons par exemple France Inter (2,7% du temps pour le Front de Gauche), France Info (2,9%), Europe 1 (1,8%) TF1 (3,7%), France 3 (3,82 % des émissions d'information), M6 (moins de 1% tandis que le FN atteint 60% !), BFM-T(3 %) !

audiovisuel public , front de gauche, presse écrite, Quotidiens, france télévisions,POUR LIBERER LES MEDIAS ET PERMETTRE LA LIBRE EXPRESSION DANS NOTRE PAYS bafouée quotidiennement le Front de Gauche a proposé dans une tribune une série de propositions :

 Les médias et le projet du Front de Gauche, pour une alternative démocratique par Jean-François Téaldi - journaliste,syndicaliste, coordinateur du Front de Gauche Médias (PCF) ; Jean Bigot- producteur, Responsable médias Convergence et Alternative ; Claude Michel - syndicaliste Spectacle, Responsable Médias GU ; Daniel Matias-journaliste, Responsable Médias PG.

De la situation de notre pays et de la crise systémique en cours, les médias dominants donnent une image souvent déformée : en véhiculant une culture de la peur par une « surmédiatisation » des faits divers sur toutes les chaines, en invitant les économistes de « la pensée de marché » et très peu les « économistes atterrés », en donnant peu d’audience à la question sociale et aux conflits du travail, ils entretiennent un sentiment de fatalité.

audiovisuel public , front de gauche, presse écrite, Quotidiens, france télévisions,Ainsi se forge une opinion commune, un discours partagé par la quasi-totalité des commentateurs où seules les solutions libérales, quelque soit la variante, sont données comme raisonnables, crédibles, renvoyant les nôtres du côté de l’aventurisme. Le pluralisme des idées et des conceptions du monde reste donc très réduit surtout dans les grands médias audiovisuels. Des réformes profondes devront être mises en œuvre si on veut un « saut qualitatif » en matière de démocratie et faire vivre le pluralisme.

Une perception diffuse de ces réalités existe pourtant car la confiance déclarée par les français envers les médias reste faible depuis de longues années. L’impact médiatique sera d’autant plus dilué que des sources alternatives d’informations seront accessibles permettant une « écoute oblique » de résistance et de distanciation ; or, l’accès à une presse « engagée » ou aux médias offrant une information différente, reste très réduit, alors que la crise de la presse écrite est marquée par le recul du lectorat de la presse d’opinion, faiblement compensée par les nouveaux médias sur internet.

audiovisuel public , front de gauche, presse écrite, Quotidiens, france télévisions,Cette situation n’est pas le fruit d’une génération spontanée : La plupart des grands organes de presse et d’information sont des entreprises capitalistes dirigées comme telles dans l’intérêt financier de leurs actionnaires, et par conséquent dans une recherche prioritaire de rentabilité (l’information est traitée comme un produit de consommation courante). Les grands groupes industriels, principalement ceux qui vivent de la commande publique (Bouygues, Lagardère, Dassault, etc.), ont investi dans les médias audiovisuels et les grands titres de presse, provocant une très forte concentration capitalistique que l’on retrouve aussi dans les quotidiens régionaux.

LES PROPOSITIONS

De nouveaux dispositifs anti-concentration

Nous proposerons une loi contre les concentrations dans la presse, les médias et l’audiovisuel, pour les libérer des logiques financières et du diktat de l’audimat, afin de leur permettre d’accomplir leurs missions au service du pluralisme de l’information et de la culture. Des dispositifs anti-concentration précis devront être mis en place en prenant en compte à la fois des critères quantitatifs ( nombre de canaux ou titres possédés) et d’audience. En ce qui concerne TF1 qui bénéficie d’une concession et ne respecte pas le cahier des charges, nous relancerons un appel d’offre pour l’exploitation de la concession.

Refonder le service plublic

On aimerait constater des différences notables entre le privé et le public : ce n’est pas toujours le cas en matière de pluralisme de l’information. Peu de différence donc sur les lignes éditoriales entre le public et le privé même si sur certains journaux de Radio – France, de France 3 ( régionaux et nationaux) ou d’Arte, une place pour le pluralisme est de mise. Depuis de longues années le service public de l’audiovisuel est maintenu dans une situation de sous financement qui ne lui permet pas un véritable développement. Mais les raisons économiques ne sont peut-être pas les seules : course à l’audimat pour arracher des parts du marché publicitaire certes mais également manque d’audace dans la programmation qui contribue au formatage des esprits.

Une gauche digne de ce nom devra revenir sur la régression démocratique que représente la nomination des Présidents de chaines publiques par le Président de la République ; mais au-delà, la démocratisation du service public passe par une autre composition des Conseils d’administration, avec une place centrale pour les représentants des salariés et des usagers, mais aussi par d’autres choix éditoriaux et de programmes permettant une véritable différentiation avec le privé.

Nous créerons un Pôle Public des Médias qui rassemblera les réseaux de diffusion, de communication et les moyens de production de France télévisions, Radio France, l'audiovisuel Extérieur de la France (RFI, TV5 Monde, France 24), CFI, Euro news, l’INA et l’AFP.

