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11/06/2025

Protection de l’enfance : Pour un grand service public unifié

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PCF enfance2.png« Rien ne révèle mieux l’âme d’une société que la façon dont elle traite ses enfants ». C’est sur cette citation de Nelson Mandela que Fabien Roussel a ouvert les assises du PCF de la protection de l’enfance le 7 juin à Colonel-Fabien.

Pour une première initiative sur cet enjeu de société, tant pour la participation que la qualité, la réussite de ces assises aura fait date. Une des toutes premières interventions de la salle exprime son enthousiasme que son parti s’empare pleinement de cette question.

Ces Assises ont mis en lumière que la protection de l’enfance est un enjeu de justice sociale, un enjeu de dignité, et profondément un enjeu de classe.

Fort de son apport pour l’enfance et la jeunesse dans l’écriture des Jours heureux par le CNR, c’est peu dire que le Parti communiste, parti du commun et de l’humain d’abord, est attendu par tous les acteurs de la protection de l’enfance.

L’objectif de cette journée avait pour ambition de vérifier la pertinence des dix propositions mises en débat par le PCF, de les enrichir afin d’obtenir, sur la durée, dans une démarche programmatique et donc transpartisane, une politique de l’enfance apte au plus tôt à soulager le dispositif de protection de l’enfance et à apporter les réponses urgentes et pérennes à la crise que traverse ce dispositif.

Sans énumérer ici ces dix propositions consultables sur le site du PCF, il est question d’une loi de programmation avec un plan massif de moyens humains et financiers : titularisation des personnels, revalorisation des métiers, une formation continue digne de ce nom, plafonnements du nombre des situations par travailleur social, développement de la prévention dans tous les territoires.

Construire un grand service public unifié de l’enfance, reposant sur la coopération entre les collectivités, l’Éducation nationale, la santé, la justice et les associations, dans un cadre 100 % public, gratuit et transparent. Redonner du sens aux métiers du social. L’ensemble de ces propositions ne peut exister sans être basé sur un socle clair des responsabilités et des moyens. L’État doit fixer un cadre national garantissant des standards de qualité, tout en laissant aux départements la mise en œuvre adaptée aux réalités locales.
Notre projet politique est d’inscrire dans la Constitution la protection de l’enfance comme un principe fondamental de la République, car il est temps d’affirmer haut et fort que chaque enfant a droit à la protection, à la santé, à l’éducation, à la sécurité, à la culture, aux loisirs et à la dignité.

Ce droit doit être opposable, garanti et non négociable. L’enfance doit être sanctuarisée, être un pilier constitutionnel de notre République sociale.

Ce que nous nous sommes dits tout au long de cette journée, échangé, construit, enrichi, ici, ensemble, ce n’est pas seulement un constat partagé mais un appel à l’action.

Nous appelons chacune et chacun à construire des Assises départementales avec tous vos acteurs locaux, pour décliner, développer et amplifier sur vos territoires l’initiative d’aujourd’hui.

Véronique Sanchez

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06/06/2025

Nouvelle victoire des député GDR à l'Assemblée nationale

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Les députés ont voté jeudi 5 juin dans le cadre de la niche des députés communistes et ultramarins pour que l’allocation familiale soit versée dès le premier enfant. Un progrès refusé par les macronistes au nom de la lutte contre le déficit.

Les députés souhaitent que les allocations familiales soient versées dès le premier enfant, et non dès le deuxième, comme c’est le cas aujourd’hui. Une proposition de loi en ce sens, présentée par le député communiste Édouard Bénard, a été votée ce jeudi 5 juin par 103 voix pour et 17 contre, dans le cadre de la niche du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR). Elle doit maintenant poursuivre sa navette parlementaire vers le Sénat.

« Loin d’un ajustement technique, c’est un choix politique clair. Celui de réaffirmer que notre République sociale a le devoir d’accompagner toutes les familles, sans exception », a défendu Édouard Bénard qui rappelle que désormais « 36,5 % des familles sont à enfant unique ». Votée par la gauche, le groupe Droite républicaine et l’extrême droite, le texte ambitionne de lutter contre la pauvreté.