Les médias associatifs et coopératifs ont toute leur place au sein du service public : nous devons leur garantir les moyens de leur indépendance économique et idéologique.

Les « décrets Tasca » seront abrogés et nous reconstituerons un pôle public de production au service du Pôle public des médias, autour des moyens de France télévisions, notamment ceux de France 3 et des Outremers 1ere/RFO.

La pérennité de financement de l’audiovisuel public sera inscrite dans la Constitution comme le préconisait le Rapport Clément. L e niveau de la redevance sera porté par étapes au niveau moyen européen, modulé en fonction des revenus, avec assujettissement des résidences secondaires ; un élargissement du prélèvement sur les recettes publicitaires des chaînes privées et sur le chiffre d’affaires des opérateurs de télécommunications sera assuré pour alimenter un fonds de répartition géré par l’État, en faveur du Pôle public des médias, de la presse écrite d’information générale à faibles ressources publicitaires et de l’AFP.

Autre motif d’inquiétude, l’état actuel de la production de l’information. Les menaces qui pèsent sur le statut de l’AFP mettent en péril l’indépendance – déjà bien entamée par les pressions du pouvoir – du principal pourvoyeur d’informations pour les médias hexagonaux. Dans notre programme, l’AFP conservera son statut et sera associée dans un GIE avec France télévisions pour développer des projets communs.

Création du Conseil National des médias

La Constitution garantira l’indépendance des médias à l’égard du pouvoir politique et des puissances de l’argent. Nous créerons un Conseil National des Médias, en lieu et place du CSA, composé d’élus, de représentants des professionnels et des usagers, chargé de veiller au respect de la responsabilité publique et nationale, et de favoriser la création de coopératives de presse.

Des états généraux des médias

audiovisuel public , front de gauche, presse écrite, Quotidiens, france télévisions,Constitués de professionnels, de parlementaires, de syndicats et d’associations, ils seront un espace de suivi de l’activité des médias Les EGM pourront interpeller le Conseil National des Médias ou les Conseils d’administration des entreprises du pôle public.

Internet et les réseaux de diffusion et de communication

Nous abrogerons la loi Hadopi, créerons des plateformes publiques de téléchargement, et engagerons une concertation pour garantir les droits, moraux et à rémunération, des auteurs par une mise à contribution des fournisseurs d’accès, des opérateurs de télécommunications et du marché publicitaire.

Nous assurerons la maîtrise publique des infrastructures, des centres de production, de diffusion, de recherche et des réseaux d’information.

Nous reconstituerons un pôle public industriel de télécommunication dont le noyau sera constitué par TDF et France Telecom/Orange re-nationalisées, qui géreront les infrastructures financées par les fonds publics.

De nouveaux droits pour les salariés

Il serait vain et injuste de s’en prendre aux journalistes comme tous complices des dominants du champ ; non qu’un journalisme de connivence constitué d’une « élite » de quelques éditorialistes, de quelques « grands noms » (« les nouveaux chiens de garde », pas tous très nouveaux d’ailleurs !), ne soit à l’œuvre comme messager des dominants et de la pensée de marché mais parce que le monde journalistique ne lui est pas réductible. Les journalistes sont frappés par une précarité croissante (un rapport parlementaire récent parle même de paupérisation), des conditions de travail qui ne laissent que rarement le temps de l’approfondissement et du recul par rapport aux faits bruts, rentabilité de l’information oblige ! Déjà en décembre 1995, Pierre Bourdieu intervenant auprès des grévistes du mouvement social d’alors indiquait : « La précarisation entraine des formes de dépendance et de soumission particulièrement funestes dans les entreprises de diffusion culturelle, radio, télévision ou journalisme, par l’effet de censure qu’elles exercent ».

C’est pourquoi nous agirons pour améliorer les conditions de travail des journalistes, pour « déprécariser », afin de permettre une information indépendante, pluraliste et de qualité. Nous souhaitons donner un statut légal aux entités rédactionnelles et légiférer pour assurer une étanchéité entre les actionnaires et les rédactions. Les droits des salariés et de leur représentation dans les Conseils d’administration seront accrus dans toutes les sociétés. Une réforme de l’imposition des groupes privés de communication sera instaurée en fonction de leur politique de l’emploi en CDI (moins de 5% de précaires), de leur respect des conventions collectives et de la Charte des droits et devoirs des journalistes ; les aides régionales y seraient conditionnées [mise en place dans chaque Conseil Régional d’une Commission tri-partite (élus, employeurs, syndicats) d’attribution et d’utilisation des aides s’appuyant sur les Comités d’entreprises de presse ou DP].

Pour relancer la presse écrite et le pluralisme

audiovisuel public,front de gauche,presse écrite,quotidiens,france télévisionsLa situation de la presse écrite suscite une réelle inquiétude : La baisse des revenus publicitaires a fragilisé l’ensemble des acteurs, et le recul de la diffusion, qui n’est pas nouveau, s’aggrave. Nous devons relever le défi d’une relance de la presse écrite et du pluralisme. A cet effet, nous lancerons de véritables Etats Généraux de la Presse en collaboration avec les partis politiques, les syndicats, les associations spécialisées.