Cette disposition est d’ailleurs déjà en vigueur dans les départements d’outre-mer. Elle vient combler un manque, expose le député de Seine-Maritime : « Les coûts liés à l’arrivée du premier enfant sont considérables : logement, garde, alimentation, perte de revenus… Selon l’Insee, une naissance entraîne une perte de niveau de vie pouvant aller jusqu’à 11 % pour les parents. Ce n’est pas négligeable » Il rappelle qu’entre les trois ans de l’enfant et son entrée à l’école primaire, « aucune aide familiale spécifique ne vient soutenir les parents ».

Les macronistes ne veulent pas faire payer « les entreprises »…

Le dispositif a été plébiscité. Mais droite et extrême droite ont, dans le débat, cherché à remettre en cause l’universalité de la Sécurité sociale. Au nom du financement de la réforme, les macronistes, bien seuls à voter contre la proposition de loi, ont demandé que la disposition soit soumise à condition de ressources. Le député EPR Pierre Cazeneuve a pourfendu une réforme qui serait « un projet de loi pour les classes aisées ».

« Pour les macronistes, la modulation des prestations est un modèle qui a vocation à être généralisé » à la branche santé, décrypte Édouard Bénard. C’est une vision que la gauche rejette au nom de l’universalité de la Sécurité sociale : universalité des prestations, progressivité des contributions. « Ce serait une remise en cause du principe de la Sécurité sociale et créerait une fragmentation supplémentaire de la société », s’inquiète Édouard Bénard. De plus, la fin de l’universalité des prestations pourrait créer une faille dans le consentement aux cotisations sociales.

La réforme était pourtant financée. Deux amendements, présentés par Jérôme Guedj, ont été adoptés. Ils permettent de dégager 3 milliards d’euros de recettes supplémentaires en faisant contribuer certains revenus complémentaires de cadres dirigeants aujourd’hui soumis à un taux réduit, ainsi que la participation à l’intéressement aux bénéfices. Le député EPR Charles Sitzenstuhl a déploré un gage financier qui met à contribution « les entreprises » dans un pays où « le coût du travail est l’un des plus élevés ».

… et l’extrême droite ne veut pas « faire l’aumône à tout le monde »

Le Rassemblement national a, lui, remis en cause l’universalité de la Sécurité sociale en tentant de soumettre le versement des allocations familiales à une préférence nationale. La députée Angélique Ranc a estimé qu’on ne « pouvait faire l’aumône à tout le monde » et déposé plusieurs amendements, heureusement rejetés. L’un qui limite le versement des allocations familiales aux foyers dont l’un des parents est de nationalité française.

« Non seulement c’est contraire à la déclaration des droits de l’homme, à la convention internationale des droits de l’enfant, mais c’est aller contre le principe d’une allocation familiale qui aille vers l’enfant et non le foyer », dénonce Édouard Bénard. L’autre amendement, mal ficelé, risquait au motif de ne pas aider les assistés, de retirer les allocations familiales quand le parent est bénéficiaire de l’allocation adulte handicapé.

allocations familiales,pcf

Outre ce texte, la niche du groupe GDR a permis de voter une résolution demandant l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 et une loi pour encadrer les loyers dans les outremers.

04/06/2025

Conférence internationale sur la Palestine, le PCF invite l’OLP

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Conférence internationale sur la Palestine
Le PCF invite l’OLP pour la reconnaissance de la Palestine et la solution à deux États.

Palestine reconnaissance2.jpgÀ deux semaines de la conférence internationale de l’ONU (à New York du 17 au 20 juin) qui sera consacrée à la Palestine et qui sera coprésidée par la France et l’Arabie saoudite, le Parti communiste français organise une conférence internationale ce mercredi 4 juin avec une délégation de l’OLP.

La reconnaissance de l’État de Palestine et la solution à deux états, il en sera évidemment question ce mercredi au siège du PCF, place du Colonel Fabien, à Paris. Tout comme le cessez-le-feu et la fin du génocide. Il y a un mois, à l’occasion d’un voyage en Égypte, Emmanuel Macron se disait prêt pour cette reconnaissance. Aujourd’hui, il pose des conditions tout en répétant qu’il s’agit d’une « exigence politique ».

À lire aussi : Fabien Roussel mise sur l’union avec l’OLP contre le génocide à Gaza

Quoi qu’il en soit, l’initiative du Parti communiste est particulièrement importante alors qu’Israël vient de dire, via son ministre de la Défense, que la reconnaissance ne sera qu’un morceau de papier destiné à la poubelle tandis que la colonisation va s’intensifier en Cisjordanie et que la guerre génocidaire contre la Palestine se poursuit.

L’État de Palestine proclamé à Alger en 1988

Le fait d’organiser une conférence avec l’Organisation de libération de la Palestine est fondamental quand on sait que les autorités israéliennes ont favorisé le développement du Hamas (créé en 1987 lors de la première intifada) afin précisément d’affaiblir l’OLP.

Fondée le 28 mai 1964 à Jérusalem, l’OLP englobe le Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine et le Front démocratique pour la libération de la Palestine. Pour les membres de la Ligue arabe, elle est alors conçue comme un mouvement nationaliste arabe pour, selon les vœux du président égyptien Gamal Abdel Nasser, être un instrument de l’unité du monde arabe. Yasser Arafat, qui succède à Ahmed Choukairy à partir de 1969 et jusqu’à sa mort le 11 novembre 2004, en fait un projet nationaliste palestinien. Le Fatah en est alors la faction majoritaire.

En 1974, Yasser Arafat précise clairement l’objectif de l’OLP dans un discours qu’il prononce devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Il s’agit, explique-t-il, de créer en Palestine un État démocratique où chrétiens, juifs et musulmans pourront vivre dans la justice, l’égalité et la fraternité. C’est cette même année que l’ONU reconnaît le droit du peuple palestinien à la « souveraineté et à l’indépendance nationale ». Il faut aussi préciser que si Yasser Arafat avait pu s’exprimer devant les Nations Unies, c’est que celles-ci avaient admis l’OLP comme membre observateur et l’avait reconnu comme «  seul et légitime représentante du peuple palestinien. »

Un an plus tôt, en 1973, l’OLP avait reconnu l’État d’Israël et, en 1996, elle a modifié sa charte pour inscrire la solution à deux États. Dès 1988, à Alger, elle a proclamé un « État de Palestine » reconnu par 89 États dès février 1989, au grand dam d’Israël. En 1993, l’organisation pour la libération de la Palestine négocie les accords d’Oslo avec le gouvernement de Yitzhak Rabin. C’est de ces accords qu’est née l’Autorité palestinienne.

Le PCF et l’OLP : une longue histoire

En France, le PCF noue des relations avec l’OLP très rapidement. Ces relations n’ont jamais failli et la conférence qui se tient aujourd’hui le confirme. Elle aura lieu en présence de Ahmed Saeed al-Tamimi, président du Conseil palestinien des droits de l’homme et membre du comité exécutif de l’OLP. La situation en Palestine sera analysée par le gouverneur de Jéricho et de la Vallée du Jourdain, Hussein Hamayel, le président du département des affaires des expatriés, lui aussi membre du comité exécutif de l’OLP Faysal Aranki, du président du Forum Palestine Mounib al-Masri, et du secrétaire général du Parti du peuple palestinien Bassam Al-Salhi.

Les responsabilités de la communauté internationale seront également abordées avec la participation de représentants et élus du Parti de la Gauche européenne, de Chypre, de Malte, du groupe GDR, en France, du président du Sinn Fein, du PT brésilien et du parti communiste japonais.

Autres chapitres qui marqueront la journée : l’urgence humanitaire et la défense des droits humains et des travailleurs, les initiatives de la France.

palestine,pcf

Déclaration finale de la conférence "Liberté pour la Palestine" – 4 juin 2025
Le PCF, l’OLP et le Forum Palestine, en présence de forces syndicales, politiques et associatives du monde entier, lancent officiellement l’Alliance pour la défense des droits du peuple palestinien.
✊ Face au génocide en cours, à l’occupation, à l’apartheid et aux crimes de guerre : nous exigeons l’application du droit international, la reconnaissance immédiate de l’État de Palestine, le respect du droit au retour et des sanctions contre l’État d’Israël.

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21/05/2025

Le PCF mise sur l’union avec l’OLP contre le génocide à Gaza

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Le 4 juin prochain, le Parti communiste français recevra une importante délégation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Le lancement d’une campagne d’envergure européenne est à l’ordre du jour. La reconnaissance de l’État de Palestine et la fin immédiate du génocide sont en jeu.