Nous créerons une structure de régulation démocratisée qui aura autorité sur toute la chaîne depuis la fabrication jusqu’à la distribution.

Nous conforterons les principes coopératifs de distribution mis en place à la Libération par un soutien accru au réseau de distribution et de vente des journaux. Nous recapitaliserons Presstalis avec des apports de la Caisse des dépôts, voire de La Poste.

Il faudra refonder le système des aides directes et indirectes à la presse qui bénéficient en premier lieu aux plus grands groupes, à l’inverse de ce que propose le Rapport Cardoso. En ce qui concerne les aides directes, le nouveau Fonds stratégique de développement de la presse doit aider en priorité à la modernisation des titres qui n’ont pas les moyens de le faire ; l’aide aux transports (réduction tarifaire SNCF), l’aide au portage et l’aide à la distribution, doivent être attribuées en priorité aux titres indépendants des grands groupes. Pour les aides indirectes, nous devons revoir le régime spécial de provisions pour investissement qui n’intéresse que les titres bénéficiaires ; revoir les tarifs postaux préférentiels en ne les accordant qu’en fonction des volumes de publicité et en privilégiant les journaux à faibles revenus publicitaires ; revenir sur le régime dérogatoire des cotisations de Sécurité sociale des porteurs de presse et revoir le statut des correspondants locaux de presse

Les quelques imprimeries restantes sont menacées de disparition et sont quasiment toutes situées en région parisienne. Il faudra créer un pôle national public d’impression avec des antennes en régions.

L’Education nationale lancera un plan d’abonnement aux quotidiens nationaux et quotidiens régionaux pour chacune des 180.000 classes de lycées et collèges. Ils serviront à la mise en place d’un programme de lecture de la presse écrite en collaboration avec le CLEMI.

Des ruptures s’imposent donc car nous considérons les enjeux médiatiques comme des enjeux décisifs, profondément politiques car touchant à la « bataille de l’imaginaire » et s’inscrivant dans notre projet culturel et d’émancipation humaine. Encore faut-il que nos propositions puissent être entendues et débattues : gageons que cet article y contribue !

(Forum Médias du Front de Gauche-1er février 19h-Salle des Fêtes-Malakoff)

Jean-François Téaldi, Jean Bigot, Claude Michel, Daniel Matias

 

04/02/2012

Une journée de milliardaires

vernon.jpgChronique d'Audrey Vernon, comédienne (*).

Ma vie est un péage, chaque jour, je passe la barrière d’une des 1 210 personnes les plus riches au monde. Une partie de mon salaire passe forcément par l’une d’entre elles. 
Je choisis, j’essaie d’équilibrer, d’être juste, quand j’ai trop donné 
à l’un, j’essaie de donner à l’autre…

Le matin, je me lève, un verre d’eau minérale (Nestlé-Bettencourt, 
15e fortune mondiale).

Je descends boire un café (Jacques Vabre-Warren Buffett, 3e), j’allume mon portable (BlackBerry-Mike Lazaridis, 437e), je réponds à un texto (SFR/Vivendi-Laurence D. Fink + Société générale). Mince, je reverse à Vivendi une partie de ce que Vivendi m’a donné en travaillant pour Canal Plus, ainsi qu’à ma banque, à qui je viens de faire gagner de l’argent avec un simple texto.

pouvoird'achat.jpgDes yaourts chez Carrefour (Bernard Arnault, 4e) ? 
Un sourire au cariste (Adecco - Philippe Foriel-Destezet, 459e). Mon déjeuner payé en chèque-restaurant (Sodexo - Pierre Bellon, 393e), un café issu du commerce équitable (re-Sodexo - Pierre Bellon, mince…), un carré de chocolat Milka (Warren Buffett, 3e), un Mars (Jacqueline Mars, 81e), et ça repart.

 Un petit tour de Vélib’ (Jean-Claude Decaux, 162e). Une place de théâtre 
(le Rond-Point - Marc Ladreit 
de Lacharrière, propriétaire de Fitch, agence de notation… 1 057e), un peu de crème l’Occitane (Reinold Geiger, 879e).

 J’évite Zara (Amancio Ortega, 7e), je passe devant H&M (Stefan Persson, 13e). J’allume mon ordinateur Apple (Steve Jobs, ex-110e + Terry Gou - Foxconn, 179e), quelques recherches sur Google (Sergey Brin + Larry Page, 24es).


J’achète un livre sur Amazon (Jeff Bezos, 30e) payé via Paypal (Peter Thiel, 833e, 
un jeune, je l’aime bien). 
Un statut sur Facebook (Mark Zuckerberg, 212e), un plein chez Total (Christophe de Margerie, pas milliardaire mais jolie moustache), un échantillon chez Séphora (re-Bernard Arnault, 4e).

 Et voilà, une journée ordinaire, juste et équitable, un petit peu pour chacun avant d’aller dormir (Dunlopillo-Goodyear. Oh non ! George Soros, 46e).

Publié par l'Humanité