Cette campagne passera notamment par une « collecte pour implanter un million d’oliviers » dans les territoires palestiniens, a indiqué Fabien Roussel ce mardi. Une bataille en « symbole de la terre que les Palestiniens doivent conserver ».

Des liens historiques avec l’OLP

« Le Parti communiste français recevra une importante délégation de l’OLP le 4 juin prochain, en notre siège » a annoncé le dirigeant communiste au micro de RTL. Fondée en 1964 et actuellement dirigée par Mahmoud Abbas, l’OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens.

Alors que l’armée israélienne intensifie son « offensive » dans la bande de Gaza, les voix se multiplient à travers le monde pour dénoncer l’entreprise génocidaire du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, à l’image de Lula, le président brésilien.

Fabien Roussel rappelle, dans cette même logique, que rien ne peut justifier « l’effacement d’un peuple ». «  Les Français ne doivent pas détourner les yeux » devant cette situation où « la famine est utilisée comme une arme de guerre » ajoute-t-il encore.

Il appelle une nouvelle fois le président Emmanuel Macron à « reconnaître l’État de Palestine », se demandant où « il ira planter le drapeau palestinien s’il le fait dans deux mois [?] ». Le dirigeant communiste dénonce l’avalanche de mots qui ne sont pas suivis d’actes concrets, de la même manière qu’il dénonce le deux poids, deux mesures à l’œuvre alors que le monde n’en peut plus de l’impunité dont profite Israël.

L’OLP et le PCF entretiennent une relation historique. Dès les années 1960, le PCF soutient l’Organisation comme représentante légitime de la cause palestinienne. Cette solidarité se traduit par des rencontres officielles entre les dirigeants du PCF et ceux de l’OLP, notamment lors des visites de délégations. Dans les années 1980, alors que l’armée israélienne envahit le Liban, le PCF multiplie les actions publiques, rassemblements et tribunes dénonçant les massacres de Sabra et Chatila et exigeant le retrait des troupes israéliennes.

Source Liberté Actus

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19/05/2025

L’erreur stratégique de la gauche « radicale » en France

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Depuis plusieurs années, une partie de la gauche, LFI singulièrement, semble s’être éloignée de son socle historique : la critique radicale du capitalisme et la défense du monde du travail. À mesure que s’imposaient dans le débat public les thématiques identitaires – qu’elles soient ethniques, religieuses, culturelles ou de genre – le rapport capital/travail s’est vu relégué au second plan. Le langage de l’exploitation a cédé la place à celui de la diversité ; l’ouvrier a été remplacé par la figure de la victime symbolique ; la solidarité de classe s’est effacée derrière une cartographie morcelée des oppressions.

Or ce glissement n’est pas neutre. Il n’est pas seulement une erreur stratégique ; il constitue un renoncement aux idéaux fondamentaux de la gauche. En mettant l’accent sur les identités plutôt que sur les rapports sociaux fondamentaux, cette gauche a paradoxalement désarmé politiquement les classes populaires et les a divisées. Elle a détourné leur colère vers des conflits secondaires, souvent montés en épingle par les médias ou les élites, pendant que les inégalités réelles – celles qui structurent la société – continuent de se creuser.

Le capitalisme n’est pas aveugle : il sait très bien intégrer les discours d’inclusion et de reconnaissance, tant qu’ils ne remettent pas en cause ses fondements. Il peut repeindre ses murs aux couleurs de toutes les minorités, tant qu’on ne touche pas à ses coffres. Il peut promouvoir des chartes de diversité dans des entreprises où l’on surexploite, invisibilise ou précarise des femmes, des immigrés, des jeunes. C’est ce que Patrick Tort a nommé l’idéologie « progressiste » dominante, faisceau complexe de contestations internes tolérées, voire stimulées par la gestion politique et idéologique du capitalisme, car sectorielles et hautement propices au brouillage et au fractionnement des solidarités et des luttes. Et c’est ce que la philosophe Nancy Fraser nomme le progressisme néolibéral : un vernis inclusif sur un fond inégalitaire.

Cela ne signifie pas qu’il faille mépriser ou ignorer les luttes contre le racisme, le sexisme, l’homophobie, l’islamophobie ou toute autre forme de discrimination. Ces combats sont justes et nécessaires. Mais à une condition essentielle : qu’ils ne soient pas coupés de la lutte sociale, qu’ils ne deviennent pas des causes autonomes, flottant au-dessus du réel, facilement récupérables par ceux-là mêmes qui perpétuent l’exploitation. Car toutes les formes d’oppression que la gauche doit combattre s’enracinent dans un système économique et social qui a besoin d’exclure, de diviser, de hiérarchiser pour se maintenir.

Mais la classe dominante a développé une stratégie encore plus élaborée : l’utilisation cynique des revendications intersectionnelles. Détournées de leur objectif originel, ces dernières ont pris souvent une forme caricaturale et même ridicule, poussée à l’extrême pour aggraver les divisions sociales. Cette instrumentalisation consiste à exacerber les différences identitaires pour isoler les catégories populaires, les accuser de manquer de tolérance ou de sensibilité aux luttes « modernes ». Cela a pour effet d’atomiser les luttes sociales, de dépolitiser les revendications et de faire passer les classes populaires pour archaïques, dépassées, voire réactionnaires. En faisant ainsi monter des stéréotypes et en alimentant des débats secondaires, cette manipulation empêche une véritable solidarité entre ceux qui partagent la condition commune des exploités.

Pour parvenir à ce but, la classe dominante, qui contrôle les moyens modernes de diffusion de l’information (chaînes d’information continue, réseaux sociaux, presse et médias en général), a sélectionné les représentants les plus caricaturaux de la gauche pour les mettre en avant et en faire les représentants de la gauche tout entière. Et Même si Jean-Luc Mélenchon s’est défendu d’abandonner la classe ouvrière à l’extrême droite, c’est bien là le résultat que son organisation n‘a pas su empêcher, et auquel elle a même participé, pour les raisons exposées plus haut.

Le défi pour une gauche fidèle à ses principes n’est pas de choisir entre la classe et l’identité, ou de donner la priorité à l’une sur l’autre, mais de les articuler. D’inscrire la lutte contre le racisme dans la lutte contre l’exploitation. De relier l’égalité femmes-hommes à celle des salaires, du soin, du logement. De comprendre que l’émancipation ne peut être fragmentée sans devenir impuissante.

Recentrer la critique de gauche sur le rapport Capital/Travail, ce n’est pas nier les autres combats : c’est leur donner un sol, une cohérence, une force. C’est reconstruire un vrai front populaire où toutes les voix des opprimés peuvent se rejoindre, non dans la concurrence des douleurs, mais dans la solidarité des résistances.

Par Bertrand Mertz, avocat

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06/05/2025

A Paris,communistes d’Europe pour la Paix

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Le PCF a accueilli, lundi 5 mai dans la soirée, une conférence internationale contre l’austérité et pour la paix, alors que l’UE s’apprête à faire exploser ses dépenses militaires, sur fond de montée de l’extrême droite. Sept autres partis communistes européens étaient invités.

 

À « l’internationale » fasciste qui se lève de Washington à Bucarest en passant par New Delhi, que répond la gauche internationaliste historique ? Éléments de réponse au siège parisien du PCF, place du Colonel-Fabien, lundi 5 mai dans la soirée. Les communistes français y ont reçu leurs camarades de sept autres pays : Espagne, Belgique, Autriche, Chypre, Portugal, Tchéquie, Italie. 

Ensemble, ils réclament à l’unisson la fin de la course aux armements, en faisant le lien entre antifascisme et pacifisme, tandis que l’Union européenne (UE) prévoit un effort de 800 milliards d’euros pour l’augmentation des dépenses militaires des États-membres : « L’obsession pour la guerre nourrit l’extrême droite, nous devons êtres obsédés par la paix », déclare Maurizio Acerbo, secrétaire national du Parti de la refondation communiste (Italie).

PCF conference paix2.jpg« Le danger d’une victoire des fascistes et d’une accélération vers la guerre est réelle. L’impérialisme capitaliste veut imposer son hégémonie par les armes », abonde Milan Krajca, vice-président du Parti communiste de Bohême-Moravie (République tchèque). « Nous sommes à un carrefour, résume le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. Soit la classe dirigeante capitaliste réussit à nous conduire dans le puit sans fond de l’économie de guerre, avec le concours actif de l’extrême droite, soit la mobilisation des peuples européens pour le progrès social permet de faire émerger une alternative. »

Haro sur l’Otan

Cette alternative passe, pour les communistes, par une sortie de l’Otan. Si Fabien Roussel a rappelé que le PCF condamnait fermement l’invasion russe de l’Ukraine, certains de ses partenaires ont été peu locaces s’agissant de l’impérialisme de Moscou, rejetant la responsabilité de la guerre à l’Otan seul.

« Son réarmement sous l’égide des Etats-Unis est la principale cause de ce qui se passe en Ukraine », estime Marta Martin, du Parti communiste d’Espagne, qui assure que « l’augmentation des dépenses va nourrir le complexe militaro-industriel américain ». « La paix en Ukraine, en tout cas, ne passera pas par l’extension de l’Otan, qui n’a pas sa place en Europe », défend Giorgos Koukoumas (AKEL, parti des travailleurs chypriotes).

L’idée d’une nouvelle « Conférence d’Helsinki » pour fixer un cadre de sécurité collective « de l’Atlantique à l’Oural » fait consensus pour le PCF et ses alliés. Pour Fabien Roussel, cela passe par « mettre la neutralité de l’Ukraine sur la table, dans le respect de sa souveraineté »

Rediriger les 800 milliards de l’armement vers la réindustrialisation

PCF conference paix3.jpgLa somme de 800 milliards de dollars, en revanche, n’est pas tombé dans l’oreille de sourds. Marc Botenga, du PTB (Belgique), ironise : « Pendant des années on nous a dit qu’on avait pas d’argent pour les retraites, l’école ou les hôpitaux, et tout un coup voilà 800 milliards pour la guerre ! »

Un argent qui, puisqu’il existe, devrait être mobilisé pour un « choc d’investissement », plaide Fabien Roussel, en direction des services publics et de la réindustrialisation : « Agir pour la paix, c’est aussi reprendre le contrôle de l’argent public et gagner ces batailles, pour être moins dépendant des importations et relever le défi climatique. » 

Quant à l’UE, pas question de la quitter, même si Giorgos Koukoumas dénonce « ses traités, dans lesquels sont inscrits le capitalisme et l’impérialisme ». « Se replier vers un capitalisme national comme le propose l’extrême droite n’est pas une solution », a averti le Chypriote. Partout sur le continent, les communistes entendent parler paix d’une même voix. Reste à savoir comment rendre le pacifisme audible, à l’heure où les tensions s’exacerbent.

19:55 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pcf, paix | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!

05/04/2025

Ceux qui insultent et menacent les juges

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« La menace ne vient pas des juges mais de ceux qui les insultent et les menacent »

Par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

La déferlante de haine anti-magistrats organisée par l’extrême droite dans les médias et les réseaux sociaux depuis l’annonce des condamnations prononcées à l’encontre l’ancienne présidente du Front national et de 23 autres co-prévenus ne surprendra que celles et ceux qui ont cru à l’opération de ripolinage, dite de « dédiabolisation », en œuvre depuis quelques années.

Les masques tombent. Sauf que…

Sauf que cette attaque, ces attaques, ces doutes sur la justice venant de plusieurs responsables politiques sont d’une violence inouïe.
Elle porte d’abord sur l’exécution immédiate d’une peine d’inéligibilité en occultant le reste pour ne pas dire le principal : les chefs de condamnation et les peines d’emprisonnement ferme et d’amendes prononcées à l’encontre de plusieurs dirigeants d’un parti qui a bâti son fonds de commerce sur sa prétendue intégrité qui était supposée le différencier des autres et qui n’a jamais cessé d’appeler de ses vœux une justice toujours plus répressive, notamment pour les élus convaincus de ce qui lui est reproché aujourd’hui…

Sauf que le résultat est que des juges se retrouvent aujourd’hui insultés, traînés dans la boue, menacés au point d’être placés sous protection policière et ce pour avoir exercé leur office.

Mesure-t-on bien ce que cela signifie et l’extrême gravité d’une telle situation ?

Les dirigeants du RN osent parler de tyrannie des juges… c’est-à-dire, selon le dictionnaire, de l’usurpation et de l’exercice du pouvoir par un tyran, d’un gouvernement absolu, oppressif et arbitraire.

Le mensonge, toujours le mensonge car enfin, et sans se prononcer sur le fond, l’exécution immédiate, ces condamnations sont-elles oui ou non, prévues par le Code pénal ? Ont-elles été créées par ces juges ou votées par le Parlement ? Ont-elles été prononcées de manière expéditive ou au terme de plusieurs années d’instruction de plusieurs semaines de débat et de délibéré ? Les droits de la défense ont-ils été violés ?

Il semble même que les intéressés vont pouvoir faire entendre leur cause en appel dès l’été 2026, donc avant l’échéance présidentielle, ce qui laissera perplexes les milliers de justiciables qui, en raison de la pénurie de moyens humains et matériels dont souffre l’institution judiciaire, doivent attendre deux ou trois ans avant de pouvoir être entendus en cour d’appel.

Dire que ce jugement est « politique » au seul motif qu’il concerne des politiques revient à exiger une justice à deux vitesses, une justice « sur mesure » pour le RN, et permet de mesurer l’imposture de sa fameuse « dédiabolisation ».

Jouer « le peuple » contre « les juges » revient à ignorer que ces derniers ont rendu, au nom du peuple français, une décision fondée sur des lois votées par les représentants du peuple français.
Il n’existe pas d’autre légitimité.

Depuis quelques jours, les micros sont généreusement tendus vers d’autoproclamées « victimes ».

Mais qui est aujourd’hui victime ?

Premières victimes de ces attaques, les juges, femmes et hommes aujourd’hui menacé.e.s par une haine attisée à longueur d’antenne et totalement débridée. Des femmes et des hommes qui méritent le respect l’hommage et la solidarité de tous les citoyens, notamment de ceux qui, élus au Parlement, votent ou ont voté les lois que ces juges ont appliquées.

Deuxième victime de cette campagne, l’État de droit. Celui qui a permis à la principale accusée de se défendre, à la différence de plusieurs opposants d’autres pays auxquels elle ose se comparer. Celui qui lui permet de faire appel et de voir sa cause à nouveau entendue. Celui qui permettra à son parti quelle que soit l’issue de la procédure, d’avoir une ou un candidat à l’élection présidentielle à venir.

À cet égard, lourde est la responsabilité des politiques qui volent à son secours en critiquant l’application d’une loi qu’ils ont le plus souvent eux-mêmes votée.
Se creuse ainsi, encore un peu plus, le fossé entre « la classe politique » et les autres citoyens pour lesquels on ne se pose pas ce genre de question quand ils ont à répondre de leurs actes en justice.
Cette décision devrait au contraire réjouir celles et ceux qui, au moins dans leur discours, défendent le principe d’une justice égale pour tous.
La troisième victime de cette campagne est l’ordre public, quand un parti politique en vient à tenir des discours séditieux en plein hémicycle en désignant les juges à la vindicte, organisant des manifestations contre une décision de justice, comme Donald Trump lors de la prise du Capitole.
Et ces gens viendraient ensuite exiger de l’ensemble des citoyens le respect des institutions ?
La quatrième victime enfin n’est rien moins que notre démocratie. En effet, quand jusqu’au sommet de l’État, un Premier Ministre se déclare « troublé » ou un Ministre de l’Intérieur se permet de qualifier une décision de justice « d’inacceptable », quand on envisage, sérieusement, de modifier la Loi pour la rendre plus compatible avec l’agenda électoral de telle ou tel, c’est la séparation des pouvoirs, pilier de la démocratie, qui est directement attaquée.

Le climat de tension ainsi créé dans le pays par le Rassemblement national et ses relais médiatiques appelle, de la part des forces républicaines sincères, un sursaut et une condamnation, politique celle-ci, sans appel.

L’histoire nous enseigne que les attaques contre le système judiciaire sont toujours une des premières étapes de l’instauration de régimes liberticides et tyranniques.

Il est temps, grand temps, par-delà les divergences ou oppositions, que les forces républicaines se ressaisissent et expriment leur soutien sans faille aux magistrats ainsi attaqués. La menace ne vient pas des juges mais de ceux qui les insultent et les menacent.

11:27 Publié dans ACTUALITES, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loi, justice, le pen, fabien roussel | |  Imprimer |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | Pin it!